Imprimer
Catégorie parente: Fantasy
Catégorie : One Shots
Affichages : 1577
Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

Un humain courait dans la sombre foret de Reikwald, il haletait, mais ne renonçait pas. Derrière lui, un énorme molosse noir et marron, les yeux rouges et les dents anormalement longues, courait avec frénésie. L’un était un homme, l’autre une bête, mais tous deux avaient un point commun : celui qui teindrait le choc survivrait. Jrag Van Der March, un mutant en cavale et un dobermann nommé voyou qui après avoir été mordu par une chauve-souris dévora son maître, sa maîtresse et le bébé. Si le mutant renonçait, il serait dévoré, si le chien s’écroulait, il ne pourrait plus se relever pour chasser. Tous deux couraient, combattant la fatigue, les ronces et la mort. Jrag sauta une racine, puis tomba douloureusement sur ces pieds, il ne devait pas abandonner, non ! Il avait été trop loin pour renoncer ; s’il se faisait dévorer, il ne verrait jamais Aldorf, magnifique cité. Depuis que son propre père l’avait chassé de chez lui sans argent ni nourriture, il ne mangeait plus à sa faim. Cela devait bien faire des jours que Jrag marchait dans la foret, mangeant ce qu’il trouvait, dormant au creux des arbres, vêtu pour se dissimuler d’un manteau élimé et d’une cape déchirée. Il possédait bien une épée mais elle avait été dévoré par un troll qui l’avait trouvé appétissante. Maintenant, il était ici, à bout de forces, mais l’espoir ne le quittait pas. Devant lui, il vit un mur de ronces. Jrag mit ses mains devant son visage et pria Sigmar que ses jambes le soutiennent. Le jeune Impérial sentait les épines s’enfoncer dans sa tendre chère, libérant une douleur à chaque contact. Quand enfin il en sortit, il n’osa pas se retourner, utilisant ses dernières forces, il fit quelques pas encore puis s’écroula, s’endormant sous les hurlements du chien.

Lorsqu’il se réveilla d’un sommeil sans rêve, il regarda hébété autour de lui ; le chien était couché près d’un tronc d’arbre, les yeux ensanglanté par les ronces, il s’était arraché une patte prise dans un nœud de racine et sa langue pendait et bavait par terre. Jrag prit un morceau de bois pointu qu’il trouva près du molosse et le planta dans la gorge du chien, celui-ci ne bougea pas, Jrag n’attendit pas une seconde de plus, il retira le pieux de la gorge du canin et le planta dans le ventre de la victime. Le mutant entreprit ensuite de lui déchirer le ventre et de dévorer ses entrailles. Jrag mangea en grande partie l’intestin de la bête, son cerveau, deux de ses trois pattes et en partie la troisième. Le ventre bien rempli, il se rendormit d’un sommeil profond. Quand il émergea de son sommeil, il fit sa toilette qui consistait à retirer les épines plantées un peu partout sur son corps et à nettoyer ses cheveux blonds tachés de sang. Bien qu’à moitié sauvage, il avait gardé un certain sens de la propreté. Une fois satisfait il chercha un point d’eau, en vain. Mais un déclic se produisit dans son cerveau : le chien était enragé... Jrag fut prit de panique. Une scène lui revint alors à l’esprit, lui dans son village et un homme recouvert de bandelettes, un lépreux. Le malade se rapprochait de Jrag qui ne comprenait pas ce que lui voulait cet homme, il ne le comprit que lorsque l’homme lui tint la main et que son père décapita de façon rapide et propre le malade avec son épée. Puis il se souvint de son père jouant avec lui enfant : son père le faisait sauter, mais il était tombé sur la tête et avait dévalé les escaliers, il aurait dû mourir. Il se contenta donc de jus de plante pressé. Dès que ce fut fini, il se mit en marche vers le Nord. Jrag évita soigneusement les sentiers fréquentés et les routes commerciales. En fin de journée il trouva un village à première vue abandonnée, il entra doucement dans les ruines et fouilla minutieusement les constructions en meilleur état. Il trouva une vielle épée, un arc, quelques flèches et une cote de maille rouillée. Au moment où il se résignait à quitter le village, il trouva une bourse contenant cinq pièces ! Une aubaine. Encouragé par sa découverte, il continua. En cherchant dans une vielle maison délabrée, il découvrit un homme dissimulé sous une couverture. Tirant fièrement sa vielle épée, il piqua et secoua le corps tremblant. Celui-ci gémit puis se releva, pour montrer un malheureux corps maigre et blanc, couvert par un pantalon et une chemise, chaussé de deux vielles chaussures trouées. Le malheureux tremblait de faim, de froid et de peur. Jrag contempla le corps tortillé. Il éprouva un plaisir soudain et voyant le gosse en train de gesticuler. Il sortit et entreprit de chasser avec son arc. Après une heure il revint dans la vielle maison avec une biche qu’il avait tuée. Trois quarts d’heure encore et la biche rôtissait au-dessus d’un maigre feu. Il découpa une large tranche qu’il jeta au môme, celui-ci se jeta sur la viande brûlante et dévora tout en quelques bouchées. Pour la première fois depuis des jours, il entendit un mot, juste un "merci " timide. Jrag fit semblant de ne pas entendre, mais il était sensible malgré tout. Cette dernière pensée avait un côté marrant : lui, un mutant en cavale, être attendri par un môme. Sa mère lui racontait des histoires quand il était petit comme le gosse, elle aimait lui raconter les histoires où Sigmar sur son Griffon - comment s’appelait-il déjà ? Il le savait pourtant.

