file Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie]

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il y a 13 ans 5 mois #17022 par kalystah
** Ce sujet traite du contenu de l'article: Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie] **

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il y a 13 ans 5 mois #17023 par kalystah
Réponse de kalystah sur le sujet Re:Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie]
Bon alors..

17 clics ... pas un seul commentaire ?
C'est nul à ce point ? :huh:

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il y a 13 ans 5 mois #17024 par Mr. Petch
Réponse de Mr. Petch sur le sujet Re:Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie]
Que d'impatience... Le forum ne grouille pas d'activités ces derniers temps et les commentaires peinent à venir, alors il ne faut pas se montrer trop hâtifs.

Enfin, voici mon commentaire sur Kanaela - Malédictions

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Je commence par l'accessoire, c'est-à-dire par une faute d'orthographe. Ce n'est pas pour pinailler mais pour t'éviter de la refaire ;) . Parce que dans l'ensemble, on ne peut pas dire que tu aies de gros problèmes d'orthographe.

A l'époque, jeune lieutenant fringuant et vigoureux


"Fringant", et non "fringuant".

Quelques remarques de style ensuite :

- tu écris "roi" à plusieurs reprises dans le texte, parfois avec une majuscule, parfois sans. Je n'ai pas vu de justification particulière dans cette différence de traitement. Autant homogénéiser et se fixer une règle une fois pour toutes.

- il y a un passage où le sens n'est pas très clair :

Les hommes marquèrent leur désapprobation vis-à-vis de cette habitude par des hochements
de tête et des grognements.

A la première lecture, je n'ai pas compris quelle pouvait être l'habitude en question. Après, j'ai compris qu'il s'agissait du fait de trop charger les navires. Mais le lien entre la ligne de dialogue et la phrase ne me semble pas suffisamment évidente. Ce qui m'amène à un conseil : en général, j'évite les démonstratifs dans des textes (sauf si c'est une marque de style). Ou du moins, quand je mets un démonstratif ou une périphrase quelconque, j'essaie de m'assurer que son sens est clair pour le lecteur. Ici, je verrais quelques chose comme "Les hommes marquèrent, par des hochements
de tête et des grognements, leur désapprobation vis-à-vis de cette habitude qu'ont certains armateurs de surcharger les navires.".

**

J'en ai fini avec les pinaillages techniques et j'en viens à mon impression d'ensemble.

Le thème en lui-même, pour une introduction, est une idée intéressante : des pêcheurs confrontés à des corps échoués sur leur plage. On voit poindre derrière l'idée de l'aventure qui s'apprête à venir bouleverser une vie morne et paisible (démesure de la catastrophe par rapport aux habitudes des marins). Classique mais efficace. Tu arrives à le faire sentir par certains détails comme le port tranquille au petit matin. Et le premier paragraphe, en ce sens, n'est pas mal du tout.
Mais j'ai eu l'impression que tu ne tires pas tout le potentiel de la situation. Je m'explique. J'ai trouvé que deux choses manquaient, surtout pour un texte d'introduction : l'ambiance et des descriptions.
L'ambiance, tu l'ébauches par moments, par exemple avec le personnage de Yethel, ancien soldat devenu un marin comme les autres, qui donne une impression de déclin. De même, tu gères bien au début le vocabulaire maritime au début, mais par la suite, le vocabulaire s'appauvri nettement. Du coup, j'en arrive au second point : l'ambiance pourrait être enrichie par des descriptions. Tu te limites ici à décrire le navire échoué (logique), mais un port tranquille peut être l'occasion d'une multitude de descriptions (la mer, les maisons du port, la description des quais. Ces descriptions ne seraient pas inutiles, elles permettraient soit de créer une ambiance, ou mieux, d'insister sur le sentiment que tu veux introduire dans cette première partie (l'irruption de l'horreur dans un port tranquille). En d'autres termes, l'irruption des cadavres ne dégoûte pas forcément le lecteur dans la mesure où il ne peut pas, dès le départ, la mettre dans ce contexte de la plage tranquille. Je ne sais pas si je suis clair, en fait... :huh:
J'ai aussi eu l'impression ici que tu te limites à une vision assez superficielle des ports en général, voire à des clichés.
Un exemple :

L'un d'eux chantait de sa voix grave une vieille chanson de marins.

Evidemment, la chanson de marin est un cliché (ce qui n'est ni un mal, ni un bien). Si tu veux transformer ce cliché en un véritable effet de style, et ne pas en faire un simple marqueur fluo qui dit au lecteur "c'est un port de pêcheurs", il y a une multitude de possibilités : décrit à quoi ressemble cette chanson, voire retranscrit-la ou raconte de quoi elle parle ; décrit l'effet qu'elle semble avoir sur les autres marins... Si je prends l'exemple de la chanson de marin, c'est qu'elle me semble être une bonne occasion pour insister, justement, sur la monotonie de la vie des pêcheurs et sur leurs rêves, leurs attentes ou non d'aventure, etc.
Essaie de te poser, pendant l'écriture, une multitude de questions : à quoi ressemble le port ? Et les marins ? Est-ce qu'il fait beau, ou est-ce qu'il pleut ? Est-ce que la mer est calme ? Après tu trieras pour voir ce qui peut être intéressant de garder, pour créer l'ambiance et les effets auprès du lecteur. Regarde tes deux premiers paragraphes, ils sont réussis de ce point de vue là et nous emmènent vraiment dans un univers portuaire. La richesse du vocabulaire (on voit que tu as cherché !) y est pour beaucoup.

