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Les membres de l’escadrille FCS 229, plus connue sous le nom des "Parias".

Paria Leader : Officier TAC

Paria Deux : Officier TAC

Paria Trois Major Prishka "Isatis" Thörnalen

Paria Quatre : Officier TAC

Paria Cinq Major Mikaël "Corsaire" Lodael

Paria Six Capitaine Jack "Cow Boy" Kryslow

Paria Sept Capitaine Sean "L’Ancien" O’Neil

Paria Huit Second Lieutenant Tawara "Faërie" Tigwen

 

TAC : Tué Au Combat

 


Des flammes léchant son bouclier, la navette pénétra dans l’atmosphère telle une étoile filante, laissant derrière elle une longue traînée de fumée. Le vaisseau perça la couverture nuageuse au dessus des vastes forêts d’argent d’Amérique du Nord. Les passagers se collèrent alors aux hublots pour admirer la planète d’origine des Humains. Le TSP prit alors la direction du Sud Ouest. Après quelques minutes il passa au dessus d’une ville qui s’étendait à perte de vue : N.Y.W la grande mégalopole de la côte Est des Etats-Unis, une cité de cent quatre vingt millions d’âmes. Après quelques minutes de vol au dessus de grattes ciel atteignant parfois les nuages, la navette s’engagea au dessus de l’Océan Atlantique, toujours vers le Sud Ouest. Pendant trois heures l’étendue tantôt bleue, turquoise ou verte défila sous la navette. Et enfin les côtes de l’Afrique, l’Atlas et le Sahara. Au milieu de cet océan de sable se dressait une base militaire : Test. Test était le centre d’essais de la FCS, de nombreux ingénieurs parmi les plus renommés ainsi que les meilleurs mécaniciens de la flotte de chasse y étaient affectés. La base était aussi le nid de l’escadrille des Emérites, pilotes d’essais triés sur le volet ayant à la fois la chance et le risque de piloter les chasseurs en phase de conception.

La navette ralentit progressivement pour se stabiliser en vol stationnaire au dessus de l’une des aires d’atterrissage. Ensuite elle descendit lentement, ses répulseurs créant un tourbillon de sable qui retomba tandis que le moteur se taisait peu à peu, laissant le silence étendre à nouveau son règne sur le désert.

Alors qu’il coupait les contacts et que les Parias se levaient pour rassembler leurs affaires, Volstok dit : “Mesdemoiselles, Messieurs. Nous sommes arrivés à destination, il est quinze heure quarante deux, heure locale, et la température extérieure est de trente sept degrés celsius. J’espère que vous avez effectué un agréable voyage en notre compagnie et que nous vous reverrons bientôt sur FDS Airways.

_ Il est marrant hein ? fit Tawara en donnant un coup de coude à Jack.

_ Mouais… Nous v’là dans le désert et j’ai même pas de lunettes de soleil, c’est malin…”

La rampe à l’arrière de la navette s’ouvrit en silence et peu à peu la cabine fut inondée par la lumière rougeoyante du soleil couchant. Les pilotes fermèrent les yeux et profitèrent quelques instants de la chaude caresse des rayons sur leurs visages. Puis après que leurs pupilles se fussent habituées à une lumière naturelle qu’ils n’avaient pas revue depuis bien des années, ils saisirent leurs sacs et sortirent un à un de la navette. Les Parias contemplèrent un moment le paysage grandiose qui s’étendait devant eux. Le désert s’étendait à perte de vue, le sable avait pris une douce couleur ocre qui contrastait avec le ciel bleu profond du couchant. Seuls quelques embruns minéraux s’envolant de la crête des dunes troublaient le calme et la quiétude de la mer de sable. Les pilotes restèrent un moment envoûtés par le paysage, aucun d’entre eux n’osant rompre le silence.

Puis le bruit caractéristique de pas dans le sable vint rompre le charme. Quatre personnes faisaient le tour du mulet pour les rejoindre. Derrière les trois hommes et la jeune femme, les bâtiments blancs de la base se détachait dans le soleil couchant. Les quatre hangars métalliques à la forme caractéristique en demi-tonneau entouraient les divers baraquements et la tour de contrôle.

