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Falc'hun - Léon [septembre 2006]
- Monthy3
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Hop, j'inaugure la critique de cette très bonne nouvelle
D'abord, le sentiment général : c'est une nouvelle émouvante. Le procédé utilisé (alternance entre vie actuelle de Maurice et ses souvenirs) est vraiment parfaitement maîtrisé : tu commences par un rêve (et je pensais vraiment que tu reviendrais à cet épisode, tu m'as surpris ), enchaîne avec les paroles du facteur, poursuis avec les gens du café, continues avec eux, et termine avec un journal. Joliment fait.
La différence entre la guerre où tous deviennent frères et sa vie actuelle, sans vraiment de saveur (ce que Maurice constate à la fin) est assez convenue. Cependant, tu l'amènes de façon vraiment convaincante, dans l'avant-dernière phrase :
On relève au passage la petite faute mise en gras Le fait de parler d'une guerre comme d'un "bonheur" aurait de quoi choquer, mais le façon dont tu l'amènes est tellement douce que cela semble couler de source.Il s’endormit et pour la première fois goûta un peu de repos. Son sommeil fut calme, sans cauchemars, et quand il se réveilla, deux ou trois heures plus tard, il poussa un soupir de regret à l’idée que s’en était fini de ce bonheur.
Bref, une nouvelle que j'ai beaucoup appréciée ; peut-être que le fait de l'avoir lue en écoutant "Comme toi" de Goldman (rappel : chanson sur l'extermination des Juifs lors de la 2nd GM) a rendu également mon esprit plus réceptif à l'émotion qui perce de tes lignes...
Allez, je termine par les détails, à savoir les quelques fautes que j'ai relevées :
Sans qu'il pût (subj imparfait).Une heure passa sans qu’il pu se rendormir
Pointait, le "se" est de trop. Ou alors, tu enlèves "sur le bourg", mais c'est moins agréable à lire.Le jour se pointait sur le bourg,
Sonnaient, plutôt, sachant que ça dure un peu et que, dans ce genre de tournure, on a tendance à mettre un imparfait.Les cloches sonnèrent sept heures quand il rentra chez lui.
Il fut. C'est un passé simple, pas un subj imparfaitmais il fût bientôt question de Léon.
Une faute que je vois souvent (et que je fais moi-même ) : "rejoindre" fait "rejoignit" au passé simple.il se dégagea et rejoint son compagnon d’armes.
Juste une broutille : manque l'accent sur "côté".Maurice descendit par le bas coté
Ah, et j'oubliais :
Tu peux nous en dire plus là-dessus ?Cette nouvelle est la version "liftée" de la nouvelle écrite en collaboration avec un ami à l’occasion du concours Louis Guilloux. La partie ne italique à la fin étant le sujet qui devait être intégré au texte. La nouvelle d’origine, lauréate du concours, sera proposée dans la section "Travaux d’écriture du forum".
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- Falc'hun
- Hors Ligne
- Messages : 402
Merci, tout simplement.Hop, j'inaugure la critique de cette très bonne nouvelle
termine avec un journal
En fait, toute la partie en italique n'est pas de moi, c'est le "sujet" du concours. Un extrait de l'oeuvre de Louis Guilloux, un auteur breton qui du début du siècle. Nous devions à partir de cet extrait qui devait être intégré au texte écrire une nouvelle. On a trouvé que la phrase:Cependant, tu l'amènes de façon vraiment convaincante, dans l'avant-dernière phrase :
faisait une bonne fin. C'est pourquoi nous l'avons mise à la fin. Pour ce qui est du sujet de la guerre, ce concours nous à été proposé peu après que j'ai vu "Band of Brothers" et revu "Il faut sauver le soldat Ryan".La lampe brûlait toujours
Ce qu'on a voulu montrer ce n'est pas tant la guerre comme un bonheur que les liens qui peuvent y être créé.Le fait de parler d'une guerre comme d'un "bonheur" aurait de quoi choquer, mais le façon dont tu l'amènes est tellement douce que cela semble couler de source.
merciSans qu'il pût (subj imparfait).
Un fil de suture que j'ai oublié après le lifting. Dans la phrase originale, "le jour se levait".Pointait, le "se" est de trop
Quand c'est pas l'un....Il fut. C'est un passé simple, pas un subj imparfait
Je trouve ça assez moche, c'est sans doute pour ça que je me plante. Quelqu'un sait comment on fait pour contacter l'académie française...rejoindre" fait "rejoignit" au passé simple
Si c'est a propos du texte original, si ça t'nteresse je peux le poster dans le forum.Tu peux nous en dire plus là-dessus ?
Si c'est à propos du concours, il nous a été proposé par la prof de français. Le concours porte le nom d'un écrivain de ma ville natale, Saint Brieuc. Il y a plusieurs catégories représentées: junior, adulte...
Quelques liens:
[url:2auym1t1]www.parcheminstraverses.com/articles.php?cat=35&elem=934[/url]
[url:2auym1t1]www.ouest-france.fr/dossiershtm/guilloux/biographie.htm[/url]
Je n'ai pas trouvé d'adresse pour l'Association des Amis de Louis Guilloux qui organise le concours, juste le règlement sur un site.
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- Monthy3
- Auteur du sujet
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- Messages : 673
Peu importe, qu'elle soit de toi ou pas ! La nouvelle est parfaitement cohérente, et même mieux que ça. Si cette phrase tombe très bien là, c'est parce que tout ce qui est au-dessus est nickelCitation:
Cependant, tu l'amènes de façon vraiment convaincante, dans l'avant-dernière phrase :
Embarassé En fait, toute la partie en italique n'est pas de moi, c'est le "sujet" du concours. Un extrait de l'oeuvre de Louis Guilloux, un auteur breton qui du début du siècle.
