Les routes jamais ne s'achèvent
- Xuitzililopotchi
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il y a 18 ans 10 mois #8810
par Xuitzililopotchi
Les routes jamais ne s'achèvent a été créé par Xuitzililopotchi
Il faisait nuit en dehors de la taverne des chroniques. Une nuit épaisse, presque vivante, une obscurité rampante qui s'enroule autour de chaque etre, de chaque plante, tel un manteau de noirceur donnant à chaque chose une dimension mystique.
Les arbres les plus simples et les animaux les plus anodins deviennent de sombres avatars de nos terreurs d'enfants.
La voute céleste était piquetée d'étoiles, petites lucioles étincelantes d'espoir qui guident le voyageur égaré.
Il est étrange de se dire qu'où que nous nous trouvions sur la planète, d'autres gens en d'autres lieux admirent les memes astres. Des inconnus, des amis perdus dont jamais le souvenir ne s'estompe, des ames proches des notres que la distance sépare. Tous également émerveillés sous la bienfaitrice clarté des étoiles dans le ciel nocturne.
Sur la route pierreuse qui menait à l'épaisse porte de chêne de l'auberge, cheminait avec sureté une petite silhouette courbée et replète d'un pas régulier, s'appuyant sur un court baton de marche tordu. Le voyageur s'arreta un instant alors qu'il arrivait en vue des murs nouvellement blanchis de chaux. La lumière des torches filtrait à travers les volets de bois peints et l'on entendait, de dehors les rires et les chants de quelques clients tardifs. Le sentier était parsemé de pierres moussues et l'étranger huma l'air nocturne. Cet air chargé de souvenirs.
Une route ici finit, ou débute, selon le sens dans laquelle on l'emprunte, on va et vient comme l'on respire, vivant chaque instant d'existence avec toute l'intensité qu'on lui donne.
Franchir un seuil, tourner une page dans sa vie, ne pas faire le deuil des années perdues, savourer la seconde présente, n'en garder le souvenir que si l'on y associe un sourire...
Le voyageur poussa la porte en un soupir, le panneau pivoté sur ses gonds avec un chuintement discret. Il faisait chaud à l'intérieur, un grand feu était allumé dans l'atre de pierre.
Quelques personnes attablées portèrent leur regard sur le nouveau venu. Il était petit et courbé, d'une physionomie peu commune, masquant les traits de son visage sous les plis d'un épais capuchon de toile brune qui lui descendait jusqu'aux pieds. Ses mains gantées aux doigts courts jouaient avec agilité sur le pommeau déformé de sa canne.
Il se dirigea d'un pas claudiquant vers le comptoir. Sans lever les yeux il passa commande auprès de l'aubergiste. Il ne désirait rien de mieux qu'un grog chaud. Sa voix était rapide et empressée, y sonnait un accent étrange, il venait manifestement de loin. Il se saisit de la chope de terre cuite que l'aubergiste lui tendait et but avidement et bruyamment l'épais breuvage délicatement épicé. Sans plus tarder, il se jucha sur un tabouret de bois, posant ses quelques affaires sur une table vermoulue, non loin de la cheminée, là où les flammes claires réchaufferaient le mieux ses os gelés.
Il déballa quelques effets, un lourd tome relié de cuir, fermé à clef par de vieilles ferrures rouillées, un petit encrier de cristal enveloppé dans du parchemin et une longue plume d'oie blanche. Il défit ses gants, découvrant d'étranges mains couvertes d'écailles noires, prolongées par de courtes griffes brunatres et commença à écrire en parlant à haue voix
Que voilà de nombreuses lunes que je n'avais point posé mon séant en un lieu aussi accueillant. Vous ne pouvez imaginer, messires, quel bien cela fait de vous voir si bien installés.
Un feu dans la cheminée, des boissons succulentes... comme s'il en avait toujours été ainsi.
Je ne suis ce soir que porteur d'amitié, je n'ai malheureusement emporté nul autre présent que ma conversation, les rigueurs de la route me contraignant à me limiter au strict nécessaire.
Cercle immortel des garants de la sagesse, gardiens de la connaissance universelle, membres de l'ordre des chevaliers chroniqueurs... je vous salue bien bas...[/i]
Les arbres les plus simples et les animaux les plus anodins deviennent de sombres avatars de nos terreurs d'enfants.
