[Décembre 2006] Couronne d'écailles, Prologue - Gilfuin
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il y a 17 ans 11 mois #11767
par Vuld Edone
[Décembre 2006] Couronne d'écailles, Prologue - Gilfuin a été créé par Vuld Edone
J'ai bien aimé le prologue, court, assez détaché, plutôt porté sur la description où la tranquillité côtoie le mauvais présage.
La description générale est flagrante de cette ambivalance : côte à l'eau enchanteresse d'un côté, montagne sombre de l'autre, où le mal pourrait être enfermé, qui bien que vue positivement par le garde reste très tranchante par rapport au reste : il suffira de citer "éventrait" pour s'en convaincre.
D'autres éléments plus discrets y participent, dont le symbole fortement décrit et résistant aux ans, mais aussi "la mer paraissait immobile" qui n'est qu'un paraître prêt à changer et le "panorama était fabuleux", donc positif mais prompt aussi, par la polysémie du terme, à tomber dans l'irrationnel. A quelques nuances près pour ce dernier.
J'ai dit que l'histoire était assez détachée en cela que nous découvrons cette tour et son environnement non par les yeux du garde mais par le regard omniscient de l'auteur, le garde et ses idées n'étant qu'un élément de ce décor. Il est facile de s'en persuader : "Sa sérénité n’était pas due à un excès de confiance." On explique déjà ici ses sentiments, ses réactions, mais aussi, juste après, on explique ces sentiments par des éléments matériels, comme son assignation, la tranquillité, nombre d'éléments hors de lui, influence toute extérieure donc.
D'ailleurs le point de vue positif de la montagne n'appartient qu'au garde : ce point de vue est donc séparé fortement de ce qui le précède, mais est aussi clairement délimité par le texte.
Les descriptions sont assez bonnes, mais leur ordre pose un problème inattendu. Elles sont en effet quasiment inexistantes au début, le premier paragraphe en étant vraiment dépourvu, tandis qu'elles se multiplient fortement à la fin, comme s'il avait fallu un paragraphe pour les engendrer. Ainsi il suffit de comparer "le sable s’étendait à perte de vue sur la côte" et "lorsqu’on s’approchait de la côte, le reflet du soleil s’évaporait peu à peu, et laissait apparaître des nuances de couleurs plus exotiques, le ciel clair et les algues tapissant le sol marin offraient aux spectateurs un patchwork turquoise, entremêlés de taches de sable blanc..."
C'est flagrant : cette disproportion semble alors une redite des mêmes éléments mais développés, comme si leur première description ne suffisait pas, et elle ne suffisait clairement pas. En fait, le texte ne commence réellement qu'au second paragraphe. On peut d'ailleurs supprimer le premier sans trop nuire au texte.
Ce problème du premier paragraphe revient de façon encore plus évidente avec une analyse plus minutieuse ; je ne présenterai que celles faites sur les deux premières phrases :
_________________________
Enlevons la seconde proposition : "et les rayons de soleil étaient si intenses" puis relisons la phrase. Elle perd toute logique, et c'est normal. Le "et", en tant que conjonction de propositions ayant, je cite, "la même fonction ou le même rôle", implique une structure similaire entre les deux dites propositions, structure qui n'existe pas ici, même elliptique. Un adverbe d'intensité y est donc nécessaire, sans quoi le sable, quoique logiquement lié, semble détaché de l'effet de réverbération.
J'ajoute à titre de détail qu'il vaut mieux dire "du" que "de soleil", sans argumenter.
Du sable on passe au ciel puis du ciel directement au soldat ; or la réverbération se produit sur le sable ou aurait dû rester la description. Il aurait fallu au moins nous y ramener avant de parler du garde.
Dans ce cadre, la réverbération semble même un phénomène indépendant de ses causes : la phrase parle de trois objets liés (sable, soleil, réverbération) mais sa syntaxe (structure) les sépare si fortement que seule la logique maintient leur relation.
Le mot tourelle, polysémique, fait plutôt appel à des tourelles pivotantes ou blindées, son premier sens étant plutôt attendu en encorbellement, agencé à d'autres structures et défini par elles. Quoique juste, il fait appel, isolé, à trop de notions pour conserver l'immersion.
