Édito d'août 2015
- Vuld Edone
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- Vuld Edone
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Éditorial en ligne (enfin !) et bien sûr le RdM tout fait et modifié avec désormais, en début du premier message, le lien vers le RdM précédent. Comme ça je n'ai besoin que d'en citer un seul.
Avec le temps je vais y arriver.
Je me suis rendu compte que le projet "Point final" n'avait aucune chance de me voir si je ne me mettais pas d'abord à mes propres textes. Si je ne suis pas capable d'écrire mes propres histoires je ne risque pas de me tourner sur celles des autres.
Mais, et c'est là le truc, le défi du projet "Point final" est de respecter l'histoire et le style du précédent auteur, de la finir "comme il aurait pu la finir". Forcément c'est difficile et ça demanderait beaucoup de travail. Loin d'une tradition de Taverne qui serait plus proche du cadavre exquis.
Je dis juste ça.
Il va de soi que j'ai choisi le thème du mois suivant cette fois le texte que je suis déjà en train d'écrire, à savoir sur la cité de Sédis. Au moins là je serai sûr d'être dans le thème. Mais comme dit, en arrière-fond il y a surtout la création d'univers, et à mon sens le défi serait plus de concentrer tout l'intérêt du texte sur, justement, l'univers lui-même, plutôt que sur l'histoire et les personnages.
Dans la foulée ça doit faire des mois et des mois que je le répète, à quel point ça m'agace d'essayer d'écrire clairement, de tenter à ce que le lecteur puisse me suivre. J'ai une occurrence en tête particulièrement brûlante et humiliante, parce que la formulation était superbe et il suffit de peu de réflexion pour trouver le sens, mais je me rappelle encore de ma réaction quand je me suis rendu compte que même ça m'était fermé.
Ne le cachons pas, c'est probablement la raison principale qui me rend l'écriture si laborieuse, ce souci de clarté. Ce n'est vraiment pas amusant à écrire.
Mais j'ai beau me le répéter, à chaque fois je me retrouve à essayer quand même, et à me saboter mon propre plaisir. Soit j'ai envie d'être lu, soit j'ai envie d'apprendre (?), soit de me prouver que je sais déjà le faire... C'est tellement absurde. Si seulement je pouvais me remettre dans l'écriture bien cryptique et symbolique, je pourrais si aisément me remettre à aligner les pages. Ça se sent que j'ai envie de hurler ?
Mais bref. À vous de voir comment août se présente.
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- Krycek
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Rapport à ton souci de clarté dans l'écriture en fait c'est surtout de savoir si le lecteur cherche du divertissement ou un essai littéraire. Voire les deux. Dans le premier cas une clarté est indispensable au bon déroulement même si tu peux y glisser quelques phrases de ton cru.
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- Le Hibou
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Il est important d'être clair quand on écrit. Mais ça ne signifiera jamais la même chose suivant le texte ou le contexte.
Il est important que ce qu'on lise soit clair dans notre esprit. Mais, là aussi, ça dépendra du texte ou du contexte.
Pas de règle unique, de formule particulière, de lois intransigeantes applicables à un cas de figure donné.
La notion de clarté, à mon sens, ne peut s'appréhender que dans le mouvement permanent qui s'attache à elle. Ce n'est jamais la même chose, parfois même dans les paragraphes du même chapitre, que ce soit pour le lecteur ou l'auteur. Elle nécessite une adaptation permanente. C'est comme changer les vitesses d'un vélo selon le terrain, ou s'habiller suivant la température : ce sont des choses qui vont tellement de soi, qui fonctionnent presque inconsciemment tant que l'on ne réfléchit pas dessus et qui se détraquent dès qu'on les pense trop fort. Ainsi, peut-être que pour écrire un texte le plus clairement possible il ne faut surtout pas se laisser guider par le souci de la clarté.
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- Vuld Edone
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En l'occurrence, j'en reviens à la logique naturelle.
1) L'introduction des objets de discours
2) La structure même de ces objets
Si on prend par exemple la phrase "Fred se rendait à l'école" on a deux objets de discours (en fait trois) : "Fred", qu'on appellerait O1, et "l'école" qu'on appellera O2. Tout ce qu'on sait de l'école c'est que c'est une école : le lecteur utilise ses propres connaissances du monde pour imaginer une école par défaut, et comme on fait appel aux connaissances du lecteur, forcément, on ne contrôle rien. Par contre, sur Fred on sait deux choses : que ça s'appelle Fred et que ça se "rend à l'école" :
O1{ "Fred" ; "se rend à l'école" }
Le nom donné, "Fred", est généralement un prénom humain masculin. De même, se rendre à l'école est humain (toujours par défaut) et plutôt pour les enfants, donc on en déduit que l'objet "Fred" est un enfant. La suite du texte continuera de détailler cet objet, tout comme des détails sur l'école détailleront cette école -- et corrigeront donc la vision "par défaut" du lecteur.