La voute céleste était piquetée d'étoiles, petites lucioles étincelantes d'espoir qui guident le voyageur égaré.
Il est étrange de se dire qu'où que nous nous trouvions sur la planète, d'autres gens en d'autres lieux admirent les memes astres. Des inconnus, des amis perdus dont jamais le souvenir ne s'estompe, des ames proches des notres que la distance sépare. Tous également émerveillés sous la bienfaitrice clarté des étoiles dans le ciel nocturne.
Sur la route pierreuse qui menait à l'épaisse porte de chêne de l'auberge, cheminait avec sureté une petite silhouette courbée et replète d'un pas régulier, s'appuyant sur un court baton de marche tordu. Le voyageur s'arreta un instant alors qu'il arrivait en vue des murs nouvellement blanchis de chaux. La lumière des torches filtrait à travers les volets de bois peints et l'on entendait, de dehors les rires et les chants de quelques clients tardifs. Le sentier était parsemé de pierres moussues et l'étranger huma l'air nocturne. Cet air chargé de souvenirs.
Une route ici finit, ou débute, selon le sens dans laquelle on l'emprunte, on va et vient comme l'on respire, vivant chaque instant d'existence avec toute l'intensité qu'on lui donne.
Franchir un seuil, tourner une page dans sa vie, ne pas faire le deuil des années perdues, savourer la seconde présente, n'en garder le souvenir que si l'on y associe un sourire...
Le voyageur poussa la porte en un soupir, le panneau pivoté sur ses gonds avec un chuintement discret. Il faisait chaud à l'intérieur, un grand feu était allumé dans l'atre de pierre.
Quelques personnes attablées portèrent leur regard sur le nouveau venu. Il était petit et courbé, d'une physionomie peu commune, masquant les traits de son visage sous les plis d'un épais capuchon de toile brune qui lui descendait jusqu'aux pieds. Ses mains gantées aux doigts courts jouaient avec agilité sur le pommeau déformé de sa canne.
Il se dirigea d'un pas claudiquant vers le comptoir. Sans lever les yeux il passa commande auprès de l'aubergiste. Il ne désirait rien de mieux qu'un grog chaud. Sa voix était rapide et empressée, y sonnait un accent étrange, il venait manifestement de loin. Il se saisit de la chope de terre cuite que l'aubergiste lui tendait et but avidement et bruyamment l'épais breuvage délicatement épicé. Sans plus tarder, il se jucha sur un tabouret de bois, posant ses quelques affaires sur une table vermoulue, non loin de la cheminée, là où les flammes claires réchaufferaient le mieux ses os gelés.
Il déballa quelques effets, un lourd tome relié de cuir, fermé à clef par de vieilles ferrures rouillées, un petit encrier de cristal enveloppé dans du parchemin et une longue plume d'oie blanche. Il défit ses gants, découvrant d'étranges mains couvertes d'écailles noires, prolongées par de courtes griffes brunatres et commença à écrire en parlant à haue voix
Que voilà de nombreuses lunes que je n'avais point posé mon séant en un lieu aussi accueillant. Vous ne pouvez imaginer, messires, quel bien cela fait de vous voir si bien installés.
Un feu dans la cheminée, des boissons succulentes... comme s'il en avait toujours été ainsi.
Je ne suis ce soir que porteur d'amitié, je n'ai malheureusement emporté nul autre présent que ma conversation, les rigueurs de la route me contraignant à me limiter au strict nécessaire.
Cercle immortel des garants de la sagesse, gardiens de la connaissance universelle, membres de l'ordre des chevaliers chroniqueurs... je vous salue bien bas...[/i]
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- Monthy3
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il y a 18 ans 10 mois #8811
par Monthy3
Réponse de Monthy3 sur le sujet Re: Les routes jamais ne s'achèvent
L'arrivée de l'inconnu n'avait pas échappé à un humain situé dans un recoin de la taverne, seul comme à son habitude. Comment l'aurait-elle pu ? Ses pensées, invariablement mornes, cessèrent un moment de le tourmenter. Après tout, pourquoi ne pas quitter un bref instant ses rêves et ses cauchemars pour aller rechercher un peu de compagnie ?