" Tu t’appelles comment ?

La douce voie du marmot le tira des ses pensées.

_ Moi je m’appelle Frank.

_ Heu ! Moi Jr… Jrag. Jrag était un peu sonné et manquait de sommeil.

_ Ah oui comme le héros du chaos.

_ Quel héros du chaos ?

_ Ben celui qui déclara une grande guerre.

_ Je ne connais pas cette histoire, ta mère a dû te la raconter. Ou alors c’est une légende de péquenot.

_ Erreur c’est la tienne ! "

Mais Jrag dormait déjà.

Le lendemain, Jrag se mit en route vers le nord. Il n’avait cependant pas réussi à se débarrasser du gosse, celui-ci racontait à tue-tête son histoire invraisemblable. Il disait venir de Erengrad et avoir traversé tout l’Empire en quelques jours, il se vantait d’avoir tué tous ses parents et amis et se disait médium. Jrag lui ne broncha pas de la journée. Il arrivèrent en fin d’après midi à Aldorf. La ville semblait mener son rythme de vie habituelle. Ils arrivèrent devant la lourde entrée gardée par deux soldats aux allures alcooliques. Ceux-ci voyant avancer vers eux deux êtres maigres sales et louches regardèrent méchamment Jrag et Frank. Lorsque le mutant arriva à la hauteur du garde le plus proche il dit :

" Bonjour mon brave, moi et mon frère cherchons un abri, pourrais-tu me donner l’adresse d’une auberge peu chère ?

_ N’émons point les gars d’t’on genre. Les mutants nous on les pends, pas’vrais Wildfrid.

_ Ouais, articula le soldat à côté.

_ Nous ne sommes pas des mutants, nous avons été attaqués par des gobelins qui nous ont tout volé, pas vrai p’tit frère.

Jrag donna un rude coup de coude à son complice.

_ Heu oui m’sieur.

