voix du maître Tao Lin: Travail sur un vieux texte
- Zarathoustra
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Je suis en train de travailler sur un grand projet qui regrouperait plusieurs de mes récist (en gros tout ce que j'ai publié ici l'exception du journal Allariel et des portraits). Je suis repartie sur le Reve d'Ether (dont était extrait le matériau de départ des Chant des Pierres) et je souhaite y intégrer Rencontre du 3eme type. Bref, c'est un gros bazar... J'avais écrit un vieux texte qui était une annexe du Journal d'Allariel qui aurait parlé d'elle après son journal. Il s'agit de Le Voix du Maître Tao Lin
C'est sans doute ce que j'ai écrit avec le plus d'actions. Or je suppose que selon des critères plus universelles que les miens, ce n'est pas encore tout à fait ça. Ce texte est certainement très perfectible au niveau du fond et de la forme et l'intrigue que je vais exploiter sera significativement différente (je supprime tout ce qui fait warhammer, même si les furies restent). Mais il n'en reste pas moins qu'il y aura bien un combat et que je souhaite le retravailler pour lui donner plus d'épaisseur et de... punch.
Mais voilà, je n'y arrive pas. Je vois bien des trucs, mais je trouve ça gratuit ou je sens que je vais me forcer, et au final, je n'arrive pas à m'y intéresser alors que le résultat actuel avait été écrit avec un certain plaisir et une grande spontanéité (et c'est ce qui me plait, il n'a pas vocation à prendre la tête et je voudrais garder cette légèreté).
Donc j'aurais besoin de votre aide pour améliorer ce texte. Si des pros de l'action comme Krycek, Iggy ou toutes bonnes volontés pouvaient me coacher, ce serait sympa.
Et surtout j'aurais besoin d'un regard critique sur le texte en lui-même (tant qu'à le reprendre autant y aller carrément) et en tant que scène d'action.
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- Iggy Grunnson
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Pour commencer, il y a comme un parfum de nostalgie à relire de la fantasy labellisée « warhammer » sur les chroniques. D’ailleurs, et c’est un premier point, il y a pas mal d’éléments (races différentes, lieux… ) introduits au cours du texte et c’est un peu déstabilisant. Je ne sais pas de quelle manière ce récit s’articule avec le reste, mais peut-être une partie de ces informations (la présence de skavens notamment) pourrait être mise de côté pour ne pas ajouter à la confusion du lecteur, qui doit déjà suivre pas mal de personnages et de péripéties.
Concernant l’action, maintenant, puisque c’est à ce sujet que tu voulais plus particulièrement des avis. Je suis loin d’avoir une formule magique en la matière, mais voici quelques idées qui pourront peut-être t’inspirer.
Dans la scène initiale (l’infiltration), je pense qu’il pourrait être intéressant de changer de point de vue : décrire d’abord le camp des elfes noirs, puis « zoomer » sur Petit Louis, presque invisible au milieu de la végétation. Je pense que ça mettrait mieux en valeur ses compétences que la description à laquelle tu te livres. Toujours dans cette scène, tu pourrais insister un peu plus sur les sensations du personnage : la manière dont il se focalise sur le son, la quasi-cécité dans la forêt, le côté « animal » de ce rôle de pisteur. C’est quelque chose qui est déjà présent dans le texte mais qui pourrait être développé.
C’est d’ailleurs une constante dans le texte : pour rendre l’action plus vivante, je pense qu’il faudrait se « rapprocher » des personnages. C’est particulièrement flagrant dans la bataille, où l’on a l’impression que les évènements nous sont comptés par des observateurs plus que par les acteurs du combat : Dolores puis Grienlyce et le capitaine qui observent chacun leurs camarades. En décrivant directement les actions des protagonistes, le récit gagnerait en immédiateté et en dynamisme. Décrire une passe d'arme ou une manoeuvre stratégique en détail (ce qui implique d'imaginer une chorégraphie du combat à mettre ensuite en scène) me semble être un passage obligé pour vraiment impliquer le lecteur dans l'action.
