Fahron
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il y a 13 ans 5 mois #17335
par Vuld Edone
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- Mr. Petch
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il y a 13 ans 5 mois #17336
par Mr. Petch
Réponse de Mr. Petch sur le sujet Re:Fahron
Je continue à apprécier la teinte médiévale que tu donnes à tes récits récents, même si là elle apparaît surtout dans l'imaginaire déployé, et moins dans la forme comme pour Abraham sacrifié. Quoi qu'il en soit, on retrouve des ingrédients exotiques : les noms "le Téméraire", "Timien", "Asman", et puis un certain vocabulaire, dont la première phrase qui est un petit prodige de poésie mathématique.
Ici, tu reviens donc au fameux style que tu essayes de mettre en oeuvre depuis Chimio, ce style "par respiration" où le rythme de la phrase joue sur la lecture du texte. Par rapport à Chimio, j'ai l'impression que tu finis par dompter le style en question : il est moins marqué, plus sage, moins porté vers le désordre et la tension que dans Chimio - mais peut-être est-ce dû au thème. A la lecture, j'ai plutôt eu l'impression d'un exercice de style : retranscrire, par le rythme des phrases, l'effort continu du jeune Timien vers la montagne. Au niveau du style, donc, un équilibre : la machine ne s'emballe pas, ou presque.
Et de fait, il ne se passe pas grand chose : peu d'action, seulement la visite d'un furet qui ne donne même pas lieu à une chasse. Juste une épure autour d'une seule et longue action.
Le plus étonnant, à mes yeux, est le foisonnement du vocabulaire. Je ne me souviens pas d'avoir lu, en quelques pages, une gamme de mots aussi ample et varié dans un autre de tes textes, où le vocabulaire est souvent plus concentré. Ici, c'est tout au long du texte que les mots élargissent la description, tant par des mots visuels "la ligne des forêts", "les reliefs en hache" que par des sonorités "craquer les brindilles sèches", "gronder le chariot" ou d'autres sensations encore, comme "le sang battait". Une très grande précision dans tout ça.
J'ai l'impression que tu essayes de tracer un équilibre entre le vocabulaire (les mots) et le rythme "par respiration" pour nourrir les descriptions. Par certains aspects, ce texte me fait penser à une peinture de paysage classique : les mots sont les coups de pinceaux, et leur rythme donne la composition d'ensemble.
Autre chose que j'ai déjà pu dire pour d'autres de tes textes : il y a toujours un classicisme assez puissant. Et une fois encore je fais le rapprochement avec les tics de l'écriture amateur, transformés ici en une sobriété de structure, par exemple dans la description d'Asman, qui arrive comme mécanique, comme une figure imposée, et cette façon de tout décrire minutieusement. Et une progression attendue, terriblement logique, sans rebondissement.
Une dernière chose : quand on commente un texte, on est toujours un peu dans les siens. Et je n'ai pas pu m'empêcher de rapprocher ton texte de la fin des Cimes, même si les enjeux ne sont pas exactement les mêmes. La même ascension, le même rapport maître/élève, mais avec un optimisme de la beauté du monde et de l'émerveillement qui ne m'appartenait pas, alors.
Ici, tu reviens donc au fameux style que tu essayes de mettre en oeuvre depuis Chimio, ce style "par respiration" où le rythme de la phrase joue sur la lecture du texte. Par rapport à Chimio, j'ai l'impression que tu finis par dompter le style en question : il est moins marqué, plus sage, moins porté vers le désordre et la tension que dans Chimio - mais peut-être est-ce dû au thème. A la lecture, j'ai plutôt eu l'impression d'un exercice de style : retranscrire, par le rythme des phrases, l'effort continu du jeune Timien vers la montagne. Au niveau du style, donc, un équilibre : la machine ne s'emballe pas, ou presque.
Et de fait, il ne se passe pas grand chose : peu d'action, seulement la visite d'un furet qui ne donne même pas lieu à une chasse. Juste une épure autour d'une seule et longue action.