Le seul problème, vis-à-vis de la clarté, est d'aller trop vite ou trop lentement.
Si on va trop vite : c'est ce qu'on observe chez les enfants, "Pierrot alla dans la forêt et là le troll lui tapa dessus et il y avait un chasseur et donc le troll s'est enfui..." tu te dis qu'on a loupé des étapes. Pour cela qu'on leur répète de "prendre leur temps".
Mais si on va trop lentement : "Il entra dans la chambre. Il y avait une table au milieu, avec trois chaises, et puis une armoire à gauche, et puis une autre à droit-" tu sautes le paragraphe. C'est d'autant plus agaçant quand le texte essaie de faire un effet de style comme si tu ne savais pas déjà ce qui allait arriver "et en fait c'était une vampire !"
Le problème est que pour mes lecteurs, je vais trop vite, tandis que je considère au contraire aller beaucoup trop lentement. Un bête exemple :
-> "Main sur la poignée, les ténèbres dévoilèrent ces marches de petites dalles vieillies, murs rougis et dans le grésillement de l'ampoule le contour de meubles sans âge."
Le lecteur est encore derrière la porte à attendre que j'ouvre alors que moi je suis déjà en bas dans la cave. Cette écriture repose entièrement sur l'implicite : le lecteur doit rajouter énormément d'information, "main sur la poignée" -> "poignée => porte" okay "les ténèbres dévoilèrent ces marches" -> "marches ? => escalier ? d'où qu'il sort cet escalier..." pour être capable de conclure qu'on a ouvert la porte et que derrière il y avait un escalier.
Le temps qu'il fasse tout ça, on a déjà terminé la phrase et il est complètement perdu. Je vais trop vite et donc, ces dernières années, je me tue à écrire au rythme du lecteur. Ce qui me barbe formidablement parce que j'ai l'impression de faire du sur-place :
-> "Main sur la poignée, machin écouta la porte grincer (en la poussant), observa les ténèbres dévoilés devant lui, les petites marches en dalles vieillies et les murs rouges. Il se mit à descendre, comme attiré, entraîné blablabla... jusqu'à toucher en tâtonnant la corde de l'ampoule. Un grésillement révéla dans sa faible lueur les contours de meubles sans âge."
Au nom du ciel... et encore, là je continue à faire de petits sauts logiques, type le "grésillement" comme effet du fait qu'il allume cette fichue ampoule.
C'est d'autant plus agaçant que, derrière, il y a une philosophie.
Ce n'est pas juste de l'impatience, c'est l'atmosphère et le point de vue de mes textes. Je me faisais la réflexion en lisant un article où des gens s'étaient amusés à utiliser des citations nazies (en remplaçant "juifs" par "migrants") pour commenter des articles de journal, question de voir ce qui se passerait.
Résultat à part, comment écrire un texte pour expliquer que 1) la réalité est complexe et 2) les solutions prennent du temps -- avec 2.1) tuer tout le monde n'est pas une solution -- quand les principes d'un texte sont, justement, de rendre les choses claires et donc simples, faciles à comprendre et, aussi, de résoudre les choses "rapidement", sans longueur, on ne voudrait surtout pas que le lecteur s'ennuie. Ah oui et quand la majorité aime les explosions.
La clarté n'est pas énigmatique pour moi, elle est juste agaçante parce que je n'arrive pas à trouver un équilibre, un compromis entre ce que je veux faire et ce que le lecteur est prêt à suivre.
Quand je me plains, c'est surtout parce que j'ai envie d'abandonner la recherche d'un tel équilibre et retourner au cryptique.
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- San
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- Le Hibou
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Vuld Edone écrit: La clarté n'est pas énigmatique pour moi, elle est juste agaçante parce que je n'arrive pas à trouver un équilibre, un compromis entre ce que je veux faire et ce que le lecteur est prêt à suivre.
Quand je me plains, c'est surtout parce que j'ai envie d'abandonner la recherche d'un tel équilibre et retourner au cryptique.
Quand je sortais de l'adolescence, je ne m'attachais prioritairement qu'à la clarté de mon expression : c'est là où mes récits étaient les moins clairs. Bien plus tard, j'en suis venu à privilégier la clarté du récit : c'est là où j'ai progressivement perdu le contact avec la clarté de l'expression. J'ai donc cherché à compenser en me recentrant sur l'expression : inévitablement, le récit finissait par devenir plus confus et obscur. C'était comme un bouton que l'on ne pouvait pas presser sans en faire bouger un autre. C'est ce qui a fini par me faire fuir le récit (probablement pour un jour mieux y revenir).
