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Catégorie parente: Science-Fiction
Catégorie : Parias (Les)
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Les membres de l’escadrille FCS 229, plus connue sous le nom des "Parias".

Paria Leader : Officier TAC

Paria Deux : Officier TAC

Paria Trois Major Prishka "Isatis" Thörnalen

Paria Quatre : Officier TAC

Paria Cinq Major Mikaël "Corsaire" Lodael

Paria Six Capitaine Jack "Cow Boy" Kryslow

Paria Sept Capitaine Sean "L’Ancien" O’Neil

Paria Huit Second Lieutenant Tawara "Faërie" Tigwen

 

Ci dessous, une représentation du chasseur utilisé par les Ofitans


Les rescapés de l’escadrille se posèrent dans un dock commercial, le module de la station abritant la base des parias se résumant désormais à des débris flottant en orbite autour d’Abalak. Quelques techniciens entrèrent dans le vaste hangar dès que celui-ci fut pressurisé. Avant de retirer son casque Mikaël transmit une dernière communication : ‘’ Cow Boy, Faërie ?

_ Oui, répondirent-ils en chœur.

_ Voyez ce que vous pouvez faire pour aider là où vous accosterez. On se retrouve dans trois heures devant les bureaux de l’Administration Principale.’’

Puis Corsaire appuya sur plusieurs touches de son tableau de bord. Il entendit un dernier grésillement dans ses écouteurs et son cockpit s’ouvrit. Il se redressa, à sa droite s’était posé Sean. Le vieil homme enleva son casque, puis passa machinalement la main dans ses cheveux gris coupés en brosse. La seule chose qui trahissait la fatigue du vieil homme était la cicatrice sur son visage : elle ressortait plus qu’à l’accoutumée. Elle prenait naissance sur son front, au dessus du nez, puis descendait en biais vers la droite jusqu’à sa joue. C’est uniquement par miracle que son œil avait été épargné. A la gauche de Mikaël, le cockpit de Prishka était ouvert, mais la pilote était encore assise. Les techniciens installèrent des échelles contre les chasseurs. Corsaire et L’Ancien quittèrent rapidement leurs appareils et se dirigèrent l’un vers l’autre. Ils se serrèrent virilement la main. ‘’Merci’’, dit seulement Mikaël à son aîné. Les techniciens remercièrent chaleureusement les deux pilotes. Ces derniers firent le tour du chasseur de Mikaël pour se diriger vers celui de Prishka.

‘’ Eh ben p’tit gars, dit Sean en montrant l’appareil de Corsaire, elle a souffert ta brouette.’’

De nombreuses traînées noires maculaient la coque du chasseur.

‘’Ta poubelle n’est pas mieux je te signale, répondit Mikaël. Regarde, Prishka est toujours dans son zinc.’’

La pilote était toujours assise dans son appareil tandis que le technicien qui maintenait toujours l’échelle au pied du chasseur s’impatientait.

‘’Je vais voir si ça va, dit Corsaire’’.

Il s’approcha rapidement du vaisseau spatial et monta à l’échelle. La pilote avait le visage dans les mains. Ses longs cheveux blonds échappaient de son casque, cascadant sur ses épaules et dans son dos. ‘’Eh Prishka, ça va ?’’ La pilote ne réagit pas. L’homme lui posa délicatement la main sur l’épaule. Elle leva la tête. Son ailier remarqua que ses yeux bleus étaient humides. ‘’Ca va ?

_ Mais oui ça va. Je suis juste un peu fatiguée.

_ Tu es sûre ? Tu as l’air d’av…

_ Mais oui je suis sûre ! Maintenant tu te ranges de cette échelle que je puisse descendre !’’ s’emporta la jeune femme, son accent slave plus prononcé qu’habituellement. Mikaël n’insista pas et s’éloigna. Isatis déplia sa plantureuse silhouette, mise en valeur par sa combinaison de vol moulante. Lorsqu’elle posa pied sur le sol du hangar, son visage avait retrouvé son impassibilité habituelle. Les trois pilotes sortirent du hangar en quête de quelqu’un qui pourrait les renseigner sur l’état de la situation.

C’est un officier de police qui les informa. Les dégâts n’étaient pas aussi importants que les pilotes l’avaient craint de l’extérieur : la structure de base de la station était un cylindre de trois mille mètres de long et d’un de diamètre. C’est dans ce cylindre que se regroupaient les systèmes de survie et les quartiers d’habitation de la station. Depuis la construction, de nombreux appendices étaient venus s’y greffer, presque tous destinés à l’exploitation minière où aux échanges commerciaux. De formes et de tailles diverses, certains modules atteignaient cinq cents mètres de haut et autant de diamètre, largeur où longueur. Ils abritaient des docks, des entrepôts gigantesques et même des raffineries. La base de la SDF était l’un de ces appendices, maintenant manquant. Les modules étaient reliés entre eux et au corps de la station par un réseau complexe de Tram de Communication Stational. C’est logiquement que ces structures externes, plus vulnérables, avaient été les plus touchées tandis que la structure principale s’en était sortie presque intacte. Le commerce et l’activité minière seraient perturbés de longs mois. Le bilan humain, même si les premières estimations oscillaient entre six et huit mille morts et blessés, était limité considérant les trois millions d’habitants de la station. Les victimes étaient surtout des équipes de mineurs qui se préparaient à aller travailler dans les mines ou en revenaient, des dockers, des techniciens d’entretien ou de manutention. La FDS elle aussi avait payé un lourd tribut lors de l’attaque, puisque seuls quelques permissionnaires et les pilotes survivants répondaient à l’appel.

Les trois pilotes s’aperçurent vite que les forces de l’ordre et les pompiers avaient la situation bien en main dans les zones touchées par les tirs ofitans. Une équipe de secouristes, sachant que les officiers de la FDS étaient formés aux premiers secours, les recruta néanmoins pour participer à l’évacuation d’un groupe de blessé vers un hôpital. L’embarquement et le transport dans le TCS jusqu’à la gare, puis dans des ambulances, leur prit plus de deux heures. L’ambiance était pesante dans la voiture de tram. Les victimes étaient installées sommairement, allongées sur les banquettes ou sur des brancards reposant sur le dos des sièges. Les blessés poussaient d’incessants gémissements, parfois des hurlements de douleur, tandis que les secouristes s’interpellaient pour demander du matériel. A l’habituel parfum d’ambiance se mêlaient l’odeur entêtante de sang et celle piquante de fumée. Le sol et les murs habituellement blancs étaient maculés de poussière et de traces sanglantes. Pendant ce temps Corsaire eu tout le loisir d’observer ses subordonnés : Sean malgré son air bourru était prévenant avec les blessés. Prishka quant à elle était partout, s’assurant de la bonne tenue d’un pansement, réinstallant une couverture ou réconfortant un blessé. Il l’entendit même expliquer à un blessé comment arnaquer son assurance pour toucher une double prime. Mikaël quant à lui faisait la navette dans toute la rame de TCS pour apporter les unités de transfusion aux infirmiers.

