Haro
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il y a 6 ans 9 mois #21470
par Vuld Edone
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il y a 6 ans 9 mois #21471
par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Haro
Hi'.
Brièvement. J'ai mis ça en one-shot en attendant d'avoir une saga pour, mais je vois "Haro" comme une saga.
L'univers est celui du Liscord, avec mes démons, d'où une première phrase volontairement dense et confuse. Un premier intérêt est, vis-à-vis de cet univers, de vouloir montrer en quelque sorte les coulisses, la face cachée de ce qui se passe dans les aventures. Un second intérêt est le style "faux médiéval" qui permet une écriture automatique confortable et suffisamment dans le ton. Un troisième intérêt est l'obsession de Haro pour ses bêtes, qui est le conflit émotionnel du texte et qui fait écho à mon souci de préserver mes personnages.
Si la fin semble précipitée, c'est normal. Il resterait normalement une page pour conclure la seconde tentative de Haro et en arriver à la première "bataille", mais outre qu'il est 2h30 du matin et que je ne sais pas si demain je reprendrai le texte, j'ai surtout pu placer le mot "fureur" qui était quelque part mon objectif pour le premier chapitre. Donc yup, j'ai coupé la fin.
Sept pages reste quand même un pavé, mais j'ai pris plaisir à l'écrire et c'est ça qui compte.
Brièvement. J'ai mis ça en one-shot en attendant d'avoir une saga pour, mais je vois "Haro" comme une saga.
L'univers est celui du Liscord, avec mes démons, d'où une première phrase volontairement dense et confuse. Un premier intérêt est, vis-à-vis de cet univers, de vouloir montrer en quelque sorte les coulisses, la face cachée de ce qui se passe dans les aventures. Un second intérêt est le style "faux médiéval" qui permet une écriture automatique confortable et suffisamment dans le ton. Un troisième intérêt est l'obsession de Haro pour ses bêtes, qui est le conflit émotionnel du texte et qui fait écho à mon souci de préserver mes personnages.
Si la fin semble précipitée, c'est normal. Il resterait normalement une page pour conclure la seconde tentative de Haro et en arriver à la première "bataille", mais outre qu'il est 2h30 du matin et que je ne sais pas si demain je reprendrai le texte, j'ai surtout pu placer le mot "fureur" qui était quelque part mon objectif pour le premier chapitre. Donc yup, j'ai coupé la fin.
Sept pages reste quand même un pavé, mais j'ai pris plaisir à l'écrire et c'est ça qui compte.
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- Ignit
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il y a 6 ans 9 mois #21475
par Ignit
Réponse de Ignit sur le sujet Haro
Beaucoup de choses me semblent floues après la lecture (notamment sur les démons), mais cela me semble volontaire et de ce que je crois lire, cela fait partie d'un univers dont il me manque (il faut que je me rattrape) des morceaux.
J'ai pris plaisir à le lire même si les phrases très longues (les "et [...]") m'ont parfois donné un peu de mal.
Je ne saurais pas expliquer pourquoi mais j'ai eu également un peu de mal avec les nombres, et notamment avec les émissaires. Les nombres sont pourtant énoncés mais c'est peut-être le contrecoup de la longueur des autres phrases ; à me concentrer sur la lecture de celles-ci, j'ai peut-être mis de côté d'autres détails.
Pas grand chose d'autre à redire hormis ; le style est intéressant et ça me donne effectivement envie de lire une suite !
Petite faute qui a dû t'échapper (je croyais en avoir vu d'autres à la première lecture mais tu as dû faire une passe de vérification sur le texte) :
J'ai pris plaisir à le lire même si les phrases très longues (les "et [...]") m'ont parfois donné un peu de mal.
Je ne saurais pas expliquer pourquoi mais j'ai eu également un peu de mal avec les nombres, et notamment avec les émissaires. Les nombres sont pourtant énoncés mais c'est peut-être le contrecoup de la longueur des autres phrases ; à me concentrer sur la lecture de celles-ci, j'ai peut-être mis de côté d'autres détails.
