Ecrivez-vous dans l'ordre?
- Zarathoustra
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- Ecrivez-vous dans l'ordre de vos chapitres?
- Respectez-vous la chronologie de vos histoires? Ecrivez-vous la fin avant?
- Laissez-vous des scènes de côtés que vous reprenez après?
Comme il se fait tard, je vous dirais rien sur le sujet.
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- Krycek
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J'aime que mes textes aient une suite logique et sensée. Je me force donc à les écrire dans l'ordre pour ne pas rater de marche (note : ça ne fonctionne pas aussi bien que prévu )
Maintenant, rapport au souci de Monthy, si j'écris dans l'ordre c'est pour éviter de repousser indéfiniment le bloquage et ne jamais écrire le chapitre en question.
Paradoxalement c'est ce qui m'a valu 1 an de traversée du désert sur Pandy pour ne pas savoir comment réorienter la suite de l'histoire.
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- Vuld Edone
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Dans la planification de l'histoire, mon plus grand texte (inachevé) à ce jour n'est pas linéaire. Il commençait par la fin et rétrogradait toutes les trente pages jusqu'à l'origine du récit. À côté, un brouillon des Armes n'hésitait pas à sauter d'une scène à l'autre et à abandonner toute forme de chronologie, sinon l'idée même de chronologie et de logique.
Si en général mes textes sont chronologiques, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de sens à faire autrement. Mais s'il y a du sens à commencer par la fin, je commence par la fin. La différence est alors que pour moi, la fin constitue le début, et le début la fin, en termes de planification.
Car niveau méthode je n'ai jamais utilisé autre chose que la chronologie. Toujours du début, toujours dans l'ordre, sans aucun trou. Un héritage du freestyle, je suppose. Je n'ai jamais songé à en changer, je n'en ai jamais senti le besoin, et à dire vrai je serais un peu perdu en travaillant autrement. La seule fois où j'ai songé à sauter un à deux paragraphes était ce début de semaine, et j'ai vite abandonné - comme j'ai abandonné le texte en question, d'ailleurs.
Je ne pense pas à vrai dire que sauter un chapitre puisse résoudre un bloquage. Cela rendra juste ledit blocage (sic) plus pénible quand j'y reviendrai. L'histoire est écrite déjà avec le plan, il faut juste un peu plus de mots autour et ce sont eux qui font défaut. Les mots d'après n'aideront guère les mots d'avant.
Par contre, des brouillons autour de l'histoire, pour entraîner le style, cela aide. Des petits récits annexes, pour entraîner les personnages, ou les situations, tester les techniques et ainsi de suite. Typiquement les Armes, dans mon cas.
Je pense que l'équivalent de sauter des chapitres, dans le cas du "freestyle", est le remplissage. La capacité à créer une transition de toutes pièces, sans pertinence, qui permette de passer rapidement à la partie qui nous intéresse. Bien souvent, dans ces cas-là, on aurait en effet avantage à mettre simplement trois points de suspension.
Ou alors, arrivé vers la fin d'un récit de plus de cent pages, à dix ou vingt de la fin, je peux comprendre qu'on ne veuille pas se laisser arrêter par un seul passage. Il y a d'autres cas, mais je ne vois que ceux-ci.
Le bloquage... le blocage n'est jamais engendré, d'après mon expérience, par ce qui doit suivre mais par ce qui précède.
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- Krycek
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Tu mets des mots sur ce que j'avais mis du temps à appréhender lors de mon blocage. Et effectivement ce qui me bloquait dans Pandy était la nette différence entre le début du récit (fond/forme) et la fin (lié à mon évolution personnelle dans l'écriture).Le bloquage... le blocage n'est jamais engendré, d'après mon expérience, par ce qui doit suivre mais par ce qui précède.
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- Mr. Petch
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Ceci dit, c'est un exercice de style. La plupart du temps j'écris dans l'ordre, mais il m'est déjà arrivé de sauter un passage. Moins parce que je n'arrivais pas à l'écrire que parce que j'avais trop hâte d'écrire le passage suivant !
Mr Petch
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- Zarathoustra
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- Messages : 2081
Pour ma part, j’ai vécu des expériences très différentes à travers les plus ou moins longs récits que j’ai entrepris (dont je n’ai vraiment fini qu’un seul finalement).
- Il y a les récits dans lequel je me lance en freestyle avec une idée de l’atterrissage mais pas de plan précis (style Rencontre du 3eme type et Chant des Pierres). Et là, effectivement je suis contraint d’écrire au fur et à mesure. Même si je peux reprendre assez facilement un chapitre déjà écrit pour le modifier si j’ai entre temps des idées ou une logique à renforcer.
