Sweet Home
- Lerrat
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Comme chaque matin, Lambert quittait le vieil appartement de sa mère pour zoner en ville. De taille moyenne, sa courte chevelure châtain, sa barbe rasé de près et ses yeux bruns lui permettaient de se fondre aisément dans sa petite bourgade natale où les couleurs ternes de l’automne avaient pris places. Sur le chemin, son amie d’enfance l’avait rejoint. Une routine quotidienne que les deux amis répétaient inlassablement depuis déjà quelques années. Laure, contrairement à son compagnon de route aux couleurs peu criardes, pouvait compter sur une chevelure mi-longue dorée et de profonds yeux bleus, contrastant avec un ciel tristement gris.
La gare désaffectée couvrait une grande superficie, délimitée par une clôture de tôles. La manière la plus simple d’y accéder était de passer par une petite allée. Il suffisait alors d’écarter légèrement les tôles entre elles et le tour était joué, ils y étaient. Devant eux, le bâtiment central. Datant de l’époque victorienne, la structure était restée malgré l’absence de rénovations presque intacte. Elle avait autrefois accueillis dans ses étages supérieurs les bureaux des cadres de la compagnie ferroviaire locale. Désormais ils étaient le théâtre d’une étonnante jeunesse : Ces derniers y avaient inventés les combats clandestins désorganisés, consistant à des affrontements violents sans aucune règles et dont les seules récompenses étaient l’excitation de la foule et surtout, l’expression d’une violence gratuite et exaltante. Dans un des quelques renfoncements du bâtiment, un groupe de jeunes s’était attelé sur une pauvre inconsciente, qui s’était risquée à s’aventurer en ces lieux sans la protection d’une bande suffisamment vaillante. Il s’agissait de la convenance locale et bien évidemment tout se partageait. Qu’on le veuille ou non.
Comme chaque jours, le boiteux était la première personne que le couple croisait. Plus ou moins petit, ses yeux verts lui conféraient néanmoins un certain charme. Tandis que ces cheveux bruns lui donnaient un air légèrement ténébreux. Un standard de l’époque. Son surnom, il le devait à un violent coup de barre de fer dans le genou enduré lors d’un de ces combats sans règles. Malgré cet incident, il restait l’un des plus fidèles et puissant soldat de Chef, leader de la bande à laquelle appartenait Lambert. Comme à leur habitude ils se saluèrent par un franc check, tout en marchant tranquillement en direction du garage, où reposaient les veilles carcasses de veilles rames de trains laissées à l’abandon et dont l’une servait désormais de repère à la bande.
Sur le chemin, le trio ne faisait que très peu attention à l’agitation quotidienne bien qu’un peu envieux des quelques junkies qui s’essayaient à des parties de caches caches locales. Une élégante variante où pour valider une trouvaille, il fallait lui donner une droite suffisamment puissante pour le coucher au sol. La route pour rallier le garage étant assez longue, il n’était pas rare d’apercevoir de temps à autre quelques chars de fortunes montées sur d’improbables motocyclettes, accompagnés des habituels cris de guerres. Un délice dont Chef n’avait pas les moyens d’offrir à sa bande. Qu’importe, leur heure de gloire arriverait un jour ou l’autre. C’était une fierté d’avoir connu la précarité lorsque l’on accédait à de meilleures conditions.
Sous leurs yeux, d’innombrables rames de trains peuplaient le garage dont la taille lui conférait l’allure d’un vaste hangar souterrain. Déjà, ils pouvaient voir quelques gangs rivaux se disputer le contrôle d’une rame à grand coup de matraques. Malgré ces nombreux changements de propriétaires et le nombre conséquent de rames, le groupe s’y était rendu si fréquemment, que chacun pouvait aisément déterminer à qui appartenait chaque rame. En quelques minutes, ils étaient désormais en mesure de franchir le seuil de leur domaine. Comprenant deux rames, les lieux avaient été réaménagés de sorte à accueillir les coffres-forts renfermant le fruit du pillage de la bande et surtout la chambre de Chef. Oui, Chef était un vrai. Rapidement chassé par ses parents, la gare désaffectée était devenue son chez lui et il était bien loin d’être le seul.