Voilà pour l’essentiel. Sinon, j’ai repéré quelques fautes au long du texte, mais je suis un peu trop fainéant pour les lister Un truc qui m’a un peu surpris par ailleurs c’est la décontraction de la fin de la bataille, on dirait que les deux camps opposés sont tous disposés à faire la paix. J’aurais mieux imaginé les soldats Bretonniens avides de se venger (avec ce que ça peut impliquer de tension sexuelle, face à ces prisonnières court vêtues) et leur chef obligé de les contrôler, mais encore une fois ça n’est que mon avis.
Iggy
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- Zarathoustra
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Le récit dans lequel je me lance mélange 6 niveaux d'intrigues et une vingtaine de personnages. Enfin quand je dis "niveaux", c'est plutôt des groupes de personnages. Le monde d'Ether est un peu à la manière de Warhammer pour qui le connait mais à des nettes différences. J'y ai gardé la présence d'humains et d'elfes (avec leur dichotomie gentil elfe et méchant elfe issu d'une même nation mais mis mon propre historique). Les skavens n'existe plus(mais ils sont remplacé par des kobolds qui ont un peu le même fonctionnement).D’ailleurs, et c’est un premier point, il y a pas mal d’éléments (races différentes, lieux… ) introduits au cours du texte et c’est un peu déstabilisant
Il y a également un mélange de style, avec des chapitres légers (à base de Rencontre du 3eme type) et d'autre plus lourd (Le Cercle des Pierres)
Bref, cette fois, avant de vous le proposer, je veux savoir jusqu'où j'irais et si possible une fois seulement où je l'aurais terminé.
Je crois que c'est déjà une remarque qu'on m'a fait dans mon autre morceau de bravoure qu'était le combat final de Rencontre du 3eme type.C’est particulièrement flagrant dans la bataille, où l’on a l’impression que les évènements nous sont comptés par des observateurs plus que par les acteurs du combat
C'est justement ce que je n'arrive pas à faire. Parce que ça m'ennuie. Et c'est qui est marrant, c'est que dans les films, je les regarde aussi beaucoup avec distance (voire même en accéléré quand le film est moyen ).ce qui implique d'imaginer une chorégraphie du combat à mettre ensuite en scène
Le chapitre qui précède se passe dans le camp elfe noir (pour ce qui ont lu rencontre du 3eme type, c'est juste la scène où des snotlings font gouter un plat qu'ils ont préparé aux furies, donc le suspense est à son comble! Dans mon histoire, ils sont des envoyés d'un autre monde pour sauver le Rêve d'Ether, ce qui n'est pas gagné! ). Et on sait depuis longtemps que les humains les recherchent. Il y a donc deux chapitres où on voit Petit Louis pister (mais ils me servent avant tout à raconter son histoire d'avant son enrolement dans l'armée)décrire d’abord le camp des elfes noirs, puis « zoomer » sur Petit Louis, presque invisible au milieu de la végétation.
Pour moi, j'avais fait ce travail. C'est là mes limites, je sais que mon travail n'est pas suffisant, je l'ai donc déjà plus développé que ce que j'avais fait spontanément, mais je bloque pour aller plus loin... C'est là où je t'envie.Toujours dans cette scène, tu pourrais insister un peu plus sur les sensations du personnage : la manière dont il se focalise sur le son, la quasi-cécité dans la forêt, le côté « animal » de ce rôle de pisteur.
Un truc qui m’a un peu surpris par ailleurs c’est la décontraction de la fin de la bataille, on dirait que les deux camps opposés sont tous disposés à faire la paix. J’aurais mieux imaginé les soldats Bretonniens avides de se venger (avec ce que ça peut impliquer de tension sexuelle, face à ces prisonnières court vêtues) et leur chef obligé de les contrôler, mais encore une fois ça n’est que mon avis.
