Le debriefing
- Iggy Grunnson
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il y a 7 ans 11 mois #20900
par Iggy Grunnson
Le debriefing a été créé par Iggy Grunnson
Voilà un sujet que je voulais créer depuis quelque temps, et l'occasion m'en est fournie avec la publication de "Lorsque les brumes se dissipent".
L'idée est de comparer les éléments préparés au moment de la planification de l'histoire avec le résultat final. C'est l'occasion de voir ce qui a fonctionné dans le plan et ce qui a nécessité des adaptations, les points qui étaient suffisamment décrits et ceux pour lesquels il a été nécessaire de broder. L'objectif de ce sujet est aussi de comparer nos méthodes, voir pour un récit donné quel degré de planification est atteint par chacun.
Ah oui, et bien sûr, mieux vaut lire l'histoire originale avant de se plonger dans ce sujet, au risque de se gâcher toute la surprise.
En ce qui concerne "Lorsque les brumes se dissipent", voilà ce que j'avais préparé :
Et comme c'est un peu illisible (j'ai barré le texte au fur et à mesure que la rédaction avançait), voilà la retranscription des principaux points :
• Jin (le narrateur) et Bara (Savannah dans la version finale) sont deux enfants qui grandissent dans une région agricole. Leur quotidien : école / travail dans les champs / Jeux
• Quand ils ont 5/7 ans, avènement des Elus. Leur perceptrice est renvoyée. Bara manifeste sa nature rebelle.
• Elle fait de plus en plus le mur. Traîne avec des durs, sèche les cours alors que Jin est bon élève et part pour Galmora.
• Quand ils ont la vingtaine, Jin, jeune clerc, apprend qu’Amphitryon Jones est envoyé dans sa région pour mater les troubles grandissants. Jin retourne aussi chez lui.
• Il trouve Jara radicalisée depuis la mort de son amant (cabane brûlée). Ses propres parents sont plus fiers d’elle que de lui.
• Peu après, la troupe dont elle fait partie es décimée > attaque d’un village de nuit, brûlé.
• Jin retrouve Bara dans la cabane brûlée. Ils ont une dernière nuit ensemble, puis se séparent.
• Bara s’en va, Amphitryon sur ses traces. La traque se termine lorsque Bara est acculée dans une rizière par deux hommes d’Amphitryon. Celui-ci intervient et la tue.
• En fait, Jin est un Elu, qui « revit » chacun de ces souvenirs encore et encore. Dénoncé par Amphitryon, il est mis à l’isolation et écrit ses mémoires.
Globalement, je m'en suis tenu à ce que j'avais prévu.
Le début a été pas mal étoffé dans le texte final, mais l'idée était déjà là au stade de la planification.
Ce qui a le plus changé, c'est la fin. J'ai senti le besoin de rajouter l'expédition avortée du narrateur pour faire diversion, c'est-à-dire laisser entrevoir au moins momentanément au lecteur une issue heureuse et détourner son attention du dénouement tragique annoncé.
Ce qui est marrant c'est que j'ai abandonné la fin originale (Savannah laisse le narrateur à la cabane, continue sa fuite et est tuée plus tard) alors que c'est la première image qui m'avait motivée à écrire cette histoire. Le fait est que le moment venu j'ai pensé que rajouter une étape au dénouement lui donnerait trop une forme de vignettes décousues, et je me suis rabattue sur la fin actuelle, plus ramassée et plus poignante à mon avis.
N'hésitez pas à commenter, ou à faire part de vos propres expériences sur le même thème.
Iggy
L'idée est de comparer les éléments préparés au moment de la planification de l'histoire avec le résultat final. C'est l'occasion de voir ce qui a fonctionné dans le plan et ce qui a nécessité des adaptations, les points qui étaient suffisamment décrits et ceux pour lesquels il a été nécessaire de broder. L'objectif de ce sujet est aussi de comparer nos méthodes, voir pour un récit donné quel degré de planification est atteint par chacun.
Ah oui, et bien sûr, mieux vaut lire l'histoire originale avant de se plonger dans ce sujet, au risque de se gâcher toute la surprise.
En ce qui concerne "Lorsque les brumes se dissipent", voilà ce que j'avais préparé :
Et comme c'est un peu illisible (j'ai barré le texte au fur et à mesure que la rédaction avançait), voilà la retranscription des principaux points :
• Jin (le narrateur) et Bara (Savannah dans la version finale) sont deux enfants qui grandissent dans une région agricole. Leur quotidien : école / travail dans les champs / Jeux
• Quand ils ont 5/7 ans, avènement des Elus. Leur perceptrice est renvoyée. Bara manifeste sa nature rebelle.
• Elle fait de plus en plus le mur. Traîne avec des durs, sèche les cours alors que Jin est bon élève et part pour Galmora.