Pas grand chose d'autre à redire hormis ; le style est intéressant et ça me donne effectivement envie de lire une suite !
Petite faute qui a dû t'échapper (je croyais en avoir vu d'autres à la première lecture mais tu as dû faire une passe de vérification sur le texte) :
Et le démont répondit : « Tu mens. »
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- Zarathoustra
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il y a 6 ans 9 mois #21477
par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Haro
Effectivement, les premiers paragraphes sont un peu ardues. Tu postes d'entrée de jeu ton background et c'est à double tranchant. On est un peu largué m&ais on est aussi conscient d'un monde plus vaste avec des inter-actions. Je dirais même qu'on est face à un monde cosmique. Et je dois dire que ce matériau est très excitant (pas en l'état mais dans ce qu'il suggère).
Bon, je dis ça, mais on je commence à connaitre un peu ton monde et j'ai des noms qui me servent de balises. Et puis, les démons, les relations hommes et bêtes, c'est effectivement du connu. D'ailleurs, j'ai presque l'impression d'a&voir déjà lu cette trame dans un autre de tes textes.
Ce que j'ai apprécié, c'est la clarté de la situation. Nous sommes face à une sorte de conte ou de légende, ou tout du moins, le moteur narratif et le style m'y ont fait songé. C'est intéressant parce que cela donne une dimension quasi universelle à ton texte. Au fil des phrases, on sent qu'il nous parle au-delà des mots et qu'il y a là une forme d’allégorie.
Concernant le style, il est à la fois adapté et clair, même si je trouve parfois certaines formulations un peu archaïsantes. J'ai noté également la sur-utilisation de "tant".
Concernant l'intrigue, par contre, elle fonctionne parfaitement. On a envie de connaitre le dénouement. Par contre, j'avoue qu'il y a une certaine redondance dans sa structure. A un moment, on a l'impression que l'histoire repart pour nous raconter la même chose. Du coup, on suit avec moins d'intérêt.
Mais globalement, j'ai vraiment aimé la rigueur de ton exposé et la manière dont tu nous donnes envie de suivre ton histoire. On sent qu'il y aura une issu au problème et on attend jusqu'au bout qu'elle arrive.
J'ai également noté que l'émotion est vraiment prégnante, d'une manière assez inédite chez toi. J'ai vraiment senti la douleur de ton personnage à l'égard des bêtes qui s'accompagne également d'une immense vulnérabilité à leur sujet. Cela leur donne une dimension très "pure". Le fait que les bêtes agissent sans véritable volonté les rend vraiment touchante. Bien entendu, la férocité de leur destin le renforce. D'ailleurs, je note aussi que le monde des bêtes est montré également d'une manière un peu édenique. C'est le monde de la nature, mais dans ce qu'elle a de charmant, de fragile. Sauf erreur, c'est encore assez nouveau chez toi.
Et malgré que tes personnages sont censées être des sortes de machines, je trouve que tu arrives à les rendre vivants (notamment bien sûr la bête qui s'approche de la murailles). Ce sont des vrais personnages (et de manière vraiment paradoxale). Accessoirement, même le vieillard "existe". Mais le plus beau d'entre tous est ton esprit. Il est à la fois fascinant par sa présentation physique, par ses pouvoirs et également par son côté très maternel. Et en même temps, il est terrible car il envoie ses bêtes à l'abattoir, en le sachant plus ou moins. D'ailleurs, j'ai bien aimé la façon dont la requête très simple du démon devient graduellement de moins en moins accessibles, sans pour autant nous supprimer l'espoir qu'ils y parviennent.
L'une des possibles ironies du texte est de nous donner le point de vue des bêtes et donc de nous montrer les humains comme inhumains en quelque sorte. On prend de ce fait partie des bêtes. Ce qui est bien entendu paradoxal parce qu'en tant qu'humain, le lecteur devrait prendre position pour les hommes.
Maintenant, pour ce qui de l'allégorie, je suppose que tu abordes à nouveau l'idée que l'humanité préfère ne pas perdre une personne même si cela devait en sauver des milliers. Même en minimisant le plus possible le "sacrifice", les hommes refusent la requête des bêtes. On avait déjà discuter de la question et du paradoxe. L'autre paradoxe est bien entendu que tous imaginent vouloir éviter la guerre alors que plus le texte avance et plus on la sent comme une fatalité.
