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Remerciements à Thaindor pour l’emprunt de ses personnages

Rencontre du Troisième Type

(ou la théorie du McGuffin [1] appliqué aux skavens)

(ou encore l’Art de dévêtir ce qui est dévêtu)


Introduction

Le texte que vous allez lire traite d’un grave problème. Il arrive que des évènements indépendants de l’auteur donnent des résultats repoussants, abjects ou pire encore. Je vous le dis tout net, ce ne sera pas l’objet de ce texte, au contraire. Il arrive parfois que l’auteur soit littéralement dépassé par les dits évènements parce que quelque chose d’imprévisible et d’incontrôlable s’est immiscé malgré lui dans son scénario, qui au départ était tout ce qu’il y avait de normal, bref peinard, avec rebondissements calculés au millimètre, rythme bien huilé et tout et tout (enfin digne de figurer n°1 de la mise à jour du mois (oui, j’en étais là, donc vous comprendrez d’autant plus mon courroux !)). Et soudain, tout lui échappe ! Tout son travail s’écroule lamentablement…

 

Bon, pour ne pas vous laisser mourir d’angoisse sottement, je vais vous donner un aperçu de ce qui m’est arrivé et de ce qui vous attend : Que donne un mélange de skavens, d’elfes noirs et de deux individus dont, pour des raisons de sécurité, nous ne dévoilerons pas immédiatement l’identité ? Et bien, ça donne ça, du moins ce qui va suivre si vous lisez jusqu’au bout. Néanmoins, ce texte n’est pas à mettre entre toutes les mains, ou plus exactement pas à laisser aux yeux de tout le monde. C’est pourquoi j’invite quiconque qui aurait un doute sur sa capacité à le parcourir ou qui se sentirait un peu trop jeune à ne pas lire la suite... Je vous aurais prévenu, donc ne venez pas vous plaindre après… Et, j’insiste, je n’y suis pour rien, c’est bien de leur faute à eux, là, les deux immondes qui ont foutu en l’air tout mon travail ! J’entends déjà les langues de vipère se délier derrière mon dos : Zarathoustra vieillit, Zarathoustra se dérobe à ses responsabilités etc. Et bien, oui, j’en suis là, mais on verra si vous faites autant le fier si pareille aventure se produisait à votre insu !

 

Je profite de l’occasion pour savoir si, parmi vous, certains avaient connaissance de recours juridiques contre des personnages malfaisants qui rentrent dans une histoire sans y être invités ? Merci de me communiquer les procédures par messagerie interne car je ne vais pas en rester là, foi de Zarathoustra. Donc je vous invite à interrompre ici votre lecture avant qu’il ne soit trop tard pour vous, surtout si vous vous êtes senti cibler par mon propos de mise en garde. Dans le cas contraire, merci de remplir le formulaire se trouvant à la page d’accueil, à côté du concierge sur la droite, dans lequel vous vous engagez à n’intenter aucun procès contre l’auteur et dans lequel vous déclarez avoir agi en toute connaissance de cause. Sur ce, apprêtez-vous à trembler d’horreur, à maudire tant de beauté gâchée et humiliée et surtout à plaindre le pauvre Zarathoustra !

 

LA OU TOUT COMMENCA SI SUBLIMEMENT ET OU TOUT S’ÉCHOUA LAMENTABLEMENT A MON INSU

 

- Je prépare un plan diabolique depuis des mois et, partout où je vais, je n’entends parler que de skavens. Skavens par-ci, skavens par-là ! Gnanananana ! Tu ne peux pas savoir combien ça m’énerve. Cela dit, ça m’arrange aussi un peu car personne ne prête attention à mes agissements. Les humains sont donc si bêtes. Mais c’est un peu agaçant d’être ignorée à ce point !

- Oui, ma mère !

La matriarche avait parlé. D’ailleurs, elle parlait ainsi depuis un certain temps déjà. Grien, sa lieutenant, tantôt acquiesçait, tantôt ponctuait son monologue d’encouragements, de plaintes pour ne pas faire exploser le courroux de la matriarche qui montait, montait, montait sans qu’elle ne puisse rien y faire. Elle était pour l’instant un témoin passif, elle ne voulait surtout pas devenir une victime…

 

- J’en viens, vois-tu, à me demander s’ils ne recherchent pas la même chose que nous ?