Tandis que Laure et le boiteux s’étaient installés dans le salon, histoire de s'enfiler du bonheur en comprimé, Lambert était monté à l’étage. Rituel quotidien consistant à réveiller son comparse en secouant l’hamac dans lequel ce dernier dormait. Et si Chef s’avérait être un bon dormeur, il était néanmoins opérationnel en un temps records. Une faculté indispensable à tout bon leader, selon ses dires. Aussitôt avait-il ouvert les yeux qu’il s’était rapidement extirpé de son duvet. En comparaison avec Lambert et le boiteux, Chef était de grande taille et beaucoup plus large. Brun, les chevelure bouclée, il arborait une barbe qui n’avait pas été rasée depuis trop longtemps. Son atout : ces yeux bleus qui lui donnaient par moment un air presque canin. Le temps d’un check et de s’échanger quelques commodités, tous deux descendirent rejoindre le reste du groupe. Le programme du petit déjeuner était déjà tout tracé : du rire en pilule. Ensuite viendraient les préparatifs pour assurer le pillage de la journée.
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- Vuld Edone
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Mes "rebelles" à moi étaient surtout de jeunes désoeuvrés qui "jouaient" au méchant (avant de s'y retrouver entraînés). Ici on a presque une institution de la violence. C'est là où on voit la différence de perception.
Le mécanisme général est un premier paragraphe où, sans le "zoner en ville" (qu'on note à peine) on a l'impression de voir des enfants aller à l'école. Puis le même ton "banal/indifférent" développe une réalité plus anarchique, et je tiens au passage à te remercier pour avoir sous-entendu, ouais il faudra rentrer dans le vif plus tard mais là tout de suite outre que ça aurait brisé cette ambiance "tout va bien" sur fond de "ça va pas du tout", ça aurait aussi été une introduction trop brusque pour moi au quotidien de... du post-apocalypse moderne.
Bref, l'expressivité du texte vient, comme dit, d'un ton banal pour une situation "ghetto" et la force des scènes va dépendre de son maintien (et, par contraste, des moments où tu fais tomber le voile).
Je vais éviter de faire un commentaire trop long alors juste deux moments :
Je ne sais pas si j'ai fait le commentaire récemment en CdE, ou à l'occasion d'un autre sujet, mais il y a cette habitude de conclure les descriptions par une idée générale. "La plaine avait de l'herbe et des arbres et des buissons et des fleurs et bref c'était beau."De taille moyenne, sa courte chevelure châtain, sa barbe rasé de près et ses yeux bruns en faisaient un individu totalement banal.
Je me demande parfois pourquoi on s'est donné la peine de décrire si on résume tout juste après. Ces remarques ont tendance chez moi à me briser l'immersion, comme si le texte avait peur d'échouer.
Mais bref.
La description même est bien dosée (notamment châtain/bruns) et il ne fait aucun doute qu'elle doit finir par quelque chose, mais ce quelque chose devrait être plus concret. "Ne le dis pas, montre-le" ?
C'est typiquement là où je dirais "... ses yeux bruns le faisaient disparaître (comme une ombre) dans les rues de la cité (description de la cité)." Ca rend la remarque du narrateur plus concrète et c'est une bonne transition qui ne brise pas le mouvement, et une excuse pour décrire un peu plus le décor.
Là la remarque est plus générale.La route pour rallier le garage étant assez longue, les bandes les plus organisées avaient montés des chars de fortunes sur leurs motocyclettes que l’ont pouvait apercevoir de temps à autres, accompagnés des habituels cris de guerres.
"Motocyclette", mais ces rebelles... Ouais, il y aurait un mot à dire là mais je laisse ça aux autres.
Moi, ce qui m'intéresse, c'est que même après trois lectures, j'ai constamment lu "étant" comme "était". En bref le participe vient assez tard, et du coup nous lecteur on a déjà décidé que c'était une principale, pas une subordonnée (bon et d'autres raisons plus complexes), résultat on a deux principales reliées par une virgule.
