Chapitre Reve d'ether
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il y a 12 ans 4 mois - il y a 12 ans 4 mois #18217
par Zarathoustra
Chapitre Reve d'ether a été créé par Zarathoustra
Je n'ai pas partcipé à la la MAJ de juillet avec mon récit (ou du moins j'ai participé à la non MAJ ) car je n'étais pas satisfait du chapitre qui suivait, qui en fait était un très vieux premier jet dans lequel je n'arrivais pas à me replonger pour plein de raisons, alors qu'au contraire, je pensais que j'aurais largement eu le temps depuis la mi mai. Fianlement, parce que j'avais perdu la proximité avec mon personnage, parce que j'étais dans un chapitre où je fais agir mon personnage, parce que trop de dialogues, ce chapitre ne m'intéressait pas à réecrire. Et aussi parce que je n'avais pas la tête à écrire tout bêtement (j'ai même eu peur que je ça soit parti pour longtemps mais c'est revenu, enfin je croise les doigts)
Et puis, il y a eu une étincelle ce week end. Une idée de séquence en flash back. Comme j'ai déjà testé cette structure et que ça n'avait pas fonctionné (le résultat créait une confusion), je voudrait savoir si ça fonctionne mieux ici.
Une ombre, voilà ce qu’était redevenu Kaerion. Une ombre parmi les humains. Une ombre menaçante et fuyante. Il n’avait pas mis longtemps pour se placer au cœur du pouvoir et du danger. Autour de lui, des voix s’approchaient dans le couloir. Vite, Kaerion analysa toutes les solutions qui s’offraient à lui pour mettre en œuvre son plan. Il s’était imaginé avoir un peu plus de temps si bien qu’il n’avait pas encore tranché sur toutes les options. Un plan simple : Déposer le sauf conduit de son propre roi pour compromettre les Rayonnants et s’enfuir en profitant de l’avantage qu’il avait eu de son entretien avec l’empereur des Eldreds. Avant tout, il devait trouver un endroit où se dissimuler. Il regarda autour de lui dans cette pièce inconnue et dans la pénombre. Le plus simple restait les rideaux, car il n’y avait aucune raison à s’attendre à une quelconque menace ou à chercher une présence dans cette pièce. Il eut à peine le temps de tirer sur le lourd tissu de velours vert olive pour reformer les plis que les inconnus rentrèrent dans la pièce. Ils plaisantèrent un instant. Ils devaient être deux. Ce devait être des serviteurs. L’un d’eux se plaignit qu’il avait encore les bottes de son maître à nettoyer. Bientôt l’autre sortit pour aller dans une pièce à côté. Ce n’était pas la première fois qu’il se tenait ainsi dissimulé. A vrai dire, cette autre fois-là, tout aurait pu se passer comme dans un vaudeville à deux sous, sauf que tout avait très mal tourné et fait entièrement basculer sa vie. Et les rideaux étaient également en velours sauf qu’ils étaient d’un magnifique beige et qu’il connaissait la pièce et les personnes qui y vivaient. Il était resté derrière son rideau de velours tout pareillement immobile, en respirant le plus calmement possible et avait observé également chaque bruit pour projeter une image mentale précise de ce qui se passait.
A cette époque, dans cette pièce aux rideaux, avec lui, il y avait une elfine magnifique qui se tenait devant sa coiffeuse lorsque l’intrus était entré brusquement. Elle s’y était mise aussi vite que lui s’était dissimulé. Ils avaient eu encore moins de temps qu’aujourd’hui car ce n’était pas des voix qui les avaient mis en alerte mais les talons de luxueuses bottines. Tandis qu’elle rafraichissait sa coiffure, lui reboutonnait les boutons de sa chemise bouffante, derrière le lourd tissu. L’elfin qui rentra alors était comme ce serviteur, là devant lui, à portée de son bras et inconscient de la présence d’un étranger. Il l’avait entendu parler à son épouse assez tendrement, jusqu’à ce que ses yeux se posent sur le fourreau de son épée qu’il avait oublié dans sa précipitation. Il le comprit aux cliquetis caractéristiques du ceinturon. A ce moment précis, le silence de l’épouse avait dû être effrayant pour le mari, mais pour lui, il avait juste permis de sentir sa vie implacablement basculée à chaque battement de plus en plus pesant de son cœur. Un autre bruit tout aussi caractéristique lui parvint, celui d’une épée que l’on dégaine. Et là, une violente douleur l’avait soudain étreint sur son flanc droit. Il n’avait pas crié, il avait juste posé les mains sur sa poitrine et avait senti le froid métallique de la lame qui venait de le transpercer et qui se retirait entre ses doigts. Et là, seulement, il avait entendu les cris de l’épouse. Tout ceci avait été d’une logique si inexorable qu’il était sorti de sa cachette en serrant les dents comme si c’était à son tour d’apparaître sur scène. Seulement, ses jambes étaient déjà en coton et il se cramponnait pour ne pas s’écrouler, devant cet elfin, à l’épais tissu de velours clair qui avait fait un rempart illusoire. Dans ces circonstances, il avait voulu malgré tout garder sa dignité et surtout ne pas se montrer inférieur. A vrai dire, il savoura d’avoir presque pu être l’égal de cet elfe quelques minutes auparavant avec son épouse. Ses gestes étaient lents, mais trop rigides. L’elfine le regardait maintenant avec effroi. Il ignorait si c’était pour lui ou pour ce qui l’attendrait dans quelques instants, quand elle devrait se justifier. L’époux le fixait avec un regard froid, presque indifférent.
- Maintenant, sortez !
- C’est que, messire, vous tenez mon épée…
La phrase était sortie de sa bouche comme l’aurait fait un enfant. L’insolence de sa réponse lui apparut au sourire crispé de son vis-à-vis. Mais sur le moment, et il ignorait pourquoi, seul comptait pour lui de récupérer son épée, elle lui importait plus que sa vie d’une manière complétement absurde. C’était celle de son uniforme de parade. Pourtant il y avait tant de choses plus importantes à faire comme lutter toujours pour ne pas s’affaler par terre.
- Votre épée ? C’est que je n’ai peut-être pas fini de l’utiliser ?
- A vrai dire, vous étiez à deux doigts de parfaitement vous en servir…
Il traça sur son torse un trait qui séparait l’auréole rouge de son cœur. C’était un petit trou, précis, mais le sang qui en sortait l’avait agrandit de la taille de son poing. Ce n’était pas sa première blessure et il savait parfaitement sa gravité. Et il n’avait qu’à faire six ou sept pas pour sortir de la pièce. Mais rien que de s’imaginer les faire, il avait des suées. Son poumon était transpercé et une côte avait dû se briser car à chaque bouffée d’air, il tremblait de douleur.
- Allez, cela suffit. Sortez !
- Mon épée…
Qu’il survive ou non, il était un homme mort, un homme au destin brisé, il le savait, car tromper et défier un tel elfin était une folie. Il s’attendait à tout moment à ce que la lame l’achève, mais l’époux le regardait avec un mélange de curiosité et de fureur. Alors, d’un coup, l’elfine se dressa entre eux.
- Pars ! Va-t-en ! Tu ne comprends pas que, quoi que tu fasses, il fera de toi ce qu’il veut ! Il te laisse en vie, n’en abuse pas !
