file Pennac, "comme" un roman

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il y a 14 ans 10 mois #15642 par Vuld Edone
Pennac, "comme" un roman a été créé par Vuld Edone
Hi'.

Je n'ai pas la moindre idée de qui est Pennac et ne connaissais que Messieurs les enfants - excellent du reste - qui en faisait un contemporain rigolo, point.
On m'a donné à lire un autre livre de lui, qui demanderait à être compris dans une foule de ses autres livres et un contexte aussi épais que le béton, avant de pouvoir le juger. Si je ne m'abuse sur le titre, c'est Comme un roman.

Le problème- je veux dire le livre ne parle pas des romans, ni des livres, ni de la littérature ni de rien de tout cela. Si vous espériez y lire l'avis d'un auteur sur la lecture, c'est raté. Il s'en contrefiche. Et c'est difficile de dire à quel point.
Il se contrefiche à peu près autant des institutions scolaires et de l'apprentissage - n'importe quel "pédagogue" ou spécialiste de l'enseignement pourra le confirmer en jonglant sur un fil suspendu au-dessus du grand canyon en mangeant un lion.
En fait, dans ce livre mi-comique, mi-moralisant (et non pas moraliste), Pennac parle des gens. Ce qui était déjà, en grande partie, le sujet de Messieurs les enfants.

Passage amusant, pour moi, quand il compare la production médiévale (le roman de chevalerie, mais peut-être parle-t-il des treizième-quatorzième ? qui sait...) à la production industrielle péjorée et dévalorisée.
Avis tout à fait compréhensible quand on connait le fonctionnement de la chanson de geste (qui n'est pas le roman, même si écrit en roman), à savoir topoï préconstruits qui permet aux chevaliers de charger à la lance dans les escaliers et laisses formulaires qui évitent l'effort conséquent de la production orale.
Mais voilà, venant d'un auteur, et même s'il faudrait nuancer (souvenez-vous, le contexte taille béton), trouver la contradiction de deux ans d'université et quelques décennies de science, ça dérange.

Toujours est-il que ce qui l'intéresse, c'est le rapport humain, qu'il étale sur cent soixante-huit pages (de mémoire, je dois me tromper). Au moins, il avoue les fortes doses de pathos.
Mais voilà, après lecture, j'ai la très forte impression que ce livre ne s'adressait pas à moi. Potentiellement, qu'il ne s'adressait pas à vous non plus. Qu'il s'agissait d'une "plainte contre inconnu" dont je conçois mal que Pennac ne voie pas ses propres contradictions.
Ne serait-ce parce qu'à la fin il fait exprès d'y tomber, en autorisant tout et rien.
Reste que le rapport humain, d'un banal banal, très fleur fleur, est tout à l'honneur de Pennac. Et je suis sûr que dans une utopie lointaine, on lui donnera raison. Mais en voulant répondre à quelqu'un qui n'existe pas, sur un tout autre sujet, il ne s'adresse à personne.

J'avais besoin de le dire.

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il y a 14 ans 10 mois #15643 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: Pennac, "comme" un roman
Coïncidence ? J'ai justemment terminé récemment une saga de 4 bouquins de Daniel Pennac tournant autour de la famille Malaussène. Son style d'écriture et le sujet choisit (en l'occurrence la vie d'un homme dont le job est ... bouc-émissaire) me l'ont vraiment fait apprécié.

Petit contrepoint à Feurnard donc ;) si vous cherchez une lecture simple, sans prise de tête façon Frédéric Dard, foncez !
    Dans l'ordre :
  1. Au bonheur des ogres
  2. La fée Carabine
  3. La petite marchande de prose
  4. Monsieur Malaussène

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il y a 14 ans 10 mois #15647 par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Re: Pennac, "comme" un roman
Daniel Pennac... Daneil Pennac...

Ah oui, je me souviens.

Messieurs les enfants était construit sur un style fortement narcissique, du style "l'auteur sait tout". Plusieurs belles figures de style, mais un fond qui manquait.

De quoi parlait-on? De l'homme. Comment? De manière trop simpliste. Messieurs les enfants était un échec, malgré que je l'aie lu trois fois.

"Comme un roman". Je suis sensé être un apprenti prédagogue, alors autant en parler. Franchement, vous ne savez pas à qui vous confiez vos gosses. Bref. Lire des livres aux enfants pour leur donner envie de lire.
L'idée est sympa. En pratique, il faut des heures et des heures pour y parvenir, personne ne vous laissera faire et au final, on laisse en suspens la question de l'utilité d'apprendre si bien le français. Comme un roman ne dit qu'une chose: créez des liens avec vos enfants, lisez-leur des romans.

Parce que comme un roman, vos enfants aiment imaginer, et ils aiment partager. Partager, oui, car quand vous leur lisez quelque chose, ils partagent avec vous une expérience unique, une aventure, une vie spécifique qu'il convient de préserver, et soudainement, vous vous trouvez des références communes.
Lire.. est-ce si essentiel?

Il me faudrait des dizaines de pages pour développer ce questionnement et je n'ai pas le début d'une réponse à fournir, sinon de dire que Daniel Pennac a un style particulier qui donne des romans particuliers et par là même intéressants. Pas les meilleurs, certes, mais ils ne manquent pas de justesse et, au fond, d'une grande humanité...

Impe, qui n'en demande pas plus.

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