Je conseillerais de réorganiser l'information, et par la même occasion, une fois encore, de rendre l'explication plus concrète :
"La route pour rallier le garage était assez longue, traversée de temps en temps par les chars de fortune des bandes organisées, sur leurs motocyclettes, qui passaient en lançant leurs habituels cris de guerre."
Cela donne moins l'impression que Lambert nous explique, regard tourné vers la caméra, quelque chose qu'on ne verrait pas nous-même, et plus celle de marcher avec lui sur cette longue route.
Donc pour l'essentiel le style convient, il y a une certaine tension même si la vraisemblance est... ouais.
Il faudrait surtout te concentrer à rendre les choses plus "concrètes". Moins d'explications générales, plus de mise en pratique. Il n'est pas banal, il se mêle au décor (banal) de la ville. Pas besoin de nous dire comment s'organisent les bandes : on le voit. Et ainsi de suite.
Inutile de pousser ce principe à l'extrême comme je le fais (on les aime bien les explications) mais plus tu pourras ancrer tout ça dans le récit, plus ce récit sera prenant.
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- Lerrat
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Je me tâtes pour voir si je devrais tout réécrire ou non. J'ai lu par ici que parfois (souvent ?), qu'après réécriture, le texte convenait encore moins à l'auteur. Je ne sais pas, je suis un peu attaché à certains détails qui semblent bien rendre et je crains de perdre ce qui était bien.
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- Vuld Edone
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Le "zoner en ville" n'est pas analysé par le lecteur. Même en sachant qu'il est là, à chaque lecture je passe par-dessus. Il est, à ce stade du récit, trop anecdotique, ou placé en retrait.Laure, contrairement à son compagnon de route aux couleurs peu criardes, pouvait compter sur une chevelure mi-longue dorée et de profonds yeux bleus, contrastant avec un ciel tristement gris.
Sans doute que l'idée de routine sature celle de désoeuvrement, je ne sais pas... Toujours est-il que cela induit en erreur, et qu'à moins de vouloir réserver la surprise il faudrait déplacer l'élément, ou le reformuler.Comme chaque matin, Lambert quittait le vieil appartement de sa mère pour zoner en ville.
En comparaison, la fin de la description de Laure, avec ce contraste du ciel gris, ramène tout de suite le lecteur dans le contexte et motive en quelque sorte ce qu'il a lu. On s'y retrouve, on a l'impression d'avoir progressé, que tout se tient...
Ce n'est qu'une brève note pour souligner la manière dont un lecteur (en l'occurrence moi) aborde le texte ; sélectionne l'information et la traite.
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- Lerrat
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Quant à l'idée de routine, j'ai rédigé tous le texte dans cette optique. Alors du coup je me demande si le premier paragraphe ne fait pas un peu tâche. Je l'avais d'ailleurs rajouté parce que j'éprouvais le besoin d'introduire ces deux personnages. D'un autre coté, je trouve ça intéressant comme contraste. Peut-être que ça mériterais une meilleure transition, faudrait que je vois ce que ça donne.
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- Zarathoustra
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Je vais te dire de mémoires.
D'abord, j'ai bien aimé ta façon de prendre par la main le lecteur pour l'emmener de façon naturelle exactement là où il ne s'attend pas. On s'attend à quelque chose de routinier, ils vont aller à la fac ou au boulot et le réalisme surgit d'un coup et on se rend compte de notre erreur.
En fait, j'aurais poussé même un peu plus loin cet aspect du texte.
Dans cette phrase, c'est "chaque matin" qui nous marque. A tel point que cette routine nous fait zapper "zoner". On est un choquer par le mot, mais on se dit que c'est une petite faute de style tellement on ne veut pas voir la vérité. Peut-être devrais-tu différer le mot "zoner". Et peut-être commencer par une description des faits et geste du matin: il se rase? Il se lave? Il s'habille comment? Quelque part, c'est comme s'il allait à "son" travail. En montrant cette routine quotidienne, tu pousse le lecteur à se tromper et c'est d'autant plus intéressant pour l'immerger dans ta "zone".Comme chaque matin, Lambert quittait le vieil appartement de sa mère pour zoner en ville.