 

***

 

Il ouvrit la porte. Le couloir était sombre, uniquement éclairé par les lampes de secours. Il partit en courant dans vers l’une des extrémités. Après quelques mètres seulement il s’arrêta. En face de lui arrivait un homme. Sa peau était noire et son crâne chauve brillait. Il était tellement grand et musclé qu’il devait garder la tête baissée pour ne pas heurter le plafond. Il fut effrayé par cette silhouette si impressionnante. Il commença à reculer. Puis l’homme se mit à parler d’une voix profonde et grave : ‘’Ne t’inquiète pas petit. Je suis un des pilotes de la FDS.’’ Jack s’accroupit pour mettre son visage au même niveau que celui du petit garçon, il devait avoir cinq ans. ‘’ Dis moi, que fais tu dans ce couloir.

_ On jouait ma sœur et moi, répondit l’enfant rassuré. On a construit une cabane secrète dans une réserve. Puis tout s’est mis à trembler et les étagères sont tombées. Lydia est coincée derrière et on n’arrive pas à les bouger.

_ Montre moi, je vais vous aider.’’ Cow Boy se releva et prit le petit garçon par la main. Il le suivit dans le couloir jusqu’à une porte qui s’ouvrait sur une grande réserve de pièces détachées. La hauteur de la pièce représentait environ deux étages et elle était emplie d’immenses étagères. En entrant il entendit des sanglots qui venait du fond de la pièce. ‘’ Lydia, j’ai trouvé quelqu’un pour nous aider.

_ Marc ? Marc dépêche-toi !’’

Jack enjamba les étagères couchées en direction de la voix. A plusieurs reprises il manqua de trébucher en marchant sur un objet. Puis il aperçu la fillette. Elle devait avoir sept ans tout au plus. Les immenses étagères étaient tombées comme des dominos, arrachant avec elles les parties du sol et du plafond où elles étaient fixées. Son petit frère avait réussi à se glisser sous l’une d’elles mais Lydia était trop grande pour le suivre. Jack observa un moment l’empilement de métal, puis il s’adressa à la petite fille : ‘’ Regarde, tu devrais pouvoir passer par là si je soulève un peu. Attends que je te dise quand tu peux y aller.

_ Oui Monsieur, répondit la petite fille intimidée.

_ Appelle-moi Jack. Allez, tiens-toi prête. Marc, écarte-toi.’’

Cow Boy s’assura une prise en bas des étagères basculées. Inspira, puis banda ses muscles. Au début rien ne bougea. La sueur commença à perler sur le front du pilote. Puis le métal commença à grincer. Les bras de Jack tremblaient sous le poids, mais millimètre après millimètre l’espace sous les étagères s’agrandi. Dans un dernier effort il poussa sur ses jambes. ‘’Vas y ! Vas y !’’ La petite fille se glissa rapidement sous l’amas de ferraille. Jack souffla pour parler d’une voix claire malgré l’effort : ‘’ Allez ! Partez ! Attendez moi dehors !

_ Mais…, commença Lydia.

_ Il n’y a pas de ‘’Mais’’. Obéissez, j’arrive tout de suite.

_ D’accord monsieur, viens Marc.’’

Cow Boy observa la petite fille prendre la main de son frère et s’éloigner dans la pénombre. Il craignait que tout ne s’écroule au moment où il lâcherait, les enfants avaient déjà eu de la chance de ne pas avoir reçu quelque chose sur la tête lors de l’attaque. ‘’Vous y êtes ?

_ Oui on est sortis, répondit la petite fille.’’

Jack ne pouvait tenir plus longtemps et lâcha prise. Dans un abominable concert de métal, les étagères heurtèrent le sol. Des objets tombèrent mais le pilote était déjà loin. Il sortit de la pièce en courant sous le regard affolé des deux enfants. Il prit quelques minutes pour retrouver son souffle et masser ses bras et son dos endoloris. ‘’ Merci monsieur, dit Lydia.

_ De rien. Je vais vous avouer quelque chose, reprit Jack avec un sourire complice. Je ne connais pas cette partie de la station et je me suis perdu. Vous voulez bien m’aider à retrouver mon chemin ?

_ Oh oui ! Suivez nous, dit le petit garçon.’’

Les deux enfants le guidèrent dans le dédale de couloirs de maintenance, au bout de quelque minutes il franchirent une porte qui donnait sur un ‘’puit’’. C’est ainsi qu’on appelait les modules résidentiels des familles les plus pauvres. Ces structures étaient de grands tubes de plusieurs dizaines, et même centaines de niveaux dans les stations les plus grandes. Ces étages étaient le plus souvent composés d’une corniche faisant le tour du puit et sur laquelle donnaient les habitations. Parfois l’une des portes s’ouvrait sur un petit commerce ou les locaux d’une association. Jack emprunta plusieurs escaliers, les ascenseurs étaient rares dans ces quartiers, en tenant les enfants par la main. Puis les deux enfants lâchèrent Cow Boy pour entrer dans un appartement en criant : ‘’Maman ! Maman ! On est revenus !

_ Où vous étiez encore ? Combien de fois il faudra que je vous dise de m’avertir quand vous partez ? Filez dans votre chambre !’’

Pendant ce temps Jack attendait sur le seuil de la porte. Une femme s’approcha de lui : ‘’ Merci, merci infiniment. Mon mari n’est pas encore revenu, je n’ai pas de nouvelles de son équipe. Je n’aurai pas supporté de les perdre tous. Merci.

_ De rien Madame…

_ Nous ne sommes pas très riches, je ne sais pas comment vous remercier.

_ Je voudrais seulement que vous m’indiquiez par où il faut que j’aille pour aller dans la zone administrative s’il vous plaît.

_ Bien sûr. C’est le moins que je puisse faire.’’ La femme lui indiqua le chemin pour se rendre à la station de TCS la plus proche. Puis alors qu’il allait partir elle lui posa une dernière question : ‘’ Dites-moi, ces garnements n’étaient pas à jouer dans les réserves par hasard ?’’

_ Non madame,’’ dit Cow Boy en voyant les visages inquiets des deux enfant qui observaient la scène par la porte entrouverte de leur chambre. ‘’ Ils aidaient des techniciens à ramasser un chargement qui était tombé à cause des secousses.

_ Ah, fit la mère dubitative, j’aurai cru autre chose. Merci encore.

_ De rien madame, au revoir.

_ Au revoir.’’ Le pilote eu le temps de voir le sourire des deux enfants et de leur faire un clin d’œil avant que la porte ne se referme sur la famille.

Jack suivit les indications de la femme et après une demi-heure de pérégrination il trouva la station de TCS. Il lui fallu près de vingt minutes de transport avant d’arriver dans la zone des administrations. Cette partie de la station était un vaste espace, comme une immense grotte, où avait été construits les bâtiments administratifs : les douanes, le poste de police principal, les organismes gouvernementaux et bien sûr l’administration principale d’où la station était gérée par l’administrateur d’Anton et Wisagi, l’entreprise propriétaire de la station. Les bâtiments faisaient tous entre quatre et six étages et s’agençaient autour d’une place où quelques commerces profitaient de la présence des fonctionnaires. En sortant de la rame de TCS, Cow Boy regarda sa montre, ça faisait presque trois heures et demi que son supérieur lui avait donné l’ordre de le rejoindre. Les autres devaient commencer à s’impatienter. Il se dirigea tout droit vers le plus gros bâtiment. Il vit, assises sur les marches du perron, trois personnes en combinaison de vol. Au vu des gabarits Tawa n’était pas encore là, pas étonnant se dit-il, elle était incapable d’arriver à l’heure. Ce faisant il était parvenu à portée de voix de ses compagnons. ‘’ Salut bande de feignants.