Alors, avec une démarche trop raide et trop lente, il se dirigea vers la porte. Il fit bien plus que six ou sept pas car il titubait pour les faire. Et le couple le fixait, dans un silence malsain, étouffant, en train d’avancer. L’idée qu’il fut à cet instant précis quelqu’un d’important lui traversa l’esprit, comme le vol d’un papillon dans un jardin illuminé de soleil. Il aurait voulu trouver une dernière phrase pour bien sortir de ce vaudeville. Il se retourna et fit une révérence pitoyable en guise de salut, qui provoqua une atroce douleur dans son flanc et qui lui cloua le bec. Enfin, iI prit un dernier appui sur la poignée de porte et sortit. Derrière lui, il y eut d’abord des chuchotements, comme s’ils ne voulaient pas être entendus. Maintenant qu’il n’était plus dans la pièce, il réalisait combien il avait été ridicule, pitoyable. Et il n’éprouvait rien pour cette elfine, il avait juste savouré la jubilation de posséder une créature au plus haut de la société d’Aubemorte. Pourtant, il se sentait révolté. Et plus il s’éloignait et plus le ton montait. Elle avait commencé à le défier et, lui, l’elfin avait commencé à la battre une première fois. Et cette révolte en lui ne faisait que grandir. Une révolte ancienne qui couvait depuis si longtemps et qui aiguisait son sentiment d’injustice face aux puissants de ce monde qui ignorent et brisent les rêves les plus simples de leurs sujets. Il se rappelait parfaitement s’être arrêté et avoir hésité à rebrousser chemin. Il se rappelait parfaitement combien il avait su qu’il allait commettre une bêtise, car on ne défie pas impunément le fils du roi d’Aubemorte. Il avait fait cocu le fils du roi ! Et il avait envie de narguer une nouvelle fois cet être qui n’avait eu qu’à naître pour conquérir le pouvoir quand lui avait dû se faire maudire par père et mère pour se créer une place dans ce monde. Et cette bêtise, il finissait seulement à la payer, ici, maintenant, parmi les humains de l’Eldred.
Pour la réparer, il avait dû se cacher non pas derrière des rideaux beiges mais derrière des rideaux verts. Ce n’était pas une elfine ni un souverain qui se tenait derrière le tissu. Et cette fois-ci, il n’avait pas oublié son épée. Il l’avait gardée à sa taille, la même qu’il avait laissée ce fameux jour au pied du lit de la princesse. Dans ses mains, il tenait un poignard parfaitement affuté et s’apprêtait à exécuter son plan.
La veille encore, sa mission lui était apparue presqu’enfantine, mais on rencontre parfois des hasards pourtant prévisibles et des coïncidences improbables. Et c’est exactement ce qui s’était passé entre hier et aujourd’hui. Hier, Kaerion se tenait au milieu de ce palais face à l’Empereur de l’Eldred, Vivien Le Rapace, ainsi surnommé non pas à cause à cause de son caractère mais à cause de son profil aquilin et ses yeux perçants. Parmi les hasards prévisibles, sans le savoir, Berenis, le Rayonnant, et Kaerion, l’Ombre, avaient fait route vers une même destinée. Chacun dans leur navire s’était dirigé vers l’Eldred au gré des vagues et du vent. L’un pensait avertir les humains d’une menace probable et coordonner les forces des elfes avec celles des humains pour lui faire face. L’autre avait à chercher et comprendre le réveil des Monolithes Noirs d‘Aubemorte pour donner la clé de leur puissance à son Roi. Tout au plus avait-il un maigre avantage sur son ennemi car les espions elfes noirs avaient pu recouper les phénomènes d’Avalon et d’Aubemorte. Sans le savoir, ils cherchaient la même chose. Dans les deux cas leur peuple avait une seule certitude : ces monolithes répondaient à quelque chose qui rayonnait bien au-delà de leur propre pays, ce quelque part où règnent les Géants de Brêyl. En débarquant sur le plus grand royaume humain, ils comptaient simplement obtenir des informations plus précises, des indices susceptibles d’éclairer les mages de leur nation.
L’Eldred était tout désigné pour une telle mission car son territoire était suffisamment vaste pour espérer réussir leur mission. Il n’avait pas été aisé d’obtenir avec un entretien avec le souverain. Mais tout ce qui touche la légende des Rêves des Géants de Brêyl fait partie des secrets que gardaient précieusement les elfes sur les humains. Aussi lorsque Kaerion prononça ces mots magiques, toutes les barrières qui s’érigeaient entre lui et l’Empereur disparurent. L’elfe savait qu’il était particulièrement méfiant sur la race des elfes, il ne fallait surtout pas qu’il eût le moindre doute sur son identité de Rayonnant.
- Que me vaut la visite d’un elfe ?
- Mon seigneur, nous avons des nouvelles extrêmement importantes à vous communiquer. Pour l’instant, nous ne sommes pas en mesure de vous dire si elles sont bonnes ou mauvaises. Mais peut-être qu’en les recoupant avec certains événements qui se passent ici et que nous ignorons pourrons-nous ensemble le déterminer ?
- Tiens donc. Voilà que les elfes ignorent ce qui se passe ici, ironisa l’Empereur. Vos mages n’ont pas ressenti la menace qui pèse sur nous ?
Kaerion fut un instant troublé, non pas par le ton employé, mais par la teneur des paroles car, effectivement, il ignorait tout, un Rayonnant en aurait certainement eu connaissance. Très rapidement, son esprit chercha quelle piste empruntée pour qu’elle lui permette à la fois d’obtenir le plus d’informations et de conserver la confiance de l’Empereur en cas de confrontation avec l’autre émissaire. Il décida d’y aller au culot, il n’y avait pas mille menaces et elles venaient toutes du nord.
- Si vous parlez de la menace du nord, c’est justement le pourquoi de ma présence. Seulement nous ignorons si elle est liée à des phénomènes que nous avons constatés sur notre île.
- A vrai dire, elle ne me semblait pas si extraordinaire, mais ce sont vos propos et votre venu qui me font maintenant craindre le pire. Pour l’instant, nous avons juste des yhlaks qui se réveillent, a priori menée par un sorcier. Le seul fait inhabituel vient plutôt de la facilité qu’il possède à rassembler des troupes venant d’horizons très variées. C’est un peu comme si tous leurs Dieux s’étaient mis d’accord pour l’aider. Cela peut devenir inquiétant à moyen terme, mais pour l’instant son armée reste maîtrisable. D’ailleurs, je m’apprêtais à l’anéantir en envoyant à mon tour quelque chose de plus organisé que les quelques bastions défensifs qu’ils avaient rencontrés jusqu’à présent. Mais si vous venez me dire que quelque chose d’extraordinaire se passe qui inquiète aussi vos hautes instances…
Il y avait toujours derrière ce ton noble et sérieux un voile d’ironie sur ces propos. L’elfe éprouvait un certain respect devant ce détachement hiératique et la naturelle autorité qu’il dégageait. Lorsqu’il repensait à son dernier entretien avec Alken, son souverain, il se demanda si, tout aussi puissant et brillant qu’il fut, Alken aurait pu diriger un royaume aussi grand que l’Eldred.
- Vous vous moquez, mais ce que j’ai à vous dire pourra vous fixer sur votre destin. Mais avant, j’aimerais être certain de posséder tous les éléments pour mon exposé.
- Je me doutais bien que vous ne vous dévoileriez pas comme ça. Vous croyez que nous vous attendons systématiquement pour sauver le monde ? Je ne veux pas vous froisser. Seulement, j’aimerais que votre peuple nous regarde différemment, vous n’avez pas à faire à des enfants, nous vous l’avons déjà prouvé plusieurs fois par le passé. Vous pouvez vous confier, si nous pensons que nous savons quelque chose qui puisse vous aider nous vous le dirons.
- C’est-à-dire que l’interprétation de ce que j’ai à dire peut varier du tout au tout. J’ai besoin de savoir si, sur votre territoire, des phénomènes inhabituels se sont produits. Des phénomènes qui auraient pu modifier le comportement de vos sujets ?
- Non, pas à ma connaissance. Pouvez-vous être plus précis ?
L’elfe hésitait. Il sentait qu’il n’aurait pas ce qu’il recherchait et que l’empereur était de bonne foi. Maintenant, il cherchait un moyen de poursuivre sa mission.
- Avez-vous des alignements de monolithes ?