"Paisiblement", outre de contredire l'agression de ses yeux, est placé après horizon et s'y rapporte donc plus directement qu'au garde qui n'est d'ailleurs rappelé que par un pronom personnel. Il pose donc deux problèmes dont le plus grave est de faire croire que l'horizon est paisible et que l'horizon a une action paisible inconnue, ce que la logique nous corrige.
Le reste de la phrase confirme l'idée de tranquillité à laquelle l'agression initiale ne correspond pas. La représentation y est réussie mais, mise en relation avec la fin du paragraphe, posera problème.
_____________________________
On voit donc le nombre de corrections à apporter, qui demandent à réécrire tout bonnement le premier paragraphe, véritablement faible relativement à la suite du prologue.
Autre point négatif, la ponctuation semble vouloir mimer une expression orale, ce qu'elle ne peut de toute manière réaliser qu'imparfaitement. Elle double ainsi presque toujours (je ne contrôle pas) les conjonctions de coordination, ce qui équivaut au pléonasme.
J'aurai encore quelques difficultés à vérifier :
La première est le "méridional", côté vers lequel il regarde et qui désigne la mer. Ce mot signifie, étymologiquement comme actuellement et dans son sens premier, le sud : je tenais à vérifier qu'il n'y avait pas d'analogie avec le mot "mer" qu'on pouvait croire y trouver.
La seconde est ce mot "échauguettes", dont le garde loue l'absence : placer une échauguette sur une tourelle, déjà une petite tour, me semble difficilement réalisable, mais quand bien même il y en aurait une, en quoi cela le gênerait-il ?
Il y a aussi la taille de la tour, "plus de vingt mètres", qui me semble éxagérée pour une tourelle. Huit à douze mètres sont déjà amplement suffisants, surtout en bois.
Je précise également que le verbe "s'écumer" n'existe pas sous forme réfléchie.
Enfin, je me permettrai d'indiquer, quoique ce soit très bien amené, qu'on passe d'une prairie assez proche à des montagnes lointaines, comme s'il n'y avait réellement qu'une prairie uniforme, homogène, sur des kilomètres, des dizaines de kilomètres. Ca donne aussi l'impression d'un relief assez plat, la couleur n'y offrant aucune distance.
A ce propos je présume qu'un critique un peu acerbe pourrait te reprocher une prairie de tant de couleurs qu'elle s'en trouve défigurée, que n'y prédominant ni l'herbe ni aucune fleur elle en perd toute identité et que n'ayant que des arbres pour la maintenir à la réalité elle s'en détache, tourne à l'artificialité. Quelques noms de fleurs, le choix d'une dominante et des nuances de terrain ne sont pas à exclure.
Dans le même ordre d'idée la tourelle peut être critiquée, bâtiment unique et isolé, sans même un chemin de terre pour le relier au monde, ni écurie pour les chevaux ni maison autre que la tour elle-même, où ne réside qu'une seule sentinelle et qu'on relève par voie cavalière. La tour semble ne rien garder, être incapable tant de se gérer que de gérer son rôle, au fond manque, en terme de réalisme, de crédibilité.
Pour ma part, je me contenterai de répéter la correction urgente du premier paragraphe, sinon sa suppression, la beauté du reste, ce cadre qu'on ne s'attend plus à quitter.
Je n'ai fait qu'esquisser le texte, si tu veux un développement sur un sujet où l'autre du prologue, fais-le moi savoir. Ca vaudra d'ailleurs pour toutes mes critiques.
La description générale est flagrante de cette ambivalance : côte à l'eau enchanteresse d'un côté, montagne sombre de l'autre, où le mal pourrait être enfermé, qui bien que vue positivement par le garde reste très tranchante par rapport au reste : il suffira de citer "éventrait" pour s'en convaincre.
D'autres éléments plus discrets y participent, dont le symbole fortement décrit et résistant aux ans, mais aussi "la mer paraissait immobile" qui n'est qu'un paraître prêt à changer et le "panorama était fabuleux", donc positif mais prompt aussi, par la polysémie du terme, à tomber dans l'irrationnel. A quelques nuances près pour ce dernier.