_ OK mé que j’vous r’vois pas traîné dans l’coin. "

Le soldat grogna et regarda passer les deux humains. Jrag passa tout content, tirant le marmot. Il voulait à présent voir la ville de plus près. Depuis son enfance il rêvait de cette cité, sa mère lui racontait mille histoires sur ses héros imaginaires, ses maisons prestigieuses, ses temples énormes et riches, ses femmes jeunes et belles. Mais lorsque le duo entra dans les premiers quartiers, il eut un choc : des vielles maisons délabrées, entassées et serrées, des femmes laides et ridées traînant leurs linges. Des clochards mendiant dans la rue, des soldats gras et ventrus dans des armures trop courtes et rouillées, des rues hideuses et malodorantes. Jrag se sentit mal, le sol se déroba sous ses pieds, puis tout devint noir.

Jrag se retrouva dans un champ de blé sans trop savoir pourquoi. Les plantations s’étendaient à perte de vue, il se sentait bien, mais les épis de blé commençaient à se transformer en ronces, comme ceux qui avaient tué le chien enragé dans la forêt. Une immense ombre sortit des épines, elle se métamorphosa en un immense démon rouge, musclé et cornu armé d’une épée. A l’opposé un immense Griffon monté par un chevalier en armure noire et d’une lance dorée. Comment s’appelait le Griffon de Sigmar ? Alors commença un rude combat entre les deux monstres. Aucun ne semblait laisser une brèche, les deux ennemis étaient de taille, de gabarit et de force égaux. Mais le démon montrait des signes de fatigue. Ses gestes étaient plus lents et plus maladroits. Jrag était maintenant le démon, et il avait du mal à parer les coups. Il vit alors une faille dans la défense du Griffon, il porta un coup d’épée, mais le Griffon mordit et cassa l’arme de Jrag, puis le cavalier porta un coup qui transperça le cœur du démon.

Jrag rouvrit ses yeux et fut surpris de voir des planches clouées et un matelas sous ses fesses. Il se leva et examina la salle où il se trouvait : une salle carrée en bois, une étoile maléfique à cinq branches sur la porte et une petite table où était posé une assiette pleine de viande fumante et grasse. Il portait une robe blanche toute simple. Tout de suite après avoir dévoré la viande, il fit le point. Il était dans un quartier délabré dans.. dans Aldorf, oui voilà, il était à Aldorf. Puis il était tombé dans les pommes. Quelques secondes après un homme en robe noire, le visage marqué par de sombres écritures gravées dans sa chair, des cheveux noirs et fins tombant sur ses épaules, entra dans la chambre. Il tenait une magnifique épée noire dans sa main.

" Bienvenu à toi jeune Jrag Van Der March, ta venue est un honneur pour nous.

Flatté par le nouvel arrivant, Jrag s’assit pour écouter les raisons de sa présence dans ce qu’il pensait être une secte démoniaque.

_ Bien sûr mais, j’fais quoi ici ?

_ Oui, tu ne sais pas encore.

L’homme frappa deux fois dans ses mains et le gosse qu’il avait ramassé dans les ruines entra.

_ Cet enfant est un mutant, il est médium. Il prétend que tu es un mutant toi aussi et que sommeille en toi un démon. Ce démon s’appelle Krokof, c’est un des fils de Khorne, loué soit son nom.

_ Je suis donc Krokof ?

_ Oui.

_ Et ?

_ Krokof est le démon qui déclenchera une grande guerre qui nous permettra d’étendre nos terre plus au Sud, toujours plus au Sud. Enfin c’est ce que dit la légende. Ton destin est donc de combattre les forces du bien.

_ Hey c’est des conneries, je ne veux pas. J’affronterai mon destin s’il le faut.

Sur ce l’homme sourit et tendit l’épée à Jrag. L’épée semblait absorber la lumière et des runes effrayantes lâchaient une forte énergie mutagène.