- Vous êtes terriblement vexant. J’ai l’impression d’avoir en face un médecin qui refuse de faire son diagnostic ! Bien sûr que nous en avons ! Où voulez-vous en venir ?
- Vous avez raison. Je vais vous donner les faits. Au nord d’Avalon, nous disposons de gigantesques monolithes. Ces derniers ont toujours possédé une puissance contenue en eux, quand je parle de puissance, c’est à défaut de savoir précisément ce dont il s’agit. Nos sages ont toujours considéré ces pierres comme étant sacrées, comme si elles appartenaient à des vestiges passés et oubliés.
- Vous ne voulez pas parler de cette chimère d’Ether ?
- Appelons ça comme vous voulez. Moi j’appellerais ça plutôt le Rêve du Géant. Ce que je sais, c’est que notre cercle de Monolithes a depuis quelques mois changé d’aspect, libérant un pouvoir inconnu. En fait, nous pensons que le Géant est en train de changer. Peut-être est-il en train de se réveiller ? Comme je vous l’ai déjà dit, nous ne savons pas encore si ceci est de bon ou de mauvais augure. Nous espérions que vous auriez pu nous aider à le déterminer.
- Comme je vous l’ai laissé entendre, je n’ai pas la connaissance de tels évènements, mais notre territoire est vaste, peut-être dites-vous la vérité sur ce qui se passe aussi sur mon sol. Mais vous parliez de changements de comportement de mes sujets ?
- Oui, il semblerait que leur contact affecte profondément la personnalité. D’une manière parfois effrayante.
Ces nouvelles ne trouvaient aucun écho chez son interlocuteur qui restait pourtant très attentif. Voyant qu’il n’obtenait rien, il chercha à minorer ses propos pour éviter de se dévoiler inutilement ou de commettre un impair. Il finit par demander s’il pouvait avoir l’autorisation de se mener son enquête.
- Bien sûr que j’accepte. Mais quand votre peuple acceptera une démarche réciproque, je pense que beaucoup de choses auront changé sur Jourzancyen. Vous êtes un allié incontournable mais apprenez à ne pas nous sous-estimer ! Et j’espère que nous nous trompons tous sur ce que nous envisageons ! Puisse Vuldone veiller sur nous tous !
- Merci du fond du cœur !
- Au fait, j’ai cru entendre que des elfes noirs trainaient également sur nos terres. Vous n’en sauriez pas un peu plus ? Ce ne serait également lié à l’objet de votre venu ?
Kaerion essaya de rester le plus impassible possible. Il ignorait si l’empereur venait de lui tendre un piège. L’avait-il percé ? Il continua à jouer son rôle sans montrer son trouble.
- Des elfes noirs ? Vous avez raison, ils doivent aussi chercher à en savoir plus sur les cercles de Pierres. Je crois qu’eux aussi ont des alignements de mystérieux de Monolithes…
- En tout cas, c’est très étrange qu’Alken ait envoyé des furies pour mener à bien cette mission… Ce ne sont pas ses sujets les plus discrets.
- Des furies ? Et où se trouvent-elles ?
- En Krycie. L’Ordre de Vuldone est parti sur leurs traces. Je compte bien avoir des nouvelles prochainement…
L’entretien prit bientôt fin. Pour l’aider, l’empereur lui remit un sauf conduit signé de sa main et portant son cachet. A défaut d’avoir eu de vraies nouvelles, il avait obtenu le soutien officiel de l’empereur, mais surtout, il avait toutes les raisons de croire que ces furies en plein cœur de la Krycie appartenaient à Ameryel. Sa vengeance était enfin à porter de sa main.
Si le hasard avait confié une même mission à Berenis et Kaerion, parmi les coïncidences improbables, il y avait la route de la capitale que la délégation elfique d’Aubeclair avait prise avec un jour seulement d’intervalle. Le destin avait pour ainsi dire fixé le même endroit et le même moment comme s’il aimait se répéter pour en apprécier les nuances ou apporter un peu de sel à celui qu’il avait avantagé. En effet, ce destin avait juste été plus favorable à Kaerion en leur laissant un tout petit jour d’avance. Et l’Ombre venait d’en prendre connaissance quand il quitta la capitale. S’il ne faisait rien, le document de l’empereur lui serait de courte utilité. Pour son malheur, il ne put obtenir un second entretien pour essayer de fermer un piège contre les nouveaux arrivants. Il lui était tout aussi difficile aussi de se présenter aux Rayonnants sans éveiller de soupçons, et puis il souhaitait conserver le plus possible un visage anonyme à leurs yeux, comme un frère en voyage. Il n’avait plus vraiment le choix. Alors qu’ils étaient déjà accueillis au palais, il profita de la nuit pour s’y rendre secrètement. Tout de noir vêtu, il gravit les pierres jusqu’à une fenêtre et se faufila dans la pénombre des couloirs du château. Un espion d‘Aubemorte a tout loisir de se déplacer le plus invisiblement du monde dans n’importe quel endroit. Une fois dans les enceintes, il se grima de manière à se faire passer pour un valet de l’un des nouveaux arrivants, ceux-ci étaient encore arrivés trop récemment pour être clairement identifiés par les serviteurs du château. Pour eux, ils étaient tous des elfes, difficile de les reconnaître autrement que par leurs vêtements ou leur voix.
Une fois ses futures victimes localisées, il passa le reste de la nuit à se dissimuler le plus près possible de leur suite. Il dût attendre le milieu de matinée pour agir. Il comprit à la tenue des Rayonnants qu’ils avaient obtenu l’entretien auprès de l’Empereur. Il n’avait plus beaucoup de temps. Après avoir espionné aux environs, il en conclut qu’il ne resterait dans les pièces que les éventuels serviteurs. C’est là qu’il devait réussir son plan. Il se mit en guet un instant. Une personne sortit peu de temps après, il ne devait donc rester que trois quatre elfes. Il s’approcha de leur porte, se faufila furtivement dans la pièce dans la pièce d’à côté. Il s’agissait d’un petit salon privé. Rien de très luxueux, même si les humains devaient avoir une toute autre opinion. Derrière le mur, une discussion avait lieu, sans doute autour d’un jeu de cartes. Il en profita pour jeter un œil dans les autres pièces. Plusieurs d’entre elles étaient des chambres. Il en choisit une au hasard. Seules quelques affaires avaient été sorties des sacs. Le lit à baldaquin remplissait l’essentiel de l’espace. Une magnifique épée reposait dans son fourreau le long d’une chaise. Il ne put s’empêcher de s’en saisir et la sortir pour la contempler. C’était un très bel ouvrage, la personne qui logeait ici devait avoir de hautes fonctions, elle ferait donc l’affaire. Il lui fallait maintenant trouver un endroit pour dissimuler le document compromettant. Cela devait être suffisamment dissimulé pour que l’elfe ne le découvrît pas, mais assez évident pour quiconque l’aurait cherché délibérément. Il avait beau fouillé, rien ne lui apparaissait adapté, quand les pas et les voix retentirent dans le couloir qui le poussèrent à se cacher derrière son rideau.
Et maintenant, il était là, derrière cet épais tissu de velours, près à égorger sa victime. Le nouvel arrivant s’assit sur le lit, prit des bottes et se mit à les cirer. La situation agaçait au plus haut point l’Ombre. Plus il tardait, plus les chances de se faire capturer augmentaient. Lentement, il se mit à respirer pour faire le vide dans sa tête et chasser cette histoire du passé qui le hantait inutilement. Le parfum que portait l’elfine ce jour-là lui revint en mémoire. Il réentendit même du fond de sa mémoire les cris de plus en plus forts qu’elle poussait. Pourquoi avait-il fallu ce jour-là qu’il rebrousse chemin? Sa blessure saignait tellement qu’il arrivait à peine à marcher. Mais que ce fils de roi usât de la force pour s’imposer à son épouse l’insupportait. Lui qui était né à Aubeclair et qui avait découvert les mœurs si libertines des elfes noirs fulminait. Il avait quitté sa terre natale et on lui avait fait comprendre combien elfin et elfine sont libres de choisir leur compagnon de jeu, que le désir prévaut sur le sentiment. C’était une liberté qui exigeait aussi une grande confiance de l’autre. Et ce futur souverain se moquait de ce qui avait fondé en grande partie cette nation qu’il avait choisie comme patrie?