Le plus étonnant, à mes yeux, est le foisonnement du vocabulaire. Je ne me souviens pas d'avoir lu, en quelques pages, une gamme de mots aussi ample et varié dans un autre de tes textes, où le vocabulaire est souvent plus concentré. Ici, c'est tout au long du texte que les mots élargissent la description, tant par des mots visuels "la ligne des forêts", "les reliefs en hache" que par des sonorités "craquer les brindilles sèches", "gronder le chariot" ou d'autres sensations encore, comme "le sang battait". Une très grande précision dans tout ça.
J'ai l'impression que tu essayes de tracer un équilibre entre le vocabulaire (les mots) et le rythme "par respiration" pour nourrir les descriptions. Par certains aspects, ce texte me fait penser à une peinture de paysage classique : les mots sont les coups de pinceaux, et leur rythme donne la composition d'ensemble.
Autre chose que j'ai déjà pu dire pour d'autres de tes textes : il y a toujours un classicisme assez puissant. Et une fois encore je fais le rapprochement avec les tics de l'écriture amateur, transformés ici en une sobriété de structure, par exemple dans la description d'Asman, qui arrive comme mécanique, comme une figure imposée, et cette façon de tout décrire minutieusement. Et une progression attendue, terriblement logique, sans rebondissement.
Une dernière chose : quand on commente un texte, on est toujours un peu dans les siens. Et je n'ai pas pu m'empêcher de rapprocher ton texte de la fin des Cimes, même si les enjeux ne sont pas exactement les mêmes. La même ascension, le même rapport maître/élève, mais avec un optimisme de la beauté du monde et de l'émerveillement qui ne m'appartenait pas, alors.
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il y a 13 ans 5 mois #17337
par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:Fahron
Je vais résister à l'envie de raconter l'histoire de ce texte pour en préciser juste une chose avant de répondre.
Il s'agit là d'un début de saga, et si je me suis autorisé à le couper et à le publier à un stade inachevé - il faudrait encore au moins trois pages, voire cinq - c'est parce qu'en l'écrivant, à chaque paragraphe j'avais l'impression d'une complétude, que je pouvais poser la plume et que le récit se suffirait.
À cet égard le texte a été écrit sans le moindre plan, avec seulement un événement vague en tête comme repère, et sans les très longues pauses qui m'ont ralenti pour tous mes travaux récents - Distant notamment.
Mais je peux m'en tenir là et te répondre.
À propos des descriptions, elles sont opératoires. Chaque détail du texte, anodin pour vous, est pour moi un germe d'intrigue que je peux développer à tout moment. Il y a presque un collage de mes motifs sur ce texte - la frondaison sombre vient de Larmes, les étoiles de l'école Alquières - qui ont chacun leur histoire vers laquelle me diriger. Même les reliefs en "hache" sont pour moi une indication possible de personnages et de scènes à amener.
Ces descriptions sont aussi justifiées par le nord. Avec Distant, avec Prime, avec tous mes textes et presque depuis Chimio' - la falaise Reinale étant l'une des seules exceptions - la description se voulait réaliste, pour une raison qui m'échappe à présent je m'entêtais à décrire des lieux tels qu'on pourrait les rencontrer réellement. Ici, au contraire, au nord réputé magique, sauvage et maudit, je suis libre de décrire les lieux comme bon me semble, et je me fais plaisir. La description se contente d'évoquer avec des "senteur de froid" libres de toute référence.
Enfin ces descriptions m'évitent de longs développements, des paragraphes d'explication que je me refuse à employer depuis des années. Mon récit trahit déjà un peu cet esprit, avec des pensées de Timien, on entre un peu dans la tête des personnages, mais dans l'ensemble tout reste encore très détaché - distant.
Les descriptions servent à remplacer ces explications. Ce sont autant d'indices sur ce qu'ils pensent ou ce qui se passe et que le texte ne dit pas directement. "Le sang battait" est un très bon exemple : Asman s'arrête, le lecteur doit déjà reconstruire qu'il s'arrête et se soucie peu ou pas de la raison. La description qui suit d'Asman est un substitut pour ce qu'il pense. Enfin les guêtres qui serrent et le travail du sang précèdent tout juste sa réponse et là encore, il s'agit de remplacer sa réflexion, de dire l'état du personnage.