Oui, je pense que tu peux rallonger la sauce. Et garde cette idée de contraste, je trouve que c'est le point fort de ton début.D'un autre coté, je trouve ça intéressant comme contraste. Peut-être que ça mériterais une meilleure transition, faudrait que je vois ce que ça donne.
Je trouve que ton texte a un thème très inhabituel ici et c'est sur ce point une vraie bonne surprise. Je trouve que tu arrives d'ailleurs à rendre crédible ce que tu décris. On est dans une réalité qui "existe".
Ensuite, tes personnages pour l'instant fonctionnent. Bon, on ne les a pas vraiment vus fonctionner, mais je trouve qu'ils existent (peut-être pas Laure qui pour l'instant n'a que des yeux gris. Le texte est encore court, donc à ce stade, c'est un peu normal de ne pas les sentir complètement. Mais je trouve que pour l'instant, tu as réussi un bon équilibre entre les définir et les laisser libres. On a effectivement le temps de les connaître en profondeur.
J'ai pas eu l'impression de lire un style pauvre. Je le trouve juste. Et au contraire, je pense que si tu avais utiliser un style plus riche, le texte aurait moins bien fonctionné. Il est à l'image de ce que tu décris, donc, non, là aussi, ne change pas.Parce ouais mon gros problème c'est de trouver des tournures de phrases correctes et surtout pas beaucoup de vocabulaire. Mais là aussi, ça se travaille j'imagine.
Par contre, oui, plus tu écris et plus les adjectifs jaillissent dans ta tête. Et quand tu lis, tu verras que tu te diras, "ah oui, ce mot est parfait, jamais je ne pense à l'utiliser".
Même sur des mots courants, je me suis rendu compte qu'ils ne faisaient pas partie de mon écriture parce que je ne pensais jamais à eux. Et donc, oui, tout ça se travaille (et pour beaucoup, c'est ton cerveau qui fait le travail tout seul, de manière inconsciente). Plus tu écriras, et plus certaines phrases sortiront facilement (et d'autres qui t'étaient spontanées te paraitront ne plus fonctionner). En tout cas, pour moi, ça se passe comme ça. Puis il y a l'étape où tu te rend compte que tu ne sais plus écrire parce que tu te poses des questions que jamais tu ne te posais avant
Bref, je partage donc aussi les remarques de Vuvu.
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- Imperator
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Rasée.sa barbe rasé de près
Place sans "s".où les couleurs ternes de l’automne avaient pris places.
J'aime bien cette formulation, le fait de ne pas avoir repris le "depuis quelques années déjà". Cela change le rythme et le ton.Une routine quotidienne que les deux amis répétaient inlassablement depuis déjà quelques années.
Le blond et le bleu ne sont pas, à ma connaissance, des couleurs criardes. Donc le "contrairement" perd beaucoup de son sens, non?aux couleurs peu criardes, pouvait compter sur une chevelure mi-longue dorée et de profonds yeux bleus
Un "contrairement" et un "contrastant" dans la même phrase... Étrangement, ça fonctionne plutôt bien, mais je suis contre par principe.contrastant
Ce "ils y étaient" me chiffonne un peu. En effet, rien ne disait que les deux héros voulaient se rendre dans la gare. Le chemin est décrit de manière neutre et passive, jusqu'à ce que soudainement les deux héros l'aient suivi. Je ne comprend pas vraiment ce choix. Ce n'est pas "faux", mais ça me chiffonne.et le tour était joué, ils y étaient.
Il manque des virgules pour faciliter la lecture.la structure était restée malgré l’absence de rénovations presque intacte
Le complément d'object direct se trouvant après "accueilli" (participe passé?), il n'y a pas de "s".Elle avait autrefois accueillis
"Consistant à faire..." ou alors "Consistant en des affrontements...".consistant à des affrontements violents sans aucune règles
Je propose "et, surtout, l'expression..."et surtout, l’expression d’une violence gratuite et exaltante.