Autre chose qui m'a gênée mais qui est plus subjective : la réaction de Yethel face à l'idée d'esclavage. Certes, tu prends après le temps d'expliquer que le royaume dans lequel il vit a aboli l'esclavage, etc. Pourtant, dis-toi qu'à ce stade de la lecture, le lecteur n'est pas assez familier avec ton univers pour savoir si l'esclavage est une bonne ou une mauvaise chose. Ici, on a l'impression que tu comptes sur le sentiment d'un lecteur du XXIe siècle qui, par sa culture, va être choqué par l'esclavage. Yethel me semble trop bien pensant, trop proche de nous. Je trouve plus logique (dans la logique du texte) qu'il se préoccupe de la manière de vider la plage des cadavres plutôt que de considérations morales (après tout, c'est son boulot de surveiller les plages). A la rigueur, le personnage de benêt que tu introduis par la suite pourrait te servir à exprimer ce dégoût moral, justement.

**

Bon... J'ai été trop long comme d'habitude et pas suffisamment clair, j'ai l'impression... Enfin. Je résume vite fait mon sentiment : l'idée des cadavres sur la plage est bonne mais l'ambiance n'est pas assez prenante pour une introduction. Essaie de faire en sorte que le contraste entre l'évènement extraordinaire et l'ordinaire du port ne passe pas seulement par les pensées de Yethel.

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il y a 13 ans 5 mois #17027 par kalystah
Réponse de kalystah sur le sujet Re:Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie]
Oui, je suis de nature impatiente, en effet.

Merci de tes commentaires.

Tu sembles penser qu'il est important d'accorder du temps à la description de l'ambiance et du port. J'avoue ne pas comprendre pourquoi. Si je prenais le temps de dire que la chanson parle d'un marin parti jeune et beau et revenu vieux et laid mais plus riche qu'avant (j'imagine au pied levé là, hein) en quoi est-ce que ça servirait mon livre ? qu'est-ce que ça apporterait au lecteur ?

Personnellement, en tant que lectrice, je déteste les digressions et les descriptions à rallonge. En tant qu'auteur, j'avoue ne pas voir d'intérêt à dépeindre avec précision le port. Que faudrait-il que je dise de plus qui serait utile au lecteur ? :blink:
Qu'il pleuve et vente ou qu'il fasse soleil, en quoi cela va-t-il modifier les choses ?
si je dis que les marins portent des pulls à cols roulés, qu'est-ce que ça va apporter au récit ? Si je prend le temps de dire que le marin qui chante a le front ridé et que ses yeux sont bleus pâle, en quoi est-ce que ça va modifier les choses ? Le port et les marins ne sont que du décors de toute façon. Décors qui ne va même pas reparaitre par la suite, en plus.

[attention, mes questions sont le reflet du questionnement que tu as généré en moi et donc sincères]

En ce qui concerne l'esclavage, j'y reviens plus tard dans mon texte, mais l'esclavage n'est pas le thème principal du livre de toute façon. M'éterniser sur le sujet n'est donc pas indispensable, il me semble. Si j'ai abordé la question ce n'est pas tant pour que le lecteur se fasse une idée sur la question que pour donner une idée du contexte politique.

Il est à noter que l'extrait que j'ai soumis à votre attention est extrêmement court (3 pages). Je n'ai pas proposé d'avantage pour deux raisons : la première, pour ne pas décourager la lecture ; la seconde (et la principale) pour savoir si ce court extrait était suffisant pour susciter l'intérêt du lecteur.

Je me demandais donc : ai-je atteint, au moins, ce but ?

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il y a 13 ans 5 mois #17030 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie]
Je suis aussi pour limiter ou éviter au maximum les descriptions, j'ai de très mauvais souvenirs de ces pavés incompréhensibles et profondément ennuyeux. Mais voyons ce qu'il en est.
S'il pleut et vente et que tes marins se réfugient sous les toits resserrés près de feux tremblants, un éclair au loin et de grises mines, ce n'est pas la même chose que s'il y a un soleil rieur, le calme plat et le chant des oiseaux sur un idylle de prairie côtoyant de riches maisons. Et c'est encore autre chose si le port est un vieux quai de bois vermoulu devant trois maisons de village ou de vastes quais aux jetés de pierre où appontent les trois mâts.
Demande-toi simplement quelle est la distance de la plage au village : si elle est proche, au moment où le navire s'échoue les habitants auraient pu l'entendre - et cela malgré l'orage. Tiens, parlant d'orage, en reste-t-il des traces ? Herbe humide, sol boueux, ciel un peu sale, mer encore trouble... tu nous dis qu'il y a un orage mais on l'oublie très vite.
Je ne vais pas faire une théorie littéraire ici mais rien n'existe dans le texte que ce que tu écris : ce n'est pas à nous de compléter ton histoire avec nos descriptions et nos ambiances. Ce travail te revient.

