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     Hazcal marchait dans les rues de Zubfar un matin de printemps, il pensait au convoi d’or qu’il devait escorter, sa toute première sortie pour un voyage dangereux et fatigant. Sa barbe poussait à peine mais demain il irait à Karak-Kadrin.

La tradition voulait que les trente printemps passés, il devait faire un long et dangereux périple. Son père qui marchait à côté de lui dit :

_ " Fils, demain tu emmèneras ces convois par delà les montagnes comme moi auparavant et mon père, et tous les mâles de la famille depuis plus de mille ans. "

     Sa famille respectait les traditions ; bien que tous les nains ou presque soient liés à un serment, la famille de Hazcal entretenait leurs traditions si bien qu’ils avaient gagné le respect de toute la ville. Son grand-père ayant fait fortune dans les mines d’ors, il devait envoyer son petit-fils protéger un convoi qui passerait par un défilé dangereux ; son frère avait péri de la main d’un orque qui l’avait honteusement frappé par l’arrière justement dans ce défilé.

" Oui père et je vengerai Müngi mon frère qui est mort sous les coups de ces misérables peaux vertes." Sa voix trahissait un son stress lorsqu’il parlait de Müngi.

_ Bien mon fils, je t’emmène chez Gonorf, chercher tes armes et ton armure.

_ Oui père, au fait, qui m’accompagnera dans ce voyage ?

_ Ton ami Fungon et des hommes à moi. Tu peux leur faire confiance. Nous arrivons. "

     Ils se trouvèrent face à une forge d’où s’échappait une épaisse fumée noire et des bruits de martèlements. Un vieux nain travaillait un morceau de Gromril que l’on trouvait en abondance au bord du lac. Il avait une longue barbe blanche de plusieurs mètres enroulée autour de sa ceinture, malgré ses rides et son air maladif, il frappait avec énergie le métal. Le père de Hazcal fit un signe au forgeron qui répondit d’un hochement de tête. Il régnait une chaleur insupportable dans la bâtisse.

" Ha ! Hazcal, approche et regarde. Le vieux nain sortit d’une caisse en bois deux magnifiques armes, une armure en Gromril et une vieille bague en cuir. Voici ton armure faite en Gromril avec une rune de pierre, avec cela tu pourras résister aux attaques les plus puissantes, et voici tes armes, une hache avec une rune tranchante et une rune de frappe, une épée avec une rune majeure de rapidité, tu apprendras à te servir de tes armes au cours de ton périple, mais fais attention, la hache et l’épée ne doivent surtout pas tomber entre les mains de tes ennemis.

     Le vieux nain toussa et reprit :

" Je te donne aussi ce talisman, il était destiné à ton frère mais il ne l’a pas pris, il ne jugeait pas son utilité. C’est un talisman qui te protégera des attaques basées sur le feu et autre matière incandescente. Prends le, il est à toi.

_ Merci monsieur. Le visage de Hazcal s’emplit de fierté en voyant les armes magiques qui éclairaient légèrement la forge d’une lueur magique.

_ Demain tu commenceras ton premier voyage, sois prudent et pense toujours à ceux que tu aimes, même lorsque tu te bats. "

     Gonorf se mit à tousser violemment et dut se retirer. Hazcal mit son matériel et rejoignit son père qui l’attendait. Dans le chemin du retour, il dit :

_ " Père as-tu déjà combattu les orques ?

_Oui tu le sais bien.

_ Alors sont-ils aussi dangereux qu’on le dit ?

_ Oui, malheureusement. "

     C’était la réponse qu’il n’espérait pas et cela le découragea un peu. Sur le chemin du retour, son père et lui ne dirent rien. Une fois rentrés même les serviteurs ne firent qu’un sourire très discret, ils savaient exactement le danger que représentait la tâche que Hazcal avait à accomplir, ils savaient aussi que l’aîné n’était jamais revenu. Au cours du repas, le père de Hazcal essaya de détendre l’atmosphère en invitant Fungon, mais Hazcal n’esquissa pas un sourire même lorsque Fungon racontait des histoires drôles sur les elfes, Hazcal ne but pas un litre de bière traditionnel qu’il ingurgitait d’habitude. Hazcal ne dormit pas ce soir là, il passa sa nuit à tailler un morceau de bois, il pensait à son frère.

