file De interpretaccionne

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il y a 15 ans 2 mois #15159 par Vuld Edone
De interpretaccionne a été créé par Vuld Edone
Avec l'arrivée de la MàJ et les dernières discussions (qui tournent plutôt à octobre, je n'ai donc pas dit récentes) le sujet de l'interprétation est d'actualité.
Mais plus généralement, pour commenter l'histoire d'un texte, son fond, inévitablement on interprète.

Quelle part d'interprétation pour le lecteur ?
Quelle part d'interprétation de la part de l'auteur ?

Car enfin, si l'on peut "tout" interpréter (on s'en réclame parfois comme d'un but), l'auteur a quand même dû nous diriger quelque part. En tant qu'il travaille son texte, il a dû se mettre à la place de son lecteur et prévoir, et guider l'interprétation.
À plus forte raison et pour aller dans l'extrême, il aurait échoué si le lecteur n'a pas tiré la même interprétation du texte que celle qu'il voulait faire passer ; ou, en d'autres termes, il échoue quand le lecteur n'a pas compris ce qu'il a dit.

Alors jusqu'où l'interprétation du lecteur peut-elle se détacher du texte ? On ne peut quand même pas lui imposer de lire autre chose que ce qu'il a lu ?
Et jusqu'où l'interprétation de l'auteur doit-elle s'imposer ? On ne peut quand même pas imputer la responsabilité du fond, de l'histoire, à la seule responsabilité du lecteur ?

Ce sont des questions que je me pose d'autant plus que, outre de critiquer de plus en plus souvent le fond, je suis aussi adepte d'un texte ouvert, où toutes les interprétations peuvent se greffer. Aussi suis-je en équilibre entre laisser la liberté totale au lecteur et, au fond, dire quelque chose.

Au moment de parler d'un texte, pour le dire simplement, j'aimerais savoir de quoi parler.

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il y a 15 ans 2 mois #15160 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: De interpretaccionne
Alors, au risque de faire un hors-sujet, l'interprétation est du fait qu'il existe un panel de compréhensions possibles dès lors qu'un message est délivré.
Comme vous le savez sûrement, entre :
  • ce que l'on pense
  • ce que l'on veut dire
  • les mots choisis
  • ce que le destinataire entend
  • ce que le destinataire associe à ces mots comme idée
  • l'idée générale perçue
Il y a une foultitude de perturbations possibles et de niveaux intermédiaires.

Ainsi, pour y revenir, si je puis détailler la façon dont je vois ta question :
1- "Est-ce dû à l'auteur ou au lecteur qu'il existe une interprétation possible ?"
2- "Comment y palier ?"

A la première je répondrai 50-50 ; dépendant tout de même de certains critères : parlent-ils la même langue, avec la même aisance, sont-ils du même milieu, est-ce lié à une traduction, etc...

Et à la seconde je répondrai qu'une des possibilités est de donner assez de détails afin d'éviter que l'interprétation laisse place à l'incompréhension. Alors au lieu de dire "la lumière était faible dans la pièce" on pourrait plutôt décrire le panel de couleurs visibles, les ombres et éclats, objets et coins visibles ou non... ceci afin d'éviter que certains points importants de l'histoire (X a-t-il vu Y ? ou non ? font-ils semblant de ne pas se connaître ? est-ce dû à la lumière ?) ne gênent finalement la compréhension totale.

Encore une fois, j'ai dû faire un hors sujet de part cette digression sur l'incompréhension liée à l'interprétation... mais cela reste une réponse. :)

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il y a 15 ans 2 mois #15161 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: De interpretaccionne
On peut résumer plus simplement la manière de délivrer un message :
"L'auteur anticipe sur la lecture et le lecteur posticipe sur l'écriture."
Et je tiens à souligner ce point : l'interprétation n'implique pas l'incompréhension, au contraire !

- Le problème est que, parce qu'il faut interpréter un texte, le lecteur se permet la "surinterprétation", à savoir lire ce qui lui chante.
- Le problème est que, parce qu'il faut interpréter un texte, l'auteur se dédouane trop facilement de ce qu'il a écrit.
Voire, réclame qu'on interprète pour lui.

Alors entre ne pas savoir lire et ne pas savoir écrire ?