Peut-on simplifier cela par : "Ses jambes le démangent ?" Pas vraiment. Mais l'idée est là.
Et ceci me permet d'enchaîner sur une dernière remarque, à propos de ces détails. Justement mon style fait énormément appel à de tels détails pour que le lecteur, s'il le veut, puisse interpréter presque librement l'histoire, ici plus que jamais - et en cela le texte me plait. Mais justement ces détails posent un problème que j'essaie de résoudre et le moment où Asman s'arrête est emblématique de ce problème. À la relecture, on comprend à peine, si on comprend, ce qui se passe.
Passons.
Il ne se passe effectivement pas grand-chose en trois pages. Autrefois j'aurais sans doute placé les brigands dès la fin de la première, mais par habitude je me suis dit que c'était trop tôt et qu'il fallait quelque chose entre deux. Mes solutions étaient limitées : faire se parler les personnages, ce qui chez moi est exclu, ou bien les faire s'arrêter, et plusieurs fois la pause est envisagée - la nuit d'ailleurs est un arrêt. Mais je me suis dit que finalement le décor pouvait faire office d'intrigue.
J'ai donc voulu faire découvrir le nord, l'ambiance du nord qui était pour moi une redécouverte. Je me suis dit qu'il me fallait décrire ce que les personnages voyaient autour d'eux à mesure de leur progression, avec le résultat actuel. Le meilleur étant que pour une fois le texte n'a pas asséché ce que j'imaginais du nord mais enflamme ce que je ne connaissais pas encore de cette région, en me poussant à imaginer toujours plus.
L'événement que tu notes, de la chasse avortée, était là en premier pour caractériser Timien. Je n'ai pas vraiment encore cerné le personnage, je ne sais pas qui il est et ce qu'il va faire. Dit autrement je ne sais pas si c'est un chat. On l'aurait su s'il avait pu terminer son geste. La chasse avortée me permet aussi d'amplifier le mystère du nord, d'ajouter un animal et donc une nouvelle intrigue et de passer aux bandits. À noter aussi qu'il aurait pu se produire en milieu de journée, Timien s'arrêtant, ce qui arrive au tout début de Distant avec Renald.
Et puis cet animal me rappelle également des souvenirs très lointains.
Il reste le rapport au Cimes.
Je mentirais en disant que je n'ai pas pensé à la relation de 19 à Ivanov. Asman à l'origine devait être seul, cet ajout s'est justifié initialement pour augmenter le nombre de pommes. C'est au moment de caractériser Timien que j'ai repensé aux Cimes, mais là encore, le rapport est ténu.
Il faut dire aussi que les univers sont différents.
Je m'imagine Asman en Apocalypse, et je me dis que ce serait un mauvais personnage. Un marchand de ferraille, pillard et qui crierait au vent, seul. Timien, s'il y avait un Timien, serait alors une sorte de piquet pour le retenir et le garder de sa folie. Il faudrait imaginer Ivanov en 19, et 19 en Ivanov, mais ce serait toujours 19 qui, à la fin, irait dans la fusée. Surtout, en Apocalypse, Asman ferait revivre le monde avec le bruit de sa ferraille, en lien avec mes détails.
Dans mon monde, Timien est l'aîné d'une famille relativement nombreuse qui a échoué dans son rôle d'aîné et se laisse emporter par Asman et son projet fou de vendre des pommes dans le nord - "Il n'y a rien au nord." Le rapport des personnages est plus ou moins résumé par la difficulté qu'a Timien de suivre Asman, et leur différence d'âge en vérité pas si éloignée que cela. À mon avis Timien est un meilleur marchand et il pourrait facilement supplanter Asman, mais ne sachant pas ce qu'il vaut, il se laisse mener. L'enthousiasme qu'il croit trouver chez Asman serait plutôt le sien.
La première phrase, pour terminer, est assez réussie en effet, mais je suis surtout satisfait de la seconde. Le premier paragraphe est doublement un modèle de ce que je cherche à faire, parce qu'il résume toute l'intrigue en quelques lignes - il y a là presque un pitch traduit par le "Au nord ils disent qu'il n'y a rien au nord" - et parce qu'il est court.