Et j'aime toujours autant la façon dont tu donnes naissance à tes démons. Ils sont toujours aussi fascinants. Chaque mot qu'ils prononcent a toujours un poids énorme. C'est vraiment là l'une des forces de tes récits.
J'aimerais bien un jour voir ton récit à travers d'une grande histoire et non à travers ces petits blocs que tu nous livres et qui semblent à chaque fois repartir à zéro. Cela nous aiderait à rentrer dans cet univers "cosmique" et fascinant qui tend en l'état à nous laisser devant son seuil et de le voir par le petit bout de la lorgnette. J'aimerais pour ma part une bonne fois pour toute me sentir immergé et comprendre ce qu'on devine ou pressent. Je crois vraiment que tu tiens là quelque chose de très fort et qui doit déboucher sur quelque chose de puissant et avec des échos résolument universels. J'ignore ce qui t bloques à t'y plonger davantage, mais j'ai l'impression que tu as tout en main pour
En tout cas, content de te revoir réécrire et de retrouver ton univers (et surtout tes chers démons).
Bon, je dis ça, mais on je commence à connaitre un peu ton monde et j'ai des noms qui me servent de balises. Et puis, les démons, les relations hommes et bêtes, c'est effectivement du connu. D'ailleurs, j'ai presque l'impression d'a&voir déjà lu cette trame dans un autre de tes textes.
Ce que j'ai apprécié, c'est la clarté de la situation. Nous sommes face à une sorte de conte ou de légende, ou tout du moins, le moteur narratif et le style m'y ont fait songé. C'est intéressant parce que cela donne une dimension quasi universelle à ton texte. Au fil des phrases, on sent qu'il nous parle au-delà des mots et qu'il y a là une forme d’allégorie.
Concernant le style, il est à la fois adapté et clair, même si je trouve parfois certaines formulations un peu archaïsantes. J'ai noté également la sur-utilisation de "tant".
Concernant l'intrigue, par contre, elle fonctionne parfaitement. On a envie de connaitre le dénouement. Par contre, j'avoue qu'il y a une certaine redondance dans sa structure. A un moment, on a l'impression que l'histoire repart pour nous raconter la même chose. Du coup, on suit avec moins d'intérêt.
Mais globalement, j'ai vraiment aimé la rigueur de ton exposé et la manière dont tu nous donnes envie de suivre ton histoire. On sent qu'il y aura une issu au problème et on attend jusqu'au bout qu'elle arrive.
J'ai également noté que l'émotion est vraiment prégnante, d'une manière assez inédite chez toi. J'ai vraiment senti la douleur de ton personnage à l'égard des bêtes qui s'accompagne également d'une immense vulnérabilité à leur sujet. Cela leur donne une dimension très "pure". Le fait que les bêtes agissent sans véritable volonté les rend vraiment touchante. Bien entendu, la férocité de leur destin le renforce. D'ailleurs, je note aussi que le monde des bêtes est montré également d'une manière un peu édenique. C'est le monde de la nature, mais dans ce qu'elle a de charmant, de fragile. Sauf erreur, c'est encore assez nouveau chez toi.
Et malgré que tes personnages sont censées être des sortes de machines, je trouve que tu arrives à les rendre vivants (notamment bien sûr la bête qui s'approche de la murailles). Ce sont des vrais personnages (et de manière vraiment paradoxale). Accessoirement, même le vieillard "existe". Mais le plus beau d'entre tous est ton esprit. Il est à la fois fascinant par sa présentation physique, par ses pouvoirs et également par son côté très maternel. Et en même temps, il est terrible car il envoie ses bêtes à l'abattoir, en le sachant plus ou moins. D'ailleurs, j'ai bien aimé la façon dont la requête très simple du démon devient graduellement de moins en moins accessibles, sans pour autant nous supprimer l'espoir qu'ils y parviennent.
