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Morgrim était le neveu du Haut Roi de l’époque, le vieux et sage Gotrek Brise-Étoiles. Du sang royal coulait donc dans ses veines, car le père de Morgrim était le frère cadet du Roi. Snorri Trois-Doigts, le fils de Gotrek, était prétentieux et ne voulait pas apprendre à se battre. Il disait qu’il n’avait pas besoin de tuteur pour cela, qu’il l’apprendrait tout seul. Alors, Gotrek proposa à son neveu, Morgrim, d’être son élève. Ce fut donc le Haut Roi des Nains, le meilleur combattant du royaume, qui apprit l’art de la guerre à Morgrim. Celui-ci était un élève attentif, et il avait une force peu commune. Bientôt, il dépassa son maître, c’est du moins ce que le Haut Roi déclarait. Le nouveau guerrier fut donc, avec un grand honneur, admis dans la Garde du Roi : il devint martelier.

Il resta pendant dix années martelier, mais il fut si puissant que Gotrek lui proposa de devenir le Gardien des Portes. C’était un grand honneur pour Morgrim, et il accepta. Son rôle était très important : c’est lui qui décidait, si le visiteur qui voulait pénétrer dans Karaz-A-Karak, pouvait rentrer ou non. Il fallait une très bonne raison pour rentrer, sinon les immenses portes restaient closes. Quand c’était justifié, le Gardien donnait cinq coups de marteau sur les portes de pierre. Alors, elles s’ouvraient automatiquement.

Morgrim s’accommodait très bien à sa tâche : il était intransigeant. Il assura la garde des portes pendant trente années, pendant lesquelles il observa le comportement des visiteurs de Karaz : c’était, en majorité, des elfes. La plupart du temps, les raisons des visites elfes étaient insignifiantes aux yeux de Morgrim : alors, il refusait sèchement. Quand cela arrivait, les elfes devenaient très irritables et, très souvent, tiraient leurs épées : ils ne savaient pas à qui ils avaient affaire et étaient tous tués.

Un jour, Gotrek reçut un message d’un ambassadeur elfe : il disait que les méthodes du Gardien des Portes étaient peu courtoises, et qu’il faudrait qu’il cesse de massacrer les elfes. Gotrek y réfléchit et décida de congédier Morgrim. Mais celui-ci était devenu martelier, puis Gardien des Portes : il ne pouvait que monter en grade, maintenant. Alors, Gotrek le convoqua et lui parla :

" - Mon brave Morgrim, depuis que ton père est mort, dans ton plus jeune âge, je m’efforce d’être comme un père pour toi. Je t’ai appris à te battre, et tu m’as surpassé. Mais tu emploies tes qualités militaires au massacre des ambassadeurs elfes. Je suis désolé, je dois te faire remplacer. En contrepartie, je t’octroie des terres dans la région des Montagnes Grises, à une centaine de kilomètres au Nord de Karak-Norn, non loin d’une immense forêt. J’ai un cruel besoin de forteresse, là-bas. Il faut prouver aux elfes que nous sommes, nous, un peuple qui sait édifier des forteresses très résistantes.

- J’irai tout seul dans cette région inconnue, et je creuserai la pierre de mes mains ?

- Non, fiston. Prends tout l’équipement nécessaire, tout l’or que tu veux, et rallie autant de guerriers que tu le peux. Mais, prends cette hache (Gotrek tendit une superbe hache runique à Morgrim). Elle appartenait à ton père, et elle a été forgée de plusieurs runes maintenant oubliées, d’une puissance incroyable. Je peux t’assurer qu’elle équivaut largement à ma hache, qui est l’héritage des Hauts Rois, et ce depuis Grimnir.

- Merci, seigneur.

- Morgrim, appelle-moi comme avant. Tu n’es pas mon vassal.

- Si, à mes yeux, je le suis. Et je ne veux pas être considéré comme ton neveu aux yeux des autres rois. De plus, Snorri serait jaloux.

- Il n’y a aucune raison. Mais, si tu l’as décidé ainsi, soit. Je vais donc te donner ton premier ordre : construis une grande forteresse, dans tes nouvelles terres, et je veux qu’elle soit édifiée, et finie, avant dix ans.

- Bien, seigneur. ".