Si je m'étais entêté sur mon style comme appliqué avec Distant, le paragraphe aurait eu une ou deux phrases de plus. La grande réussite de ce texte a été de me réconcilier avec des paragraphes réduits.
Il s'agit là d'un début de saga, et si je me suis autorisé à le couper et à le publier à un stade inachevé - il faudrait encore au moins trois pages, voire cinq - c'est parce qu'en l'écrivant, à chaque paragraphe j'avais l'impression d'une complétude, que je pouvais poser la plume et que le récit se suffirait.
À cet égard le texte a été écrit sans le moindre plan, avec seulement un événement vague en tête comme repère, et sans les très longues pauses qui m'ont ralenti pour tous mes travaux récents - Distant notamment.
Mais je peux m'en tenir là et te répondre.
À propos des descriptions, elles sont opératoires. Chaque détail du texte, anodin pour vous, est pour moi un germe d'intrigue que je peux développer à tout moment. Il y a presque un collage de mes motifs sur ce texte - la frondaison sombre vient de Larmes, les étoiles de l'école Alquières - qui ont chacun leur histoire vers laquelle me diriger. Même les reliefs en "hache" sont pour moi une indication possible de personnages et de scènes à amener.
Ces descriptions sont aussi justifiées par le nord. Avec Distant, avec Prime, avec tous mes textes et presque depuis Chimio' - la falaise Reinale étant l'une des seules exceptions - la description se voulait réaliste, pour une raison qui m'échappe à présent je m'entêtais à décrire des lieux tels qu'on pourrait les rencontrer réellement. Ici, au contraire, au nord réputé magique, sauvage et maudit, je suis libre de décrire les lieux comme bon me semble, et je me fais plaisir. La description se contente d'évoquer avec des "senteur de froid" libres de toute référence.
Enfin ces descriptions m'évitent de longs développements, des paragraphes d'explication que je me refuse à employer depuis des années. Mon récit trahit déjà un peu cet esprit, avec des pensées de Timien, on entre un peu dans la tête des personnages, mais dans l'ensemble tout reste encore très détaché - distant.
Les descriptions servent à remplacer ces explications. Ce sont autant d'indices sur ce qu'ils pensent ou ce qui se passe et que le texte ne dit pas directement. "Le sang battait" est un très bon exemple : Asman s'arrête, le lecteur doit déjà reconstruire qu'il s'arrête et se soucie peu ou pas de la raison. La description qui suit d'Asman est un substitut pour ce qu'il pense. Enfin les guêtres qui serrent et le travail du sang précèdent tout juste sa réponse et là encore, il s'agit de remplacer sa réflexion, de dire l'état du personnage.
Peut-on simplifier cela par : "Ses jambes le démangent ?" Pas vraiment. Mais l'idée est là.
Et ceci me permet d'enchaîner sur une dernière remarque, à propos de ces détails. Justement mon style fait énormément appel à de tels détails pour que le lecteur, s'il le veut, puisse interpréter presque librement l'histoire, ici plus que jamais - et en cela le texte me plait. Mais justement ces détails posent un problème que j'essaie de résoudre et le moment où Asman s'arrête est emblématique de ce problème. À la relecture, on comprend à peine, si on comprend, ce qui se passe.
Passons.
Il ne se passe effectivement pas grand-chose en trois pages. Autrefois j'aurais sans doute placé les brigands dès la fin de la première, mais par habitude je me suis dit que c'était trop tôt et qu'il fallait quelque chose entre deux. Mes solutions étaient limitées : faire se parler les personnages, ce qui chez moi est exclu, ou bien les faire s'arrêter, et plusieurs fois la pause est envisagée - la nuit d'ailleurs est un arrêt. Mais je me suis dit que finalement le décor pouvait faire office d'intrigue.
J'ai donc voulu faire découvrir le nord, l'ambiance du nord qui était pour moi une redécouverte. Je me suis dit qu'il me fallait décrire ce que les personnages voyaient autour d'eux à mesure de leur progression, avec le résultat actuel. Le meilleur étant que pour une fois le texte n'a pas asséché ce que j'imaginais du nord mais enflamme ce que je ne connaissais pas encore de cette région, en me poussant à imaginer toujours plus.