J'ai dit que l'histoire était assez détachée en cela que nous découvrons cette tour et son environnement non par les yeux du garde mais par le regard omniscient de l'auteur, le garde et ses idées n'étant qu'un élément de ce décor. Il est facile de s'en persuader : "Sa sérénité n’était pas due à un excès de confiance." On explique déjà ici ses sentiments, ses réactions, mais aussi, juste après, on explique ces sentiments par des éléments matériels, comme son assignation, la tranquillité, nombre d'éléments hors de lui, influence toute extérieure donc.
D'ailleurs le point de vue positif de la montagne n'appartient qu'au garde : ce point de vue est donc séparé fortement de ce qui le précède, mais est aussi clairement délimité par le texte.
Les descriptions sont assez bonnes, mais leur ordre pose un problème inattendu. Elles sont en effet quasiment inexistantes au début, le premier paragraphe en étant vraiment dépourvu, tandis qu'elles se multiplient fortement à la fin, comme s'il avait fallu un paragraphe pour les engendrer. Ainsi il suffit de comparer "le sable s’étendait à perte de vue sur la côte" et "lorsqu’on s’approchait de la côte, le reflet du soleil s’évaporait peu à peu, et laissait apparaître des nuances de couleurs plus exotiques, le ciel clair et les algues tapissant le sol marin offraient aux spectateurs un patchwork turquoise, entremêlés de taches de sable blanc..."
C'est flagrant : cette disproportion semble alors une redite des mêmes éléments mais développés, comme si leur première description ne suffisait pas, et elle ne suffisait clairement pas. En fait, le texte ne commence réellement qu'au second paragraphe. On peut d'ailleurs supprimer le premier sans trop nuire au texte.
Ce problème du premier paragraphe revient de façon encore plus évidente avec une analyse plus minutieuse ; je ne présenterai que celles faites sur les deux premières phrases :
_________________________
"Sur la côte" : sans lui, on pourrait croire à un désert. Placé ainsi en fin de phrase, il n'est là que pour éviter la confusion et semble donc hors de la proposition. Ajoutons à cela que le sable qui la compose n'est pas dans l'énoncé une propriété de la côte (en ce sens qu'elle est composée de sable) mais un élément indépendant, renforçant cette mise à l'écart de "sur la côte". On passe également du sable à la "perte de vue" puis aussitôt à "la côte", d'où extension brusque avant réduction tout aussi brusque. Là encore, il y a rupture.Le sable s’étendait à perte de vue sur la côte, et les rayons de soleil étaient si intenses, que la réverbération agressait les yeux du pauvre garde.
Enlevons la seconde proposition : "et les rayons de soleil étaient si intenses" puis relisons la phrase. Elle perd toute logique, et c'est normal. Le "et", en tant que conjonction de propositions ayant, je cite, "la même fonction ou le même rôle", implique une structure similaire entre les deux dites propositions, structure qui n'existe pas ici, même elliptique. Un adverbe d'intensité y est donc nécessaire, sans quoi le sable, quoique logiquement lié, semble détaché de l'effet de réverbération.
J'ajoute à titre de détail qu'il vaut mieux dire "du" que "de soleil", sans argumenter.
Du sable on passe au ciel puis du ciel directement au soldat ; or la réverbération se produit sur le sable ou aurait dû rester la description. Il aurait fallu au moins nous y ramener avant de parler du garde.
Dans ce cadre, la réverbération semble même un phénomène indépendant de ses causes : la phrase parle de trois objets liés (sable, soleil, réverbération) mais sa syntaxe (structure) les sépare si fortement que seule la logique maintient leur relation.
"Sur le plancher" pose plusieurs problèmes : le premier, sémantique, est de savoir s'il y est étendu (mais il ne l'est forcément pas), le second, esthétique, est une attention sur le plancher de la tourelle, qui nous fait regarder, et j'use là d'une expression un peu crue, les bottes du soldat comme les planches de bois, la troisième étant la description même de la tourelle qui s'arrête à son plancher, tout comme l'étaient d'ailleurs la description de la côte (sable) et du garde (pauvre).Seul sur le plancher de la tourelle, il contemplait l’horizon paisiblement, accoudé au bord dirigé vers la mer, souriant à l’idée de flotter au dessus des eaux et de se sentir libre, tout comme les volutes de fumée que dégageait sa pipe.
