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Journal d’un Aventurier - Début...

 

Gulix :

 

Le 10 Arius de l’année 30 du règne de chamar 1er

 

Je viens de me décider à commencer mon journal de bord. J’essaierais d’écrire un peu chaque jour ce qu’il s’est passé. Mon maître et ami Tabalus m’avait conseillé de le faire, j’ai donc acheté ce livre, une dizaine de plumes et de l’encre. Comme aujourd’hui la mer est calme j’en profite.

Je vais tenter de résumer rapidement ce qu’il m’est arrivé ces trois derniers jours, pour que ce journal reste compréhensible.

 

Il y a trois jours, sans le sou, j’ai été jeté de l’auberge où j’étais. Je m’en suis plutôt bien sorti, je n’ai que quelques bosses et bleus. Heureusement, le tavernier n’a pas eu le temps de prendre autre chose qu’un gros gourdin pour frapper, je suis donc encore en vie. J’ai ensuite erré dans la ville à la recherche d’un moyen de me refaire financièrement.

 

Finalement, après une nuit à la belle étoile, une fuite dans les ruelles au lever du jour, poursuivis par les larbins de marchands à qui j’ai subtilisé quelques pièces, je suis parti manger dans une auberge minable.

J’ai rencontré là-bas un homme étrange, une capuche couvrait son visage, qui semblait attendre quelqu’un, moi. A mon entrée, il s’est approché de moi et m’a demandé si je voulais gagner un peu d’argent. Après une petite discussion agrémentée de quelques verres, j’ai accepté de prendre le bateau avec un message à porter a un autre homme, dans une ville de l’autre côté de la mer.

J’ai eu une avance sur salaire, le reste me sera donné quand je délivrerai le message.

Un total de 50 pièces d’argent au final ! Pour un simple voyage, ça me parait très cher payé... J’espère que ça ne cache rien de trop dangereux.

La cloche vient de sonner, je vais aller manger. Comme la traversée est calme pour le moment, je n’écrirai sans doute à nouveau que demain.

 

Dude :

 

Le 11 Arius au petit matin

 

Traîtresse !

La mer d’huile que je laissai la veille à l’heure de me coucher, s’est transformée en quelques heure à peine en une furie déchaînée ! Loin de profiter du confort moelleux de ma cabine, j’ai été balancé contre les murs telle une poupée de chiffon la nuit durant !

En couchant ces mots sur la maigre quantité de papier que je suis parvenu à conserver sèche, il me semble pouvoir entendre encore le fracas des lames de fond se brisant sur le navire. Mais le pire était les vents mugissant qui hurlaient en s’engouffrant dans la voilure, claquant dans l’obscurité en un sinistre concert assourdissant. Les Dieux prennent pitié ! Que n’ai-je fait en m’embarquant à bord ? Je n’ai décidément pas l’âme d’un marin !

Avant de m’enfermer ici pour écrire ces quelques lignes, j’ai croisé un membre d’équipage sur le ponton. Il a ri quand je lui parlai de tempête ! « Juste un petit grain » m’a-t-il dit avant de repartir de plus belle devant ma face déconfite. Dois-je m’en réjouir ou en pleurer ? Voilà en tout cas qui promet pour la suite de ma traversée.

Cinquante pièces d’argent ne seront pas trop cher payées ?

 

Krycek :

 

Le 11 Arius tard dans la nuit

 

...ou bien sommes nous déjà le 12...

 

La journée fut longue, tous les marins furent appelés à nettoyer le pont de l’écume laissé par les lames de la nuit dernière. Beaucoup ont ri à mon sujet lorsqu’il m’entendaient demander la signification des expressions marines. Je ne pense pas que je sois si bien aprécié sur ce navire.

 

L’un des marins, Ilarik, m’a approché et m’a tendu une timbale d’eau fraîche quand les autres s’esclaffaient de me voir rendre mon déjeuner par bâbord. Nous avons entamé une discussion sur le temps et les marées. Je dois dire que je n’étais pas très loquace, mon estomac jouant toujours de ruse pour me tendre par dessus le bastingage. J’ai plusieurs fois cru que mes tripes allaient prendre le même chemin vers la mer.