• Quand ils ont la vingtaine, Jin, jeune clerc, apprend qu’Amphitryon Jones est envoyé dans sa région pour mater les troubles grandissants. Jin retourne aussi chez lui.
• Il trouve Jara radicalisée depuis la mort de son amant (cabane brûlée). Ses propres parents sont plus fiers d’elle que de lui.
• Peu après, la troupe dont elle fait partie es décimée > attaque d’un village de nuit, brûlé.
• Jin retrouve Bara dans la cabane brûlée. Ils ont une dernière nuit ensemble, puis se séparent.
• Bara s’en va, Amphitryon sur ses traces. La traque se termine lorsque Bara est acculée dans une rizière par deux hommes d’Amphitryon. Celui-ci intervient et la tue.
• En fait, Jin est un Elu, qui « revit » chacun de ces souvenirs encore et encore. Dénoncé par Amphitryon, il est mis à l’isolation et écrit ses mémoires.
Globalement, je m'en suis tenu à ce que j'avais prévu.
Le début a été pas mal étoffé dans le texte final, mais l'idée était déjà là au stade de la planification.
Ce qui a le plus changé, c'est la fin. J'ai senti le besoin de rajouter l'expédition avortée du narrateur pour faire diversion, c'est-à-dire laisser entrevoir au moins momentanément au lecteur une issue heureuse et détourner son attention du dénouement tragique annoncé.
Ce qui est marrant c'est que j'ai abandonné la fin originale (Savannah laisse le narrateur à la cabane, continue sa fuite et est tuée plus tard) alors que c'est la première image qui m'avait motivée à écrire cette histoire. Le fait est que le moment venu j'ai pensé que rajouter une étape au dénouement lui donnerait trop une forme de vignettes décousues, et je me suis rabattue sur la fin actuelle, plus ramassée et plus poignante à mon avis.
N'hésitez pas à commenter, ou à faire part de vos propres expériences sur le même thème.
Iggy
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- Vuld Edone
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il y a 7 ans 11 mois #20904
par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Le debriefing
Une remarque rapide.
Quand je planifie, la première chose que je fais est de déterminer le nombre de pages. Notamment pour savoir la quantité de contenu dont j'aurai besoin, mais aussi déterminer le nombre d'heures en moyenne que ça prendra. Oui je suis vénal.
Lors de ma dernière planification, j'avais prévu un chapitre de 8 pages, avant de déterminer que ce ne serait pas suffisant pour ma matière. Je l'ai alors étendu à 30 pages, en 5 parties : 3-8-8-8-3 (nombre de pages). Introduction, trois corps, conclusion.
À l'écriture, ce nombre a explosé, et le chapitre a au final fait 60 pages.
La principale raison semble être que, cette fois, je me suis refusé à "couper". Ça et des dialogues interminables... mais essentiellement, je n'arrêtais pas de conserver des scènes que, d'habitude, j'abandonnerais.
Quoi qu'il en soit, pour le second chapitre j'ai conservé la même structure de 30 pages en 5 parties, en sachant qu'à nouveau le risque était grand de déborder. Ce qui ne gêne pas, le plan est fait pour être adapté.
Mais, et c'est là où ton brouillon m'intéresse, d'habitude un plan chez moi ressemble à ça :
3 - Dans la ruelle
8 - Perdu en ville (le parc ?)
8 - Luc
8 - Retour chez lui
3 - Le démon perché
Pour moi, ça me parle. Je n'explicite pas, le plan n'est que pour moi.
Mais cette fois-ci, en sachant que le texte allait déborder, j'ai décidé d'expliciter la suite des événements, c'est-à-dire toutes les "scènes" qui pouvaient arriver.
(1) Jonathan revit les événements de la ruelle, (2) il s'échappe et redécouvre sa propre ville (3) puis Luc l'appelle, retour à la réalité et rendez-vous, (4) ...
Ce qui ressemble déjà beaucoup plus à ta manière de faire.
On a pour ainsi dire deux sortes de plan, l'un "par objectifs", l'autre "par événements".
À noter que j'estime toujours le nombre de pages, à peu près, qu'un événement (ou scène) va prendre. Par exemple "Luc l'appelle" ne devrait prendre qu'une demi-page, alors que "il redécouvre sa propre ville" devrait faire 2-3 pages. Et me signale que je dois développer la ville, prévoir des choses à redécouvrir (en rapport avec l'intrigue).
Dans le cas d'un plan "par objectifs", je sais pendant huit pages de quoi je dois parler, j'ai normalement décomposé ça en 4 scènes de 2 pages et ensuite, j'écris jusqu'à ce que l'objectif soit accompli. Jonathan a fui, contacté Luc et le retrouve au parc (il manque une scène).
Je ne peux pas m'empêcher de me dire aussi que ton texte n'explicite pas les thèmes du texte.
Les événements y sont, et toi-même tu sais pourquoi tu écris, mais en général et avant même de considérer les événements, j'écris un résumé du texte entier (en 1-2 lignes), puis je me mets à écrire pour moi-même "pourquoi ce texte".
