file 2 Noms d'Allarielle (Les) - Chap 9: Les Terres Noires d'Aubemorte ( publié par erreur après le chap10)

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il y a 10 ans 7 mois - il y a 10 ans 7 mois #19072 par Zarathoustra
** Ce sujet traite du contenu de l'article: 2 Noms d'Allarielle (Les) - Chap 9: Les Terres Noires d'Aubemorte ( publié par erreur après le chap10) **

Du coup, voilà le vrai chapitre qui commence la nouvelle partie...
Je pense qu'il est un peu trop explicatif. J'ai essayé de l'éviter, mais comme c'est nécessaire pour l'histoire, je vois mal comment l'éviter totalement.
Donc il parle de la société elfe noire, du moins de ma vision, que je souhaite un peu moins manichéenne que ce qu'on voit habituellement. Les différences, même si certaines sont subtiles, donnent un fonctionnement un peu différent.

L'autre écueil, c'est bien sûr le très cliché "jeune couple partant pour l'aventure". Cela me parait encore nécessaire et je pense assez vite cassé cet aspect dans la suite.

Par contre, il y a un détail que, je suppose, personne ne verra, mais qui est très important pour la suite de l'histoire. Je vous laisse deviner lequel.

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il y a 10 ans 5 mois #19118 par Imperator
Je... je suis désolé. Vraiment et profondément. Je prends le pari de te donner mon retour sur ce chapitre, mais je te préviens: je suis effroyablement critique, voire condescendant à certains points.

Autant le chapitre 10 convenait, autant j'ai eu, ici, une difficulté extrême à tout lire tant je me suis senti "agressé" et "désorienté" par les mots qui apparaissaient sous mes yeux.

En résumé:
"le texte est trop chaotique pour être agréable, j'ai rapidement perdu le fil et ne l'ai jamais vraiment retrouvé. Cette lecture m'a donné mal à la tête."

Je comprends que cette critique paraisse violente. Elle l'est. Mais c'est honnêtement ce que j'ai ressenti en lisant, j'avais mal à la tête, j'étais perdu et j'ai dû me forcer à continuer...

Tout ce que j'ai retenu du texte c'est:
- il faut s'enfuir parce que c'est dangereux de reste (donc aller à Aubemorte, l'île magique créée il y a longtemps)
- les elfes noirs ont une autre culture beaucoup plus libertaire avec ses bons et mauvais côtés
- les elfines ont décidé de rejoindre l'armée d'Aubemorte

Et je me demande foncièrement comment on peut, avec une structure aussi simple, écrire quelque chose d'aussi long, compliqué et chaotique. Je serais vraiment intéressé à savoir quelle était ton intention derrière chaque paragraphe, ou comment le texte a été structuré dans l'ensemble... parce qu'il me faudrait des heures pour tenter de le deviner par moi-même... et j'ai vraiment l'impression que tu as écrit un exemple criant de fossé entre ce que l'auteur cherche à exprimer et ce que le lecteur comprend. En tant que lecteur, je me suis presque senti "exclu" du récit, comme s'il ne m'était pas destiné, comme si je n'étais pas sensé le lire.

Bref, voici le détail, avec encore toutes mes excuses pour certains commentaires plus violents que nécessaire:

***

ou tout simplement le seul avec lequel je puisse avoir une relation intime avec moi-même.

Cette phrase est moche.Il suffit de la dire à haute voix pour s’en apercevoir. Le „avec moi-même“ devrait être retiré.

car je mange même plus que de raisonnable.

Je pense que tu voulais dire „que de raison“.

Petit à petit, toute une organisation se créée autour de moi.

„Se crée“.

ouvre une voie pour d’autres que moi et qu’ils n’aient pas à en payer le même prix.

Je ne suis pas sûr du contexte, mais il me semblait que c’était une révolution féminine, donc „qu’elles n’aient pas à en payer le même prix.“

N’aie pas peur des mots, Alarielle, tu œuvres dorénavant pour l’éternité ! Petite prétentieuse, va ! Mais, oui, c’est exactement ça !

Le style que tu emploies me rebute quelque peu. Je pense que tu veux montrer à la fois le débat interne entre la part qui veut résister et la part qui veut foncer, tout en faisant sentir la maladie dont souffre l’héroïne. Mais cela joue contre le lecteur, car en lisant ces lignes je me suis senti malade. Cela m’a remémoré ces rêves sans queue ni tête, qui fondent la réalité et l’imaginaire en une seule grosse et indescriptible pâte qui s’écoule le long de la conscience sans fondement ni consistance en une seule descente vers la plus insidieuse des folies.

Alors oui, l’effet est là, mais l’effet est profondément désagréable et j’ai juste envie de fuire le texte à ce point. Il faudrait au minimum compenser par quelque chose d’agréable à côté…

Est-ce raisonnable de montrer aussi peu d’intérêts aux dangers qui nous entourent ? Oui, je sais, Grienlyce, je t’agace, tu me trouves certainement immature.

Je suis désolé, mais j’ai mal à la tête. Non seulement je devais subir la focalisation d’une personne allitée et aux pensées chaotiques, mais maintenant elle parle à une autre personne qu’elle même et… je ne sais plus de quoi le texte parle, pourquoi je le lis, ce qu’il se passe, vers où on va ou d’où on vient.
J’ai just l’impression d’écouter une personne folle délirer devant mes yeux, avec pour consigne de trouver un sens derrière le flot de parole.

Tout d’abord, le système de valeurs que défendait ce peuple s’opposait foncièrement à tout ce que je connaissais.

Quel peuple? Les elfes? Les gars sur l’île où l’on vient de débarquer? De qui est-ce qu’on parle? J’imagine qu’on parle des elfes, mais la seule piste que j’ai pour m’en assurer est:

en droit d’exiger plus de notre souverain !

C’est un peu faible. Dans un texte aussi confus, qui dit autant de choses d’une manière à ce point cryptique, je suis perdu et j’ai besoin de plus que d’indices pour espérer retrouver mon chemin.

Leurs mœurs, pour beaucoup si décadentes

„ce peuple“ désignait les elfes noirs… C’est comme une immense tempête d’idées qui s’entrechoquent dans un vacarme insoutenable et au milieu, une voix murmure les vérités de l’univers en espérant être entendue.

Okay, prenons un paragraphe et essayons de détailler l’analyse:

Mais ce qui nous effrayait le plus se logeait partout sous nos yeux, dans le comportement de nos nouveaux frères et en nous. Leurs mœurs, pour beaucoup si décadentes, reposaient encore une fois sur cette quête du plaisir. Que pouvait donc signifier « être un elfe ou une elfine noire » ? C’est avant tout être totalement libre dans nos actes, sans qu’aucune entrave ne semble nous freiner. Mais l’application de ce principe se fait sans aucun sexisme, l’elfine a les mêmes droits et les mêmes égards ou regards sur sa conduite. En Aubemorte, vous ne verrez nul mépris des elfins sur une elfine plus entreprenante que de coutume en Avalon, au contraire, il faut la mériter et c’est un honneur de construire une union avec elle. Face à tous ces excès, tout ce que nous avions construit ensemble nous paraissait menacé. C’était une erreur, car les liens qui unissent les êtres ici sont beaucoup plus forts, seulement la fidélité recoupe d’autres valeurs, d’autres comportements qui, bien que moins visibles, se mesurent encore plus profondément car ils se focalisent sur l’essence même de ce sentiment et non pas sur des actes évidents, qui peuvent être le fruit d’une habitude, d’une résignation.

Mais ce qui nous effrayait

D’accord, on parle de ce qui est effrayant.

Que pouvait donc signifier « être un elfe ou une elfine noire » ?