Oui, c'est un peu classique, mais ça fait toujours son petit effet.On a trouvé que la phrase:
Citation:
La lampe brûlait toujours
faisait une bonne fin. C'est pourquoi nous l'avons mise à la fin.
Oui, mais des liens qui mènent tout de même à une certaine forme de bonheur -- sans eux, la vie est fade.Citation:
Le fait de parler d'une guerre comme d'un "bonheur" aurait de quoi choquer, mais le façon dont tu l'amènes est tellement douce que cela semble couler de source.
Ce qu'on a voulu montrer ce n'est pas tant la guerre comme un bonheur que les liens qui peuvent y être créé.
Pourquoi pas ? C'est toujours intéressant de voir les différences, les éléments qui passent à l'as et ceux qui prennent du reliefSi c'est a propos du texte original, si ça t'nteresse je peux le poster dans le forum.
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- Falc'hun
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- Messages : 402
Dans ce cas j'abdique. MerciPeu importe, qu'elle soit de toi ou pas ! La nouvelle est parfaitement cohérente, et même mieux que ça. Si cette phrase tombe très bien là, c'est parce que tout ce qui est au-dessus est nickel
D'accord, une petite relecture et je le post. Ceci dit les modifications sont légères.Pourquoi pas ? C'est toujours intéressant de voir les différences, les éléments qui passent à l'as et ceux qui prennent du relief
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- Krycek
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- Messages : 2935
Bien qu'il n'y ait pas de discours direct, on s'immerge bien dans l'ambiance et la tension d'après guerre. A ce propos, as-tu fais des recherches pour coller à la réalité en ce qui concerne le bataillon auquel les persos appartenaient ?
Quand tu relates les évènements qui ont eu lieu quelques temps avant (d'ailleurs combien de temps ? ce n'est pas du tout nécessaire à l'histoire et je crois que tu as bien fait de passer sur ce point) je pense que tu aurais dû utiliser le plus-que-parfait (enfin je crois que c'est le bon nom... afin de mieux différencier les étapes du texte.
POur ce qui est du but du texte (intégrer le paragraphe final) je pense qu'il aurait été sympa d'intégrer le personnage de Marie (par exemple en remplaçant l'intervention du facteur par ce perso) ainsi que ses parents (juste quelques lignes pour exprimer par exemple l'opinion de ses parents vis à vis de son engagement militaire) afin que le morceau final s'intègre encore mieux au reste du récit.
Sinon ce texte a une ambiance bien définie qui semble être le point commun des textes de cette MAJ : le rendu des ambiances.
Krycek, qui croyais qu'il aurait pu lire un nouveau passage de la saga de SF de Falc'hun...
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- Falc'hun
- Hors Ligne
- Messages : 402
Nos références historiques se basent essentiellement sur la BD Overlord que j'ai achetée il y a quelques années au memorial de Caen.A ce propos, as-tu fais des recherches pour coller à la réalité en ce qui concerne le bataillon auquel les persos appartenaient ?
C'est à tester, pour un éventuel autre texte.je pense que tu aurais dû utiliser le plus-que-parfait
Selon ce que nous on dit les membres du jury, c'est l'une des raison de la "victoire" de notre texte.Sinon ce texte a une ambiance bien définie
Désolé...Krycek, qui croyais qu'il aurait pu lire un nouveau passage de la saga de SF de Falc'hun...
D'ailleurs je ne sais même pas si ce sera pret pour la prochaine, mais qui sait, tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir.
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- Krycek
- Hors Ligne
- Messages : 2935
En fait, rien à modifier sur ton texte (enfin presque) mais pas pour autant grandiose (tu vois ce que je veux dire ?).
Voilà...
Krycek, qui tenait à s'expliquer... mais qui se demande si finalement il ne remue pas le couteau dans la plaie.
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- Zarathoustra
- Hors Ligne
- Messages : 2081
Je trouve que le qutotidien de ce vieil homme est très bien transcrit. C'est à force de livrer des menus détails, ses faits et gestes que tu nous laisses entrapercevoir des sentiments. Du moins, on finit par être touché par ce qu'il est devenu (on pourrait dire ce qu'il est réduit à faire pour exister).
Je suis un peu pus réservé sur les passages sur la guerre. Surtout le premier paragraphe qui me parait bacler. Je n'accroche pas. Le style fait trop "collage". Il faudrait un travail de mise en valeur. Ca veut créer une entrée qui cogne fort et qui crée un contraste avec la réalité mais je trouve que c'est le passage le plus faible.
Je regrette cependant que vous nous ayez pas fait pénétrer un peu dans la tête du personnage. On est très exterieur.Et j'avoue que sur la fin; j'ai été un peu frustré. Comme si on avait pas voulu aller jusqu'au bout du sujet. Je rejoins également Krycek sur les liens pas assez forts entre le texte et la fin en italique. C'est ce qui me manque pour vraiment comprendre le dernier paragraphe. On y est presque mais pas tout à fait. Cela dit, l'exercice de texte imposé reste une réussite en soit.
Si je devais faire une éventuelle remarque, ce serait plus sur l'absence de vraie surprise. Certes, cette sobriété est volontaire mais, une fois lu, il me manque une petite étincelle qui justifierait le texte. Peut-être un peu plus d'émotions? On yest presque mais pas tout à fait.
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- Falc'hun
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- Messages : 402
Je vois. De toute façon il serait illusoire de croire que chacune de mes parutions sera sur le podium.En fait, rien à modifier sur ton texte (enfin presque) mais pas pour autant grandiose (tu vois ce que je veux dire ?).
Je t'assure que je comprends tout à fait.
A cause de toi Krycek, oui toi. Je deviendrais bientôt un assassin psychopate, traquant les auteurs sur cette planète afin que je sois enfin toujours sur le podium.Krycek, qui tenait à s'expliquer... mais qui se demande si finalement il ne remue pas le couteau dans la plaie.