- Il y a des récits où il y a une vraie intrigue. Et là je peux « sauter » des chapitres. En fait, pour l’instant, c’est pas ce que j’ai fait, j’ai écrit un truc qui bouche le trou mais que je sais très imparfait (en tout cas qui ne me convient pas), et que je devrais y revenir (d'ailleurs je les mets soit en couleur soit je me mets en gros BROUILLON pour ne pas oublier d'y revenir). Le but est de ne pas bloquer mon avancée ou mon envie d’écrire car je sais qu’il m’est très difficile de « créer » mais beaucoup moins de réecrire. Et j’aime reprendre une matière plus ou moins brute pour essayer d’atteindre un résultat qui me plait. Mais j’aime écrire en chronologie parce que j’aime saisir au vol des idées non planifiées, laisser de la place à l’imprévu, à l’inspiration, et de telles idées m’amène souvent à chambouler ce que j’avais prévu soit en remaniant en mieux soit en différant l’agencement des scènes. Je trouve qu’il y a une grande jubilation à écrire avec cette liberté car je retrouve le plaisir d’écrire de mes premiers récits.
- Et il y a des récits libres (en l’occurrence un seul) où j’ai à la fois un cheminement précis mais une structure très lâche, c’est Allariel. Actuellement, je travaille sur plusieurs chapitres en même temps, soit parce qu’ils ne sont pas complets, soit que j’ai des idées sur un état d’âme qui concerne un chapitre futur. Et j’ai même des morceaux que je ne sais pas où ils iront parce que je ne sais pas quand ils colleront. Ce récit étant composé de trois dimensions qui s’imbriquent, il m’est assez difficile de faire le timing entre les morceaux du journal, car j’ai le récit du passé, le récit du présent et les scènes d’introspection. Dans les 3 cas, je sais où je dois atterrir, j’ai le comment grossier, mais il s’agit de les faire cohabiter à l’intérieur d’une cheminement de pensées, ce qui me rend la planification assez difficile. Il y a aussi la notion d’équilibre et de rythme dans un chapitre qu’il faut arriver à harmoniser. Il m’est d’ailleurs arrivé d’avoir un trop plein qui a fait que j’ai dû décaler sur le chapitre suivant des choses que j’avais pensées mettre dans celui que j’écrivais. Il y a aussi des morceaux qui deviennent incohérent par rapport à des développements de sa pensée et sa connaissance de soi. Il faut soit modifier après, ou avant. Bref, il y a un mouvement de balancier subtile entre écriture et réecriture pour avoir la cohérence (par contre, il y a beaucoup moins de réecriture que dans les autres de mes récits, c’est juste du menu fignolage).
Globalement, je dirais que plus une intrigue est complexe et plus on peut se permettre de sauter des scènes. Mais je pêche souvent par le manque de planification de mes récits. Je parts souvent avec un plan (quand il y en a un) avec un titre de chapitre et 3 ou 4 tirets sur ce que je veux y mettre. Et le tout devra faire 5 à 10 pages. Malheureusement, dans les faits, j’ai parfois des chapitres que je n’arrive pas réellement rendre vivant avec ces quelques tirets comme si ces tirets seraient plus à écrire en une sorte de résumé qui accélérait tout au lieu de construire plusieurs scènes. Mais ce sont souvent des chapitres défis pour moi et j’ai souvent transformé un chapitre temps morts en chapitre temps fort grâce à une idée de scène (enfin, selon mes critères).
C'est parfois aussi le cas pour moi. Mais à force d'attendre que ça sorte pour me lancer dans la scène qui me botte, il arrive que j'arrive sur la dîte en scène en ayant perdu mon excitation de l'écrire. C'est pourquoi je me pose la question de sauter les scènes qui bloque tout pour ne pas émousser l'envie d'écrire.Moins parce que je n'arrivais pas à l'écrire que parce que j'avais trop hâte d'écrire le passage suivant !
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- Monthy3
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- Messages : 673
Oui.- Ecrivez-vous dans l'ordre de vos chapitres?
Oui.- Respectez-vous la chronologie de vos histoires? Ecrivez-vous la fin avant?
Jamais.- Laissez-vous des scènes de côtés que vous reprenez après?
En revanche, ce que je fais parfois, c'est écrire une scène peu folichonne en quatrième vitesse, sans éclat, plate, fade, bref, écrire une scène vite fait pour pouvoir continuer et revenir ensuite dessus. En somme, la méthode dite :
Cela permet de maintenir tant la continuité que la cohérence du récit et a, en fait, d'autres avantages :Je pense que l'équivalent de sauter des chapitres, dans le cas du "freestyle", est le remplissage.