Autre remarque importante, et pour reprendre le questionnement moral contemporain du patrouilleur.
Je ne suis toujours pas sûr de l'époque de ton texte. Les figures (notamment le patrouilleur, les royaumes) sont du fantasy, je m'attends donc à du médiéval, au mieux renaissance. Dès lors le patrouilleur se contrefiche de l'esclavage et surtout il n'a aucune raison de vouloir enterrer les corps. Il n'a qu'à laisser faire la marée voire à dire aux gens d'éviter la plage qui ne leur sert à (de) rien le temps que les animaux se régalent.
Tu appliques à tes personnages, jusque dans leurs dialogues, des attitudes modernes. Regarde les romans de chevalerie ou, pour un style plus bas, les fabliaux : la parole y est une fête ! "Eh, t'as pas fini ta ronde ?" C'est faible. L'ère médiévale était encore une société orale, ne leur fais pas ruminer leurs paroles, que le patrouilleur dépeigne ce qu'il a vu avec grand style, comme un jongleur de l'époque.
La façon de parler est aussi importante que la description.
Et il reste une question importante, à propos de ces comportements. Pourquoi un patrouilleur ? C'est une fonction plutôt vague, voire ridicule, à quoi peut-il bien servir alors qu'on nous parle de relations amicales avec les autres royaumes et qu'à part des cadavres il ne s'attend pas à rencontrer grand-chose. Il aurait pu être pêcheur ou boulanger en promenade sans rien changer à l'intrigue.

J'ai encore tiqué à quelques tournures :

Ballotés par les vagues, roulant sur les galets comme des pantins désarticulés, les corps sans vie de ces malheureux marins semblaient alors ramper vers la coque éventrée de leur navire comme si, à tout prix, ils voulaient reprendre leur travail.

Reprendre leur travail ? Le passage veut humaniser des cadavres, des horreurs, et voilà que dans un spectacle voulu effrayant ces corps tuméfiés ont une préoccupation mondaine. Ne faudrait-il pas plutôt leur donner un comportement de naufragés ?

Yethel s'était désolé de cette décision. A l'époque, jeune lieutenant fringuant et vigoureux, il aurait été prêt, comme beaucoup d'autres, à se battre farouchement pour défendre les principes prônés par son souverain.

Le patrouilleur n'est pas un bachelier : défendre des principes ? Je m'attends quand même à ce qu'il soit plus terre-à-terre. Il défend sa famille, sa maison, son pain, mais ce sont les intellectuels qui meurent pour des idées (je caricature, s'il vous plait).
D'autre part et toujours dans l'idée "c'est du médiéval", ce personnage n'a pas à être nationaliste. Normalement il n'a pas à voir plus loin que son village, il voudra bien se battre, sans doute, pour le seigneur local lequel est fidèle à son suzerain lequel est fidèle au roi... mais laissons les préoccupations seigneuriales aux seigneurs, là nous sommes avec des villageois.
Ta société demande vraiment à être mieux définie.

Je serais ravi de t'expliquer ce qu'implique l'esclavagisme en termes de barbarie et pour quelles raisons notre bon Roi a pris la décision de proscrire cette pratique de notre royaume. Cependant, l'heure n'est pas aux explications.

Ca, c'est une digression. Le texte lui-même avoue que c'est une digression. Et cela souligne le fait que tu n'as pas suffisamment lié l'esclavage à ton intrigue principale, qui n'est d'ailleurs pas encore évoquée à ce stade.

Je ferai remarquer encore qu'une fois quitté la plage, le nombre de cadavres n'a plus beaucoup d'importance. Il ne s'agit plus que d'un naufrage et la priorité du texte est d'enterrer les morts.
Il n'y a donc pas encore d'intrigue en soi et si une intrigue doit naître on s'attend plutôt à ce qu'il s'agisse d'une enquête : pourquoi tant de cadavres, qui était le fait remarquable du départ ? Mais le texte y répond déjà, c'était un navire d'esclaves. Et si le récit s'oriente vers une guerre, ce qu'il dément, alors en quoi les dispositions pour l'enterrement nous intéressent-elles ? En somme pour le moment on ne va nulle part.
Si l'esclavage n'est pas important, laisse-le vraiment à part, comme une excuse discréditée pour le nombre de cadavres et mets en avant ce que tu veux que le lecteur retienne, ce qui est vraiment pertinent et constituera ton intrigue. N'en fais même qu'un détail, inutile de développer, laisse sous-entendre ces questions qui à ce stade du récit ne peuvent pas vraiment interroger le lecteur.

Car sans surprise, dans notre culture la question de l'esclavage est déjà tranchée.

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il y a 13 ans 5 mois #17031 par kalystah
Réponse de kalystah sur le sujet Re:Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie]
je note avec intérêt tes remarques.
Je pense que je vais faire un effort pour soigner un peu plus mon décors.

Cependant, je dois te l'avouer, je ne tiendrais pas compte de toutes tes remarques concernant le style de mes dialogues et la façon de penser de mes personnages, car je ne suis pas d'accord avec tes arguments. Je n'ai guère le temps de développer, mais si tu le souhaites nous pourrons discuter de l'idée de ce que doit (peut) être une époque médiévale un peu plus tard.

