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"La Guerre est ma seule raison de vivre, ma maîtresse jalouse et impitoyable. Par elle s’accomplit mon destin et celui de la terre de mes ancêtres.

La défaite est un mot que mon être refuse : la guerre est menée pour la victoire."

Ohm Ytack, général cathayan.


     La plaine était déserte et sombre, et les rares arbres isolés avaient été brûlés et réduits à l’état de troncs calcinés. Partout, des hordes de grands corbeaux noirs s’affairaient sur les cadavres, arrachant les chairs pourries et crevant de leur bec puissant les yeux encore écarquillés des morts. Le champ de bataille était leur royaume jusqu’à la nuit où des bêtes plus sinistres encore viendraient à leur tour se repaître des restes des soldats tués au combat. La chaleur du jour avait accéléré le processus de décomposition, attirant des nuées de mouches qui envahissaient les plaies et pondaient leurs œufs à l’intérieur ; et par dessus tout cela régnait une odeur fétide, insupportable, une odeur de putréfaction. On apercevait de loin les restes de machines de guerre, catapultes ou canons qui avaient dû semer la destruction dans les deux camps avant d’être elles même détruites par d’autres projectiles ou par des sorts incendiaires. Et au milieu de la plaine, immenses et terrifiants, se dressaient les ossements d’un monstre qui avait dû être gigantesque et dont on ne pouvait avec certitude déterminer l’espèce ; seule la magie avait pu en venir à bout de cette façon, ne laissant sur les os blanchis que quelques viscères ensanglantés. La bataille avait dû avoir lieu la veille ou l’avant-veille, mais il ne restait apparemment plus aucun survivant sur la plaine et les derniers blessés avaient dû connaître une longue agonie avant de trouver enfin la mort. Les vainqueurs étaient partis et les derniers vaincus s’étaient enfuis ou avaient été faits prisonniers.

 

     Keum-Sook était arrivée sur les lieux vers le milieu de la journée, découvrant du sommet d’une colline ce témoignage d’un affrontement violent entre deux armées puissantes. D’après ce qu’elle avait entrevu sur les uniformes déchirés des soldats et sur les quelques bannières en lambeaux qui gisaient çà et là, l’une des armées avait dû être composée en grande partie de mercenaires tiléens au service de quelque souverain local ; quant à l’autre, son origine ne faisait aucun doute : c’était une puissante horde d’orques sauvages qui avait dû déferler depuis les montagnes avoisinantes comme le prouvaient les nombreux cadavres de Peaux-Vertes mêlés à ceux des humains. Elle se serait bien dispensée de marcher au milieu de cet amoncellement de soldats morts, mais la plaine était le seul chemin menant en Tilée et un détour par les montagnes lui aurait fait perdre plusieurs semaines ; elle avait donc pris son courage à deux mains et s’était engagée parmi les cadavres, détournant le regard des plaies béantes et purulentes. La jeune fille avançait parmi les corps, un mouchoir sur la figure, chassant devant elle les oiseaux charognards qui ne s’écartaient que pour revenir sur leur proie quelques secondes plus tard.

 

     Après un temps qui lui parut une éternité, Keum-Sook arriva enfin à l’autre bout de la plaine. Elle était trop fatiguée pour continuer et ce qu’elle avait vu avait suffi à lui couper l’appétit pour le reste de la journée, aussi s’allongea-t-elle à l’ombre d’un grand chêne, à quelques dizaines de mètres seulement des derniers cadavres. L’après-midi touchait à peine à sa fin, mais elle éprouva le besoin irrésistible de dormir et plongea bientôt dans un sommeil sans rêves.

 


 

" Debout !"

 

     Keum-Sook se redressa en sursaut. Cinq hommes armés l’entouraient ; l’un d’eux était à cheval et un autre pointait sa lance en direction du cou de la jeune fille. Devant son air surpris, les brigands éclatèrent de rire, échangeant des plaisanteries dans un langage qu’elle ne comprenait pas. Le cavalier descendit d’un bond de sa monture et s’approcha d’elle.