- Vous pensez, ma mère ?

- M’enfin, que font les skavens dans la région ? Ils ne vont quand même pas nous coiffer au poteau !

- Non, ma mère, nous sommes bien plus intelligents qu’eux ! (Oups ! Grien sentit intérieurement qu’elle avait dit là quelques mots de trop)

- Et bien justement, ma petite, va falloir me montrer ça, car que faîtes-vous depuis des semaines que vous êtes ici ? Je vais vous le dire : RIEN ! Vous me laissez seule agir ! Dorénavant, je veux du résultat ! Du concret ! Des faits ! Plus de vagues suppositions ! Des explications ! Des preuves ! Bref, tout ce que vous ne m’avez pas fourni jusqu’à présent !

- J’y vais de ce pas ! , devança la ravissante furie, bluffée par la faculté de sa chef à renouveler son vocabulaire pour dire une seule et unique chose. Il y avait aussi, avouons-le, une volonté très forte de s’esquiver avant tout dérapage de sa chef qui, dans certains cas, n’était pas à ça prés…

- Tu as le temps ! Ne te presse pas ! En fait, tu as exactement quarante huit heures ! En clair, je veux qu’à mon retour ici, je puisse enfin agir l’esprit libre pour mener à bien mission ! Passé ce délai, je tacherais de te trouver une remplaçante beaucoup plus compétente, si tu vois ce que je veux dire !

 

Pas de problème, elle le voyait parfaitement ! La jeune et fidèle furie détestait avoir à affronter ce type de situation. Sa matriarche était rarement aussi agressive sauf dans deux cas : lorsque ses amants n’étaient pas à la hauteur (remarquez, ça pouvait être ça, les humains n’ont pas forcément la même ardeur endurante que les elfes et, ces derniers temps, elle devait s’accommoder d’eux !) ou… ou lorsqu’elle était dans ses mauvais jours… Je veux dire lorsqu’elle était indisposée… Enfin, vous voyez ce que je veux dire… Là, lorsqu’elle a ses trucs… (heu, si vraiment vous ne voyez pas, merci de lire la note de bas de pages spécifiquement conçue pour vous : [2] ). Mais cela n’excluait pas le respect. Pour l’heure, elle devait oublier l’accumulation de frustration qu’elle avait emmagasinée en l’écoutant et trouver de quoi calmer sa matriarche.

 

Un peu résignée, Grien décida de parcourir la forêt toute seule de manière à porter l’entière responsabilité de son éventuel échec, mais, surtout, parce qu’elle était déterminée à trouver des indices et à tirer une partie des honneurs de ses trouvailles. Malheureusement, les heures tournaient sans qu’elle ne découvre quoi que ce soit. Puis vint le lendemain. Elle s’était même rendue jusqu’aux abords de la ville de Bordeleaux pour y trouver une première piste, en vain.

Sur tout le trajet du retour, les sombres vêtements de Grien avaient aspiré les rayons du soleil à son zénith si bien qu’elle accueillit avec plaisir la fraîcheur humide du bois. Elle venait de quitter la place forte pour regagner le campement des furies installé dans l’épaisse forêt avoisinante. Sa mission était restée dans une impasse, même si elle ne se voyait pas l’annoncer à sa chef. Le trot régulier du coursier la berçait. Cette radieuse journée lui redonnait toute l’énergie pour mener à bien sa mission. Le bruissement du vent dans les arbres, la lumière ruisselante des feuilles et le chant harmonieux des oiseaux raisonnaient dans tout son être. Quelle contraste avec l’ingrate et austère nature de Naggarythe ! L’espace d’un court instant, elle en vint même à deviner très exactement ce que ressentaient ses lointains frères de Loren. Pourtant son pays lui manquait...

 

La rêverie de Grien fut brusquement interrompue pour des bruits souterrains tout proche de l’entrée du campement. Des voix et des pas étouffés semblaient sortir d’un gros rocher entourée de buisson. Les couinements se faisaient de plus en plus forts. Elle coucha sa monture et se dissimula dans le bosquet le plus proche, poignards à la main. Les skavens étaient-ils donc partout ? Quand la lourde pierre se mit à trembler, à défaut de ramener un indice, elle était prête à se sacrifier le plus chèrement possible pour donner l’alerte !