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il y a 13 ans 5 mois #17032 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie]
Bien d'accord avec ce que peut être une époque médiévale, j'ai effectivement lu un ouvrage assez bon au demeurant décrivant de façon contemporaine l'ère des croisades. D'une historienne sauf erreur, ce qui aide.
Pas d'accord avec ce que peut être "la représentation de" l'époque médiévale, où là clairement il faut se référer à la littérature d'époque.

Je te laisserai le loisir d'en discuter.

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il y a 13 ans 5 mois #17033 par kalystah
Réponse de kalystah sur le sujet Re:Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie]
serait-il possible d'avoir les références de l'ouvrage en question ?

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il y a 13 ans 5 mois #17035 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie]
Difficilement... la lecture date de plusieurs années et le texte ne m'a pas plus marqué que tant. Je ne suis même pas sûr de pouvoir remettre la patte dessus.

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il y a 13 ans 5 mois #17037 par kalystah
Réponse de kalystah sur le sujet Re:Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie]
dommage.
Tant pis :p

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il y a 13 ans 5 mois #17038 par Mr. Petch
Réponse de Mr. Petch sur le sujet Re:Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie]
J'ajoute quelques précisions pour approfondir mes conseils sur ton texte.

1.Concernant les descriptions, elles peuvent (je dis bien peuvent et non doivent) donner une consistance à l'histoire, un peu de vie. Que le lecteur ne soit pas juste face à une suite d'évènements, mais qu'il ait des clés pour interpréter ces évènement et resentir telle ou telle émotion. Dans les exemples développés par Vuld, les considérations météorologiques peuvent induire un sentiment de peur ou au contraire de joie. C'est une vision très schématique, et j'espère que Vuld me pardonnera :P . Un autre exemple concret : si on considère que cette introduction sert à introduire l'horreur des corps dans le calme du village de pêcheurs, (c'est une supposition, je ne me permets pas de faire dire à ton texte ce qu'il ne dit pas) une description peut aider à exprimer l'idée d'un contraste fort, par exemple entre le silence des morts sur la plage et l'agitation tranquille des pêcheurs sur le quai (qui chantent, se charrient, ne se doutent de rien).
Et une description, ce n'est pas forcément une suite de lignes pompeuses et inutiles. Quand tu évoques

L'un d'eux chantait de sa voix grave une vieille chanson de marins.

,

le mot "grave" est déjà une ébauche de description. Il évoque, par exemple, une chaleur, une forme de douceur, peut-être aussi. De même, l'adjectif "vieille" a le côté rassurant de la tradition. Parfois, une simple phrase évocatrice, avec le bon vocabulaire, peut suffire.

2. Sur l'époque de ton texte, je dois avouer que je l'identifiais avec une période plus récente, XIXe ou XXe siècle. Comme on est en fantasy, il n'y a pas proprement parler "d'époques", mais il me semble que trois choix s'offrent à toi (là aussi, je simplifie pas mal):
- soit tu assumes à fond la référence à un passé "réel", quel qu'il soit. Dans ce cas, un minimum de documentation ou de connaissances est en effet nécessaire pour éviter des anachronismes et rendre le texte et les dialogues crédibles.
- soit tu pars d'une époque réelle en la modifiant légèrement pour les besoins. Là encore, tu peux guider le lecteur par des indices sur l'attitude des personnages, sur l'aspect du village... Ce n'est pas forcément décisif, mais c'est pour éviter au lecteur de se perdre avec plusieurs références contradictoires (comme ici avec l'attitude face à l'esclavagisme, très contemporain)
- soit tu te situes complètement hors de notre temps, mais dans ce cas, il te faut donner des indices pour que, dès le départ, le lecteur sache où il se trouve (y compris par référence à d'autres univers de fantasy). Ce qui ne semble pas être ton objectif ici.

Et pour un livre sur le moyen-âge, j'aurais tendance, à cause de ma formation d'historien, à te conseiller l'ouvrage de Claude Gauvard paru aux Presses Universitaires de France et régulièrement réédité : "La France au Moyen Age du Ve au XVe siècle" (il doit se trouver facilement en bibliothèque, je pense). C'est une introduction à l'histoire du moyen-âge qui pourra te donner des pistes.

N'hésite pas si certains points te semblent insuffisamment clairs.

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il y a 13 ans 5 mois #17039 par kalystah
Réponse de kalystah sur le sujet Re:Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie]
Je m'étonne que le problème de l'époque vous tourmente autant.
Je n'ai jamais ouvert un livre de fantasy en me demandant quelle époque allait être concernée. Et je ne crois pas que les auteurs eux-même ai jamais fait l'effort de préciser à quelle époque précise il fallait situer leur récit. Certes la grande majorité des livres du genre se situe dans une époque qui rappelle, de par son niveau technologique, l'époque médiévale ou, parfois, la renaissance. Mais il ne me semble pas qu'un seul auteur se soit fatigué à être suffisamment précis pour qu'on puisse dire "A tiens, il a prit pour base le 9e siècle" (par ex).