Le mot tourelle, polysémique, fait plutôt appel à des tourelles pivotantes ou blindées, son premier sens étant plutôt attendu en encorbellement, agencé à d'autres structures et défini par elles. Quoique juste, il fait appel, isolé, à trop de notions pour conserver l'immersion.
"Paisiblement", outre de contredire l'agression de ses yeux, est placé après horizon et s'y rapporte donc plus directement qu'au garde qui n'est d'ailleurs rappelé que par un pronom personnel. Il pose donc deux problèmes dont le plus grave est de faire croire que l'horizon est paisible et que l'horizon a une action paisible inconnue, ce que la logique nous corrige.
Le reste de la phrase confirme l'idée de tranquillité à laquelle l'agression initiale ne correspond pas. La représentation y est réussie mais, mise en relation avec la fin du paragraphe, posera problème.
_____________________________
On voit donc le nombre de corrections à apporter, qui demandent à réécrire tout bonnement le premier paragraphe, véritablement faible relativement à la suite du prologue.
Autre point négatif, la ponctuation semble vouloir mimer une expression orale, ce qu'elle ne peut de toute manière réaliser qu'imparfaitement. Elle double ainsi presque toujours (je ne contrôle pas) les conjonctions de coordination, ce qui équivaut au pléonasme.
J'aurai encore quelques difficultés à vérifier :
La première est le "méridional", côté vers lequel il regarde et qui désigne la mer. Ce mot signifie, étymologiquement comme actuellement et dans son sens premier, le sud : je tenais à vérifier qu'il n'y avait pas d'analogie avec le mot "mer" qu'on pouvait croire y trouver.
La seconde est ce mot "échauguettes", dont le garde loue l'absence : placer une échauguette sur une tourelle, déjà une petite tour, me semble difficilement réalisable, mais quand bien même il y en aurait une, en quoi cela le gênerait-il ?
Il y a aussi la taille de la tour, "plus de vingt mètres", qui me semble éxagérée pour une tourelle. Huit à douze mètres sont déjà amplement suffisants, surtout en bois.
Je précise également que le verbe "s'écumer" n'existe pas sous forme réfléchie.
Enfin, je me permettrai d'indiquer, quoique ce soit très bien amené, qu'on passe d'une prairie assez proche à des montagnes lointaines, comme s'il n'y avait réellement qu'une prairie uniforme, homogène, sur des kilomètres, des dizaines de kilomètres. Ca donne aussi l'impression d'un relief assez plat, la couleur n'y offrant aucune distance.
A ce propos je présume qu'un critique un peu acerbe pourrait te reprocher une prairie de tant de couleurs qu'elle s'en trouve défigurée, que n'y prédominant ni l'herbe ni aucune fleur elle en perd toute identité et que n'ayant que des arbres pour la maintenir à la réalité elle s'en détache, tourne à l'artificialité. Quelques noms de fleurs, le choix d'une dominante et des nuances de terrain ne sont pas à exclure.
Dans le même ordre d'idée la tourelle peut être critiquée, bâtiment unique et isolé, sans même un chemin de terre pour le relier au monde, ni écurie pour les chevaux ni maison autre que la tour elle-même, où ne réside qu'une seule sentinelle et qu'on relève par voie cavalière. La tour semble ne rien garder, être incapable tant de se gérer que de gérer son rôle, au fond manque, en terme de réalisme, de crédibilité.
Pour ma part, je me contenterai de répéter la correction urgente du premier paragraphe, sinon sa suppression, la beauté du reste, ce cadre qu'on ne s'attend plus à quitter.
Je n'ai fait qu'esquisser le texte, si tu veux un développement sur un sujet où l'autre du prologue, fais-le moi savoir. Ca vaudra d'ailleurs pour toutes mes critiques.