L'une des possibles ironies du texte est de nous donner le point de vue des bêtes et donc de nous montrer les humains comme inhumains en quelque sorte. On prend de ce fait partie des bêtes. Ce qui est bien entendu paradoxal parce qu'en tant qu'humain, le lecteur devrait prendre position pour les hommes.
Maintenant, pour ce qui de l'allégorie, je suppose que tu abordes à nouveau l'idée que l'humanité préfère ne pas perdre une personne même si cela devait en sauver des milliers. Même en minimisant le plus possible le "sacrifice", les hommes refusent la requête des bêtes. On avait déjà discuter de la question et du paradoxe. L'autre paradoxe est bien entendu que tous imaginent vouloir éviter la guerre alors que plus le texte avance et plus on la sent comme une fatalité.
Et j'aime toujours autant la façon dont tu donnes naissance à tes démons. Ils sont toujours aussi fascinants. Chaque mot qu'ils prononcent a toujours un poids énorme. C'est vraiment là l'une des forces de tes récits.
J'aimerais bien un jour voir ton récit à travers d'une grande histoire et non à travers ces petits blocs que tu nous livres et qui semblent à chaque fois repartir à zéro. Cela nous aiderait à rentrer dans cet univers "cosmique" et fascinant qui tend en l'état à nous laisser devant son seuil et de le voir par le petit bout de la lorgnette. J'aimerais pour ma part une bonne fois pour toute me sentir immergé et comprendre ce qu'on devine ou pressent. Je crois vraiment que tu tiens là quelque chose de très fort et qui doit déboucher sur quelque chose de puissant et avec des échos résolument universels. J'ignore ce qui t bloques à t'y plonger davantage, mais j'ai l'impression que tu as tout en main pour
En tout cas, content de te revoir réécrire et de retrouver ton univers (et surtout tes chers démons).
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- Monthy3
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il y a 6 ans 8 mois #21500
par Monthy3
Réponse de Monthy3 sur le sujet Haro
Je ne connais point du tout l'univers de Liscord, Haro en constitue donc ma première approche...
Je trouve extrêmement réussi le langage utilisé, typique des mythes, avec ses répétitions, ses boucles qui forment comme une litanie parfaitement adaptée au fond du propos. En l'occurrence, j'ai lu ce texte comme une longue complainte d'Haro, d'autant plus touchante que l'esprit paraît complètement désemparé, impuissant à comprendre ce qui arrive et à adopter la bonne approche. Ses bêtes sont à l'avenant, et pire encore ; le sacrifice de la plus obstinée, devant les murailles de la ville, ne paraît même pas héroïque - tout simplement stupide, d'une émouvante stupidité.
Il est vrai que j'ai trouvé assez vain l'échange avec le vieillard, tant il paraît stérile. Il ne fait rien avancer, or il est mis en avant, donc il reste une légère frustration. Frustration aussi quant à la fin du texte, qui appelle une suite immédiate ! Je suis curieux de connaître le dénouement de cet épisode, le devenir du puits et de l'esprit...
...ainsi que l'identité de ce démon, s'il y a là quelque chose à découvrir même lorsqu'on n'a pas déjà connu ton univers via d'autres textes !
Je trouve extrêmement réussi le langage utilisé, typique des mythes, avec ses répétitions, ses boucles qui forment comme une litanie parfaitement adaptée au fond du propos. En l'occurrence, j'ai lu ce texte comme une longue complainte d'Haro, d'autant plus touchante que l'esprit paraît complètement désemparé, impuissant à comprendre ce qui arrive et à adopter la bonne approche. Ses bêtes sont à l'avenant, et pire encore ; le sacrifice de la plus obstinée, devant les murailles de la ville, ne paraît même pas héroïque - tout simplement stupide, d'une émouvante stupidité.
Il est vrai que j'ai trouvé assez vain l'échange avec le vieillard, tant il paraît stérile. Il ne fait rien avancer, or il est mis en avant, donc il reste une légère frustration. Frustration aussi quant à la fin du texte, qui appelle une suite immédiate ! Je suis curieux de connaître le dénouement de cet épisode, le devenir du puits et de l'esprit...