_ Alors c’est à cette heure ci que tu arrives, fit Sean.’’ Jack serra la main de ses équipiers, arrivé devant Prishka il lui dit : ‘’ Je t’en dois une.

_ On dirait oui, à charge de revanche.

_ Bon mais où tu étais, demanda Mikaël.

_ J’ai été pris en remorque par un bus orbital, expliqua Cow Boy. Ils m’ont lâchés dans un trou perdu. Un espèce d’accès pour les équipes de maintenance, mon module d’éjection est toujours là bas. J’ai mis pas mal de temps à trouver mon chemin et à venir, en plus j’ai ramené deux gosses à leur mère.

_ Quelle bonne âme, ironisa Prishka.

_ C’est vrai que toi tu leur aurais demandé de payer tes services.’’ Isatis allait répliquer mais Mikaël la devança. ‘’ Suffit vous deux. On a d’autres chats à fouetter. D’abord on doit trouver où Tawara est encore aller se fourrer, elle devrait être arrivée depuis longtemps maintenant. Ensuite il faut qu’on fasse un point sur la situation.

_ On t’écoute, dit Sean.

_ Bon, d’abord, Sean tu vas nous chercher des communicateurs perso au poste de police, on pourrait en avoir besoin.

_ D’accord patron, j’y vais de suite.’’ L’Ancien se leva et se dirigea vers le bâtiment. ‘’ Bon, repris Mikaël, Isatis, tu vas voir l’administrateur pour qu’il te fasse un point sur la situation.

_ Pourquoi moi, demanda l’intéressée.

_ Parce que tu es aussi son conseiller juridique, ensuite trouve nous un hôtel pour qu’on puisse se reposer.

_ Comment on va payer l’hôtel, demanda Cow Boy.

_ Bonne question, pour une fois, ajouta Prishka.

_ Tu leur dit d’envoyer la note à la FDS, répliqua Corsaire en souriant. Donc choisi un hôtel sympa.

_ D’accord Mikaël, je vois où tu veux en venir.’’

Sean revint quelques minutes plus tard avec cinq systèmes com. ‘’ Voilà patron, on a le canal 19 pour nous tous seuls.

_ Bien joué. Une dernière chose Prishka.

_ Oui ?

_ Je veux que tu fasses passer un message sur toute la station pour rameuter les personnels de la base qui n’y sont pas resté.

_ Qu’est ce que tu veux que je leur dise au juste ?

_ Je ne sais pas moi. Un truc dans le genre : ‘’ Sur ordre du Major Lodael, tous les personnels de la FDS présents sur la station sont priés de se faire connaître. Ils sont attendus au plus vite à l’Hôtel California.’’ Mikaël resta un moment en suspens, regardant les visages de ses ailiers. ‘’ Qu’est ce qu’il à nous fixer comme ça, demanda Prishka.

_ Je sais pas, il a peut être fumé un truc de Tawa, répondit Jack.

_ Laissez tomber, c’est encore une de ses vieilleries de la préspatière, expliqua Sean.

_ Au moins un qui comprend, lâcha Corsaire. Vous n’avez aucune référence.

_ C’est pas des références ça, répliqua Cow Boy, c’est vieux comme un pulsar tes trucs.

_ Ouais. Bref. Prishka, à toi l’administration. Vous autres on va chercher Tawa. Sean tu vas au poste de sécurité, peut être que tu la repéreras sur les caméras de sécurité.

_ Oui patron.

_ Jack, même chose au terminal de surveillance du TCM.

_ Compris.

_ Moi je vais voir du côté des QG de la police et des pompiers si on l’a vue quelque part. Au boulot les gars, elle a encore dû s’attirer des ennuis.’’ Les trois hommes se séparèrent et se dirigèrent chacun vers leur objectif.

***

 

Tawara se dressait devant l’entrée du ‘’quartier ofitan’’. En face d’elle s’était massée une foule en colère. Deux ou trois cents hommes et femmes s’étaient rassemblés et poussaient cris et insultes : ‘’ A mort !’’ ‘’Tuez les !’’ ‘’Plumez les oiseaux !’’ Seuls son uniforme et le combat face au destroyer avaient empêché les manifestants de l’écarter de la porte. Les Ofitans s’étaient regroupés dans leur quartier et avaient déclenché la fermeture des portes anti-dépressurisation. Quand la pilote était arrivée, des techniciens avaient ouvert le panneau de contrôle pour essayer d’ouvrir. Faërie s’était tout de suite précipitée pour s’interposer. Elle se demandait maintenant comment faire pour calmer la foule et éviter un massacre. Elle savait que parmi ces gens se trouvaient aussi bon nombre de racistes qui n’attendaient qu’une bonne raison pour tomber sur le dos des extra-terrestres. Elle espérait que ceux-la partiraient si les gens simplement en colère renonçaient à se venger. Les hommes les plus échauffés, armés de barres de fer, se tenaient à quelques mètres d’elle. Elle tenta d’apaiser les humains en parlant comme elle avait vu son père où d’autres politiciens le faire lors d’interventions au Conseil Galactique ou durant des meetings. ‘’Est-ce que vous pensez réellement que ces personnes sont responsables de ce qui est arrivé ?

_ Ce ne sont pas des personnes, répliqua une voix anonyme, ce sont des animaux.’’ Il fut salué par les clameurs de la foule. ‘’Ces animaux sont aussi intelligents que vous et moi. Ils voyageaient dans l’espace avant les humains. Leurs technologies sont aussi évoluées que les notre.

_ Ils nous ont attaqué par surprise, fit une autre voix, ce sont des lâches.’’ Tawara ne laissa pas le temps à la foule de réagir. ‘’Si la station avait été détruite, vous croyez qu’ils auraient survécu ? Que le fait d’être Ofitan les aurait sauvé ? Bien sûr que non ! Il seraient mort tout comme nous.’’ La jeune femme sentit que la foule se faisait moins véhémente. Elle chercha alors à enfoncer le clou. ‘’ Vous pensez que les seuls Ofitans qui sont morts aujourd’hui ont été tués par mes ailiers ou moi ? Non ! Des honnêtes gens, des civils, des commerçants qui travaillaient tous les jours à vos côté sont morts aujourd’hui.’’ La pilote aperçu subrepticement des personnes sortir du groupe pour partir. ‘’ Derrière cette porte, il y a des femmes qui pleurent leurs maris, des enfants qui sont devenus orphelins. Tout comme vous ils souffrent et ont perdu des êtres chers aujourd’hui. Retournez auprès de vos familles ! Elles ont besoin de vous, pas que vous alliez en prison ! Rentrez chez vous et laissez ces gens pleurer leurs morts.’’