Mikaël vit briller d’un éclat trop neuf les insignes de pilote sur la poitrine de trois des nouveaux arrivants, dont la jeune femme. Le quatrième quant à lui était un capitaine, sans doute l’aide de camp du commandant de la base. Il observa rapidement ses nouveaux subordonnés. Le plus jeune était petit, son origine était difficilement devinable, mais il était indiscutablement métisse, latino asiatique semblait-il. Il avait une démarche sûre et pleine de confiance, le sourire éclatant sur son visage parvenait presque à détourner l’attention de son regard qui explorait son champs de vision comme s’il cherchait à analyser la situation et a détecter le moindre danger. Le deuxième homme avait environ quarante cinq ans. Il était presque aussi grand que Jack, mais plus fin, les rayons du soleil faisaient briller ses courts cheveux blonds. Corsaire fut frappé par la démarche de l’homme, il suivait les autres comme un automate, les yeux dans le vide comme absent. La jeune femme quant à elle semblait tout droit sortie d’un manuel militaire. Sa tenue était impeccable et sa démarche tout ce qu’il y a de plus martiale. Elle avait le teint mat, de longs cheveux bruns rassemblés en chignon et son regard sombre renforçait encore l’impression de sévérité et de sérieux qui émanait d’elle.

Mikaël se porta au devant des nouveaux arrivants, ses subordonnés le suivant de près. Le jeune capitaine se mit au garde-à-vous et salua avec toute la rigueur militaire dont il était capable. La jeune femme et le plus grand des pilotes l’imitèrent, le troisième quant à lui salua nonchalamment avec un petit sourire ironique en fixant du regard son futur chef d’escadrille. Mikaël lui rendit son sourire tout en répondant distraitement au salut. L’aide de camp prit la parole : “Mes respects Major. Bienvenue à Test. Capitaine Serallic à votre service. J’ai ordre de vous conduire à vos quartiers et de veiller à votre bonne installation. Le Commandant de la base, l’Amiral Zaemon vous attend au plus vite dans son bureau.

_ Merci Capitaine. Les personnes qui vous accompagnent son mes nouveaux ailiers je suppose ?

_ Oh oui ! Excusez-moi Major. Ce sont en effet les pilotes qui viennent compléter votre escadrille. Voici le Premier Lieutenant Emilio Takasaki. Il s’est porté volontaire après la Grande Agression.

_ Bonsoir Major,” fit le petit homme avec un fort accent italien qui contrastait avec son physique majoritairement asiatique. “Heureux d’avoir été affecté aux Parias”.

_ Vous êtes bien le premier qui dit ça, répondit Mikaël en lui serrant la main. Bienvenue à bord Lieutenant.

_ Faites comme tout le monde, appelez-moi Bonzaï.”

Puis il serra la main de Sean et Jack qui se présentèrent à leur tour. Puis il marqua un temps d’arrêt devant les deux jeunes femmes. “Il faut se méfier de l’orchidée car c’est le déguisement préféré des fleurs carnivores. Si j’avais su je me serais engagé plus tôt.” Puis il fit un baise main à chacune des pilotes. Les deux intéressées échangèrent un regard amusé avant de reporter leur attention sur les autres arrivants.

Le jeune aide de camp repris la parole en désignait l’autre homme : “ Second Lieutenant Ian Gaussner, lui aussi volontaire.

_ Major, fit l’intéressé en hochant la tête.

_ Heureux de vous accueillir Lieutenant, fit Corsaire en lui tendant la main, j’espère que nous ferons du bon boulot ensemble.

_ Tout ce que je désire c’est éliminer le plus possible de ces animaux.”

Faërie allait s’emporter en entendant ces paroles mais Sean lui posa doucement mais fermement la main sur le bras, la retenant. Tous avaient remarqué le regard sans vie de Gaussner perdu dans le vague, mais L’Ancien venait de voir un voile de haine passer dans les yeux gris du pilote lorsqu’il avait fait mention des Ofitans. O’Neil n’avait jamais vu autant de colère se dégager d’un homme, même au cœur des véritables guerres menées contre certaines organisations pirates. Pendant que Ian lui serrait la main et que Sean se présentait, ce dernier en profita pour plonger à nouveau dans ce regard de cendres. La haine était tapie au fond de ses iris tout comme un prédateur dans les fourrés. La peur envahit l’esprit du vieux pilote : le nouveau était dangereux, plus encore que Cow Boy, car cette haine qui couvait en lui le rendait imprévisible et peu digne de confiance pour son ailier. Ses réflexions furent interrompues par le jeune capitaine : “Et finalement le Second Lieutenant Mayaserra Boliso, toute fraîche sortie de l’académie, c’est sa première affectation.”