_ Tu suivras un entraînement intensif pendant plusieurs mois, mais pour l ‘instant suis moi, je vais te présenter à mes amis. "

Jrag put enfin sortir de la salle. Le nouveau décor qui s’offrait à lui était décevant, identique, un peu plus grand peut-être. Trois autres personnes se tenaient là, toutes habillées en robes noires…

Dans la grande et luxurieuse forêt tropicale de Lustrie, le seigneur mage de Itza se penchait sur une tablette dorée où il était inscrit d’étranges signes. Dans la somptueuse pyramide au cœur de la forêt, seule une personne, une chose plutôt savait qu’un grand chamboulement allait se produire.

" Crois-tu que nous devrions les aider Quitos ?

_ Qui donc oh ! Grand seigneur mage ?

_ Les nouveau-nés (comprenez nouveau-né par elfe, nain ou humain, c’est ainsi que les hommes-lézards surnomment les étrangers). Un grand malheur va s’abattre sur eux.

_ Mais seigneur mage ils ont pillé nos sanctuaires et massacrés des skins et des saurus !

_ Je sais mais, le problème vient en partie de nous. En effet, les anciens étaient nos maîtres et ils ont fait exploser malencontreusement le portail interdimensionnel. Nous sommes responsables de l’arrivée du chaos, et puis les nouveau-nés ont aussi été éduqués par les anciens…

Plusieurs mois passèrent, ils furent infernaux pour Jrag : chaque jour à manier l’épée et ses nouvelles griffes, à réciter par cœur des centaines de poèmes sur les exploits de Khorne. La nuit, il devait chasser pour s’entraîner encore et encore. Ses mutations lui avait fait pousser des griffes, sa mâchoire s’était allongée, ses muscles avaient énormément grossi et il était pourvu d’un instinct meurtrier. Il était prêt, et était devenu totalement différent du jeune Jrag Van Der March qui avait dévoré le chien dans la forêt. Ce soir il serait Jrag Van Der March héros du chaos au service de Khorne. Maintenant au sein de la secte il régnait en tant que gourou. Ce soir un puissant sorcier le nommerait héros.

La cérémonie fut simple, Jrag enfila une armure rouge décorée de l’étoile à huit branches. Les spectateurs réunis en cercle autour de Jrag portaient des robes noires, Jrag put reconnaître le gosse dans la foule. Le sorcier portait une robe blanche tachée de sang. Dans la salle à trente mètre sous terre, on pouvait entendre des rires dans les murs et des roulements de tambour. Deux énormes torches éclairaient la salle, des crânes humains ornaient les murs. La cérémonie commença, le sorcier récita des incantations puis il marqua le front de Jrag agenouillé avec du sang puis des éclairs sortirent de la main du sorcier. Toute la salle se remplit de lumière noire et lorsqu’elle disparut, le héros avait doublé de volume, un casque imposant lui couvrait la tête et son épée était elle aussi deux fois plus grande. Une fois terminé, tout le monde sortit, sauf Jrag. Lorqu’il fut seul un rire grave et froid semblant sortir des entrailles de la terre inonda la salle. Il était un héros très puissant et demain, il sortirait et massacrerait beaucoup de monde.

Dans son somptueux palais, Karl Franz réfléchissait. Depuis trois jours un démon tuait tous ses soldats, une armée chaotique détruisait villes et villages, son armée avait été pulvérisée sans avoir cependant ralenti l’ennemi et son fils était malade. Sa garde personnelle ne tiendrait pas très longtemps, les renforts nains ne devaient pas arriver tout de suite : à moins d’un miracle, les légions de Khorne envahiraient tout l’Empire.

Cela faisait maintenant trois mois que Jrag possédait ses nouveaux pouvoirs, demain se déroulerait une grande bataille, sa première. Bien qu’il ait été entraîné depuis presque un an, il avait le trac. Il se dit que c’était stupide, que les humains ne les arrêteraient pas. Il reprit courage ; et puis, il était le frère d’un grand dieu, il ne pourrait pas mourir d’une façon si stupide, cela serait dégradant de mourir de la main d’un humain. Il devrait faire un carnage, oui demain toute son énergie mutagène se dégagerait pour détruire les restes de l’armée humaine.