Tawara se tut et observa la foule qui se dispersait peu à peu. Une vingtaine d’hommes resta néanmoins face à elle. Ils avaient tous à la main des armes blanches. L’un des hommes s’approcha d’elle, il faisait une trentaine de centimètres de plus que Faërie. Il la toisa au moment puis lui dit d’un ton menaçant. ‘’ Ecoute petite, t’es bien mignonne et tu causes bien. Mais maintenant tu vas te pousser et nous laisser passer. On a des comptes à régler avec quelques amis.’’

_ Sûrement pas, vous allez faire demi-tour et repartir d’où vous venez, répliqua la pilote.’’ Tawara planta son regard dans celui de son interlocuteur sans ciller. Elle savait pertinemment qu’elle serait incapable de s’opposer physiquement aux hommes. Mais elle ne devait pas montrer la moindre trace de peur, au moindre signe de faiblesse ils l’attaqueraient sans lui laisser la moindre chance. L’homme paru un moment surpris que Faërie lui tienne tête. ‘’ Je crois que tu ne m’a pas bien compris. Pour nous, ceux qui aident les Ofitans ne valent pas mieux qu’eux. C’est-à-dire rien.’’ L’homme s’approcha à quelques centimètres de la pilote. ‘’ Alors tu te pousses où alors je vais devoir te faire mal. En plus, mes copains et moi on sait très bien s’occuper des jolies filles comme toi.’’ Tawara sentit une goûte de sueur descendre doucement sur sa nuque, puis se frayer un chemin le long de sa colonne vertébrale jusqu’à ce qu’elle soit arrêtée par sa ceinture. Puis elle répliqua d’une voix ferme et assurée. ‘’ Je te déconseille de t’attaquer à moi. Non seulement tu risques de te retrouver impuissant avant l’age mais aussi…’’ Elle vit l’homme reculer en assurant sa prise autour de la barre de fer. Puis elle sentit une présence à côté d’elle. Elle tourna la tête et eu le soulagement de voir Cow Boy. ‘’ Jack qu’est ce que tu fais là ?

_ Je t’ai vue avec les caméras.’’ Il montra la station de TCM toute proche. ‘’ Alors qu’est ce qui se passe ici ?

_ Ta copine veut nous empêcher d’aller montrer aux Ofitans ce qu’il en coûte de nous attaquer, fit l’homme.’’ Jack se tourna vers Tawara. ‘’ Ecoute, laisse-les passer. Je vais aller avec eux et on va juste s’amuser un peu.

_ Putain pas toi, fit Faërie.’’ Ragaillardi par le comportement de Cow Boy l’homme s’approcha à nouveau. ‘’ Allez, on s’occupe de la fillette et on va se payer quelques bestioles.’’ Il comprit qu’il avait fait une erreur quand le pilote se détourna lentement de Tawara et posa sur lui un regard peu avenant. Jack lui dit d’une voix calme : ‘’ Ecoute bonhomme, tu vas laisser mon amie tranquille.’’ Il fit jouer ses muscles sous sa combinaison de vol. ‘’ Sinon tu auras à faire à moi d’accord.’’ L’homme recula lentement pour rejoindre ses compagnons. Il leur dit à voix basse : ‘’ Ils ne sont que deux, on est au moins vingt. On se les fait.

_ En fait nous sommes quatre, dit Mikaël.’’ Il venait de sortir du TCM, accompagné par Sean. ‘’ Deux ou quatre, aucune différence, fit le meneur.

_ Et ça, ça fait peut être une différence non ?’’ Il sortit de sa combinaison de vol un petit pistolet. Le port d’une arme de poing était une tradition pour les pilotes de chasse, au cas où ils soient abattus sur une planète hostile. Mais ce que tout le monde savait mais que personne n’évoquait, était que cette arme représentait le dernier recours d’un officier, perdu dans l’espace à bord d’un chasseur endommagé... Corsaire pointa son arme sur les agitateurs, imité par ses subordonnés. ‘’ Vous n’avez aucun droit de tirer, fanfaronna le meneur.

_ Je viens juste de recevoir un message de mes supérieurs, répliqua Mikaël. Les officiers ont reçu l’ordre de mettre un terme à tout désordre survenant après les attaques. Et ce, avec les moyens qu’ils estiment nécessaires à l’accomplissement de leur mission.

_ En clair ça veut dire quoi ton jargon ?

_ En clair, ça veut dire que j’ai carte blanche.’’ Il parlait avec détermination et son arme ne tremblait pas dans sa main. ‘’ Ok, on s’en va. Mais évitez de vous promener désarmés dans la station, fit l’homme en reculant.

_ Tous les moyens, dit Corsaire comme dans un feulement.’’ Il pointa son pistolet sur le meneur. Les hommes se dispersèrent sans demander leur reste.

 

L’Ancien rangea son arme et se tourna vers Mikaël : ‘’ Bien joué patron. Mais d’où est ce que tu tiens ces ordres.

_ De nulle part, répondit-il avec un sourire, les récepteurs ont été réparés mais les relais du système on dût être détruits, on ne reçoit plus rien.

_ Tu les as bluffés ?

_ Pourquoi tu crois que personne ne veux plus jouer aux cartes avec moi ?’’ Les deux hommes furent interrompus par des éclats de voix. ‘’ Je savais que tu étais con, mais pas à ce point là !

_ Calme-toi Tawa…

_ Me calmer !’’ Le contraste était saisissant entre ce petit bout de femme furieux et le grand noir baraqué, presque effrayé par la colère de son ailier. ‘’ Tu te rends compte de ce que tu voulais faire ?

_ Mais c’est qu’ des Ofitans, des piafs.

_ Non, c’est des personnes !

_ Je t’ai défendu quand même.

_ Encore heureux ! Il ne manquerait plus que ça !

_ On se calme les enfants, intervint Mikaël.’’ Tawara se dirigea vers son leader tandis que Cow Boy restait tout penaud à côté de la porte. ‘’ Mais tu te rends compte, il était prêt à accompagner ces salops pour tabasser des Ofitans.

_ Ok, je m’en occuperai dès qu’on aura un moment. Pour l’instant il faut faire protéger ces gens.’’ Il s’éloigna de ses subordonnés, prit son communicateur et le régla sur la fréquence principale. ‘’ Du Major Lodael de la FDS au central de la police ?

_ Oui monsieur ?

_ Je voudrais parler au chef de la police s’il vous plaît.

_ Désolé monsieur, il est mort lors de l’attaque. Je vous mets en relation avec son adjoint, le capitaine Makley.

_ Merci beaucoup.’’ Mikaël attendit quelques minutes, puis une voix sortit de son écouteur. ‘’ Major Lodael ? Ici le Capitaine Makley

_ Bonjour Capitaine, que puis-je faire pour vous ?

_ Mes pilotes et moi sommes devant le ‘’quartier ofitan’’, un groupe de personne a essayé d’y pénétrer pour une expédition punitive.

_ Qu’est ce que vous croyez ? Vous nous prenez pour des amateurs ? Je suis tout à fait au courant. Seulement je n’ai que faire de ces bestioles. Qu’elles crèvent ici où ailleurs…

_ Bon dieu, mais c’est votre boulot de protéger les habitants de cette station.

_ Vous n’avez qu’a vous en occuper, vous autres de la FDS.

_ Nous autres de la FDS on a sauvé vos culs. Alors maintenant Capitaine écoutez-moi bien : soit vous envoyez des hommes pour protéger ces personnes, soit je viens moi-même chercher des armes pour les donner aux Ofitans.