Lorsqu’il avait ouvert la porte, l’elfin tenait son épée à la main et lacérait comme avec un fouet le corps de son épouse, qui se protégeait comme elle pouvait avec ses bras. Il ignora d’où venaient les forces qu’il retrouva alors, mais il se jeta sur le prince et lui arracha l’épée des mains et à son tour le fouetta avec la lame. Plusieurs de ces gestes entaillèrent ses chairs et même sa joue. Puis, d’un coup, ses forces le lâchèrent. Il s’écroula au sol, complètement épuisé et inconscient. Lorsqu’il s’était réveillé, il était couché et ligoté sur un lit, soigné par sa victime. Elle le regardait paisiblement, avec une jubilation non feinte, comme si son réveil allait sonner le début d’un cauchemar. D’abord, il lui demanda s’il allait bien, s’il avait repris ses forces. Surpris, il lui répondit. Alors, le prince lui raconta avec calme et en détails le destin qu’il lui réservait. Il allait le faire accuser d’un simple vol, car un voleur, sur les terres d’Aubemorte, a le droit de vie s’il n’est pas pris sur le fait. Il peut même pavaner avec son butin, car il montre la faiblesse de celui qu’il vole, mais s’il vole un pauvre ou qu’il se fasse prendre, alors c’est lui qui prouve sa faiblesse et se fait impitoyablement condamné. L’Ile des elfes noirs condamne impitoyablement les parasites de la société. Pour ce vol, en le faisant passer pour un de ces parasites, il le ferait jeter dans le pire des cachots du royaume au milieu de rats à qui il devrait arracher sa nourriture, voire même les manger tout cru, jusqu’au jour où les vermines, affamées, viendraient le dévorer à leur tour dans son sommeil. Et, déjà, le souvenir des morsures des rats le ramena à la réalité sur le monde de l’Eldred. Sa main était crispée sur le manche de son arme. Il la rangea le long de sa botte car il voulait être sûr de le neutraliser sans qu’il criât. Puis il mit sa main gantée de cuir noir sur le rebord du rideau pour saisir le moment le plus propice pour bondir sur sa victime qui était de dos.
Je m'arrête là parce que la séquence flash back s'arrête là et que c'est suffisamment long à lire pour vous sur une mise en page de forum.
Et puis, il y a eu une étincelle ce week end. Une idée de séquence en flash back. Comme j'ai déjà testé cette structure et que ça n'avait pas fonctionné (le résultat créait une confusion), je voudrait savoir si ça fonctionne mieux ici.
Une ombre, voilà ce qu’était redevenu Kaerion. Une ombre parmi les humains. Une ombre menaçante et fuyante. Il n’avait pas mis longtemps pour se placer au cœur du pouvoir et du danger. Autour de lui, des voix s’approchaient dans le couloir. Vite, Kaerion analysa toutes les solutions qui s’offraient à lui pour mettre en œuvre son plan. Il s’était imaginé avoir un peu plus de temps si bien qu’il n’avait pas encore tranché sur toutes les options. Un plan simple : Déposer le sauf conduit de son propre roi pour compromettre les Rayonnants et s’enfuir en profitant de l’avantage qu’il avait eu de son entretien avec l’empereur des Eldreds. Avant tout, il devait trouver un endroit où se dissimuler. Il regarda autour de lui dans cette pièce inconnue et dans la pénombre. Le plus simple restait les rideaux, car il n’y avait aucune raison à s’attendre à une quelconque menace ou à chercher une présence dans cette pièce. Il eut à peine le temps de tirer sur le lourd tissu de velours vert olive pour reformer les plis que les inconnus rentrèrent dans la pièce. Ils plaisantèrent un instant. Ils devaient être deux. Ce devait être des serviteurs. L’un d’eux se plaignit qu’il avait encore les bottes de son maître à nettoyer. Bientôt l’autre sortit pour aller dans une pièce à côté. Ce n’était pas la première fois qu’il se tenait ainsi dissimulé. A vrai dire, cette autre fois-là, tout aurait pu se passer comme dans un vaudeville à deux sous, sauf que tout avait très mal tourné et fait entièrement basculer sa vie. Et les rideaux étaient également en velours sauf qu’ils étaient d’un magnifique beige et qu’il connaissait la pièce et les personnes qui y vivaient. Il était resté derrière son rideau de velours tout pareillement immobile, en respirant le plus calmement possible et avait observé également chaque bruit pour projeter une image mentale précise de ce qui se passait.
A cette époque, dans cette pièce aux rideaux, avec lui, il y avait une elfine magnifique qui se tenait devant sa coiffeuse lorsque l’intrus était entré brusquement. Elle s’y était mise aussi vite que lui s’était dissimulé. Ils avaient eu encore moins de temps qu’aujourd’hui car ce n’était pas des voix qui les avaient mis en alerte mais les talons de luxueuses bottines. Tandis qu’elle rafraichissait sa coiffure, lui reboutonnait les boutons de sa chemise bouffante, derrière le lourd tissu. L’elfin qui rentra alors était comme ce serviteur, là devant lui, à portée de son bras et inconscient de la présence d’un étranger. Il l’avait entendu parler à son épouse assez tendrement, jusqu’à ce que ses yeux se posent sur le fourreau de son épée qu’il avait oublié dans sa précipitation. Il le comprit aux cliquetis caractéristiques du ceinturon. A ce moment précis, le silence de l’épouse avait dû être effrayant pour le mari, mais pour lui, il avait juste permis de sentir sa vie implacablement basculée à chaque battement de plus en plus pesant de son cœur. Un autre bruit tout aussi caractéristique lui parvint, celui d’une épée que l’on dégaine. Et là, une violente douleur l’avait soudain étreint sur son flanc droit. Il n’avait pas crié, il avait juste posé les mains sur sa poitrine et avait senti le froid métallique de la lame qui venait de le transpercer et qui se retirait entre ses doigts. Et là, seulement, il avait entendu les cris de l’épouse. Tout ceci avait été d’une logique si inexorable qu’il était sorti de sa cachette en serrant les dents comme si c’était à son tour d’apparaître sur scène. Seulement, ses jambes étaient déjà en coton et il se cramponnait pour ne pas s’écrouler, devant cet elfin, à l’épais tissu de velours clair qui avait fait un rempart illusoire. Dans ces circonstances, il avait voulu malgré tout garder sa dignité et surtout ne pas se montrer inférieur. A vrai dire, il savoura d’avoir presque pu être l’égal de cet elfe quelques minutes auparavant avec son épouse. Ses gestes étaient lents, mais trop rigides. L’elfine le regardait maintenant avec effroi. Il ignorait si c’était pour lui ou pour ce qui l’attendrait dans quelques instants, quand elle devrait se justifier. L’époux le fixait avec un regard froid, presque indifférent.
- Maintenant, sortez !
- C’est que, messire, vous tenez mon épée…
La phrase était sortie de sa bouche comme l’aurait fait un enfant. L’insolence de sa réponse lui apparut au sourire crispé de son vis-à-vis. Mais sur le moment, et il ignorait pourquoi, seul comptait pour lui de récupérer son épée, elle lui importait plus que sa vie d’une manière complétement absurde. C’était celle de son uniforme de parade. Pourtant il y avait tant de choses plus importantes à faire comme lutter toujours pour ne pas s’affaler par terre.