Je parle d'une attitude, souvent irresponsable, qui empêche purement et simplement d'entretenir une discussion sur le fond d'un texte.
Quand je parle du fond, dois-je parler de mon interprétation, de ce qu'a voulu faire interpréter l'auteur ou de ce que le texte peut produire comme interprétation ?
Mais est-il encore possible de parler du fond quand plus personne ne veut le prendre en charge ?!

Le 50/50 n'est pas autre chose que jeter la balle à l'autre.

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il y a 15 ans 2 mois #15162 par Monthy3
Réponse de Monthy3 sur le sujet Re: De interpretaccionne
L'interprétation suppose avant tout qu'il y ait un message dans le texte, une volonté de dire autre chose que l'histoire elle-même. Or, ce n'est absolument pas le cas de bien des textes qui se bornent à conter - non à démontrer. Bref, il faut déjà écarter un certain nombre de textes, qui ne sont pas "interprétables" - ou du moins dont l'interprétation n'aurait aucun sens.

Après, la question n'a pas vraiment de réponse. J'estime toutefois que si l'auteur a réellement eu l'intention de donner un fond conséquent - critique, démonstration, "message" donc - à son texte et qu'aucun lecteur ne parvient à la déterminer, alors l'auteur s'est tout bonnement planté.
Je dis bien "aucun" lecteur. Il se peut que l'écrivain ait glissé nombre d'éléments qui ne sont pas forcément accessibles à un lecteur qui ne connaît ni la personnalité de l'écrivain, si son univers, et qui n'a donc pas les mêmes références. C'est possible. En revanche, il ne faut pas tomber dans l'excès inverse et si personne ne comprend rien - ou du moins, comprend autre chose -, alors c'est tout simplement que le texte est opaque et abscons.

Par ailleurs, je suis un farouche détracteur du décorticage de textes poussé à l'extrême (j'en ai d'ailleurs été écœuré en prépa, ce qui m'a poussé à changer de voie). On ne doit pas faire dire n'importe quoi au texte, le modeler selon son bon plaisir - ou alors on avance de simples hypothèses, pour se faire plaisir, mais sans l'affirmer ni l'imposer à l'écrivain. Ou alors, il faut de sérieux arguments.
Bien sûr, lorsque l'on s'expose aux commentaires donc aux critiques, on laisse son texte entre les mains du lecteur, on le lui abandonne momentanément. Bien sûr. Ce n'est pas une raison pour le violer et assembler artificiellement quelques éléments parce qu'on en a simplement envie - ou alors, encore une fois, on le fait incidemment ou distraitement, sans forcément insister sur le fait SI, cette idée est LA, dans ton texte, même si TU n'y as pas pensé.
Je ne suis tout simplement pas un fervent adepte de la théorie du texte qui échappe à son auteur - c'est un euphémisme.


Bref, on pourrait résumer ma position sous la forme de quelques propositions simples :
- Certains textes ne doivent pas faire l'objet d'interprétation parce qu'ils ne s'y prêtent pas ;
- Un texte dont le sens profond échappe à une majorité de lecteurs n'est pas abouti ;
- Libre au lecteur de relever d'autres interprétations que celle faite par l'écrivain, du moment qu'il ne la lui impose pas.

8)


PS : je ne réponds donc pas directement à tes questions, Feurnard, mais c'est parce que la réponse n'est pas aussi tranchée que cela.

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il y a 15 ans 2 mois #15163 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: De interpretaccionne
Tu y réponds suffisamment et je suis rassuré de trouver un avis contraire au mien.
Heureusement aussi pour nous que la question n'a pas de réponse. Si elle en avait une, je me la serais déjà donnée et ce sujet n'existerait pas.

Le point qui m'a un peu surpris, moi l'extrémiste, est qu'il y aurait des textes sans message.
Prenons au plus simple : "Arthur est entré dans une taverne où Merlin le magicien lui a dit de tuer un dragon. Il est allé en terre de Logres et a fumé le dragon. Ensuite il est devenu roi."
Pas de message ? Si pourtant, il y en a un qui crève les yeux : "Arthur est le plus mieux".
Bien sûr, ce n'est pas une métaphysique transcendantale mais il s'agit d'un message au même titre que "Si le mal n'existe pas, est-il encore contradictoire d'accomplir un acte bon par le meurtre, ou la contradiction niant le bien condamne-t-elle le monde à l'absence de toute justice ?" Disons juste que le message "Arthur est le plus mieux" est plus facile à comprendre.
Les deux points communs entre ces deux messages sont que, un, ils sont les deux implicites (à part la phrase perdue quelque part qui ne compte pas) et que, deux, tout le texte vise à la faire interpréter.
Or, s'il est évident que l'auteur a voulu dire "Arthur est le plus mieux", il est évident aussi que le lecteur, à moins d'être particulièrement bienveillant, concèdera qu'Arthur n'est qu'une fumisterie.