En outre, je ne vois pas quel genre d'indice je pourrais semer pour que, je cite : "dès le départ, le lecteur sache où il se trouve". Et je vois encore moins comment je pourrais faire une référence à un autre univers de Fantasy ! :blink:

bref, j'avoue que, autant je commence à comprendre comment quelques descriptions de plus pourrait enrichir mon texte. Autant je ne comprend pas pourquoi il vous semble si important de situer le récit dans une ligne temporelle précise et par voie de conséquence à un mode de pensée qui serait en adéquation.

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il y a 13 ans 5 mois #17041 par Mr. Petch
Réponse de Mr. Petch sur le sujet Re:Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie]
J'admets volontiers y être allé un peu fort sur le problème de l'époque. :huh:

J'avais soulevé la question à cause de la réaction du personnage face à l'esclavagisme, réaction très contemporaine qui, personnellement, me dérange quand je lis un texte censé se dérouler dans un univers ayant un minimum d'exotisme. Mon sentiment était que tu introduisais, par cette remarque, et cela dès l'introduction, une référence historique à notre monde alors que le lecteur n'a pas encore la moindre idée du fonctionnement de ton monde à toi. C'est une sorte d'interférence qui m'a perturbé. Peut-être est-ce juste une question d'exotisme, justement : je ne lis pas un texte de fantasy pour y retrouver des attitudes que je vois autour de moi, mais pour y trouver, au contraire, un peu de dépaysement. Avoir une époque de référence peut te permettre de mûrir la cohérence de l'univers que tu décris dans son ensemble, de baser l'exotisme sur l'éloignement temporel.

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il y a 13 ans 5 mois #17042 par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Re:Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie]
Je suis trop curieux, et en plus totalement inconscient. En deux mots, je n'ai absolument pas le temps de commenter, mais je vais le faire quand même, parce que...

Comment un texte peut-il me prendre aux tripes tout en me laissant autant à redire? Simple: tu as une très bonne maîtrise des dialogues, naïve et efficace. Et comme toujours, je suis jaloux du dialogue direct.

En revanche:

C'était la première fois que l'homme se retrouvait face à une telle quantité de morts.

Cette phrase m'a choqué à deux égards. Premièrement, elle crée une dissonance avec le passage précédent dont le ton était autrement plus emphatique. Et on ne peut pas parler de cassure brusque d'avec l'onirique, puisque cette phrase-ci:

Ce jour là, cependant, c'était différent.

Fait la transition, encore qu'assez banalement, trop banalement.
Et je damne de n'avoir pas le temps de creuser, mais j'espère que cette impression ne sera pas vide de sens ou déplacée. Toutes mes excuses, habituellement j'ai mieux à offrir.

Horrifié, livide, Yethel s'immobilisa.

Choc suivant, le passage à la narration proprement dite sans transition. À nouveau, je n'ai pas eu le temps de décomposer mon impression et de la comprendre, mais en somme, lors de ma lecture, je me suis arrêté en me disant: "Est-ce que les temps concordent vraiment, c'est bizarre, ça sonne étrangement à mes oreilles..."
Quelque part, cette phrase aurait, dans ce contexte, presque plus sa place au tout début du récit... mais ce serait bien banal. (et moi, je me répète)

pour comprendre quelle était la nature de la cargaison : des esclaves.

Les deux points devraient faire place à une révélation de taille, un nom précis, bref, quelque chose qui vaille d'être mis en évidence. Je suis peut-être sans coeur (comment m'en vouloir, pour moi l'esclavage n'est guère plus qu'un concept, merci à la vie en Europe), mais j'avoue que j'ai eu l'impression d'un soufflé qui retombe. Ce paroxysme de narration a abouti à une image finalement tout à fait normale. Personnellement, j'aurais trouvé préférable de laisser comprendre ladite nature de la cargaison au travers de sa description.

il suffisait d'accorder un coup d'œil aux lambeaux qui tenaient lieu de vêtements aux passagers

On pourrait parler de: "... un coup d'oeil aux chaînes qui ornaient encore les bras de certains, aux lambeaux qui leur tenaient lieu de vêtement et la marque du labeur gravée dans la chair et les faciès que même la mort ne semblait avoir su libérer, [...], pour comprendre la nature de la cargaison.
(j'en fais dix fois trop, mais bon, je n'écris presque plus...)

Aethirin, leur bien aimé Roi avait tenté de prendre quelques mesures coercitives pour inciter ses pairs à changer de point de vue

Tout le texte semble dire: Ce royaume est fait de gentils, les trois autres sont des méchants. Que ce soit la description du roi qui ressemble à une dictature éclairée (celle dont rêvent tant de personnes) ou la réaction des villageois, etc...
Je n'ai rien contre, mais au niveau de la description du roi et de ses actions, c'est un rien trop mis en avant. Plus d'humilité serait la bienvenue au vu de ma culture (je ne sais pas si c'est une question géographique, mais il me semble que c'est assez pareil partout ces temps).