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- Falc'hun
- Hors Ligne
- Messages : 402
Si il s'agit du paragraphe du rêve, c'est une impression parceque c'est celui sur lequel on a passé le plus de temps je crois, mais aussi peut être celui dont je suis le moins satisfait. Il faudrai peut être qu'il bénéficie d'une réécriture complette mais je l'aurais fait sans le coauteur et mon style actuel ne risquerai de ne pas coller avec le reste.Surtout le premier paragraphe qui me parait bacler
Si il s'agit du débarquement, le texte à mon avis manque de maturité, sans doute parcequ'étant un travail scolaire et qu'a l'époque j'étais moins porté sur la plume, le texte à au final été rédigé en deux jours pratiquement en urgence avant de le rendre. Même si l'idée de base était là avant, la forme n'a pas vraiment pu être retravaillée.
Pour ce qui est du deuxième paragraphe de ta critique, ma réponse est je crois déjà faite, le texte manque de maturité et de travail après le premier jet. Contrairement à maintenant où je n'arrive plus à mettre un point final à ce que j'écris en voulant toujours modifier des petits détails.
C'est actuellement l'un de mes pricipal point faible. A travailler...Je regrette cependant que vous nous ayez pas fait pénétrer un peu dans la tête du personnage.
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- San
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- Messages : 1069
C'est un procédé sympa que tu tiens dans ce texte, mais j'avoue y être restée assez étrangère. (bon, déjà, parler de la guerre pour parler de la guerre, j'y trouve rarement mon compte). Mais la bataille dans ton récit de SF m'avait plu, donc non, ce n'est pas qu'un problème de sujet.
Les points évoqués par Zara, et Krycek, me semblent assez justifiés, surtout pour ce qui est de rester très extérieur aux personnages : pour un texte qui se veut émouvant, c'est peut-être une erreur stratégique...
Pour ce qui est de l'alternance souvenir/vie présente c'est plutôt très bien je crois, mais il manque vraiment quelque chose à ce texte (plusieurs choses en fait) pour que je le trouve "abouti" : arriver à impliquer le lecteur, trouver un point fort à faire sortir, et des choses autour pour donner du relief à ta nouvelle (c'est ce à quoi je pense en tout cas)
Voilà, mais en tout cas c'est bien écrit.
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- Falc'hun
- Hors Ligne
- Messages : 402
Pour répondre je ne vais pas développer ma réponse à ta critique puisque les points que tu relèves sont assez proches de ce que Krycek et Zara ont remarqué. Je t'invite donc à lire mes précédentes réponses.
Ceci dit je crois que tu à trouvé le mot qui semble caractériser le texte:
mais il manque vraiment quelque chose à ce texte (plusieurs choses en fait) pour que je le trouve "abouti"
Voilà je pense la cause des "faiblesses" du texte. Le manque de travail dessus et le manque d'aboutissement. Je pense qu'il y à aussi un manque de maturité personelle des auteurs vis à vis de l'écriture.
C'est déjà çaVoilà, mais en tout cas c'est bien écrit.
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- Imperator
- Hors Ligne
- Messages : 751
On aura pu dire que ce fut assez énorme (surtout du fait que je n'ai vraiment pas la tête à ça ces temps). À ce propos, il est probable que ma mauvaise humeur déteigne quelque peu sur mes propos, je m'en excuse d'avance et ferais attention de ne, si possible, rien laisser voir.
***
Un texte nébuleux... En effet, l'ambiance est claire, mais le sens du texte, concentré sur sa fin, m'est à l'heure actuelle encore inconnu malgré une probable hypothèse. On verra de quoi il retourne.
On notera au passage que tout le texte baigne dans la même atmosphère:
"morne, mélancolique, poussièreuse"
Plan du texte:
Je me suis contenté de le découper en paragraphe. Cependant, on remarquera trois parties qui se distinguent:
- le présent (Maurice qui vit chez lui)
- le passé (les souvenirs)
- le début et surtout la fin. Le début car c'est le seul moment où le "il" fait référence à Léon, la fin car elle est visiblement une citation.
Niveau style, on a des phrases courtes, pauvres et les champs lexicaux se rapportent tous à des idées assez graves ou plates. De ce côté-là, c'est plutôt bon.
Un détail cependant, certaines phrases me semblent trop coupées (exemple:
"Il se releva indemne. Mais..."
"Ils avançaient précautionneusement dans le sous-bois. Quand soudain...")
Là, il aurait fallu trouver un autre compromis entre phrases courtes et fluidité. Je comprend ton besoin de créer un texte "essoufflé", à l'instar d'un vieillard qui parle par petits bouts, mais là ça tombe comme un cheveu dans la soupe si je me fais comprendre. Les phrases sont liées, le connecteur fait référence à ce qui le précède immédiatement, bref, aucune raison de couper.
Pour le reste, des détails encore plus minimes comme le:
"il décida d'aller prendre son petit déjeuner"
"et prit son petit déjeuner"
Certes la distance entre les deux est considérable, mais j'ai quand même senti la répétition. "et les mangea tranquillement" aurait parfaitement fait l'affaire, à moins de vouloir réellement lier les deux et donc en faire un début et une fin, ce qui n'est pas vraiment le cas ici.
Bref, je suppose que les autres ont suffisamment exploité le style (qui de toute façon est très largement suffisant et efficace), je m'attaque donc à ce qui m'intéresse: le sens.
***
Le sens:
On remarque ici qu'il est question, si je résume, d'un vieil homme qui repense à la mort de son ami, à leur passé commun et se sent distant du reste du monde (les épisodes au bistrot le prouvent, idem pour la différence à l'église).