_ Très bien, j’envoie des hommes, fit Makley résigné.

_ Merci Capitaine, dit Mikaël trop aimablement, je laisse ici l’un de mes hommes pour assurer la liaison.

_ Compris Major, au revoir Major.

_ Il faudra qu’on se voit en tête à tête Capitaine, bonne soirée.’’

Corsaire coupa son communicateur et de colère frappa avec son poing dans sa main. ‘’ Qu’est ce qui t’arrive patron, demanda Sean.

_ Ce type est un sale con…’’ Il n’eut pas le temps de poursuivre ses explications, la voix de Prishka sortit des hauts parleurs.

‘’ Ici le Major Prishka Thörnalen de la FDS. Sur ordre du Major Lodael, Commandant des forces de la FDS sur cette station, tous les personnels de l’armée sont priés de se faire connaître à l’hôtel Régence. Néanmoins, tous ceux qui estimeront avoir des devoirs envers leurs familles ne se verront aucunement pénalisés s’ils ne se présentent pas. Terminé.’’

Les pilotes restèrent interdits un moment, Sean rompit le silence : ‘’ Eh bien, elle a des goûts de luxe la Grande.

_ Oui, renchérit Cow Boy, le Régence, rien que ça.

_ Mais vous vous rendez compte, fit Tawara.

_ Ça va coûter une fortune, remarqua Sean.

_ Mais non, reprit Faërie.’’ Puis elle imita avec ironie l’accent slave de Prishka. ‘’ Néanmoins, tous ceux qui estimeront avoir des devoirs envers leurs familles ne se verront aucunement pénalisés s’ils ne se présentent pas.’’ Sean étouffa un sourire et Mikaël secoua lentement la tête. Tawara reprit avec une voix normale cette fois. ‘’ Vous vous rendez compte, tout juste si elle ne leur dit pas de déserter. Et en ton nom en plus Corsaire.

_ Qu’est ce que je vais faire de vous, soupira Mikaël avec un air de chien battu.’’ Quand il releva la tête un sourire se dessinait sur ses lèvres. Ses subordonnés partirent dans un fou rire auquel il se joignit. Quand les derniers éclats de rire se turent le Major reprit la parole. ‘’ Je ne sais pas vous, mais moi je me prendrai bien une douche et je crois que nos chambres nous attendent.

_ Bonne idée, s’enthousiasma Jack, à nous la piscine et le sauna du Régence !

_ Pas toi Jack, j’ai besoin que tu restes là pour être sûr que les policiers protègeront les Ofitans.

_ Quoi ? Mais tu peux pas faire ça.

_ Ecoute, fit Corsaire sans élever la voix, non seulement tu vas rester ici jusqu’à ce que j’estime qu’il faille te relever. Mais si je vois une plume ailleurs que sur la tête d’un Ofitan en bonne santé, je te botte le cul jusqu’à ce que le cuir de mes pompes soit usé et je te jure que plus jamais tu ne mettras les pieds dans un cockpit.’’ Cow Boy resta bouche bée. ‘’ C’est compris Capitaine ?

_ Compris Major, fit Jack dépité.’’ Derrière lui, Sean semblait apprécier la scène tandis que Tawara faisait son possible pour réprimer un fou rire. Mikaël tourna les talons vers la station de TCM suivi par l’Ancien et Faërie. Laissant Cow Boy pantois devant la porte du quartier Ofitan.

 

Prishka partit dans un grand rire quand Mikaël lui eut relaté la punition de Jack. Elle prit derrière elle sa flûte de champagne et dégusta un peu du précieux nectar. Puis elle se laissa aller à la douce caresse des bulles du jacuzzi, tout comme ses trois ailiers. Ils avaient passé des maillots de bains achetés dans la boutique de l’hôtel et se prélassaient dans la suite que Prishka s’était choisie. ‘’ Tawa, fit Prishka, tu m’envoies toute ta fumée.

_ T’inquiète, répondit Faërie une étrange cigarette à la main, ce ne sont que des plantes médicinales.

_ Tu peux pas t’en passer, ronchonna l’Ancien.

_ Laisse-la Sean, intervint Mikaël calmement, il faut bien qu’on se détende un peu.’’ Il but une gorgée de champagne. ‘’ Tu as eu une excellente idée Prishka. Ce jacuzzi est une bénédiction.

_ Quand je pense qu’il baigne dans sa combinaison de vol, jubila Tawara.

_ Et je peux t’assurer qu’il va y rester un petit moment, ajouta Mikaël. Ça faisait deux fois aujourd’hui qu’il dépassait les bornes.

_ Je crois que Dan n’aurait pas trouvé meilleure punition, dit Sean.’’ Il se rendit compte que lui seul avait déjà perdu des compagnons au combat. Il regretta ses paroles en voyant ses amis plonger leur nez dans leur verre. Mikaël releva la tête le premier, leva sa flûte : ‘’ Portons un toast, dit-il avec émotion. A Dan, Molly et Howard, puissions nous être digne d’eux.’’ Les pilotes vidèrent leurs verres et les lancèrent sur le sol carrelé de la salle de bain. Ils observèrent en silence les petits robots de nettoyage ramasser jusqu’au moindre éclat puis réintégrer leurs emplacements initiaux.

 

***

 

Quelques semaines plus tard une commémoration fut organisée en l’honneur des victimes de l’attaque ofitane. Dans la suite de Prishka qui était devenue le point de rendez vous des Parias survivants, quatre pilotes attendaient Tawara. Ils avaient revêtu des uniformes blancs et or récemment confectionnés pour remplacer ceux perdus durant l’attaque. ‘’ Jamais elle peut arriver à l’heure, s’impatienta Jack.’’ Il avait bien boudé quelques jours après sa punition mais sa bonne humeur était vite revenue. Sean allait lui répondre quand Tawara entra dans la pièce. C’est Prishka qui remarqua la première qu’elle venait de passer chez le coiffeur où elle avait fait raviver les mèches rouges sombres disséminées dans ses longs cheveux bruns, de plus elle avait fait enrubanner quatre ou cinq autres mèches par du tissus de la même couleur. ‘’Comment peux tu aller chez le coiffeur dans un moment pareil, s’emporta Isatis.

_ Ne te fâche pas, répondit l’intéressée, c’est juste que la dernière fois que je me suis coiffée comme ça Dan avait trouvé ça joli. Je me suis dit que ça lui aurait fait plaisir…

_ Oh d’accord, excuse-moi. Je ne savais pas.

_ Ce n’est pas grave. Il reste combien de temps avant la cérémonie ?

_ On devrait déjà être parti, grommela Sean.’’

Les cinq pilotes se rendirent dans le module administratif où la cérémonie devait avoir lieu. L’estrade où se tenait l’administrateur de la station avait été élevée sur le perron du bâtiment d’Anton & Wisagi. Quand ils arrivèrent sur la place, les Parias furent ébahis par la foule qui s’y pressait. Dans un angle, un petit groupe d’Ofitan s’était réuni, de nombreux membres des forces de l’ordre les encadraient pour éviter tout débordement. Apparemment l’administrateur avait réussi à convaincre le Capitaine Makley de déployer ses hommes se dit Mikaël. Les pilotes se frayèrent un chemin dans la foule pour rejoindre le petit groupe blanc des soldats de la flotte. Peu étaient ceux qui s’étaient présentés au Régence, beaucoup des survivants ne s’étaient pas fait connaître. Il ne pouvait pas leur en vouloir, ils s’étaient engagés en temps de paix, pas pour faire la guerre. L’administrateur s’avança sur l’estrade et lentement les conversations se turent pour laisser place au silence.

