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     Sur Irkice, les Druides font office d’enseignants dans le peuple Elfe, et plus particulièrement pour les plus petits des enfants. Leur travail consiste surtout à garder leur esprit éveillé au rêve et à l’imaginaire, afin qu’ils gardent leur réceptivité à la Magie, même une fois plongés dans le monde des affaires, du sang et du profit. Cette ballade rassemble trois des symboles majeurs de l’Ordre Druidique : le Serpent, puissance terrestre, animal aussi puisant que humble ; le Rat, incarnation de l’orgueil, de l’envie de possession et de domination ; la Lune, rêve inaccessible et donc hautain, mais bienveillante avec ceux qui persévèrent pour l’atteindre, le Rêve donnant l’immortalité. De plus, cette comptine permet de donner aux enfants une explication aux étoiles rouges et à la traînée blanche de la Galaxie tout comme aux phases des Lunes. Bien entendu, elle est fausse, et les Druides le savent, mais là aussi, le but est de maintenir la part imaginative d’un enfant Elfe, qui va compléter l’histoire à sa façon : le but des Rats d’abord, et l’absence de la deuxième Lune d’Irkice. Ceux qui arrivent à compléter le poème pour expliquer dans le même esprit ces deux choses et l’apparition ultérieure de l’autre astre nocturne ont de fortes chances d’exercer une des Voies de la Magie (Ovate, Clerc, Ensorceleur, voire Entropiste) dans les années à venir. L’enseignement Druidique permet donc aussi une détection et une orientation infantile des futurs Thaumaturges du peuple Elfe.

 

Une ancienne Légende,

Raconte l’histoire d’un jeune serpent.

Seul, une nuit dans la lande,

Il put voir un instant l’astre rayonnant.

 

Cette vision éveilla soudainement,

En son âme cette envie incontrôlable,

Celle qui ruine tous les être pensants :

Rêver, et accomplir l’inimaginable.

 

Dès lors, amoureux fou de la Lumière

De la Lune. Il scruta les gouffres de son Entendement,

En quête d’une voie hors la poussière.

En vain il chercha des ailes pour devenir son amant.

 

" Resterai-je à jamais un être rampant ?

Par le feu, je ne suis guère différent des vers !

Mais mes crochets sont pleins d’un venin puissant,

Par le sang ils me feront une échelle de terre ! "

 

Ainsi il fit. De jour, de nuit. Tuant sans répit,

Par ses anneaux et le venin de ses dents,

Tout être rampant, sautant. Ses pires ennemis,

Furent les rats, qui luttaient farouchement.

 

Bientôt jusqu’au ciel se dressa son monument,

Bâtit d’os et couvert des rongeurs,

Qui en masse s’étaient opposés au terrassement.

Mais pourquoi ? Et pourquoi cette peur ?

 

" Fi des terreurs des rats stupides ", persifla-t-il.

Il bondit et monta au sommet de la tour lestement,

Et demanda enfin à son amour une idylle.

L’éclat de la Lune tomba sur le valeureux serpent.

 

" Comment peux-tu oser penser ceci un instant ?

Rebus de la Terre, à mon cœur tu ne peux prétendre.

Je suis au-dessus de vous et au-dessus du Temps,

Redescend insolent ! Mes rayons vont te pourfendre ! "

 

Le cœur pulvérisé, le serpent se laissa choir,

N’ayant plus de but ou de vie, lentement.

Dans un éclair de son éclat la Lune put voir,

Un croc enduit de venin et de sang.

 

" Quoi ! Qu’est-ce-là donc, serpent ?

Reviens ! " fit-elle, le portant sur ses rayons.

" Ce Crochet est étonnant. "

" Avec cela j’ai tué les rats formant ce mont. "

 

L’astre souverain le contempla, intéressé.

" Regarde !" Dans le manteau de la nuit, le serpent

Aperçut mille yeux léchant sa Lune aimée,

Rats qu’il avait appelé étoiles auparavant.

 

" Ils m’attaquent dans ma course sur le firmament.

Mon visage est déjà balafré d’hideuses plaies.

Toi, toi seulement peux me protéger de leurs dents.

Immortel tu es, à moi tu es à tout jamais. "

 

Le serpent enroula ses anneaux autour de son amour.

Ainsi débuta une idylle qui devait durer éternellement.

Son crochet apparaît pour annoncer quand elle se fait jour,

Les écailles de sa queue tracent son chemin parmi les Rats expirants.

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