On commence par la mort de Léon (intro dans le vif du sujet) et on se retrouve soudain dans le calme le plus total avec une éventuelle confusion des sujets, puis une gradiation des souvenirs (d'abord deux lignes, puis deux gros paragraphes, une fois sous forme de souvenir, l'autre fois sous forme d'histoire).
Enfin, le passage mystérieux de la fin que nous allons étudier aussi en détail que possible (c'est à dire, tant que j'ai les idées claires).
Morale? Enseignement? Je n'en vois aucune. Pas de père qui enterre le fils, pas de gueulade contre la guerre (au contraire, on la glorifie), pas de satire sociale ni de mise en avant d'un principe...
On a de l'amitié, de la mort et des souvenirs.
À mes yeux, ce texte est donc, du moins le suppose-je, une simple description, physique d'abord puis de plus en plus mentale de ce qu'est une chose un peu oubliée et obscurcie à notre époque:
"Le Deuil"
Je dirais volontiers "arrêtez-moi si je m'égare", mais de toute manière je suis parti et vous n'avez pas les moyens de m'arrêter, alors je carry on.
***
Le Deuil:
Sous cet aspect, le texte prend tout son sens. Cauchemar de Maurice qui revoit la mort de son ami (avec un certain mystère avouons-le, on ne sait pas si c'est parce qu'on la lui a racontée, s'il l'a imaginée où s'il est capable, durant ses rêves, de revivre ces moments dans le corps de son ami) et, peut-être, un certain sentiment de culpabilité. (pas trop mis en avant, d'ailleurs je n'y crois qu'à moitié, m'enfin).
Puis la vie normale, mais une vie distante, comme vieillie. Normal, le deuil signifie notamment de vivre dans le passé et ne pas réussir à passer à la suite (ndlr: je définis deuil comme le processus permettant à une personne de faire la paix avec un sentiment violent dû à la mort d'une personne ou d'un sentiment). Ici, typiquement, Maurice retombe dans ses souvenirs dès qu'on parle de son ami et ne vois plus rien d'autre. (qui a retenu le passage où il descend en ville par une belle journée de soleil?). On décris le moindre de ses gestes, or justement, une personne déprimée ou en conflit intérieur aura tendance à décomposer ses moindres faits et gestes parce que ceux-ci lui demande une grande énérgie. Bon, là je vais trop loin, mais au travers de cette précision, on sent comme quelque chose de forcé, c'est trop mathématique, trop "complexe" et ordonné pour nous paraître parfaitement normal. On a l'impression d'être face à un robot.
À l'église, il ne pleure pas. Pourquoi ne pleure-t-il pas? Entre nous, j'avoue avoir pensé que l'auteur était tout simplement aussi orgueilleux qu'il m'arrive de l'être et qu'il ne s'imaginait pas pleurer devant du monde à l'enterrement de son meilleur ami (on a sa dignité que diable). M'enfin, on pourrait aussi y voir le refus de voir son proche s'en aller, le refus de s'abandonner à la tristesse qui serait, en quelque sorte, l'acceptation de cette mort et de sa fatalité. C'est une attitude de défi face à l'inéluctable et à Dieu (si on part du principe qu'il est croyant). En deux mots, il n'a pas abandonné l'idée que son ami pourrait revenir ou n'aurait pas dû mourir.
Bon, mais tout ça c'est bien beau, mais où est la preuve? D'une part, je n'en ai pas, parce que ce texte est descriptif, donc pas besoin d'indices, on ne peut que interpréter ce qui nous est décris. (on nous donne les symptômes, à nous de voir la maladie). D'autre part, faut attendre d'avoir atteint la dernière partie, la plus intéressante et la plus dure à percer.
***
Fin.
La dernière partie est la plus sombre de toutes. Jusque là, le style pesant laissait place à énormément de vie (le bistrot, le facteur, le jardinage, des souvenirs mouvementés...), mais à présent nous sommes seuls, et c'est la solitude qui nous révélera exactement ce que pense notre cher Maurice et toute la difficulté du deuil.
Tenez, une petite citation pour appuyer mes propos:
"Il se sentait maintenant seul et pensait à la mort".
Retenez le bien, je vais y revenir.
Ce qu'on retire de cette fin:
- il choisit de lire le livret militaire de son père plutôt que son journal.
- lampe à pétrole... non, pas important
- seule compagnie la flamme dansante de la lampe. Cette flamme ouvre la réflexion et la referme. J'y reviendrais.
- une citation dont on ne sait pas à quoi elle se rapporte.
Allez, tu veux rire un peu? J'ai cru tout d'abord que c'était un extrait du livret militaire du père . Ensuite, j'ai cru que c'était un truc qui se passé avant, avec le il faisant référence à Léon . J'ai par la suite pensé que c'était le père qui était le sujet de ce passage (ayant vécu ce que vit son fils), pis finalement, j'ai abandonné...
Et oui, toute ma recherche voulait une morale que je ne trouvais pas. On ne veut pas montrer ici une sorte de cycle de générations en générations ou de soldat en soldat, mais simplement la détresse d'un seul homme. Le "il" de ce passage, c'est Léon, et le changement de narrateur n'est là que pour montrer que, finalement, la véritable réflexion se fait.
Réflexion?
"Il pensait à sa vie et il ne regrettait rien. Il semblait posséder l'amitié de tous ceux qu'il avait aimés comme ils possédaient la sienne. Le reste ne comptait pas."
Le problème est clairement posé: son ami qu'il voudrait retrouver. (puisqu'ici il possède l'amitié de ceux qu'il avait aimés, or on ne peut posséder l'amitié que de quelqu'un de vivant). Bon, plus simplement il est question d'amitié, avec ce "le reste ne comptait pas" qui montre bien son désintérêt pour toute autre question que son pote, son copain son poteau.