Tu as raison, mais je voulias surtout montré que les deux chefs se sentent finalement proche alors qu'ils devraient totalement s'opposer car ils sont très différents de ce que leur uniforme laisse présager.
Ce que tu me dis, c'est aussi lié à une certaine peur à me lancer dans un truc dans lequel je me trouverais trop piégé scénaristiquement. Tu as raison, il faut que je montre que le capitaine a davantage de mal à "contôler" ses hommes et que l'entente entre les deux peuples soit moins cordiales à la fin du combat.
En fait, tu me dis exactement ce qu'inconsiemment une partie de moi savait... Mon problème c'est d'arriver à intégrer ce que tu me dit en retravaillant ce texte sans que cela se voit, que ça se fonde dans le côté "naturel" que j'apprécie.
En fait, est ce que la lecture de tout ceci est plaisante (j'aurais du effectivement corriger les fautes car j'en ai moi aussi retrouvé) et suscite malgré tout de l'intérêt?
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- Vuld Edone
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Le problème le plus frappant est dans les transitions, puisqu'à un paragraphe les furies se préparent au combat et le paragraphe d'après elles sont déjà au contact.
Mais cela importe peu.
Un combat n'est qu'un événement parmi d'autres. Il doit être traité comme on traiterait d'une discussion devant une tasse de thé. Tout comme certains vont décrire la personne levant sa tasse pour la porter aux lèvres, certains vont décrire l'épée fendant l'air pour retomber entre l'épaule et le cou, et ainsi de suite. Et tout comme on râlera si on nous parle de cette tasse sans raison, on râlera si la personne s'exténue à tout tronçonner sans but.
Dans ton texte, à ce que je peux en lire, le combat pourrait tenter d'exprimer la faiblesse des corps - furie, armures, le bourreau et la reddition finale. Il s'agirait alors de se concentrer sur les plaies infligées, les efforts et la fatigue, et cette question de contrôle surtout au plus fort du combat. Enfin bref.
Il y a tellement de raisons pour faire un combat, qui vont décider de la manière dont le combat se fait, que les lister serait absurde.
Ta spécialité étant les sentiments, un combat ne peut te servir qu'à cela, accumuler les scènes fortes propres à déchaîner les passions. Soit pour faire naître de nouveaux sentiments chez tes personnages, soit pour faire éclater les anciens, peu importe, le combat est un lieu privilégié pour que l'âme se déchaîne.
L'important n'est pas le réalisme. L'important est que ce soit ton combat et que tu le gères vraiment comme tu gèrerais n'importe quel autre événement. Le Devin entre les pierres doit être le général entre les troupes. De toute manière aucun d'entre nous ne peut être réaliste, ne serait-ce que parce que plus personne ne sait vraiment comment on se battait à l'ère médiévale, encore moins contre des créatures fantastiques.
Le reste appartient aux méthodes classiques de l'écriture, masse de détails et cohérence, tout ce que tu maîtrises déjà. Ce qu'il te faut vraiment faire, c'est arrêter de penser au combat comme un mauvais moment imposé et plus comme une occasion parmi d'autres d'exprimer les thèmes de ton histoire.
Bref, traite le combat comme n'importe quelle autre scène.
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- Zarathoustra
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Petit Louis est un personnage assez important dans mon histoire. Seulement, il n'est pas à sa place dans une armée et ce n'est pas un guerrier, donc quand vient le temps de la guerre, il s'éclipse. Et savoir qu'il a pu entrainer la mort d'autres personnes permet de lui donner un fardeau (d'ailleurs, ça me fait penser que j'ai oublié cet aspect dans la suite). Trouver les elfes noirs n'est pas son "histoire", ca lui permet juste d'y rentrer.J'ai pu survoler le Petit Louis sans rien perdre de l'histoire, Petit Louis qui n'a pas la moindre influence sur la seconde partie du texte. J'ai sauté des passages dans le combat même, notamment pour les commentaires, là encore sans rien perdre.
