file Fragments d'Apocalypse - Gender Bender

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il y a 12 ans 3 mois #18270 par Mr. Petch
Fragments d'Apocalypse - Gender Bender a été créé par Mr. Petch
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il y a 12 ans 3 mois - il y a 12 ans 3 mois #18271 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re:Fragments d'Apocalypse - Gender Bender
Quelques commentaires avant de partir en vacances.

Quelques impressions générales:
- D'abord le rythme. Je l'ai trouvé un peu mou. Beaucoup de phrases sont longues, certaines très courtes. Mais l'accumulation de phrases longues et de description rendent le texte un peu austère (je dis ça, mais je ne suis pas bien placé pour te le dire...)
C'est bien écrit (quelques phrases me paraissent manquer de fluidité), les descriptions soignées, mais il manque un peu de vie. Je sais que tu parles en toile de fond de l'apocalypse et d'un monde forcément un peu mort, mais quand je parle de vie, je parle de la respiration du texte.
D'ailleurs quand tu lances ta première histoire avec le graveur, je trouve que ça ralentis encore plus le texte. C'est un peu trop littéraire pour une trancription orale, alors que ça aurait pu ou dû le dynamiser. Du coup, on a l'impression d'avoir deux histoires qui commence un peu mollement en une. Et même les dialogues sont un peu trop appuyés pour dynamiser.
Par contre le texte s'accélère brutalement sur la fin à partir de:

« Voilà exactement ce qui s'est passé. La jungle. L'orage. Le bassin.

A tel point qu'on a l'impression de ne plus avoir le même texte. En fait, le début me parait manqué de fantaisie (celle qu'on peut trouver dans d'autres de tes textes) ou être trop appliqué.

- Le passage sur le fantôme me parait un peu confus. J'ai du mal à suivre.

- Le thème: c'est là habilement traité. Le mélange homme/femme fonctionne et frôle par moment la confusion. Donc ce point est réussi. Mais je me pose une question: aurai-je compris du premier coup le texte si je ne connaissais pas le pitch? Pas sûr.
La confusion existe à un moment sur le qui dit quoi. Il y a certainement un côté volontaire, mais je pense que si on ne connait pas le pitch on s'y perdrait.

- Tu mélanges à ton thème du féminin/masculin le thème de la gravure avec les ombres et le noir et blanc. C'est assez subtile, ça amène quelques réflexions surprenantes. Ca, c'est le côté intéressant et surprenant du texte.
Peut-être expliques-tu trop la gravure? Ca alourdit le texte sur les descriptions qui sont (trop?) nombreuses. A la place, j'aurais insisté sur la symbollique du noir et du blanc inversé. Tu le fais, mais j'y aurais mis un peu plus de poésie sur ce changement operé sur le monde. On peut facilement délirer avec cette idée... :P (là j'aurais vu ta fantaisie faire des merveilles!)
Pour critiquer et chercher la petite bête, je dirais que c'est dommage que tu ne t'arrêtes qu'aux apparences, parce que la féminité et la masculinité, en ce qu'elles ont de plus intéressant n'est pas là, pas sur le physique. Tu limites le changement à "j'ai des seins qui poussent", en exagérant ;) Et du coup, je pense que tu adoptes un regard profondément masculin sur la féminité... Et c'est vraiment cette réflexion que j'attendais à avoir à mi-parcours de ma lecture. Et le récit de la femme aurait pu l'amener sur la fin.


- J'ai été à la fois capté et moyennement convaincu par la fin, avec le bassin et la sirène. L'idée de l'alternance du changement entre le jour et la nuit est intéressante et peut-être pas assez exploitée. Au lieu de l'expliquer, tu aurais pu nous la faire comprendre en le suggérant? Peut-être assez difficile à faire, mais cela pourrait donner un côté plus ouvert au texte et à sa fin.
Et aussi moyennelent convaincu, parce que je n'avais finalement pas besoin d'explication. On est dans du fantastique et l'explication tue le fantastique. Et l'évocation de la sirène encore plus. J'ai eu l'impression d'une image qui ne collait pas avec le texte.

