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Rappel :

Ildaëres, jeune chevalier dragon, doté d’un pouvoir surnaturel inconnu, quitte le fortin de Dehergat en quête de vengeance contre la Garde de Mithril, responsable de la mort de sa sœur Eléonore. Il se dirige donc vers Cardam, bastion de la garde.

Il rencontre des marchands sur la route et qui le conduisent à Onelm. Il se rend à l’arène des gladiateurs pour se faire un peu d’argent et se fait interpeller par un vieillard qui semble intrigué par ce que semble cacher Ild. Ildaëres affronte Sueyen, redoutable guerrier et le bat après une lutte acharnée. A la sortie, le vieillard vient de nouveau le voir et lui demande de le suivre. Après une longue discussion, ils arrivent chez lui. Il lui dit qu’il s’appelle Jaba et qu’il souhaiterait l’entraîner et le rendre plus fort. Ild accepte.

 

     Avant de commencer l’entraînement, Jaba pose une série de questions à Ild.

« Dis moi, as-tu un but dans la vie, Ildaëres ? »

     Ild ne veut pas parler de ce qu’il s’est passé à Dehergat.

« Non, je ne sais pas ce que je veux faire plus tard... Peut-être devenir le meilleur chevalier dragon ?

-Mmh... Tu mens ! Il y a une flamme qui brûle dans tes yeux, qui te consume ! Tu es déterminé à faire quelque chose, je le sens ! »

     Ild ne sait quoi répondre et Jaba a raison : ce secret lui fait mal. Il répond :

« Je... Je veux venger... ma sœur... !

Si tu pouvais m’expliquer... ? »

     Ildaëres entame son récit du siège ainsi que la découverte du macabre spectacle du sous-sol. Il en arrive au moment où il affronte Destan.

« Et ensuite, que t’es-t-il arrivé ?

-Je ne me rappelle plus très bien... Je sais qu’il y a eu une explosion, mais je n’ai pas été touché. Je suis sorti et le reste des chevaliers dragons m’attendaient...

-Ensuite ?

-Je les ai tous abattus. Ne me demande pas comment, je n’en sais rien. »

     Jaba est très attentif et ce détail le trouble.

« Au fait, tu ne m’a pas dit qui a attaqué ?

-J’y viens ! C’est là que leur chef m’a provoqué en duel... Il s’appelle... De-stan, je crois, c’est un chevalier de Bahamut, qu’il m’a dit, de la Garde de Mithril de Palna. Ensuite je l’ai battu, il a disparu, et puis, plus rien. Je me rappelle m’être réveillé deux jours plus tard... »

     Le vieillard est abasourdi aux mots de Ild et lui répond :

« J’ai entendu parler de Destan. Il n’est pas chevalier de Bahamut, mais il le prétend... »

     En revanche, il se dit :

« Incroyable ! Il est venu à bout de vingt chevaliers dragons et d’un sergent de la Garde de Mithril à lui tout seul ! »

     Il demande à Ild de se laisser faire. Il lui prend la tête et colle son front au sien, comme pour lire au plus profond de son être. Il ferme les yeux et cherche. Il a une seule vision, celle de la tête d’un dragon, en rage, rugissant. Jaba, pour la première fois, entend un bruit lors d’une de ses visions, celui du cri de colère de l’animal. Il ouvre les yeux immédiatement, stupéfait de ce qu’il a vu et se prive d’en parler à Ild.

« Je comprends maintenant... Sa colère a fait surgir la force de son inconscient... mais par, contre, quel potentiel ! Et quel était ce dragon que j’ai vu ? Ne serait-il pas... »

     Jaba dit à Ildaëres de se reposer ce soir car le combat et le fait de raconter son histoire l’ont affaibli. Le lendemain, Ild se réveille aux premiers rayons de soleil sur la clairière. Le ciel retrouve sa couleur bleue pour la journée. Il n’y a pas un nuage à l’horizon. Ild sort de la maison de Jaba et le trouve en train de méditer sur un rocher. Il essaye de s’approcher le plus silencieusement possible, pour ne pas le déranger, mais Ild se fait surprendre par le grand père.