J'ai eu du mal ensuite avec "Ses cuivres étaient ternis depuis qu'il était couché." En effet, cette phrase laisse à penser qu'il a passé une éternité sur ce lit, couché, puisque les cuivres ont eu le temps de se ternir. La seule explication pure que je vois à ce problème est l'interprétation de ce "était couché" qui pourrait signifier "depuis qu'il est couché, à genou, plié par le poids de son remord" ou quelque chose de ce goût-là.
Bon, ça reste relativement obscur, mais c'est plutôt normal. Par exemple, il peut simplement avoir l'impression d'être couché là depuis une éternité. On a aussi l'idée de regret de n'avoir pas pris soin d'un objet matériel autre que son copain. Ce nom "Marie" ne me semble pas innocent. La femme de chambre se transforme soudainement en vierge et la prière est celle que l'on fait à Dieu.
Si l'on suivait une éventuelle métaphore, il est dit:
"Il regrettait de n'avoir pas prié la vierge Marie de redonner de l'éclat ou de s'occuper d'une chose ou de quelqu'un qui a traversé les générations de ses aïeux."
Non, je n'y crois pas.
Le Marie doit être là comme lapsus, révélant le besoin de Maurice de prier Dieu, de se recueillir.
Ensuite, une phrase intéressante:
"Il tendait le bras, allongeait les doigts comme pour toucher encore une fois les choses."
"Encore une fois"? C'est à peine si je ne lis pas "une dernière fois". De même, on fait ce genre de geste pour se rattacher à la réalité, tenter d'émerger d'un rêve ou d'une rêverie. Ici, notre Maurice est en train de "sombrer" et regarde s'il y a quelque chose à quoi s'accrocher et visiblement ne le trouve pas. (il ne touche rien)
"Il se mit à penser à son père comme à un camarade".
Oulà, c'est énigmatique. Si je retrouve ton texte à un examen à l'école, je viens personnellement te faire payer pour chaque points perdu de par cette phrase . Peut-on voir un lien entre Léon et le père? Finalement, ne tente-t-il pas de reporter la mort de son père à celle de Léon, de trouver par là le moyen de faire son deuil (le père est mort et il a fait son deuil, alors pourquoi pas celui de Léon, un truc dans le genre) ou plus simplement, peut-être n'a-t-il jamais fais le deuil de son père et il se rend compte qu'il doit beaucoup au passé.
Plus simplement encore, il va chercher du côté de son père le réconfort pour supporter l'épreuve.
"Il s'endormit et pour la première fois goûta un peu de repos (vrai repos? il y a des repos qui peuvent durer longtemps). Son sommeil fut calme, sans cauchemars, (entendez donc par opposition au départ du texte) et quand il se réveilla, deux ou trois heures plus tard (on revient un peu à la réalité des chiffres), il poussa un soupir de regret à l'idée que c'en était fini de ce bonheur."
De quel bonheur? Celui de ce repos? Oui et non... Finalement, ce repos, ce n'est que l'apogée du texte, une sorte de cure (de to cure). Peut-être simplement la fin de son deuil dans lequel il était plutôt heureux, penché sur le passé, en compagnie de ses souvenirs et de son ami. Finalement, il était assez heureux dans sa longue rêvasserie et son deuil, malgré la douleur qui lui serrait continuellement le coeur. (bon, ça désigne aussi son petit somme de trois heures).
"La lampe brûlait toujours."
On y revient à cette fameuse lampe. Il l'allume et sa flamme est sa seule compagnie pour ce dernier petit bout de chemin, une compagnie alors qu'il était seul.
Puis on revient à la réalité, fin du bonheur, il a fait son deuil. Or, la lampe brûle toujours, il n'est pas seul. D'une certaine manière, cette lampe, c'est un peu l'âme de son ami, de son père et de tous ceux qu'il aime, une âme qui l'accompagne toujous, mais discrètement, et qui prodigue chaleur et réconfort.
Le deuil laissant pour plus grande peur le fait d'être désormais seul, une fois la mort de l'autre comprise et acceptée, il est normal qu'un deuil correctement terminé le soit par l'idéalisation de la présence éternelle du proche à nos côtés. Il est mort, mais il est toujours là, quelque part, dans la lumière, ou dans les étoiles, ou dans l'herbe ou dans le vent... (on est prêt à inventer n'impote quoi dans ces situations).
Le fait que la flamme accompagne le dernier somme de deuil de Maurice peut aussi signifier qu'elle vient l'aider, le soutenir, comme si l'âme du défunt venait visiter le vivant et lui montrer le chemin ou l'aider à le trouver.
Je pense donc que le sujet du texte est le deuil est qu'il est plutôt bien mis en scène, même si le principal du texte reste de l'ambiance, une ambiance très bien posée et un style clair (gaffe à ces phrases vraiment trop courtes, ça va trop loin). Notons tout de même, puisque j'ai dit que j'allais y revenir, l'idée de mort qui traverse l'esprit de Maurice. "pensait à la mort". "le reste ne comptait pas" "encore une fois" "première fois goûta un peu de repos". Tout cela laisse à penser qu'il ait voulu, dans sa recherche, mourrir pour rejoindre son ami, qu'il s'était laissé sombrer dans cette voie et aurait bien voulu ne jamais se réveiller. Pourtant, il se réveille et soupire, mais la lampe brûle toujours, l'espoir est là, le réconfort, tout va bien. Or la lampe suit la phrase: "c'en était fini de ce bonheur", implique donc que la lampe désigne le futur, et donc un futur rempli d'espoir.
***
Les souvenirs. Une dernière critique (après je m'arrête, cause métal pas assez fort) au niveau des souvenirs de bataille. Entre nous, c'est trop glorifié. On ne pourrait pas avoir des gars plus normaux, qui ne font pas gagner des batailles? J'aurais été beaucoup plus pris de pitié pour un gars qui avait subi la guerre plutôt qu'un gars qui l'a menée. Et oui, on est comme ça, on aime pas ceux qui réussissent, c'est de la pure jalousie. (comment plaindre celui qui fait mieux que nous? Mais comment non de...)