L'événement que tu notes, de la chasse avortée, était là en premier pour caractériser Timien. Je n'ai pas vraiment encore cerné le personnage, je ne sais pas qui il est et ce qu'il va faire. Dit autrement je ne sais pas si c'est un chat. On l'aurait su s'il avait pu terminer son geste. La chasse avortée me permet aussi d'amplifier le mystère du nord, d'ajouter un animal et donc une nouvelle intrigue et de passer aux bandits. À noter aussi qu'il aurait pu se produire en milieu de journée, Timien s'arrêtant, ce qui arrive au tout début de Distant avec Renald.
Et puis cet animal me rappelle également des souvenirs très lointains.
Il reste le rapport au Cimes.
Je mentirais en disant que je n'ai pas pensé à la relation de 19 à Ivanov. Asman à l'origine devait être seul, cet ajout s'est justifié initialement pour augmenter le nombre de pommes. C'est au moment de caractériser Timien que j'ai repensé aux Cimes, mais là encore, le rapport est ténu.
Il faut dire aussi que les univers sont différents.
Je m'imagine Asman en Apocalypse, et je me dis que ce serait un mauvais personnage. Un marchand de ferraille, pillard et qui crierait au vent, seul. Timien, s'il y avait un Timien, serait alors une sorte de piquet pour le retenir et le garder de sa folie. Il faudrait imaginer Ivanov en 19, et 19 en Ivanov, mais ce serait toujours 19 qui, à la fin, irait dans la fusée. Surtout, en Apocalypse, Asman ferait revivre le monde avec le bruit de sa ferraille, en lien avec mes détails.
Dans mon monde, Timien est l'aîné d'une famille relativement nombreuse qui a échoué dans son rôle d'aîné et se laisse emporter par Asman et son projet fou de vendre des pommes dans le nord - "Il n'y a rien au nord." Le rapport des personnages est plus ou moins résumé par la difficulté qu'a Timien de suivre Asman, et leur différence d'âge en vérité pas si éloignée que cela. À mon avis Timien est un meilleur marchand et il pourrait facilement supplanter Asman, mais ne sachant pas ce qu'il vaut, il se laisse mener. L'enthousiasme qu'il croit trouver chez Asman serait plutôt le sien.
La première phrase, pour terminer, est assez réussie en effet, mais je suis surtout satisfait de la seconde. Le premier paragraphe est doublement un modèle de ce que je cherche à faire, parce qu'il résume toute l'intrigue en quelques lignes - il y a là presque un pitch traduit par le "Au nord ils disent qu'il n'y a rien au nord" - et parce qu'il est court.
Si je m'étais entêté sur mon style comme appliqué avec Distant, le paragraphe aurait eu une ou deux phrases de plus. La grande réussite de ce texte a été de me réconcilier avec des paragraphes réduits.
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- Zarathoustra
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il y a 13 ans 4 mois - il y a 13 ans 4 mois #17375
par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re:Fahron
Un texte sur lequel je vais parler de la forme plus que sur le fond car difficile de voir très loin où tu veux en venir (est-ce une allégorie du dépassement de soi ou du fardeau de l’existence ? Une marche vers le Nord avec le froid et sa caractérisation de « rien » qui serait le néant ou la mort ?). Il y a juste une relation presque sadomasochiste de Adman vis-à-vis de Timein qui l’empêche de se reposer ou de se nourrir alors qu’ils font un effort prodigieux.
On note également qu’Asman n’est quasi jamais cité en tant que personne. Lorsqu’il agit, tu emploies « il ». « Asman » n’existe en tant que Asaman, uniquement à travers les yeux de Timien, sinon il n’est qu’un « il ». D’ailleurs, tu ne le nommes pas avant le 4 eme paragraphe.
On note ton insistance sur le paysage. D’abord le chemin en lui-même qui est presque un personnage en lui-même : il piège les deux acteurs, il se faufile, il disparait puis réapparait, monte puis descend, et à chaque fois offre toujours plus de difficultés.
Ensuite, on a la forêt et le ciel. Le ciel est l’autre acteur. Quasiment le seul élément coloré, sinon, tout est noir les yeux, les ombres, le pain. Il va du bleu au gris et le soleil donne la seule note rouge, avec les pommes.