Il faut bien séparer ces deux niveaux d'interprétation, entre ce qu'on devine que l'auteur a voulu dire et ce qu'il a effectivement réussi à dire. Il est d'ailleurs, et paradoxalement, d'autant plus facile de deviner son intention que son échec est plus cuisant. En imageant, c'est le rouage d'une horloge exposé à l'air libre, le rouage étant l'intention et l'horloge, le texte.
Ou bien ?
C'est un phénomène naturel de communication que d'imputer par avance une intention, donc un message, à notre interlocuteur. "Il va me dire ça." Qu'est-ce que le pacte/contrat de lecture entre l'auteur et le lecteur sinon de dire "je vais te dire ça" ?
C'est à partir de là que je me demande si, entre son intention et son résultat, l'auteur a réussi. Je n'ai pas été persuadé un instant qu'Arthur ait été le plus fort mais je sais qu'il a voulu le dire.

Mon passé de flammeur m'oblige à dire qu'au besoin, j'ai un exemple réel à donner avec le sergent Pumley (Pumleeeey, ô Pumleeeey, il défiiie la mort !)

Maintenant, mettons à part ce cas de texte où l'intention de l'auteur est claire. Il y a ces textes plus intellectuels, comme : "Jean-Paul Sartre regardait par la fenêtre. Il regardait par la fenêtre et comme ça jusqu'au générique."
L'intention de l'auteur est... totalement hors de portée. Le texte lui-même doit cependant nous dire quelque chose. Il est humain d'ajouter du sens, même à l'absurde. Je le sais pour avoir regardé Un chien andalou. Que vaudra à ce moment notre interprétation ?
Je suis révolté à l'idée qu'il nous soit impossible de dire : "J'ai compris ça." Mais justement ce dire est impossible si notre interprétation ne tient sur rien.

Comme dit, c'est une question sans réponse, tout comme aucune interprétation n'est la bonne, tout comme on n'atteindra jamais la vérité.
Que cela ne vous décourage pas d'y répondre.

P.S. : Je m'excuse auprès de Zarathoustra pour prendre en compte si tard ses commentaires sur mes textes. Enfin, mieux vaut tard que jamais.

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il y a 15 ans 2 mois #15166 par Monthy3
Réponse de Monthy3 sur le sujet Re: De interpretaccionne
Je me doutais un peu que tu bondirais à la vue de mes propos selon lesquels certains textes ne seraient tout bonnement pas susceptibles d'interprétation.

Puisque tu as pris un exemple, autant se baser dessus.

"Arthur est entré dans une taverne où Merlin le magicien lui a dit de tuer un dragon. Il est allé en terre de Logres et a fumé le dragon. Ensuite il est devenu roi."

Tu as évidemment compris que c'est à ce genre de textes que je faisais allusion. toi, tu y lis un message ; moi, une histoire.
Entendons-nous bien : histoire et message ne sont pas incompatibles, nous sommes d'accord. Mais j'estime qu'à partir du moment où l'auteur se borne à narrer un récit où il n'a pas cherché autre chose que, justement, cette narration, eh bien il n'y a pas vraiment d'interprétation possible. Il y a juste une lecture.

Je n'arrive pas du tout à m'exprimer... Reprenons sur une autre base : la notion d'interprétation. Je n'ai pas été chercher de définition de celle-ci, je vais simplement te donner la vision (assez juridique) que j'en ai. Pour moi, il n'y a possibilité d'interprétation que dans deux cas :
- Lorsque le texte est susceptible de receler plusieurs sens différents, et non un seul, évident. Dans l'exemple d'Arthur, il n'y en a qu'un : Arthur est le plus mieux.
- Lorsque le sens du texte est confus. Alors, il faut bien le démêler. C'est là que vient se placer ton 2e exemple.