...ainsi que l'identité de ce démon, s'il y a là quelque chose à découvrir même lorsqu'on n'a pas déjà connu ton univers via d'autres textes !
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- Vuld Edone
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il y a 6 ans 7 mois #21508
par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Haro
Ouf ! J'espérais pouvoir écrire un second chapitre pour pouvoir discuter celui-là mais on va faire avec ce qu'on a.
Je commencerais par les questions de forme.
Qu'il s'agisse des phrases longues, des "tant" et même de la répétition (qui devait être triple et non double au départ), tout cela pastiche les textes médiévaux. Je crois même avoir exagéré notamment parce qu'un texte médiéval (avant le... XIVe siècle en tout cas) était censé être lu, j'ai donc fait exprès d'aller contre ça.
Mais comme dit à une autre occasion, ce pastiche médiéval est surtout une écriture kilométrique très agréable, très facile, qui permet d'enchaîner sans peine et sans s'encombrer de toutes les contraintes de notre époque. Ceux qui piétinent sur une phrase pendant deux heures comprennent.
L'échange avec le vieillard... a été une solution ad hoc à plusieurs problèmes. D'abord, le risque que les humains paraissent monochromes, meuchants. Ensuite, le besoin de montrer que les humains étaient aussi liés aux démons (je ne sais plus si c'est dit dans le texte mais une bête devait se plaindre "nos démons sont les mêmes !") Enfin, j'ai senti le besoin de justifier que les humains ne donnent aucun des leurs.
La nature humaine fait que, normalement, le plan d'Haro aurait dû fonctionner. On déterre un mort, on le remet aux bêtes, on est tranquille pendant un mois. On a des histoires de villages qui offraient leurs enfants aux dragons alors en comparaison, ça ce n'est rien. Il me fallait un moyen de dire clairement "non, ce n'est pas (juste) un malentendu" et au moins esquisser des raisons.
Et là j'en reviens à Zara' : à dire vrai ici les humains ne décident pas de grand-chose. Ce monde a deux "continents", Atasse et Liscord. Dans le premier, les hommes rejettent les démons, les combattent. Dans le second, les hommes vivent avec. Le refus n'est pas humain, il est démoniaque. Il pousse effectivement à l'extrême l'idée d'humanité, où la vie humaine (même après la mort) n'a pas de prix. Le lieu le plus démoniaque n'est pas la forêt mais la cité.
Sur le fond, j'espérais avoir un second chapitre pour donner une meilleure idée de la direction mais, essentiellement, la mission de Haro n'est qu'une excuse.
J'ai effectivement passé un long, long moment pour écrire chaque réplique du démon. Il avait failli à un moment parler de neige.
Et je peux le dire ici, puisque ça reviendra plus loin, mais le démon est en train de donner les vrais enjeux du texte. Pour le lecteur, bien sûr, c'est le souci de Haro, sa souffrance, on veut le voir réussir et tout ça. Codes littéraires. Mais le démon, lui, souligne un tout autre enjeu. Sous mine de constater, il pose une question très pertinente : "Haro, si tu as été créé dans un seul but par des êtres tout-puissants... pourquoi tu n'es pas adapté à ce but ?" Zarathoustra, le mot "défectueux" devrait te faire rejaillir le souvenir d'Akkra.
Et au-delà du véritable but pour lequel Haro a été créé, il y a donc l'attitude du démon. Pourquoi ne pas poser la question directement ? Pourquoi seulement la poser à Haro. Ce que le démon est en train de faire, c'est essayer d'informer Haro sans qu'on puisse l'accuser de le faire. Il n'est pas censé dire à Haro "cette mission est un leurre, tu as une autre raison d'être", ça... gâcherait l'expérience.
Bref. Sur le fond les prochains chapitres continuerai/ont la lutte de Haro pour accomplir sa mission, de façon très classique et en développant l'univers des bêtes et l'univers des hommes, avec rebondissements, etc... jusqu'à la fin qui à l'heure actuelle est encore ouverte. Mais derrière, et de plus en plus, interviendrait ce véritable but, le seul qui intéresse les démons. La (ou les) raison(s) pour laquelle Haro est défectueux.
