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Cette méthode a été conçue et s’adresse encore aux débutants qui veulent écrire. Elle part du plus simple pour aller au plus compliqué. Elle se veut normative.

Au lecteur de s’y reconnaître, de s’y situer et de là s’améliorer.


Plan :

Les éléments du texte

1. L’idée

2. Le personnage

3. L’événement

4. Le style

 

Méthode d’écriture

1. La conception

2. Le plan

3. La mise en page

 

Les éléments du texte

 

« Il était une fois quelque chose. »

 

1. L’idée

 

Le fondement du texte.

Flaubert écrivait l’histoire d’une « femme qui s’ennuie » (Madame Bovary). L’idée pour le débutant se résume le plus souvent à un personnage ou un événement. Ce n’est pas une erreur, il faut bien commencer quelque part.

Cependant de telles idées, particulières, ne suffisent amplement pas à soutenir une histoire, même courte. Si c’est un personnage, l’univers tournera autour et n’aura du sens que par lui. Si c’est un événement, tout ce qui le précède tirera vers lui, se vidant d’autant, et tout ce qui le suit n’aura plus de fonction, vide donc par défaut.

La façon la plus aisée de résoudre le problème est alors de multiplier ces idées particulières, une dizaine au moins, de les accumuler dans un même texte : on fait appel au quantitatif. Plus les idées seront nombreuses, moins l’histoire sera vide mais les vides subsisteront entre ces idées particulières, ce que j’appelle volontiers les « transitions ».

La résolution quantitative implique de partir non plus du particulier mais du général, du genre littéraire donc ou de plus haut encore, pour les philosophes. Savoir dans quel genre on veut écrire ne résout rien en soi mais le genre n’est qu’une catégorie contenant des sous-catégories elles-mêmes subdivisées et toujours plus particulières.

Votre idée principale sera alors un genre ou, si vous préférez, une « atmosphère », une « ambiance ». Elle impliquera des idées secondaires qui la structureront et lui donneront corps, ces mêmes idées secondaires se multipliant au fur et à mesure qu’elles se particularisent. L’idée particulière telle qu’on la connaissait jusqu’alors n’est plus qu’une idée tertiaire totalement subordonnée aux autres et dont la somme forme un tout cohérent.

Reprenons ces trois catégories d’idées :

- L’idée principale : Je l’appelle aussi « fil rouge ». Un exemple d’idée principale est celui de Flaubert, « une femme qui s’ennuie ». Elle se compose en effet de deux caractéristiques contradictoires qui sont, un, la généralité et, deux, l’originalité. Générale pour pouvoir soutenir et structurer le texte, originale pour avoir une valeur relativement aux autres textes.

Donnez toujours à votre texte une idée principale que suivra le lecteur sans quoi il risque de se perdre rapidement. N’en changez qu’avec une excellente maîtrise car c’est le cœur de l’histoire que vous modifieriez. Un exemple trivial d’idée principale, pour débuter, est : « Aller sauver la princesse. »

- L’idée secondaire :

Je l’appelle aussi « fil bleu », pour dire qu’un fil rouge est composé de fils bleus. Plus particulières, les idées secondaires sont également plus originales et définissent en cela l’idée principale. Elles en sont la conséquence.

Une idée secondaire, quoique particulière, couvre toujours une très grande partie d’une histoire sinon sa totalité et ces idées se superposent toujours pour permettre la continuité.

Prévoyez toujours plus d’idées qu’il ne vous en faut, de sorte à pouvoir toujours changer de fil dans le cours de l’histoire. A ce titre j’ajoute qu’il n’est pas question de rompre le fil de l’idée. C’est ce qu’on appelle le plus souvent « ne pas refermer toutes les portes ». Quand vous terminez l’exploitation d’une idée secondaire, concluez-la toujours, même brutalement, sans quoi le lecteur trouvera l’histoire incomplète.

Des exemples triviaux d’idées secondaires, pour débuter, sont : « Atteindre le château du méchant », « résoudre une énigme », « tuer le dragon. »

- L’idée tertiaire :

Si vous avez seulement accumulé des idées particulières dont une principale, alors l’idée tertiaire est celle souvent nécessaire mais totalement sans rapport avec les autres qui se trouveront dans votre histoire.

Ainsi je citerai : « Acheter une épée », « tuez cinquante gobelins » ou encore « voyager ».

De telles idées ou, plutôt, de tels événements forment au mieux des transitions entre deux idées secondaires, au pire sont totalement vides de tout sens. Veillez toujours à conserver même la plus petite relation entre les idées.

Si vous avez structuré vos idées, alors l’idée tertiaire est la plus particulière, à peine au-dessus de l’événement lui-même et composée de ceux-ci qu’elle structure. Voyez-la comme une situation ou un objectif pour vos personnages et événements.

Ainsi « acheter une épée » peut être lourd de signification et impliquer énormément d’événements, de même que le voyage qui lui appartient plutôt alors à l’idée secondaire tant elle est générale.