Je parle bien sûr des tigres... enfin, surtout. Après tout, l'amitié n'est pas, objectivement, ce qui fait gagner les batailles, c'est ce qui les rend supportables.
Voilà.
Impe, qui va virer quelques meubles de sa chambre, histoire de foutre un gros bronx!
ps: joli texte, il m'aura arrêté un bon moment . J'espère ne pas être tombé trop à côté, mais j'avoue, là, que je vois pas d'autre explication réellement visible.
ps 2: c'est très bien ces phrases courtes, mais ne pas trop en faire (tout comme moi je dois me calmer avec mes phrases à ralonge).
ps 3: attention à la redondance des souvenirs. Augmenter la gradiation aurait été pas trop mal, par exemple apprendre après l'église qu'il lui avait sauvé la vie, distiller plus finement les informations au départ, comme un type qui a du mal à parler de ce qui lui est douloureux.
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- Falc'hun
- Hors Ligne
- Messages : 402
Je crois que tu as assez bien réussi de ce côté là vu que je n'ai ressenti aucune hostilité dans tes propos.il est probable que ma mauvaise humeur déteigne quelque peu sur mes propos, je m'en excuse d'avance et ferais attention de ne, si possible, rien laisser voir.
En fait, l'acteur de ce cauchemards n'est autre que Maurice. Cinquante ans peut être après la guerre il fait encore des cauchemards où il se voit y rester. Même si la guerre est finie et qu'il est revenu, la guerre ne se termine jamais dans son esprit. Il est traumatisé à vie par ces événements.Le début car c'est le seul moment où le "il" fait référence à Léon
Le point est ici placé pour montrer un délai, une vrai pose. Il se rend compte qu'il n'est pas blessé. Puis seulement après il regarde autout de lui pour s'enquérir de ses compagnons.Un détail cependant, certaines phrases me semblent trop coupées (exemple:"Il se releva indemne. Mais..."
Il ne faut pas abuser des bonnes choses comme on dit. Si tu relèves ce point il faudra peut être que j'y fasse attention, tout du moins à ne pas en abuser.Les phrases sont liées, le connecteur fait référence à ce qui le précède immédiatement, bref, aucune raison de couper.
Comme je l'ai dit un peu plus haut il s'agit d'un cauchemard "personnel", Léon n'est pas mort à la guerre mais à un age vénérable dans un hôpital ou une maison de retraite.Sous cet aspect, le texte prend tout son sens. Cauchemar de Maurice qui revoit la mort de son ami
Je suis assez d'accord sur la question du deuil. Quoi de plus normal que de repenser aux moments passés avec celui qu'on vient de perdre.Normal, le deuil signifie notamment de vivre dans le passé [...] Maurice retombe dans ses souvenirs dès qu'on parle de son ami et ne vois plus rien d'autre.
On aussi voulu par ce passage rapporter la vie souvent solitaire et morne des personnes agées.On a l'impression d'être face à un robot.
Je pense que ton interpretation sur l'orgueil des auteurs (qui devaient avoir aux alentours de 16 ans à l'époque) et de la volonté de dignité qui colle au personnage expliquent ce fait. Il y a aussi la résignation du vieil homme qui côtoie la mort depuis trop longtemps pour la pleurer et laq croyance que la mort est parfois préférable, qu'elle représente ce "vrai" repos où la guerre se termine enfin.À l'église, il ne pleure pas. Pourquoi ne pleure-t-il pas?
Fin.
La dernière partie est la plus sombre de toutes
La citation à la fin est l'extrtait qui était proposé dans le cadre du concours et que nous devions intégrer au texte. C'est pourquoi le dernier passage sert surtout à recoler à l'extrait tout en restant dans la veine de ce qui précède. Pour ce faire il a fallu que nous même analysions l'extrait pour le faire notre et lui donner un rôle dans notre nouvelle. C'est pourquoi je vais détailler l'analyse que nous avons fait et ensuite le rôle que nous avons donné au passage.
A un livre de Louis Guillouxune citation dont on ne sait pas à quoi elle se rapporte
Nous nous sommes servi de l'extrait, du début jusqu'à ce qu'il se réveille, comme d'un rêve qu'il fait en s'étant endormi dans son grenier. Dans ce rêve, il voit sa propre mort et goûte enfin au "vrai" repos.Allez, tu veux rire un peu? J'ai cru tout d'abord que c'était un extrait du livret militaire du père Moqueur. Ensuite, j'ai cru que c'était un truc qui se passé avant, avec le il faisant référence à Léon Cool . J'ai par la suite pensé que c'était le père qui était le sujet de ce passage (ayant vécu ce que vit son fils), pis finalement, j'ai abandonné...
Dans cette partie du rêve, il se voit pret à mourir. Il attend que la mort vienne le prendre l'esprit en paix. C'est pourquoi dans le texte Léon paraît si résigné à la mort de son ami et ne pleure pas, la mort est une vieille connaissance.Il pensait à sa vie et il ne regrettait rien. Il semblait posséder l'amitié de tous ceux qu'il avait aimés comme ils possédaient la sienne. Le reste ne comptait pas.
En effet, seul cette amitié leur à permi de survivre çà la guerre, tout ce qui est matériel n'avait plus d'importance. Seul le gars à côté de lui avait de l'importance, ce "frère d'armes".on, plus simplement il est question d'amitié, avec ce "le reste ne comptait pas" qui montre bien son désintérêt pour toute autre question que son pote, son copain son poteau.
