[Octobre 2007] L'Ame de la mer - Monthy3
- Kundïn
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La première impression est assez bonne : j'aime toujours le style un peu Lovecraftien de ce genre de courtes nouvelles frisant l'horreur, et Monthy3 nous avait déjà montré qu'il s'y connaissant en la matière avec Le Peintre de Bordeaux lors d'une MAJ précédente ! Le cadre change ici pour celui de la mer, bien propice à une ambiance glauque quoique sous les tropiques. J'attendais des Profonds lovecraftiens, des mutations ignobles, de la folie et des meurtres... Et j'ai été servi - en partie...
La nouvelle m'a honnêtement bien plu, je n'ai relevé aucune faute flagrante, le niveau de langue est très bon et le thème m'a tout de suite accroché. Cependant, j'ai l'impression que quelques améliorations auraient pu être possible.
Premier point, la rapidité avec laquelle tout est amené. Certes, une nouvelle se doit d'être concise mais je reste sur une impression de traitement trop rapide du sujet. J'avais moi-même déjà expérimenté le même désagrément dans ma nouvelle "Journal de Thomas Jarmy" et je crois que c'est peut-être justement cette forme de journal qui peut, dans certains cas, donner cette impression... En particulier, la fin aurait mérité des paragraphes soit plus nombreux soit plus étoffés - sinon le lecteur se sent un peu floué sur l'évolution du personnage et sa transformation en monstre marin... Mais je conçois que ça peut être assez difficile à bien rendre.
Autre détail : le style est très soutenu, ce qui n'est pas un mal en soi, mais fait un peu trop "XIXème siècle" tout de même. Surtout dans un journal intime (ou même un journal de bord), on imagine mal quelqu'un s'exprimer avec autant de raffinements et d'envolées presques lyriques sur son voyage... Vu que le récit se déroule à bord d'un voilier équipé de façon moderne, on peut en déduire qu'il se situe à notre époque et du coup, je trouve personnellement que le style - qui collerait tout à fait à une histoire se déroulant au début du siècle passé - fait un peu trop littéraire pour le coup. Mais c'est discutable, je l'admets...
J'ai trouvé également qu'il manquait une cause à la transformation du narrateur en monstre. Certes, il aperçoit une créature similaire au début mais j'aurais aimé une sorte de "contamination", je ne sais pas... On pourrait par exemple imaginer qu'il fait de la plongée et est frôlé par une telle créature qui le blesse au passage... Ok c'est peut-être un peu trop "cliché" mais ça donnerait une logique à cette transformation très rapide et inexpliquée... Lovecraft aimait quant à lui trouver des explications dans l'arbre généalogique de ses personnages ; dans plusieurs nouvelles il est justement fait mention de ces créatures marines, les Profonds, qui s'accouplent avec des humains et donnent naissance à des humains en apparence normale mais qui évolueront au cours de leur vie en Profonds... Bref, une piste qu'on aurait pu exploiter ici...
C'est à peu près tout ce que j'ai relevé comme détails qui m'ont gêné. Sinon, je le répète, j'ai bien aimé ce récit, surtout pour son thème et son atmosphère sympathiques, et j'espère que Monthy3 va continuer à puiser dans cette veine !
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- Omicron
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Donc, un journal, format que j'apprécie, allez savoir pourquoi^^ Récit au jour par jour fait après les évenements, il est plus dur d'y rendre certains effets de suspense et est donc déliccat à manier, mais Monthy s'en sort bien. Il retourne d'ailleurs ce format à son avantage avec le passage de l'oeil puis l'incompréhension palpable du marin au regard de ce qu'il a lui-même écrit un peu plus tôt... Un passage au rendu interessant. Le schéma de l'histoire est classique, ce qui n'est pas forcément négatif, mais le récit est trop bref. On (moi en tout cas) aurait apprécié un peu plus de dévellopement, plus de temps laissé au doute. Dans un récit à la trame déja vue, tout l'interet vient de la manière dont elle est traitée et d'où va venir le vil monstre marin dont on devine qu'il va détruire l'équipage (je me rapelle à ce titre d'Une proie facile, trés bon) Or là, tu vas trop vite, on laisse pas le suspense cuver.