Pourquoi cette virgule?sur une pauvre inconsciente, qui s’était risquée à s’aventurer
S'était attelé... là, j'ai besoin d'un dictionnaire (même en ligne). "Entreprendre une tâche longue et difficile, s'appliquer, s'occuper". Je n'ai pas rêvé, il manque un "attelé à ... sur une pauvre inconsciente".un groupe de jeunes s’était attelé sur une pauvre inconsciente
je ne connais pas l'imparfait du verbe vouloir, mais normalement le verbe devrait être à l'imparfait ici. Ceci dit, le verbe désirer pourrait offrir une alternative intéressante.Qu’on le veuille ou non.
Était-il nécessaire de montrer le viol d'une fille à priori innocente (car décrite comme inconsciente) pour démontrer la violence du lieu? (Je me sens un peu comme l'hôpital qui se fout de la charité, mais bon...). Je trouverais plus intéressant et probablement efficace de décrire les effets de cette violence plutôt que la violence elle-même. Les tâches de sang séché auxquelles plus personne ne prête attention. Les visages renfermés des victimes, la peur derrière les bravades constantes, les regards qui se dérobent, l'ombre qui avale tout ce qui ne parvient pas à rester debout, l'odeur de la sueur et de la mort qui en est venue à imprégner la pierre elle-même, omniprésente mais que tout le monde feint d'ignorer...et bien évidemment tout se partageait.
Ce genre de truc.
Parler de viol me semble juste un peu trop rapide, facile et, en soi, trop violent pour que l'esprit du lecteur (comme moi-même ici présent) n'aille pas se cloisonner derrière ses remparts de dérision ou de cynisme, rendant de fait caduque l'effet que tu voulais provoquer.
Du moins il me semble.
Il y a un "s" dans cette expression? Ma logique est "il n'y a qu'un jour chaque jour", mais je ne suis vraiment plus sûr...Comme chaque jours,
Possessif, donc "ses".Tandis que ces cheveux bruns
Un boîteux charmant mais ténébreux. Si t voyais l'image que j'ai en tête (une sorte de pirate avec des fleurs et un air emo... désolé).Un standard de l’époque.
Je suis plus fatigué que je ne le croyais. Je n'avais pas de suite compris que "le boîteux" était le surnom du personnage.Son surnom
Il a dû en donner des beignes avant qu'on arrête de se moquer de son surnom celui-là. Ceci étant, tu devrais mettre les surnoms entre guillemets, ça faciliterait la lecture.Chef
Je traduis check par "poignée de main cérémoniale composée de différents mouvements formant un code". En d'autres mots, pas sûr que tous les lecteurs interprètent le mot "check" comme toi, ou même n'aient de définition oui d'interprétation pour le mot "check".par un franc check
Et tu m'excuseras, mais:
- un franc chèque
- un franc tchèque
(non, ça n'a aucun sens, mais ça a sonné de cette manière lors de ma première lecture).
Instinctivement, j'ai interprété ça comme littéralement des parties de cache-cache (mais de junkie, donc sous forte emprise de stupéfiant). Je peux comprendre qu'on en soit envieux (ça doit être un sacré délire), mais ça fait peu de sens dans le contexte. Du coup, les junkies doivent tenter d'échapper à quelqu'un. Maintenant, à qui... Là, je sèche.un peu envieux des quelques junkies qui s’essayaient à des parties de caches caches locales.
Non, ce n'est toujours pas clair. Ils se courent après, mais pourquoi? De la drogue? Ils se battent comme les autres? Pourquoi est-ce que le trio les envient? Si c'est parce qu'ils peuvent se battre, pourquoi n'y vont-ils tout simplement pas eux aussi? Je suis sûr que tu as les réponses, mais ce serait bien qu'elles se trouvent directement dans le texte.ù pour valider une trouvaille, il fallait lui donner une droite suffisamment puissante pour le coucher au sol.
Fortune sans "s", montés sans "e".quelques chars de fortunes montées sur d’improbables motocyclettes,
"Un délice que Chef n'avait pas les moyens d'offrir à sa bande."Un délice dont Chef n’avait pas les moyens d’offrir à sa bande.
ou
"Un délice dont Chef ne pouvait faire l'offrande à sa bande."