Nous en avons déduit que dans ce rêve Maurice s'imaginais quelques temps plus tard, grabataire et à l'article de la mort, visité par seulement cette mystérieuse Marie qui cherche à apaiser ses derniers jours. De ce fait cela renforce cette idée d'acceptation dela mort car il ne peu même plus descendre dans son jardin pour s'en occuper.J'ai eu du mal ensuite avec "Ses cuivres étaient ternis depuis qu'il était couché."
Pour ce qui est de l'interpretation de Marie et des meubles il faudrait se rapporter à l'oeuvre originale.
"Il tendait le bras, allongeait les doigts comme pour toucher encore une fois les choses."
Nous avons vu ce passage non pas comme quelque chose à quoi se raccrocher mais comme une dernière reconnaissance de ce qui est important, de ce qui en vaut vraiment la peine."Encore une fois"? C'est à peine si je ne lis pas "une dernière fois". De même, on fait ce genre de geste pour se rattacher à la réalité, tenter d'émerger d'un rêve ou d'une rêverie. Ici, notre Maurice est en train de "sombrer" et regarde s'il y a quelque chose à quoi s'accrocher et visiblement ne le trouve pas. (il ne touche rien)
Eh, c'est pas de nous ça, c'est Monsieur Louis Guilloux, donc en effet tu pourrais l'avoir à l'école. Mais je suppose que l'extrait proposé serait plus important et t'apporterait quelques éléments de réponse.Oulà, c'est énigmatique. Si je retrouve ton texte à un examen à l'école, je viens personnellement te faire payer pour chaque points perdu de par cette phrase
Pour nous, cette phrase montrait que même les soldats n'ayant pas combattu côte à côte étaient des frères pour avoir connu le même cauchemard.
Comme tu le dis il s'agit là du repos éternel qui est le seul échapatoire à ses cauchemards. C'est pourquoi le texte commence d'ailleurs par ce cauchemards, traumatisme de la guerre. Cette mort dont il rêve lui apporte le repos car elle met un terme définitif à la guerre qui ne s'est jamais terminée pour lui.Il s'endormit et pour la première fois goûta un peu de repos (vrai repos? il y a des repos qui peuvent durer longtemps). Son sommeil fut calme, sans cauchemars, (entendez donc par opposition au départ du texte) et quand il se réveilla, deux ou trois heures plus tard (on revient un peu à la réalité des chiffres), il poussa un soupir de regret à l'idée que c'en était fini de ce bonheur."
Il s'agit la plus de la flamme de la vie. Cette flamme prouve que cette mort n'était qu'un rêve et qu'il devra encore subir sa vie quelque temps. Et plus qu'une présence la flamme est une douleur, celle de la guerre qui hantera encore ses cauchemards."La lampe brûlait toujours."
Après, ton analyse de l'extrait en lui même pourrait tout à fait s'accorder au récit original de Louis Guilloux, et l'analyse que je fais du passage est celle sur laquelle nous nous somme basés pour rédiger notre nouvelle.
Je ne pensais pas que nous avions glorifié les personnages lors des batailles. Lors du débarquement ils ne font que participer. Si Maurice sauve la vie de Léon, c'est plus un geste instinctif et irréfléchi qu'un geste héroique.Entre nous, c'est trop glorifié. On ne pourrait pas avoir des gars plus normaux, qui ne font pas gagner des batailles?
Pour ce qui est de la bataille dans la ville des ardennes, il relate l'histoire lors de l'enterrement de Léon, on peut donc douter qu'il raconte une défaite plutot qu'un événement métant en valeur son ami.
Dans l'épisode normand Maurice subit plus qu'il ne mène, vu qu'il est à deux doigts de mourir en train de se replier, et non en attaquant à lui tout seul les positions ennemies.J'aurais été beaucoup plus pris de pitié pour un gars qui avait subi la guerre plutôt qu'un gars qui l'a menée.
De plus pour l'épisode ardennais, les deux hommes sont censés être dans une unité de commandos, on n'avait pas trop le choix si on voulait les représenter lors du débarquement vu qu'à part des paras en bretagne, il n'y a que ces commandos qui ont participé à l'opération Overlord. Cette appartenance aux commandos suggère donc une certaine compétence au combat et une réussite qui si elle n'est pas forcément héroique et glorifié se doit d'être quelque peu supérieure a de "simples" soldats, ne serais ce que par souci de cohérence. Ceci dit je ne pensais pas que ces passages pouvaient paraître surfaits.
J'espère que la réponse t'éclairera.
Falc'hun qui va enfin aller manger. 15H pour un steack c'est pas trop tard?
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- eLiZ
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En tant qu'étudiante en cinéma, je n'ai pu penser, en lisant ton texte, qu'à un scénario, plus qu'à un texte littéraire. En effet, ton style extrêmement descriptif, avec plein de "il", d'effets de concision, de netteté, correspondant totalement à l'idée que l'on peut se faire du style scénaristique, c'est-à-dire un style qui ne s'embarrasse pas de tournures alambiquées, qui va droit au but, et qui surtout sert à la "visualisation" plus qu'à l'émotion (l'émotion étant suscitée beaucoup plus par l'interprétation du réalisateur que par les mots du scénariste).
Ainsi, quand tu décris méticuleusement tous les petits gestes de Maurice, moi, je vois des scènes de film, des angles de prises de vue, des éclairages particuliers qui pourraient rendre ces morceaux d'habitude, de trivialité saisissants et significatifs. Ainsi ce serait une très bonne base pour un réalisateur voulant adapter ton texte, puisque ton texte laisse beaucoup de liberté et de souffle pour le réalisateur.
Mais ce que tu as fait devait être une nouvelle, avant tout ; et comme san, je suis passée à côté de l'émotion du texte tout simplement à cause de ce que je te décris. Je me disais que oui, visuellement, en film, ça pouvait très bien donner, avec interprétation d'un réalisateur un peu intelligent ; mais l'auteur d'un texte littéraire, d'une nouvelle de surcroît, est à la fois scénariste et réalisateur. Et là, j'ai donc plus l'impression d'un canevas, d'une trame, que d'un véritable développement interne des émotions à peine esquissées.