La clarté est à mes yeux une énigme. D'une part parce qu'elle appartient à chacun, lecteur et auteur, et d'une autre parce que qu'elle existe par elle-même dans un absolu que seul le symbole peut atteindre à la perfection. C'est d'ailleurs ce que les mots que j'ai cités de ton message en préambule expriment bien. Le choix d'un écrivain (ou d'un peintre, ou d'un musicien, etc...) se résume à soit plonger dans l'interminable (mais fascinante) quête de l'équilibre, soit à tenter de forger des symboles. Deux choix mais des possibilités infinies.
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- Mr. Petch
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Quand je me plains, c'est surtout parce que j'ai envie d'abandonner la recherche d'un tel équilibre et retourner au cryptique.
Mmh... Ce que je ne suis pas sûr de comprendre là-dedans, c'est que je vois mal en quoi les deux sont incompatibles.
Mais c'est vrai qu'il y a toujours cette tension dans tes textes : soit on est dans du trop simple (ou en tout cas où la lecture premier degré n'invite pas à aller voir plus loin), soit on est dans du trop cryptique.
Ceci étant, je rejoins San sur le fait que ce que j'attends de toi quand je vois paraître un texte du renard, c'est du cryptique !
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- Vuld Edone
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J'ai juste peur de le rusher vu que surprise, l'histoire d'une cité s'étale sur un paquet d'années. Et comme je n'ai eu l'idée qu'il y a quatre jours, j'invente pas mal de choses au fur et à mesure. D'où le côté "rushé" qu'aura le texte de toute manière.
J'ai aussi l'impression d'être hors-sujet. On donne bien l'histoire d'une cité, à travers différents personnages, mais on voit plus les personnages que la cité même, qui reste au fond assez classique. Mais bon. Si j'abandonne maintenant je n'aurai aucun texte pour le premier septembre, et ce serait grmf.
Ce mois aura été pas mal niveau écriture, finalement...
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- Mr. Petch
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De mon côté j'avais aussi un texte en préparation mais j'ai plus de doutes d'atteindre la deadline.
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- Zarathoustra
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Pour vos textes, je ne pense pas qu'on doit se focaliser sur la deadline, l'été est toujours une période un peu à part.
Faudrait que je jette un oeil aussi sur la MAJ du mois d'aout... On pourrait faire un grand vote avec les textes de l'été et qu'on aura publié de juin à septembre? Je trouve que voter pour 5 ou 6 textes a plus sens que pour 2 ou 3 surtout quand on a soi-même participé à l'écriture...
Vu notre production actuelle, je trouve que les MAJ mensuelles sont une nécessité avec ce petit vote pour le fun histoire de nous obliger à boucler nos commentaires mais que le RdM n'a plus trop de sens. Mais si on organisait un vrai vote tous les 3 ou 4 mois, ce serait plus intéressant (ou dès qu'on atteint 6 textes par exemples?)
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- Vuld Edone
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Je suis déjà content d'écrire et de même prendre du temps pour "Point final". Donc bon, le vote, j'y réfléchirai "plus tard".
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- Mr. Petch
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Vu que chacun de nous semble avoir un texte dans la poche qui ne saurait tarder, je souscris à l'idée d'un vote juillet-septembre. Il y aura sans doute un peu plus de textes alors.
Jusque là, pour les votes, la méthode "wait and see" a plutôt fonctionné : quand il y a 3/4 textes au RdM on vote, sinon, on attend. Je ne pense pas qu'il soit utile de fixer une ligne de conduite stricte : on est suffisamment peu pour s'adapter.
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- San
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L'idée d'un vote annuel est intéressant aussi. Je ne peux pas dire que ça marcherait bien pour moi, mais il y a sûrement des gens à qui ça parle!
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- Zarathoustra
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Faut vraiment qu'on retrouve quelques sujet "ouvert" à long court pour les longues soirées d'hivers. Sans que ce ne soit un travail d'écriture ou de critique. Un truc qui nuos autorise finalement un peu à flooder.
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- Vuld Edone
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Et ah oui la mise à jour prendra un jour de retard, je me suis endormi en plein milieu de journée.
La difficulté du sujet ouvert est qu'on a l'écriture comme point commun. Difficile de savoir de quoi d'autre on causerait. Et quelque part je n'ai envie, ici, de causer que d'écriture.
Et là... je me rappelle quand on voulait faire du jeu de rôle -- ou du cadavre exquis. Il suffit de voir où en est le projet "Point Final". Quant à faire de la théorie littéraire, je fais des Chroniques d'Écriture à l'occasion mais ce n'est pas engageant. Même l'idée de discuter d'idées de texte ne va pas loin.
Je me rappelle aussi de l'époque où je voulais un récit commun, où on puisse tous s'investir -- Libra, puis ailleurs le projet Hydre. Aujourd'hui, j'aimerais plutôt pouvoir discuter de Libra, de l'univers des Chroniques. Ne jamais l'écrire, juste s'amuser à l'inventer, à le réinventer, à l'approfondir, à réimaginer tout l'imaginaire fictif de nos bibliothèques.
Si on trouve un tel sujet, ce serait cool, mais reste à le trouver...
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