     Le lendemain il se leva tôt et il enfila son armure, mit son épée dans son fourneau, accrocha Sa hache à sa ceinture et le talisman à son cou et mit un vieux manteau qu’il gardait pour l’occasion. Il sentit alors une sensation de bien-être incroyable, une sensation de pouvoir et de force. Fungon frappa à la porte et entra. Il portait aussi une armure et une hache.

" Bonjour Hazcal, c’est l’heure. Fungon avait la voix trouble.

_ Oui j’arrive tout de suite. Il parlait lentement, d’une voix très calme et sans aucune expression de stress ou de bonne humeur.

_ Tu veux manger quelque chose. Fungon avait l’impression de parler à un tueur.

Hazcal secoua la tête et son ami s’en alla.

     Quelques heures après, les lourdes portes de la ville se refermaient derrière lui, puis la caravane composée de dix nains, vingt mules et trois chariots tirés par six ânes avançait calmement. Hazcal avait repris confiance et il commençait à discuter gaiement avec son ami, même s’ils demeuraient assez tendus. Le convoi était divisé en deux, d’un côté les vieux nains qui parlaient du bon vieux temps et de l’autre les jeunes qui discutaient, pestaient et riaient aux blagues de Zlik, un jeune nain à l’air farouche mais qui cachait son jeu derrière une imposante quincaillerie. Même Hazcal se tordait de rire, il récupérait la bonne humeur et il se dit qu’il était le nain le plus heureux. Trois jours passèrent et le convoi s’apprêtait à passer sa troisième nuit dans les montagnes quand Trulok, le chef du convoi, s’arrêta et dit à tout le monde de se taire et de se coucher. Hazcal ne comprenait pas, mais soudain il entendit la dispute de deux bestioles qui couinaient dans un jargon incompréhensible. Zlik ne pouvant pas s’empêcher de plaisanter disait :

" C’est un elfe qui va à Zubfar et qui dit…

_ La ferme, fit Trulok. Des gobelins, deux, peut-être plus, il faudra y aller. "

     Soudain les gargouillements se turent, et des chuchotements se firent entendre, une longue minute de silence pesa dans le petit passage puis les bavardages reprirent de plus belle. Trulok, hurla un cri de guerre et tous les nains se jetèrent sur des gobelins qu’ils ne voyaient pas. Quand Hazcal tira son marteau runique, il put sentir une énergie incroyablement puissante. Lorsqu’il arriva devant les gobelins qui étaient en fait trois, il se rua sur la petite bestiole toute verte et il frappa le gobelin avec son marteau qui le fit exploser et le transforma en une mare verdâtre. Hazcal regarda autour de lui et il vit ses camarades couverts de vert, aucun n’était blessé, tous sourirent et se mire à rire.

     Au cours de la nuit, Hazcal fêta son premier gobelin en buvant un décilitre de bière. Zlik raconta encore un flot de blagues et de charades sur des elfes des humains et des gobelins. Hazcal finissait de boire une chope de bière lorsque Trulok s’approcha de lui et engagea la conversation.

" Hazcal, je peux te parler un instant, seul ? les yeux du vieux nain brillaient d’une lueur inquiétante.

_ Ouais, bien sûr, que se passe-t-il ?

_ Les gobelins que nous avons rencontrés ne doivent pas être seuls, nous devrions faire vite et partir sans demander notre reste, les orques voyant que trois des leurs ont disparu, ils feront des recherches.

_ Je comprends. "

     Le lendemain, le convoi repartit en direction de Karak-kadrin. Pour une fois, Zlik ne raconta pas de blague, et tous en semblaient contents ; malgré la bonne humeur, un silence implacable régnait dans les rangs, tous redoutaient une attaque. Ils étaient dans le passage le plus dangereux du voyage. Les deux jours qui suivirent ne furent pas agités, ils ne rencontrèrent que deux gobelins qui passaient. En fin d’après midi du sixième jour de voyage, Zlik racontait encore et toujours ses blagues, les vieux parlaient des temps passé et les jeunes parlaient de Zima, une jeune naine réputée pour sa beauté. Mais soudain, une troupe d’orques armée de lances, d’épées et de marteaux, venue de nulle part se jetèrent sur le convoi. La dizaine d’orques se jeta plus précisément sur les vieux nains à l’avant. Hazcal tira sa hache runique et accompagné de ses jeunes amis chargea les orques ; comprenant leur erreur, ceux-ci (les orques bien sûr) tentèrent de faire volte face mais en vain. Ils furent tous massacrés par les vétérans lors de leur fuite. Tous les nains hurlèrent de joie (sauf Balrogue qui eut l’épaule droite transpercé par une lance). Quatre jours après, ils arrivèrent enfin à Karak-kadrin. Immense citée naine. De loin, Hazcal eut l’impression que la ville était une montagne.