ALors par contre une chose étrange, les noms censurés :/ Les personnes apellées "L." ou "D." c'est trés dix-neuvième, c'est feune parce que ça permet de rendre le récit plus réaliste, comme si les lieux/personnages existaient et qu'on les censuraient par protection. Mais dans un journal de bord ? Je vois mal l'interêt. Ca s'accorde d'ailleurs à ce que disait Kunidn, le langage soutenu. Trés honnetement, je me suis souvent surpris à dériver en pensant au bateau comme à un voilier des siècle spassés malgré ta description du fait que c'était un catamaran. Langage qui cadre pas trop quoi :/
Enfin, le monstre méchant qu'il est vil. Un des propres membres de l'équipage qui sombre du côté obscur, j'approuve. La façon dont c'est traité, un peu moins. Perso j'ai l'impression que la transformation ne se situe que dans les deux derniers jours à grande vitesse et qu'avant yavait qu'un ou deux détails infimes. Faut étendre un peu, quoi... Laisser le temps au récit de mûrir. Et surtout, surtout, un fait m'a choqué... Le membre qui subit l'influence insidieuse de la mer et qui se dégoute de la pêche au point de ne pas supporter de voir les marins manger du poisson. C'est vrai que les poissons ne se mange pas entre eux, que la mer est un endroit idyllique, que notre mère Nature n'approuve pas que ses enfants s'entre-dévorent, soyons tous végétariens... J'exgaère mais quand j'ai lu ça ça m'a cassé en plein récit, je lisais et d'un seul coup "OMFG WTF is going on ?" si vous me permettez une expression triviale. Après coup je me suis dit que le personnage ne subissait pas une influence visant à le rendre poisson mais plus proche de la mer en tant qu'esprit, donc qu'il n'était pas horrifié parce qu'on dévorait ses congénaires mais ses enfants, ce qui légitimait sa réaction... Mais le mal était fait, j'avais été interrompu dans ma lecture par un "What ze heck ?" intempestif. M'aurait semblé plus pertinente une modification d eson comportement vers la bestialité, qu'il dévore le poisson cru et à la main, voire sans l'écailler, qu'au lieu d'interrompre la pèche il plonge dans l'eau sous l'action d'une pulsion incontrolée avant d'être rendu à son état normal par le choc therùique... Bien sur il ne s'agit là que de mon avis de débuttant et ç'eut été une ligne d'évolution totalement différente de celle du présent texte (je suis d'ailleurs peut-être le seul à avoir été choqué par le dégout du poisson).
SInon ya plein de bon points. Le concept de l'oeil géant, appartenant à une créature qu'on ne voit pas, aurait pu être plus employé (rêve, apparition récurrentes..) mais sinon j'ai plus rien à dire. En espérant avoir été constructif n_n
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- Vuld Edone
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Je ne m'étonne donc pas que les critiques faites aient été "trop XIXème" et "trop brusque". Le genre fait le pari du témoignage en fiction, d'où un besoin essentiel de vraisemblable. J'ajouterai à ce qu'ont dit les autres :
Le nom de l'île est, pour moi français habitué à former à longueur de journée des toponymes anglo-latino-franco-gallo-kryptonniens, invraisemblable. A côté d'un Caricou, ça contraste trop fortement.je n’ai pu les suivre jusqu’à Sandy Island
Formation composée détachée, à côté d'une formation synthétique, formation totalement anglophone, alors que Caricou pourrait s'afficher presque international (français, espagnol, anglais, ça m'irait toujours), enfin formation transparente (l'île de sable) face à une formation ancienne à sémantisme archaïque (caricou, ça veut dire quoi ?).
Bref, deux toponymes qui n'ont rien à voir, deux mondes totalement différents, ce qui n'est pas marqué dans le texte, d'où un défaut majeur dans un texte aussi court.
Je mets les guillemets avec l'intention de marquer à quel point cette phrase tire inutilement un suspense tout à fait artificiel.... Plût aux Saints que ce fût un rêve inventé par mon esprit alors encore alangui et comateux ! ...
C'est une espèce d'homélie, si tant est qu'un tel terme s'applique ici, qui va bien dans un récit épique, mais pas dans un journal intime dans une situation de tension effrayante. La formulation sort totalement du contexte.