 

"Vous vous êtes perdue mademoiselle ? fit-il, se penchant sur elle avec un sourire mauvais. Elle voulut lui envoyer un coup de pied au visage, mais l’homme était assez aguerri pour ne pas tomber dans ce genre de piège et il esquiva, attrapant la jambe de la jeune fille au passage et la soulevant de terre en riant. Comme elle se débattait, il la plaqua au sol et s’assit sur elle en lui tordant le bras.

 

"Ho Genkard, amène de la corde et viens m’aider, fit-il à l’un de ses compagnons.

 

- Pour quoi faire ?

 

- Pour la ramener au camp, imbécile. Tu connais les ordres.

 

- Pour quoi faire ? répéta Genkard. C’est sûrement une fille du coin, elle est venue piller les cadavres. On risque d’avoir...

 

- Les bouseux des environs n’ont pas cette gueule là, fit-il en agrippant les cheveux de Keum-Sook et en les tirant en arrière pour montrer son visage. On l’emmène, je te dis. Et apporte moi la corde."

 

     En quelques minutes, la prisonnière fut solidement ligotée, les mains dans le dos, et chargée en travers du cheval comme un vulgaire paquet. Les brigands se remirent en route, parlant entre eux dans leur langue natale. La capture avait été si rapide que la jeune fille n’avait pas réalisé totalement ce qui lui arrivait, et s’en voulait d’avoir été prise aussi facilement à cause de son imprudence. Dans ces contrées désertes on apprenait souvent à ses dépends qu’il ne fallait mieux pas voyager seul sans prendre quelques précautions indispensables ; hélas la plupart du temps la leçon arrivait trop tard et ne servait plus à grand-chose. Une larme de dépit coula le long de la joue de Keum-Sook et l’amertume l’envahit. Le soldat qui menait le cheval en marchant à son côté s’en aperçut, et murmura, pensif :

 

"Ne t’en fais pas. Tu as une belle gueule ; au prix où tu seras vendue tu partiras sûrement chez un riche propriétaire où tu mèneras une vie bien meilleure que la nôtre... Dans un sens tu as de la chance d’être tombée sur nous. Si les Peaux-Vertes t’avaient trouvée ils t’auraient réservé un sort moins enviable."

 

     Et comme pris de pitié envers sa prisonnière il ajouta :

 

" Je sais bien que tu voudrais me tuer. Mais dans ce monde c’est chacun pour soi : regarde les brutes qui m’accompagnent, ils ne font pas tant de sentiment envers les prisonniers. Sans moi tu serais déjà morte."

 

     Keum-Sook ne répondait toujours pas, fixant le sol poussiéreux de la route qui défilait lentement sous les pas du cheval. Son esprit était ailleurs, songeant à l’échec de sa mission qui se terminerait si stupidement. Vendue comme esclave, ses chances de s’échapper étaient minces, et elle serait sans doute emmenée vers des pays lointains. Mais la voix du brigand la rappela brutalement à la réalité présente :

 

" Tu ne comprends rien à ce que je te raconte, peut-être, ou alors tu fais semblant de ne pas comprendre. Les gens de ta race ne sont pas bavards j’ai pu le remarquer."

 

     A ces mots Keum-Sook releva la tête. Le soldat fixait des yeux l’horizon, conscient que sa dernière remarque n’avait pas manqué d’éveiller enfin l’intérêt de la jeune fille, et se taisait à son tour pour pousser sa prisonnière à le questionner. C’était un homme d’apparence assez jeune, vêtu d’une tunique bleue qui rappelait celle des écuyers bretonniens. Son allure contrastait avec celle des pillards qui l’accompagnaient et qui n’étaient vêtus que de hardes sales et déchirées, et l’on sentait qu’il n’était pas issu du même milieu qu’eux. Ses compagnons se trouvant à quelque distance devant lui, il avait tenté d’engager la conversation avec sa prisonnière mais comme celle-ci ne disait toujours rien, il continua d’une voix lasse :