En dehors de cette notion, il en existe en revanche une autre applicable à tous les textes : c'est la critique, tout simplement. Il n'y a rien à interpréter dans l'histoire d'Arthur ; mais il est tout à fait possible de faire part de son désaccord en reprochant à l'auteur d'avoir écrit... ce qu'il a écrit - et non ce que tu as cru qu'il a écrit (que cette phrase est moche).

Il ne s'agit que d'un jeu sur les mots, j'en conviens. Cela dit, je parle en tant qu'ayant déjà écrit certains textes simplement supposés raconter une histoire, sans avoir voulu faire passer un certain message - car c'est bien là le sens du message : la volonté de dire quelque chose au lecteur, et souvent de le persuader. Or, on peut écrire sans intention sous-jacente.
Pour conclure sur ce point : lorsque tu énonces que l'auteur a voulu te dire qu'Arthur était le plus fort, j'affirme, moi, qu'il te l'a dit. Et lorsque tu ajoutes que tu n'en as pas été persuadé, j'argue, moi, qu'il n'a jamais essayé de te persuader de cela.
D'où une absence d'interprétation, mais la présence d'une critique : tu pourras lui reprocher de t'avoir imposé ce fait (Arthur est le plus mieux) sans l'avoir amené au fil du récit - ce n'est alors plus une question de sens, mais de procédé d'écriture.

Je pense que nos positions sont assez proches sur ce sujet précis (textes dont l'intention de l'auteur est claire) et que nous employons surtout des termes différents.


Quant au cas des textes "plus intellectuels" (que, très personnellement, j'ai tendance à considérer comme du brassage de vent pour la plupart), bien sûr qu'il est nécessaire de lui donner le sens que nous lui trouvons ! Je n'ai jamais refusé à un lecteur de lire dans un texte (ou à un spectateur de voir dans un film) le sens qu'il lui plaît de lire, et n'ai jamais voulu le faire. Ce dont j'ai horreur, c'est que le lecteur affirme haut et fort que l'écrivain a voulu faire passer tel message alors que celui-ci s'en défend, et ce même s'il assemble des éléments qu'il a effectivement trouvés dans le texte.
De toute façon, généralement, le lecteur tout content de voir son texte ô combien plus riche qu'il l'avait supposé s'empressera de se jeter sur l'occasion (et sur la flatterie)... Ce n'est juste pas mon point de vue.

Donc : oui à l'interprétation libre du texte, non à l'interprétation bornée et obtuse qui se contente de flatter l'ego du lecteur, ou celui de l'auteur alors même que ce dernier ne l'avait jamais imaginée mais se l'accapare hypocritement.



J'ai conscience de manquer de clarté. Toutes mes excuses pour la confusion de mes propos, probablement sujets à interprétation ;)

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il y a 15 ans 2 mois #15168 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: De interpretaccionne
Nous pouvons aborder l'interprétation dans ces deux perspectives, des sens multiples et du sens obscur. J'y ajouterai un mot sur la critique.

Deux exemples, similaires, me sautent immédiatement à l'esprit. Il s'agit d'Atala et René de Chateaubriand et bien sûr le Werther de Goethe. Ce dernier est le plus parlant puisqu'on connaît la vague de suicides Werther, suite à la lecture de son texte. Chateaubriand a causé à peu près la même chose et dit expressément qu'il ne voulait pas dire aux gens de se suicider.
Les gens se suicidaient quand même.
Alors, simplification faite des passions et de la foi, les deux interprétations sont se suicider ou ne pas se suicider. Texte à interprétations multiples ? Absurde, Chateaubriand le dément. Texte obscur ? On n'expliquerait pas son succès.
Il y a réellement eu l'intention de Chateaubriand, qu'on simplifiera ici par "ne pas se suicider", et l'interprétation de son lecteur, avec les conséquences que l'on connaît. Les deux sont à peu près opposées. Dans la foulée, je ne doute pas que les lecteurs se soient dits : "Mais qu'est-ce qu'il fiche là cet ermite ? Nous on veut les passions de machin !"
Comme quoi le lecteur voyait quand même l'intention moralisatrice, derrière. Je postule, pour la cause, que l'intention de l'auteur était visible, ce qui n'a pas empêché le texte de provoquer le contraire.