 


 

J’interromps mon récit dans ce moment crucial pour vous présenter deux protagonistes qui vont jouer un rôle central dans tout ce qui va suivre. Ces deux énergumènes sont la lie de la société, quand je dis société, c’est au sens le plus large qu’il faut l’entendre. Je ne parle pas uniquement de la société humaine, mais de celle des orques, heu, non, même pas, plutôt de celle des gobelins, enfin, je sais pas trop, en fait, je parle de snotlings ! Le premier s’appelle Grobul, avec tout ce qu’il y a de plus snotling en lui-même, si ce n’est qu’il était bien joufflu et un peu plus gros que la moyenne. Le second s’appelait Boubli. Lui est un cas à part. Pour être plus précis, je dirais que c’est LUI le responsable ! !! Oui, oui, tout est de sa faute car, voyez-vous, il possède un tare rarissime pour son espèce : il est intelligent ! Par un concours de circonstances incroyables et improbables (quand je vous dis que j’ai vraiment pas eu de chances… Et pis, y a pas, c’est sur moi que ça devait tomber ! J’vais vous dire, ça fait pourtant des mois, et bien, je n’ai toujours pas digéré le truc ! Impensables j’vous dis, j’avais pourtant tout prévu ! Tout, sauf ça… J’aurais pu avoir le Goncourt ! Ben, non, y’a fallu qu’il se mêle de ce qui ne le regardait pas !), les deux créatures ont pu s’échapper pour se retrouver immédiatement enfermées dans les tunnels skavens. (Vous trouverez plein d’explications en lisant les chapitres 1 : « L’Evasion » et chapitre 2 : « la Potion » du GTC du forum d’à côté, le tout écrit par Thaindor (heu, d’ailleurs, je me demande si celui-là ne serait pas non plus dans le coup ? ! ? Faudra que je vérifie ça !)). Mais là aussi, ils ont réussi à déjouer la vigilance de leurs gardes et les voilà en train de trouver une sortie en suivant un étrange skaven. Maintenant que les présentations sont faites, voyons ce qu’ils vont bien pouvoir faire dans mon histoire, cela dit, priez pour moi et mon scénario, car je ne promets plus rien à partir d’ici !

 

Les deux amis erraient depuis des heures dans les méandres infinies des couloirs skavens. Boubli tâtait de ces maigres bras les parois du couloir, la faible lueur du bâton du technomage disparaissait peu à peu, il leur fallait absolument presser le pas. Grobul suivait d’un pas lent, fatigué de marcher et surtout regrettant déjà la paisible vie d’avant l’évasion, il n’en voulait pas à son ami, non, mais inconsciemment, il se voyait attendre passivement les évènements, comme c’était le cas depuis toujours… Il était maintenant las et nonchalant.

– Dépêche-toi, on va le perdre ! Cria Boubli

– Pff ! Y en a marre de ces couloirs sans lumière, ça fait sûrement trois jours qu’on marche.

– Mais pourquoi tu t’arrêtes alors qu’on allait le perdre de vue ! Bravo grâce à ta stupidité habituelle j’ai perdu le sorcier maintenant.

- Pas grave, y a qu’à suivre le couloir ! , Répondit Grobul.

Effectivement, Boubli avait beau être très intelligent pour un snotling, il n’avait rien à répondre à l’implacable logique de son compagnon. Et ils marchèrent encore et encore. L’obscurité était total, le silence inquiétant. Un seul point les rassurait, ils n’avaient pas rencontré un seul skaven depuis le technomage, peut-être aussi était-ce parce qu’ils allaient dans la mauvaise direction ? Boubli commençait à s’inquiéter. Il savait qu’ils étaient perdus, seulement jamais il ne s’était pas vu finir ainsi avec sa quête de liberté. Alors qu’il était sur le point de complètement se décourager, dans le lointain, un peu sur la gauche, une légère lueur apparut devant eux, dessinant un gigantesque arc de cercle. En se dirigeant vers elle, ils arrivèrent devant un immense rocher qui obstruait ce qui pouvait être une sortie. Grobul et Boubli mirent en commun toute la force que la nature leur avait donné pour pouvoir dégager le passage, c’était, de toute façon, pas grand chose, mais surtout nettement insuffisant pour espérer y arriver. Rien n’y faisait. La pierre restait aussi immuable que peut l’être un rocher qui ne demande rien à personne.