Tout le texte aurait dû fonctionner sur un "nous" > "je" - "ils", une séparation du narrateur aux autres personnages. C'est bien le mouvement qui s'opère au départ, puisqu'on part bien du "nous", mais il n'est de loin pas marqué. Les autres personnages sont complètement effacés, l'épisode de la pêche échouée devrait être pivot, et malgré le "intérieurement, je jubilais", ne le marque pas assez.Qu’ils aillent déjeuner ou dormir, eux !
La véritable faiblesse tient alors que les autres personnages sont des ombres, inexistants, comme d'ailleurs la majorité de l'environnement.
De fait, le texte a tout misé sur un style assez lyrique, dans les descriptions de la mer, dont son évolution autant que celui du comportement du narrateur devaient révéler la chute. Il pêche donc, selon la règle des quatre (histoire, intrigue, personnages, style), sur au moins deux points (intrigue, personnages).
Le format très court ne pouvait de toute manière pas autoriser beaucoup de développement. La description y aurait dû être essentielle, et non ouverte, béatement admirative. Surtout, le passage "nous" > "je" - "ils" doit être absolument renforcé pour que le texte devienne efficace. Ce qui posera alors une nouvelle difficulté, mais peu importe.
Dans la voie de la facilité, on peut aussi choisir d'animer la mer, de lui donner vie pour que le jeu de mots "mer / mère" soit porteur de sens. Car en l'état, il n'a vraiment aucun intérêt.
Mais ça reste pour moi de la facilité.
A mon avis, le style n'est pas compatible aux contingences du texte.
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- Falc'hun
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Bon, cette difficulté surmontée je peux commencer.
Ma première impression sur le texte est plutôt bonne : c’est agréable à lire et l’histoire est bien trouvée.
J’aurai bien une petite remarque concernant l’intrigue. Je trouve que le changement du personnage est flagrant trop tôt. Le premier changement s’effectue quand il sauve le poisson de la ligne. Peut être que les instants contemplatifs sur le bateau auraient pu permettre de régulariser la progression de la possession (j’ai l’impression que je ne suis pas super clair là en fait).
En fait dès qu’il a sauvé le pôvre poiscaille j’ai à peu près compris de quoi il retournait. Du coup la montée dramatique et fantastique qui caractérise généralement le genre a un peu manqué lors de ma lecture.
Ceci dit cela n’enlève rien à la qualité du texte. L’idée d’un journal de bord est vraiment agréable, surtout pour un breton. Ce qui me plait surtout c’est au fond cette personnalisation de la mer. Et au-delà ce qui me plait pas mal c’est ce contraste entre l’homme qui croit avoir dompté la mer, et au final c’est la mer qui le dompte. J’aime beaucoup le symbole.
Au final il me semble que cela soit un petit texte bien sympathique à lire mais aussi à méditer.
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- Imperator
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Le style de texte est habituel, le fameux journal retrouvé, un événement mystérieux, une fin ouverte, de nombreux indices, un début joyeux, un milieux un peu angoissant et une fin catastrophique.
Je dois dire que toute la beauté du texte tient dans la comparaison entre le début et la fin que les autres auront sans doute déjà noté pour moi, le sel marin, cette pêche continuelle, etc...
Seul bémol:
Je crois qu'il n'y a rien de plus dur dans ces journaux que le moment où le héros panique. J'en ai fait un moi-même et j'ai eu le même problème.Cette vision surnaturelle me hante et… mais on m’appelle sur le pont. Puisse mon activité me faire oublier ce qui doit être – il le faut – un atroce cauchemar !
Dans le cas présent, je dois dire que l'image du héros qui panique, hanté par ses visions et soudain dit: "Ah, on m'appelle je dois y aller" m'amuse assez. J'avais tenté, comme solution, de prendre un maximum de recul avec mon héros (après tout, après un choc traumatique, il faut un certain temps avant de se remettre à écrire, ou alors on le fait sans se préoccuper de ce qui nous entoure) et donc de lui faire revivre le moment angoissant plusieurs jours après...
Du reste, peu de personnes arrêteraient d'écrire à "et..." en mettant mot pour mot ce qu'elles pensent. La majorité finiraient leur phrase et continueraient avec "il me faut y aller à présent".
Coïncidence peut-être, ton récit est justement du même style que celui d'Omicron (sur le but, soit une nouvelle terrifiante), mais on voit rapidement la différence de style. Je viens de revoir rapidement chaque paragraphe et il est quasiment certain que chacun a son apport.