Hum… on parle d’identité? Est-ce que l’identité est effrayante?

Mais l’application de ce principe se fait sans aucun sexisme

On parle d’égalité des sexes maintenant? Et la peur? L’absence de sexisme est effrayante? En fait les elfes noirs sont noirs parce qu’ils ne sont pas sexistes?

il faut la mériter et c’est un honneur de construire une union avec elle.

Mais celle qui se comporte de manière banale ne se mérite pas et il n’y a aucun honneur de construire une union avec elle.
(c’est probablement la remarque la plus bête et méchante que j’aie écrit dans tout mon commentaire, donc je dois l’expliquer: je ne cherche pas à me moquer de tes paroles, j’exprime mon désarroi face à ce paragraphe, parce qu’en tant que lecteur je suis perdu, je ne sais plus quoi penser et suis sujet à l’interprétation la plus libre du texte à cause du manque de repères. Mais je suis parfaitement conscient que tu ne cherches pas à dénigrer qui que ce soit, mais à dénoncer une injustice.)

Face à tous ces excès

Quels excès? Ceux-là?:

Le meurtre, la souffrance d’autrui, le parjure n’en font pas partie s’ils ont pour but d’en tirer un plaisir quel qu’il soit.

Là oui, ça fait du sens, mais à nouveau, tu noies la réponse dans un paragraphe extrêmement complexe et moi, en tant que lecteur, je lis:
- le sexisme c’est mal, et les elfes noirs ne sont pas sexistes
- Face à tous ces excès…
Donc j’associe assez naturellement le mot „excès“ avec l’idée de sexisme, et mon esprit ne peut pas le comprendre aussi facilement…
J’ai besoin d’être tenu par la main. Je suis stupide, c’est vrai, mais j’ai vraiment besoin qu’on m’aide à comprendre lorsque je lis un texte, au minimum pour que je comprenne le premier degré de lecture (le second degré peut être caché… mais j’ai besoin d’un premier degré qui me donne au moins „l’impression“ de comprendre).

d’autres valeurs, d’autres comportements

Quelles valeurs? Quels comportements?

sur l’essence même de ce sentiment et non pas sur des actes évidents, qui peuvent être le fruit d’une habitude, d’une résignation

Quels actes évidents? Quels sont ces actes?

L’idée que la fidélité soit le fruit d’une habitude ou d’une résignation est plutôt intéressante, car il est vrai que nous sommes naturellement des suiveurs dans la mesure où cela simplifie grandement notre vie. Mais dans le cas présent, comme on ne sait pas de quels actes il s’agit, ce qu’est l’essence de la fidélité, si le mot „sentiment“ se rapporte au concept de fidélité et, au final, ce qui est dit dans ce paragraphe à part: le sexisme c’est mal, et bien il est dur de s’intéresser à l’idée.

Mais ce que nous ignorions le plus, c’est qu’il est particulièrement difficile de se hisser dans cette société en partant de tout en bas comme nous l’étions. La confiance ne s’y donne pas facilement et la société y est profondément individualiste et, sur bien des aspects, arbitraires.

Pourquoi cette phrase est-elle écrite en plus petits caractères que le reste?

Lorsque je me remémore les premiers jours en Aubemorte, il m’est difficile de ne pas penser à une énorme tension.

Encore? On vient de passer je ne sais combien de paragraphe expliquant la difficulté de s’intégrer en Aubemorte et la chance que ça représente. Je fatigue sérieusement…

Il faut impérativement piéger ses traîtresses sinon nous allons tous sombrer dans la paranoïa !

„Ces“, pas „ses“.

ompte tenu de la politique du Roi des Ombres,

Pourquoi le mot „ombres“ est en bleu?

mais notre amour s’en trouvait aiguiser.

„aiguisé“

***

Impe...

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il y a 10 ans 5 mois #19120 par Zarathoustra
Je crois que tu as ressenti ce que beaucoup de lecteurs ressentent, à savoir que le fonctionnemnt du type "journal intime", en passant un du coq à l'ane, en mélangeant les réfréences au passé, les interlocuteurs imaginaires, il rend très difficile l'immersion. La plupart ont senti cette impression d'être balottée...

Pourtant, je pense qu'un journal intime se doit de fonctionner ainsi. Il s'agit d'y porter ce qui nous passe par la tête et de s'adresser à soi, plus qu'aux autres. Et en plus, toi, tu n'as pas lu la première partie, donc beaucoup de réferences, même infimes ou secondaires, doivent être problématique.
Mais a priori, le précédent chapitre t'avait moins dérangé, donc il y a certainement autre chose.Alors oui, l’effet est là, mais l’effet est profondément désagréable et j’ai juste envie de fuire le texte à ce point.

Il faudrait au minimum compenser par quelque chose d’agréable à côté…

Cette phrase est de l'autodérision de l'elfe. Elle y a souvent recours. Parfois, elle a une sorte de lucidité qui la pousse à prendre de la distance avec ce qu'elle dit. Pour moi, une telle phrase cherche au contraire à alléger le propos. Elle se moque d'elle-même, ce que je pensais justement plus propice pour créer une proximité avec le lecteur. Peut-être as-tu raison ou peut-être manques-tu de repère? L'elfine se comporte parfois comme une enfant et d'ailleurs, cette introspection la pousse régulèrement à se rapprocher de l'enfant qu'elle a été. D'où les emplois de "petite Alarielle" etc.

Je suis désolé, mais j’ai mal à la tête. Non seulement je devais subir la focalisation d’une personne allitée et aux pensées chaotiques, mais maintenant elle parle à une autre personne qu’elle même et…

J'avoue que je n'ai jamais écrit de journal, mais je pense que c'est un procédé fort probable de s'adresser à autrui comme s'il pouvait être là. Dans les faits, tu as raison, cela renforce l'impression que ce texte n'est pas écrit pour les autres mais uniquement pour celle qui écrit. En soi, je dirais que c'est à la fois une victoire (cela rend la journal réaliste) et une défaite (le texte est écrit pour être lu par des lecteurs).



Le second point qui semble t'indisposer me semble être ma volonté de justifer une société "maléfique" sur des principes non maléfiques.

On parle d’égalité des sexes maintenant? Et la peur? L’absence de sexisme est effrayante? En fait les elfes noirs sont noirs parce qu’ils ne sont pas sexistes?

C'est une partie un peu artificielle. Je souhaite expliquer un monde que le lecteur ne connait pas sans le "baigner dedans" puisqu'il va le découvrir à travers les propos d'une personne qui y vit, donc qui est censé avoir tout banalisé. Je ne pense pas que ces explications soient "logiques" dans un journal.
Je suis également confronté aux préjègés des lecteurs sur les elfes noirs. Je ne veux pas un peuple gratuitement sanginaire et cruel. Je veux donner un tout autre sens à ce comportement, parce que même les nazis ne se levaiet pas le matin en se disant "je vais être cruel et méchant". Ils croyaient faire le bien, ils avient de crais motivations. Attention, je ne les défends absolument pas. Mais s'il a'agit de présenter des méchants qui aiment être méchants et se revendiquent comme tels, je laisse ça au blockbusters américains...
Au contraire, je souhaiterais que le fonctionnement de cette société soit suffisemment complexe rendre cédible les agissements des elfes noirs. Ils ne s'agit pas d'en faire des être rebutants mais de leur donner une crédibiilté.

Je ne pense avoir encore complètement construit dans ma tête cette logique.

J'esssaierais de relire tout ça avec le regard que tu as pu avoir. Il y a certainement plein de choses effectivement à retravailler pour simplifier l'approche du lecteur. Peut-être que je lui fais poser des questions inutiles, que je considère des points évidents qui ne le sont absolument pas...