- On n’y arrivera jamais, faudrait un levier ! Tiens, comme celui qui est là haut !

- Où ça ? Fit Boubli.

- Ben, là, juste au-dessus de ta tête !

- Mais tu pouvais pas le dire plutôt !

- Ben, j’te signale que c’est moi qui ai eu l’idée et que le cerveau, d’habitude, c’est toi !

- Passons ! Aide-moi plutôt, en me portant sur tes épaules pour que j’arrive à le prendre. Voilà, comme ça ! Encore un peu plus haut... J’y suis presque !

- Dépêche-toi, je fatigue !

- J’te dis qu’j’y suis presque… Naaan, c’est pas vrai, je suis trop petit ! Il doit me manquer, ch’ai pas moi, dans les trois fois rien ! Tant pis, c’est trop bête, je vais sauter pour l’attraper ! Hop !

- Aaaaaaaah !

- Craaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaack !

- Ouïe

- Vraouh !

- Grrrrrrrrrrrrriiiiiiiiic ! Schting ! Vouuuuuu ! Poc !

 

Quelque chose d’incroyable s’était produit ! Le snotling en s’agrippant sur le bâton avait en fait mis en branle le mécanisme d’ouverture (j’vous avais bien dit que j’avais vraiment pas de bol ! J’en reviens pas ! Jamais, ils n’auraient dû s’en sortir et encore moins rentrer de plein pied dans mon histoire !), accessoirement les deux étaient tombés l’un dessus l’autre, amortissant la chute de Boubli. Derrière l’énorme pierre, une splendide forêt s’étalait devant leurs yeux illuminés par la lumière. Ils n’eurent alors qu’une idée en tête tellement la joie les submergeait : courir et gambader dans l’herbe et les feuilles mortes. Boubli pensait que la liberté était décidément bien agréable et que pour rien au monde il ne l’abandonnerait.

A peine eut-il le temps de savourer la douce lumière de la forêt, qu’il vit derrière le dos de Grobul une elfe prête à les décapiter ! Son premier réflexe fut de fuir dans le premier buisson. Il avait de tout temps entendu les gobelins racontés des choses effrayantes sur leur compte si bien qu’il avait lui aussi très peur !

- Boubli, t’es où encore ?

L’elfe se tenait toujours derrière lui, un sourire de plus en plus grand aux lèvres. Ayant relativisé la menace qui l’attendait, elle préféra rentrer ses poignards dans leurs étuis et de s’amuser un peu avec eux, comme une chatte avec des souris coincées dans ses griffes…

- Chuuuut ! Ouas oune elle derre toi !, désarticula Boubli

- Hein !Quoi ? Articule !

- Il dit que tu as une elfe derrière toi ! , dit-elle en saisissant Grobul par la peau du cou. Mais, dis-moi, les snotlings ne vivent pas particulièrement sous terre ?

A ce moment là, Boubli se rendit compte de sa précipitation et sortit de sa cachette, déterminé à racheter sa conduite honteuse. N’entendant que son courage, il prit le premier morceau de bois à sa portée et la menaça d’un œil aussi sanguinaire qu’il put et de sa terrible arme. En guise de réponse, Grien lui lança un regard amusé, qui n’eut aucun effet sur la froide détermination du petit snotling si ce n’est de le faire un peu plus trembler...

- Lâchez immédiatement mon ami Grobul ou je… euh… ou je vous fais très mal avec mon arme !

- Très bien, mais, avant, il te faudrait apprendre à tenir ce bâton et à t’en servir !

Absolument pas impressionné par les propos de l’elfe, il se rua sur elle de toutes ses forces. Au moment où le snotling s’apprêta à armer son coup, la troublante furie, en tournant sur elle-même pour esquiver le coup, tira de sa seule main libre sur l’extrémité qui aurait dû la frapper, ce qui eut pour effet d’aspirer dans le vide et de déséquilibrer Boubli au milieu des fleurs et des fougères. Grobul, lui, était agréablement blotti contre sa poitrine pleine de chaleur. Ne comprenant pas vraiment la réaction de son ami, mais alors pas du tout, il eut au contraire envie de sympathiser avec la jeune femme, peut-être le confort de sa position y était-il pour quelque chose…

 

- Heu, b’zour m’dame ! Vous savez où on est ?