Une belle réussite en somme, du moins en tout cas sans chercher la petite bête. Ceci dit, si mes souvenirs sont bons, tu ne manques pas particulièrement d'expérience.
Ajoutons qu'avec la fin ouverte, tu as quand même choisi une certaine facilité, ce de même qu'un certain manque de sens du texte en général.
En conclusion, un agréable divertissement, bien mené, bien structuré mais extrêmement prudent aussi .
Impe, j'avais dit que ce serait court.
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- San
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- Messages : 1069
Première remarque préliminaire : où est passé Monthy3??
Bon, essayons d'aller au-delà de cette légère difficulté de communication (va-t-il lire? va-t-il pouvoir répondre?)
La lecture de ton texte a été agréable, instructive et m'a rappelé de bons souvenirs. Que demander de plus à un texte? Je crois, rien de plus, surtout sur ce format. Mais je m'explique.
Ca m'a rappelé le début de ma lecture d'Abyss. La focalisation interne est bien utilisée et nous projette sur le navire avec ces gens. On regrette de ne pas les connaître, je ne crois pas non plus savoir avec certitude si ce sont tous des hommes ou si le narrateur est une femme, mais à la limite, peu importe. Puisque les personnages n'ont rien de spécial, à part le fait d'avoir à leur disposition un catamaran, tout repose sur les faits.
Donc, c'est assez simple, et c'est cette simplicité qui paie. Peut-être trop simple, car c'est vrai qu'il manque une explication, une petite phrase, un mot d'extrapolation pour sublimer ton texte.
C'est vrai que chaque passage, indépendamment de l'ensemble, est plutôt réussi, de même que leur progression, chacun ajoutant sa pierre à un édifice marin. Je voudrais seulement revenir sur celui-ci :
Si j'ai bien suivi, c'est un journal écrit par le type qui écrit donc : "Il faut que j'aille m'abriter!" Alors là, explique-moi : est-ce qu'il écrivait cela sous la pluie? Il n'aurait pas dû aller s'abriter avant d'écrire ça sur son journal? Et écrire en tenant un parapluie, sous les assauts de la pluie qui fouette et lacère, non vraiment, ça coinceMonthy3 écrit: [...]
Et toujours cette pluie qui me fouette et me lacère ! Il faut que j’aille m’abriter. Je trouverai bien quelque chose à faire, à l’intérieur, ils sont tous malades. Et quand la pluie cessera, je retournerai admirer les voluptueux mouvements de la mer.
Ce qui est écrit est logique, à part cela, vu qu'il pleut, il doit rentrer s'abriter, il en profitera peut-être d'ailleurs pour écrire dans son journal, mais ça m'étonnerait qu'il écrive "Il faut que j'aille m'abriter" à ce moment-là.
Ca m'a sauté aux yeux en tout cas. Petite question au passage, est-ce que tu tiens ou a jamais tenu un journal intime, Monthy3? (bien sûr, l'expérience peut aider dans ce cas-là ; personne n'écrirait "Il faut que j'aille m'abriter" dans son journal intime, à moins de rapporter des paroles au discours indirect).
A propos du registre, du champ lexical, du style en somme, ça ne me paraît pas aberrant que quelqu'un (surtout un mec friqué) écrive en langue soutenue dans son journal, cherchant à enchaîner les figures de style, les mots d'esprit et généralement à bien écrire. J'ai vu mon fiancé le faire, pas tout à fait de façon aussi exagérée, mais je n'en pense que tu bien en tout cas.
Bon, voilà en gros pour des détails, et dans l'ensemble, je te donne une bonne note pour la correction de la langue et l'ambiance. Les idées ne sont certes pas très développées, mais il y a un fond sensible et vibrant qu'on voit clairement. Un peu plus de développement des personnages et du sens du texte seraient les bienvenus, mais c'est déjà bien.
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- Monthy3
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- Messages : 673
@ Kundïn
En fait, la forme de ce récit est principalement dû au contexte dans lequel je l'ai écrite. Pendant les vacances d'été, pendant une semaine, je me suis imposé d'écrire une nouvelle par jour, et j'avais relativement peu de temps (4h qrand grand maximum). Tout ça pour dire que tu as raison dans le fond, et que le récit aurait effectivement gagné à être étoffé.Premier point, la rapidité avec laquelle tout est amené. Certes, une nouvelle se doit d'être concise mais je reste sur une impression de traitement trop rapide du sujet.