Morgrim quitta la salle du trône, caressant sa nouvelle arme, dont le manche épousait parfaitement sa main. Il convoqua tous les guerriers de Karaz-A-Karak, et leur adressa ce discours : " Mes amis, le Roi m’a offert des terres, très loin d’ici, dans les Montagnes Grises, au-delà même de Karak-Norn. Je vais m’y installer et édifier une forteresse, qui fera la jalousie de nos plus grandes cités. Mais la tâche sera difficile, c’est pour cela que je n’ai pas choisi des guerriers de force. Qui veut vivre à mes côtés, sous mes ordres, dans des régions inconnues, vivre donc l’Aventure ? Tous ceux qui le souhaitent, sortez des rangs et mettez-vous derrière moi. ".

Un bon millier de braves guerriers nains sortirent des rangs et se joignirent à Morgrim. Ils ne se doutaient pas de leur sombre avenir...

Les nains de Morgrim firent leurs adieux à ceux de Karaz-A-Karak et partirent avec femmes, enfants, équipement, vers l’Ouest...

Ils firent un long voyage jusqu’à Karak-Norn, et s’y reposèrent pendant un mois. Une poignée de nains de Morgrim décidèrent de rester là, et le reste du groupe continua sa progression vers le Nord des Montagnes Grises...

Morgrim prit 6 mois avant de choisir l’emplacement de sa forteresse. Il la voulait solide, mais pas nécessairement vaste, car ils n’étaient que deux milliers. Les mineurs qui accompagnaient Morgrim rentrèrent dans la danse et taillèrent dans la montagne la forteresse de Morgrim.

Elle fut rapidement édifiée, car les plans en étaient simples : une porte de résistance à toute épreuve, un couloir qui menait à une grosse porte en pierre. Derrière cette porte, il y avait la salle du seigneur, une immense salle où il y avait une gigantesque table de pierre. Un trône de gromril, élevé sur un promontoire de marches, dominait la salle. La salle, assez grande pour contenir plus de mille personnes à la fois, donnait sur deux portes : une qui menait aux cuisines, qui étaient vastes à la mesure de l’estomac des nains ; et l’autre porte donnait sur un escalier qui montait dans la montagne. Cet escalier donnait aux logements, qui étaient en fait une petite ville : des cabanes de pierres étaient taillées dans la roche et toutes longeaient une grande rue, qui donnait à la taverne. A côté de celle-ci, il y avait la forge : lieu toujours en activité. Enfin, il y avait aussi les réserves de nourriture, qui étaient si vastes qu’elles étaient offertes gracieusement aux habitants. Car il faut dire que les nains de la cité de Morgrim étaient très heureux. Bref, la vie était belle dans cette nouvelle cité, du nom de Kazad Dar, la forteresse de l’épreuve...

Jusqu’à l’intervention des elfes...

En effet, quelques années après l’édification de la forteresse de Morgrim, une cité non loin au sud de Karak-Norn fut détruite. Arrivé sur le terrain avec son armée, le Roi de Karak-Norn se rendit compte qu’il y avait des flèches elfes, et même des cadavres de hauts elfes. Ainsi, les elfes avaient trahi le peuple nain. Le Roi décida de s’en référer au seigneur de Karaz-A-Karak. En attendant son retour, ses nains attaquèrent et détruire plusieurs colonies elfes, dont les habitants niaient leur traîtrise. Ils furent cependant tous passés par les armes.

Les elfes ripostèrent et firent des raids sur des petits villages nains, ne laissant que la mort sur leur passage...

En attendant, Gotrek Brise-Etoiles, ayant appris les nouvelles, convoqua tous les Rois de toutes les cités naines. Ils vinrent tous, même les plus éloignés. Soit Morgrim n’avait pas entendu la convocation, soit il était trop occupé à traquer du grobis, mais, en tous les cas, il ne répondit pas à l’appel.

Donc, il eut un conseil nain. Il fut long et ennuyeux, et Gotrek conclut en déclarant qu’il enverrait des ambassadeurs en Ulthuan pour éviter la guerre.

Les ambassadeurs de Gotrek, tous de braves amis à lui, rentrèrent de l’île des elfes, honteux : ils n’avaient plus ni cheveux, ni barbes. Les elfes les avaient rasés et s’étaient moqués d’eux. Bien entendu, ils n’avaient pas écouté les propos des ambassadeurs. Ceux-ci furent si honteux qu’ils prêtèrent tous le Serment des Tueurs.