- Oui, à peu prés. Mais vous n’avez pas répondu à ma question, que pouvaient donc faire deux snotlings tout mignons comme vous dans ce souterrain. ? Je suis sure que votre histoire sera passionnante.

- C’est les skavens qui nous ont fait prisonniers. Et y sont tous méchants ! Comme Boubli est malin, on a réussi à s’évader ! Mais, vous, zolie comme vous êtes, vous devez être drôlement zentille ! , dit Grobul qui aurait rougit jusqu’aux oreilles s’il n’avait été vert par nature !

- Mais effectivement, je suis très gentille ! La preuve, c’est que je veux bien vous apprendre à vous battre si vous me raconter toute votre histoire !

 

Décidément, Grien avait bien fait de ranger ses armes ! Elle allait enfin en savoir un peu plus sur les hommes rats et elle était certaine qu’en jouant de ses charmes, elle obtiendrait toutes les informations qu’elle souhaitait, bien plus même que si elle avait recours à la violence… Boubli était tout penaud de son attitude. Il n’empêche que l’elfe avait eu, au tout début, un terrifiant regard ! Mais peut-être avait-il été influencé par toutes les histoires des gobelins qu’ils racontaient sur leur compte ?

 

- Vous ne pouvez pas savoir comme je suis contente de rencontrer les fameux snotlings. Je crois que ma chef serait heureuse de vous rencontrer ! , dit Grien en embrassant Grobul comme un gros bébé. Il eut un appel de chaleur dans tout son corps et une étrange réaction dans son anatomie, puis elle prit Boubli, encore un peu sur la défensive, par la main.

 

Chemin faisant, les deux snotlings la harcelèrent de questions.

 

- Et elle est belle votre chef ? demanda Grobul.

- Oui, encore plus que moi !

- Et elle sait se battre ? , fit Boubli.

- Oui, encore mieux que moi ! Elle peut trancher la tête d’un homme en un seul coup !

- Vouaaaa !

- Et elle pourra nous apprendre ?

- Oui, tout ce que vous voulez si vous êtes sages !

 

Ils continuèrent ainsi à lui poser mille questions lorsqu’ils arrivèrent au campement des furies. Grien eut droit à plein de plaisanteries sur sa bravoure et la qualité de ses redoutables prises ! Comme elles étaient en elfique, les snotlings ne comprirent pas un traître mots et allèrent dire bonjour à toutes car, après tout, elles avaient l’air tellement de bonne humeur, même si leurs tenues les troublaient quelque peu ! L’elfe expliqua à ses sœurs l’objet de sa démarche et ses intentions.

 

Quant à Grobul, plus il découvrait les autres elfes, et plus il avait envie de rester près de Grien. Surtout qu’elle avait retiré sa grosse cape et présentait tous ses atours ! En la regardant, il sentit une bouffée de chaleur et son cœur battre très très fort ! Décidément, il se sentait tout bizarre, était-ce encore des effets du breuvage skavens (voir le chapitre : « La Potion » de Thaindor) ? Pourtant, il avait aussi l’impression de ne jamais s’être senti aussi bien ! Il était heureux et avait envie de courir partout ! Il vit prés de fougères de jolies petites fleurs jaunes. Il en cueillit un bouquet et l’offrit à l’elfe, qui l’accepta avec un long rire cristallin ! Dans les secondes qui suivirent, Grobul aurait voulu être encore sous terre au milieu des skavens. Devant le trouble très visible du snotlings, elle le souleva et lui posa un petit baisée sur le front. « Tu es décidément le snotling le plus mignon que je n’ai jamais vu ! ». A ces mots, il faillit s’évanouir !