En tout cas, merci et c'est très courageux de ta part de te plonger dans un tel texte sans connaître son début. Ne t'inquiète pas pour tes critiques, elles me paraissent très fondées et très éclairantes.

PS: va falloir que je lise moi aussi le texte de vuvu... Bon normalment, je ne travaille pas la semaine prochaine.

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il y a 10 ans 5 mois #19121 par Imperator

En soi, je dirais que c'est à la fois une victoire (cela rend la journal réaliste) et une défaite (le texte est écrit pour être lu par des lecteurs).

Entièrement d'accord pour la victoire/défaite.

Le second point qui semble t'indisposer me semble être ma volonté de justifer une société "maléfique" sur des principes non maléfiques.

Non, ce point ne m'ennuie pas. La position que tu défends est parfaitement acceptable. Quelque part, on peut y trouver des thèses anarchistes qui ne sont pas dénués de sens (toutes proportions conservées).

Si j'ai développé le paragraphe, c'était pour essayer de mettre le doigt sur ce qui pouvait me donner à ce point-là mal à la tête. Et de fait, le paragraphe est source de confusion parce que la logique n'y est pas présentée de manière suffisamment efficiente pour le lecteur.

On parle d’égalité des sexes maintenant? Et la peur? L’absence de sexisme est effrayante? En fait les elfes noirs sont noirs parce qu’ils ne sont pas sexistes?

Par ce commentaire, je voulais mettre en évidence le fait que la structure du paragraphe induisait des liens qui n'ont pas lieu d'être. Parce que le paragraphe est structuré comme suit:
- peur
- identité
- sexisme
- mariage
- excès
- valeur
- loyauté

Vu la structure, l'esprit humain va forcément chercher un lien chronologique, donc lier l'identité avec la peur, le sexisme avec l'identité, le mariage avec le sexisme, les excès avec le mariage, etc...
Tout cela serait évité si le paragraphe débutait avec le concept d'identité, continuait avec les valeurs, puis la loyauté, puis le sexisme et enfin le mariage. La structure serait beaucoup plus facile à comprendre pour le lecteur.
Ou alors mettre les excès juste après la peur, ce qui permettrait au lecteur de "clore" la question de la peur d'une certaine manière.

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il y a 10 ans 5 mois #19122 par Vuld Edone
Hi'.

J'ai un retaaaaaaaaaaaaa... aaard abominable sur mes lectures. Et c'est Imperator qui m'a secoué les puces en me demandant mon avis sur ce chapitre.
Réponse.

J’ai décidé de quitter l’île dès qu’un navire pourra m’accueillir. J’espère pouvoir en trouver un parmi ceux des corsaires qui longent encore nos côtes, car...

Nous sommes au quart du chapitre et ce sont les deux seules phrases où, à mes yeux, il se passe quelque chose. Et du coup comme ça fait un quart de texte qu'il ne se passe rien... ben je n'ai pas envie de lire la suite.

Petite Alarielle, rappelle-toi, oui, rappelle toi exactement quelles furent tes toutes premières sensations en posant ici tes pieds.

Et là c'est l'exact inverse. Bien qu'il ne se passe toujours rien (en gros elle dit "on est arrivé") et qu'on me promette qu'il ne se passera vraiment absolument rien dans la quinzaine de paragraphes à venir...
... ben ça donne envie de lire.
Au moins là c'est noir sur blanc, je sais ce qui m'attend. On va me parler de ses sensations quand elle posait les papat- ah non c'est une elfe quand elle posait les sandales à haut talon ou quelque chose sur les terres maudites et parfait !
J'en ai personnellement rien à cirer mais si le texte dit que c'est important, je suis partant pour le lire !

Du coup, quand on dit "il ne se passe rien", c'est vraiment relatif. Disons plutôt que le texte "ne semble aller nulle part", ne dit pas au lecteur "ce qui se passe", le but recherché de la scène qu'il lit.
Je note ça de mon côté...
C'est toute la différence entre une elfette/elfine qui passe son temps à radoter sur on ne sait quoi et le journal d'une matriarche traçant les voies de sa destinée. Une direction.

Accessoirement, pour une fois l'imparfait du subjonctif est à sa place. Moment solennel du passé, cool. Tellement de textes où ce temps n'a juste rien à faire là...

Eeeeeet...
et.

Je viens de finir la lecture et... et.

L'histoire ne pose aucun problème. À défaut même qu'il y en ait une (on piétine), les événements sont intéressants et une fois qu'on m'a annoncé la couleur, j'ai pu lire d'une traite, sans me forcer.
Mais à aucun moment je n'ai vraiment voulu "savoir", pousser plus loin par moi-même. J'ai plus eu l'impression de lire un "manuel de l'elfe noir" avec des anecdotes de passage.

Un bon exemple de ça, tout bête, est la découverte de la ville. Soudain on m'annonce que c'est très très très différent et... et ben en fait non. Il y a juste des elfines mieux habillées. Woohoo.
Je comprends parfaitement que dans un journal personnel on se moque de l'architecture ou des distances, quoique personnellement je décrirais bien dans quel taudis j'ai dormi d'abord (mon palais n'avait que douze pièces !) mais là ben tout ce que je lis c'est Ameryelle Ameryelle Ameryelle et encore un peu plus d'Ameryelle.

Bête exemple encore. Là je lis qu'ils ont travaillé aux champs blabla okay. Bon. Dans une société elfe prisant la force, euh, travailler aux champs c'est un peu dégradant. Je sais pas, je dis ça... dans une telle société je m'attendrais plutôt à ce que seuls les esclaves manient la houe & co.
Et c'est le second point noir de ce long exposé encyclopédique. Bon sang que ça ressemble à n'importe quelle civilisation lambda ! Je sais qu'on part d'un univers dont les codes sont déjà établis -- et parfois un peu à côté de la plaque -- mais enfin là j'ai eu l'impression qu'on me parlait des États-Unis (ahem) avec un zeste de fantasy. Ca manquait cruellement d'individualité, ce qui est un comble.
Donc me répéter dix fois qu'on est libre c'est génial mais ça ne me suffit pas.
Je ne veux pas qu'on me le dise, je veux qu'on me le montre.

Ah voilà ! Voilà ! C'est ça le problème !
Tu dis un tas de trucs mais tu ne montres rien.

On a droit à un gros oiseau au départ, à une dame muette et euh... et c'est à peu près tout. Même lorsque Kaerion parle des furies, ça reste terriblement abstrait. L'imagination n'a rien à quoi se raccrocher, juste des mots et encore des mots.

Comme dit, à l'instant où le texte m'a fait "je vais me replonger dans mes souvenirs" j'ai dit okay, et j'ai pu lire sans me forcer. Je savais de quoi ça allait parler.
Mais la façon dont c'est raconté est bien trop abstraite pour m'accrocher, et même si je veux bien connaître la suite (spoiler: elle devient matriarche), la forme ne donne pas envie de continuer.

Cela dit et contrairement à Impe', je n'ai aucun mal à suivre le propos. Pour moi c'est même très classique.
Extrêmement vague et abstrait, mais classique.

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il y a 10 ans 5 mois #19129 par Zarathoustra

Du coup, quand on dit "il ne se passe rien", c'est vraiment relatif. Disons plutôt que le texte "ne semble aller nulle part", ne dit pas au lecteur "ce qui se passe", le but recherché de la scène qu'il lit.
Je note ça de mon côté...
C'est toute la différence entre une elfette/elfine qui passe son temps à radoter sur on ne sait quoi et le journal d'une matriarche traçant les voies de sa destinée. Une direction.