 

Alors que les passagers continuaient de rire à mon égard, Ilarik s’est mis en tête de les envoyer bouler, peut être un peu trop rudement. Malheureusement, parmi les rigolards se trouvait un sous fifre du Duc de Nayaan. Celui ci s’est avancé et a sorti sa rapière tant et si vite qu’Ilarik ne l’a pas vue passer à travers sa gorge... J’eu tout juste le temps de rouler de côté pour éviter un coup donné dans ma direction. Il semblait qu’Ilarik n’était pas seul à l’origine de cette colère soudaine. Un nouveau coup de taille que je n’eus le temps d’esquiver et ma manche se trouva entaillée ainsi que mon bras gauche. C’est alors qu’une ombre passa devant le soleil. A contre jour je ne pouvais distinguer les traits de l’homme qui venait de planter sa hache dans l’épaule du sous-fifre. Celui ci gisait maintenant au sol. A cet instant, je cru distinguer un rictus sur les lèvres de mon assaillant qui maintenait son épaule. Il semblait heureux...

 

Kundïn :

 

Le 12 Arius au matin

 

L’incident d’hier a fait ce matin une troisième victime. Le duc de Nayaan semble compter "Sabre-Rouge" le capitaine du navire parmi ses amis : en apprenant que l’un des sbires de son maître avait été tué dans une rixe, il avait fait mettre à fond de cale le responsable du coup de hache qui m’avait sauvé la vie : un marin du nom de Jan. A mon réveil, j’ai appris que Sabre-Rouge avait décidé de son sort et l’avait condamné à la "Grande cale", cette punition cruelle et souvent mortelle infligée aux marins indisciplinés. En milieu de matinée, tout l’équipage fut appelé sur le pont pour assister au châtiment. Le malheureux avait été attaché à des cordages et hissé jusqu’en haut d’un mât, avant d’être brusquement jeté à la mer. Quelques hommes d’équipage, assignés à cette tâche, tirèrent ensuite sur les cordages, aussi vite qu’ils le purent, pour faire passer Jan sous le bateau grâce a un système de poulies. Tandis qu’il s’exécutaient, les secondes passaient dans un grand silence, ponctué par leurs halètements. J’ai cru que ces instants duraient des heures. Lorsque l’homme reparut enfin, à bâbord, il avait perdu connaissance. Le temps de le descendre sur le pont et de tenter de le ranimer, il était trop tard. Il avait du etre assommé par le choc avec la surface de l’eau et s’était probablement noyé assez rapidement. Ses amis l’ont emporté et ont procédé à une cérémonie funèbre assez sommaire avant de livrer son corps aux flots qui l’avaient tué. Je me suis senti un peu responsable de sa mort, c’est pourquoi j’ai cru bon d’y assister. Personne ne m’a adressé la parole, mais j’ai pu surprendre quelques propos rageurs tenus à voix basse contre le capitaine.

 

Krycek :

 

Le 15 Arius

 

Je viens de récupérer mon journal échoué sur la plage.

 

Il y a maintenant deux jours des pirates nous ont pris en chasse et ont éperonné notre navire. Après de nombreux combats, le capitaine Sabre-Rouge a su négocier notre réédition. Les pirates (qui me semblaient un peu trop bons pour des corsaires) nous ont laissé quitter les débris dans plusieurs chaloupes.

 

Sabre-Rouge a guidé hier trois autres d’entre nous vers l’intérieur des terres. A présent nous ne sommes plus que dix, deux d’entre nous ayant succombé à leurs blessures. Nous ne savons toujours pas vraiment où nous avons accosté mais Hijian, le second, m’a laissé entendre que nous ne serions pas loin des terres de Nayaan.