 

Boubli, lui, faisait connaissance avec toutes ces dames qui avaient formé un cercle tout autour de lui. Il racontait des anecdotes sur son passé d’esclave qui déclenchait régulièrement des fou rires. Il ne s’était jamais senti aussi important ! Mais parfois, le rire des elfes avait une tonalité étrange qui lui faisait presque peur… Qu’importe, il voulait apprendre à se battre et elles avaient toutes l’air d’être de redoutables guerrières. Alors qu’elles réclamaient une nouvelle histoires, il demanda à ce qu’on lui montre d’abord comment se servir d’une arme.

- C’est simple, tu prends, par exemple, un poignard ! Tu menaces ton adversaire la pointe en avant, en le regardant droit dans les yeux. Et, hop, tu attaques d’un geste le plus vif possible, au moment où il l’attend le moins !

La belle lame tortueuse du poignard elfique s’arrêta à quelques centimètres de son cœur. S’il n’avait été vert, Boubli serait devenu blanc comme un linge ! Mais effectivement, cela avait l’air simple. Il se saisit du manche mais celui était bien trop gros pour qu’il puisse le prendre d’une main. Il leva l’arme péniblement. Rassemblant toutes ses forces, il prit de l’élan avec ses bras pour porter son coup. Le poids de l’arme le fit vriller sur lui-même et il chancela au milieu des elfes et de leurs rires ! Même s’il ne l’eut pas voulu, il ne pouvait s’empêcher de voir, de sa basse position, toute cette quantité de belles chaires offertes à ses regards, les voir sous cet angle était encore plus flatteur que tout ce qu’il avait découvert d’elles jusqu’ici... Ces elfes étaient de bien curieuses guerrières ! Mais tout au fond de lui, il sentait son corps bouillonné de vie. Il voulait maintenant absolument réussir à les impressionner.

- Bon, effectivement, cette arme n’est pas faite pour toi. Prends celle-ci, fit l’une d’elles. Son nom était Lucrirthi.

 

Il s’agissait d’un petit poignard, tout aussi tranchant, que l’elfe dissimulait avec une jarretière de cuir le long de sa cuisse. Bien qu’il eut toujours besoin de ses deux mains, il pouvait mieux la manipuler à sa guise. Toutefois, d’être ainsi le centre d’intérêt de ces jeunes femmes lui donnait chaud aux joues. Il commença à s’exécuter comme on lui avait expliqué.

- Maintenant, si tu te sens prêt, tu peux armer tes coups au-dessus de ta tête et les lâcher en diagonale. L’idéal est de faire pivoter ton arme pour atterrir à l’opposer, comme ça.

L’elfe se tenait derrière lui et lui tenait les bras pour lui montrer le bon geste. Il sentait derrière sa nuque une douce et lourde forme qui, lorsqu’elle lui caressait le cou, déclenchait systématiquement un long frisson jusque dans l’échine.

- Allez, je crois que tu es prêt ! Montre-nous ce que tu as retenu, fit la jeune elfe qui se tenait maintenant face à lui avec une arme.

- Vous n’avez pas peur que je vous fasse mal ? dit Boubli

- Mais non ! C’est le but ! Tu dois focaliser ton attention sur une seule et unique chose (« pour l’instant c’est le cas », pensa-t-il) : tuer ton ennemie ! (« Heu, là, c’est plus le cas », se dit-il en relevant de quelques centimètres son regard jusqu’à présent collé sur son décolleté). Imagine-toi un instant comme un grand guerrier, le sort de la bataille est dans tes mains, tout peut basculer si tu arrives à le terrasser ! Voilà, c’est mieux, tu es prêt ? Et surtout, n’aies pas peur de me faire mal ! N’oublie pas, regarde ton ennemie droit dans les yeux pour deviner ses moindres intentions !

 