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- San
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il y a 17 ans 11 mois #11772
par San
Réponse de San sur le sujet Re: [Décembre 2006] Couronne d'écailles, Prologue - Gilfuin
Wow! Je n'aurai sans doute pas autant à dire que Feurnard, sur ce gentil petit prologue (néanmoins, j'ai quelques remarques à faire, mais il faut les prendre en tant que totalement subjectives, puisque c'est bien ce qu'elles sont!).
N'ayant pas encore lu la suite (et puis je n'aurai pas le temps avant un moment), il y a peut-être des choses à côté desquelles je vais passer, au besoin j'y reviendrai.
J'ai cru voir une petite faute à la fin déjà :
Il y a des défauts de tournure et d'effets sur lesquels Feurnard est bien revenu, et sans aller jusqu'à dire que je me sens paresseuse là, inutile de se répéter.
La description du paysage, fragmentée en deux comme l'a fait remarquer Feurnard, m'a par contre moins choquée. Dans le premier paragraphe c'est tout juste esquissé, en somme une simple introduction, et le tout est développé ensuite, ce qui me paraît assez logique comme progression...
Mais l'utilité et la beauté de la chose est discutable, c'est certain. Peut-être que retourner la chose comme Feurnard le suggère serait profitable au niveau du rythme de ton prologue, qui gagnerait en intensité,... faut voir.
Le caractère extrèmement paisible de ce prologue m'a frappée par contre. Le garde a beau être fan de cette vue ("ne voudrait l'échanger pour rien au monde"), j'ai du mal personnellement à aller dans le même sens que lui...
Il a l'air de s'ennuyer. Il vérifie souvent si quelque chose ne va pas finir par se passer, mais rien ne se passe, et une fois qu'il a vérifié que personne n'arrivait 3 ou 4 fois, il n'a plus qu'à faire la sieste. Je ne sais pas, c'est présenté de manière plutôt neutre dans le texte, et le tout m'ennuie finalement
Donc, je ne rentre pas dans le personnage. Or, le rôle d'un prologue...
Ton prologue nous présente une tour de garde dans une région tout à fait paisible, où donc on s'ennuie. Tu évoques un "si par hasard tous les ténèbres et la noirceur du monde devaient être enfermés" (au passage, "toutes les ténèbres" serait mieux), ce qui laisse penser qu'il se passera quand même quelque chose et que ça a peut-être un rapport, mais au point où j'en suis ça n'a rien d'évident. En tout cas, l'intrigue n'est pas esquissée (je ne dis pas qu'elle devrait l'être), on ne rentre pas dans le personnage, et ça ne laisse rien espérer pour ton histoire (si ce n'est un "faites qu'il se passe quelque chose!").
Au final, il subsiste une impression d'ambiance trop paisible et ennuyeuse, pour moi. J'ai autant envie de faire une sieste que ce personnage que tu nous as montré ; le but d'un prologue ne serait pas de donner envie de lire la suite? Et si l'envie est suscitée par un "faites qu'il se passe quelque chose", je ne trouve pas ça follichon...
M'enfin, ce n'est pas forcément le but (?), donc en soi, le texte il faut le reconnaître est sympathique, et le paysage plutôt beau (même s'il fait mal aux yeux à imaginer )
J'aimerais bien que tu le dessines, si tes capacités en dessin le permettent. Je crois que ça pourrait le faire
Bon, sur ce, je m'empresserai quand même de lire la suite dès que je pourrai!
N'ayant pas encore lu la suite (et puis je n'aurai pas le temps avant un moment), il y a peut-être des choses à côté desquelles je vais passer, au besoin j'y reviendrai.
J'ai cru voir une petite faute à la fin déjà :
=> Après avoir constaté.Après avoir constater une nouvelle fois qu’aucun événement ne viendrait troubler le calme ambiant,
Il y a des défauts de tournure et d'effets sur lesquels Feurnard est bien revenu, et sans aller jusqu'à dire que je me sens paresseuse là, inutile de se répéter.
La description du paysage, fragmentée en deux comme l'a fait remarquer Feurnard, m'a par contre moins choquée. Dans le premier paragraphe c'est tout juste esquissé, en somme une simple introduction, et le tout est développé ensuite, ce qui me paraît assez logique comme progression...