D'accord. Autant c'est logique (parce que l'on met en avant les difficultés des entrepreneurs qui ont réussi comme source de fierté), autant cette phrase sonne étrangement à mes oreilles. Comme si elle n'avait pas vraiment de sens.C’était une fierté d’avoir connu la précarité lorsque l’on accédait à de meilleures conditions.
Je suppose qu'elle me fait songer, vu le contexte, aux rappeurs qui se vantent d'avoir été (supposément ) en prison, mais je ne suis vraiment pas sûr qu'il y ait un lien entre les deux.
M'enfin, ça me chiffonne aussi.
Seulement l'allure? Le garage doit être plus grand que la gare de Zurich pour contenir autant de rames.d’innombrables rames de trains peuplaient le garage dont la taille lui conférait l’allure d’un vaste hangar souterrain.
Pourquoi cette virgule?e groupe s’y était rendu si fréquemment, que chacun pouvait aisément déterminer à qui appartenait chaque rame.
Tu présupposes que le lecteur va déduire à partir de:Oui, Chef était un vrai.
Que non seulement Chef vit dans cette chambre, mais que cela signifie qu'il est "un vrai".et surtout la chambre de Chef.
Personnellement, n'ayant jamais vécu dans une culture où ce concept ait existé, il m'était impossible de le déduire et dès lors le fait que le narrateur me confirme un fait qui m'échappe totalement m'est une grande source de confusion.
Tiens, le prénom de l'amie d'enfance... J'ai le sentiment qu'il arrive un rien tard, mais bon.Tandis que Laure
À ma connaissance, pas de "s" à record.en un temps records.
La chevelure.Brun, les chevelure bouclée,
Possessif: "ses".ces yeux bleus
Bonne manière d'éviter la répétition. Joli.du rire en pilule.
***
Sur le fond:
1) Les personnages laissent une faible impression. En effet, nous n'avons, comme information, que:
- leur nom (ou surnom)
- leur description physique (taille, yeux, barbe, cheveux)
Il manque leur caractère et ce petit quelque chose qui les rendrait unique. Je proposerais volontiers de leur donner à chacun un enjeu.
Par exemple, si je te présente Jim, un mètre soixante, soixante-deux kilogs tout mouillé, cheveux roux et yeux verts, tu me diras qu'il a une drôle de gueule (d'accord, probablement pas...) mais tu n'as pas de raison particulière de t'en souvenir.
Si maintenant, je te dis que Jim est un garçon qui rêve constamment de tuer un être humain, au point qu'on l'a surnommé Jim l'assassin, et que son regard rempli de douceur et d'innocence donne froid dans le dos lorsque l'on sait les envies sanguinaires qui trottent dans sa tête, et qu'enfin je place Jim dans un contexte où la violence est de mise, il est possible (mais pas certain) que tu te souviennes de lui pour savoir s'il va ou non tuer quelqu'un et si oui comment et l'effet que cela lui procurera ainsi que les conséquences qui en découleront.
Ainsi, si tu me dis ce que Lambert cherches à accomplir dans la vie, je pourrais plus facilement m'identifier à lui. De même pour Laure et pour le boîteux. Quel enjeu attacher au personnage?
Et par enjeu, j'entends: quelle raison ais-je de me souvenir de leur existence?
2) L'univers semble faire l'apologie de l'adolescent rebelle et violent. Pour être parfaitement honnête, j'ai eu la sensation que ça avait été écrit pour caricaturer les banlieues parisiennes ou marseillaises (dont j'ignore à peu près tout pour être bien clair).
Je n'ai fondamentalement rien contre, mais comme tu n'as toujours pas dit de quoi l'histoire allait parler, j'espère que ça ne s'arrêtera pas à ça.
3) Globalement le constat est malgré tout positif. Il n'y avait rien de désagréable durant la lecture, on comprend ce qui se passe (malgré quelques détails) et ça reste une introduction qui fonctionne.
En conclusion, je conseillerais en tout premier lieu de travailler les personnages. Je ne suis pas un expert à ce niveau, donc je suis assez mal placé tant pour critiquer que pour conseiller, mais en tant que lecteur je constate que ça ne m'avait même pas vraiment dérangé de ne pas avoir le prénom de la copine du héros pendant plusieurs paragraphes... et ça, c'est rarement très bon signe.
