Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

L’homme qui chevauchait à mes cotés m’intriguait de plus en plus. Si dans un premier temps je n’avais osé contester l’ordre de Barjack qui me forçait à lier mon existence à celle de ce jeune homme, des doutes s’étaient insinués dans mon esprit lorsqu’il m’avait narré son histoire.

 

Mais à mesure que nous voyagions ensemble il m’avait fallu admettre qu’il n’avait rien de commun avec les nobliaux arrogants dirigeant les terres du sud. Ses valeurs étaient proches des miennes et comme moi son ressentiment à l’égard de ses semblables se mesurait à l’aulne des montagnes. En outre ses prouesses martiales égaleraient bientôt les miennes s’il pouvait trouver un maître digne de lui. Et Ssharm m’avait donné l’impression de vouloir être ce maître...

 

Une question cependant m’intriguait, pourquoi diantre Ssharm avait-il voulu que nous nous rendissions dans ce village de Providence...

 

Le village aurait pu être pittoresque mais une atmosphère pesante semblait régner sur ces lieux, effaçant toute trace de gaieté du paysage. Quelques masures au toit de chaume bordaient le chemin conduisant à la place du bourg. A en juger par le nombre d’habitations il ne devait pas y avoir plus de deux ou trois cents âmes ici et les voyageurs n’y étaient sûrement pas les bienvenus.

 

Mais pourquoi par Torvald Ssharm nous avait-il envoyés en ce lieu ? Décidément jamais je ne pourrais comprendre les elfes ni pourquoi mon père avait fait appel à lui pour orchestrer le sauvetage de Glen.

 

Nous approchions de la place lorsque je compris enfin ce qui était à l’origine de mon malaise, hormis le bruit des sabots de nos chevaux, rien ne venait troubler le silence de la nuit. Quelque chose d’autre me préoccupait, aucune lumière ne brillait derrière les fenêtres des chaumières, ni bougie, ni feu de cheminée ne venait contester à l’obscurité son emprise sur le village.

 

Remontant son col pour se protéger du vent qui se levait Glen me héla doucement :

 

- Je crois apercevoir une taverne au coin de la place, peut-être y trouverons-nous de quoi manger et dormir.

 

J’acquiéçais silencieusement et nous nous dirigeâmes vers le bâtiment dont l’enseigne "la Balanboche" semblait avoir connu des jours meilleurs.

 

Après avoir attaché nos montures derrière la taverne je rejoignis Glen qui s’apprêtait à entrer.

 

- Permettez seigneur que je vous précède, ces lieux ne m’inspirent rien qui vaille.

 

En ouvrant la porte je balayai du regard l’intérieur de l’auberge. Celle-ci était presque vide si ce n’était un nain à la mine sombre accoudé au comptoir qui discutait avec la tenancière. Assurément il n’était lui non plus pas de la région et l’énorme hache qu’il portait négligemment à la ceinture ne devait pas lui servir à couper son bois...

 

Par tous les dieux que faisions-nous là...

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