Mais l'utilité et la beauté de la chose est discutable, c'est certain. Peut-être que retourner la chose comme Feurnard le suggère serait profitable au niveau du rythme de ton prologue, qui gagnerait en intensité,... faut voir.
Le caractère extrèmement paisible de ce prologue m'a frappée par contre. Le garde a beau être fan de cette vue ("ne voudrait l'échanger pour rien au monde"), j'ai du mal personnellement à aller dans le même sens que lui...
Il a l'air de s'ennuyer. Il vérifie souvent si quelque chose ne va pas finir par se passer, mais rien ne se passe, et une fois qu'il a vérifié que personne n'arrivait 3 ou 4 fois, il n'a plus qu'à faire la sieste. Je ne sais pas, c'est présenté de manière plutôt neutre dans le texte, et le tout m'ennuie finalement
Donc, je ne rentre pas dans le personnage. Or, le rôle d'un prologue...
Ton prologue nous présente une tour de garde dans une région tout à fait paisible, où donc on s'ennuie. Tu évoques un "si par hasard tous les ténèbres et la noirceur du monde devaient être enfermés" (au passage, "toutes les ténèbres" serait mieux), ce qui laisse penser qu'il se passera quand même quelque chose et que ça a peut-être un rapport, mais au point où j'en suis ça n'a rien d'évident. En tout cas, l'intrigue n'est pas esquissée (je ne dis pas qu'elle devrait l'être), on ne rentre pas dans le personnage, et ça ne laisse rien espérer pour ton histoire (si ce n'est un "faites qu'il se passe quelque chose!").
Au final, il subsiste une impression d'ambiance trop paisible et ennuyeuse, pour moi. J'ai autant envie de faire une sieste que ce personnage que tu nous as montré ; le but d'un prologue ne serait pas de donner envie de lire la suite? Et si l'envie est suscitée par un "faites qu'il se passe quelque chose", je ne trouve pas ça follichon...
M'enfin, ce n'est pas forcément le but (?), donc en soi, le texte il faut le reconnaître est sympathique, et le paysage plutôt beau (même s'il fait mal aux yeux à imaginer )
J'aimerais bien que tu le dessines, si tes capacités en dessin le permettent. Je crois que ça pourrait le faire
Bon, sur ce, je m'empresserai quand même de lire la suite dès que je pourrai!
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- Monthy3
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il y a 17 ans 9 mois #12090
par Monthy3
Réponse de Monthy3 sur le sujet Re: [Décembre 2006] Couronne d'écailles, Prologue - Gilfuin
Je ferai beaucoup plus court puisque, sur la forme, je ne peux plus ajouter grand-chose après le passage de Feurnard et San - je renchérirais juste sur une ponctuation que je trouve en général maladroite (beaucoup trop de virgules >>> rythme hâché) -, et sur le fond, ben ça reste un prologue.
Ce n'est pas forcément un prologue auquel on s'attend, d'ailleurs : comme l'a relevé San, il ne se passe rien, il ne lance pas l'histoire. Mais, contrairement à elle, j'ai apprécié cette originalité et finalement, ce non-événement inattendu ! Pour être honnête, au début, j'avais misé 10 sous sur l'apparition de quelque chose du côté des montagnes, et 20 sous sur la mort du garde (ce qui arrive dans un bon 80% des récits que je lis, sinon plus). Il n'en est rien, et ça m'a plu.
Pour finir, et revenir un tout petit peu sur la forme, je trouve ton deuxième paragraphe très beau, les descriptions suffisamment précises et aux mots souvent bien trouvés, en plus d'être variés. Je ne me suis donc pas ennuyé.
Un prologue vraiment intéressant à mon goût, en somme.
Ce n'est pas forcément un prologue auquel on s'attend, d'ailleurs : comme l'a relevé San, il ne se passe rien, il ne lance pas l'histoire. Mais, contrairement à elle, j'ai apprécié cette originalité et finalement, ce non-événement inattendu ! Pour être honnête, au début, j'avais misé 10 sous sur l'apparition de quelque chose du côté des montagnes, et 20 sous sur la mort du garde (ce qui arrive dans un bon 80% des récits que je lis, sinon plus). Il n'en est rien, et ça m'a plu.