 

- L’un des nôtres est comme toi ; les mêmes yeux, la même peau, les mêmes cheveux noirs. On ne sait pas son nom, on l’appelle l’étranger. C’est notre chef qui l’a pris dans la bande car il se bat comme personne, mais il ne nous parle jamais et reste seul la plupart du temps. Un type bizarre, il me fait peur parfois...C’est comme si on ne pouvait jamais savoir ce qu’il pense. Comme pour toi, hein ?" ajouta-t-il en soulevant doucement de la main le menton de la jeune fille. Le regard du brigand trahissait à la fois la pitié et la curiosité, mais on sentait qu’il luttait pour ne pas se montrer faible ; longtemps il chercha dans les yeux de Keum-Sook le signe d’un sentiment quelconque, haine ou reconnaissance, mais il ne put rien lire d’autre qu’une complète indifférence à ce qu’il disait et finit par la laisser tranquille.

 

     Le petit groupe arriva dans la soirée au pied d’une montagne, où entre deux escarpements rocheux se tenait un campement de quelques dizaines de tentes. C’était apparemment le repaire provisoire d’une bande de mercenaires qui avaient dû prendre part à la bataille des jours précédents et qui étaient restés non loin des lieux de l’affrontement pour profiter des dernières rapines qui restaient encore à faire. Ces gens-là vivaient en nomades, louant leurs services et complétant leur solde par toutes sortes de trafics, allant du pillage à l’esclavagisme : les jolies filles se vendaient cher dans les comptoirs du Sud...

 

     Le chef du groupe arrêta son cheval devant une tente et fit glisser sa prisonnière à bas de sa monture, puis la déposa sur un tas de bagages entassés sur le sol. Il s’éloigna, laissant Keum-Sook sous la garde de l’un de ses soldats, puis revint au bout de quelques minutes accompagné de deux hommes en armure légère. Le premier, à la carrure impressionnante, semblait être le chef des mercenaires et dépassait tous les autres d’une bonne tête ; l’autre était de toute évidence "l’étranger" dont avait parlé le brigand.

 

" Joli petit lot que tu nous ramène là, Tengwal. Pas très en chair, mais mignonne. D’où sort-elle ?

 

- Elle n’a pas dit un mot depuis que nous l’avons capturée, chef.

 

- Effectivement elle te ressemble, l’Etranger. Elle est peut-être de ton peuple ?"

 

     L’homme ne répondit rien et regarda en silence Keum-Sook pendant quelques secondes. Puis, apercevant le sabre de la jeune fille qui gisait à terre au milieu des autres bagages, il alla chercher l’arme qu’il tira à moitié de son fourreau.

 

"On l’a trouvé à côté d’elle", fit Tengwal aussitôt.

 

     Sous le regard perplexe des deux hommes, l’Etranger rengaina doucement le sabre, s’approcha de la jeune fille et s’accroupit auprès d’elle. Il saisit des deux mains le bas de la jambe gauche du pantalon de Keum-Sook et d’un coup sec en déchira le tissu, dénudant la cheville. Une pâleur affreuse passa sur son visage, mais les deux autres ne purent le voir. Brutalement, le chef mercenaire le tira en arrière :

 

"Eh là, qu’est ce que tu fais ? Elle est à moi pour cette nuit ; si tu la veux tu t’arrangeras plus tard avec Tengwal. Maintenant fiche le camp ! Et toi, porte-la dans ma tente", ordonna-t-il à son lieutenant avant de repartir.

 

     L’Etranger s’éloigna à son tour, laissant Tengwal seul avec la jeune fille. D’un geste celui-ci se saisit d’elle et la chargea sur son épaule, murmurant au passage :

 

" Désolé, mais ta nouvelle carrière commence ce soir avec Gros Lard pour premier client... J’aurais dû me faire chef de bande", ajouta-t-il pour lui même en soupirant.