Des plaisanteries fusèrent de toute part sur les propos de Lucrirthi. Quelques échanges parées eurent lieu, mais le snotling était bien trop appliqué pour la surprendre. Elle commença à l’exciter en l’aguichant et en pivotant son buste de gauche à droite, avec un regard narquois, qui, en un instant, rendit ses oreilles brûlantes. Boubli faisait tout pour rester concentrer. Il commençait à se dire que le métier de guerrier nécessitait sans doute des années de pratique et que l’épreuve était bien trop dure pour un pauvre novice comme lui, mais il tenait à sortir fièrement de cette situation. Après tout, son honneur et sa fierté étaient en jeu. « Déjà, reste concentrer… Concentre-toi ! », se dit-il intérieurement. Rien n’y faisait, ses yeux passaient irrémédiablement de ceux de sa vis-à-vis aux formes généreuses qu’il voyait ballotter un peu plus bas. « Non, décidément, le métier de guerrier est très très difficile, le travail de concentration est sans doute la clés de tout, c’est pourquoi, se dit-il, elle cherche à me troubler de la sorte ! ». Il se décida à fixer autre chose que le regard de l’elfe, mais quoi ? Le nombril ! Au moins il n’aurait pas dans sa ligne de mire quelque chose pour le distraire. Il se sentait prêt. Il allait passer à l’action ! Il prit une grande bouffée d’air et zou ! Il s’élança sur l’elfe en levant son arme au-dessus de la tête. Au moment de frapper, malheureusement pour lui, il se buta les pieds contre une branche qui le fit chuter droit sur l’elfe. Le coup qu’il avait amorcé arriva pile sur la hanche de sa belle adversaire et sectionna la fine ficelle qui retenait son si léger pagne ! Des hourrahs rieurs et des applaudissements retentirent tout autour de lui. Juste devant son nez, bien qu’encore plus nue que ses semblables, Lucrirthi riait aux éclats, sans aucune pudeur sur sa tenue !

 

- Petit snotling, il faudra que tu m’expliques ce fameux coup et comment il se pare ! dit-elle en suçant sur le bout de son doigt le peu de sang qui avait coulé de sa cuisse. Avec un tel exploit, mon ami, tu as gagné le droit que nous t’initions à l’art des bottes secrètes !

 

CONCLUSION

Vous allez me dire mais où sont passés les hommes rats ? Ben, vous l’aurez compris, les snotlings ont bien réduit à néant tous mes efforts. Comment parler des skavens après ça ? Honnêtement, et personnellement, c’est trop énorme pour moi. Je n’en peux plus ! Non, non, ne comptez pas sur moi pour continuer cette histoire… A moins… A moins… que vous ne trouviez ses traces ailleurs dans l’infinie, quelque part où tout serait plus agencé, l’intrigue plus complexe et où l’histoire prendrait tout un sens qui nous échappe aujourd’hui ? Oui, peut-être… Mais en attendant que vous ne trouviez ce merveilleux endroit, plaignez, amis lecteurs, plaigniez l’auteur si démuni face à tant d’irresponsabilités et d’incompétence. [3]

Zarathoustra, qui promet qu’on ne l’y reprendra plus


[1] Le McGuffin (là, je ne suis pas sûr de l’orthographe…) est un terme inventé par Sir Alfred Hitchcock pour désigner le procédé qui va capter l’attention des spectateurs mais qui va très vite se transformer en prétexte et ne plus servir du tout pour la suite, ou alors de manière quasi anecdotique, le cœur de l’intrigue se déplaçant sur l’évolution des sentiments des protagonistes centraux, généralement une femme et un homme. Voilà pour relever le niveau et pour assurer le label qualité de Chroniques. Même dans ces heures si difficiles, Zarathoustra n’oublie pas sa noble mission !

[2] Bon, le but n’est pas de vous faire un dessin. Mais, il faut savoir que ces dames ne sont pas comme nous, les hommes. Il leur arrive, à peu près une fois par mois, un drôle de truc qui fait qu’elles sont des femmes et nous des hommes. Si vos ne voyez toujours pas, et bien c’est que vous n’aviez même pas à lire jusqu’ici ! Donc vous êtes prié d’interrompre immédiatement votre lecture et de cliquez sur un autre lien de la mise à jour où vous trouverez plein d’autres récits plus adaptés à l’état actuel de vos connaissance de la nature…

[3] Vous pouvez toujours envoyer vos dons à « Auteurs maltraités », association loi 1901 créée par votre serviteur pour aider les auteurs déprimés ou ayant vécu similaires aventures. Pour cela, envoyez votre RIB et un ordre de prélèvements signé mais laissé en blanc au niveau du montant, je me charge de faire parvenir vos dons. Ayez confiance, je suis également le président de cette association, et croyez que j’ai grand besoin, après tout ça, de … votre réconfort !

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