Reste le discours direct... et là, à nouveau, chapeau, j'aimerais savoir, pouvoir, m'imaginer en faire autant. Efficace, propre. Naïf, ce qui convient particulièrement bien à la situation.
Bref, une très belle fin à ce qui n'est, j'espère, qu'une introduction, avant tout parce que, dans le cas contraire, je dirais que, pour une nouvelle, il manquerait une chute (ou pas en fait, question de point de vue, faudrait presque en discuter...)

***

Impe, à la bourre de chez la bourre...

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il y a 13 ans 5 mois #17043 par kalystah
Réponse de kalystah sur le sujet Re:Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie]
Imperator écrit:

pour comprendre quelle était la nature de la cargaison : des esclaves.

Les deux points devraient faire place à une révélation de taille, un nom précis, bref, quelque chose qui vaille d'être mis en évidence. Je suis peut-être sans coeur (comment m'en vouloir, pour moi l'esclavage n'est guère plus qu'un concept, merci à la vie en Europe), mais j'avoue que j'ai eu l'impression d'un soufflé qui retombe. Ce paroxysme de narration a abouti à une image finalement tout à fait normale. Personnellement, j'aurais trouvé préférable de laisser comprendre ladite nature de la cargaison au travers de sa description.

il suffisait d'accorder un coup d'œil aux lambeaux qui tenaient lieu de vêtements aux passagers

On pourrait parler de: "... un coup d'oeil aux chaînes qui ornaient encore les bras de certains, aux lambeaux qui leur tenaient lieu de vêtement et la marque du labeur gravée dans la chair et les faciès que même la mort ne semblait avoir su libérer, [...], pour comprendre la nature de la cargaison.
(j'en fais dix fois trop, mais bon, je n'écris presque plus...)[/quote]

Pas trop le temps de commenter le commentaire, mais figure toi que cette remarque est très très intéressante, car en réalité, si j'ai conclu ce passage par cette "révélation" et de cette manière. C'est parce qu'un autre correteur m'avait dit que la description ne suffisait pas, qu'il me fallait mettre les points sur les i, appeler un chat, un chat et dire LE mot.

Intéressant, donc, très intéressant comme remarque.

Sinon, pour répondre à ta dernière inquiétude, oui, il s'agit bien simplement des 3 premières pages d'un texte beaucoup plus long.






Avant d'aller plus loin cependant :
je ne sais pas qui vous êtes, je viens de débarquer ici, vous ne me connaissez pas non plus. Je suis de nature curieuse, un brin impulsive et parfois trop franche. Parfois, j'ai une manière de m'exprimer un peu blessante et cassante. J'essaie de relever vos remarques et de me justifier avec le plus de calme et d'objectivité possible. Après tout, je suis venue à vous dans l'espoir de m'améliorer. Cependant, il s'agit de mon texte, de mon bébé, je ne peux donc m'empêcher de me mettre un peu sur la défensive.
Je tiens donc à vous présenter mes excuses si parfois mes réponses et mes réaction (ici ou en mp) ressemblent à des attaques. Sachez-le, mes intentions lorsque je discute vos points de vue, ce n'est pas de créer des querelles. Mais bel et bien de créer une dynamique de débat. Je ne suis pas venue ici en élève, je ne suis pas venue chercher des maitres. Je suis venue ici en tant qu'auteur amateur en quête de semblables avec qui échanger et discuter.
Si vraiment ma personnalité et/ou ma démarche ne vous convient pas, faites le moi savoir, simplement.
merci.

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il y a 13 ans 5 mois #17044 par Mr. Petch
Réponse de Mr. Petch sur le sujet Re:Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie]

Avant d'aller plus loin cependant :


Ne t'en fais pas, nous non plus ne sommes pas là pour casser des débutants à tout prix ! Pour ma part, je te donne mon avis de lecteur, qui vaut ce qu'il vaut et qui n'est pas une réponse universelle. Je donne des conseils qui sont en gros "ce que je ferais à ta place". Tu prends ce que tu y trouves être juste... Je n'ai pas souvenir que le forum des Jours Anciens fonctionne autrement. ^^

Après, j'aurais tendance à te dire, pour te donner une échelle de jugement, mais là aussi c'est personnel, que l'avis de Vuld Edone est souvent cruel mais juste... ;) . Ceci étant dit, la reflexion finale de tout auteur sur ce forum lui revient à lui et non aux commentateurs, aussi doués soient-ils.

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il y a 13 ans 5 mois #17045 par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Re:Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie]

C'est parce qu'un autre correteur m'avait dit que la description ne suffisait pas, qu'il me fallait mettre les points sur les i, appeler un chat, un chat et dire LE mot.

Serait-il possible d'avoir le passage avant correction?