Mais ça, effectivement, c'est hors contexte de ce que vous pouvez lire.
En fait, non, je ne cherchais rien de particulier, juste écrire un truc plaisant pour moi et si possible pou un lecteur (le préambule est à prendre au 3eme degré, donc quelque chose d'absurde).Dans ton texte, à ce que je peux en lire, le combat pourrait tenter d'exprimer la faiblesse des corps - furie, armures, le bourreau et la reddition finale. Il s'agirait alors de se concentrer sur les plaies infligées, les efforts et la fatigue, et cette question de contrôle surtout au plus fort du combat. Enfin bref.
Avant tout, c'est l'occasion de montrer que les furies ne sont pas "normales" (qu'elles ne sont pas que cruelles, vilaine, hystérique etc.), de devoiler leur présence sur les terres des humains et dans mon histoire de montrer la puissance d'un ordre religieux par rapport aux puissances "politiques". Donc j'ai en tête plus un noeud de mon intrigue qu'une vraie scène. Donc Ton idée d'enrichir mon point de focal sur les corps est donc pertinente. Peut-être renforcer le tragique d'être à ce point vulnérable et l'incongruité que des femmes se battent?
Pour moi, c'était le cas. Petit Louis sera marqué par la culpabilité. Grienlyce va commencer à douter de la légitimité des exactions qu'elles commettent. L'Oeil de Dieu va rentrer en conflit avec ses supérieurs.Soit pour faire naître de nouveaux sentiments chez tes personnages, soit pour faire éclater les anciens, peu importe, le combat est un lieu privilégié pour que l'âme se déchaîne.
Je pensais l'avoir fait, mais c'est les yeux du lecteur qui me montrent que je ne sais pas remplir le cahier des charges...Bref, traite le combat comme n'importe quelle autre scène.
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- Vuld Edone
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Au fond tu as juste choisi de traiter la bataille à travers les commentaires, tu décris plus les conséquences de la bataille que la bataille elle-même. Tant que tu n'as pas de raison de décrire les gestes eux-mêmes, tu ne le feras pas. C'est aussi simple que ça.
Certains lecteurs voudront du combat pour le combat, et ce n'est pas quelque chose que tu peux leur livrer. Ne serait-ce que parce que les films ont tendance à être meilleurs à ce niveau-là. Ils peuvent s'attendre à certains stéréotypes et c'est assez facile, en relisant de nombreux textes de Warhammer, de les apercevoir. Il est aussi assez amusant de voir les gens jouer sur ces attentes, mais tout cela reste assez immotivé.
Tu as surtout tendance à faire du combat un arrière-fond, un décor. Tu le délaisses pour les personnages eux-mêmes, comme si, en théâtre, la bataille n'était qu'un mur peint devant lequel les gens déclamaient sans vraiment bouger. Tu n'as apparemment jamais eu de raison de mettre la bataille en avant, voilà tout.
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- Iggy Grunnson
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Tu as surtout tendance à faire du combat un arrière-fond, un décor. Tu le délaisses pour les personnages eux-mêmes, comme si, en théâtre, la bataille n'était qu'un mur peint devant lequel les gens déclamaient sans vraiment bouger. Tu n'as apparemment jamais eu de raison de mettre la bataille en avant, voilà tout.
Désolé de cette réponse tardive, mais je voulais juste revenir là-dessus parce qu'au fond je suis assez d'accord avec Feurnard. Tu dis que décrire dans le détail l'action "t'ennuie", et à partir de là je ne vois pas pourquoi tu t’escrimerais (c'est le mot ) à le faire.
Personnellement, j'aime bien décrire des scènes d'action, parce c'est quelque chose que j'apprécie (y compris dans les films), et parce que j'essaie de les prendre comme un défi en tant qu'écrivain, en essayant de renouveler des clichés déjà vus cent fois que Feurnard évoquait. Maintenant, ça n'est clairement pas ton cas, et je ne suis pas sûr que tu y gagnerais à essayer d'écrire contre-nature. En l'état je trouve que la scène fonctionne bien, et fait bien ressentir la dynamique des personnages et de leurs émotions. Que demander de plus ?