 

Un bref calcul m’a fait savoir que je suis encore à une centaine de lieues de ma destination, par delà le détroit de Nayaan. Par chance, j’ai réussi à sauver le parchemin que je transportais vers Fineesh, non pas que 25 pièces d’argents me soient chères, mais une quête m’a été confiée et je compte bien m’acquitter de ma tâche.

 

Le capitaine n’est toujours pas revenu et Hijian, que je trouve un peu rude avec ses marins, a tendance à s’enivrer le soir et cherche toujours un souffre douleur.

 

Iliaron

 

Le 16 Arius

Et ce matin il s’est tourné vers moi, ivre mort.

Il a d’abord soulevé sa bouteille, puis a donné un coup rageur. Mais soûl il était, et j’ai pu facilement éviter le verre, puis briser la bouteille.

Ce fut là mon erreur : le marin est devenu rageur, grondant que je venais de lui enlever toute sa boisson bien méritée.

Il a alors sorti un fouet puis a commencé à me fouetter, jusqu’à tomber en arrière, sûrement anéanti par la boisson.

 

Je me suis alors écroulé dans le sable, me suis traîné jusqu’à la mer pour guérir mes blessures, puis me suis roulé dans le sable pour panser ma chair ouverte.

 

C’est alors que j’ai découvert Hijian lui aussi à terre, une flèche dans son dos. Ce n’était pas la boisson qui l’avait battu...

Tout autour de moi, les marins tiraient leurs armes.

 

Gulix :

 

Le 18 Arius

 

J’ai erré dans la forêt pendant de nombreuses heures. Quand les marins ont tiré les armes, l’autre matin, je me suis réfugié sous une des chaloupes qui nous avait amené ici. Quand plus un bruit ne se faisait entendre, je suis sorti de ma cache...

 

Un véritable carnage s’étalait devant mes yeux. Pas un survivant, ou plutôt si, quelques-uns, mais si sérieusement blessés qu’ils ne survivraient que quelques heures en agonisant. Je me suis emparé d’une lame courbe, et j’ai achevé les mourants. Je ne sais pas quelle folie les a poussé à s’entretuer, mais l’un d’eux, dans un dernier souffle, a prononcé le nom du Duc ainsi que celui du capitaine. J’ai fait le tour de la plage, et je n’ai pas retrouvé la trace du Duc. Il devait faire partie du groupe qu’a mené le capitaine dans la jungle. Je devais tenter de les retrouver, c’est ma seule chance...

 

J’ai donc passé deux nuits et une journée dans la jungle, à suivre leurs traces, facilement discernables. Ils se sont frayés un chemin à coups de machette dans la végétation luxuriante. Quelques heures de marche ce matin m’ont amené devant l’entrée d’un temple ancien, presqu’en ruine. Son entrée s’enfonce dans les ténèbres de la montagne. Les deux gars qui accompagnaient le Capitaine et le Duc sont étendus au sol, dans une mare de sang...

 

Iliaron

 

Le 19 Arius

 

Après avoir campé durant toute la nuit à l’entrée du temple, je n’eus d’autre choix que d’enquêter encore plus : je n’avais remarqué nulle activité nocturne étrange... Si ce n’est un cri, sûrement issu de mon imagination...

 

Je me suis donc décidé, j’ai pris mon arme ainsi que mon courage à deux mains, avant de m’avancer. Mes pas résonnaient sur les escaliers de marbre comme l’éclair foudroie la mer, mais j’ai continué ma folie. Une fois en haut, j’ai vu l’entrée, sombre et malsaine, et une vive répulsion m’a gagnée. En forçant l’oreille, j’ai ouï des bruits étranges, comme si une personne était emprisonnée ou coincée dans cet édifice.

 

Je suis encore devant l’ouverture, et je pose mes parchemins à terre. Je ne peux quitter l’île, et entre mourir sans comprendre et enquêter, je choisis la seconde voie. Mais que si quelqu’un lise jamais ce parchemin, qu’il comprenne qu’il ne doit pas entrer : s’il est encore là quand vous le lirez, alors cela signifiera que j’aurais succombé à ma tentative.

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