Personnellement, je ne vois que deux raisons (ou manières) d'appeler un chat un chat:
1) pour gagner du temps de description (augmenter le rythme, donner une sensation de vide, de froid, etc...), soit:
"En outre, il suffisait d'accorder un coup d'œil aux lambeaux qui tenaient lieu de vêtements aux passagers pour comprendre que la cargaison était constituée d'esclaves."
2) pour éviter l'effet "je te parle de ce que tu connais mais je ne dis pas le nom": ce qui donne quelque chose comme (exemple à ne pas suivre et à l'encontre de la situation narrative donnée):
"Il vit des corps inhabituels. Ils n'étaient pas habillés comme des marins ou des marchands. Ils n'étaient d'ailleurs quasiment pas habillés sinon de tristes lambeaux. Beaucoup avaient encore, fait étrange, des fers qui au poignet, qui à la cheville. Il ne voyait pas quel intérêt il y avait à s'attacher ainsi à un navire, lui en tout cas n'y avait même jamais songé. Au vu du nombre de corps, ils devaient s'être entassé sur le navire, ce qui n'avaient pas dû être pratique. Du regard, le héros rechercha les débris d'un second navire qui n'existait que dans sa logique des choses..."

Bref, moins parlant que le coup du pistolet "le long cylindre de métal tenant dans la main par un morceau de bois et qui faisait un bruit horrible", mais très énervant si le lecteur devine dès les premiers mots de quoi il s'agit. (mon exemple a ceci de problématique qu'il peut aussi s'agir de prisonniers, voire, selon l'univers, de gens totalement loufoques...)

***

Bref, je serais vraiment preneur de la première version, ma curiosité est à ce niveau presque malsaine :P .
Sinon, je propose d'au moins retirer les deux points tout en laissant le mot d'esclave (comme dans le premier exemple). Sous-entendre que l'on parle d'esclaves n'est en effet pas nécessaire, c'est plus une question de goût. Moi j'aime bien, le premier commentateur beaucoup moins visiblement :laugh: .

***

Cependant, il s'agit de mon texte, de mon bébé, je ne peux donc m'empêcher de me mettre un peu sur la défensive.

Pour être honnête, en ce qui me concerne, je considère que ce serait plutôt à moi de faire ce genre d'excuse, parce que, avec le temps et malgré mes efforts, j'ai tendance à être de plus en plus direct et de moins en moins argumenté dans mes critiques. En plus, je m'acharne toujours lorsque j'ai trouvé une petite bête. J'aime critiquer (entendu, lire, ressentir, analyser, commenter, argumenter), mais je n'ai absolument plus le temps...

Bref, n'hésite surtout pas toi aussi à dire si quelque chose ne te convient pas. Il n'y a personne de méchant sur les chroniques (si ce n'est le renart, qui mord parfois, la rage je crois), tout au plus la passion prend-t-elle parfois le dessus un instant.

Impe, lecteur pas très humble.

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il y a 13 ans 5 mois #17046 par ZikL
petit hs d'importance :laugh: :
J'ai lu avec attention le texte ET les critiques! toutes ^^
Car j'ai pu remarquer des ressemblances totalement fortuites entre le texte de Kalystah et le mien bien que les deux soient fortement différents.

ceci étant dit:

Je rejoins quelques uns ici présents. J'ai lu le texte avec attention et je m'y suis fortement appliquée. Je dois dire qu'au début je n'arrivais pas du tout à accrocher. Pas à cause de ton style ou quoi mais bel et bien à cause de l'ambiance appauvrie. En plus, je connais ta nature de poète et j'avoue que, comme j'aime rêver quand je lis, je m'attendais à plus de poésie ou au moins à quelques descriptions m'alpaguant sur le décors. Comme l'a fait remarqué je ne sais plus qui, le fait que l'on passe d'un cadre "dont on ne sait que peu de chose" à un navire échoué rempli d'esclaves, ce devrait être un choc mais du coup, ça perd tout son effet.

Le fait que tu partes des sentiments de ton personnage pour en faire découler une action m'a déboussolée car j'agis parfaitement à l'inverse, de manière presque "médicale" diront certains lol. Ceci n'est pas une critique.
Finalement j'ai bien accroché sur la "fin" du texte. Bien que pour le coup, si les descriptions te semblent "inutiles", c'est le dialogue avec le "gamin" qui va chercher de la chaux qui m'a laissée perplexe. J'ai bien compris que ça servait l'ambiance et à signaler le nombre de cadavres mais comme c'était relativement fait au début ça m'a semblé de trop.

Bon par contre j'attends la suite maintenant parce que je reste quand même sur ma faim. Preuve que j'ai fini par me faire alpaguer par ton histoire.

Je suis loin très loin d'être critique! je dis juste mon ressenti pour le coup.

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il y a 13 ans 5 mois #17074 par Ignit
Bonsoir, tout d'abord.

Cela fait un moment que je n'étais pas passé et je commente donc le texte un peu en retard, et je vais peut-être le faire un peu vite vu qu'un paquet d'autres lectures semblent m'attendre.

Un certain nombre de choses ont été dites et je vais par conséquent éviter de répéter. Plusieurs choses m'ont frappé dans ce premier texte : tout d'abord, il m'apparaît comme une introduction. Une introduction à un monde, à une histoire. Par ailleurs, il a également un aspect de récit. Les deux sont à mon sens à séparer bien qu'étant lié car ils répondent à des fonctions différentes vis-à-vis du lecteur.