L'humain se leva, une forme sombre enveloppée dans un long manteau de voyage, usé mais toujours confortable. Il hésita encore, une seconde ou peut-être deux, puis il s'approcha à pas tranquilles de l'étranger. Parvenu au comptoir, il ramena à lui un tabouret puis, sans le regarder, s'assit. Il resta un long moment comme cela, regardant fixement de ses yeux marrons-verts devant lui, encore une fois perdu dans ses songes. Au bout d'un moment, il secoua la tête et murmura quelques mots.
"Tu as enfin trouvé un endroit où te reposer, ami. Je ne connais pas ton espèce ni ton nom mais, ici, tous sont accueillis. Et il en sera toujours ainsi. Bienvenue dans le foyer de ceux qui n'en ont pas."
L'humain se leva, une forme sombre enveloppée dans un long manteau de voyage, usé mais toujours confortable. Il hésita encore, une seconde ou peut-être deux, puis il s'approcha à pas tranquilles de l'étranger. Parvenu au comptoir, il ramena à lui un tabouret puis, sans le regarder, s'assit. Il resta un long moment comme cela, regardant fixement de ses yeux marrons-verts devant lui, encore une fois perdu dans ses songes. Au bout d'un moment, il secoua la tête et murmura quelques mots.
"Tu as enfin trouvé un endroit où te reposer, ami. Je ne connais pas ton espèce ni ton nom mais, ici, tous sont accueillis. Et il en sera toujours ainsi. Bienvenue dans le foyer de ceux qui n'en ont pas."
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- Kundïn
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il y a 18 ans 10 mois #8815
par Kundïn
Réponse de Kundïn sur le sujet Re: Les routes jamais ne s'achèvent
Kundïn, qui digérait son repas devant la cheminée en tirant de longues bouffées sur sa pipe, finit par céder à la curiosité et se leva de son fauteuil avec lourdeur avant de se diriger vers le nouveau venu, un sourire aux lèvres.
"Bienvenue, voyageur ! Mon nom est Kundïn Oakenshield, pour vous servir, fit-il avec la courbette en usage chez les nains. Cela faisait bien longtemps que nous n'avions pas eu de visiteur ! Mettez-vous à l'aise et racontez-nous votre voyage..."
"Bienvenue, voyageur ! Mon nom est Kundïn Oakenshield, pour vous servir, fit-il avec la courbette en usage chez les nains. Cela faisait bien longtemps que nous n'avions pas eu de visiteur ! Mettez-vous à l'aise et racontez-nous votre voyage..."
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- Zarathoustra
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il y a 18 ans 10 mois #8818
par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re: Les routes jamais ne s'achèvent
Salut à toi, émeruite voyageur! Mais comment donc as-tu donc percé les secrets les mieux gardés des Chroniques pour venir jusqu'ici?
Raconte-nous tout ça, nous t'écoutons!
Raconte-nous tout ça, nous t'écoutons!
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- Xuitzililopotchi
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il y a 18 ans 10 mois #8842
par Xuitzililopotchi
l'étranger se saisit d'une gourde de terre cuite et décacheta le bouchon de cire qui la scellait d'un petit mouvement de griffe.
S'en dégageait une odeur fétide de marécages, et les quelques habitués de la taverne froncèrent les narines. Au milieu des effluves nauséabondes, un gros insecte gras et bourdonnant prit son envol, déployant de larges ailes de sous sa carapace de chitine. La scarabe multicolore vrombit en frolant le nez du nain mais fut interrompue dans une arabesque mollassone, saisie au vol par une longue langue préhensile qui disparut aussi vite qu'elle avait surgi de sous la cape brune, avec un bruit de succion peu engageant.
Après quelques machonnements douteux, le nouveau venu reprit la parole.
Bien le bonsoir , Kundin Oakenshield, que longtemps pousse votre barbe et que point ne s'éteigne votre légendaire sagacité... Bien le bonsoir Zarathoustra l'ancien, illustre sage parmis les sages,
bien le bonsoir également, généreux Sans-nom, vos paroles se font aujourd'hui les hérauts des commandements d'hier, et je salue votre dévouement à l'ancien code des chevaliers chroniqueurs...
Il se saisit du tome manuscrit et en tapota la couverture usée.
Le récit de mon voyage ? j'y travaille actuellement... long fut mon périple et point encore n'est il achevé... et je garde bon espoir qu'il se poursuive encore quelques décennies. Seuls ceux dont la couche est un sépulcre et la couverture un linceul peuvent prétendre à l'achèvement de leur route et, fort heureusement, ce n'est pas mon cas.