 

« Il était une fois un meurtre à résoudre. »

 

2. Le personnage

 

Le personnage est l’acteur de l’histoire. Ecrivez-vous l’histoire de « regarder l’herbe pousser », alors l’herbe est votre personnage. L’orage se déverse-t-il dessus, l’orage est personnifié.

En tant qu’acteur le personnage interagit, modifie son environnement et se modifie en fonction de cet environnement. Sa sensibilité en fait un intermédiaire pour le lecteur, un caractère qu’il pourra reconnaître ou dans lequel il pourra se reconnaître. Un personnage doit émouvoir le lecteur, être aimé ou haï de lui mais jamais ignoré.

Voilà pourquoi développer les personnages est une nécessité.

Il s’agit dans un premier temps de développer le personnage principal, en lui donnant d’abord un archétype puis une somme d’archétypes que l’auteur pourra mélanger avant de, finalement, créer sa personnalité propre.

Ensuite viennent les personnages secondaires, développés de la même manière que le personnage principal. Ceux-ci servent le plus souvent à soutenir ce dernier, soit en permettant le déroulement d’un événement, soit pour le mettre en valeur.

Une troisième catégorie de personnages demande un développement tout aussi minutieux, toujours du général au particulier afin d’en maintenir la cohérence.

On différenciera ces trois catégories non par leur degré de développement mais par leur degré d’activité.

Ainsi :

- Le héros :

Personnage principal, l’histoire se concentre sur lui.

Le héros est le personnage le plus actif de l’histoire, devant interagir avec la majorité des autres personnages et participer à la majorité des événements. Vous pouvez créer plusieurs héros mais soit ceux-ci se nuiront l’un à l’autre, soit l’un d’eux se distinguera. Il faut une excellente maîtrise des personnages pour faire cohabiter plusieurs héros, encore plus excellente maîtrise pour changer de héros en cours d’histoire.

Tout personnage est pour le lecteur un repère, le héros autant que les autres. En donner plusieurs peut aboutir à n’en donner aucun, de quoi perdre le lecteur. Changer de héros est plus grave dans le sens où un repère donné se modifie, déstabilisant d’autant le lecteur. Aussi faut-il un soin très minutieux pour ces deux cas de figure.

Un exemple trivial de héros, pour débuter, est : « Le preux chevalier. »

- Le soutien :

Personnages secondaires, comme leur nom l’indique ils soutiennent le héros.

Le soutien peut et doit être tout aussi actif que le héros mais aura une présence moindre et son activité sera au service du héros. Ce service, ce soutien, peut être autant amical qu’agressif, un méchant étant nécessaire pour que le gentil ait quelqu’un à punir. C’est également aux soutiens que sera évalué le héros ou, si vous préférez, « à vaincre sans péril on triomphe sans gloire ». Cénée était invulnérable, il est mort ; Achille avait un talon. Faites toujours en sorte de maintenir tous vos personnages à niveau, n’y dérogez qu’avec une très bonne maîtrise des personnages.

Des exemples triviaux de soutiens, pour débuter, sont : « Le barde », « le magicien », « le méchant », « le conseiller du méchant. »

- L’environnement :

Personnages tertiaires, ils n’ont qu’une activité très limitée, à l’image de leur importance.

Considérez à l’extrême tout objet de votre texte comme un personnage et développez-le en conséquence.

L’environnement est défini par sa passivité mais son influence sur les autres personnages ou sa simple existence suffisent à lui attribuer une activité minimale. S’il n’y a aucune influence de la part de l’environnement, si l’existence de l’environnement n’apporte rien, alors l’environnement n’a pas lieu d’être et doit être modifié ou supprimé.

Cela n’implique pas de personnifier l’environnement au point de faire parler les pierres mais de lui donner son existence propre, indépendamment des autres personnages, pour qu’ensuite par son interaction avec ceux-ci il acquiert plus de valeur.

Prêter attention aux détails d’une histoire demande beaucoup de maîtrise, aussi peut-on se contenter d’employer l’environnement comme un simple outil aussi longtemps que cette maîtrise fait défaut.

Des exemples triviaux d’environnement, pour débuter, sont : « Une pierre », « une foule », « un marchand d’armes. »

 

« Il était une fois un détective qui enquêtait sur le meurtre d’un riche personnage. »

 

3. L’événement

 

L’idée structurait le texte, l’événement va rendre pratique cette structure.

Une idée, même tertiaire, se définit comme une somme d’événements.

Tout acte, tout geste, le moindre changement temporel, physique ou mental est un événement. L’événement est donc redoutablement particulier mais reste structuré et cohérent avec les autres événements grâce aux idées. Ainsi, si votre personnage tue son ami de toujours, une idée, c’est-à-dire une suite d’événements, l’explique, l’expliquait ou l’expliquera selon la position de l’événement « tuer » dans cette suite.