En même temps c'est un mauvais exemple parce qu'au fond, Chateaubriand est plutôt contradictoire et on se demande... on se demande... si son intention n'aurait pas été... enfin bref.

Comme texte à interprétations multiples, les exemples ne manquent pas mais j'ai en tête les Physiciens de Dürrenmatt : les fous sont-ils fous ou sont-ils vraiment des physiciens ? Deux interprétations opposées, de la volonté même de l'auteur. Si seulement je pouvais faire comme lui...
Comme texte obscur, pour nous du vingt-et-unième siècle, un excellent exemple est Beckett. Pourtant, une fois analyse faite (et grâce au contexte de son temps), le message est clair, tout à fait transparent.

Tout cela ne servait pas à grand-chose, de le dire, mais j'y tenais.
Maintenant, que quelqu'un me sorte dans un texte : "L'homme s'écroula à terre, pathétique." Pour peu que ce soit le ton du texte, même s'il s'agit d'un ivrogne et que par A+B il devait s'écrouler par terre, et même s'il est impossible de nier que s'écrouler par terre est pathétique, j'en déduirai forcément une critique de l'homme et donc de l'humanité.
Ne serait-ce que parce qu'on m'a bombardé d'un "l'homme il est trop trop méchant" et que c'est dans la mouvance du siècle. Mais quand je lis mètre après mètre que l'homme est traité de tous les noms et qu'on le traîne dans la boue, me dire que l'homme n'est pas critiqué tiendrait pour moi du mensonge pur (comme s'il pouvait y avoir un mensonge sale...).
Tout à fait comme on me dirait qu'Arthur est vraiment le meilleur.

Ce qui m'amène à la critique.
La critique est forcément une interprétation. Interprétation de la forme puisque chacun y aura sa préférence. Interprétation du fond.
Quand je dis qu'il y a un chiasme, comment saurais-je si l'auteur avait l'intention de placer, là, un chiasme ? Comment saurais-je si nonante pour-cent des lecteurs ont vu ce chiasme, en ont seulement inconsciemment tenu compte ? Mais le fait est qu'il y a un chiasme.
Et en fait de fait, on trouve des figures de style un peu partout un peu trop souvent. La forme, ça c'est un fait, est à bien tout prendre très relative.
Sans parler de ce qui intéresse l'auteur, à savoir l'effet. Comment le décrire ? Chacun aura apprécié la forme à sa manière et on sait déjà comme le temps a pu changer les préférences.

Le fond n'est pas différent. Les mêmes difficultés apparaissent : que voulait dire l'auteur ? Il est presque toujours obligé de nous le dire lui-même, même si c'est pour dire "je ne dis rien, c'est juste Arthur qui tue un dragon" (et non l'acceptation de son propre état en contexte décalé, par exemple).
Qu'ont lu les lecteurs ? Comment diable le saurais-je, ou toi ? L'homme est censé le pouvoir mais on admet que c'est impossible.
Quant à savoir ce qu'il y a dans le texte lui-même, c'est aussi possible que de trouver une antithèse.

En fait, ma présupposition la plus osée est de vouloir isoler le texte et de son lecteur et de son auteur, et de supposer qu'à défaut d'objectivité on peut y tendre.

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il y a 14 ans 11 mois #15554 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re: De interpretaccionne
Je vais faire court. Pour moi, il y a interprétaion (qui est ce que le lecteur plus ou moins attentif retient du texte) et les intentions de l'auteur. Si ce dernier voulait raconter qu'Arthur tue un dragon et rien d'autre, et que le lecteur y voit un combat métaphysique sur le bien et le mal, c'est sûr que c'est troublant. Mais décrypter les intentions de l'auteur n'est pas simple. Souvent on y parvient soit en passant beaucoup de temps soit en ayant des info exterieurs (d'autres livres, sa biographie, des interviews etc;). L'interprétation, c'est une quête intérieure, chercher les intentions c'est une quête vers l'exterieure. Le mieux bien sûr est d'arriver à travailler sur les deux dimensions.
Sachant qu'écrire c'est la même chose, c'est écrire pour soi ET pour les autres (du moins c'est essayer de trouver un lecteur). Donc il faut un point d'équilibre.

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