« C’est bien, tu récupères vite tes forces ! Tu es en forme pour l’entraînement ?

-Oui, c’est bon...

-Parfait ! Bon, je vais d’abord te montrer quelque chose... »

     Jaba saute de son rocher et se réceptionne admirablement au sol. Il tourne le dos à Ildaëres et fait face au rocher, qui fait environ deux mètres de longueur et un mètre cinquante de haut, comme de large. Jaba adopte une position particulière : il met la main gauche en avant, l’annulaire et l’auriculaire pliés, le pouce, l’index et le majeur tendus. Il serre le poing droit, plie son coude, tend le bras gauche. Ild n’a pas le temps de voir le poing partir que le rocher vole en éclat. Ild ne sait que dire.

« Comment t’as fait ça ?

-Hé hé, surpris ? C’est ce que l’on appelle la force de l’esprit. En la contrôlant on obtient des effets incroyables, comme moi qui vient de faire sauter ce petit caillou !

-Et je dois faire ça aussi ?!

-En maîtrisant ta force d’esprit, tu peux décupler ta force physique. Mais tu peux aussi soigner des gens, ou au contraire envoyer de la magie noire ! C’est la base du combat de niveau supérieur. En l’occurrence, toi, tu pourrais ajouter ta puissance à ta lance et créer une lame spirituelle, se superposant à l’originale.

-C’est vrai ?

-Moi par contre, je veux aller plus loin avec toi et te donner l’enseignement du moine.

-En quoi cela me sera utile ?

-Ecoute, le moine n’a pas besoin d’arme pour se battre. Que feras-tu si tu n’as pas ta lance lors d’un affrontement ?

-...

-Un moine sait aussi manier le bâton, or ta lance est un bâton avec une lame au bout ! Comme tu as pu le constater, tu auras besoin des deux côtés pour frapper efficacement. J’ai aussi été voleur, il y a longtemps, et je connais tous les points sensibles du corps humain. Il te faudra avoir aussi la vitesse du ninja pour faire la différence !

-Mais... Ce que tu me demandes est irréalisable !

-Tu verras qu’une fois ta force d’esprit maîtrisée, tout ira beaucoup plus vite ! Tu arriveras à affronter des groupes d’ennemis à toi seul, et tu les feras tomber. Soit un par un en passant très rapidement et en les frappant à un point sensible. En un coup, ils tomberont ! Soit, alors, en refoulant ta force et en attaquant le groupe entier à l’aide d’incantations magiques. »

     Ildaëres reste perplexe à l’idée de devenir aussi puissant. Mais ce qui l’inquiète encore plus, c’est qu’il ne sait en rien le temps que cela prendra.