Les événements ne sont pas toujours explicites ou directs. Marcher, simplement, comprend entre une centaine et la dizaine de milliers d’événements biologiques, physiques, chimiques, mécaniques, cognitifs jusqu’à des développements philosophiques comme le geste inconscient ou la raison de marcher. Ces événements sont sous-entendus, pour la majeure partie oubliés car inutiles à l’histoire. On s’intéressera au geste inconscient si c’est l’histoire de « la cité des marionnettes », pas celle de « Kitu ka batu Ix ».

Trois catégories d’événement :

- L’action :

En théorie, tout événement est une action.

L’action a un effet direct, palpable, concret. Les actions demandent toujours une explication, soit par le caractère des personnages, soit par la suite des événements. Seule, une action est inexplicable mais une suite d’actions peut clarifier autant un événement qu’un personnage.

L’action, très facile d’emploi, demande un affinement toujours plus rigoureux car en tant que sorte de conclusion d’actions multiples elle porte l’édifice d’une importante signification. Aucun geste dans une histoire ne peut s’autoriser le luxe d’être anodin.

Des exemples triviaux d’actions, pour débuter, sont : « marcher », « dormir », « jouer. »

- La pensée :

Toute action est une pensée, toute pensée est une action.

La pensée résume toute communication tant du personnage au personnage – la réflexion – qu’entre deux personnages – le dialogue. Ainsi tout code de communication, y compris gestuel, fait partie de la pensée : signifier une réponse positive de la tête ou du doigt, en tant que communication, fait partie de la pensée.

Parler est un geste, à savoir la somme des mouvements physiques, acoustiques et articulatoires du système neuro-pulmonaire. Réfléchir à ce titre l’est aussi, par le mouvement physique, électrique du système neuronal, les monologues ou réactions physiques qu’il entraîne. A l’inverse tout action a une signification et à ce titre communique : toute action est donc une forme de pensée.

L’action est le résultat d’une somme de pensées.

Des exemples triviaux de pensées, pour débuter, sont : « parler », « réfléchir », « tendre la main. »

- L’état :

Toute action amène un état, toute pensée part d’un état.

La communication ne s’arrête pas à l’activité : ne pas répondre est en soi une réponse, ne pas agir est déjà influencer une action. Ni l’espace ni le temps ne peuvent être supprimés : dormir est une action surtout par sa durée et sa valeur relative à l’état éveillé. Un verbe d’état est encore un verbe, le fait d’exister agit déjà sur l’environnement.

Tout chapitre, tout paragraphe, toute phrase et même tout mot d’une histoire doit dans l’idéal apporter une information nouvelle. A ce titre l’état communique mais cette fois avec le lecteur lui-même, l’informant des objets importants et des changements de ces objets.

L’état a pour principale caractéristique sa passivité mais par son influence ou son existence a toujours une activité minimale. En terme de communication l’action est une émission, la pensée une réception et l’état le message.

Des exemples triviaux d’états, pour débuter, sont : « Dormir », « être », « observer. »

 

« Par une nuit sans lune, dans un vieux manoir enquêtait un détective au sujet du meurtre du propriétaire. Le détective enquêta longtemps, jusqu’à l’aube, et questionna les occupants pour connaître le coupable. Il découvrit alors que c’était seulement un accident de lustre. »

 

4. Le style

 

Le style a pour seule fonction la clarté : rendre compréhensible sinon évidents les événements et les personnages. Le lecteur doit comprendre ce que vous écrivez.

Si le style est mauvais, le lecteur devra chercher la signification par lui-même, ce qui, dans pratiquement tous les cas, signifie l’échec de l’auteur.

Ca signifie donc expliquer chaque action mais aussi chaque pensée et état, par là expliquer chaque personnage, y compris l’environnement. Ca signifie encore et surtout expliquer les idées qui soutiennent le texte. Ainsi tout chapitre, tout paragraphe, toute phrase et tout mot demande un travail stylistique, une clarification.

Un style clair est agréable parce qu’il ne demande que peu d’efforts au lecteur mais aussi parce qu’il dévoile la complexité de l’histoire. Un style ne peut pas être riche dans une histoire pauvre, une histoire riche paraîtra pauvre si le style est pauvre.

Le style ne s’acquiert qu’avec l’expérience, la lecture et la volonté. Chaque écrivain a son style propre, sa manière d’expliquer. Pensez cependant à adapter votre style à la culture, le public pour qui vous écrivez. L’histoire parfaite aurait un style universel, style utopique encore à l’heure actuelle.

En pratique, on applique le style par :

- Le contexte :

Résumer est nécessaire à la compréhension.

Le contexte est une situation générale dans un espace et un temps donné de l’histoire qui permet au lecteur de situer personnages et événements qui le composent. Donner une époque, un lieu connu ou inconnu, une culture particulière mais aussi des événements préhistoriques établit le contexte.