Iggy
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- Zarathoustra
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Je n'ai pas dit que cela m'ennuyait de les écrire. Et je suis comme toi, j'essaie de le prendre comme un défi personnel. Mais c'est juste que je n'arrive pas à leur doner l'ampleur qu'elles méritent même quand je crois y être parvenu.Personnellement, j'aime bien décrire des scènes d'action, parce c'est quelque chose que j'apprécie (y compris dans les films), et parce que j'essaie de les prendre comme un défi en tant qu'écrivain, en essayant de renouveler des clichés déjà vus cent fois que Feurnard évoquait.
En l'occurence, je ne cherche pas ici à en faire des tonnes, mais j'aimerais que la scène marque davantage l'esprit, qu'on s'y sente davantage. Vous m'avez donné des pistes.
En fait, je pense qu'écrire de l'action pour que l'action ne m'intéresserait pas, il faut que j'y trouve un enjeu autre. C'est pourquoi j'ai besoin de personnages qui me soit proche. Mais j'ai justement envie de m'essayer à pousser davantage mes scènes vers l'action pure. Un défi personnel en quelque sort mais aussi parce que jeme dis que si j'ai des personnages qui fonctionnent alors je dios pouvoir rendre intéressants les combats.Tu dis que décrire dans le détail l'action "t'ennuie", et à partir de là je ne vois pas pourquoi tu t’escrimerais (c'est le mot ) à le faire.
Quand je lis tes scènes d'action, il y a une énergie, un enthousiasme que je n'arrive pas à créer. C'est en ça que j'aimerais gagner, mais lorsque je veux m'y mettre, ça me bloque.
Vuld Edone écrit:
Tu as tout à fait raison. Or ce n'était pas mon intention, donc c'est là où il y a échec de mon travail.Tu as surtout tendance à faire du combat un arrière-fond, un décor. Tu le délaisses pour les personnages eux-mêmes, comme si, en théâtre, la bataille n'était qu'un mur peint devant lequel les gens déclamaient sans vraiment bouger. Tu n'as apparemment jamais eu de raison de mettre la bataille en avant, voilà tout.
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- Mr. Petch
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D'abord sur les réponses d'Iggy et Feurnard :
J'aurais tendance à regretter aussi la disparition de Petit Louis. Certes, elle se justifie par la suite, mais le coup de l'éclaireur qui est juste là pour faire le prologue est un peu éculé. Est-ce que tu peux le réinvestir ? Par exemple, comme tu fais le choix de focalisations internes successives, avec dans le fond assez peu de combats fait par les personnages dont on lit les pensées (ils sont surtout là pour hurler des ordres, réfléchir à des tactiques et constater leur défaite), est-ce que Petit Louis ne peut pas te servir d'observateur pour décrire la bataille ? (genre il revient pour retrouver son ami mort, noué par le remords, ou quelque chose comme ça).
L'idée de la tension sexuelle pourrait être plus développée, au cours du combat où à la fin. D'autant plus qu'elle est déjà présente dans le prologue avec Petit Louis, et a toute légitimité à revenir après. Cela sigulariserait un peu plus le combat.
Et sinon, je plussoie ces deux remarques :
Désolé de cette réponse tardive, mais je voulais juste revenir là-dessus parce qu'au fond je suis assez d'accord avec Feurnard. Tu dis que décrire dans le détail l'action "t'ennuie", et à partir de là je ne vois pas pourquoi tu t’escrimerais (c'est le mot ) à le faire.
Un combat n'est qu'un événement parmi d'autres.