Je crois fondamentalement que lorsqu'on se parle à soi-même, il y a plein d'évidence qu'on a pas besoin de se dire. En l’occurrence, je ne pense pas qu'on expliquerait ce qu'on sait qu'on va faire dans la mesure où on le sait. Par contre, on y inscrirait ses doutes avant d prendre sa décision.
En l’occurrence, son but va peu à peu apparaître et va faire converger toutes ses pensées. Ou plutôt toutes ses pensées vont donner vie à un but qui lui apparaîtra logique.
Cette sensation de "il ne se passe rien" est en quelque sorte assumé puisque le récit redémarre. Je m'autorise volontairement cette pause puisque j'espère que la fin de la première partie aura combler certaines attentes tout en ouvrant les possiblités futures d'action et de dénouement.

Mais à aucun moment je n'ai vraiment voulu "savoir", pousser plus loin par moi-même. J'ai plus eu l'impression de lire un "manuel de l'elfe noir" avec des anecdotes de passage.

Un bon exemple de ça, tout bête, est la découverte de la ville. Soudain on m'annonce que c'est très très très différent et... et ben en fait non. Il y a juste des elfines mieux habillées. Woohoo.

Complètement d'accord avec toi. Pour l'instant je n'ai pas encore réussi à rendre tangible la civilisation elfes noirs. D'une part parce que ça n'est pas complètement le plus important dans l'histoire et que ça prendrait des pages et des pages jusqu'à finir par ennuyer le lecteur et d'autre part, je pense que ma vision ne cesse de s'affiner au fil de l'avancée du récit, ce qui fait que j'y reviendrais certainement une fois tout boucler de manière à être plus précis et plus cohérent.
Encore une fois, ce chapitre 9 est pour moi le plus faible du journal. Faible à la fois pour cette raison et à la fois parce qu'il ne comporte pas de vrais enjeux narratifs. Ce n'est qu'une transition. Il y en a un, c'est de préparer au "petit rebondissement" du chapitre suivant.

Et c'est le second point noir de ce long exposé encyclopédique. Bon sang que ça ressemble à n'importe quelle civilisation lambda ! Je sais qu'on part d'un univers dont les codes sont déjà établis -- et parfois un peu à côté de la plaque -- mais enfin là j'ai eu l'impression qu'on me parlait des États-Unis (ahem) avec un zeste de fantasy. Ca manquait cruellement d'individualité, ce qui est un comble.

C'est bizarre que tu parles des états unis parce que je me suis inspiré plutôt de la philosophie anarchiste (mais effectivement tendance liberté individualiste) et à la fois du Marquis de Sade (celui de "Encore un effort, citoyen" qui est repris dans "La Philosophie dans le Boudoir"). Mais bon, pour l'heure, c'est pour moi une ébauche, j'ai besoin que cela décante pour vraiment créer un truc plus personnel.

J'aimerais au contraire donner vie à une Morale de société très différente qui justifierait un vraie logique dans leurs agissements. Et non en faire des méchants qui pensent comme des méchants pour agir méchamment. Pour moi, c'est un peuple avec des valeurs morales totalement différentes pour qui la fin justifierait toujours les moyens, et accessoirement un peuple avec un sens de l'humour très particulier, très noir, mais y compris sur eux-mêmes. Oui, ils seraient justement capables de se moquer d'eux-mêmes et de jouer le rôle de méchant sadique qu'on attend d'eux non pas pour se faire plaisir mais pour se moquer des autres peuples qui les verrait uniquement comme des monstres. En quelque sorte, les elfes noirs dénonceraient notre propre hypocrisie et notre angélisme à nier le mal qui est en nous. Ils existeraient et agiraient parce que eux assumeraient ouvertement ce que nous refusons de voir en nous-mêmes. Et que ce mal peut paradoxalement aussi produire du bien, tout comme le bien entretient sa part de mal (cf le yin et le yang et tout le tralala habituel). La différence entre eux et le reste du monde, c'est qu'ils aurait foncièrement conscience de ce point et donc de la futilité à s'obstiner à faire ou défendre le bien. Disons que ce serait un peuple pour lequel la notion même de bien et de mal n'aurait pour ainsi dire aucune importance. Il situerait très peu les enjeux sur ce plan-là, comme s'il n'avait pas ce besoin de "juger moralement" les faits et gestes...

D’ailleurs, la notion de Morale est très fluctuante en fonction des époques et des civilisation. Par exemple, le cannibalisme est la pire des horreurs dans le monde judéo-chrétien là où il était normal dans des sociétés primitives. Or ces mêmes sociétés juédéo chrétienne ont perpétré des horreurs sans nom (l'esclavage, le racisme) sans que cela nous perturbe pour autant dans le même temps. Et dire qu'on leur apportait les bienfaits de "la civilisation" en les asservissant en esclave... Bref, pour moi, la question Morale qui est certainement au cœur de ce que devra être cette société elfe noire devra trouver une logique qui mette en valeur ces contradictions.

Voilà pour ma vision actuelle des choses, qui ne transparaît certainement pas encore dans ce texte. Donc oui, au final, je suis d'accord avec toi. Je ne suis pas sûr que ce chapitre, en l'état, donne très envie d'aller plus loin, mais, comme je l'ai dit, je capitalise juste sur le fait qu'on ait pu me suivre durant toute la première partie et qu'au final, elle-même ne raconte pas grand chose. Et le fait qu'il se passe pas grand chose met justement en valeur le peu d'action qui s'y passe. Mais le suspense que j'espère que le lecteur veut suivre, c'est comment Alarielle est aparvenue à être une matriarche (et non, Vuvuld, ce n'est pas un spoiler, il le sait depuis longtemps) et comment elle a pu chuter. Et enfin, quelle est la logique qui dirige aujourd'hui ses faits et gestes.
J'espère qu'on ressent comme une logique inexorable qui se met en place peu à peu sans pour autant qu'on arrive à la cerner précisément. Mais que plus on avancera, et plus tout paraîtra de plus en plus logique. Dans ce récit, il y a à plusieurs reprises des éléments de réponses ou des phrases qui disent clairement les choses, sans que le lecteur puisse vraiment comprendre. Du moins, les choses sont dites explicitement, mais le lecteur ne veut pas les voir. C'était déjà le cas quand il la voyait agir en tant qu'elfe noire mais continuait de vouloir la voir en gentille.

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il y a 10 ans 5 mois #19130 par Vuld Edone
Je vais délaisser l'Observateur pour me concentrer ici.

Et j'aimerais me concentrer sur la "logique" qui devrait se mettre en place. Au final pour moi c'est ici le problème.
Quoique ce ne soit pas vraiment un problème, mais c'est intéressant d'en parler.

Effectivement, il serait intéressant de voir comment Ameryelle a pu devenir Alarielle (j'espère n'avoir écorché aucun nom). Plus précisément, ce serait passionnant de la voir "plonger". De la voir contrainte tant par la société de l'époque que par les événements actuels, et de la sentir actrice de sa propre "chute" (qui n'a pas à en être une d'ailleurs...)
En somme, même s'il ne se passait rien, du moment qu'on donne un enjeu, le lecteur est prêt à suivre.
Mais rappelle-toi l'Homme qui Rit, de j'ai-oublié-l'auteur. Passé les vingt ans, avec tout un bagage littéraire et autres passions, c'est l'histoire assez effrayante d'un enfant défiguré, depuis le naufrage qu'il n'a jamais vécu jusqu'à la place qu'il n'a jamais pu tenir. Cet ouvrage est vraiment prenant, le lecteur se trouvant face à un animal de cirque y compris vis-à-vis de sa destinée.
Tout cela c'est bien beau. Mais remets-toi à la place de l'écolier face à ce pavé. Essaie de le convaincre de lire. Comment lui dire que c'est intéressant ?