Le contexte change à chaque événement mais ces changements sont le plus souvent négligeables et son évolution est suffisamment lente pour que cette situation reste connue du lecteur qui progresse avec elle. Le contexte n’est pas que concret, il comprend l’ambiance, l’atmosphère générale. Un rapprochement du contexte avec l’idée principale du texte est risquée mais possible et souvent pertinente.

Il faut souvent résumer le contexte, quand un changement important a eu lieu, en résumant des suites d’événements et par l’emploi de ces suites : éviter de donner le contexte en bloc et dans ce bloc le contexte uniquement, ne le faire qu’avec une parfaite maîtrise du style et je ne saurais trop insister là-dessus.

Des exemples triviaux de contexte, pour débuter, sont : « Un royaume », « la paix », « la cueillette des fleurs. »

- La description :

Il faut savoir prendre son temps.

La description est l’outil qui permet de développer personnages comme événements, les expliquer plus en profondeur de même que de les résumer en vue de donner le contexte. A ce titre voici la règle à retenir jusqu’à la fin de vos jours :

- il n’y a de synonyme dans aucun langage.

Choisissez chaque mot avec précaution car il n’est pas défini par un sens littéral mais par son contexte tant dans l’histoire que dans la société qui l’emploie et dont vous faites partie. Le sens d’un mot ne se révèle donc qu’une fois intégré au texte et relativement à ce texte, si possible uniquement à ce texte.

Chaque personnage et chaque événement a sa description particulière, plus ou moins développée selon l’importance de l’élément. Une description se fait par le biais d’une suite d’événements, le plus souvent d’états mais aussi par les pensées et les actions. Cette suite peut être divisée en un nombre théoriquement infini de parties étendues sur le texte entier ou une partie du texte : elle peut aussi être donnée une fois pour toute, en un seul bloc, mais cela entraîne des difficultés stylistiques et demande une bonne maîtrise. Moins difficile, le bloc crée cependant une lourdeur et, n’étant plus répété ou n’évoluant plus par la suite dans le texte, perd de sa cohérence avec le reste du texte.

Des exemples triviaux de description, pour débuter, sont : « Bleu », « du héros », « il y a un an », « dehors. »

- La figure de style :

Décrire ne suffit pas, il faut alerter.

La figure de style est un indice qui placé dans le texte va attirer l’attention du lecteur sur une description précise, donc un événement, un personnage. Ces indices permettent de diriger le lecteur au fil de l’histoire, renforçant l’insistance de la description et lui donnant plus de valeur encore. Une figure de style seul n’a aucune utilité mais, en relation avec une description donnée, permet de souligner les éléments les plus importants du texte. L’indice repéré peut d’ailleurs être réutilisé par la suite, nuancé, développé ou réduit de sorte à séparer l’information secondaire de l’information vitale.

La langue, au-delà de sa structure profonde, est une construction sociale, culturelle, fondée sur des normes admises par la communauté. Une figure de style est une rupture de ces normes, voire une rupture de la structure profonde, cela à tous les niveaux envisageables. Rompre une norme implique de bien la connaître, de bien la maîtriser, sans quoi la rupture sera soit trop forte soit trop maladroite ou vague et n’aura pas l’effet escompté. Une mauvaise figure de style peut faire apparaître au lecteur la mécanique de l’histoire et donc son artificialité.

Une figure de style peut avoir plus d’impact qu’une très longue description mais il faudra toujours faire suivre cet effet par d’autres similaires, sans quoi il ne sera pas efficace. La répétition de l’indice, sous diverses formes, est nécessaire tant pour délimiter une description, passer d’une description à une autre que pour s’assurer de l’attention du lecteur et de sa compréhension de l’indice.

Un grand nombre de figures de style sont couramment employés et donc conventionnels : ils ne demandent qu’à être renouvelés ou dépassés. Cependant maîtriser ces figures conventionnelles sera déjà très méritoire et surtout très technique.

Des exemples triviaux de figures de style, pour débuter, sont : « Champ sémantique », « allitération », « métaphore. »

 

« Un soir de grand orage, tandis que tous admiraient les splendides éclairs remplissant au loin la vallée, un son violent frappa la lourde porte de bois de l’entrée et atteignit le salon. Il se répéta assez de fois pour faire comprendre que quelqu’un attendait sous la pluie, mais qui ? On alla ouvrir : c’était un détective. »

 

Idée, personnage, événement et style : idée comme organisatrice, personnage comme constituant, événement comme développement et style comme indicateur. Tous doivent s’équilibrer les uns par rapport aux autres : il ne sert à rien d’avoir une idée géniale si les événements ne sont pas à la hauteur, ni un style riche si le personnage est médiocre. Mieux vaut être moyen partout et partout s’améliorer.

Déséquilibrer les éléments ne doit donc se faire qu’une fois leur excellente maîtrise acquise.