" Ça y est, je me souviens de l’histoire de l’humain qui veut acheter de la bière de basse qualité.

_ On la connaît, tu nous l’as racontée au moins trois fois !

_ Ouais mais c’est pas la même, c’est celle où il dit donnez-moi en deux.

_ Ta gueule Zlik ! Balrogue ne semblait pas plaisanter, il n’était plus très de bonne humeur depuis sa blessure.

_ Les gars, on y est, fit Trulok "

     Il eut un hourra et certain des jeunes se mirent à pleurer. Tous étaient content sauf Hazcal qui avait espéré rencontrer les assassins de son frère.

     Dans la ville régnait une activité anormale : des nains armés couraient dans tous les sens, des tueurs par centaines se rangeaient en bon ordre. Trulok conduisait le convoi dans la ville et mena les nains face à un hangar où s’agitaient des nains de tous âges. Un nain dont la barbe faisait bien cinq bons mètres se rapprocha du convoi ; il était armé d’un gourdin et d’une hache richement décorée. Trulok s’approcha du vieux nain et dit.

" Horm, mon ami, comment vas-tu ?

_ Bien mal, vous arrivez au mauvais moment, les jeunes allez donc décharger l’or et les vivres dans le hangar, je dois te parler seul car la situation est grave. "

     Hazcal ne chercha pas plus loin, les vétérans étaient déjà partis dans la ville à la recherche d’une auberge, mais Zlik, Fungon et Hazcal n’ayant jamais voyagé, préférèrent ne pas se séparer et chercher une auberge ou autre chose qui pourrait les aider.

" Bah, cela me fait penser à une blague, c’est un nain qui va à…

_ Ta gueule Zlik, fit Hazcal.

_ Mais je n’ai rien dit !

_ C’est déjà de trop, répondit Fungon non sans exprimer un sourire discret, voici une auberge, Le Nain Barbu, elle n’affiche pas complet, allons-y. "

     Les trois compères entrèrent et remarquèrent à leur plus grand étonnement que l’auberge était presque vide, la salle était éclairée par un feu dans la cheminée qui semblait superflu par une telle chaleur. Il y avait juste le tenancier et un jeune nain qui accompagnait le convoi, il n’avait jamais été très bavard et ne cherchait pas compagnie, il ne portait pas d’armure, juste une épée rouillée. Zlik s’approcha de l’aubergiste et hurla :

" Trois bières et vite.

_ Ouaip, pas besoin d’crier, mais ça fait du bien d’avoir des clients, il y en plus tellement ces temps-ci.

_ Qu’ est-ce qui arrive ici ?" Hazcal prit la bière que l’aubergiste venait de poser, but une gorgée et reprit : "la ville est toute retournée.

_ Les gobelins vont attaquer la ville, nous avons aperçu une forte armée, les renforts ne peuvent pas arriver par le nord ni par l’Ouest, mais la ville tiendra bon.

_ Merde, fit Fungon, on fout quoi dans ce bordel ?

_ Si vous voulez une chambre, cela fera trois pièces d’or, le repas je l’offre. "

     Hazcal serra son talisman, puis il se tourna vers le nain solitaire, il savait juste qu’il s’appelait Thorim. Hazcal s’approcha et engagea la conversation.

" Salut, tenta Hazcal.

_ Salut, répondit Thorim.

_ Tu ne saurais pas où sont les autres ?

_ Certain ont déjà quitté la ville, il ne reste que Trulok, Imak et nous.

_ Tu connais Imak ?

_ Ouais.

_ Il vient d’où ?

_ D’ici.

_ Et toi ?