Elle s’avança vers Mikaël, se mit au garde à vous et salua : “Major, à vos ordres Major. Lieutenant Boliso prête au service.

_ Très bien Lieutenant, répondit Corsaire en saluant distraitement, bienvenue parmi nous.

_ Merci Major.”

La jeune femme ne bougea pas de et resta plantée au garde à vous devant son nouveau commandant d’escadrille. Ce dernier mit quelques secondes à s’en apercevoir. “Oh ! Euh… Repos Lieutenant.

_ A vos ordres Major.”

Elle recommença le même manège avec les autres officiers qui lui étaient supérieurs puis serra la main aux trois autre lieutenants. “Capitaine, reprit Corsaire, maintenant que les présentations sont faîtes nous sommes prêts à aller prendre possession de nos quartiers.

_ Bien Major, si vous voulez bien me suivre.”

Les pilotes ramassèrent leurs sacs et suivirent l’aide de camp. Seul Jack resta en arrière. Prishka l’aperçu accroupi, il avait pris une poignée de sable qu’il laissait s’échapper lentement entre ses doigts. Observant tendrement les petits grains s’échapper d’entre ses phalanges. La jeune femme allait l’appeler mais fut interrompue par Tawara : “Laisse-lui deux minutes. Il vient de rentrer chez lui. Un peu de solitude lui fera du bien, il a sans doute pas mal de souvenirs qui remontent à la surface.

_ Mais il …

_ Ne t’inquiète pas, il ne devrait pas se perdre ou essayer de s’échapper, ” finit-elle en désignant du bras l’étendue ocre qui les entourait.

Le petit groupe se dirigea vers les bâtiments de la base, Mayaserra fermait la marche. Elle observa un instant les deux autres femmes de l’escadrille. Tawara était encore plus petite qu’Emilio, elle ne devait même pas atteindre le mètre quatre vingt tandis que le Major était légèrement plus grande qu’elle. Mais ce qui la frappa c’était la négligence dans leurs tenues. Elles avaient les cheveux détachés au lieu du chignon réglementaire. De plus leurs démarches décontractées n’avaient plus rien de martial tandis que les remarques qu’elles échangeaient ne reflétaient en rien la retenue attendue de la part d’un militaire de la flotte. En observant de plus près les autres membres de l’escadrille elle s’aperçu que personne hormis Ian ne semblait vouloir se comporter comme un soldat digne de ce nom. Le Commandant lui-même, pourtant garant de l’autorité lui avait répondu avec nonchalance lorsqu’elle l’avait salué. Elle avait accepté sans broncher son affectation à cette escadrille si mal réputée. Elle avait espéré un moment que cette réputation soit surfaite, mais elle se prit à avoir peur, comment pourrait-elle revenir en vie de cette guerre avec des ailiers pareils. D’ailleurs trois pilotes n’étaient-ils pas morts durant leur premier engagement ?

Elle en était là de ses réflexions quand ils arrivèrent au bâtiment qui avait été mis à disposition de l’escadrille. Les pilotes entrèrent à la suite du Capitaine Serallic. Tawara qui était entrée la première poussa une grande exclamation : “Eh ! On se croirait à l’hôtel !”

Intrigué, Jack s’engouffra derrière elle dans le baraquement, il ouvrit la porte de l’une des chambres : “ On a chacun notre chambre, et avec un grand lit ! renchérit le grand pilote.

_ Et le mieux, déclara Emilio fier de lui, il y a une salle de bain par chambre.

_ C’est le grand luxe dites-moi, remarqua Corsaire en entrant à son tour.

_ Et encore vous n’avez pas vu la salle commune au premier avec terrasse panoramique, fit Bonzaï enthousiasmé.

_ On verra ça plus tard, une vrai douche ça va nous changer de l’aspirante de la navette.