 

Méthode d’écriture

 

1. La conception

 

Etape importante qui ne s’arrête pas, même une fois l’histoire achevée. L’écriture commence dès sa conception, à l’acquisition de l’idée. Cela demande un esprit créatif, de l’imagination mais aussi beaucoup de réflexion et de mémoire.

La première idée qui vous viendra à l’esprit est un sujet d’écriture, d’autant plus si cette idée s’est imposée à vous. Il faut cependant savoir qu’une idée, détachée de son contexte dès sa conception, se trouve incomplète, imparfaite et donc impropre à l’emploi. Il faut, avant de l’utiliser, travailler cette idée et cela implique un principe important :

- Prendre son temps.

Cette inspiration est toujours vague, très générale et souvent indéfinissable : elle se réduit très rapidement à une idée particulière, interprétation directe ou imagée de son contexte, beaucoup plus facile tant à imaginer qu’à mémoriser.

De là deux opérations doivent être produites :

1. La généralisation

2. La multiplication.

La généralisation consiste à définir les principes généraux, les prédicats qu’implique l’idée particulière, de tendre en somme vers l’inspiration première par une réflexion mêlée de connaissances culturelles. Le genre littéraire est à cet égard une aide précieuse, offrant d’une part des fondements et donc des acquis solides pour définir l’idée et d’autre part de multiples possibilités de développement pour celle-ci.

La multiplication consiste à concevoir d’autres idées en rapport avec la première, dans sa continuité et toujours cohérentes avec elle.

 

Le travail créatif, avec l’expérience, se réduit beaucoup. De nombreuses idées réapparaissent, s’adaptant alors aux contraintes nouvelles. De même la réflexion implique déjà la création des personnages et des événements en rapport avec les idées : les personnages auront déjà pu exister au préalable et leur personnalité ou archétype maîtrisé pourra être réutilisé une fois adapté. L’adaptation est nécessaire et doit être réciproque : l’acquis s’adapte au nouveau, le nouveau s’adapte à l’acquis.

Si plusieurs idées sont incohérentes ou trop superficielles, les rassembler et les résumer en une seule peut faciliter l’adaptation et renforcer cette idée nouvelle. Ce peut aussi être un bon moyen de généraliser ses idées.

L’acquis culturel et l’expérience dans l’écriture permet de juger de la cohérence d’une histoire, de ses éléments et de leurs possibilités. Un réflexe à prendre est de définir les objectifs du texte, sa forme, ses limites, d’accorder ces critères aux idées produites et les idées à ces critères. Un texte écrit sans raison, sur le coup de l’inspiration, n’a que peu de chances et d’être réussi et d’être achevé.

A défaut d’acquis le débutant se contentera de patienter, d’accumuler les idées et de les mettre en relation, qu’elles soient particulières ou générales et, s’il a déjà produit un ou deux textes, de réutiliser cette matière pour celui qu’il élabore. S’inspirer d’autres textes est inévitable mais demande un travail sur la matière héritée en vue de rendre l’idée originale.

Les plus impatients, quel que soit leur niveau, peuvent déjà écrire des passages de texte. Cependant ils doivent les considérer comme des exercices, des essais, de vagues brouillons à supprimer ou modifier. Figer une idée dans un processus de création est très dommageable pour la cohérence.

Enfin il faudra veiller à ne pas mélanger les personnages et événements avec les idées. Ces éléments sont très dépendants les uns des autres mais non pas confondus : en cas de confusion, le personnage ou événement confondu se retrouvera à soutenir l’histoire et les autres éléments tireront vers lui, produisant un vide autour dommageable.

 

Le processus de conception demande juste de l’ouverture d’esprit, un peu de mémoire, en somme de l’imagination. Ce processus doit se maintenir même durant l’écriture où il définit autant le style que les événements : en effet la création de l’histoire, même la plus rigoureusement planifiée, s’effectue encore au moment d’écrire en détail. Il arrive que ce processus ne soit pas actif au moment désiré, auquel cas on applique diverses méthodes comme :

- Lire

Lire est primordial pour pouvoir écrire. Il s’agit de découvrir l’application des principes, la diversité des genres et les styles qu’ils impliquent, les difficultés rencontrées et les stratégies adoptées pour les résoudre, les mécanismes d’une histoire, enfin la mise en pratique des figures de style. Lire apporte surtout un acquis culturel indéniable dans tous les domaines et une expression artistique jugée inspiratrice.

Jointe à cette activité, l’étude de texte offre un nouvel avantage, celui de devenir critique, de repérer avantages et défauts d’un texte pour pouvoir ensuite l’appliquer à ses propres créations. Un esprit critique évitera beaucoup de difficultés et apprendra à toujours s’améliorer.

- Ecouter de la musique

Comme la littérature ou toute autre forme d’art, la musique apporte l’acquis culturel et l’expression artistique.

Un second objectif se cache cependant : la mise en situation. Elle peut être réalisée avec de la musique comme avec n’importe quel élément plus ou moins physique. La mise en situation consiste à relier consciemment ou inconsciemment l’opération d’écrire à ces éléments, de sorte que leur apparition mette l’esprit en position d’écrire.