Par ailleurs, c'est vrai que la forme du journal est assez difficile à maîtriser, c'est justement pour cela que je m'entraîne
Oui, c'est sûr - là, c'est l'influence de mes lectures. Mais je suis incapable d'écrire dans un parler plus courant ; ou plutôt, ça ne m'intéresse vraiment pas, en fait. Après, je pourrais changer le contexte, mais le texte y perdrait de son sens. Bref, je ne me suis pas trop posé de question et j'ai directement utilisé le style soutenu, qui est, je trouve, plus agréable à écrire et à lire.Autre détail : le style est très soutenu, ce qui n'est pas un mal en soi, mais fait un peu trop "XIXème siècle" tout de même.
Il ne se transforme pas vraiment en monstre, en fait, si l'on excepte la couleur de l'oeil. J'ai voulu jouer avec l'ambiguïté folie/fantastique très fréquente dans ce registre, et finalement c'est peut-être une simple hallucination qui a déréglé l'esprit du pauvre narrateur.J'ai trouvé également qu'il manquait une cause à la transformation du narrateur en monstre.
Je t'accorde que c'est maigre ; mais, là encore, c'est la rapidité du récit qui m'a forcé à ne pas trop développer comme le fait souvent Lovecraft, que tu cites très justement. On en revient au même point : ce texte aurait mérité que je lui accorde plus de temps, même s'il ne reste qu'un récit d'"entraînement".
J'en ai encore six autres en stock Mais quelques-uns ne comportent strictement aucun intérêt.C'est à peu près tout ce que j'ai relevé comme détails qui m'ont gêné. Sinon, je le répète, j'ai bien aimé ce récit, surtout pour son thème et son atmosphère sympathiques, et j'espère que Monthy3 va continuer à puiser dans cette veine
@ Omicron
Une critique qui va être, je pense, récurrente dans vos commentaires. Comme je l'ai expliqué à Kundïn, je me suis imposé un temps limité, ce qui m'a empêché d'écrire tout ce que j'aurais parfois voulu écrire.Le schéma de l'histoire est classique, ce qui n'est pas forcément négatif, mais le récit est trop bref.
Bon, ben là aussi, même réponse : c'est plus une question de goût que de recherche du réalisme. Après, je ne suis quand même pas sûr que ce soit y étrange que soit : personnellement, il m'est déjà arrivé d'écrire des journeaux de bord, et ils étaient très littérairesTrés honnetement, je me suis souvent surpris à dériver en pensant au bateau comme à un voilier des siècle spassés malgré ta description du fait que c'était un catamaran. Langage qui cadre pas trop quoi :/
Tiens, je n'y avais même pas pensé. Très bonne remarque Cependant, comme tu l'as relevé un peu après, c'est effectivement dans une relation mère/enfant que s'appréhende la réaction du narrateur. Et donc une relation entre frères, en ce qui concerne les poissons. Mettons que le narrateur considère comme intolérable que des êtres extérieurs à la mer se permettent d'intervenir dans ce qui ne les regarde pas.Et surtout, surtout, un fait m'a choqué... Le membre qui subit l'influence insidieuse de la mer et qui se dégoute de la pêche au point de ne pas supporter de voir les marins manger du poisson. C'est vrai que les poissons ne se mange pas entre eux, que la mer est un endroit idyllique, que notre mère Nature n'approuve pas que ses enfants s'entre-dévorent, soyons tous végétariens...
Bref, une idée intéressante, mais qui ne colle pas trop avec ma vision, à savoir celle d'un récit où tout est retenu, contenu dans la tête du narrateur.
Pour le coup, je voulais que la vision reste un événement ponctuel, qu'il l'oublie aussitôt. Il est plus un élément destiné au lecteur qu'au narrateur, d'une certaine façon. Ce dernier ne se rend absolument pas compte de l'influence de l'oeil, puisqu'il ne s'en souvient plus.Le concept de l'oeil géant, appartenant à une créature qu'on ne voit pas, aurait pu être plus employé (rêve, apparition récurrentes..)
@ Feurnard
Pour le coup, ce sont de véritables noms, donc un souci de réalisme. Faudrait-il donc que j'invente des noms qui n'existent pas pour être plus cohérent ?Bref, deux toponymes qui n'ont rien à voir, deux mondes totalement différents, ce qui n'est pas marqué dans le texte, d'où un défaut majeur dans un texte aussi court.
