Entretien avec Céline

Bon, certains d'entre vous l'ont probablement déjà vu, mais je m'en serais voulu ne l'avoir fait partager aux autres.

En effet, je trouve cet entretien à la fois d'une sincérité incisive et d'un pathétisme rare (dans le bon sens du terme, s'il existe). La première partie est plus biographique, Céline évoquant son enfance, tandis que la deuxième est axée sur l'écriture - et est aussi bien passionnante, pertinente (à mon goût) que sans concession. Et, ma foi, parfois un brin décourageante.

Première partie ici :

Seconde partie là : Seconde partie

J'ai eu droit à deux entretiens avec Marguerite Duras sur ses romans et je réécoute en entier ceux de Céline. D'une certaine manière la confection des entrevues m'intéresse plus que leur contenu...
Comme toujours.

Le style, le style je suivais des cours dessus en un semestre on en a fait le tour, une fois passé sous le rouleau-compresseur de la science le style n'est plus grand-chose, on peut même le dénombrer.
J'ai eu un livre de Jean Rychner sur les fabliaux (XIII, XIVème siècles). Il est intéressant de voir comment il juge la "qualité" du texte, comment il fait pour dire que l'un est meilleur que l'autre. Comme quoi...
La prétention qu'il n'y ait que deux-trois génies à la Rimbaud tous les cinquièmes de siècle me rappelle la France du dix-neuvième où certains n'auraient pas hésité à tout réduire aux classiques. J'ai moi-même cette tendance réductrice. Qu'on écoute l'outre-manche, le discours est très différent.

Mort à crédit attend toujours sur ma table de nuit, la première page m'a lassé d'emblée. Ce qui me fait penser que l'argumentation de la guerre par Céline est convenue, Dostoïevski est plus crédible. D'un côté il ne se trompe pas en parlant de mort, par définition la tension d'un texte implique un problème, c'est le côté thanatos mais ne mentons pas, nous savons autour de quoi tournent toutes les histoires. Je ne peux pas le suivre complètement.
Disons que si c'est pertinent, Céline a quand même un retard d'au moins un demi-siècle et tout de même, passé ses idées objectivistes, tout cela est bien commun.

Je n'arrive pas à voir les insertions que propose Monthy. C'est normal?
Céline, c'est quand même un choc. On peut aimer oupas le style, mais il est unique. Mais ce style a tendance à faire oublier que derrière lui il y avait un regard très perçant sur l'humanité. Après, on peut également prendre ses distance avec certaines idées.
Pour ma part, j'ai du mal à mettre un point d'exclamation sans penser à lui!
J'ai lu 2 livres de lui: voyage et guignol's band. J'avais commencé à lire bagatelle pour un massacre (pour voir si le procès qu'on lui fait était mérité) mais je l'ai perdu avant d'en lire plus de 40 pages...