‘’ Bonjour. Je vous remercie de vous être réunis en ce jour de mémoire, en ce jour de souvenir. Souvenir de ceux qui nous ont quittés voilà bientôt un mois. Souvenir de ceux qui se sont sacrifiés pour nos vies.’’

Mikaël était plongé dans ses pensées. Les communications n’avaient toujours pas été rétablies, et cela faisait maintenant trois semaines qu’il avait envoyé une lettre à son état major pour leur transmettre son rapport et demander des ordres. Chaque jour il sentait le poids des responsabilités qui lui étaient tombées dessus. Il espérait qu’il serait digne de la réputation de son père, ancien officier de la FDS. Il devait maintenant remplacer Dan à la tête de cette bande de fous furieux. Bien sûr il avait déjà eu une escadrille sous son commandement. Mais cette fois c’était différent, ils allaient bientôt partir pour la guerre. Et il ne savait pas s’il serait capable de ramener tous ses ailiers, ses amis, à la maison.

‘’ Cette terrible tragédie nous a tous blessés au plus profond de nous même. Elle nous à blessé parce que notre station, notre foyer, a failli être détruite par cette terrible attaque. Mais plus encore, cette blessure nous la portons dans nos chairs pour certains d’entre nous, et nos cœurs pleurent encore les proches que nous avons perdus.’’

Sean se devait bien de l’avouer, il avait peur. Il avait déjà connu le combat, la guerre même contre de grosses organisations de piraterie. La cicatrice qui barrait son visage lui rappelait chaque jour ce qu’était la guerre. Il ne voulait pas y retourner, il aurait pu ne pas y retourner. Il avait fait son temps et un poste d’instructeur lui aurait été accordé. Mais il ne pouvait se résoudre à abandonner son escadrille. Même si ces jeunots étaient de vrais casses pieds, ils étaient sa famille et pour rien au monde il les laisserait partir sans lui.

‘’ Car chacun doit savoir que sa souffrance est la souffrance de tous, que personne n’est seul.

En ce jour je voudrais également rendre hommage à tous ceux qui ont souffert et se son sacrifiés lors de ce funeste événement. Je veux bien sûr parler des pompiers et des policiers de la station qui au péril de leur vie, et pour nombre d’entre eux au prix de leur vie, ont tout donné pour sauver des innocents.’’

Jack avait attendu ça toute sa vie : partir au combat, sentir l’adrénaline quand on fait exploser le chasseur de son adversaire, se jeter entre les rayons d’un destroyer ou même d’un croiseur. En plus, ses ennemis allaient être des Ofitans. Il allait pouvoir montrer à ces bestioles que les humains étaient les plus forts, les plus intelligents. Tout simplement qu’ils étaient supérieurs. Cow Boy comptait bien prendre sa part sur les armées ofitanes. Il regrettait presque de ne pas être dans l’infanterie et de ne pas pouvoir les regarder dans les yeux en les tuant.

‘’Mais je pense aussi à d’autres héros, les pilotes de l’escadrille des Parias. Grâce à leur courage et leur dévouement, ils nous ont sauvés. Ils se sont attaqués à nos ennemis malgré la différence de puissance de feu. Mais dans cette terrible lutte, ils ont eux aussi subi des pertes. Le Major Daniel Jackowsky, les lieutenants Cécyl Di Ranato et Howard Rungulch ont donné leurs vies pour sauver les nôtres.’’

Prishka ne pouvait s’empêcher de penser à la scène qui s’était déroulée devant ses yeux. Elle revoyait sans cesse les explosions où Dan, Molly et Rungulch avaient trouvé la mort. Eux qui étaient pleins de vie, il avait suffit d’une fraction de seconde pour qu’ils meurent. Ils allaient bientôt partir pour d’autres combats et d’autres des ses amis allaient être en danger. Elle avait peur, peur de perdre ses amis, peur de mourir.

‘’Et jamais cette station n’oubliera le sacrifice ultime que ces braves ont consenti pour la sauver.

Vous n’êtes pas sans savoir qu’une guerre se déroule désormais dans notre galaxie. Cette guerre nécessitera de grandes ressources et bien des installations minières n’ont pas eu autant de chance que la notre. C’est pourquoi nous allons très vite être mis à contribution pour fournir les minerais nécessaires à la construction de vaisseaux de guerre.’’

La guerre, ce mot hantait Tawara depuis l’attaque. Elle ne voulait pas y aller. Surtout faire la guerre contre les Ofitans. Elle avait tellement cru que les êtres vivants de cette galaxie pourraient vivre ensembles. Elle avait des amis Ofitans, elle les avait rencontrés lorsqu’elle accompagnait son père aux séances du Conseil. Elle savait qu’ils n’étaient pas si différents et qu’ils pouvaient cohabiter. Elle regrettait tellement d’en arriver là. Des larmes coulèrent sur son visage, trop d’innocents, Humains comme Ofitans, allaient bientôt mourir. Elle ne pouvait pas supporter le fait de tuer à nouveau, mais cette guerre était inévitable et elle serait sur place pour essayer de sauver le plus d’innocents possible.

‘’Je compte donc sur vous tous pour donner le meilleur de vous afin de panser les blessures de la station. Car c’est ainsi que nous rendrons le meilleur hommage à tous ceux qui sont mort ou se sont sacrifiés lors de l’agression dont nous avons été victimes.’’

La foule se mit à applaudir pendant de longue minute. Puis l’Administrateur leva la main pour réinstaurer le silence. ‘’ Respectons maintenant une minute de silence en mémoire de nos disparus…’’

 

***

 

Les pilotes restèrent silencieux dans la rame de TCS qui les ramena à leur hôtel, chacun suivant le cour de ses pensées. Lorsqu’ils arrivèrent au Régence, ils aperçurent au bar un homme en combinaison de vol. Corsaire se dirigea vers le nouveau venu suivi de ses compagnons. L’homme termina son verre puis se leva au garde-à-vous. ‘’ Enseigne Volstok, Major Lodael, se présenta le pilote en saluant.

_ Repos garçon, fit Mikaël en lui rendant négligemment son salut.

_ Je vous apporte un message de la part de l’amirauté Monsieur.

_ Merci.’’

Le jeune homme remis une lettre à Mikaël, ce dernier fit prestement sauter le cachet et parcouru la courte missive. Puis il la tendit à Isatis en se tournant vers ses subordonnés. ‘’ Ok les enfants, les affaires reprennent. Je suis nommé au commandement de l’escadrille, Prishka me secondera. On part pour la Terre au plus vite pour compléter l’escadrille et toucher de nouveaux appareils. Faites vos bagages, on part dès que possible.

_ On prend même pas le temps de fêter les promotions, s’étonna Jack.