_ De Karak a Karaz "

     Sur ce il se leva et monta se coucher. Hazcal retourna vers ses amis qui buvaient silencieusement leurs bières. Fungon tenta de percer le silence en disant : " L’aubergiste a dit que les gobelins attaqueraient demain " mais il n’obtint pas de réponse. Zlik s’apprêtait à dire une connerie mais il s’abstint. Hazcal paya l’aubergiste et monta dans sa chambre, il se coucha et s’endormit d’un sommeil profond.

     Hazcal se réveilla tard, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas dormi dans un vrai lit. Dehors le soleil annonçait une journée lourde et pénible. Il enfila son armure, attacha ses armes à sa ceinture et descendit au rez de chaussée. Fungon, Zlik et Thorim étaient déjà là. L’aubergiste lavait des chopes. Hazcal s’approcha du trio et dit :

" Le ptit dèj’.

_ Ouais, tout de suite. Vous savez c’est pas très bon de mangé trop avant le combat.

_ J’ai pas l’intention de rester, moi, Zlik et Fungon allons repartir, pas vrai les gars.

     Aucun ne répondit.

_ Bah quoi, on s’en va.

_ La ville est déjà cernée, aucune chance de partir, lâcha enfin l’aubergiste dont l’absence de réponse le frustrait à mort.

_ Alors on fait quoi les gars ?

_ Trulok a sûrement un plan, si on allait le voir ?" c’était Thorim, le nain solitaire qui venait de parler.

     Tous acquiescèrent de la tête et une demi-heure après, ils étaient tous les quatre devant le hangar. Hazcal entra et se dirigea vers une petite porte en bois. Il la poussa et vit Trulok en compagnie d’une vielle naine, ils discutaient de leurs avenir, Hazcal toussota pour retenir l’attention des deux nains.

" C’est pour cela que… Hazcal, ça va bien ? Que fais-tu ici ? Oh ! Je te présente Nima, ma femme, Nima, voici Hazcal, le fils de mon ex-employeur, alors bonhomme, que viens-tu faire ici ?

_ C’est à propos des gobelins. Moi, Zlik, Fungon et Thorim avons décidé de nous engager, vous ne sauriez pas par hasard où nous pourrions trouver un officier pour nous recruter ?

_ Si j’ai un ami, il habite tout près, il est champion dans une unité et il cherchait justement des hommes, vous n’êtes pas les premiers, j’ai déjà envoyer Grôm et Gotrek. Mais si vous dites que vous venez de ma part, je pense qu’il vous prendra. Au fait, il habite dans une maison environ cent mètres devant le hangar, la grosse maison gardé par deux brises fers.

_ Merci Trulok.

_ Y’a pas de quoi, c’est moi qui te remercie de protéger cette ville. "

     Après ce bref entretien qui lui remonta le moral il rejoint ses amis qui l’attendaient. Une fois la situation expliquée, critiquée, trafiquée et finalement acceptée, ils se rendirent chez le champion. Cent mètres plus loin, ils arrivèrent devant une imposante maison. " Nous venons pour nous engager, tenta timidement Hazcal voyant les lourdes et puissantes armes des brises-fers, nous venons de la part de Trulok. "

     Un des deux gardes acquiesça de la tête et les compères entrèrent. Ils furent immédiatement accueillis par des soldats qui les amenèrent dans un sombre couloir, puis vers un gros nain ventru et dont la barbe mesurait trois bons mètres.

" Bonjour messieurs, que puis-je faire pour vous ? Le nain tendit une main en direction des quatre nains. Tous la serrèrent et ils s’assirent sur un banc taillé dans un bois précieux que le nain venait de leur présenter d’un mouvement de bras.

_ Nous venons pour nous engager, fit impatiemment Zlik.

_ Fort bien, nous recherchons encore six nains dans l’infanterie, je pense que ferez très bien l’affaire. Comment vous appelez-vous ? C’est juste pour l’après-bataille.

_ Moi c’est Zlik, lui c’est Hazcal, le nain à l’air fatigué c’est Thorim et le nain qui sourit bêtement c’est Fungon.

_ Mais, avons-nous une chance de nous en sortir, déclara Fungon.

_ Ouais, si vous vous battez bien et si vous ne faites pas de bêtise. Vous signez ou pas ? "

     Le nain sortit une feuille où étaient inscrites diverses signatures toutes plus biscornues les unes des autres. Le quatuor acquiesça de la tête et tous signèrent le bout de papier. Puis le nain rangea le papier dans son bureau en bois exotique et tourna en rond dans la salle.