- elle évite de repousser à la Saint Glinglin l'écriture de la scène fatidique, qui ne sera de toute façon pas plus amusante à écrire plus tard. On pourra arguer que si elle est de toute façon pénible, c'est qu'elle ne se justifie pas ou doit être remplacée, mais je ne partage pas totalement cet avis. Bref, repousser l'échéance, c'est la rendre encore plus désagréable et attenter à la joie (ouais, carrément) de mettre le point final à un récit. Et là, je recite Vuld :
Je partage totalement cette opinion (et mon directeur de mémoire aussi, tiens !). Franchement, où est la satisfaction de mettre le mot "fin" ou de clore un chapitre s'il existe encore des trous avant ? C'est un peu déprimant, non ?Je ne pense pas à vrai dire que sauter un chapitre puisse résoudre un bloquage. Cela rendra juste ledit blocage (sic) plus pénible quand j'y reviendrai. L'histoire est écrite déjà avec le plan, il faut juste un peu plus de mots autour et ce sont eux qui font défaut. Les mots d'après n'aideront guère les mots d'avant.
Différente est en revanche la démarche de M. Petch qui, certes, écrit dans un ordre non chronologique une série de textes supposés ensuite être reliés (ou pas), qui ressemblent davantage à des petites nouvelles (comme par exemple le Voyage de Haviland Tuff, de George Martin). Enfin, il me semble
- écrire au fil de la plume entraîne parfois l'aventure dans des chemins de traverse que, ma foi, je brûle parfois de suivre. Du coup, écrire la scène suivante peut se révéler soit vain, dans la mesure où elle ne pourrait s'emboîter correctement sur la scène "inattendue", soit bridant, si l'on décide de se tenir coûte que coûte à cette scène déjà écrite.
Bon, après, il faut différencier l'écriture de la scène suivante de la confection d'un plan, léger ou détaillé (quoique ce dernier est nécessairement plus contraignant). Pour moi, un tel plan (léger) est indispensable.
Tiens, d'ailleurs, une astuce pour se débloquer : faire un plan très précis des événements que l'on veut décrire dans la scène. En suivant machinalement les étapes, on arrive finalement à progresser. Enfin, disons que cela marche parfois.
Cela dit, à la lecture de Zara :
j'ai bien l'impression que l'on peut obtenir l'effet inverse, l'effet "machine" D'où, peut-être, l'intérêt de réserver cette méthode austère aux scènes qui, décidément, ne veulent pas spontanément s'écrire (les sales bêtes).Je parts souvent avec un plan (quand il y en a un) avec un titre de chapitre et 3 ou 4 tirets sur ce que je veux y mettre. Et le tout devra faire 5 à 10 pages. Malheureusement, dans les faits, j’ai parfois des chapitres que je n’arrive pas réellement rendre vivant avec ces quelques tirets comme si ces tirets seraient plus à écrire en une sorte de résumé qui accélérait tout au lieu de construire plusieurs scènes.
Ou par ce qui ne précède pas. Je pense par exemple à l'introduction d'un autre personnage situé dans un autre lieu ou dans une autre situation que celle du ou des précédents. Il faut, d'une certaine façon, repartir de zéro. D'où éventuel blocage.Le bloquage... le blocage n'est jamais engendré, d'après mon expérience, par ce qui doit suivre mais par ce qui précède.
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- Mr. Petch
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Je pensais que l'écriture "dans le désordre" était une pratique beaucoup plus répandue. Je dirais que ça témoigne d'une vraie "éthique" d'écriture, presque un sacerdoce, où l'ordre d'écriture doit être respecté. Je serais curieux de savoir ce qu'il y a derrière ces opinions tranchées ! Est-ce vraiment seulement le fait pragmatique que, de toute façon, le blocage reviendra plus tard, ou y a-t-il une contrainte d'ordre moral derrière ?
Mr Petch
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- Zarathoustra
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En fait, je me l'autorise parce que je ne pense pas écrire dans le marbre. Et aussi parce qu'il est intéressant de boucher les trous une fois où on sait où on doit arriver parce qu'il se peut que j'y aurais mis des choses non anticipées.
Je relance ce sujet parce que j'ai découvert que Lewis Carroll s'était amusé à écrire la chasse aux Snarks à partir de sa dernière phrase (une phrase qui lui est apparu d'un coup) et qu'il aurait remonté le tout au fur et à mesure. Il s'agit il est vrai d'une sorte de poème, et que cette dite phrase ne comprenait en soi aucun sens ou direction d'histoire. Après, c'est peut-être aussi une légende arrangée...
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