Je m'égare cependant, et non content de me disperser en phrasés dépourvus de pertinence, je manque à la politesse la plus élémentaire...
le voyageur rejeta sur ses épaules la capuche qui masquait ses traits sauriens. Il dardait sur son auditoire de grands yeux d'or fendus en leur centre par une pupille mobile étincelante de malice, sous de larges paupières couvertes d'écailles luisantes noires comme le jais.
Sur son crane allongé était une longue crete membraneuse effilée au point d'en etre translucide, la chair rosatre marbrée de veinules violacées.
Un sourire franc éclairait son visage ophidien, découvrant deux rangées de petites dents aigues.
Il s'était empâté, comme en témoignaient les bourrelets écailleux à la base de sa gorge, et l'age avait creusé quelques rides sur son visage, mais il était magré tout aisément reconnaissable, ne serait-ce qu'au petit pendentif d'or pale serré autour de son cou, une plume croisée avec une épée, la rune séculaire des Chevaliers chroniqueurs.
Au jour d'aujourd'hui, à travers les contrées que j'ai traversé, on me nomme Xuitzililopotchi, Celui-qui-attend-en-silence, mais du temps où ma plume servait avec zèle et déférence l'Ordre des chroniqueurs, où ma verve creuse et sans sagesse s'épanchait en paperasses, que mon orgueil portait en haute estime, mais dont je rougis aujourd'hui, j'étais plus connu sous le nom de Dvzk...pseudonyme acrostiche imprononçable que j'ai abandonné à présent... au profit d' un borborygme ravissant qui ne manquera pas de faire fourcher vos langues adroites.
ajouta t'il d'un air satisfait.
Ce fait devrait, je pense, répondre à vos interrogations Maitre Zarathoustra, quant aux chemins tortueux que j'ai emprunté pour rejoindre cette aimable tablée... Les pas d'un homme, et le lézard que je suis point ne fait exception, toujours le reconduisent vers les lieux qui lui apportèrent le plus, dans l'espoir pas toujours vain de retrouver les ames qui jadis lui sourirent et parcourirent avec lui un bout de chemin. Je vous dois mes plus plates excuses, pour vous avoir laissé si longtemps sans nouvelles tout dabord, pour n'avoir point preté mon bras dans la réfection de cette taverne ensuite et pour avoir, enfin, imposé à Lomerandin la correction de mes écrits... tache qui, je m'en rend compte à présent, a du etre longue et mortellement ennuyeuse étant donné le nombre incalculable de coquilles et de maladresses que mon inexcusable négligence a semé.
Alors, messires chevaliers, quelles nouvelles depuis que les vents égarèrent mon esprit en d'autres lieux ?
Quid de l'Ordre qui a vu naitre mes premières nouvelles ?
Que sont devenus tous les grands noms qui m'accompagnèrent sur les sentiers de l'écriture ?
mille questions se pressent à mes lèvres... milles ombres qui n'attendent que vos lumières, mais elles peuvent toutes etre résumées en une seule...
Que signifient à présent les Chroniques de par le monde ?[/i]
Réponse de Xuitzililopotchi sur le sujet Re: Les routes jamais ne s'achèvent
l'étranger se saisit d'une gourde de terre cuite et décacheta le bouchon de cire qui la scellait d'un petit mouvement de griffe.
S'en dégageait une odeur fétide de marécages, et les quelques habitués de la taverne froncèrent les narines. Au milieu des effluves nauséabondes, un gros insecte gras et bourdonnant prit son envol, déployant de larges ailes de sous sa carapace de chitine. La scarabe multicolore vrombit en frolant le nez du nain mais fut interrompue dans une arabesque mollassone, saisie au vol par une longue langue préhensile qui disparut aussi vite qu'elle avait surgi de sous la cape brune, avec un bruit de succion peu engageant.
Après quelques machonnements douteux, le nouveau venu reprit la parole.
Bien le bonsoir , Kundin Oakenshield, que longtemps pousse votre barbe et que point ne s'éteigne votre légendaire sagacité... Bien le bonsoir Zarathoustra l'ancien, illustre sage parmis les sages,
bien le bonsoir également, généreux Sans-nom, vos paroles se font aujourd'hui les hérauts des commandements d'hier, et je salue votre dévouement à l'ancien code des chevaliers chroniqueurs...
