[Juillet 2007] Automne - Petimuel
- Vuld Edone
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De l'eau a coulé sous les ponts, d'ailleurs il pleut toujours (mais quel été de renard !) et on commence en coeur cette mise à jour (t'as vu eh dis t'as vu vu t'as t'as vu vu vu ?! Ca rime...).
Automne, un peu la saison qu'on a en ce moment, c'est du vers et il faut l'admettre, à part Petimuel, on n'est pas bien calé pour ça. Donc restons prosaïques, étalons et voyons ce que ça donne :
Donc le titre c'est "automne", le poème commence par "automne", et en regardant cette phrase, j'ai l'impression qu'on parle plus de "la pluie de mon passé" (comme résumé de tout ce qui précède) que de l'automne.L’automne qui berçait la fin de mon enfance, le bonheur d’être père, et la joie de la vie (?) la rose et les baisers, les choix et les errances… la pluie de mon passé fait mon âme ravie.
N'aurait-il pas été plus avantageux de faire "cette pluie qui berçait la fin de mon enfance [...] l'automne du passé fait mon âme ravie" ?
D'ailleurs, "fait mon âme ravie", il faut s'accrocher pour le comprendre. "Faire ravie" une âme, en poésie, c'est... moche ? Et je ne parle pas de l'ambivalence de "ravie", qui peut être volontaire mais n'aurait pas beaucoup de sens. Pour remplacer, pourquoi pas une infinitive "l'automne d'un passé pour mon âme ravie" (où l'ambivalence prend sens) ou alors au passé, "l'automne est passé pour mon âme ravie" (là encore, l'ambivalence est acceptable). Mais le sens actuel n'est pas conservé.
"Eclatant du printemps", répétition de [ã], ça tombe à plat, aucune motivation, aucun effet.L’amour vermeil, l’azur éclatant du printemps. Les tout petits petons. La beauté des malheurs. Son parfum, mon ivresse… orages et autans. Ses lèvres. La splendeur des soleils qui se meurent.
Le reste, peu ou pas de commentaires (on dira que je suis fatigué), juste une longue énumération, mettons que je ne sais pas ce qu'est un "autans", "ses lèvres n'est pas clair" puisque de puis "l'amour vermeil" on est passé par "les tout petits petons", plutôt porté sur l'enfant, donc on ne sait plus bien de quoi on parle.
Et puis "qui se meurent", c'est bien chant du cygne, mais pas très positif, à voir ce que tu voulais obtenir. Tout ça manque d'unité, puisque "l'amour vermeil" revient avec "lèvres. La splendeur des soleils", mais qu'entre deux on a l'impression de parler d'autre chose.
Là, l'amour devient paternel, alors qu'il était plutôt sensuel avant (lèvres). Mais "la main que j'honorais" ? Il honore la main de sa fille ? Parce que "donner sa main", c'est plutôt pour le mariage. Je préfère ne pas donner de sens à ça.Une minute encor… Le rire de ma fille, la main que j’honorais. Ah oui ! Mon codicille… Le jour perce le jour. Cette fois, la voilà.
Bon, "le jour perce le jour", ch'tite violence, soit le premier jour désigne la fille et sa beauté, soit le jour passé se confond avec le jour présent. "La voilà" laisse pencher pour la seconde hypothèse.
"Le jour" = "La lumière divine", plus verbe au présent (éclabousse), donc "jour = lumière divine = fille", j'ai envie de dire que la fille est revenue, souvenir ou pas.La lumière divine éclabousse mes yeux (?) éclose d’un reflet qui danse et joue sur la courbure de l’acier… Un instant ! Ses cheveux…
Puis l'acier, ça sent le suicide ou l'exécution capitale (et dans ce dernier cas, l'interprétation est assez... mouais, je laisse ça à un autre). D'ailleurs "une minute encor... un instant !" est une sorte de compte à rebours. Et vu qu'il s'agit d'un poème, donc d'une unité, la mort est forcément liée à la fille. Et avec un verbe comme "éclabousser"... bref. Surtout si on relit le premier quatrain sous ce sens, etc...
"Autans", "codicille" sont des mots que je ne connais pas (et ne veux pas connaître), tandis que "petons" et "éclabousse" est assez familier, donc un mélange de registres.