 

     La soirée passa lentement, et à l’intérieur de la tente du chef Keum-Sook entendait les mercenaires festoyer joyeusement au dehors. Elle avait fait tous ses efforts pour se libérer de ses liens mais les cordes étaient solides et trop serrées pour qu’elle puisse espérer s’en débarrasser. Résignée, elle attendait, essayant en vain de retenir ses larmes. A une heure très tardive, le chef des brigands rentra enfin dans la tente, totalement saoul, un cruchon de vin à la main. En apercevant sa prisonnière, il ricana et s’approcha du lit en titubant.

 

" Tiens, bois aussi, tu seras plus docile" fit-il en lui posant brutalement le goulot sur les lèvres et en lui tenant la mâchoire ouverte d’une main. La plus grande partie du vin coula à côté, éclaboussant le visage de la jeune fille qui se débattait sous l’emprise de l’homme.

 

" Bois je te dis !" fit-il d’un ton menaçant.

 

     Soudain, la main du brigand desserra son étreinte et le cruchon tomba à terre où il se brisa avec un bruit sourd. La lueur faible d’une lame de poignard avait brillé l’espace d’un instant dans l’obscurité de la tente, et avec la rapidité de l’éclair l’arme avait tranché le cou du mercenaire. Le chef des brigands n’eut pas le temps de comprendre et s’écroula la face contre le lit, inondant de son sang le ventre de Keum-Sook. Celle-ci ne put retenir un cri d’effroi en apercevant l’assassin se tenir derrière le cadavre de sa victime, essuyant son arme sur sa manche. L’homme était entièrement vêtu de noir et portait une cagoule qui masquait la totalité de son visage à l’exception de ses yeux.

 

     En quelques secondes la jeune cathayanne fut libérée de ses liens et emmenée à l’extérieur par l’inconnu. Sans savoir pourquoi exactement elle ne chercha pas à s’échapper et le suivit alors qu’il l’entraînait par la main dans les ténèbres. Au bout d’une longue course les deux fuyards s’arrêtèrent, à bout de souffle, dans une petite clairière déserte.

 

     L’Etranger ôta son capuchon, et se tourna vers la jeune fille. Celle-ci, d’une voix qui était presque un murmure, lui demanda :

 

" Pourquoi avez-vous fait cela ? Qui êtes-vous ?

 

- Je vais vous répondre, mais avant il faut que vous m’écoutiez. Connaissez-vous vos origines ? Ce tatouage, sur votre cheville gauche, savez-vous ce qu’il représente ?"

 

     Et comme la fille ne répondait rien, il ajouta :

 

- Savez-vous que vous vous appelez Keum-Sook Yi, et que vous êtes en réalité...

 

- Je sais tout ! Je sais tout, ma mère m’a tout raconté.

 

- Elle est vivante elle aussi ?

 

- Elle est morte depuis huit ans."

 

     Le silence s’installa sur la clairière. Keum-Sook, se remémorant peu à peu les récits de sa mère, reprit la parole d’une voix faible :

 

" Je sais tout, et je peux même deviner votre nom, sans trop de risque de me tromper je pense. Vous êtes Han Ji le lâche - car c’est ainsi que l’histoire se souviendra de vous, sachez le."

 

     A ces mots le mercenaire sembla vaciller, et sous le regard méprisant de Keum-Sook il baissa la tête de honte.

 

" ... J’ai vécu toutes ces années avec le poids de mes remords. Pendant tout ce temps j’ai essayé d’oublier, et j’ai déshonoré mes ancêtres ; je me suis fait brigand, mercenaire et assassin. Mais quand je vous ai reconnue tout à l’heure j’ai compris que l’on ne pouvait pas échapper à son destin..."

 

     Il se tut un instant, comme pour attendre une réplique de la jeune fille, mais celle-ci resta muette.