Pour ce qui est de la forme, je suis plus nuancé que Mr Petch. J’ai eu du mal avec la ponctuation. Je pense que ton texte aurait grandement gagné avec l’emploi des points virgule. En gros, tu mets dans une même phrase des descriptions, des pensées voire même des sujets différents qui ne sont pas liés. Il en résulte (surtout avec l’abondance de virgule) une lecture un peu confuse car la ponctuation est justement le signe qui nous permettrait de comprendre que la description est terminée et qu’on passe à autre chose, ou que ce qu’on lie bascule sur autre chose de nature différente (ou que les liens avec ce qui précède sont coupés et qu’on peut s’attendre à avoir un nouveaux sujets/verbe). Je sais pas si je suis clair, mais je trouve que certains passages accrochent. Bref, pas mal de virgule manquent, d’autres peuvent être avantageusement changés en « ; » voire en « . »
Autres remarques de forme. Je pense que tu n’emploies pas assez le passé simple. A plusieurs reprises tu restes sur l’imparfait là où le passé simple clarifierait. En effet, ton texte est très descriptif, or lorsqu’on bascule dans une « action », entendons pas là par quelque chose qui n’est pas « passif » ou une « répétition », le passé simple monterait justement cette rupture.
Il y a quelques répétitions. Quelques phrases assez obscures et d’autres assez lourdes.
Si tu veux, je peux t’envoyer par mail le fichier pdf d’une correction manuelle pour la ponctuation. Je ne suis pas expert, mais je pense que ça peut t’aider. Il est possible que des virgules rajoutées brisent le rythme que tu voulais donner, mais dans certains cas, cela gagne en lisibilité, ce qui me parait fondamentale.
Par contre, je rejoins Petch sur la richesse des descriptions, surtout sur le 2eme moitié, et il se trouve également que j’ai moins bloqué sur la ponctuation (c’est là où tu aurais gagné à utiliser un peu plus le passé simple).
PS: si le fichier pdf te dérange, j'essaierais de te donner des exemples concrets ici.
On note également qu’Asman n’est quasi jamais cité en tant que personne. Lorsqu’il agit, tu emploies « il ». « Asman » n’existe en tant que Asaman, uniquement à travers les yeux de Timien, sinon il n’est qu’un « il ». D’ailleurs, tu ne le nommes pas avant le 4 eme paragraphe.
On note ton insistance sur le paysage. D’abord le chemin en lui-même qui est presque un personnage en lui-même : il piège les deux acteurs, il se faufile, il disparait puis réapparait, monte puis descend, et à chaque fois offre toujours plus de difficultés.
Ensuite, on a la forêt et le ciel. Le ciel est l’autre acteur. Quasiment le seul élément coloré, sinon, tout est noir les yeux, les ombres, le pain. Il va du bleu au gris et le soleil donne la seule note rouge, avec les pommes.
Pour ce qui est de la forme, je suis plus nuancé que Mr Petch. J’ai eu du mal avec la ponctuation. Je pense que ton texte aurait grandement gagné avec l’emploi des points virgule. En gros, tu mets dans une même phrase des descriptions, des pensées voire même des sujets différents qui ne sont pas liés. Il en résulte (surtout avec l’abondance de virgule) une lecture un peu confuse car la ponctuation est justement le signe qui nous permettrait de comprendre que la description est terminée et qu’on passe à autre chose, ou que ce qu’on lie bascule sur autre chose de nature différente (ou que les liens avec ce qui précède sont coupés et qu’on peut s’attendre à avoir un nouveaux sujets/verbe). Je sais pas si je suis clair, mais je trouve que certains passages accrochent. Bref, pas mal de virgule manquent, d’autres peuvent être avantageusement changés en « ; » voire en « . »
Autres remarques de forme. Je pense que tu n’emploies pas assez le passé simple. A plusieurs reprises tu restes sur l’imparfait là où le passé simple clarifierait. En effet, ton texte est très descriptif, or lorsqu’on bascule dans une « action », entendons pas là par quelque chose qui n’est pas « passif » ou une « répétition », le passé simple monterait justement cette rupture.