Je note. Cela me permettait tout de même d'introduire une note d'ironie, puisque le narrateur commence par se moquer des superstitions des marins d'antan, avant de se réfugier dans la religion.C'est une espèce d'homélie, si tant est qu'un tel terme s'applique ici, qui va bien dans un récit épique, mais pas dans un journal intime dans une situation de tension effrayante. La formulation sort totalement du contexte.
Tiens, si tu me le permets, je vais faire un léger HS : comment distingues-tu histoire et intrigue ? Il me semble que, en tout cas dans l'article de Solaris, l'auteur ne distingue que 3 catégories.De fait, le texte a tout misé sur un style assez lyrique, dans les descriptions de la mer, dont son évolution autant que celui du comportement du narrateur devaient révéler la chute. Il pêche donc, selon la règle des quatre (histoire, intrigue, personnages, style), sur au moins deux points (intrigue, personnages).
En somme, tu me conseilles de lourdement insister sur l'opposition entre le narrateur et les autres, qui est déjà présente. Pas sûr que ce soit vraiment plus efficace : comme tu l'as souligné, le texte est court, et j'ajouterais qu'il est assez léger. Et j'ai peur qu'insister sans arrêt sur une opposition ne le rende trop pesant. Mais pourquoi pas ?Le format très court ne pouvait de toute manière pas autoriser beaucoup de développement. La description y aurait dû être essentielle, et non ouverte, béatement admirative. Surtout, le passage "nous" > "je" - "ils" doit être absolument renforcé pour que le texte devienne efficace. Ce qui posera alors une nouvelle difficulté, mais peu importe.
En revanche, j'aimerais bien savoir ce que tu entends par une "description essentielle" : qu'elle contienne plus de sens ? Qu'elle soit plus explicative ?
@ Falc'hun
Tu es très clair. J'en reviens à la même réponse : le manque de temps. J'ai dû faire assez vite, et c'est vrai que ce passage m'a posé problème ; il manquerait une scène avant, je pense, pour que le changement d'état d'esprit soit plus progressif.J’aurai bien une petite remarque concernant l’intrigue. Je trouve que le changement du personnage est flagrant trop tôt.
@ Imperator
Effectivement, ta méthode m'a l'air efficace. Le souci, c'est que je voulais que le récit se passe dans un laps de temps très court (je crois qu'il dure 3 jours, en tout et pour tout), donc ce procédé était éliminé d'office. Néanmoins, c'est vrai que ça apparaît assez irréaliste de voir le type s'arrêter dans son écriture, surtout s'il a été traumatisé. Tu pointes donc une bien belle faiblesse dans le texteDans le cas présent, je dois dire que l'image du héros qui panique, hanté par ses visions et soudain dit: "Ah, on m'appelle je dois y aller" m'amuse assez. J'avais tenté, comme solution, de prendre un maximum de recul avec mon héros (après tout, après un choc traumatique, il faut un certain temps avant de se remettre à écrire, ou alors on le fait sans se préoccuper de ce qui nous entoure) et donc de lui faire revivre le moment angoissant plusieurs jours après...
Ben, avant celle-ci, je n'avais écrit intégralement qu'une seule nouvelle fantastique. C'est justement pour cela que cette nouvelle, ainsi que plusieurs autres, sont des tentatives, des expérimentations (différentes formes de récit, différents points de vue) pour voir comment je pourrais écrire un bon texte fantastique. C'est pourquoi tous vos commentaires sont très appréciablesUne belle réussite en somme, du moins en tout cas sans chercher la petite bête. Ceci dit, si mes souvenirs sont bons, tu ne manques pas particulièrement d'expérience.
Tiens, je ne vois pas ça ainsi, moi (pour la fin). Je considère qu'une fin ouverte est l'élément essentiel d'un texte fantastique réussi. D'ailleurs, cela complique plus que ça ne facilie l'écriture, puisqu'il faut que les deux hypothèses restent viablesAjoutons qu'avec la fin ouverte, tu as quand même choisi une certaine facilité, ce de même qu'un certain manque de sens du texte en général.