" Nous cherchons aussi un champion pour commander l’unité, mais personne dans cette ville n’a les qualités demandées. Aucun de vous n’aurait une expérience de la guerre, un don ou autre chose qui pourrait nous servir à commander une unité de fantassins.

_ Moi j’ai une hache et une épée runique.

     Le nain dévisagea Hazcal qui venait d’élever la voix.

_ Fais toujours voir.

     Hazcal dégaina son épée qui éclaira immédiatement la salle d’une faible lueur surnaturelle, puis il décrocha sa hache de sa ceinture et montra ses armes.

_ C’est excellent, tu conviendras parfaitement, avec tes armes, personne ne pourra te vaincre. Vous serez dans le second bataillon, cinquante nains, vous attaquerez les gobelins qui assiègent la Porte Ouest. Dans deux heures. Heu, bonne chance. "

     Sur ce, il prit congé et le quatuor se rendit immédiatement vers la Porte Ouest. Arrivé là bas, Hazcal salua un officier en montrant fièrement ses deux petites haches qui lui donnaient le grade de champion.

" Bonjour ;dit Hazcal ; je suis le champion du second bataillon. J’arrive avec trois nain qui se joindront à l’unité.

_ Bien, les gobelins vont bientôt arriver, votre mission sera de contenir leurs attaques pendant une demi-heure, un régiment de tueur et une unité de brise-fer. Vous aurez également une couverture aérienne, trois gyrocoptères.

_ Heu, où peut-on poser nos affaire ; c’était la voix timide de Thorim qui venait presque de supplier le gradé.

_ Ici." Le gradé montra un monticule de sacs et de vêtements " bon c’est à vous, dès que vos nains fatigueront, revenez et ordonnez aux tueurs de rentrer au fort, sinon ils ne reviendront jamais. "

     Thorim alla poser son sac et rejoignit ses amis. Ils trouvèrent un régiment de nains prêts au combat, parfaitement alignés. Hazcal reconnut Gotrek et Grôm dans les rangs. Après s’être présenté et fait un rapide aperçu de la situation aux nains du second bataillon, Hazcal se mit en marche vers les gobelins qui arrivaient, sous un soleil d’enfer. Au dehors des enceintes, Hazcal put voir deux unités de tueurs. Ils étaient facilement reconnaissables à leurs crêtes rouge et l’absence d’armure, mais Hazcal ne vit pas de gyrocoptères, peut-être allaient-ils arriver après. Les gobelins n’étaient pas encore à portée de vue mais on pouvait déjà voir un nuage de poussière qui arrivait en direction du régiment. Lorsque le second bataillon dépassa les tueurs, ceux-ci se mirent en marche, les deux régiments devait contenir une quarantaine de tueur (Karak-Kadrin étant le fort du tueur, les tueurs doivent sûrement être nombreux et sacrifier une petite centaine…). Dès que les gobelins furent aperçus, Hazcal s’arrêta et se demanda où et quand arriveraient les gyrocoptères. Maintenant Hazcal pouvait voir les gobelins arrivant par centaines, il remarqua un gobelin tout vêtu de noir qui tenait un grand sceptre, le général des forces ennemies de l’Ouest. Soudain le ciel s’assombrit et Hazcal demanda à ses nains de lever leurs boucliers. Une centaine de flèches venait de s’abattre sur le régiment ; trois nains succombèrent sous les flèches noires de leurs ennemis. Hazcal sonna la charge et son régiment percuta des archers gobelins. Hazcal leva haut sa hache qui coupa en deux le commandant de l’unité. Ses nains abattaient tous les gobelins qui paniquaient et couinaient. Voyant que la moitié de leur unité venait de disparaître, ils prirent peur et s’enfuirent pour être remplacés par une unité de gobelins de la nuit qui vint s’empaler dans les épées et se couper sur les haches des nains. Tous furent pitoyablement écrasés. Puis Hazcal entendit un bruit qui déchira le brouhaha de la bataille. Les tueurs venaient de s’attaquer aux lanciers gobelins. Ils se jetèrent avec frénésie sur les gobelins qui furent tous démembrés, égorgés, découpés, écrasés. Hazcal pouvait voir les lanciers partir en couinant et en courant, et les gobelins de la nuit en déroute. Soudain, une immonde créature bleue, verrue et au regard malsain, armée d’une massue rudimentaire surgit de nulle part. Un nain à côté de Fungon s’exclama :

" C’est un troll, meeeeeerde.

