Falc'hun - Léon [septembre 2006]

Voici un récit qui me laisse mitigé, à la fois froid et pris dedans...

En fait, c'est vraiment un récit d'ambiance, qui se complait à la créer, à préparer, en fait, la chute. Et en cela, il n'y a pas une erreur. Mais en même temps, j'ai trouvé qu'il manquait une étincelle au départ pour nous faire rentrer totalement dedans, pour nous donner envie de continuer. On lit, on regarde presque car c'est tout de même vraiment bien écrit, et pourtant à aucun moment je n'ai été pris dedans. Dommage.

En plus, ce texte, je l'avais lu pour l'interview, et il m'avait fait quand même assez belle impression, même si je trouvais quand même qu'il lui manquait un petit quelque chose. Mais en fait, en y repensant, si ce petit quelque chose y avait été, est-ce que l'ambiance serait resté? Car justement, tu nous peins parfaitement la vie désormais terne de ton héros en quelque sorte déchu depuis la mort de son ami (ou depuis la fin de la guerre et de la vie aventureuse, de la vie qui vaut la peine d'être vécue car à tout moment elle est menacée, chaque moment en ressort donc bien plus intense!).
Bref, on voit Léon dans sa prison de vie, ennuyé au possible, et cet ennui est décrit de manière fidèle, peut-être trop en fait.

Et c'est cela qui me fascine dans ce texte, car il n'y a pas d'erreur (du moins, pas de grandes erreurs, ni de confusions...), et pourtant, je reste assez distant et froid. Tu nous fais parfaitement rentrer dans la peau du personnage, tu nous décris son quotidien, son passé, en quelque sorte on devient le héros et on évolue avec lui, tout ceci est mené avec brio, et pourtant, je reste toujours extérieur au texte. C'est ce paradoxe, que j'ai d'ailleurs beaucoup de mal à expliquer, qui m'impressionne: avoir l'impression d'être dans le texte, imprégné de son ambiance, et pourtant extérieur...
Peut-être est-ce l'inconvénient d'un texte purement d'ambiance: dès le début, le lecteur le devine et sait ce qu'il va se passer, il faut donc l'intéresser. Et le train-train, même bien rendu, n'intéresse guère. Seulement, avec un coup d'éclat qui rendrait vraiment intéressant le texte, comme l'on est en quelque sorte le héros, sa vie deviendrait alors intéressante. Car, pour une fois, ce n'est pas que le héros trouve sa vie dénuée d'intérêt (certes, c'est aussi ça), mais c'est surtout que sa vie est vraiment dénuée d'intérêt, il ne lui arrive plus rien. Il est engoncé dans une routine, dans un leitmotiv sans cesse plus ennuyeux...

En clair, ton texte, d'un point de vue lmittéraire, est quasiment une réussite total; il y a moyen de faire mieux, je n'en doute pas, mais c'est largement supérieur à mon niveau! (en fait, je pars du constat que tous les textes ou presques sont améliorables, les seuls qui échappent à ce constat sont certaines poésies, car en quelques lignes sont distillées des heures de travail). Cependant, d'un point de vue de l'intérêt, je n'ai pas été charmé plus que ça.


Désolé pour cette critique, je ne la veux pas dure car j'ai trouvé ton texte très bien écrit; et en plus elle ne doit rien apporter, car je dis que je n'ai pas vraiment aimé, tout en disant que c'est super ...
Tout du moins, ça ne m'étonne pas que tu aies gagner le concours!


Iliaron


EDIT: en écrivant la critique pour Impe, j'ai mieux compris d'où provenait ce désintérêt: la vie de Léon est banale et ordinaire, même pour nous. Il est cloîtré dans notre monde bien trop réelle au final pour que l'intérêt puisse naître de son ennui, car nous connaissons ce monde, et nous connaissons aussi l'ennui (malheureusement )

Merci pour la critique Iliaron

Je ne sais pas vraiment quoi répondre à ta critique en fait. Elle est à la fois assez flatteuse pour ce qui est du style, et moins vis à vis de l'histoire. Je suis assez intéressé par ta critique car elle à un point de vue différent de celles des autres.

Désolé pour cette critique, je ne la veux pas dure car j'ai trouvé ton texte très bien écrit; et en plus elle ne doit rien apporter, car je dis que je n'ai pas vraiment aimé, tout en disant que c'est super

Je ne l'ai pas ressentie comme dure, honnête me parait plus approprié.

Tout du moins, ça ne m'étonne pas que tu aies gagner le concours

Que nous ayions, c'est un texte écrit à quatre mains avec un vieil ami.