_ On aura tout loisir de le faire sur Terre.

_ Et nos appareils, demanda L’Ancien, on les laisse là ?

_ Apparemment oui, on va en avoir des tout neufs, alors ne te plains pas.’’ Puis il se tourna vers l’enseigne. ‘’ Désolé que vous ne puissiez vous poser un peu plus longtemps Volstok, mais comme d’hab les galonnés veulent qu’on ait finit le boulot avant de l’avoir commencé.

_ Pas de problème Major, à la guerre comme à la guerre. On s’est posés dans le dock 34RE5, je retourne préparer le décollage.’’ Le jeune homme salua et tourna les talons. Corsaire le regarda sortir puis murmura dans un soupir : ‘’ Ouais… A la guerre comme à la guerre.’’ A la suite de quoi il remonta dans sa suite pour se préparer.

 

Les Parias se retrouvèrent presque deux heures plus tard auprès de la navette. Ils avaient revêtu leurs combinaisons de vol et leurs casques étaient accrochés à leur ceinture. Chacun portait un immense sac de sport visiblement plein à craquer. ‘’ Bon sang, s’exclama Voldstok, qu’est ce que vous avez mis là dedans ? Ils sont énormes.

_ Moi j’ai gardé la sortie de bain de l’hôtel, répondit Tawara.

_ La parure de drap était tout simplement magnifique, ajouta Prishka.

_ Et le choix proposé dans le minibar était excellent, dit Jack.

_ Sans oublier nos uniformes neufs, précisa Corsaire souriant.

_ On croit rêver, bougonna Sean portant un sac aussi rempli que les autres.

_ Et alors, fit Faërie enjouée. Ton sac n’était pas plein, ça aurait été dommage de ne pas en profiter.

_ Bon, fit l’enseigne, si vous voulez bien monter à bord, on est prêts à décoller.’’ Les pilotes embarquèrent dans la navette. C’était un Transport Spatial Polyvalent, le plus petit appareil de la flotte capable d’atteindre la croisière, nom donné à la vitesse permettant les voyages longues distances. Les TSP étaient les bonnes à tout faire de la flotte, ce qui leur valut le surnom de mulet. Ils pouvaient transporter une section d’infanterie l’ensemble de leur matériel. De plus les mulets étaient armés de deux lasers frontaux ainsi que sept tourelles réparties sur les flancs, le dos et l’arrière de la navette. Les Parias s’installèrent sur les sièges répartis le long de la carlingue tandis que le pilote rejoignait le poste de pilotage. ‘’ Je vous présente Saraji, dit Voldstok, mon copilote.’’ L’intéressé se retourna et fit un signe de la main à ses passagers. Puis Vodstok reprit : ‘’ Mesdames et Messieurs, bienvenue à bord de ce vol de Air Défense. Je vous prie de bien vouloir éteindre vos cigarettes et boucler vos ceintures tant que nous serons dans le champ gravifique de la station. Nous arriverons sur Terre dans une semaine environ.

_ Heureusement que la navette est aménagée tout confort, remarqua Tawara en montrant le coin toilette à l’arrière.

_ Moi c’que je crains, dit Jack, c’est tes ronflements.

_ Cow Boy ?

_ Oui ?

_ La ferme.

_ Je sens que ce voyage va être long, dit Sean.’’

 

***

 

Mikaël en avait assez de ce voyage, pourtant ils n’étaient qu’à mi-chemin. Il en avait assez de porter sa combinaison de vol en permanence, excepté dans le petit caisson sécurisé qui leur servait de salle de bain. Assez de manger des rations lyophilisées et assez rester assis à en avoir mal aux fesses. De plus il avait hâte d’arriver pour avoir des informations précises sur la situation, Voldstok avait passé tout son temps en croisière depuis la grande agression ofitane et n’avait pas d’informations précises à lui donner. De plus, à leur arrivée, il rencontrerait les pilotes qui viendraient compléter son escadrille, leur intégration serait primordiale pour la survie des Parias. Son regard fit le tour de la cabine, Cow Boy dormait, il avait arrêté d’asticoter ses ailiers quand Tawara s’était énervée et avait répandu le contenu de son sac dans toute la navette. Les deux femmes échangeaient leurs impressions quant aux trouvailles qu’elles avaient faites à l’hôtel. Faërie avait à la main un mignon petit cendrier tandis que Prishka examinait une jolie lampe décorative. Sean pour sa part lisait un énorme bouquin qu’il n’avait pas lâché depuis leur départ. Corsaire allait s’assoupir quand une sirène retentit dans le cockpit. Voldstok sortit en catastrophe de la ‘’salle de bain’’, Mikaël le suivit et se pencha entre les sièges. ‘’Qu’est ce que c’est ?

_ L’alarme anti-collision, répondit le copilote.

_ Accrochez-vous, lança Voldstok, on repasse sous la croisière.’’

La décélération brutale fit voler tout ce qui n’était pas fixé dans la cabine, y compris Corsaire. Les autres pilotes, qui avaient eu le temps de s’attacher, vinrent l’aider à se relever. Un cri s’échappa du cockpit : ‘’ Mettez vos casques ! On a un problème.’’ Les pilotes obéirent immédiatement, scellant par là même leurs combinaisons pour prévenir toute dépressurisation. Corsaire se précipita vers le cockpit. Les deux hommes semblaient se disputer : ‘’ Môsieur Voldstok dit qu’il faut emprunter les itinéraires secondaires. Je le préviens que tout le monde aurait la même idée. Mais non, Môsieur à raison.

_ Calme toi Saraji. Je ne pouvais pas savoir quand même.

_ Si tu m’écoutais de temps en temps…’’

Corsaire les laissa à leur conversation et scruta l’espace. Il y vit un destroyer, le même modèle que celui qui avait attaqué leur station. Il était accompagné de chasseurs, ces derniers venaient de changer de cap pour venir intercepter la navette. ‘’ Qu’est ce qui se passe, demanda calmement Prishka.

_ Trois fois rien, juste un destroyer ofitan et … huit chasseurs.

_ On est maudis ou quoi, fit Tawara.

_ Plus tard, tous aux tourelles, ne laissez pas d’angle mort.’’ Puis à Voldstok : ‘’ Sortez-nous de là, on les tient à distance.’’

Les pilotes se précipitèrent à leurs postes et activèrent les armes. Tawara regrettait presque l’excellente qualité du système com de la navette, les respirations de ses équipiers lui parvenaient aussi nettement que s’ils étaient à son oreille. ‘’Contact avec les chasseurs dans deux minutes, annonça Voldstok.’’ Faërie fit jouer ses doigts sur les commandes de la tourelle. Elle sentait la peur se nouer au fond de son estomac, elle se concentra pour la dominer, l’empêcher de s’étendre et la paralyser. ‘’ Contact dans une minute. Destroyer sur vecteur d’interception.’’ Elle envia un moment Jack, il semblait ne jamais avoir peur, mais elle se ravisa, cette peur l’empêchait de faire les mêmes bêtises que lui. Elle remarqua le calme dans la navette, elle sourit, le calme avant la tempête. Puis l’enfer se déchaîna.