Ce qui m'amène à "pourquoi ne pas tenter une saga pour aborder le Liscord dans sa globalité ?"
J'ai essayé.
J'ai essayé d'abord en partant des hommes, et de la légende des fondateurs des treize cités (que l'on trouve esquissée dans Keidran). Mais outre que ces débuts sont mythologiques et un peu déroutants, il n'y avait pas vraiment de suite.
J'ai essayé en partant des démons. Et je me suis rendu compte que toute tentative d'expliquer les démons les réduisait à une blague.
Le mythe fondateur est qu'une bête au service d'un dieu a reçu de ce dernier une épée et la mission de tuer les autres dieux. Un jour qu'elle faisait ça, elle s'est retrouvée face au vide. "Là les versions divergent" entre ceux qui pensent qu'elle a tué tous les dieux, et que du coup il ne reste rien, et ceux qui pensent que c'est juste un piège des dieux et qu'elle échoue depuis tout ce temps à le surmonter. Dans tous les cas, cette bête s'échine depuis à créer des univers -- dont le Liscord -- pour détruire le vide.
Dit de cette façon, tout l'univers du Liscord est une farce. Mais c'est bien ce qui se passe, le démon de tous les démons est une bête seule face au vide.
Au final je redoute vraiment une approche globale parce qu'elle peut réellement réduire ce monde à rien.
J'ai bien sûr aussi essayé d'écrire une histoire beaucoup plus limitée que "toute l'histoire exhaustive d'un continent sur deux millénaires", en tentant un humain, une bête, un démon... mais à chaque fois une telle histoire s'effondre. Je n'ai pas encore trouvé le moyen de monter une histoire de fantasy qui permette d'explorer le Liscord sans d'une part en perdre l'attrait (en le réduisant à un univers générique et à un mouchoir de poche) et d'autre part en conserver les enjeux (concernant le "héros" notamment).
Pour le moment, je suis déjà bien content de pouvoir écrire Haro, si je peux écrire Haro, et si le style fonctionne assez, si ça mène quelque part je vais forcément vouloir aller plus loin -- et retrouver Myriade, Tsarra, etc...
Je commencerais par les questions de forme.
Qu'il s'agisse des phrases longues, des "tant" et même de la répétition (qui devait être triple et non double au départ), tout cela pastiche les textes médiévaux. Je crois même avoir exagéré notamment parce qu'un texte médiéval (avant le... XIVe siècle en tout cas) était censé être lu, j'ai donc fait exprès d'aller contre ça.
Mais comme dit à une autre occasion, ce pastiche médiéval est surtout une écriture kilométrique très agréable, très facile, qui permet d'enchaîner sans peine et sans s'encombrer de toutes les contraintes de notre époque. Ceux qui piétinent sur une phrase pendant deux heures comprennent.
L'échange avec le vieillard... a été une solution ad hoc à plusieurs problèmes. D'abord, le risque que les humains paraissent monochromes, meuchants. Ensuite, le besoin de montrer que les humains étaient aussi liés aux démons (je ne sais plus si c'est dit dans le texte mais une bête devait se plaindre "nos démons sont les mêmes !") Enfin, j'ai senti le besoin de justifier que les humains ne donnent aucun des leurs.
La nature humaine fait que, normalement, le plan d'Haro aurait dû fonctionner. On déterre un mort, on le remet aux bêtes, on est tranquille pendant un mois. On a des histoires de villages qui offraient leurs enfants aux dragons alors en comparaison, ça ce n'est rien. Il me fallait un moyen de dire clairement "non, ce n'est pas (juste) un malentendu" et au moins esquisser des raisons.
Et là j'en reviens à Zara' : à dire vrai ici les humains ne décident pas de grand-chose. Ce monde a deux "continents", Atasse et Liscord. Dans le premier, les hommes rejettent les démons, les combattent. Dans le second, les hommes vivent avec. Le refus n'est pas humain, il est démoniaque. Il pousse effectivement à l'extrême l'idée d'humanité, où la vie humaine (même après la mort) n'a pas de prix. Le lieu le plus démoniaque n'est pas la forêt mais la cité.