Aucun verbe au second quatrain, un seul pas très expressif au premier tercet, un seul encore au second, qui reprend en fait le premier. En somme, quasiment aucun verbe, aucune action, qui rend la lecture assez hasardeuse (puisqu'on les recherche, ces verbes).
Trois thèmes, dont deux en opposition qui expliquent le troisième, je vous laisse les chercher.
Priorités : changer le quatrième vers du premier quatrain ; mettre au moins un verbe à la liste du second quatrain ; la coupure du second vers du second tercet "sur la", même lié au sujet, c'est abominable. Non, à mes yeux, ça n'apporte rien.
Voilà à peu près tout ce que je peux dire sur le sujet, je laisse les autres compléter.
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- Falc'hun
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Pour tout te dire Automne me laisse une impression assez dérangeante.
En effet tout commence comme un joli petit poème nostalgique qu'aurait pû écrire un vieil homme.
Puis ensuite on tombe dans une sorte de drame où un homme voit mourir celle qu'il aime.
J'aime surtout le dernier vers du premier tercet et le premier du deuxième tercet:
Le jour perce le jour. Cette fois, la voilà.
La lumière divine éclabousse mes yeux
Et puis cette dernière attention:
C'est tellement rien mais tellement tout en même temps...Un instant ! Ses cheveux…
Reste à voir ce qui se passe vraiment à la din de ce poème. Enterrement, ce que laisse à penser le codicille?
Exécution par cette lame sur laquelle se reflète la lumière, et ces cheveux qu'il cherche a sauver de la hache ou de la guillotine?
J'espère que tu auras compris que cette impression désagréble que ton poême à fait naître en moi n'est pas due à la qualité de ton texte mais bien à l'émotion qu'il a fait naître en moi.
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- Petimuel
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Je vais répondre à ce avec quoi je suis en désaccord, donc :
On parle bel et bien d'automne, mais peut-être pas tellement de la saison...Donc le titre c'est "automne", le poème commence par "automne", et en regardant cette phrase, j'ai l'impression qu'on parle plus de "la pluie de mon passé" (comme résumé de tout ce qui précède) que de l'automne.
On m'a beaucoup reproché cette formule et tout ce que je puis répondre c'est "vous devez avoir plus de goût que moi; car à moi, elle me plaît." Je réfléchirai à tes propositions, mais je garde farouchement la "pluie du passé".D'ailleurs, "fait mon âme ravie", il faut s'accrocher pour le comprendre. "Faire ravie" une âme, en poésie, c'est... moche ? Et je ne parle pas de l'ambivalence de "ravie", qui peut être volontaire mais n'aurait pas beaucoup de sens. Pour remplacer, pourquoi pas une infinitive "l'automne d'un passé pour mon âme ravie" (où l'ambivalence prend sens)ou alors au passé, "l'automne est passé pour mon âme ravie" (là encore, l'ambivalence est acceptable). Mais le sens actuel n'est pas conservé.
peut-être pour les [ã], mais je trouve que cette formule procure son effet, par les "t", par le "p" du printemps et par sa position directement à droite de l'hémistiche qui l'accentue fortement, en tant qu'adjectif d'un nom placé en première partie de vers."Eclatant du printemps", répétition de [ã], ça tombe à plat, aucune motivation, aucun effet.
On peut aimer femme et fille en même temps, je crois qu'un coeur a assez de place pour ça.Là, l'amour devient paternel, alors qu'il était plutôt sensuel avant (lèvres). Mais "la main que j'honorais" ? Il honore la main de sa fille ?
Certes, Codicille est un terme juridique et peu commun : il désigne une modification testamentaire."Autans", "codicille" sont des mots que je ne connais pas (et ne veux pas connaître)
Autan, en revanche, pour ne pas faire partie du langage courant, n'est pas pour autant un mot particulièrement rare, ni recherché ni quoi que ce soit : c'est un vent -un vent du Sudd-Est- qui, en poèsie, est un peu comme l'archétype du vent froid annonciateur de l'orage. Citons Apollinaire :
Jouvenceaux, le printemps
Ne dure pas toujours
Mais bientôt les autans
Glaceront vos amours.
Et Brassens :
Mais vint l'automne, et la foudre,
Et la pluie et les autans
Ont changé mon arbre en poudre,
Et mon amour en même temps.