Pour ce qui est de la démarche d'écriture à proprement parler, essaye de penser de la façon suivante : le combat est un évènement qui doit amener à une transformation dans l'esprit du lecteur. Il doit servir à imposer un changement et à faire en sorte qu'une situation donnée soit possible à la fin du combat alors qu'elle aurait été impossible avant. Ici l'un des changements que tu esquisses est que les furies, d'ennemies deviennent des prisonnières respectées. Au début, Petit Louis en a très peur et sait leur cruauté ; à la fin, et au hasard du changement de focalisation, elles apparaissent au lecteur comme des créatures nobles, rusées, dignes (ne serait-ce que par l'attitude d'Oeil de Dieu). Concentre-toi sur cet enjeu de transformation (ou un autre, ce n'est qu'un exemple) et essaie de voir comment le combat peut y amener. De cette manière, le combat ne sera pas "juste un combat".
Je ne sais pas si je suis clair...
Mr Petch
Et puis ça n'a rien à voir mais j'aime beaucoup les noms de tes bretonniens, ils sont très rigolos !
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- Vuld Edone
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Personnellement tous les combats de Chimio' m'ont déçu, j'ai donc toujours dans mes tiroirs un texte court, la défense de Tiersule, où j'aurais pu tenter une vraie scène de bataille comme je les imagine.
Un conseil si tu as vraiment du mal avec les scènes de bataille - et suivant ton lecteur. N'hésite pas à en faire trop et à en rajouter.
L'idée étant que ton naturel corrigera pour toi, et qu'en même temps tu expérimenteras plus.
Le plus difficile - mais là on entre en conseils d'écriture - pour moi dans un combat est le séquençage des actions. Dans ton prologue du Tao Lin, en général une action peut prendre un paragraphe entier. Mais dans l'action intense, plus d'une dizaine d'actions peuvent empiéter dans le même paragraphe. C'est un véritable casse-tête - encore plus pour moi - pour rendre ces scènes claires, alors même que la lutte devient confuse.
Si on se concentre sur le personnage seul, le séquençage devient beaucoup plus simple, mais on perd beaucoup du champ de bataille et c'est un peu comme s'il tapait dans le vide. Si on essaie de multiplier les vues, en décrivant ce que d'autres font ou ce qui se passe ailleurs, cela devient une gymnastique de l'esprit affolante.
Une des solutions est de "marquer" les combattants à venir, par exemple les arquebusiers par leur poudre et leurs coups secs en séries. Cela évite de les nommer plus tard, il suffit de parler de poudre ou de coups secs et on devine que c'est eux. Avec l'avantage que si les coups deviennent isolés et désorganisés, le lecteur "averti" comprendra.
Il est d'ailleurs conseillé en général de donner les "règles" de la bataille, pour savoir quand on perd ou quand on gagne. Parfois, un ou deux combats servent uniquement à décrire de telles règles, et je pense aux batailles de Guerre et Paix qui étaient plutôt massives avec malgré tout des points de vue personnels propres à nous plonger dans l'action, tout en nous surprenant complètement - la batterie de canons est un bel exemple, mais la charge aussi.
Ce qui amène un dernier conseil. Si tu dois essayer un combat, commence petit. Deux, maximum trois personnes, avant d'essayer des groupes puis des armées. De toute manière, en général, même un combat massif se résume à de multiples luttes de deux personnes, quand bien même elles s'interchangeraient. Donc autant commencer par l'unité minimale avant de se compliquer la vie.
EDIT : Beaucoup de débutants seraient intéressés par cette discussion...
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- Zarathoustra
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C'est du tout chaud, donc pas parfait.
J'attends de vous que vous me disiez vos impressions et si elle vous parait plaisante, voire si vous êtes davantage immergés dans l'action.
J'ai essayé de tenir la plupart de vos pistes (et c'est d'ailleurs elles qui m'ont fait comprendre ce que j'avais à faire, donc un grand merci à vous!)
Que manque-t-il encore pour qu'elle remplisse un cahier des charges non pas holywoodien mais comme dans une bonne scène de vieux western.
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