Il y a quelques répétitions. Quelques phrases assez obscures et d’autres assez lourdes.
Si tu veux, je peux t’envoyer par mail le fichier pdf d’une correction manuelle pour la ponctuation. Je ne suis pas expert, mais je pense que ça peut t’aider. Il est possible que des virgules rajoutées brisent le rythme que tu voulais donner, mais dans certains cas, cela gagne en lisibilité, ce qui me parait fondamentale.
Par contre, je rejoins Petch sur la richesse des descriptions, surtout sur le 2eme moitié, et il se trouve également que j’ai moins bloqué sur la ponctuation (c’est là où tu aurais gagné à utiliser un peu plus le passé simple).
PS: si le fichier pdf te dérange, j'essaierais de te donner des exemples concrets ici.
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- Vuld Edone
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il y a 13 ans 4 mois #17424
par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:Fahron
Il faut savoir que j'ai bloqué sur ce texte. J'ai dû donner, plus loin, un détail de trop qui a tout paralysé. Enfin bref.
À noter aussi que j'ai brièvement parodié Fahron dans le chapitre deux de Zaleth...
Asman, à ce stade de l'histoire, n'est personne. Il n'existe plus ou pas encore, selon les points de vue. Pour spoiler un peu l'histoire, il a jeté ses dernières économies dans l'achat de pommes qu'il a fait le pari de vendre au nord.
Le ciel est une erreur, normalement les seules couleurs autorisées sont le noir, le blanc et très, très rarement - pour des occurrences précises - le rouge. C'est du reste le paysage qui m'a permis d'écrire ces pages, c'est l'élément qui m'intéressait le plus. Hassmann... quelque part je connais déjà son histoire, l'écrire m'intéresse moins. Mais le nord, je ne le connais plus, j'avais envie de le découvrir.
Pour les deux remarques de forme, la ponctuation est une continuation de Chimio', la volonté de m'en passer avec le besoin de techniques pour pallier son absence. Toujours pas maîtrisé mais je refuse de revenir au hachage du texte. Le temps des verbes est un choix fait depuis bientôt une décennie, peu importe mon lecteur, c'est quelque chose qui m'est personnel.
Je serais intéressé par quelques exemples de phrases obscures ou lourdes, même si j'ai décidé d'abandonner plus ou moins l'objectif de clarté au profit de l'histoire même. Mieux vaut écrire mal que ne pas écrire.
Il faudrait peut-être que je mette en ligne le texte jusqu'au point précis où j'ai bloqué mais pour le moment je n'en vois pas l'intérêt.
À noter aussi que j'ai brièvement parodié Fahron dans le chapitre deux de Zaleth...
Asman, à ce stade de l'histoire, n'est personne. Il n'existe plus ou pas encore, selon les points de vue. Pour spoiler un peu l'histoire, il a jeté ses dernières économies dans l'achat de pommes qu'il a fait le pari de vendre au nord.
Le ciel est une erreur, normalement les seules couleurs autorisées sont le noir, le blanc et très, très rarement - pour des occurrences précises - le rouge. C'est du reste le paysage qui m'a permis d'écrire ces pages, c'est l'élément qui m'intéressait le plus. Hassmann... quelque part je connais déjà son histoire, l'écrire m'intéresse moins. Mais le nord, je ne le connais plus, j'avais envie de le découvrir.
Pour les deux remarques de forme, la ponctuation est une continuation de Chimio', la volonté de m'en passer avec le besoin de techniques pour pallier son absence. Toujours pas maîtrisé mais je refuse de revenir au hachage du texte. Le temps des verbes est un choix fait depuis bientôt une décennie, peu importe mon lecteur, c'est quelque chose qui m'est personnel.
Je serais intéressé par quelques exemples de phrases obscures ou lourdes, même si j'ai décidé d'abandonner plus ou moins l'objectif de clarté au profit de l'histoire même. Mieux vaut écrire mal que ne pas écrire.
Il faudrait peut-être que je mette en ligne le texte jusqu'au point précis où j'ai bloqué mais pour le moment je n'en vois pas l'intérêt.
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