[Juillet 2007] Défaite - Petimuel
- Vuld Edone
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Et on continue sur les textes ultra-courts de Petimuel. Bon, alors grosse baston, et il faut chercher le moment où le monsieur perd.
Alors bon, remarque générale, le "sueur / cris / frappe", ça n'a pas du tout fonctionné pour moi. Un peu, c'est bien, mais plus que tant, il n'y a que Rimbaud qui y arrive. Des "à l'hallali" provoque chez moi un effet contraire, une impression d'en faire trop. A mes yeux, tout le texte tenait sur un seul effet de style qui, à force d'être utilisé, devenait grinçant.
Et puis bon, j'avoue que derrière, ces batailles où les deux camps s'affrontent et en md10 c'est terminé, j'en ai eu assez. Le soldat était un peu milicien de deux jours ou héros de JdR, le type qui n'a aucune idée dans une armée de trois groupes.
Enfin je dis ça, notons quand même que le terrain est réussi, d'autres auraient carrément passé sous silence le relief, qui au moins ne manque pas.
Après, quelques points :
D'accord, ça donne bien, mais la répétition cache la reprise de "devant" et on se demande si "assassin tumultueux" n'est pas l'ennemi, puisqu'on est censé avoir une illusion au départ (qui n'est pas celle d'être les gentils, d'après ce que j'ai pu lire). A force, on ne sait plus de qui on parle et les adjectifs, jetés à notre face, ne se répondent pas. "Rageur", ça peut être positif comme négatif, et "vengeur" de même, donc on ne sait vraiment pas quoi comprendre.devant eux, ces soldats rageurs, ces guerriers vengeurs, devant ces assassins tumultueux.
Et quand je dis "on", c'est pour la forme, il faut comprendre "je".
"Il" est le héros, donc utiliser "il" après une longue répétition de "il" qui va continuer pour parler de l'ennemi, ça dérange. Supprimer le "il", puis "et tombe" et conserver le "lui" rend la même manière, voire plus rapide encore.il est bloqué à terre, l’ennemi le frappe, il est tué par quelqu’un d’autre
Toute l'armée se résume à ça. Alors bon, tu me diras, c'est pour que chacun soit concerné, mais l'impression reste la même, il y a "archer", "cavalier" et "soldat" face à "ennemi", 'pas terrible comme combat.Archers ! Empennez vos flèches ! Soldats ! Formez la ligne ! Cavaliers ! Restez derrière !
Puisque tu es adepte de l'injonction, un "premier ! Second ! Troisième" aurait été intéressant à tester. Et puis des remarques du type "le flanc est sûr", "il ne voit ni à droite, ni à gauche", pour rappeler qu'il y a un flanc et quelque chose, potentiellement à droite comme à gauche. Et puis "cavaliers ! Restez derrière", c'est petit : "vous ! Derrière ! Les autres, avec moi !" Et au milieu de la charge, les cavaliers qui passe à droite, et qui font trembler la terre.
Enfin je dis ça, on a la focalisation tellement serrée qu'elle est presque dans l'estomac du héros. Sur le coup, juste des ordres, "archers", et pas "empennez vos flèches !" Juste des cris, rien qui ne le concerne pas. Bref, ou l'un, ou l'autre.
Mais revenons à ce qui m'intéresse, à savoir où il y a eu défaite.
Premier indice, le drapeau devrait indiquer pourquoi ils se battent. Le problème, c'est qu'à la fin le drapeau est toujours debout et qu'au début, il parle juste de la beauté des choses.et borde les reliefs de drapés de soie ocre, leur rappelant ainsi ce pourquoi ils se battent [...] Son drapeau claque dans le vent.
Bon, les flèches dans les deux camps, premier indice que "en face c'est pareil", et puis le drapeau, chez eux ensanglanté (au futur, donc en fait illusion). Là on se dirige sur du "c'est eux les méchants".Des centaines de barbares sanguinaires, [...] les flèches empênées, drapeaux ensanglantés [...] Archers ! Empennez vos flèches !
C'est à "royaume convoité" que j'ai eu un doute. Veut-il vraiment mourir ? Parce qu'alors, oui, ce serait une défaite. Aussi, juste après, on parle de souffrir, pleurer et crier. Crier, c'est fait, souffrir aussi vu ses chutes, mais pleurer non.Il est venu combattre. Il est venu mourir. [...] Déjà la mort, qui vient [...] Il avance peut-être vers sa mort [...] Il avance vers la douleur… [...] Que se passera-t-il alors ? Ira-t-il au Royaume convoité ?
L'hypothèse facile est qu'il croyait les autres méchants, et en fait non (donc classique). L'hypothèse difficile est qu'il croyait qu'ils allaient mourir, s'y était préparé, voire le souhaitait, et finalement ils ont gagné, il a survécu et là j'aime bien la notion de fantôme, de douleur et autres qui pourrait expliquer pourquoi il souhait trépasser. Une sorte de remord d'assassin (ces "assassins tumultueux"). Il est fait mention des fantômes et des "vengeurs" au début.
La réponse doit se trouver là.Embruns de l’esprit, les vagues de sa fureur se brisent sans cesse contre le bouclier de fer
A part ça, le texte joue sur la mélodie et une répétition de signifiants pour des signifiés différents. Exemple :
Répétition de "là" qui ne désigne évidemment plus où il faut aller, mais où il est. C'est ce qui rythme le texte.Ici ! Là ! Par là ! Là-bas !
Il est là, ...
Mais le "frappe frappe tue", à la fin, ça ne fonctionne vraiment plus, surtout parce qu'il frappe dans le vide.
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- Gulix
- Hors Ligne
- Messages : 1531
Mais à partir du moment où l'affrontement réel début, j'ai perdu pied dans ma lecture. Les phrases courtes rendent la frénésie du combat, mais je n'arrivais plus à distinguer qui faisait quoi dans cette succession d'action.
La "désincarnation" du personnage principal (dont on ne sait vraiment rien) fait également qu'on ne sait plus bien qui est représenté par ce "il" : lui ou l'ennemi ?
J'aurais aimé connaître ton intention par rapport à ce texte : essai de style ? envie de raconter un bataille ? autre ?
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