Dans les deux cas la véritable efficacité de la musique est de maintenir le processus créatif plutôt que de le générer.

- Patienter

Vouloir se forcer à écrire, si ça peut s’avérer nécessaire et parfois profitable, produit à long terme une lassitude ou une fatigue qui empêchent la production d’idées comme de texte. Si rien ne vient, mieux vaut ne pas se forcer, laisser venir et profiter de cette pause pour s’amuser ou travailler à d’autres projets – une méthode d’écriture, par exemple.

Il arrive aussi qu’un manque d’inspiration au moment d’écrire soit produit par une trop grande exigence envers soi-même. Dans ce cas-là, pour désamorcer la tension, il est conseillé d’écrire de très courts textes ou des paragraphes indépendants, parfois subits, parfois réfléchis, qui ne sont destinés qu’à soi seul, soit pour s’entraîner, soit pour réduire la frustration.

 

2. Le plan

 

Le processus créatif implique d’avance la mise en relation puis hiérarchisation des idées, l’accumulation et développement des éléments, personnages et événements, les premières décisions stylistiques et, pour les plus impatients, de premiers essais de paragraphes. Toute cette structure forme une planification mentale que les vétérans de l’écriture n’ont aucun mal à constituer.

Le débutant aura avantage à poser par écrit ses idées, ses personnages, ses événements, de sorte qu’il puisse plus aisément les comparer, les travailler entre elles et les faire évoluer. La somme des esquisses qu’il produit fait aussi partie du brouillon.

 

Chacun a sa propre manière d’établir un plan, d’autant plus quand il s’agit d’un plan écrit, selon ses propres difficultés et l’attention qu’il porte aux éléments du texte. Il faut cependant se rappeler de deux principes :

- Veiller à la cohérence.

- Adapter les éléments entre eux.

Une histoire, constituée simplement, a un début, un milieu et une fin. Ne planifier qu’une partie de l’histoire obligera le reste à s’y adapter sans pouvoir adapter la partie planifiée une fois celle-ci écrite, pas sans réécrire entièrement l’histoire. Veiller à la cohérence implique d’envisager le début comme la fin, leur relation et donc l’histoire entière.

Adapter les éléments entre eux est vital pour la cohérence. Deux idées excellentes peuvent s’anéantir mutuellement si elles ne sont pas cohérentes entre elles, de même que de deux événements d’une même idée. Cependant adapter un seul élément avec les autres n’est pas suffisant, il faut encore que les autres éléments s’adaptent à celui-ci. Un plan doit donc toujours apporter la possibilité d’adapter les éléments entre eux en plus de les structurer.

De la même manière le texte doit s’adapter au plan puisqu’il le suit mais le plan, en retour, doit s’adapter à l’évolution du texte. Il doit être lui-même adaptable et pour cela envisager plus de possibilités, de développements et d’événements qu’il n’en faut, rester ouvert à tout changement. Sa cohérence évitera alors à l’histoire de trop grands changements qui amèneraient confusion et perte de repères pour le lecteur.

 

La planification évite également un grave danger qui menace toute histoire, la solution de facilité.

Celle-ci apparaît en cas d’incohérences régulières qui mènent à une situation impossible. Pour s’en sortir, l’auteur va chercher une solution totalement détachée du texte, souvent aberrante et dépourvue de toute signification. Il ne peut rarement arriver pire que la solution de facilité puisqu’elle celle-ci contient l’incohérence, l’artificialité, la superficialité et la perte de repère à elle seule.

Une planification évitera la majorité des incohérences et permettra d’adapter la situation pour résoudre la difficulté. Cependant un plan reste un plan, impossible de tout planifier : en cas d’impossibilité, il faut se résoudre à effacer autant que nécessaire pour corriger l’incohérence ou à se laisser guider par l’histoire en acceptant les conséquences.

 

Une planification peut déjà prendre en compte des éléments stylistiques comme des contraintes ou une situation, en particulier émotive, normalement déjà contenue dans les idées. Elle reprend néanmoins de préférence les trois autres éléments :

- L’idée

Commencer par les idées est le plus naturel mais pas toujours le plus adapté.

L’idée, même particulière, reste vague et la mettre par écrit permet de se rendre compte de sa faiblesse en tant que soutien comme de ses possibilités. Cette première est idée, en travaillant dessus, peut être génératrice d’autres idées qu’il s’agit de mettre également par écrit pour toujours en considérer la valeur.

Ces idées appelleront obligatoirement des personnages et des événements. Il ne faut pas les repousser mais les ajouter à côté et les faire évoluer en parallèle. Ainsi ces deux éléments pourront ensuite adapter les idées et leur donner une direction nouvelle, plus proche de la volonté de l’auteur. Cela évitera surtout un déséquilibre dans les éléments du texte.