Aucune action certes non, puisque ce n'est qu'un flot de réminiscences hâtives, embrouillées et passionnées. La seule action vient à la fin.En somme, quasiment aucun verbe, aucune action, qui rend la lecture assez hasardeuse (puisqu'on les recherche, ces verbes).
Moi je l'aimais bien : elle reflétait l'hésitation et la peur devant la courbure de l'acier. Maintenant, si vraiment c'est abominable, hein...la coupure du second vers du second tercet "sur la", même lié au sujet, c'est abominable. Non, à mes yeux, ça n'apporte rien.
Et merci aussi à Falc'hun pour son commentaire qui est plus une réflexion qu'une critique - mais c'est très agréable.
Ca peut effectivement être pris comme ça, mais ce n'est pas exactement le sens que je voulais lui donner -enfin, si dans la mesure où il voit mmourir celle qu'il aime avec tout le reste de sa vie.Puis ensuite on tombe dans une sorte de drame où un homme voit mourir celle qu'il aime.
Tiens, je n'y avais pas pensé mais c'est joli.Exécution par cette lame sur laquelle se reflète la lumière, et ces cheveux qu'il cherche a sauver de la hache ou de la guillotine?
Non, j'avais pensé à quelque-chose de plus banal, peut-être aussi de moins physique : très simplement une mort naturelle, la courbure de l'acier n'étant bien évidemment pas vraie -et d'ailleurs les guillotines n'ont jamais eu de lames courbes-, mais celle que se figure un esprit qui se voit à la fin de sa vie -et donc à l'automne. Et le "la voilà" est encore une fois à prendre comme une présence de la Mort uniquement spirituelle.
En tout cas merci à vous.
Petimuel
Wé, je vais enfin pouvoir la lire, cette màj!
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- Vuld Edone
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Ce qui ne change rien à la syntaxe, "pluie de mon passé" est mis en avant à la place de "automne". C'tout.On parle bel et bien d'automne, mais peut-être pas tellement de la saison...
On peut être ange et démon en même temps, mais ça perd le lecteur. Demande aux autres.On peut aimer femme et fille en même temps
Regarder, sentir, respirer, souhaiter, danser, cligner des yeux sont des actions. En syntaxe, c'est un verbe.Aucune action certes non
Ni hésitation ni peur dans ce poème, donc la refléter ne sert à rien. Et avant que tu ne le dises : dans le texte.Maintenant, si vraiment c'est abominable, hein...
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- Petimuel
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Quand je parle d'aimer la femme et d'aimer la beauté d'un paysage en même temps ça ne te perd pas, alors où est le problème avec la fille?On peut être ange et démon en même temps, mais ça perd le lecteur. Demande aux autres.
Ce que je veux dire c'est que notamment et surtout dans cette seconde strophe, j'ai fait remonter des souvenirs bruts, c'est-à-dire encore presque à l'état de sentiments, et que quand on parle de sentiments il n'est nulle question de danser ni de cligner des yeux.Regarder, sentir, respirer, souhaiter, danser, cligner des yeux sont des actions. En syntaxe, c'est un verbe.
Bon.Ni hésitation ni peur dans ce poème, donc la refléter ne sert à rien. Et avant que tu ne le dises : dans le texte.
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- Vuld Edone
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La fille n'est pas une métaphore, ou présentée comme telle.alors où est le problème avec la fille?
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- Petimuel
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Il peut en aller de même pour la fille (quoiqu'il soit plus difficile d'y voir une métaphore mais bon)
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- Vuld Edone
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Fin de la discussion.... ou présentée comme telle.
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- eLiZ
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Je parlerai uniquement de mon ressenti : un peu particulier. Je trouve que c'est assez... joli, mais, il m'a l'air de manquer un je ne sais quoi que je ne parviens à identifier.
Pour les interprétations, je comprends mieux le coup de la lame avec ton explication. Sans cela, effectivement, ça fait penser à un suicide...
Je ne sais pas. La venue de la mort me semble tout à la fois pas assez violente, ni assez mélancolique, ni assez douloureuse, n'exprimant pas vraiment la plénitude non plus, il y a trop de va-et-vient peut-être... Hum...
Enfin, je suis un peu confuse pour cette fois.
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