Gotrek, hors de lui, ordonna à son fils, Snorri Trois-Doigts, de punir ces traîtres d’elfes. Le prince leva une grande armée et alla à la rencontre des forces de Caledor II. Il eut une grande et terrible bataille, et les elfes furent nombreux à regretter d’être venus au monde. Mais les nains périrent par centaines, ayant tout de même la force de fracasser des crânes d’elfes durant leur agonie. Snorri rencontra Caledor et le défia : il eut un terrible duel mais le prince nain fut terrassé par le Roi Phénix. Le reste de l’armée naine, ému par la mort de son prince, quitta le champ de bataille en grand désordre.

Quand Gotrek apprit cela, il convoqua une nouvelle fois ses rois, et ordonna à Morgrim de venir. Une fois tous réunis, il prit la parole : " Mes amis, c’est avec horreur que j’ai appris le massacre des nains par les elfes. Qu’en pensez-vous, et que doit-on faire ?

- Est-ce vrai ? Des elfes ont attaqués des nains ? s’étonna Morgrim, apparemment pas au courant des dernières nouvelles.

- C’est exact, seigneur Morgrim., répondit le Haut Roi. Et que comptait vous faire ?

- Ce que je compte faire ? C’est simple. Donnez-moi cinq mille braves. Avec mes guerriers et eux, je vais massacrer de l’elfe. Mais pourquoi ne l’avez vous pas fait plus tôt, seigneur Gotrek ?

- Morgrim, ne t’étonnes tu pas de l’absence de mon fils ?

- Et bien, maintenant que vous me le dites, c’est vrai, je constate qu’il n’est pas là. Mais je sais qu’il n’a jamais aimé la guerre.

- Morgrim, Snorri a levé une armée, et il s’est fait tuer pendant une bataille contre ces traîtres. Toute son armée fut paniquée et elle a fui.

- Quoi ? mugit Morgrim, vert de rage. Ces bâtards immondes ont tué Snorri ? Par Grimnir, je jure sur le tombeau de mon père que je n’aurai pas de répit tant que je n’aurai pas vengé ton fils, Gotrek. Donnes-moi cinq mille guerriers.

- Non, Morgrim, c’est trop risqué.

- Gotrek, tu es un père pour moi. Mais, maintenant, c’est à moi de te prouver ce que je vaux. Si tu me donnes pas les guerriers, j’irai avec les miens. ".

Le Haut Roi, fier de son neveu, lui confia dix mille guerriers. Morgrim fit un détour par Kazad Dar, pour prendre les siens, et marcha sur Oeragor. Pendant deux jours, les elfes évitèrent l’armée naine, mais ils durent se résoudre à combattre.

Les elfes étaient plus nombreux que les nains. Les deux armées se rencontrèrent en terrain découvert, et les flèches elfes fusaient de tout parts, alors que les carreaux d’arbalètes naines obscurcissaient le ciel. Soudain, les réserves de munitions furent épuisées. Alors, chose exceptionnelle, l’armée naine chargea !

Morgrim avait placé, aux premières lignes, les nains qui avaient de longues cornes pointues sur leur casque. Ceux-là, dont Morgrim et ses plus braves compagnons faisaient partie, chargèrent en position courbée, de façon à ce que les cornes éventrent les adversaires... La charge se déroula comme prévu et le premier rang de l’armée elfe fut entièrement décimé.

Une fois que les nains étaient arrivés au contact et avaient éventré leur elfe, ils se redressaient et utilisaient leurs armes pour se frayer un chemin dans le tas d’elfes paniqués. Puis, le reste des fantassins nains, ceux qui n’avaient pas de cornes, chargèrent aussi, mais de façon traditionnelle. L’affrontement fut terrible, mais les nains étaient déterminés à venger leur prince. Les marteaux nains fracassaient des crânes, tandis que les épées elfes tentaient de percer les armures naines, et que les haches en gromril fracassaient les armures de mithril.

Morgrim, quant à lui, avançait dans les rangs elfes, accompagné de ses plus braves amis, frappant inlassablement les traîtres. Il cherchait un ennemi à sa taille. Il le trouva sous l’apparence du général de cette armée ennemie : le prince Imladrik, frère du Roi Phénix. La garde du prince, des Maîtres des Epées, encaissa la charge des marteliers de Morgrim et se battit avec fureur, jusqu’à ce que le neveu de Gotrek tranche Imladrik en deux parties. Quand les guerriers qui étaient dans les environs virent cela, il y eut deux réactions : les elfes se sauvèrent en courant, apeurés, et les nains éclatèrent d’un rire rauque et joyeux.