Karl Franz avait bien réfléchi, il était d’accord, les nains pourraient l’aider, même si leurs troupes n’arriveraient qu’à la fin de la bataille. Il demanda donc à Gotrek Deux Crinières que les nains soient de la bataille. Mais l’Empereur ne comprenait pas pourquoi les nains qui étaient très différents des humains, acceptaient d’aider ses troupes. Bien sûr, les rancunes, ils n’avaient toujours pas vengé la perte d’une de leur cité qui s’appelait Karak… Karak… Il ne se souvenait plus, ce n’était pas très important. L’Empire serait peut-être sauvé par des demi-portions, c’était le principal.

8heures 02

Les canons de l’Empire étaient à présent alignés. Les arquebusiers prenaient leurs places. La bataille aurait lieu dans une plaine verdoyante.

8 heures 23

Une colonne de fumée apparut au loin, indiquant l’arrivée des troupes démoniaques. Les troupes de choc étaient prêtes.

9heures 00

La colonne Est devint panache, les plus grosses unités furent visibles.

9heures 34

Karl Franz regardait vers le sud, et ne vit qu’une fine couche de poussière indiquant l’arrivée d’une armée. Karl éperonna son fier Griffon et commença son discours.

9heure 58

Les deux armées se faisaient face. Hors de portée, les deux armées étaient totalement opposées. Cela rappela à Jrag la situation qu’il avait vécu dans la forêt. Toutes les deux s’opposaient. La puissante armée du chaos, la chétive armée Impériale ; le puissant chien enragé et le chétif mutant. Les sombres troupes chaotiques, les unités colorées de l’Empire ; le poil sombre du chien et les cheveux blonds de l’humain. Mais si la bataille suivait la logique alors, le chaos devait perdre la bataille de peu et l’Empire devait se nourrir de sa défaite. L’Empire n’aurait qu’à tenir le plus longtemps possible et un événement imprévu comme le buisson d’épine, ferait perdre la guerre. Le prédateur serait dévoré par sa proie... l’histoire se répète. Cette perspective le faisait frémir. Il voulait avertir le général, le grand Engrim lui-même, mais que lui dirait-il ? Que l’armée du chaos allait perdre parce que un chien était mort ? Ils riraient tous de lui. Mais au fait, comment s’appelait le Griffon de Sigmar ?

Du haut de sa pyramide, le grand prêtre Slann regardait les étoiles. Son corps était là mais son esprit était au centre du futur champ de bataille. Ce soir il concentrerait toute son énergie pour faire triompher les humains, pour la survie de l’espèce humaine. Il ferait apparaître le plus puissant des fantôme que l’Empire ait connu…

Les deux armées se faisaient face ; un silence de mort planait au-dessus de la plaine. Jrag n’en pouvait plus, il voulait combattre et savoir, il voulait savoir s’il mourrait ou s’il vivrait, si les troupes du chaos vaincraient ou si elles se feraient détruire. Le sinistre son d’un cor emplit le champ de bataille, et les troupes démoniaques chargèrent avec rage les troupes Impériales. Celles-ci au lieu d’avancer, firent pleuvoir un nuage de fer sur les démons, les boulets défoncèrent des rangs entiers de soldats. Les balles percèrent les armures des guerriers mais très peu s’écroulèrent. Les carreaux d’arbalète ne causèrent pas moins de dégâts. Les vents de magie affluèrent de partout et des sorts frappaient les unités des deux camps sans distinction. Curieusement les humains évitaient le contact direct, envoyant des salves mortelles sur les agents du mal. Comprenant leur technique quelque peu simple, Engrim fit charger les unités rapides sur le flanc gauche de l’armée de Karl Franz. Voyant que les renforts n’arriveraient pas à temps, l’Empereur regarda alors ses hommes se faire massacrer par des mutants déchaînés. Il décida alors de charger une unité de chiens de Khorne.