@ San
Si j'avais disparu, c'est pour plusieurs raisons : j'avais repris le boulot, donc je n'avais plus trop la tête à l'écriture ; et j'ai été démotivé par le nombre de textes à commenter, donc j'ai honteusement et lâchement fui un moment les chroniques. En plus, j'ai eu une période de réflexion assez longue quant à mon avenir, mais elle est terminée. Donc, me revoilà !Première remarque préliminaire : où est passé Monthy3?
Tu me laisses bouche bée. Je n'avais pas absolument pas remarqué ce détail (et apparemment les autres non plus, me voilà rassuré !) A moins qu'il écrive sur des algues, effectivement, ça risque d'être difficile. Merci d'avoir pointé du doigt cette incohérence (c'est déjà la 2e, quand même).Si j'ai bien suivi, c'est un journal écrit par le type qui écrit donc : "Il faut que j'aille m'abriter!" Alors là, explique-moi : est-ce qu'il écrivait cela sous la pluie? Il n'aurait pas dû aller s'abriter avant d'écrire ça sur son journal? Et écrire en tenant un parapluie, sous les assauts de la pluie qui fouette et lacère, non vraiment, ça coince
Et bien évidemment, je vous remercie aussi pour les points positifs que vous avez soulevés et que je n'ai pas relevés
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- Vuld Edone
- Hors Ligne
- Messages : 2178
Ajoutez à cela l'ellipse ou la prétérition de la phase post-panique, remuez, ou comment faire dans le fast-writing. Tension de curiosité, renforcée ensuite par sympathie.
La réalité dépasse toujours la fiction. Tire parti du réel ou invente, mais le vraisemblable compte toujours plus que le réalisme.Faudrait-il donc que j'invente des noms qui n'existent pas pour être plus cohérent ?
Quand je parle d'histoire, Meynard parle d'idée, mais il emploie bien quatre catégories.comment distingues-tu histoire et intrigue ? Il me semble que, en tout cas dans l'article de Solaris, l'auteur ne distingue que 3 catégories.
Meynard a sa propre distinction, mais je fais la mienne, en cohérence avec mes leçons du récit narratif.
Pour lui, l'idée doit revenir au "pitch" que Krycek nous fait découvrir à la taverne : un résumé de l'histoire, ce dont on se souvient quand on a refermé le livre. L'intrigue, elle, ou plutôt les intrigues, sont les schémas "problème - résolution".
Pour moi, l'idée, ou comme je l'appelle, l'histoire, est le contenu brut du texte. C'est le fond tel qu'il n'aurait pas encore été traité par l'auteur. L'intrigue est dans mon esprit le récit lui-même, c'est-à-dire l'histoire telle qu'elle est narrée par l'auteur, mise en récit. C'est en somme la valeur ajoutée que donne l'auteur à l'histoire.
Plus simplement, "histoire" ou "idée" sont générales, alors que "intrigue" est particulière, mais toutes deux concernent le fond.
Pour le rendre plus consistant.Mais pourquoi pas ?
J'aurais dû parler de description synthétique, plutôt qu'essentielle, mais il y avait bien dans mon esprit ce "contient plus de sens". C'est "dire le plus avec le moins". J'ai toujours été très sensible aux descriptions qui s'allongent, pouvant moi-même tomber dans ce travers, et sitôt que je sens qu'elle ne m'apprend plus rien, j'ai envie de fermer la fenêtre (ou le livre).
Je m'intéresserais volontiers, dans la prochaine Mise à Jour, à la structure des descriptions...
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- Monthy3
- Hors Ligne
- Messages : 673
Pour les descriptions, je ne crois pas avoir tendance, de manière générale, à écrire de longues descriptions qui n'ont pas d'intérêt - j'en suis même sûr. En revanche, à t'en croire, j'en ai écrit de courtes sans intérêt "suffisant" dans cette nouvelle, et le format est trop bref pour que je puisse me le permettre. Bref, merci d'avoir mis en lumière ce point
Le procédé que tu évoques pour le journal, en revanche, me paraît assez léger. Tout comme je ne me vois pas écrire "ah, tiens, on m'appelle !", je ne me vois pas non plus répéter plusieurs fois que non, ce que j'ai vu n'était qu'une hallucination... D'un autre côté, il ne semble pas y avoir de remède miracle dans ce cas-là ; mais je crois que l'idée d'Impe est la plus cohérente, la plus vraisemblable.
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