Il se saisit du tome manuscrit et en tapota la couverture usée.
Le récit de mon voyage ? j'y travaille actuellement... long fut mon périple et point encore n'est il achevé... et je garde bon espoir qu'il se poursuive encore quelques décennies. Seuls ceux dont la couche est un sépulcre et la couverture un linceul peuvent prétendre à l'achèvement de leur route et, fort heureusement, ce n'est pas mon cas.
Je m'égare cependant, et non content de me disperser en phrasés dépourvus de pertinence, je manque à la politesse la plus élémentaire...
le voyageur rejeta sur ses épaules la capuche qui masquait ses traits sauriens. Il dardait sur son auditoire de grands yeux d'or fendus en leur centre par une pupille mobile étincelante de malice, sous de larges paupières couvertes d'écailles luisantes noires comme le jais.
Sur son crane allongé était une longue crete membraneuse effilée au point d'en etre translucide, la chair rosatre marbrée de veinules violacées.
Un sourire franc éclairait son visage ophidien, découvrant deux rangées de petites dents aigues.
Il s'était empâté, comme en témoignaient les bourrelets écailleux à la base de sa gorge, et l'age avait creusé quelques rides sur son visage, mais il était magré tout aisément reconnaissable, ne serait-ce qu'au petit pendentif d'or pale serré autour de son cou, une plume croisée avec une épée, la rune séculaire des Chevaliers chroniqueurs.
Au jour d'aujourd'hui, à travers les contrées que j'ai traversé, on me nomme Xuitzililopotchi, Celui-qui-attend-en-silence, mais du temps où ma plume servait avec zèle et déférence l'Ordre des chroniqueurs, où ma verve creuse et sans sagesse s'épanchait en paperasses, que mon orgueil portait en haute estime, mais dont je rougis aujourd'hui, j'étais plus connu sous le nom de Dvzk...pseudonyme acrostiche imprononçable que j'ai abandonné à présent... au profit d' un borborygme ravissant qui ne manquera pas de faire fourcher vos langues adroites.
ajouta t'il d'un air satisfait.
Ce fait devrait, je pense, répondre à vos interrogations Maitre Zarathoustra, quant aux chemins tortueux que j'ai emprunté pour rejoindre cette aimable tablée... Les pas d'un homme, et le lézard que je suis point ne fait exception, toujours le reconduisent vers les lieux qui lui apportèrent le plus, dans l'espoir pas toujours vain de retrouver les ames qui jadis lui sourirent et parcourirent avec lui un bout de chemin. Je vous dois mes plus plates excuses, pour vous avoir laissé si longtemps sans nouvelles tout dabord, pour n'avoir point preté mon bras dans la réfection de cette taverne ensuite et pour avoir, enfin, imposé à Lomerandin la correction de mes écrits... tache qui, je m'en rend compte à présent, a du etre longue et mortellement ennuyeuse étant donné le nombre incalculable de coquilles et de maladresses que mon inexcusable négligence a semé.
Alors, messires chevaliers, quelles nouvelles depuis que les vents égarèrent mon esprit en d'autres lieux ?
Quid de l'Ordre qui a vu naitre mes premières nouvelles ?
Que sont devenus tous les grands noms qui m'accompagnèrent sur les sentiers de l'écriture ?
mille questions se pressent à mes lèvres... milles ombres qui n'attendent que vos lumières, mais elles peuvent toutes etre résumées en une seule...
Que signifient à présent les Chroniques de par le monde ?[/i]
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- Zarathoustra
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il y a 18 ans 10 mois #8843
par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re: Les routes jamais ne s'achèvent
Ne serait-ce pas là proche cousin de messire Xlatoc ou Dvzvk?