Pas en ajoutant des explosions.
Je suis désolé mais si l'Homme qui rit se met à chasser les loups-garous moi je jette le bouquin à la poubelle. Et s'il se met à accumuler les femmes je me permets de suggérer qu'on a trahi l'oeuvre d'origine...
À mon avis il faut plutôt clarifier l'enjeu, le rendre accessible au lecteur. L'écolier de quinze ans, je parle en me remémorant comment je vivais ces ouvrages, il ne voit qu'un héros quelconque, qui n'a même pas d'épée, qui semble plus subir qu'autre chose dans un monde vraiment lent et terriblement banal. Trois fois sur quatre tu oublies qu'il est défiguré et tu passes ton temps à hurler à chaque page "mais bon sang faites quelque chose !"

La solution n'est évidemment pas de répéter à chaque page "oh non, je suis défiguré, c'est triste". Le lecteur en aurait vite marre.
La question est donc de savoir comment rappeler l'enjeu au lecteur, de sorte qu'il lise le texte avec cet enjeu en tête et puisse ainsi profiter des événements.

Le problème avec ce chapitre, c'est que je perds très vite des yeux l'enjeu.

Comme dit, à l'instant où on m'a dit "je vais ressasser mon passé", ça a été un enjeu pour moi, une direction, et j'ai pu lire le reste du chapitre sans soupirer. Mais arrivé à la fin du chapitre, je n'ai rien vu de particulier.
Oui les elfes noirs sont des sadiques, woohoo j'ai lu le groboukin, oui elle va rejoindre les furies et puis c'est un couple mignon mais qu'il arrivera un malheur. Tout cela ne me parle pas. Je me doute que tu prépares quelque chose mais rien qui ne me semble prometteur. Je ne vois pas le "potentiel" (alors que c'est Alarielle...)

La première préoccupation devrait être d'insister sur la logique, non pas en l'expliquant mais en la mettant vraiment en scène. À ce stade cette logique n'est pas sensible, et du coup le lecteur, à mon avis, n'en prend pas compte.
Une fois la logique mise en avant, celle-ci devrait donner l'enjeu, à savoir que c'est de cette logique que découlera tout le reste, l'avenir d'Ameryelle, etc... On aura à nouveau accès à l'enjeu et du moment qu'il y a un enjeu, tes personnages peuvent bien regarder tomber la pluie, il y aura une tension.

Même si tu choisis de ne pas exemplifier, d'en rester aux explications -- il n'y a pas de raison pour que ce style ne puisse pas fonctionner, grmf -- alors il faudrait revoir la logique pour la rendre plus claire et plus forte. En général la meilleure solution est la répétition :
"ces gens sont des nomades. Ils prient une divinité du caillou. Ils gardent férocement leurs frontières et font souvent des raids, car ils craignent qu'on coupe leurs routes. Ils pavent les routes et considèrent que leur divinité trace leur chemin."
Revenir sans cesse sur ce qu'on a déjà posé pour, quelque part, en montrer les conséquences. Comme une arborescence...

Bref. C'est une question, à mon avis, de rendre l'enjeu accessible.

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il y a 10 ans 5 mois #19131 par Zarathoustra

Je vais délaisser l'Observateur pour me concentrer ici.

C'est dommage parce que moi, j'ai plus envie de parler de ton texte! :huh: A dire vrai, je ne sais jamais si mes commentaires sont constructif ou "destructif" pour toi...

La question est donc de savoir comment rappeler l'enjeu au lecteur, de sorte qu'il lise le texte avec cet enjeu en tête et puisse ainsi profiter des événements.

Je ne pense que ce soit nécessaire. La tension entre le présent et le passé est quand même très forte. Tu regardes un album photo, on te montre une gentille brebis mais on te dis qu'elle est dangereuse et qu'en fait t vois vois agir comme une panthère noire. Le problème ici, c'est que tu plonge dans un récit qui donne l'impression d'être le début d'une histoire, or pour celui qui lira cette histoire, il n'aura pas attendre 10 ans entre les chapitres.

Le problème avec ce chapitre, c'est que je perds très vite des yeux l'enjeu

De toute façon, c'est délibéré. Je veux profiter de ce chapitre pour mettre quelques pendules à l'heure; Le dernier chapitre de la 1ère partie est assez "fort", donc je veux profiter des bonnes prédispositions du lecteur dans la foulée pour faire une pause. Maintenant, oui, ça doit pouvoir s'améliorer.

Une fois la logique mise en avant, celle-ci devrait donner l'enjeu, à savoir que c'est de cette logique que découlera tout le reste, l'avenir d'Ameryelle, etc... On aura à nouveau accès à l'enjeu et du moment qu'il y a un enjeu, tes personnages peuvent bien regarder tomber la pluie, il y aura une tension.

En tant que le lecteur, quand je plonge dans un drame ou une tragédie, je sais pertinemment à quoi m'attendre et, en gros, quel est la fin inexorable. Pourtant, j'ai envie de continuer cette histoire. Quel est le but du lecteur de Phèdre? Savoir la fin ou comment elle va se dérouler? Plus exactement, ce qui nous intéresse c'est ce que va vivre et ressentir les personnages de la tragédie.
La tension, qui marque le lecteur bien plus que je ne l'avait pensé (et qui pourtant était volontaire), c'est le prologue de la première partie. Un vieil homme apporte un carnet au traducteur et demande de le lui traduire. C'est une information qui marque le lecteur parce que, dès le départ, il veut savoir qui est ce vieil homme. Alors, certes, quand débute cette partie 2, il commence à l'oublier, mais je suis certain que, au début de l'histoire, il s'imagine que cette elfine va rencontrer un humain. Or plus l'intrigue avance et plus l'échéance de cette rencontre semble reculer.
Donc le fait qu'il y ait plusieurs périodes abordées en parallèle offrent au lecteur un puzzle qui peu à peu s’emboîte. Il est régulièrement en mesure de se projeter (bon, dans la partie, l'elfine va devenir une furie) mais il sait aussi que dans le même temps il doit y avoir une chute et que cette elfine est porteuse de quelque chose de précieux. Dans le même temps, il sait qu'il y aura cet humain. Il sait qu'il y a un 3eme prénom maintenant qu'il a compris le sens du titre du récit puisqu'il découvre le second quand débuté la partie 2.

Sonc on contraire, la logique et le cadre sont très clairement posé. Et ce chapitre joue finalement avec la frustration de lecteur en repoussant un moment ce qu'il attend. Je lui dis "bon, tu vois, tu sais que tu vas avoir droit à tout ça, c'est inexorable, mais pour que tu le comprennes tu vas d'abord devoir suivre cette nouvelle histoire qui pourtant te montre que jamais tu n'as été aussi près de ce que je te cache".
Enfin, le cadre du journal intime donne une dimension supplémentaire: l'évolution psychologique du personnage. Comment une brebis devient-elle une panthère noire? Et en même temps, c'est présenté "subjectivement" avec les yeux d'une elfe noire, donc, tu le verras, avec très peu de jugement moral sur ces actes. Elle donne des faits parfois terribles sans être affectée, et, en même temps, d'autres faits la touche violemment, ce qui fait qu'elle n'est pas qu'un monstre.

J'ignore si cela te satisfera.

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il y a 10 ans 5 mois #19132 par Vuld Edone
Pour être franc, j'ai oublié l'introduction. Rappelle-toi que c'est une convention -- je pense à Manon Lescaut notamment, mais citons aussi Gargantua -- d'avoir quelqu'un pour dire "eh, ce texte est vrai, je l'ai reçu de quelqu'un".
Donc je ne me suis jamais demandé qui était celui qui avait remis le texte. Je ne m'en suis jamais soucié.