_ Faut lui cramer la gueule ; fit dans le régiment un nain qui fut immédiatement transpercé par une lance de gobelin. "

     Sitôt après, Hazcal se rua sur le troll et lui assena des coups de haches. Le troll, blessé, fit voler une tête de nain et s’attaqua à Hazcal. Celui-ci donna un puissant coup de hache dans le cou sans le décapiter. Le troll explosa le bouclier de Hazcal et tenta de l’écraser avec sa massue mais il le para et riposta par un coup dans le ventre ; le troll s’écroula inconscient sur l’herbe, les viscères à l’air. Hazcal sortit avec hâte une torche de son sac et l’alluma, puis il brûla les plaies du troll qui commença à se tordre de douleur. Puis il reçut un violent cou sur la tête et s’évanouit.

     Quand Hazcal rouvrit les yeux, il vit Zlik qui le regardait fixement et dit :

" Mais où suis-je ?

_ A la taverne ; répondit Zlik.

_ Qu’est ce que j’fous ici ?

_ T’as été assommé par un gobelin.

_ Qu’est qui est arrivé après ?

_ Nous avons tué beaucoup de gobelins mais ils étaient trop nombreux et nous avons dû fuir grâce aux gyrocoptères qui nous ont couverts. Je t’ai ramené pendant notre fuite.

_ Faut qu’j’retourne voir le champion pour savoir ce que j’vais faire.

_ Je t’accompagne s’tu veux

_ Pas de problème. "

     Les deux compères s’en allèrent de la taverne pour se rendre dans le bâtiment du champion. En chemin ils entendirent des coups de canons qui signifiaient l’assaut des gobelins sur la cité. Le nain qui les avait reçus était absent, occupé par une affaire très importante, selon les brises-fers. Aussi, ils partirent rejoindre leur régiment. Une fois arrivé, Hazcal fut frappé par le fait que les morts ne représentaient qu’une faible minorité. Neuf, plus précisément. Soudain le ciel s’assombrit et un éclair frappa la muraille qui vola en éclat ; les nains postés sur le mur furent broyé et déchiquetés et des gobelins pénétrèrent dans la ville par dizaines. Hazcal prit son courage à deux mains et appela ses nains. " Faut y aller, faut leurs torcher le cul, merde ". Ses nains se jetèrent frénétiquement vers les gobelins qui affluaient en masse. Arrivé au corps à corps, Hazcal décapita un gobelin avec sa hache, son sang verdâtre éclaboussa les nains et les gobelins aux alentours, puis il se trouva face à un gobelin richement décoré et protégé, sûrement un chef. Hazcal ne se posa pas la question bien longtemps et il se mit à frapper aveuglément sur le gobelin qui para toutes les attaques. Puis le peau verte riposta et Hazcal eût du mal à se protéger. Malheureusement Hazcal glissa sur la tête du gobelin qu’il venait de décapiter, il tomba mais ne put se relever à cause de sa trop lourde armure, il vit alors le gobelin richement vêtu levé sa hache, mais le Peau-Verte s’écroula pour laisser place à Thorim, l’épée trempée de sang. Hazcal regarda autour de lui et il vit les gobelins en déroute. Le ciel s’éclaircit et au dehors de la ville on pouvait entendre des cris de guerre et de rage. Thorim aida Hazcal à se relever et ils grimpèrent sur la muraille en ruine, égorgeant un gobelin au passage. Alors ils virent un spectacle splendide, des troupes naines au couleur de Karaz a Karak massacraient l’arrière garde de l’armée gobeline, des gyrocoptères par dizaines sillonnaient le ciel faisant pleuvoir la mort sur les gobelins qui couinaient et couraient. Hazcal appela ses troupes et chargea les gobelins pris en tenaille. Partout les canons crachaient du feu, les gyrocoptères vomissaient des flammes ou larguaient des bombes. Tous ces bruits se mélangeant pour former une horrible cacophonie. Les derniers régiments gobelins furent balayés avant que Hazcal puisse combattre. Il y eut un hourra qui envahit la ville et les alentours. Karak-Kadrin était sauvé et l’armée gobeline anéantie.

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