Pour finir, et revenir un tout petit peu sur la forme, je trouve ton deuxième paragraphe très beau, les descriptions suffisamment précises et aux mots souvent bien trouvés, en plus d'être variés. Je ne me suis donc pas ennuyé.
Un prologue vraiment intéressant à mon goût, en somme.
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- Falc'hun
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il y a 17 ans 9 mois #12108
par Falc'hun
Réponse de Falc'hun sur le sujet Re: [Décembre 2006] Couronne d'écailles, Prologue - Gilfuin
Avant de passer au gros morceau que constitue le premier chapitre je vais m'attarder un peu sur le prologue. Pas de discrimination! Je ne vais finalement peut être pas avoir grand chose à dire, mais bon, qui peut savoir avant d'avoir essayer?
Tout d'abord en ce qui concerne le paysage: Wow
C'est vraiment bien imaginé et la description que tu nous fait, surtout le passage sur les étendues de fleurs, est superbe. Ceci dit, une chose qui me choque un peu, peut être en tant que breton, c'est la mer: elle me parait presque trop calme. A peine quelques vaguelettes s'échouant sur la plage, mais plus au large rien: nul rouleau, nul mouton d'écume. Juste une mer d'huile. C'est pas que j'aie quelque chose contre une mer d'huile, mais c'est juste que je suis tellement habitué à voir la mer comme quelque chose en mouvement perpétuel que ça me choque presque de la voir si calme. Après c'est juste une vague impression.
Je retrouve un peu la même impression quand tu décris les vastes étendues d'herbe, là aussi aucun mouvement, pas un brin de vent faisant s'envoler un essaim de pétales. Là encore c'est juste l'impression de quelqu'un qui trouve que le temps est biz z arre quand il n'y a pas de vent.
Et puis à y réfléchir, qui sait si cette impression d'immobilité n'est pas voulu: comme si la nature retenait son souffle avant de grands événements...
Je passe sur le garde qui, si il continue de faire ce boulot, doit au final bien s'en accomoder et aimer la solitude et les longues siestes.
En parlant de sieste, j'allais oublier: pourquoi les "affres d'une sieste", pour un enfant qui ne veux pas la faire pourquoi pas, mais pour un garde qui aime ça "affres" me parait bien négatif.
ps: ça me fait un peu penser à un sauveteur d'Alerte a Malibu un jour ou la plage est déserte.
Bon d'accord! D'accord! Je sors.
Tout d'abord en ce qui concerne le paysage: Wow
C'est vraiment bien imaginé et la description que tu nous fait, surtout le passage sur les étendues de fleurs, est superbe. Ceci dit, une chose qui me choque un peu, peut être en tant que breton, c'est la mer: elle me parait presque trop calme. A peine quelques vaguelettes s'échouant sur la plage, mais plus au large rien: nul rouleau, nul mouton d'écume. Juste une mer d'huile. C'est pas que j'aie quelque chose contre une mer d'huile, mais c'est juste que je suis tellement habitué à voir la mer comme quelque chose en mouvement perpétuel que ça me choque presque de la voir si calme. Après c'est juste une vague impression.
Je retrouve un peu la même impression quand tu décris les vastes étendues d'herbe, là aussi aucun mouvement, pas un brin de vent faisant s'envoler un essaim de pétales. Là encore c'est juste l'impression de quelqu'un qui trouve que le temps est biz z arre quand il n'y a pas de vent.
Et puis à y réfléchir, qui sait si cette impression d'immobilité n'est pas voulu: comme si la nature retenait son souffle avant de grands événements...
Je passe sur le garde qui, si il continue de faire ce boulot, doit au final bien s'en accomoder et aimer la solitude et les longues siestes.
En parlant de sieste, j'allais oublier: pourquoi les "affres d'une sieste", pour un enfant qui ne veux pas la faire pourquoi pas, mais pour un garde qui aime ça "affres" me parait bien négatif.
ps: ça me fait un peu penser à un sauveteur d'Alerte a Malibu un jour ou la plage est déserte.
Bon d'accord! D'accord! Je sors.
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Modérateurs: San, Kundïn, Zarathoustra