Les chasseurs ofitans ouvrirent le feu dès qu’ils furent à portée. Le pilote de la navette s’engagea dans une série de tonneaux et de barriques pour éviter les tirs. Puis il jeta son appareil en plein dans la formation ennemie et mit le cap droit sur le croiseur. ‘’ La vache, s’exclama Cow Boy en voyant la manœuvre sur l’écran tactique de son poste de tir. Ce type est complètement fou !

_ Tais-toi et tire !

_ Compris.’’

Jack put observer en détail les chasseurs qui passaient prêt du transport. Il n’avait pas pu les examiner en détail lors de leur combat précédent. Là il les voyait passer et repasser sous son nez. Ils ressemblaient à un rapace en plein vol, juste au moment où ses ailes sont au plus bas. Un peu comme quand les enfants dessinent des oiseaux sur leurs paysages pensa le pilote. Il envia les pilotes Ofitan, ils pilotaient de belle machines, rapides et maniables. De plus ils étaient beaucoup plus indépendants des vaisseaux-mères que les chasseurs humains, en effets, ils avaient la capacité de voler en croisière et une autonomie leur permettant d’accompagner la patrouille d’un destroyer. De fait, jamais Cow Boy n’avait entendu parler de porte-vaisseaux ofitans. Malgré tout ses efforts, le pilote n’arrivait pas à ajuster son tir, il s’énerva soudain : ‘’ Bon sang ! Ils sont trop rapides !

_ On s’en fou, répondit Corsaire, le but c’est de les empêcher de nous approcher. Voldstok, combien de temps avant de pouvoir passer en croisière ?

_ Dès qu’on se sera assez éloignés du destroyer. On doit rester en palier le temps de l’accélération, il nous abattrait sans problème.

_ C’est pour ça qu’il se dirige en plein sur lui, protesta Cow Boy.

_ Ferme-la et laisse le faire son boulot, intervint Prishka. Contente toi de tirer.’’

La navette fonçait contre toute logique vers le destroyer en tentant d’éviter les tirs des chasseurs lancés à sa poursuite. Les cinq tourelles actives tiraient sans discontinuer sur les ofitans. ‘’ On dirait vraiment une grosse banane, remarqua Cow Boy en parlant du destroyer.

_ Tu peux pas t’empêcher de dire des conneries, pouffa Tawara.’’

Mais Jack avait raison : les destroyers ofitans, construits en largeur contrairement à ceux des humains, ressemblaient à une banane noire de trois cents mètres. A ceci prêt que les faces supérieure et inférieure étaient planes, uniquement bosselées par les tourelles lasers et les sabords lance-missiles. Au sommet de la partie centrale s’élevait une excroissance longiligne et oblongue où se trouvait la passerelle. Toutes les autres sections de la coque étaient convexes, comme si la pression interne repoussait les parois. Les vaisseaux faisaient quatre vingt mètres de haut au plus large pour s’affiner à une trentaine de mètres aux extrémités. Mais tout comme les chasseurs, les grands bâtiments ne présentaient aucun propulseur apparent.

La navette se jeta sous le destroyer en vol inversé, serrée par les tirs défensifs. Les chasseurs lui laissèrent un peu de répit, de peur d’être touchés par un tir ami. Quelques secondes après, le mulet sortit de l’ombre du vaisseau ofitan. ‘’ On est passés, s’enthousiasma Tawara, j’y crois pas.

_ Attention, signala Prishka depuis la tourelle arrière, les chasseurs reviennent.’’

Les appareils, se jetèrent telle une meute sur le TSL. Le destroyer commença à faire demi-tour, mais son inertie rendait la manœuvre trop lente pour qu’il puisse se maintenir à distance de tir. ‘’ Voldstok, les boucliers faiblissent, prévint Saraji

_ Calme-toi ! Encore quelques secondes et nous serons hors de portée.’’ Une sirène retentit dans la carlingue. ‘’ Plus de bouclier latéral tribord, signala le copilote.

_ Faërie, ordonna Corsaire, passe le contrôle de ta tourelle à bâbord. Et barre-toi de là.’’ Elle obéit sans protester.

Pendant ce temps, Voldstok multipliait les tonneaux pour présenter ses boucliers encore opérationnels aux tirs ofitans. Pendant trente interminables secondes les occupants de la navette retinrent leur souffle. Enfin le pilote poussa sur le levier de la croisière et les lasers mortels se perdirent dans l’espace.

Les pilotes se détournèrent des postes de tirs. Il régnait un vrai capharnaüm à l’intérieur du petit vaisseau, le compensateur de gravité qui assurait aussi la pesanteur artificielle avait été coupé durant le combat pour accorder le maximum d’énergie aux armes et aux boucliers. ‘’ Bon sang, on a eu chaud. Personne n’est blessé ? ‘’ demanda Mikaël en observant ses subordonnés se mettre à la recherche de leurs affaires.

‘’ Si, répondit Tawara, regarde mon cendrier.’’ Le petit objet en céramique était brisé, elle ramassait les morceaux avec une moue dépitée. Corsaire prit un air compatissant, puis il demanda à Voldstok qui venait de quitter le poste de pilotage : ‘’ A part le cendrier, il y a de la casse ?

_ Le bouclier droit a grillé, répondit le pilote, à part ça tout est en ordre.

_ On l’a échappée belle. Pas mal le pilotage, pourquoi tu ne pilote pas de chasseurs ?

_ Merci, mais j’ai besoin d’espace. Jamais je ne tiendrais dans vos fichus cockpits.

_ Dommage, dit Sean, t’es un sacré bon pilote.

_ Si vous croisez un amiral dites le lui, je serai pas contre une augmentation. Bon je vous laisse, je vais prendre une douche.’’

Mikaël s’assit et laissa sa tête reposer en arrière sur la paroi de métal. Du coin de l’œil, il vit Sean sortir de son sac un petit cendrier et le tendre à Tawara. Corsaire esquissa un sourire et ferma les yeux.

 

***

 

Le reste du trajet se déroula sans incident, et trois jours plus tard, la navette repassa sous la croisière à proximité de la planète bleue. Contrairement à l’orbite dégagée d’Abalak, celle de la Terre était encombrée de croiseurs lourds qui entouraient la planète comme des chiens de garde, d’impressionnants transporteurs attendant un amarrage aux immenses docks orbitaux et de stations de défense ou d’habitation plus grandes encore que celle d’Abalak. S’y trouvait également deux grands chantiers qui avaient visiblement beaucoup soufferts lors de la ‘’Grande Agression’’. L’astre était en outre entouré de milliers de vaisseaux civils et de navettes qui rendaient la navigation aussi folklorique que dangereuse. La légende voulait que les contrôleurs spatiaux du contrôle terrien finissent tous à l’asile et intoxiqués à la caféine.

‘’ Enfin arrivés, souffla Corsaire.

_ Sean, dit Tawara, on est chez toi, tu nous feras visiter ?

_ Pas de problème fillette, répondit-il souriant, ça fait du bien de rentrer.

_ Ça se fête, remarqua Jack, vous voulez quoi ?’’

Joignant le geste à la parole, il sortit de son sac les mignonnettes récupérée dans les minibars du Régence. Et pendant que les pilotes trinquaient, la navette plongea vers la Terre en slalomant entre les satellites et les vaisseaux en orbite.

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