_ Puis-je vous rappeler Monsieur que le commandant vous attend, suggéra l’aide de camp.

_ Je n’oublie pas Serallic, je n’oublie pas.” Puis se tournant vers Isatis : “Hep Prishka, tu m’accompagnes.

_ Ok Mik. On se retrouve dehors.

_ Si tu l’attends il va devoir patienter longtemps le commandant, lança Cow Boy à Corsaire.” La concernée le regarda à peine puis s’engouffra dans la chambre qu’elle s’était choisie. Au même moment Faërie surgit de sa chambre et lança un gobelet d’eau glacée sur Jack. Ni une ni deux, le grand pilote se retourna et partit à la poursuite de son agresseur qui s’enfuyait à toutes jambes vers l’étage sous le regard amusé d’Emilio et celui plus sévère de Mayaserra. Ian pour sa part s’était déjà enfermé chez lui.

“Quels gosses, fit la voix de Sean derrière Mikaël.

_ C’est comme ça qu’on les aime, répondit ce dernier. On file voir le commandant de la base avec Prishka. Je te les confie, on vous rejoint au mess dès qu’on a finit.

_ Merci du cadeau.

_ Privilège de l’age,” termina Corsaire. Il rentra dans sa chambre pour se rafraîchir et passer son uniforme.

Une fois prêt il sorti du bâtiment, personne ne l’attendait. Il s’assit sur les marches du perron. La nuit était maintenant tombée sur Test. Seules les fenêtre troublaient l’obscurité dans laquelle était plongée la base. Il n’y avait aucun éclairage direct susceptible de rendre les installations directement repérables depuis l’espace. Puis il leva les yeux vers le ciel, les étoiles n’étaient pas aussi lumineuses que vues de l’espace mais le scintillement dû à l’atmosphère les rendait comme vivantes. Les étoiles, devenues un champ de bataille. Il repensa à ses nouveaux pilotes. Le petit Emilio semblait tout à fait correspondre au profil type du pilote affecté aux Parias, sans doute s’intégrerait-il bien, restait à évaluer ses compétences de pilote.

Il fut interrompu par l’arrivée de Prishka. Il se leva et se retourna vers elle, les faibles lueurs environnantes faisaient miroiter l’argent de son uniforme de parade tandis que les longs cheveux blonds cascadant sur ses épaules contrastaient avec le noir de sa veste. Comme Corsaire ne disait rien, la jeune femme lui demandz : “On y va ?

_ Oui bien sûr. On ne fait pas attendre un officier supérieur.

_ Les insulter c’est mieux peut être ? demanda-t-elle ingénument.

_ Il l’avait mérité et il peut toujours courir pour que je m’excuse ou que je retire ce que j’ai dit.

_ Je veux bien te croire. Au fait tu sais où on va ?

_ Serallic m’a montré par où c’était tout à l’heure.”

Les deux pilotes marchèrent en silence quelques des secondes qui parurent des heures dans cet immense désert à l’apparence désolée. Comme ils arrivaient près du quartier général de la base Mikaël attrapa doucement le bras de Prishka : “Tu sais… Si je t’ai demandé de venir…

_ Oui ? l’encouragea-t-elle.

_ Je ne sais pas trop comment te le dire…” Leurs yeux bleus restèrent un instant croisés, puis la jeune femme sourit légèrement. “Dan ? demanda-t-elle.

_ Oui…

_ Je comprends. Merci,” fit-elle simplement puis ils se remirent en route.

Mikaël était heureux d’avoir Isatis comme second, elle avait compris tout de suite pourquoi il lui avait dit de l’accompagner. Lui s’était retrouvé propulsé aux commandes de l’escadrille en une fraction de seconde. De simple second, relativement désoeuvré puisque Dan s’occupait de tout, il s’était retrouvé commandant des Parias avec toutes les charges que cela implique. Heureusement qu’il avait déjà été à la tête d’une escadrille et que Sean était intervenu, sinon il aurait pu tous les faire tuer. C’était la guerre et ils avaient déjà tous vu que la mort pouvait frapper n’importe qui n’importe quand. Il pouvait mourir pendant un combat, laissant à Prishka la charge de ramener les autres au bercail. Elle devait y être préparée et il comptait bien faire en sorte qu’elle soit prête ce jour là.

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