- Votre épée ? C’est que je n’ai peut-être pas fini de l’utiliser ?
- A vrai dire, vous étiez à deux doigts de parfaitement vous en servir…
Il traça sur son torse un trait qui séparait l’auréole rouge de son cœur. C’était un petit trou, précis, mais le sang qui en sortait l’avait agrandit de la taille de son poing. Ce n’était pas sa première blessure et il savait parfaitement sa gravité. Et il n’avait qu’à faire six ou sept pas pour sortir de la pièce. Mais rien que de s’imaginer les faire, il avait des suées. Son poumon était transpercé et une côte avait dû se briser car à chaque bouffée d’air, il tremblait de douleur.
- Allez, cela suffit. Sortez !
- Mon épée…
Qu’il survive ou non, il était un homme mort, un homme au destin brisé, il le savait, car tromper et défier un tel elfin était une folie. Il s’attendait à tout moment à ce que la lame l’achève, mais l’époux le regardait avec un mélange de curiosité et de fureur. Alors, d’un coup, l’elfine se dressa entre eux.
- Pars ! Va-t-en ! Tu ne comprends pas que, quoi que tu fasses, il fera de toi ce qu’il veut ! Il te laisse en vie, n’en abuse pas !
Alors, avec une démarche trop raide et trop lente, il se dirigea vers la porte. Il fit bien plus que six ou sept pas car il titubait pour les faire. Et le couple le fixait, dans un silence malsain, étouffant, en train d’avancer. L’idée qu’il fut à cet instant précis quelqu’un d’important lui traversa l’esprit, comme le vol d’un papillon dans un jardin illuminé de soleil. Il aurait voulu trouver une dernière phrase pour bien sortir de ce vaudeville. Il se retourna et fit une révérence pitoyable en guise de salut, qui provoqua une atroce douleur dans son flanc et qui lui cloua le bec. Enfin, iI prit un dernier appui sur la poignée de porte et sortit. Derrière lui, il y eut d’abord des chuchotements, comme s’ils ne voulaient pas être entendus. Maintenant qu’il n’était plus dans la pièce, il réalisait combien il avait été ridicule, pitoyable. Et il n’éprouvait rien pour cette elfine, il avait juste savouré la jubilation de posséder une créature au plus haut de la société d’Aubemorte. Pourtant, il se sentait révolté. Et plus il s’éloignait et plus le ton montait. Elle avait commencé à le défier et, lui, l’elfin avait commencé à la battre une première fois. Et cette révolte en lui ne faisait que grandir. Une révolte ancienne qui couvait depuis si longtemps et qui aiguisait son sentiment d’injustice face aux puissants de ce monde qui ignorent et brisent les rêves les plus simples de leurs sujets. Il se rappelait parfaitement s’être arrêté et avoir hésité à rebrousser chemin. Il se rappelait parfaitement combien il avait su qu’il allait commettre une bêtise, car on ne défie pas impunément le fils du roi d’Aubemorte. Il avait fait cocu le fils du roi ! Et il avait envie de narguer une nouvelle fois cet être qui n’avait eu qu’à naître pour conquérir le pouvoir quand lui avait dû se faire maudire par père et mère pour se créer une place dans ce monde. Et cette bêtise, il finissait seulement à la payer, ici, maintenant, parmi les humains de l’Eldred.
Pour la réparer, il avait dû se cacher non pas derrière des rideaux beiges mais derrière des rideaux verts. Ce n’était pas une elfine ni un souverain qui se tenait derrière le tissu. Et cette fois-ci, il n’avait pas oublié son épée. Il l’avait gardée à sa taille, la même qu’il avait laissée ce fameux jour au pied du lit de la princesse. Dans ses mains, il tenait un poignard parfaitement affuté et s’apprêtait à exécuter son plan.
**
*
*
La veille encore, sa mission lui était apparue presqu’enfantine, mais on rencontre parfois des hasards pourtant prévisibles et des coïncidences improbables. Et c’est exactement ce qui s’était passé entre hier et aujourd’hui. Hier, Kaerion se tenait au milieu de ce palais face à l’Empereur de l’Eldred, Vivien Le Rapace, ainsi surnommé non pas à cause à cause de son caractère mais à cause de son profil aquilin et ses yeux perçants. Parmi les hasards prévisibles, sans le savoir, Berenis, le Rayonnant, et Kaerion, l’Ombre, avaient fait route vers une même destinée. Chacun dans leur navire s’était dirigé vers l’Eldred au gré des vagues et du vent. L’un pensait avertir les humains d’une menace probable et coordonner les forces des elfes avec celles des humains pour lui faire face. L’autre avait à chercher et comprendre le réveil des Monolithes Noirs d‘Aubemorte pour donner la clé de leur puissance à son Roi. Tout au plus avait-il un maigre avantage sur son ennemi car les espions elfes noirs avaient pu recouper les phénomènes d’Avalon et d’Aubemorte. Sans le savoir, ils cherchaient la même chose. Dans les deux cas leur peuple avait une seule certitude : ces monolithes répondaient à quelque chose qui rayonnait bien au-delà de leur propre pays, ce quelque part où règnent les Géants de Brêyl. En débarquant sur le plus grand royaume humain, ils comptaient simplement obtenir des informations plus précises, des indices susceptibles d’éclairer les mages de leur nation.
L’Eldred était tout désigné pour une telle mission car son territoire était suffisamment vaste pour espérer réussir leur mission. Il n’avait pas été aisé d’obtenir avec un entretien avec le souverain. Mais tout ce qui touche la légende des Rêves des Géants de Brêyl fait partie des secrets que gardaient précieusement les elfes sur les humains. Aussi lorsque Kaerion prononça ces mots magiques, toutes les barrières qui s’érigeaient entre lui et l’Empereur disparurent. L’elfe savait qu’il était particulièrement méfiant sur la race des elfes, il ne fallait surtout pas qu’il eût le moindre doute sur son identité de Rayonnant.
- Que me vaut la visite d’un elfe ?
- Mon seigneur, nous avons des nouvelles extrêmement importantes à vous communiquer. Pour l’instant, nous ne sommes pas en mesure de vous dire si elles sont bonnes ou mauvaises. Mais peut-être qu’en les recoupant avec certains événements qui se passent ici et que nous ignorons pourrons-nous ensemble le déterminer ?
- Tiens donc. Voilà que les elfes ignorent ce qui se passe ici, ironisa l’Empereur. Vos mages n’ont pas ressenti la menace qui pèse sur nous ?
Kaerion fut un instant troublé, non pas par le ton employé, mais par la teneur des paroles car, effectivement, il ignorait tout, un Rayonnant en aurait certainement eu connaissance. Très rapidement, son esprit chercha quelle piste empruntée pour qu’elle lui permette à la fois d’obtenir le plus d’informations et de conserver la confiance de l’Empereur en cas de confrontation avec l’autre émissaire. Il décida d’y aller au culot, il n’y avait pas mille menaces et elles venaient toutes du nord.
- Si vous parlez de la menace du nord, c’est justement le pourquoi de ma présence. Seulement nous ignorons si elle est liée à des phénomènes que nous avons constatés sur notre île.
- A vrai dire, elle ne me semblait pas si extraordinaire, mais ce sont vos propos et votre venu qui me font maintenant craindre le pire. Pour l’instant, nous avons juste des yhlaks qui se réveillent, a priori menée par un sorcier. Le seul fait inhabituel vient plutôt de la facilité qu’il possède à rassembler des troupes venant d’horizons très variées. C’est un peu comme si tous leurs Dieux s’étaient mis d’accord pour l’aider. Cela peut devenir inquiétant à moyen terme, mais pour l’instant son armée reste maîtrisable. D’ailleurs, je m’apprêtais à l’anéantir en envoyant à mon tour quelque chose de plus organisé que les quelques bastions défensifs qu’ils avaient rencontrés jusqu’à présent. Mais si vous venez me dire que quelque chose d’extraordinaire se passe qui inquiète aussi vos hautes instances…
Il y avait toujours derrière ce ton noble et sérieux un voile d’ironie sur ces propos. L’elfe éprouvait un certain respect devant ce détachement hiératique et la naturelle autorité qu’il dégageait. Lorsqu’il repensait à son dernier entretien avec Alken, son souverain, il se demanda si, tout aussi puissant et brillant qu’il fut, Alken aurait pu diriger un royaume aussi grand que l’Eldred.