Il n'y a aucun dialogue ; c'est un parti pris qui peut être intéressant mais... je pense que dans ce cas-là, ne serait-ce qu'une ou deux paroles échangées décisives, plutôt que narrées au style indirect, pourraient avoir beaucoup d'effet. En effet, quand on se retient volontairement de ne pas verser dans l'épanchement des conflits intérieurs du personnage, quand on ne détaille pas avec de l'indirect libre ce qui se passe dans la tête du héros, un des bons recours pour signifier (si c'est fait de manière habile et subtile) autrement est le dialogue. Mais pas les dialogues fleuves avec des tirades à rallonge. Juste des simples réponses, mais lourdes, très lourdes de signification. Je pense à ça parce que Steinbeck a un style assez détaché, assez peu descriptif des remous intérieurs de ses personnages parce que ceux-ci sont "des gens simples" mais pourtant bouleversants, émouvants. Il parvient notamment à développer cette émotion à travers ses dialogues qui sont géniaux à mon sens parce que subtils, suggérant, exprimant plus que n'expliquant la réalité des choses.
Par ailleurs, je pense aussi que le texte en italique n'est pas bien relié au reste ; le changement de style est trop radical, ce qui casse le reste, et fait trop "greffon" au texte.
Ton texte est tout de même intéressant ; disons que, selon moi, c'est une bonne trame initiale qui pourrait être plus développée et approfondie.
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- Zarathoustra
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C'est qu'on a de l'entrainement! Oh mais la tienne est pas mal du tout, tu sais!(Bon dieu, vous faites de ces critiques
Au fait, c'est quel type de ciné qui t'intéresse? John Ford? Carpenter? Godard? Minelli? Lynch? Murnau? Peter Jackson? Hou Hsia Hsien? Tarantino? Claude Zidi? Il y a quelques topics sur le cine dans notre Chronique des Arts.
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Zarathoustra écrit: C'est qu'on a de l'entrainement! Oh mais la tienne est pas mal du tout, tu sais!
Au fait, c'est quel type de ciné qui t'intéresse? John Ford? Carpenter? Godard? Minelli? Lynch? Murnau? Peter Jackson? Hou Hsia Hsien? Tarantino? Claude Zidi? Il y a quelques topics sur le cine dans notre Chronique des Arts.
Merci ! ^D^ ^
Pour répodre rapidement à ta question : Godard, non, je ne peux pas, désolée. J'ai essayé, hein ; mais vraiment, Jean-Luc... comment dire... il me laisse totalement de marbre et je le trouve trop peu subtil. En ce sens, je contredis tous mes profs de fac, mais passons. Ford, Minnelli, Murnau... ce sont de grands cinéastes, mais pas ceux qui m'affectent le plus. J'adore nombre de leurs films, mais d'autres films m'ont encore plus époustouflée, émue, avec le temps. Et je pense donc aux films de Lynch en disant cela. P
Ce questionnaire résume à peu près mes films préférés et donne un aperçu de mes goûts cinéphiliques :
lizmyron.free.fr/blog/index.php? ... 917-194344
Finalement, c'était pas si rapide, je suis intarissable sur le sujet... normal, j'ai envie de faire de cette grosse passion un métier... Je déterrerai quelques topics à l'occasion peut-être !
Et désolée pour le HS.
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- Falc'hun
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Merci de t'être donné cette peine.et aussi pour dire que oui, j'ai lu !
Pour ce qui est de tes remarques je ne sais trop quoi ajouter par rapport à ce que j'ai pu répondre aux autres. Nottament que ce texte date de maintenant cinq ans (déjà, on se sent vieux d'un coup...) et qu'à cette époque j'étais beaucoup plus dans une optique scientifique, le coauteur restant lui dans les sciences a l'heure actuelle. Cela se ressent peut être dans le point de vue presque essentiellement descriptif.
Mais dans un même temps les actions ainsi décrites du personnage, presque robotiques, donnent une impression presque de mort avant l'heure. Du personnage qui n'attend plus rien de la vie mais qui continue de vivre parcequ'il n'a pas le choix.
Ceci dit il est vrai que le texte aurait peut être mérité d'être plus developpé mais en même temps il a été écrit comme ça à l'époque et quelques soient ses faiblesses il reste quelque part le premier. Celui d'où tout part. C'est pour ça que j'ai quand même voulu le publier.
Pour ce qui est de tes remarques je les trouve vraiement interessantes et je compte bien les garder dans quelque circonvolution de ma cervelle bordélique pour ce que j'écris en ce moment.
En même temps la partie en italique à été écrite par un auteur reconnu et de grand talent. Donc ne serais ce qu'un jour approcher, de loin, son style serait un honneur.Par ailleurs, je pense aussi que le texte en italique n'est pas bien relié au reste ; le changement de style est trop radical, ce qui casse le reste, et fait trop "greffon" au texte.
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Ceci dit si ce texte est vieux, bien sûr, le retoucher maintenant n'a pas trop de sens si tu veux le garder tel quel, en souvenir d'une époque et d'une expérience datée et déterminée !
Merci pour tes compliments sur ma critique ! Et je te souhaite donc d'approcher le style du grand auteur des quelques lignes choisies par le concours !
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- Falc'hun
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Merci, on va essayer même si pour le style je vais essayer de trouver mon mien à moi tout seul. Pour info l'auteur en question est Louis Guilloux.Et je te souhaite donc d'approcher le style du grand auteur des quelques lignes choisies par le concours
Elle possède l'élément inherent à une bonne critique, elle est constructive. J'espere pouvoir te rendre la pareille lors de la prochaine MAJMerci pour tes compliments sur ma critique
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