Une fois un nombre appréciable d’idées recueillies, qui par principe d’adaptation se seront modifiées entre elles, on pourra en dégager des principes qui formeront des idées plus générales et tendront toujours plus vers une structuration de ce fourmillement particulier. Une fois l’idée principale définie, qui continuera cependant à s’adapter, il reste encore à adapter toutes les autres idées avec celle-ci, supprimer les inutiles et en créer d’autres, enfin les positionner dans la structure qui se crée.

- Le personnage

Commencer par le personnage est très risqué mais aussi très facile. Rien n’est plus facile que d’imaginer un personnage né d’archétypes ou de connaissances sociales. Une première étape est de lui attribuer un nom, un âge, un physique et quelques traits de caractère. Il faut ensuite s’interroger sur son passé, son histoire et développer jusqu’au moindre détail de ce vécu imaginaire.

Cela implique d’accumuler des événements et des idées qui à première vue n’ont que peu à voir avec l’histoire mais qui, adaptés au personnage, peuvent toujours servir, surtout si l’histoire parle prioritairement du personnage, comme c’est souvent le cas. A ce moment il faut aussi développer ces éléments indépendamment du personnage.

Un personnage n’est pas suffisant : son histoire peut en avoir impliqué d’autres qui seront alors développés de la même manière, avec les mêmes conséquences. Il faut cependant envisager la création dès à présent de personnages totalement indépendants, développés pareillement, qui pourront servir au cours de l’histoire. De la même manière, définir un environnement devient vite nécessaire et pose les premiers repères spatiaux et temporels.

Ces multiples créations et développements poseront toujours plus d’idées et d’événements qui, développés suffisamment, adapteront à leur tour les personnages.

Une dernière chose, vitale, à retenir concernant les personnages : la valeur de l’un d’eux est évaluée relativement aux autres personnages. « A vaincre sans péril on triomphe sans gloire. » Veillez toujours à conserver un équilibre entre vos personnages, équilibre de puissance comme de personnalité qui ne peut être brisé qu’avec une excellente voire parfaite maîtrise de l’écriture. J’insiste.

- L’événement

Commencer par l’événement est le plus courant et le plus dommageable. Le plus souvent le personnage impliqué par l’événement ne vit que pour accomplir celui-ci et toutes les idées du texte vont tendre vers cet événement, vidant le reste du texte de son sens. Il est cependant possible de commencer par un événement vague ou une série d’événements comme un échange de paroles.

Mieux vaut alors directement en extraire l’idée entendue dans l’événement pour ensuite développer l’événement et en produire d’autres relativement à cette idée. Il n’est pas alors encore nécessaire de s’intéresser aux acteurs, aux personnages : adapter les événements à l’idée et l’idée aux événements suffit à ouvrir l’histoire sur de nouvelles possibilités qui sont autant d’idées. Le phénomène s’accélérant, il deviendra impossible d’imaginer tous les événements inclus dans les idées et celles-ci prendront le pas, quoique toujours porteuse d’au moins un événement qui la met en valeur.

Le personnage se définit rapidement par les événements, actions, pensées et états qui s’enchaînent. On peut le développer avec sa propre histoire et son caractère propre ou laisser les événements le définir en veillant simplement à la cohérence du personnage entre deux événements. A terme une personnalité se formera qui aura sa propre influence sur les événements et les idées. Le même procédé s’applique ensuite pour tous les personnages.

 

J’ajoute qu’il est souvent utile de dessiner une ligne du temps afin d’y placer ses idées dans l’ordre et avec elles personnages et événements. Tous n’ont pas à y figurer mais ainsi l’auteur pourra juger de la cohérence entre les diverses parties et des relations qui s’établissent, des vides qui restent à combler, des lacunes éventuelles.

 

3. La mise en page

 

Le passage à l’écriture déclenche indéniablement le plus de difficultés. Trouver un sujet est aisé pour la majorité, réfléchir dessus encore chose aisée mais l’écrire et surtout l’écrire bien demande énormément de travail.

Il faut avant tout comprendre que les règles de prononciation (phonologie), de fabrication des mots (morphologie) et de grammaire (syntaxe) sont profondément différentes entre l’oral et l’écrit. L’écrit a ses propres règles, codifiées et normalisées par convention sociale, de sorte qu’en sortir est porteur d’une signification qui, si elle est maladroite, discrédite le texte. L’écrit demande au moins une bonne sinon excellente maîtrise de ses règles pour être utilisé. Une fois la maîtrise acquise, il est toujours temps de dépasser ces règles à son profit, notamment pour les figures de style. En somme :

- Ne faites que ce que vous savez faire.

En acceptant ses limites l’auteur évite la majeure partie des pièges. Il s’agira toujours d’expérimenter de nouvelles méthodes, de se risquer et d’essayer mais restez toujours prudent et très attentif lorsque vous sortez de votre champ de maîtrise.