Ce dont je me soucie, c'est Alarielle. Et au niveau de l'histoire l'enjeu ne pose pas de problème. Je me dis surtout que si on me parle de son passé, c'est que ça jouera sur son futur.
Mais il faut aussi un enjeu au niveau du chapitre.
Et, tu me connais... un enjeu au niveau du paragraphe. Au niveau de la phrase.

Par exemple :

"Le paladin alla à la boulangerie. Il salua la boulangère, demanda s'il y avait du pain blanc. Elle n'en avait que du mi-blanc. On avait livré tout le bon pain aux maisons des beaux quartiers. Il ne se troubla pas et acheta deux livres de mi-blanc. Il prit le pain et repartit."

On vient de lire un paragraphe d'un type qui achète du pain. C'est. Passionnant.
Et encore, on a le mot "paladin" qui attire l'attention, rien que ce mot est en général la promesse qu'on va taper sur des monstres. Et on nous parle de la distribution du pain en ville, c'est anecdotique mais sympathique.
Ce paragraphe n'a pas le moindre enjeu.
Visible.

"Le paladin alla à la boulangerie. Il salua la boulangère. Il lui sourit. Elle lui sourit en retour, couvrit ce sourire un peu coupable et lui demanda ce qu'il voulait. L'homme d'armes la regardait plus qu'il ne regardait le pain. Il demanda le meilleur, mais cela la fit rire. Le meilleur était pour les beaux quartiers, elle avait dû les livrer tôt ce matin. 'Alors vous livrez aussi.' Songea à voix haute le paladin. Puis, s'excusant, il commanda deux livres et mit quelques secondes encore avant de s'en aller, confusément."

Ce paragraphe a un enjeu. Et... et je viens de me rendre compte qu'il est tendancieux... bon tant pis.
Mais ce paragraphe a un enjeu. On a donc une romance, aussi caricaturale soit-elle, une frustration, une promesse... on sent que ce paragraphe nous prépare quelque chose. Le texte le hurle sur tous les toits.
Mais même ainsi, certaines phrases n'ont pas d'enjeu.
"Le paladin alla à la boulangerie" c'est... ouais. Il va à la boulangerie, très bien pour lui. Bon, à strictement parler oui il y a un enjeu, si on sait ce qu'il y a à la boulangerie, ou même sans. Vraiment techniquement, la phrase crée l'attente d'une scène à la boulangerie. Mais si j'écris :

"Le paladin s'empressa du côté de la boulangerie."

Tout cela tu le connais, je ressasse surtout pour moi, mais ici l'enjeu est vraiment explicité. C'est le principe de l'importance/insistance. Le texte dit qu'aller à la boulangerie n'est pas anodin. Il dit même ce qu'il faut attendre de la boulangerie. Il crée l'attente, il la précise, pour la scène à venir.

Au fond, on peut voir l'enjeu en termes d'attentes. L'enjeu, c'est ce que le lecteur peut attendre de la suite -- ce qu'on lui dit d'attendre de la suite.






Désolé d'avoir digressé, j'avais besoin de me clarifier les idées.

Reprenons.
Ici le texte me dit qu'on va se replonger dans le passé, et c'est comme me dire qu'on va à la boulangerie. Un texte qui commence en me disant "Charles se rendait à la boulangerie" je suis prêt à le lire. On va quelque part. Littéralement. Mais le texte ne me précise rien, et du coup l'enjeu demeure très flou. Je ne vois pas quoi perdre à part "elle va devenir matriarche, vivre un drame, tout ça..."

Je reste d'avis que tu devrais "exemplifier" la logique elfe noire, que tu devrais la rendre plus concrète -- je dis ça mais en même temps le chapitre est écrit, écris plutôt la suite.
Mais en y pensant, et c'est peut-être un meilleur conseil... tu devrais réfléchir plus "localement". Plutôt que de te dire "il y a un enjeu global, j'écris, j'écris", tu devrais essayer "quel est l'enjeu de ce paragraphe". "Quel est l'enjeu de ce chapitre".

Je réfléchis un peu en roue libre, d'autant que là on parle d'un seul chapitre... mais cette question d'enjeu est importante, en tout cas récurrente chez d'autres, et trouver la réponse (ou les réponses) appropriée serait intéressant.

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il y a 10 ans 5 mois #19133 par Zarathoustra
Tu as raison. je sais qu'i faut que j'utilise davantage d'anecdotes pour cette descriptions des elfes noirs. Mais, encore une fois, ce chapitre, je l'ai très vite mis de côté en me disant "ça y est, il est fait!, passons enfin au suivant!". Je l'ai retouché juste un peu (je ne sais plus quelle version j'ai mis ici) parce que j'avais besoin de noter des idées sur cette société elfes noirs.
Mais en soi, tu as raison et je le sais. Maintenant tu soulèves une vraie problématique à laquelle je devrais effectivement repenser au moment de le réécrire. Oui, parce que ce chapitre mérite d'être récrie. Mais une fois que tout sera enfin bouclé (si j'y arrive un jour...)

Tu veux vraiment pas qu'on cause sur ton texte? Moi j'aime bien, parce que j'apprends souvent plein de trucs à le faire. Tu m'apportes à ces moments-là une vision de ce que peut/doit être un texte vraiment enrichissante.
Et si j'ai reparlé d'un de tes vieux textes le mois dernier, c'est vraiment aussi parce que je pense que tu as des choses à nous dire (et peut-être que nous aurons aussi des choses pour t'aider).
Je pense que c'est la seule chose qui maintient le site en vie, donc faut pas se priver! Sollicite-nous sur plus sur tes textes! Et quand on le fait, on sait qu'on dérange pas grand monde... :)

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il y a 10 ans 5 mois #19134 par Vuld Edone
J'aimerais surtout me remettre à lire tes textes.

L'activité des Chroniques ne m'a jamais empêché d'y apprécier la lecture, et quand je vois le nombre de textes que je lis en-dehors du site (même si... ouais) je me demande vraiment pourquoi j'ai tant de mal à m'y mettre.
Pour Ether, je ne sais pas bien ce que j'appréhende, mais j'ai l'impression que le texte est trop lent. Avec comme exemple les discours qui se veulent importants mais où au final on ne dit pas grand-chose, et où tout reste vague. Cela dit, pas mal de descriptions donnent aussi au final cette impression. Et pourtant il y a d'excellents passages, mais... c'est lent.
Pour Alarielle, c'est l'ombre d'Ether qui pèse dessus. Mais à la lecture du chapitre 9 il y a aussi eu l'impression de me replonger dans un univers qui manquait d'attrait pour moi désormais. En somme quand je lis Ameryelle... j'ai l'impression de lire Ether dans le mauvais univers. Et cela même si tu le tournes à ta manière.

Au fond, Alarielle n'est pas assez l'Ether, et l'Ether n'est pas assez Alarielle. Alarielle avait un enjeu assez clair, une seule héroïne (en tout cas dans le titre), une action constante et bref... un récit d'aventure, même mesuré. Aventureux quand même.
Ether a pour lui un univers entièrement revu et poli, avec beaucoup d'intrigues et pas mal de travail pour que ça tourne. Mais, comme on s'y attendait un peu en planifiant le texte, la multiplication d'intrigues et la difficulté à les lier -- ou à les faire progresser tout court -- pèse sur tout ça.
Alarielle a un univers au final assez pauvre. J'aimerais bien une Alarielle se déroulant dans Ether, lire le journal de l'Alarielle d'Ether. Ou ne suivre que les aventure du Petit Louis, quand bien même 80% des événements nous échappent. Ce serait facile à suivre, ses objectifs sont assez clairs et il y a dix et dix moyens d'ouvrir un peu le champ de vision du lecteur.