Sur les trucs qui me chagrinent, il y a aussi
- ça:

Comme il partait, il me tendit la robe noire.
« Je vous la laisse. Elle ne me va plus cette nuit. Je ne vous souhaite pas qu’elle vous aille un jour. »

Ca réduit encore la féminité à de l'apparence. Accessoirement, c'est pas logique, dans sa situation, je porterais un pantalon (parce que là, il repart à poil du coup? C'est le syndrome hulk et son jean :laugh: ). Et pourquoi elle lui souhaite ça? C'est une malédiction, mais c'est aussi un truc fabuleux de découvrir l'"autre".
L'idée de la jupe qu'elle tend au narrateur aurait pu aussi amener le texte vers quelque chose de plus ambigu. Le narrateur la regarde à la fin et se dit qu'il aimerait justement bien la porter un jour... ou moins osé, il se demande ce que ça ferait de la porter, si on voit le monde de la même façon etc. C'est une idée peut-être un peu osé, mais après tout le texte tourne autour de ça. Et si tu places ça à la fin, tu termines ton texte (à la première personne qui plus est) sur une réflexion miroir avec le lecteur, tu le mets face à un choix et à ses propres pulsions d'attirance et ou de rejets avec cette idée.

- et ça:

Une fois seul dans la chambre, je m'aperçus qu'il avait oublié son visage, conservé précieusement dans la presse portative. D'un geste délicat je détachai les deux morceaux de bois aux chaînons de métal ; je tournais délicatement la vis. A la lumière du jour revenue, j'examinai la feuille.

On sent que c'est calculé. Je dirais qu'on a le sentiment d'un procédé mécanique pour finir le texte, alors que l'idée est bonne. Il faut que tu retravailles ça. C'est trop sec. Il y a plein de rêveries / réflexions que l'on pourrait placer ici, sur ce visage qui apparait et qui finalement n'est plus celui de la personne qu'il a quitté.

Il y a comme d'habitude des phrases saisissantes ou très belles. J'ai pour ma part été très marqué par celle-là qui dans ton texte claque bien.
« Je ne demande à personne de me dessiner. »

J'espère que ça t'aidera, au pire, on pourra creuser ça ensemble si ça t'intéresse à mon retour.

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il y a 12 ans 2 mois #18277 par Mr. Petch
Réponse de Mr. Petch sur le sujet Re:Fragments d'Apocalypse - Gender Bender

C'est bien écrit (quelques phrases me paraissent manquer de fluidité), les descriptions soignées, mais il manque un peu de vie. Je sais que tu parles en toile de fond de l'apocalypse et d'un monde forcément un peu mort, mais quand je parle de vie, je parle de la respiration du texte.


Je vois ce que tu veux dire... En l'écrivant, j'ai eu la sensation de ne pas réussir à m'impliquer dans le texte, et de l'écrire comme si je le voyais depuis une vitre. C'est peut-être aussi lié au fait que le narrateur n'est pas identifié et très passif. Le côté littéraire et alambiqué est en partie voulu, mais je pense qu'il y a moyen de lui donner du rythme quand même. Et c'est vrai par exemple que quand commence le récit parlé, cela pourrait introduire, par l'oralité, un peu plus de vie.

- Le thème: c'est là habilement traité. Le mélange homme/femme fonctionne et frôle par moment la confusion. Donc ce point est réussi. Mais je me pose une question: aurai-je compris du premier coup le texte si je ne connaissais pas le pitch? Pas sûr.


A vrai dire je ne me suis pas vraiment posé la question... L'idée était que la première phrase, ainsi que le jeu sur les pronoms il/elle soit suffisamment explicite pour que le lecteur comprenne le changement de sexe. En réalité, je ne sais pas moi-même si le narrateur est un homme ou une femme.

Pour critiquer et chercher la petite bête, je dirais que c'est dommage que tu ne t'arrêtes qu'aux apparences, parce que la féminité et la masculinité, en ce qu'elles ont de plus intéressant n'est pas là, pas sur le physique. Tu limites le changement à "j'ai des seins qui poussent", en exagérant Et du coup, je pense que tu adoptes un regard profondément masculin sur la féminité... Et c'est vraiment cette réflexion que j'attendais à avoir à mi-parcours de ma lecture. Et le récit de la femme aurait pu l'amener sur la fin.