Lorsque l’armée elfe vit ses Maîtres des Epées en fuite, elle fit aussi une grande débâcle, le plus loin possible des nains. Les elfes trop lents furent massacrés par les vengeurs de Snorri.

Inlassablement, Morgrim poursuivit ses ennemis qui trouvèrent refuge dans la puissante cité d’Athel Maraya. Les nains rasèrent de la carte cette cité de traîtres.

Puis, Morgrim, décidé d’en finir avec le soi-disant Peuple des Justes, fit le siège de Tor Alessi, forteresse dont il savait que le Roi Phénix Caledor II était caché. Mais les Nains n’étaient plus assez nombreux, et le siège devenait de plus en plus difficile pour les assaillants, les assiégés tentant chaque jour des sorties sanglantes.

L’espoir arriva sous la forme d’une armée immense, de plus de trente mille nains, tous commandés par Gotrek Brise-Etoiles. Celui-ci dit à Morgrim que c’était maintenant à lui de prendre les choses en main.

Il envoya, le jour de son arrivée, tous ses guerriers contre Tor Alessi, et il ouvrit lui-même une brèche dans le mur de la forteresse. Suivi par son escorte et par Morgrim, il pénétra dans la cour de la forteresse et ne fut pas remarqué par les elfes qui s’efforçaient de défendre Tor Alessi. Le Haut Roi s’approcha du donjon central et, ayant aperçu Caledor II à la fenêtre, il le héla : " Descends te battre, traître ! ".

Pour toute réponse, Caledor envoya ses Maîtres des Epées contre les marteliers, qui se battirent avec fureur, commandés par Morgrim. De son côté, Gotrek réussit à faire descendre le Roi des Traîtres et un duel terrible commença. Aucun n’arrivait à atteindre l’autre, et Gotrek réussit, au bout d’un long moment de combat, à désarmer l’elfe. Celui-ci, à genoux devant le Haut Roi, demanda pitié. Mais le Briseur d’Etoiles savait que l’affront que les elfes avaient infligé au nains ne pouvait être pardonné, et sa hache mit fin aux jours de Caledor...

Les elfes, voyant leur roi mort, s’enfuirent par le port de la forteresse, sans demander leur reste.

Gotrek et ses troupes rentrèrent à Karaz-A-Karak, tandis que Morgrim rentra chez lui avec ses guerriers.

L’arrivée dans sa cité du seigneur Morgrim, porteur du surnom d’Elgidum " le malheur des elfes ", fut acclamée et applaudie par la foule de nains restés au pays, les nains trop jeunes ou les femmes, qui ne pouvaient pas se battre. Le retour du roi de Kazad Dar fut bien arrosé et Morgrim, complètement saoul, tomba amoureux d’une naine, du nom de Helga, qu’il n’avait jamais vue. Il se maria avec elle la nuit même et inaugura son nouvel hyménée d’une longue nuit d’amour.

Quand il se réveilla, au lendemain, il apprit par un ranger nain que des elfes, une dizaine environ, s’étaient réfugiés dans la forêt des environs, baptisée par les traîtres Athel Loren. Morgrim, las de la guerre, prit tous les guerriers de sa forteresse encore en vie, une trentaine tout au plus, et s’enfonça dans la forêt ténébreuse...

Ses renseignements étaient faux : il s’agissait en fait d’une centaine d’elfes qui s’étaient réfugiés dans la forêt de Loren et les nains tombèrent dans une embuscade : avant même de savoir ce qui s’était passé, ils se retrouvèrent criblés de flèches. Le seul nain qui fut épargné de cette embuscade fut Morgrim, qui, ses agresseurs partis, erra dans la forêt, à la recherche d’une sortie.

Mais, la forêt de Loren est magique et quiconque s’y égare et condamné à y errer jusqu’à la fin des temps, sans que le poids des âges ne l’atteigne, avant qu’un elfe sylvain ne puisse lui indiquer le bon chemin. Mais, comme vous le pensez, ce moment n’était pas près d’arriver...

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