Ether était trop ambitieux et désormais j'appréhende vraiment de le lire. Alarielle, à l'inverse... manque de portée désormais. Trop simple, dans l'ombre de sa grande soeur.

Mh.
Cela dit, je garde en tête cette histoire d'enjeu pour une Chronique d'écriture.

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il y a 10 ans 5 mois - il y a 10 ans 5 mois #19135 par Zarathoustra
Ether n'a pas être autre chose qu'une vague toile de fond dans les 3 Noms. Le vrai sujet, c'est non pas le monde extérieur mais le monde intérieur de l'elfe. D'ailleurs, dans ma tête, Ether n'existait pas quand j'ai écris les 3 Noms. Mais c'est mes 3 Noms qui a donné naissance à Ether. Ce chapitre 9 n'est d'ailleurs absolument pas représentatif. Je pense que le chap 10 s'en éloigne déjà. Et le dans le 11 (qu'il faut que je termine), je pense retrouver l'esprit de la première partie.
Les 3 Noms raconte l'histoire d'une personne qui va du point A vers le point B et quand elle veut revenir vers A, elle se rend compte que c'est A'. Ce qu'elle a vécu l'empêche de redevenir celle qu'elle a été même si elle ne veut plus être ce qu'elle est devenue.
Le journal intime raconte en quelque sorte une non-histoire où tout est couru d'avance, comme c'est le cas de beaucoup d'histoire. Sauf qu'au lieu de terminer sur un apothéose dramatique, elle se termine sur un espoir de renaissance.

Alarielle a un univers au final assez pauvre. J'aimerais bien une Alarielle se déroulant dans Ether, lire le journal de l'Alarielle d'Ether.

Oui, mais cette pauvreté est nécessaire pour transcrire une richesse intérieur. Mais si je termine un jour ce journal intime, je le réecriverais effectivement en étant plus imprégné d'Ether... Je n'écris jamais en me disant que c'est terminé parce que je laisse trop le champ à l'improvisation. Mais je veux au moins terminer en ayant mis toute ma matière et ensuite la retravailler. C'est comme ça que je conçois l'écriture. Une phase où je formalise ce que j'ai en tête. Puis je réoragnise.

Pour Ether, oui, tu as raison sur l'impression de lenteur. Je n'ai pas voulu trop distillé d'informations importantes par peur d'en trop dévoiler et de ne pas tenir la distance sur les enjeux. Bref d'éventer mon histoire trop tôt. D'où cette impression de "tout ça pour ça".
Je m'aperçois que j'ai été trop timide. Il y avait plein de moyens de faire transparaître ce qu'est le rêve d'Ether et ses enjeux que je n'ai pas assez exploités. Notamment avec les bugnes qui, même en conservant leur rôle de clown et d'anti-héros aurait pu être davantage des catalyseurs. Ou dans les préambules (mêmes si chacun crée un crescenndo et une tension de plus en plus forte avec les chapitres qui suivent.

Ether a pour lui un univers entièrement revu et poli, avec beaucoup d'intrigues et pas mal de travail pour que ça tourne. Mais, comme on s'y attendait un peu en planifiant le texte, la multiplication d'intrigues et la difficulté à les lier -- ou à les faire progresser tout court -- pèse sur tout ça

Oui, j'ai essayé de bâtir une grande matrice avec une quinzaine d'entrées et de tous les liées (disons à au moins 10 à 12 d'entre elles, parfois succinctement, mais avec un lien quand même). Donc il y a parfois un côté artificiel, je suis d'accord. Et puis effectivement, c'est certainement indigeste (encore plus dans l'ordre que j'ai suivi en vous le diffusant ici). D'une autre côté, quand je découvre Game of Throne (la série pas les livres car je ne les ai pas lus), je me dis qu'il y a certainement matière à raconter de telles histoires... Encore faut-il trouver un vrai intérêt pour toutes (ce qui n'est pas toujours mon cas à chaque instant).

Mais je me suis aussi demandé si je pouvais supprimer des intrigues. Oui, certainement. En fait il y aurait paradoxalement celle des bugnes. Celle de Petit Louis qui pourtant te plait tant.
Ou alors, effectivement, de les raconter chacune linéairement en donnant qu'une vision partielle de l'histoire (comme c'est le cas pour le Chant des Pierres).
Mais je me suis attaché à presque tous mes personnages et les liens que j'ai créés entre eux rendraient l'histoire encore plus complexe à raconter. Et transformeraient mon histoire en un truc encore plus énorme. Et je ne suis pas sûr de maintenir un intérêt égal entre toutes ces histoires. Ici, certaines parties créent parfois des tensions dramatiques sur les autres et, il me semble, c'est ce qui peut créer un intérêt de les lire en parallèle.

Mais là aussi, si je récrivais tout, une fois ma trame complètement bouclée, j'essaierais de rendre plus palpitante chacune des histoires. Notamment celle d'Aurélia et de Berenis.

Je ne sais pas si tu te rappelles de la longue conversation sur le Chant du Monolithe, sur le monde tel qu'il est perçu et tel qu'il existe, sur le biais que l'on a avec nos sens. La Grand enjeu du Rêve d'Ether serait là. Perçoit-on vraient le monde tel qu'il est? Et si notre onde que nous voyons n'est pas le "bon", quel serait cet autre monde. Et dans la mesure où je parle d'un rêve, sommes-nous dans le rêve ou percevons la réalité qu'à travers des "rêves" (en l'occurence qui serait une sorte d'hyper-réalité). C'est ce que perçoivent certains personnage au cours de l'histoire: Berenis lors de la démonstration du chapeau, Dolorès lorsqu'elle se réveille au milieu de ses souffrance, Aurélia lorsqu'elle regarde la ville dans la nuit en plein milieu de ses troubles sur sa sexualité. Et puis, il y a certains rêves des protagonistes qui cherchent à leur parler.
Pour revenir sur les Monolithes (chose qui semble te perturber parce que délaisser), pour moi les Monolithes changent parce qu'ils lancent un avertissement. Il y a dans ce monde une menace qui peut mettre en péril le Rêve. En l'occurence, Ameryel. Elle veut réunir les 3 Larmes pour les détruire (je crois que c'est déjà dit).

Au fond, on peut voir l'enjeu en termes d'attentes. L'enjeu, c'est ce que le lecteur peut attendre de la suite -- ce qu'on lui dit d'attendre de la suite.