Là, je suis entièrement d'accord avec toi, c'est une grosse erreur dans l'interprétation du thème et je regrette de ne pas l'avoir senti en écrivant. Au début, j'avais cherché à me concentrer sur les épaules pour éviter justement les clichés. Mais c'est le problème quand on cherche à mêler deux histoires, l'une prend le pas sur l'autre qui perd alors en nuance.

J'ai été à la fois capté et moyennement convaincu par la fin, avec le bassin et la sirène. L'idée de l'alternance du changement entre le jour et la nuit est intéressante et peut-être pas assez exploitée. Au lieu de l'expliquer, tu aurais pu nous la faire comprendre en le suggérant?


C'est un de mes problèmes récurrents : j'ai ajouté le paragraphe qui "explique" toute l'action précédente a posteriori, parce que je trouvais que ce n'étais pas assez explicite. Je me demande si le texte a besoin de ces explications, ou s'il doit rester plus vague, comme ce que j'avais cherché à faire dans "Le garçon de la plage".
C'est toujours très difficile pour moi de ne pas expliquer mais de faire comprendre. C'est aussi ce que j'admire le plus chez certains écrivains.

Et pourquoi elle lui souhaite ça? C'est une malédiction, mais c'est aussi un truc fabuleux de découvrir l'"autre".


C'est marrant... J'avais plutôt interprété ça comme une malédiction... :huh: Tu as raison : conception masculine de la féminité.

L'idée de la jupe qu'elle tend au narrateur aurait pu aussi amener le texte vers quelque chose de plus ambigu. Le narrateur la regarde à la fin et se dit qu'il aimerait justement bien la porter un jour... ou moins osé, il se demande ce que ça ferait de la porter, si on voit le monde de la même façon etc. C'est une idée peut-être un peu osé, mais après tout le texte tourne autour de ça. Et si tu places ça à la fin, tu termines ton texte (à la première personne qui plus est) sur une réflexion miroir avec le lecteur, tu le mets face à un choix et à ses propres pulsions d'attirance et ou de rejets avec cette idée.


Pourquoi pas... Je voulais plutôt finir en revenant sur la gravure, d'où les dernières phrases.
Justement, là dessus :

On sent que c'est calculé. Je dirais qu'on a le sentiment d'un procédé mécanique pour finir le texte, alors que l'idée est bonne. Il faut que tu retravailles ça. C'est trop sec. Il y a plein de rêveries / réflexions que l'on pourrait placer ici, sur ce visage qui apparait et qui finalement n'est plus celui de la personne qu'il a quitté.


Mmmh... Tel que je me connais, si je développe la dernière phrase, j'aurais tendance à éluder en décrivant à outrance l'ouverture de la presse (avec ses chaînes, etc.). A voir ce que ça peut donner : on peut imaginer le narrateur qui hésite, car il a peur de ce qu'il va trouver, comme si l'impression avait retourné son propre dessin de femme en homme. En fait, si j'ai évoqué la gravure, c'est justement pour cette raison : pour en avoir fait, j'ai toujours trouvé que c'était une surprise extraordinaire de découvrir que ce qu'on avait dessiné "en creux" se retrouvait "en relief". C'est comme si surgissait un dessin entièrement différent (entièrement inverse). J'ai toujours trouvé ça magique. Il y aurait moyen de retrouver cette magie à la fin, je pense.

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il y a 12 ans 4 semaines #18367 par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Re:Fragments d'Apocalypse - Gender Bender
Je suis un peu fatigué et je n'ai pas le courage d'aller dans les détails. Pas sûr, une fois encore, d'en avoir seulement les capacités.

Le sujet est certainement traité sous un angle différent que celui attendu pour un gender bender. Je suis toujours sous une telle confusion que je ne sais pas si j'aime ou pas.

Durant la lecture, j'ai très vite été perdu. J'ai traversé le texte comme on traverse un rêve, avec détachement mais fascination.

L'intrigue? Pourquoi une fontaine de jouvence, pourquoi cette particularité de faire d'une homme une femme, selon que l'on est la nuit ou le jour? Il y a une symbolique assez simple entre l'idée du jour et de la nuit (deux éléments parfaitement similaires et parfaitement opposées) et l'idée de l'homme et de la femme (deux éléments parfaitement similaires et parfaitement opposés). À ce titre, le texte me semble parfaitement remplir son rôle, soit amener un éclairage original sur le gender bender.