Impe.
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- Lerrat
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Donc, pour le passage du "viol", je ne m'y suis pas attardé parce que c'est sensé être banal, faire parti du décors. Pour le coup, j'ai pensé que ça pourrait éventuellement paraître déplacé pour certains lecteurs, mais au final ça me semble aussi anodin que ce l'ont peut observer chez les requins blancs qui ne font pas dans la finesse avec les femelles qu'ils choppent.
Pour le passage de la partie de cache-cache, maintenant que tu le dis, je devrais plutôt vraiment la décrire plutôt que de l'expliquer. Mais ça m'avait pas l'air évident à montrer. M'enfin ça fera du "challenge", on va dire.
Ensuite, pour le développement du caractère des personnages, étant donné que j'essaye d'éviter d'expliquer, il faudrait que je le montre, ouais. J'étais tellement occupé à vouloir vraiment décrire l'environnement que c'est passé à la trappe. Faudrait que j'y réfléchisse pas mal.
Sinon, je ne vois pas trop ça comme une caricature des banlieue. Au début, quand j'ai ouvert mon traitement de texte, j'ai craché le flot de mes pensées jusqu'à en arriver à envisager de décrire la déchéance d'un personnage et de son influence néfaste envers un proche, ceci en essayant de retranscrire le coté sombre de ma personne (jeune complètement paumé, un certain rapport avec les stupéfiants, recours à la violence dès lors que contrarié). Pensant avoir trouvé le concept, j'ai commencé à écrire ce texte. À la base, et d'ailleurs le "zoner" en est le vestige, l'histoire devait se dérouler dans un environnement urbain assez proche de la banlieue, effectivement. Mais quand j'ai commencé à décrire la gare désaffecté, il m'est paru beaucoup plus intéressant d'utiliser un environnement plus exotique, intemporel et décadent. Et du coup, c'était plus une bande de jeunes marginaux qui traînaient dans des lieux malfamés, mais une véritable société organisée. Les marginaux étant les vieux qui vivent dans la crainte des jeunes et qui sont complètement impuissants.
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- Imperator
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Le texte était court, donc j'en ai profité . Habituellement j'essaie de l'éviter parce que la valeur d'un texte ne se trouve pas dans les fautes d'orthographe/grammaire/de frappe.Déjà, merci pour les corrections de français. C'est sympa d'avoir pris la peine de l'avoir fait.
Cette impression n'est pas là dans le texte parce que tu utilises plus de lignes (deux ou trois) pour ce détail que pour le reste. Tu pourrais donner l'impression que c'est normal si c'était "noyé" dans un flot de détails.je ne m'y suis pas attardé parce que c'est sensé être banal, faire parti du décors
Je n'ai rien contre le fait de parler de viol dans une histoire, même "gratuitement", mais j'ai eu l'impression que tu cherchais à obtenir un effet qui n'est pas là.
Une excellente idée. Pas facile, mais probablement la meilleure solution.il faudrait que je le montre
Un choix que je soutiens. Cela ouvre la porte a davantage d'imagination.il m'est paru beaucoup plus intéressant d'utiliser un environnement plus exotique, intemporel et décadent.
Pas évident de le faire avaler au lecteur, mais un concept intéressant de retourner le rapport de force.Les marginaux étant les vieux qui vivent dans la crainte des jeunes et qui sont complètement impuissants.
Tu te lances effectivement dans une histoire qui représente un défi de taille. Parce que:M'enfin ça fera du "challenge", on va dire.
- tu attaques une dimension sociale et psychologique importante
- tu redéfinis toute une société et un monde, qui plus est en devant montrer les différences d'avec le nôtre.
- tu dois convaincre le lecteur de s'intéresser à des personnages qui nous sont normalement antipathiques (enfin, pour quelqu'un comme moi, à cause des préjugés et du fait qu'ils nous rappellent qu'on aurait pu être comme eux. Un adolescent s'identifiera probablement beaucoup plus vite... tout dépend de qui est le public cible).
Impe.
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