- Vous vous moquez, mais ce que j’ai à vous dire pourra vous fixer sur votre destin. Mais avant, j’aimerais être certain de posséder tous les éléments pour mon exposé.
- Je me doutais bien que vous ne vous dévoileriez pas comme ça. Vous croyez que nous vous attendons systématiquement pour sauver le monde ? Je ne veux pas vous froisser. Seulement, j’aimerais que votre peuple nous regarde différemment, vous n’avez pas à faire à des enfants, nous vous l’avons déjà prouvé plusieurs fois par le passé. Vous pouvez vous confier, si nous pensons que nous savons quelque chose qui puisse vous aider nous vous le dirons.
- C’est-à-dire que l’interprétation de ce que j’ai à dire peut varier du tout au tout. J’ai besoin de savoir si, sur votre territoire, des phénomènes inhabituels se sont produits. Des phénomènes qui auraient pu modifier le comportement de vos sujets ?
- Non, pas à ma connaissance. Pouvez-vous être plus précis ?
L’elfe hésitait. Il sentait qu’il n’aurait pas ce qu’il recherchait et que l’empereur était de bonne foi. Maintenant, il cherchait un moyen de poursuivre sa mission.
- Avez-vous des alignements de monolithes ?
- Vous êtes terriblement vexant. J’ai l’impression d’avoir en face un médecin qui refuse de faire son diagnostic ! Bien sûr que nous en avons ! Où voulez-vous en venir ?
- Vous avez raison. Je vais vous donner les faits. Au nord d’Avalon, nous disposons de gigantesques monolithes. Ces derniers ont toujours possédé une puissance contenue en eux, quand je parle de puissance, c’est à défaut de savoir précisément ce dont il s’agit. Nos sages ont toujours considéré ces pierres comme étant sacrées, comme si elles appartenaient à des vestiges passés et oubliés.
- Vous ne voulez pas parler de cette chimère d’Ether ?
- Appelons ça comme vous voulez. Moi j’appellerais ça plutôt le Rêve du Géant. Ce que je sais, c’est que notre cercle de Monolithes a depuis quelques mois changé d’aspect, libérant un pouvoir inconnu. En fait, nous pensons que le Géant est en train de changer. Peut-être est-il en train de se réveiller ? Comme je vous l’ai déjà dit, nous ne savons pas encore si ceci est de bon ou de mauvais augure. Nous espérions que vous auriez pu nous aider à le déterminer.
- Comme je vous l’ai laissé entendre, je n’ai pas la connaissance de tels évènements, mais notre territoire est vaste, peut-être dites-vous la vérité sur ce qui se passe aussi sur mon sol. Mais vous parliez de changements de comportement de mes sujets ?
- Oui, il semblerait que leur contact affecte profondément la personnalité. D’une manière parfois effrayante.
Ces nouvelles ne trouvaient aucun écho chez son interlocuteur qui restait pourtant très attentif. Voyant qu’il n’obtenait rien, il chercha à minorer ses propos pour éviter de se dévoiler inutilement ou de commettre un impair. Il finit par demander s’il pouvait avoir l’autorisation de se mener son enquête.
- Bien sûr que j’accepte. Mais quand votre peuple acceptera une démarche réciproque, je pense que beaucoup de choses auront changé sur Jourzancyen. Vous êtes un allié incontournable mais apprenez à ne pas nous sous-estimer ! Et j’espère que nous nous trompons tous sur ce que nous envisageons ! Puisse Vuldone veiller sur nous tous !
- Merci du fond du cœur !
- Au fait, j’ai cru entendre que des elfes noirs trainaient également sur nos terres. Vous n’en sauriez pas un peu plus ? Ce ne serait également lié à l’objet de votre venu ?
Kaerion essaya de rester le plus impassible possible. Il ignorait si l’empereur venait de lui tendre un piège. L’avait-il percé ? Il continua à jouer son rôle sans montrer son trouble.
- Des elfes noirs ? Vous avez raison, ils doivent aussi chercher à en savoir plus sur les cercles de Pierres. Je crois qu’eux aussi ont des alignements de mystérieux de Monolithes…
- En tout cas, c’est très étrange qu’Alken ait envoyé des furies pour mener à bien cette mission… Ce ne sont pas ses sujets les plus discrets.
- Des furies ? Et où se trouvent-elles ?
- En Krycie. L’Ordre de Vuldone est parti sur leurs traces. Je compte bien avoir des nouvelles prochainement…
L’entretien prit bientôt fin. Pour l’aider, l’empereur lui remit un sauf conduit signé de sa main et portant son cachet. A défaut d’avoir eu de vraies nouvelles, il avait obtenu le soutien officiel de l’empereur, mais surtout, il avait toutes les raisons de croire que ces furies en plein cœur de la Krycie appartenaient à Ameryel. Sa vengeance était enfin à porter de sa main.
Si le hasard avait confié une même mission à Berenis et Kaerion, parmi les coïncidences improbables, il y avait la route de la capitale que la délégation elfique d’Aubeclair avait prise avec un jour seulement d’intervalle. Le destin avait pour ainsi dire fixé le même endroit et le même moment comme s’il aimait se répéter pour en apprécier les nuances ou apporter un peu de sel à celui qu’il avait avantagé. En effet, ce destin avait juste été plus favorable à Kaerion en leur laissant un tout petit jour d’avance. Et l’Ombre venait d’en prendre connaissance quand il quitta la capitale. S’il ne faisait rien, le document de l’empereur lui serait de courte utilité. Pour son malheur, il ne put obtenir un second entretien pour essayer de fermer un piège contre les nouveaux arrivants. Il lui était tout aussi difficile aussi de se présenter aux Rayonnants sans éveiller de soupçons, et puis il souhaitait conserver le plus possible un visage anonyme à leurs yeux, comme un frère en voyage. Il n’avait plus vraiment le choix. Alors qu’ils étaient déjà accueillis au palais, il profita de la nuit pour s’y rendre secrètement. Tout de noir vêtu, il gravit les pierres jusqu’à une fenêtre et se faufila dans la pénombre des couloirs du château. Un espion d‘Aubemorte a tout loisir de se déplacer le plus invisiblement du monde dans n’importe quel endroit. Une fois dans les enceintes, il se grima de manière à se faire passer pour un valet de l’un des nouveaux arrivants, ceux-ci étaient encore arrivés trop récemment pour être clairement identifiés par les serviteurs du château. Pour eux, ils étaient tous des elfes, difficile de les reconnaître autrement que par leurs vêtements ou leur voix.