Attention plein de spoilers: Ameryel veut détruire les Larmes pour anéantir la magie de ce monde. Pour elle, peu importe les conséquences, mais elle ne veut plus que ce pouvoir soit au main d'une élite qui, à chaque fois, l'ont empéchée de devenir celle qu'elle aurait souhaité être. Détruire la magie, pour elle, c'est redonner le pouvoir à ceux qu'ils ne l'ont pas et détruire la puissance de ceux qui dirigent le monde. C'est une nihiliste en même qu'une idéaliste.
Sauf qu'elle ignore que son geste a d'autres répercutions. C'est ce que doit faire apparaître Berenis à travers son érudisme sur le Rêve (chose que j'ai un peu loupée). Dans son geste, elle peut anéantir notamment les deux îles des elfes qui sont liées à la magie (les faire rentrer dans un autre rêve). Mais également complètement détruire le rêve du Géant et du coup faire basculer ce monde dans le vide ou l'inconnu. Il va mobiliser toutes les forces qu'il pourra pour éviter cette catastrophe. Sauf que la question que pose l'histoire, ce serait: ce monde de Jourzancyen mérite-t-il d'être sauvé? Qu'est-ce qui est mieux, le préserver ou le détruire sans savoir ce qui lui fera suite?
Voilà, tu as ici toute la toile de fond des histoire d'Ether. Et donc les enjeux de toutes ces intrigues qui te paraissent artificielles et dont mêmes les plus petites ont une vraie influence sur le destin du monde par leur interaction avec les autres personnages.
J'ignore si ça te donnera du cœur à lire, mais comme je ne suis pas sûr d'aller jusqu'au bout autant que tu saches à quoi tout ça te menait (il doit me rester une petite dizaine de chapitres à écrire dont certains ont des bribes d'écrites). Je manque de motivation parce qu j'ai le sentiment d'écrire un truc qui, une fois terminé, n'intéressera que moi...
Donc si je trouve la force de terminer, c'est juste par défi de donner naissance à mon dénouement final, pour le lire et me dire que tout ce qui précède vaudrait la peine. Mais comme je partage aussi ta vision des problèmes de mon récit, je sais que ce qui m'attendrait après pour tout reprendre sera colossal... Et parfois, je dois lutter pour ne pas retourner sur ce que j'ai déjà fait au lieu d'avancer... A ce stade, ce qui importe serait de finir, peu importe le résultat. Sauf que c'est dur de se motiver pur ça...

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il y a 10 ans 5 mois #19136 par Vuld Edone
Yup, difficile de se motiver.

Impe' a dû me dire un jour que le trajet importait au moins autant que la destination. Moi je répète aux gens le "après c'est trop tard", mais au final...
(Impe' m'a aussi dit que dans Games of Throne il ne se passait rien.)
J'ai un peu ce problème avec les Anges, ou Alquières.
Il y a des choses dans Alquières que je ne dis pas au lecteur parce que la presque totalité des personnages l'ignorent : par exemple, que Homs est le même ordinateur que dans Chimiomécanique. Il y a d'autres choses que je ne dis pas au lecteur parce que je ne vois pas de façon de les présenter qui ne soit pas ridicule. Par exemple, Alquières tourne entièrement autour d'un canon orbital (le "puits"), relique d'une guerre littéralement intergalactique. :dry:

On a tous ce réflexe, pour diverses raisons, de cacher notre intrigue. Je le retrouve souvent chez les autres, quand je leur dis de dire au lecteur à quoi s'attendre ils me disent qu'ils ne veulent pas tout révéler dès le départ...
Mais si on n'a pas l'intrigue, comment peut-on profiter de l'histoire ?
Au final ce que j'ai le plus retenu de l'Ether, c'est justement la scène du chapeau avec Bérénis. Le Petit Louis est le personnage le plus marquant mais à part qu'il a trouvé un monolithe, il ne fait rien de particulier qui influence l'histoire -- quelle que soit l'histoire. La scène du chapeau, par contre, semble nous dire "voilà de quoi ça parle". C'est une clé de lecture.
Maintenant...

Est-ce que si tu avais fait dire à Anarielle "je vais détruire trois reliques et ça va anéantir la magie slash le monde slash les dieux et la réalité" le texte aurait été meilleur ? Difficile à dire. On se serait toujours demandé pourquoi on suit certains personnages... ou pourquoi on s'intéresse à des événements qui semblent si accessoires à ce stade...

Autre cas de figure. Si les personnages étaient au courant de l'intrigue ? Même de façon vague, s'ils savaient que la fin du monde approchait, voire que c'est lié aux trois kaillou magik... le plus intéressant étant que cette menace est abstraite, voire spéculative, alors qu'ils ont des problèmes bien plus concrets sur les bras. Mais pour autant, le texte serait-il plus intéressant ? Pas sûr...

Je ne sais pas.
Je me souviens par contre avoir dit à quelqu'un que "si même tes personnages n'en ont rien à fiche de l'intrigue je ne risque pas de m'y intéresser non plus". Et quelque part, même Ameryel ne parle quasiment pas de ses ambitions -- je parle toujours d'Ether.
Pour les trois noms, par contre, il n'y a pas de problème en termes d'enjeu. Juste cette ombre d'Ether sans laquelle j'aurais probablement déjà achevé le chapitre 10 en te pressant pour avoir le 11.

Quelqu'un m'avait dit "en fait écrire c'est dur".
Il avait fichument raison.

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il y a 10 ans 4 mois #19149 par Imperator

J'ignore si ça te donnera du cœur à lire,

Dévoiler le reste de l'histoire n'est pas, à mon avis, la même chose que de donner un enjeu.

Au fond, on peut voir l'enjeu en termes d'attentes. L'enjeu, c'est ce que le lecteur peut attendre de la suite -- ce qu'on lui dit d'attendre de la suite.

Cette définition peut être mal interprétée, quand bien même je la rejoins.

Sauf que la question que pose l'histoire, ce serait: ce monde de Jourzancyen mérite-t-il d'être sauvé?

Ici, on a un enjeu. Si dès le début du texte, on sous-entend que les larmes ont le pouvoir de détruire le monde et que le texte sera une course entre ceux qui veulent s'en servir et ceux qui veulent l'empêcher, alors je sais à quoi m'attendre, je peux prendre position et commencer à m'intéresser fortement (notamment en assimilant le monde de Jourzancyen à... allez, un certain site internet? Ou, pour un lecteur normal, au monde réel par analogie).

(Impe' m'a aussi dit que dans Games of Throne il ne se passait rien.)

Disons en fait que je cesse de voir l'enjeu de la série, parce qu'on m'en a proposé pleins et que peu avaient réellement le moindre intérêt. J'entends: j'ai fini la saison 4 et même si les personnages meurent de tous les côtés, que chacun fait son petit bonhomme de chemin, je ne vois pas en quoi je suis sensé me sentir concerné, parce que, au final, visiblement, le monde va continuer à tourner.

À un moment, l'enjeu était la guerre entre les starks et les lannister. Cet enjeu a disparu avec la disparition des starks. Et petit à petit, on arrive au point où il n'y aura plus de lannister non plus...
On a eu l'enjeu du roi Joefray contre le reste du monde. Et ce fut réglé en cinq minutes et depuis c'est comme si Joefray n'avait jamais existé.
On a l'enjeu de Daenerys et ses dragons, mais même si elle envahissait les septs royaumes, je suis sûr que ça n'arrêterait pas la série, donc au fond je m'en fous.
On a l'enjeu avec les marcheurs blancs, mais là... "bonjour, j'ai des morts vivants invincibles, mais en fait pas, qui viendront quand bon leur semble, dont les règles sont floues au possibles et qui seront probablement détruits par un deus ex machina et n'ont eu aucune réelle influence jusqu'à aujourd'hui (dans le sens où ils pourraient n'être qu'un mythe et avoir eu le même impact)".

Je le retrouve souvent chez les autres, quand je leur dis de dire au lecteur à quoi s'attendre ils me disent qu'ils ne veulent pas tout révéler dès le départ...

Ils ont raison. On peut présenter un enjeu sans révéler l'histoire.

Même de façon vague, s'ils savaient que la fin du monde approchait

Voilà un bon exemple. Tu annonces dès le début la fin du monde (ce qui laisse entendre au lecteur que le texte parle d'un monde qui essaie de survivre, et que dont tous les éléments seront liés de près ou de loin à la survie de ce monde) et on a un enjeu de type "sauver le monde".

Je prendrais la définiton du terme "enjeu" du point de vue littéral: "Qu'est-ce qui est en jeu?".
Tout comme pour un combat, je dois expliquer au lecteur quelles sont les conséquences et quelles sont les règles.

Impe, tard le soir, en coup de vent.

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