Sur le fond, j'espérais avoir un second chapitre pour donner une meilleure idée de la direction mais, essentiellement, la mission de Haro n'est qu'une excuse.
J'ai effectivement passé un long, long moment pour écrire chaque réplique du démon. Il avait failli à un moment parler de neige.
Et je peux le dire ici, puisque ça reviendra plus loin, mais le démon est en train de donner les vrais enjeux du texte. Pour le lecteur, bien sûr, c'est le souci de Haro, sa souffrance, on veut le voir réussir et tout ça. Codes littéraires. Mais le démon, lui, souligne un tout autre enjeu. Sous mine de constater, il pose une question très pertinente : "Haro, si tu as été créé dans un seul but par des êtres tout-puissants... pourquoi tu n'es pas adapté à ce but ?" Zarathoustra, le mot "défectueux" devrait te faire rejaillir le souvenir d'Akkra.
Et au-delà du véritable but pour lequel Haro a été créé, il y a donc l'attitude du démon. Pourquoi ne pas poser la question directement ? Pourquoi seulement la poser à Haro. Ce que le démon est en train de faire, c'est essayer d'informer Haro sans qu'on puisse l'accuser de le faire. Il n'est pas censé dire à Haro "cette mission est un leurre, tu as une autre raison d'être", ça... gâcherait l'expérience.
Bref. Sur le fond les prochains chapitres continuerai/ont la lutte de Haro pour accomplir sa mission, de façon très classique et en développant l'univers des bêtes et l'univers des hommes, avec rebondissements, etc... jusqu'à la fin qui à l'heure actuelle est encore ouverte. Mais derrière, et de plus en plus, interviendrait ce véritable but, le seul qui intéresse les démons. La (ou les) raison(s) pour laquelle Haro est défectueux.
Ce qui m'amène à "pourquoi ne pas tenter une saga pour aborder le Liscord dans sa globalité ?"
J'ai essayé.
J'ai essayé d'abord en partant des hommes, et de la légende des fondateurs des treize cités (que l'on trouve esquissée dans Keidran). Mais outre que ces débuts sont mythologiques et un peu déroutants, il n'y avait pas vraiment de suite.
J'ai essayé en partant des démons. Et je me suis rendu compte que toute tentative d'expliquer les démons les réduisait à une blague.
Le mythe fondateur est qu'une bête au service d'un dieu a reçu de ce dernier une épée et la mission de tuer les autres dieux. Un jour qu'elle faisait ça, elle s'est retrouvée face au vide. "Là les versions divergent" entre ceux qui pensent qu'elle a tué tous les dieux, et que du coup il ne reste rien, et ceux qui pensent que c'est juste un piège des dieux et qu'elle échoue depuis tout ce temps à le surmonter. Dans tous les cas, cette bête s'échine depuis à créer des univers -- dont le Liscord -- pour détruire le vide.
Dit de cette façon, tout l'univers du Liscord est une farce. Mais c'est bien ce qui se passe, le démon de tous les démons est une bête seule face au vide.
Au final je redoute vraiment une approche globale parce qu'elle peut réellement réduire ce monde à rien.
J'ai bien sûr aussi essayé d'écrire une histoire beaucoup plus limitée que "toute l'histoire exhaustive d'un continent sur deux millénaires", en tentant un humain, une bête, un démon... mais à chaque fois une telle histoire s'effondre. Je n'ai pas encore trouvé le moyen de monter une histoire de fantasy qui permette d'explorer le Liscord sans d'une part en perdre l'attrait (en le réduisant à un univers générique et à un mouchoir de poche) et d'autre part en conserver les enjeux (concernant le "héros" notamment).
Pour le moment, je suis déjà bien content de pouvoir écrire Haro, si je peux écrire Haro, et si le style fonctionne assez, si ça mène quelque part je vais forcément vouloir aller plus loin -- et retrouver Myriade, Tsarra, etc...
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Modérateurs: San, Kundïn, Zarathoustra