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- Lomerandin
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il y a 18 ans 10 mois #8849
par Lomerandin
Réponse de Lomerandin sur le sujet Re: Les routes jamais ne s'achèvent
Une ombre se détacha du mur au fond de la salle et l'Elfe encapuchonné se leva silencieusement. Une tête de gobelin fraîchement cueillie tomba de son sac et roula à terre, jusqu'à la niche du dragon. Ce dernier renifla le chef de la créature défunte, vérifia que personne ne lui prêtait attention, et l'avala en un seul mouvement. L'Elfe ne s'intéressa pas au devenir du trophée et se dirigea d'un pas léger, presque en glissant, jusqu'au comptoir. C'est sur la pointe des pieds qu'il s'approcha du quatuor, se plaquant de temps en temps contre le mur, se jetant sous les tables et rampant à terre, autant de pathétiques tentatives pour être discret. Les Chroniqueurs restèrent stoïques et firent come si de rien n'était. Personne n'avait le courage d'expliquer à l'Elfe que ses approches discrètes ne servaient à rien. Cela lui aurait brisé le coeur.
Aah ! fit-il en se redressant subitement dans un grand mouvement de cape. Ils firent mine d'être surpris par son arrivée, avec des grimaces qui ne tromperaient pas une grand-mère myope et sénile au dernier degré. Lomerandin n'y vit que du feu.
Alors, raclure à écailles ! Tu reviens sévir par ici après tout ce temps. Mais tu ne sais pas ce que tu as manqué. Aubergiste, un verre pour l'ami reptilien !
Il tenta de donner une claque dans le dos de son vieil ami, rata d'un bon mètre, tomba vers l'avant, s'emmêla dans dans son long fourreau qui traînait à terre, et finalement chût dans la poussière. Le silence plana quelques instants sur la scène. Puis toute l'assistance fut prise d'un fou rire incurable.
En tout cas, y a des choses qui n'ont pas changé, fit-il mollement.
Aah ! fit-il en se redressant subitement dans un grand mouvement de cape. Ils firent mine d'être surpris par son arrivée, avec des grimaces qui ne tromperaient pas une grand-mère myope et sénile au dernier degré. Lomerandin n'y vit que du feu.
Alors, raclure à écailles ! Tu reviens sévir par ici après tout ce temps. Mais tu ne sais pas ce que tu as manqué. Aubergiste, un verre pour l'ami reptilien !
Il tenta de donner une claque dans le dos de son vieil ami, rata d'un bon mètre, tomba vers l'avant, s'emmêla dans dans son long fourreau qui traînait à terre, et finalement chût dans la poussière. Le silence plana quelques instants sur la scène. Puis toute l'assistance fut prise d'un fou rire incurable.
En tout cas, y a des choses qui n'ont pas changé, fit-il mollement.
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- Xuitzililopotchi
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il y a 18 ans 9 mois #8900
par Xuitzililopotchi
Réponse de Xuitzililopotchi sur le sujet Re: Les routes jamais ne s'achèvent
l'archiviste éclata de rire, ou du moins ce qui pouvait le plus s'apparenter à un rire, autant que le lui permettait son étrange physionomie, on eut plutot dit qu'il était secoué de spasmes incontrolés et gargouillants, les veinules de sa crete gonflées et rougies, les yeux qui, libres, tournoyaient dans les orbites du lézard. Une fois calmé, il essuya négligemment une larme et dit :
Bien des choses en effet sont aussi immuables que les anciens rocs, et mon amitié pour vos oreilles pointues en fait partie tout autant que votre légendaire ....hum... discrétion...
Ainsi donc, c'est vous qui vous etes assigné la lourde tache de recorriger mes anciens écrits ? Sans doute etes vous plus fou encore que ce que vous paraissez, maitre Lomerandin, et jamais assez je ne vous aimerai pour cela.
En effet j'ai manqué bien des choses...j'aperçois en ces lieux des visages inconnus... et quelles nouvelles, donc, de ceux que point je ne vois ?
Dude, Iggy, Kalth, Elfiriond, Gulix, Lorindil et les autres ?
Bien des choses en effet sont aussi immuables que les anciens rocs, et mon amitié pour vos oreilles pointues en fait partie tout autant que votre légendaire ....hum... discrétion...
Ainsi donc, c'est vous qui vous etes assigné la lourde tache de recorriger mes anciens écrits ? Sans doute etes vous plus fou encore que ce que vous paraissez, maitre Lomerandin, et jamais assez je ne vous aimerai pour cela.
En effet j'ai manqué bien des choses...j'aperçois en ces lieux des visages inconnus... et quelles nouvelles, donc, de ceux que point je ne vois ?
Dude, Iggy, Kalth, Elfiriond, Gulix, Lorindil et les autres ?
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Modérateurs: San, Kundïn, Zarathoustra