En tant qu'introduction, tout d'abord, ce récit me semble réellement court. A la sortie du passage, j'en sais excessivement peu. Je connais le nom d'un royaume, je sais qu'il semble y avoir quatre principaux royaumes proches les uns des autres. Je sais également que ce royaume précis m'est identifié comme étant le royaume "gentil", avec un Roi bienveillant. Enfin, j'apprends quelques détails sur le premier personnage que je rencontre et sur les habitants de son village. Somme toute, j'en sais vraiment peu.
Je me suis permis de mettre en valeur le fait que le royaume soit immédiatement identifié comme "gentil", comme je le disais et même si le terme est quelque peu caricatural, car c'est d'autant plus étonnant que la fantasy est depuis quelque temps plutôt sombre et "grise". On y voit des gentils pas si gentils, des souverains pragmatiques, peu concernés par des histoires de valeurs. Cette différence peut aboutir à quelque chose d'intéressant ou au contraire d'un peu naïf ; à toi de bien t'en servir. Ceci dit, ma remarque est à tempérer : le premier chapitre est vu au travers du regard du patrouilleur, qui semble vouer un considérable respect à son roi, qui pourrait se révéler bien différent dans les faits, pour ce que j'en sais.
La fin appelle évidemment un deuxième chapitre que l'on attend d'autant plus que l'on reste pour le moment un peu sur sa faim.
Une autre remarque : le parcours du personnage central me paraît un peu flou. Passer de "jeune lieutenant" à "vieux patrouilleur de village", c'est plutôt étonnant. D'abord, un "jeune lieutenant", cela veut dire quelqu'un de très talentueux, de très chanceux ou de noble. Quelque soit le cas, la logique voudrait qu'il monte en grade avec le temps, pas qu'il descende. Peut-être est-ce différent dans ton monde, puisque c'est à toi de le définir. Néanmoins, si tu poses ton récit dans un cadre de fantasy médiéval sans donner plus de détails, le lecteur va prendre en référence les principaux récits de ce genre et en déduire des choses que tu n'as peut-être pas voulu, ou trouver des choses étranges peut-être par manque d'explications.

Cela m'amène à l'autre partie de mon commentaire, celle sur ton texte en tant que récit. Ma première remarque est peut-être paradoxale : il y a trop d'adjectifs et pas assez de contexte.

Pour la plupart, des pêcheurs infortunés que la marée avait ramenés à terre au milieu des restes de leurs barques, après que la mer les eût impitoyablement brisées au cours de l'une de ses redoutables tempêtes.


Cette phrase m'a paru idéale pour pointer ce qui m'a gêné dans ma lecture : l'abus d'adjectifs / adverbes. C'est une tendance assez courante que de vouloir tout caractériser mais cela nuit à la lecture en l'alourdissant.

Par ailleurs, et cela a déjà été mentionné, on sait trop peu de choses. C'est une qualité, pour un texte, que de faire travailler l'imagination du lecteur, évidemment. Mais trop le faire travailler, c'est à mon sens un défaut parce que tu demandes au lecteur de faire le travail que tu n'as pas pris la peine de faire. J'ai vraiment du mal à visualiser ton texte, à m'en faire une image mentale, autre qu'une image un peu stéréotypée et pour le moins floue.
Une description, sans être trop dense, devrait pouvoir donner des repères au lecteur pour qu'il puisse se représenter les scènes que tu lui présentes. La question est toujours de la quantité de description qu'il faut, le tout étant de trouver un juste milieu entre "un homme gravit la colline et vit des cadavres" et "un homme, visiblement âgé, barbu et marchant lentement, vêtu d'une tunique verte et bleue un peu trop grande pour lui etc.". ;)
En ajoutant du détail, tu rends ton décor vivant. Le genre de choses dont parlait Vuld, notamment : une flaque résultant de l'orage de la veille, etc., ou encore ce dont parlait Petch, à savoir de préciser la chanson de marins, en cela que dire qu'il arriva sur le port et qu'un marin y chantait une chanson de marins, c'est donner bien peu au lecteur qui s'y représentera au mieux une scène caricaturale et indéterminée, au pire qui s'y représentera une scène du genre dans un autre récit, mieux décrite de sorte qu'elle lui sera restée en tête.


Tout ceci reste évidemment mon avis et prends également en compte qu'en dépit des critiques, ton texte est loin d'être mauvais ou désagréable à la lecture. En espérant une suite bientôt,

Cordialement,
Ignit.

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il y a 13 ans 5 mois #17076 par kalystah
Réponse de kalystah sur le sujet Re:Kanaela - Malédictions [chapitre 1 - 1ere partie]
Une version corrigée a été mise en ligne ce weekend.
Je me suis appliquée à y inclure une description un peu plus précise des lieux.

Enfin n'oubliez pas qu'il s'agit juste de la 1ere partie du chapitre 1.

La raison pour laquelle le royaume où nait mon récit est opposé si fermement à l'esclavage trouvera une explication plus tard dans mon récit.
J'avais prévu d'expliquer le statut de patrouilleur dans un prochain chapitre, mais je vais voir s'il n'est pas possible de le faire plus tôt dans le récit. Je vais donc relire ce qui a déjà été écrit et voir s'il n'y a pas moyen d'y glisser discrètement l'explication.

merci de vos commentaires.
j'avoue que je ne m'attendais pas à un décorticage aussi précis. :p

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