Ceci étant, comme je n'ai pas compris toute la symbolique (je me suis arrêté à: l'homme et la femme sont comme le jour et la nuit) et que les personnages (qui sont magnifiquement rendus au passage) sont particulièrement détachés de tout ce qui se passe, j'en reste à:
"Qu'est-ce que la fontaine de jouvence et l'immortalité viennent faire là-dedans?"

Mais le style est toujours aussi bon et la fin... trop alambiquée pour moi, mais en parfaite continuation du style précédemment cité.

C'est amusant, mais j'ai la sensation que tous mes commentaires de morceaux d'apocalypse se ressemblent:
"Je ne comprends pas, mais c'était agréable à lire, je me suis laissé emporter."

Impe, peut-être parce que mon job me demande déjà trop de réfléchir... ou de ne pas réfléchir.

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il y a 12 ans 3 semaines #18416 par Mr. Petch
Réponse de Mr. Petch sur le sujet Re:Fragments d'Apocalypse - Gender Bender

Pourquoi une fontaine de jouvence, pourquoi cette particularité de faire d'une homme une femme, selon que l'on est la nuit ou le jour?


Ça doit être une réminiscence des différentes soruces d'inspirations que j'ai eu pour faire ce Gender Bender, et notamment Orlando de Virginia Woolf, et

La ligue des gentleman extraordinaires

, où le personnage d'Orlando apparaît. Dans ces deux histoires, le lien entre la "transexualité" et la vie éternelle et tracée, justement. Avec l'idée que l'on renaît homme ou femme pour vivre éternellement. C'est aussi le cas dans l'épisode d'X-files qui s'appelle justement Gender Bender. Voilà pour l'idée principale. Je voulais faire quelque chose de vaporeux où les liens chronologiques n'aient pas de sens.

Ceci étant, sans lien chronologique, il manque quand même un fil directeur auquel le lecteur pourrait se rattraper... D'où ta remarque :

Durant la lecture, j'ai très vite été perdu.


Et donc en ce moment, j'ai des gros problèmes de scénarios : je n'arrive plus à envisager des scénarios simples, basiques, linéaires, où tout s'imbrique naturellement (alors que j'ai su le faire à une époque). Il faut que j'en revienne aux bases, au tronchange d'orcs et au "fil rouge" de Feurnard.

C'est amusant, mais j'ai la sensation que tous mes commentaires de morceaux d'apocalypse se ressemblent:
"Je ne comprends pas, mais c'était agréable à lire, je me suis laissé emporter."


Je prends ça comme un compliment... ;) C'est vrai que c'est un peu la sensation que je recherche quand j'écris : des textes à lire et pas à comprendre. Bon, parfois ça pose des problèmes de scénarios. De gros problèmes de scénarios (dans Les Martyrs, par exemple, qu'il faudra bien que je reprenne un jour !).

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il y a 12 ans 3 semaines #18417 par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Re:Fragments d'Apocalypse - Gender Bender
Et voilà, la prochaine heure de travail va être dédiée aux chroniques...

Dans ces deux histoires, le lien entre la "transexualité" et la vie éternelle et tracée, justement. Avec l'idée que l'on renaît homme ou femme pour vivre éternellement. C'est aussi le cas dans l'épisode d'X-files qui s'appelle justement Gender Bender. Voilà pour l'idée principale.

Je n'ai jamais vu le matériel de base que tu cites (je connais x-files de réputation et jamais vu le film des gentlemen).
Ce qui explique que le concept me paraisse étrange.
Parce qu'il me paraît toujours étrange.

Je me demande ce que ceux qui ont imaginé ce concept avaient derrière la tête.

Je prends ça comme un compliment... C'est vrai que c'est un peu la sensation que je recherche quand j'écris : des textes à lire et pas à comprendre.

Tu me rassures :) . Je m'en voulais de ne pas parvenir à aller plus profondément dans le texte et de me contenter de lire comme le ferais tout un chacun.

Impe.

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