Une fois ses futures victimes localisées, il passa le reste de la nuit à se dissimuler le plus près possible de leur suite. Il dût attendre le milieu de matinée pour agir. Il comprit à la tenue des Rayonnants qu’ils avaient obtenu l’entretien auprès de l’Empereur. Il n’avait plus beaucoup de temps. Après avoir espionné aux environs, il en conclut qu’il ne resterait dans les pièces que les éventuels serviteurs. C’est là qu’il devait réussir son plan. Il se mit en guet un instant. Une personne sortit peu de temps après, il ne devait donc rester que trois quatre elfes. Il s’approcha de leur porte, se faufila furtivement dans la pièce dans la pièce d’à côté. Il s’agissait d’un petit salon privé. Rien de très luxueux, même si les humains devaient avoir une toute autre opinion. Derrière le mur, une discussion avait lieu, sans doute autour d’un jeu de cartes. Il en profita pour jeter un œil dans les autres pièces. Plusieurs d’entre elles étaient des chambres. Il en choisit une au hasard. Seules quelques affaires avaient été sorties des sacs. Le lit à baldaquin remplissait l’essentiel de l’espace. Une magnifique épée reposait dans son fourreau le long d’une chaise. Il ne put s’empêcher de s’en saisir et la sortir pour la contempler. C’était un très bel ouvrage, la personne qui logeait ici devait avoir de hautes fonctions, elle ferait donc l’affaire. Il lui fallait maintenant trouver un endroit pour dissimuler le document compromettant. Cela devait être suffisamment dissimulé pour que l’elfe ne le découvrît pas, mais assez évident pour quiconque l’aurait cherché délibérément. Il avait beau fouillé, rien ne lui apparaissait adapté, quand les pas et les voix retentirent dans le couloir qui le poussèrent à se cacher derrière son rideau.
Et maintenant, il était là, derrière cet épais tissu de velours, près à égorger sa victime. Le nouvel arrivant s’assit sur le lit, prit des bottes et se mit à les cirer. La situation agaçait au plus haut point l’Ombre. Plus il tardait, plus les chances de se faire capturer augmentaient. Lentement, il se mit à respirer pour faire le vide dans sa tête et chasser cette histoire du passé qui le hantait inutilement. Le parfum que portait l’elfine ce jour-là lui revint en mémoire. Il réentendit même du fond de sa mémoire les cris de plus en plus forts qu’elle poussait. Pourquoi avait-il fallu ce jour-là qu’il rebrousse chemin? Sa blessure saignait tellement qu’il arrivait à peine à marcher. Mais que ce fils de roi usât de la force pour s’imposer à son épouse l’insupportait. Lui qui était né à Aubeclair et qui avait découvert les mœurs si libertines des elfes noirs fulminait. Il avait quitté sa terre natale et on lui avait fait comprendre combien elfin et elfine sont libres de choisir leur compagnon de jeu, que le désir prévaut sur le sentiment. C’était une liberté qui exigeait aussi une grande confiance de l’autre. Et ce futur souverain se moquait de ce qui avait fondé en grande partie cette nation qu’il avait choisie comme patrie?
Lorsqu’il avait ouvert la porte, l’elfin tenait son épée à la main et lacérait comme avec un fouet le corps de son épouse, qui se protégeait comme elle pouvait avec ses bras. Il ignora d’où venaient les forces qu’il retrouva alors, mais il se jeta sur le prince et lui arracha l’épée des mains et à son tour le fouetta avec la lame. Plusieurs de ces gestes entaillèrent ses chairs et même sa joue. Puis, d’un coup, ses forces le lâchèrent. Il s’écroula au sol, complètement épuisé et inconscient. Lorsqu’il s’était réveillé, il était couché et ligoté sur un lit, soigné par sa victime. Elle le regardait paisiblement, avec une jubilation non feinte, comme si son réveil allait sonner le début d’un cauchemar. D’abord, il lui demanda s’il allait bien, s’il avait repris ses forces. Surpris, il lui répondit. Alors, le prince lui raconta avec calme et en détails le destin qu’il lui réservait. Il allait le faire accuser d’un simple vol, car un voleur, sur les terres d’Aubemorte, a le droit de vie s’il n’est pas pris sur le fait. Il peut même pavaner avec son butin, car il montre la faiblesse de celui qu’il vole, mais s’il vole un pauvre ou qu’il se fasse prendre, alors c’est lui qui prouve sa faiblesse et se fait impitoyablement condamné. L’Ile des elfes noirs condamne impitoyablement les parasites de la société. Pour ce vol, en le faisant passer pour un de ces parasites, il le ferait jeter dans le pire des cachots du royaume au milieu de rats à qui il devrait arracher sa nourriture, voire même les manger tout cru, jusqu’au jour où les vermines, affamées, viendraient le dévorer à leur tour dans son sommeil. Et, déjà, le souvenir des morsures des rats le ramena à la réalité sur le monde de l’Eldred. Sa main était crispée sur le manche de son arme. Il la rangea le long de sa botte car il voulait être sûr de le neutraliser sans qu’il criât. Puis il mit sa main gantée de cuir noir sur le rebord du rideau pour saisir le moment le plus propice pour bondir sur sa victime qui était de dos.
Je m'arrête là parce que la séquence flash back s'arrête là et que c'est suffisamment long à lire pour vous sur une mise en page de forum.
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- Vuld Edone
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il y a 12 ans 4 mois #18220
par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:Chapitre Reve d'ether
Au niveau de la confusion, il n'y a pas de problème. J'avais quasiment oublié l'existence des elfes qui brillent et des elfes pas contents donc en fait, comme l'Empereur, j'ai cru que Kaerion était la délégation des "gentils". Je n'avais également rien compris à ce qui se passait la première fois que tu nous mets dans la chambre de l'elfine.
Donc normalement, j'aurais dû être complètement perdu.
Mais en fait non, tout évolue suffisamment vite pour qu'on laisse passer ce qui dérange et ensuite les réponses viennent, en fait Kaerion c'était... en fait dans la chambre il s'était passé...
Le point faible, c'est la discussion avec l'Empereur. En tant que lecteur, nous n'y apprenons absolument rien. Personnellement, je n'ai pas non plus senti Kaerion en danger, ou même que l'Empereur tentait de le démasquer. Aucun piège, aucune difficulté. Et surtout, en étant dans les bottes de Kaerion - bon, je rappelle que je le prenais pour un "gentil" - je ne voyais pas ce qu'il cherchait à faire. Surtout quand il a trois fois répété qu'il avait des informations mais qu'il en demanderait d'abord.
Donc ce moment a été un peu pénible, non à cause de la forme, ça passe sans problème, mais vraiment au niveau du fond. D'ailleurs l'Empereur ne dégage pas cette puissance que Kaerion lui voit, ne serait-ce que parce que j'ai eu l'impression tout du long qu'il ne faisait même pas l'effort de tester son visiteur. Trop facile à berner. Cela et il parlait comme le premier personnage venu.
J'ai aussi un peu grogné en voyant l'infiltration de Kaerion vers la fin, quand il infiltre le château en claquant des doigts. Oui, je n'y peux rien, c'est toujours un aspect des voleurs/assassins/espions/etc... que je n'ai jamais vraiment supporté, surtout quand on essaie d'excuser leur facilité. Autant leur donner directement un stealth boy, à ces braves garçons.
Le bon point est que pour le coup, on retient le nom de Kaerion. Je pense que même avec les autres chapitres à côté, cette fois, il passerait pour un personnage important, ne serait-ce que parce que sa vie est en jeu, ou parce qu'on s'est arrêté sur son histoire - et la structure est, comme dit, bien en place pour nous y plonger. Là où la délégation des rayonnants est toujours totalement accessoire, au moins il est entré dans la cour des grands.
Mais il faudrait vraiment peaufiner ce dialogue où j'ai l'impression que tu n'avais juste rien à dire, et où la majorité des répliques sent le remplissage. D'ailleurs, la révélation sur les furies semble presque une excuse, comme si tu n'avais pas su comment les introduire. Ca ne devrait pas être un incident, c'est aux yeux du lecteur - aux miens du moins - la seule information importante donc autant qu'elle soit mieux placée que ça. Et ces répliques, "vous n'avez pas à faire à des enfants", en un regard il peut dire la même chose et plus, en un simple silence d'une seconde et deux dixièmes.
Enfin, je pense que le plus important pour toi était le flashback, et à mon avis cette partie-là est réussie.
Donc normalement, j'aurais dû être complètement perdu.
Mais en fait non, tout évolue suffisamment vite pour qu'on laisse passer ce qui dérange et ensuite les réponses viennent, en fait Kaerion c'était... en fait dans la chambre il s'était passé...