Ecrire ne pose pas beaucoup de problème relativement aux éléments mêmes du texte : la planification prévient les difficultés et le style, avec l’expérience, s’impose suivant ce qu’il décrit. D’autres difficultés sont néanmoins soulevées, relatives à ces règles de l’écrit. Il ne s’agit pas de règles de grammaire simples comme les accords ou encore l’orthographe, rarement de pannes lexicales, de vocabulaire. C’est principalement par son rapport à l’oral que l’écrit pose problème :

- La ponctuation

La ponctuation n’apparaît qu’avec l’imprimerie et reste encore à l’heure actuelle très controversée. Unité tant sémantique que syntaxique, en même temps prosodique, la ponctuation tente sans y arriver d’imiter la prononciation orale. C’est impossible, il ne faut même pas essayer, pas du moins sans avoir une certaine maîtrise de la ponctuation.

Le plus simple est d’abord de se limiter à la virgule et au point, de n’utiliser la majuscule que pour les noms propres et devant le point. Ensuite, peu à peu, on étend sa maîtrise aux autres signes, par l’emploi qu’on leur trouve dans d’autres textes, le peu qu’on a pu apprendre dessus et les besoins pratiques (pragmatique) de son texte.

Ponctuer un texte, c’est aussi ponctuer les paragraphes et les chapitres. Veillez toujours à faciliter la lecture en découpant le texte, en isolant les parties ayant un sens commun, en séparant clairement les dialogues de la narration. D’habitude un chapitre fait sept pages et un paragraphe entre dix et vingt lignes, le paragraphe étant un ensemble porteur d’une signification donnée. Vous pouvez, après maîtrise, adapter ces tailles selon vos besoins.

- Le style

Toute communication, l’aspect social mis à part, est une transmission d’informations. A l’oral, celle-ci se fait par de nombreux canaux – gestuelle, verbale, vestimentaire – et par la répétition, le clivage, les sous-entendus fréquents. A l’écrit seul un canal existe, le texte, et les procédés oraux sont au mieux des figures de style à maîtriser. Toute information du texte se doit d’être nouvelle, ce qui signifie que chaque chapitre, chaque paragraphe, chaque phrase et même chaque mot d’un texte doit apporter une nouvelle information.

Il est impossible pour le lecteur de les retenir toutes, malgré leur nécessité. Le style a pour but de mettre en valeur le sens pratique de l’énoncé, sa signification, ce qu’on appelle la pragmatique. Le style doit donc remplacer tous les procédés oraux pour indiquer au lecteur ce qui est important, ce qui ne l’est pas et les relations entre les différents éléments.

Un procédé simple est d’insister dans la description sur les éléments importants, les idées mais par les idées aussi les personnages et les événements. Une insistance renforcée par des figures de style dirigera toute l’attention du lecteur tandis qu’une description brève et isolée passera inaperçue. Il faut alors veiller à souligner les informations importantes pour qu’à la lecture le lecteur les reconnaisse aussitôt.

Cela ne signifie pas qu’il faut dédaigner les autres informations mais qu’il faut les hiérarchiser. Tout élément d’une histoire est important, l’un expliquant l’autre dans un tout cohérent. Des événements sans importance formeraient une transition entre ceux importants : ces transitions se remarquent facilement par leur manque de signification et leur facture très simple, superficielle et par là artificielle.

Dans un tel cas il faut d’abord embellir la transition puis lui substituer des événements porteurs d’une signification, cette signification se rattachant à une ou deux idées qu’elle met en relation. Ces événements seront en effet compris grâce aux éléments mis en évidence, de sorte que leur contenu importe tout autant, soit pour le confirmer, soit pour le développer, si possible les deux. Leur changement prépare également l’élément important à venir.

Tout n’ayant pas la même importance dans une histoire, il y aura toujours des transitions.

- Le changement de style

Une situation donnée, un contexte précis appelle le style qui lui est adapté. Style historique, narratif, comique, dramatique, il est très rare, presque impossible, de n’en avoir qu’un dans son histoire. Un changement de situation, le passage du comique au tragique, appelle un changement dans le style sinon du style lui-même.

La transition entre les deux styles demande un soin très particulier. Il s’agit de changer de contexte, soit temporel soit émotif, donc changer le mode de description et avec lui les figures de style. Un changement violent perdra à coup sûr le lecteur qui continuera à lire l’histoire selon le code précédemment établi et ne comprendra plus ce qu’il lit. Changer de style implique un patient et minutieux travail de balisage, une lente évolution du style sous toutes ses formes jusqu’à atteindre un nouvel équilibre qui est le style désiré.

Il faut porter une attention toute particulière lors des changements de chapitre et de paragraphe ou se situeront la plupart des transitions, tant pour le style que pour le changement de style, et qui peuvent nuire à la cohérence, la continuité. Par la suite, il faudra aussi veiller aux changements de phrase et jusqu’entre deux mots.

 

Le secret du style réside dans le détail.

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