     Le véritable entraînement commence alors... Ild doit tout d’abord apprendre à voir sa force d’esprit, c’est pourquoi il médite en compagnie de Jaba, non loin de leur lieu d’entraînement, à flanc de falaise. Le vent souffle fort et fait beaucoup de bruit. La première épreuve pour Ild est de réussir à être suffisamment concentré pour pouvoir faire le vide dans sa tête et ne plus entendre le sifflement du vent. Il doit être en mesure de faire comme son maître et réussir à matérialiser sa force d’esprit. En moins de dix jours, Ild réussit à faire circuler librement son énergie tout le long de son corps. Deux jours après, il détruit des rochers trois fois plus imposants que celui qu’avait explosé Jaba en guise de démonstration. Justement, celui-ci est impressionné par les progrès de son élève. Maintenant, Ild doit apprendre à aiguiser ses sens. Jaba le mène à la chute d’eau, près de sa maison. C’est là aussi un petit Paradis : la chute fait une demi-douzaine de mètres de haut. Le courant de l’eau est fort, mais agréable. Le liquide plonge dans un petit lagon duquel émergent plusieurs rochers plats. La petite rivière continue au loin... Le lagon est entouré de galets et de terre. Des plantes magnifiques poussent aussi tout autour : des fougères géantes, des fleurs multicolores, des fruits de toutes formes... La lumière du soleil, en partie filtrée par le feuillage des arbres, est réfractée par l’eau tombant dans le lagon, faisant apparaître de petits arcs-en-ciel fragmentés. Le lieu est habité par de nombreuses fées, « voisines » de Jaba et qui semblent intriguées par l’arrivée du nouvel individu. En tout cas, Ild n’est pas en vacances et doit progresser. Jaba a demandé aux fées de rester à l’écart et il demande à Ild de se mettre au centre du lagon et de fermer les yeux. Il doit déceler la présence de Jaba, quelque part près de la chute d’eau. Premièrement, Ildaëres doit oublier le bruit de l’eau, ce qui n’est pas chose facile, ensuite, il doit repérer Jaba, ce qui est encore plus dur. Ild n’a pas bougé pendant une heure. Il saisit soudainement une pierre et la lance en direction d’un buisson. Il ouvre les yeux, espérant avoir trouvé son maître, mais c’est un petit primate qui s’enfuit à toute vitesse de Ild. Jaba apparaît dans le dos de Ild, sans que celui-ci ne puisse rien faire pour l’éviter et il le met à l’eau. Les fées qui les observent attentivement, éclatent de rire.

« Tu décèles la présence de ce singe, c’est bien, mais c’est moi que tu dois toucher.

-Je sais...

-C’est pas grave, on recommencera demain ! »

     Après le repas, Ild retourne au lieu de son entraînement et essaye de trouver le chemin qu’emprunte Jaba. Il trouve plusieurs traces qu’il a laissé. Une idée lui vient : il pourrait utiliser un piège sonore comme une branche ou une feuille morte qui pourrait trahir la présence de Jaba, et il se concentrerait sur ses pièges.

     Le lendemain, l’exercice reprend et cette fois, le stratagème de Ild marche à merveille. Jaba esquive la pierre, mais Ild savait où il était. A la fin de la journée, Jaba ne comprenait pas comment son élève l’ait pris de court comme ça. Une fée vient le voir :

« Tu n’avais pas vu ? Il avait posé des feuilles mortes et des brindilles près de là où tu avais laissé des traces hier !

-Comment ? Hé... Il est malin ! Sans le savoir, il a appris un bon truc de voleur ! »

     Ildaëres passe les six semaines suivantes à apprendre les arts martiaux, l’anatomie, le maniement du bâton et la vitesse pure. Il assimile tout. Jaba lui dit que maintenant qu’il peut perfectionner son initiation seul. C’est là qu’Ild lui demande :

« Puis-je reprendre ma lance pour parfaire mon apprentissage ?

-Ta lance... Ah, oui, je l’avais oubliée... Bien sûr ! Essaye surtout d’apprendre des nouvelles techniques en mélangeant tout ce que tu sais !

-Oui... Justement, je voudrais te remercier de m’avoir aidé à trouver cette voie !

-Ce n’est rien... Par contre, pour ce qui est de ta lance, on va aller voir les fées. Elles pourront rendre le bâton de ta lance plus résistant, on rajoutera une couche d’acier supplémentaire par-dessus. Tu sais, les fées sont de redoutables magiciennes. Tu devrais leur demander deux ou trois tuyaux en magie noire !

-Mais c’est fait ! »

     Ild tend le bras gauche et une boule de feu part de sa main tandis qu’une sphère de glace s’échappe de la main droite rattrapant la flamme orangée en plein vol et la faisant disparaître. Jaba est agréablement surpris :

« Mmh... ! Mon initiation porte ses fruits... ! »

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