Le point faible, c'est la discussion avec l'Empereur. En tant que lecteur, nous n'y apprenons absolument rien. Personnellement, je n'ai pas non plus senti Kaerion en danger, ou même que l'Empereur tentait de le démasquer. Aucun piège, aucune difficulté. Et surtout, en étant dans les bottes de Kaerion - bon, je rappelle que je le prenais pour un "gentil" - je ne voyais pas ce qu'il cherchait à faire. Surtout quand il a trois fois répété qu'il avait des informations mais qu'il en demanderait d'abord.
Donc ce moment a été un peu pénible, non à cause de la forme, ça passe sans problème, mais vraiment au niveau du fond. D'ailleurs l'Empereur ne dégage pas cette puissance que Kaerion lui voit, ne serait-ce que parce que j'ai eu l'impression tout du long qu'il ne faisait même pas l'effort de tester son visiteur. Trop facile à berner. Cela et il parlait comme le premier personnage venu.
J'ai aussi un peu grogné en voyant l'infiltration de Kaerion vers la fin, quand il infiltre le château en claquant des doigts. Oui, je n'y peux rien, c'est toujours un aspect des voleurs/assassins/espions/etc... que je n'ai jamais vraiment supporté, surtout quand on essaie d'excuser leur facilité. Autant leur donner directement un stealth boy, à ces braves garçons.
Le bon point est que pour le coup, on retient le nom de Kaerion. Je pense que même avec les autres chapitres à côté, cette fois, il passerait pour un personnage important, ne serait-ce que parce que sa vie est en jeu, ou parce qu'on s'est arrêté sur son histoire - et la structure est, comme dit, bien en place pour nous y plonger. Là où la délégation des rayonnants est toujours totalement accessoire, au moins il est entré dans la cour des grands.
Mais il faudrait vraiment peaufiner ce dialogue où j'ai l'impression que tu n'avais juste rien à dire, et où la majorité des répliques sent le remplissage. D'ailleurs, la révélation sur les furies semble presque une excuse, comme si tu n'avais pas su comment les introduire. Ca ne devrait pas être un incident, c'est aux yeux du lecteur - aux miens du moins - la seule information importante donc autant qu'elle soit mieux placée que ça. Et ces répliques, "vous n'avez pas à faire à des enfants", en un regard il peut dire la même chose et plus, en un simple silence d'une seconde et deux dixièmes.
Enfin, je pense que le plus important pour toi était le flashback, et à mon avis cette partie-là est réussie.
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- Zarathoustra
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il y a 12 ans 4 mois - il y a 12 ans 4 mois #18221
par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re:Chapitre Reve d'ether
Je partage toutes les critiques. En fait, ce que tu soulignes, c'est tout ce qui me dérangeait de la matrice initiale et qui reste (l'intrusion, les dialogues que j'ai pourtant élagué, cette impression de ne rien dire).
Ce chapitre souffre en fait de son rôle. C'est un chapitre inutile en soi, un chapitre prétexte pour mettre Kaerion sur le chemin des furies. Ce qui me plait c'est que mon flash back me permet de donner du corps à mon personnage.
Pour ce qui est des rayonnants, je suis en train d'écrire le chapitre qui doit donner du "corps" à Berenis (mauvais prénom car féminin fialement je crois). Il se situera avant celui-ci. C'est tout chaud, ça me plait beaucoup pout l'instant à l'écrire (ça vient tout seul) et surtout vers ce que je tends. Reste à le finir et à le laisser décanter pour ^tre plus objectif.
Pour finir sur ce chapitre, je sais que maintenant, ce que j'aurais à retravailler, c'est le côté intrigue. Cela dit, je suis assez satisfait par rapport à ce que je suis capable de faire d'habitude d'avoir pu montrer un personnage qui agit, et non qui pense ou subit. Mais l'intrigue de tyep action est tellement secondaire pour moi que j'ai du mal à me dire qu'il faudra que j'aille plus loin... Ce chapitre faisait initialement 3 pages et il en fera 7 (tu l'avais lu du temps du Wafo et tu m'avais fait les mêmes reproches sur les facilités d'entrer et sortir d'un château). Par contre, faire naître une sensation de danger plus présente devrait être dans mes cordes et m'intéresser. Je verrais si je suis inspiré pour le modifier d'ici la prochaine MAJ car ma priorité est de terminer le chapitre d'avant pour mettre les deux en même temps.
Merci à toi pour ce retour très lucide.
Pourrais-tu me donner tes sensations sur la scène de flash back? Ce qu'elle t'a fait sentir? Faut-il aller plus loin et où? Kaerion te parait-il crédible et intéressant?
Ce chapitre souffre en fait de son rôle. C'est un chapitre inutile en soi, un chapitre prétexte pour mettre Kaerion sur le chemin des furies. Ce qui me plait c'est que mon flash back me permet de donner du corps à mon personnage.
Pour ce qui est des rayonnants, je suis en train d'écrire le chapitre qui doit donner du "corps" à Berenis (mauvais prénom car féminin fialement je crois). Il se situera avant celui-ci. C'est tout chaud, ça me plait beaucoup pout l'instant à l'écrire (ça vient tout seul) et surtout vers ce que je tends. Reste à le finir et à le laisser décanter pour ^tre plus objectif.
Pour finir sur ce chapitre, je sais que maintenant, ce que j'aurais à retravailler, c'est le côté intrigue. Cela dit, je suis assez satisfait par rapport à ce que je suis capable de faire d'habitude d'avoir pu montrer un personnage qui agit, et non qui pense ou subit. Mais l'intrigue de tyep action est tellement secondaire pour moi que j'ai du mal à me dire qu'il faudra que j'aille plus loin... Ce chapitre faisait initialement 3 pages et il en fera 7 (tu l'avais lu du temps du Wafo et tu m'avais fait les mêmes reproches sur les facilités d'entrer et sortir d'un château). Par contre, faire naître une sensation de danger plus présente devrait être dans mes cordes et m'intéresser. Je verrais si je suis inspiré pour le modifier d'ici la prochaine MAJ car ma priorité est de terminer le chapitre d'avant pour mettre les deux en même temps.
Merci à toi pour ce retour très lucide.
Pourrais-tu me donner tes sensations sur la scène de flash back? Ce qu'elle t'a fait sentir? Faut-il aller plus loin et où? Kaerion te parait-il crédible et intéressant?
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- Vuld Edone
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il y a 12 ans 4 mois #18222
par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:Chapitre Reve d'ether
Mes sensations ? Non. Le seul personnage qui m'a intéressé est le serviteur et sa botte dans la chambre où se cache Kaerion. Parce qu'il m'a paru vivre, parce qu'il pourrait avoir une histoire, parce qu'il est le seul personnage en danger et parce qu'il pourrait être un héros. Aussi, quand je dis "intéressé", c'est quelque chose comme "dommage qu'il doive mourir".
En fait, je n'ai pas encore trouvé un personnage dans tout Ether auquel m'attacher. Putriss, peut-être... mais il est bien trop comique. Les événements eux-mêmes me touchent très peu, à part que je veux voir tomber quelques têtes du côté de Vuldone il n'y a rien que j'aie retenu ou que j'attende.
Donc je lis surtout l'Ether pour les références et pour le style, parce que c'est agréable à lire. Mais nous sommes quand même loin du Devin.
En fait, je n'ai pas encore trouvé un personnage dans tout Ether auquel m'attacher. Putriss, peut-être... mais il est bien trop comique. Les événements eux-mêmes me touchent très peu, à part que je veux voir tomber quelques têtes du côté de Vuldone il n'y a rien que j'aie retenu ou que j'attende.
Donc je lis surtout l'Ether pour les références et pour le style, parce que c'est agréable à lire. Mais nous sommes quand même loin du Devin.
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