Jrag tuait les humains par dizaines, étripait, égorgeait, découpait, perçait et décapitait tel une tornade dans un champ de fleurs. Il ne comptait plus les morts, il lui suffisait de frapper pour que du sang coule, parfois il frappait de ses hommes mais cela ne comptait pas vraiment, une vie de plus ou de moins, se disait-il. Jrag ressentait une grande flamme danser dans son for intérieur, un sadisme incroyable à voir sa lame se planter dans la chair tendre de l’ennemi, de voir leurs visages se crisper et leurs yeux suppliants se poser sur les siens.

Gotrek deux crinières marchait d’un pas rapide, il savait qu’il n’arriverait pas à temps, mais il se devait d’essayer, cela serait un déshonneur d’abandonner un allié. Lui et ses nains décimeraient les survivants et Gotrek enterrerait lui même le général Impérial. Soudain le sol trembla et toute la surface où les renforts arrivaient se souleva pour se diriger à grande vitesse vers le champ de bataille. Tous les nains s’accrochaient tant bien que mal aux arbres et aux herbes, Gotrek ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait mais il remercia sa bonne étoile.

Il n’y avait rien d’autre à faire pour amener les renforts plus rapidement. Les humains ne sauraient même pas que c’était un Slann qui les avait sauvés. S’il n’était pas intervenu, il n’aurait pas pu sauvegarder l’espèce humaine.

Karl Franz venait de voir s’écrouler son meilleur magicien ; il le connaissait bien, il avait un frère très proche comme seul famille. Maintenant qu’il était au cœur de la mêlée, il pouvait contempler avec horreur le spectacle de la guerre, des hommes et des mutants, frappés par la magie, assommés par des coups de massue, transpercés par des lances, et parfois luttant avec les points et les dents. Mais l’attaque des démons n’arrivait pas à prendre une position fatale et il était donc obligé d’user l’ennemi. C’était long et les nains arriveraient dans peu de temps. Bien que l’Empereur ait fait des guerres où plus de combattants se battaient, non, se déchiquetaient, celle-ci fut la plus horrible de toutes. Maintenant il était face à un impressionnant guerrier en armure rouge, armé d’une grande épée noire. Ce devait être un héros ; ce héros semblait hésiter à combattre…

Jrag demeurait pétrifié devant le Griffon de Karl Franz : il ressemblait énormément à celui de son rêve, comment s’appelait-il déjà ? L’Empereur chargea et une lutte terrifiante opposa un démon surdopé à un Griffon survolté. Chacun donnait des coups, des revers et des techniques compliqués mais tous étaient parés, seules quelques blessures superficielles couvraient le Griffon, le démon semblait prendre l’avantage. Jrag était emporté dans un tourbillon de folie meurtrière, le fait de ne pas savoir comment s’appelait le Griffon le stressait au plus au point. Pour se calmer il frappait aveuglément le Griffon, Jrag porta un coup au bec du Griffon, celui-ci para aisément de la patte mais laissa à découvert son torse, alors le démon leva bien haut son épée et frappa. Jrag n’atteignit pas sa proie, au lieu de cela il prit une dizaine de balles dans le corps. Ca faisait mal, comme les ronces. Il tourna la tête et vit des nabots en train de massacrer les sorciers qui étaient restés à l’arrière du champ de bataille. Il vit aussi un petit groupe de nains rechargeant leurs arquebuses et à côté, vingt gros canons tirant sur le plus grand régiment du chaos, qui fut lamentablement écrasé.

Profitant de la situation Karl Franz, d’un coup de lance, perça le cœur du démon déjà mortellement blessé.

Jrag avait très mal au ventre, mais ça ne faisait rien, maintenant il savait comment s’appelait le Griffon de Sigmar : il s’appelait Fière Griffe !

Connectez-vous pour commenter