 

"J’aurais dû mourir il y a vingt ans, reprit-il, comme tout soldat loyal l’aurait fait, mais je n’ai pas eu assez de courage pour affronter le danger en restant auprès des vôtres. Aujourd’hui j’ai voulu me racheter en partie, mais vous l’avez dit vous-même, le mot de lâche restera à jamais accolé à mon nom, et de toute façon nul ne peut défaire ce qui a été fait."

 

     Il se releva lentement et redressa la tête. Keum-Sook put lire à la fois la détresse et la détermination dans son regard, et cela l’effraya.

 

" Mon destin me dicte la voie à suivre pour retrouver une place honorable parmi mes ancêtres."

 

     Calmement, il déboutonna sa fine veste de lin noire et se mit torse nu sous le regard incrédule de la jeune fille. Puis il délaça ses chaussures qu’il posa à côté de lui, et s’agenouilla. En un instant, Keum-Sook comprit ce qu’il voulait faire.

 

"Arrêtez ! Ne faites pas cela, ce serait inutile, dit-elle, affolée.

 

- Il le faut malheureusement. Me ferez-vous l’honneur de m’assister ?" demanda-t-il en désignant le sabre de Keum-Sook qu’il avait pris soin d’emmener avec lui.

 

     "Il le faut..." songea-t-elle, et cette pensée se répéta comme un ordre dans son esprit. La voie de cet homme s’arrêtait ici, ni elle ni personne ne pouvait rien y changer.

 

" J’accepte." fit-elle simplement, ne trouvant pas de réponse de circonstance.

 

     Elle alla chercher son sabre tandis que l’homme achevait de se préparer, desserrant son pantalon et l’abaissant sur ses jambes. Puis Han Ji se saisit du poignard qui avait tranché la gorge du chef mercenaire et le prit dans la main droite.

 

"Etes-vous prête ? demanda-t-il à la jeune fille.

 

Oui."

 

     De sa main gauche, le mercenaire cathayan se frotta un point du ventre contre lequel il appuya la pointe du poignard. Puis, redressant le haut de son corps, il prit une profonde inspiration et d’un seul coup expulsa tout l’air de ses poumons dans un cri puissant.

 

"Aahhhh..."

 

     De toutes ses forces, il s’enfonça le poignard dans les entrailles.

 

     "Pas encore, pas encore, il ne faut pas..." songeait Keum-Sook, brandissant le sabre, prête à frapper.

 

     Lentement, le visage crispé par la douleur, Han Ji commença à s’entailler le ventre, tirant sur la garde de son arme. Le sang gicla de la blessure, teignant d’un rouge très sombre ses vêtements et le sol de terre sèche.

 

     "Pas encore..."

 

     Keum-Sook luttait contre elle-même, contre l’envie d’abattre le sabre tout de suite. La tradition exigeait d’attendre ; la tradition était plus forte que tout. Le front de la jeune fille était perlé de gouttes de sueur.

 

     Dans un suprême effort, Han Ji acheva de s’ouvrir l’abdomen en gémissant de douleur. Quelques secondes s’écoulèrent, des secondes de plomb qui semblaient ne pas vouloir passer.

 

     Puis, doucement, le corps de l’homme commença à se voûter et s’incliner en avant.

 

     "Maintenant ! "

 

     Sitôt l’ordre lâché par son esprit, Keum-Sook laissa partir le sabre. La lame trancha net la nuque, envoyant la tête dans les airs dans une gerbe de sang. Le corps décapité s’écroula lourdement à terre.

 

     Pendant un moment, la jeune fille resta sans réaction, dans la position même qui avait achevé son coup de sabre. Puis la puanteur intenable des viscères la prit au nez et à la gorge, et elle fut saisie d’une violente envie de vomir. En courant, elle s’enfuit hors de la clairière alors qu’à l’horizon les premières étoiles commençaient à s’éteindre.

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