Mais c'est vrai que le support papier, où effacer est laborieux, ne se prête pas à ça.
Je pense que c'est visible avec "SpaceApe"...
Quand je planifie, la première chose que je fais est de déterminer le nombre de pages. Notamment pour savoir la quantité de contenu dont j'aurai besoin, mais aussi déterminer le nombre d'heures en moyenne que ça prendra. Oui je suis vénal.
Lors de ma dernière planification, j'avais prévu un chapitre de 8 pages, avant de déterminer que ce ne serait pas suffisant pour ma matière. Je l'ai alors étendu à 30 pages, en 5 parties : 3-8-8-8-3 (nombre de pages). Introduction, trois corps, conclusion.
À l'écriture, ce nombre a explosé, et le chapitre a au final fait 60 pages.
La principale raison semble être que, cette fois, je me suis refusé à "couper". Ça et des dialogues interminables... mais essentiellement, je n'arrêtais pas de conserver des scènes que, d'habitude, j'abandonnerais.
Quoi qu'il en soit, pour le second chapitre j'ai conservé la même structure de 30 pages en 5 parties, en sachant qu'à nouveau le risque était grand de déborder. Ce qui ne gêne pas, le plan est fait pour être adapté.
Mais, et c'est là où ton brouillon m'intéresse, d'habitude un plan chez moi ressemble à ça :
3 - Dans la ruelle
8 - Perdu en ville (le parc ?)
8 - Luc
8 - Retour chez lui
3 - Le démon perché
Pour moi, ça me parle. Je n'explicite pas, le plan n'est que pour moi.
Mais cette fois-ci, en sachant que le texte allait déborder, j'ai décidé d'expliciter la suite des événements, c'est-à-dire toutes les "scènes" qui pouvaient arriver.
(1) Jonathan revit les événements de la ruelle, (2) il s'échappe et redécouvre sa propre ville (3) puis Luc l'appelle, retour à la réalité et rendez-vous, (4) ...
Ce qui ressemble déjà beaucoup plus à ta manière de faire.
On a pour ainsi dire deux sortes de plan, l'un "par objectifs", l'autre "par événements".
À noter que j'estime toujours le nombre de pages, à peu près, qu'un événement (ou scène) va prendre. Par exemple "Luc l'appelle" ne devrait prendre qu'une demi-page, alors que "il redécouvre sa propre ville" devrait faire 2-3 pages. Et me signale que je dois développer la ville, prévoir des choses à redécouvrir (en rapport avec l'intrigue).
Dans le cas d'un plan "par objectifs", je sais pendant huit pages de quoi je dois parler, j'ai normalement décomposé ça en 4 scènes de 2 pages et ensuite, j'écris jusqu'à ce que l'objectif soit accompli. Jonathan a fui, contacté Luc et le retrouve au parc (il manque une scène).
Je ne peux pas m'empêcher de me dire aussi que ton texte n'explicite pas les thèmes du texte.
Les événements y sont, et toi-même tu sais pourquoi tu écris, mais en général et avant même de considérer les événements, j'écris un résumé du texte entier (en 1-2 lignes), puis je me mets à écrire pour moi-même "pourquoi ce texte".
Mais c'est vrai que le support papier, où effacer est laborieux, ne se prête pas à ça.
Je pense que c'est visible avec "SpaceApe"...
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- Imperator
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il y a 7 ans 11 mois #20907
par Imperator
Et puis je me suis vite rendu compte que cela créait des détours inutiles dans le récit, que ça le faisait traîner en longueur et que ça forçait une atmosphère beaucoup trop sérieuse et même austère tout au long du texte.
Après plusieurs itérations de conceptions, je suis parvenu à faire un plan pour un texte qui pouvait fonctionner, mais comme ça n'avait plus rien à voir avec ce que j'avais initialement l'intention d'écrire, j'ai carrément laissé tomber parce que le texte avait perdu son aspect marrant. C'était devenu trop "lisse" et "soigné" pour être drôle à écrire.
Et tant qu'on est sur les plans, je crois n'avoir jamais réussi à vraiment écrire un texte dont j'aie au préalable fait un plan par écrit. Je crois que c'est psychologique. J'avais besoin d'avoir quelque chose dans ma tête et de le voir se former directement sous mes yeux. Si j'avais écrit le plan, j'avais l'impression d'avoir écrit l'histoire.
Réponse de Imperator sur le sujet Le debriefing
De manière amusante, j'ai le souvenir que ça m'arrivait souvent. Dans l'un des derniers textes que je voulais tenter d'écrire, j'avais une série d'images et de petites scénettes qui me faisaient marrer et que je trouvais suffisamment sympathique pour être mises par écrit.Ce qui est marrant c'est que j'ai abandonné la fin originale (Savannah laisse le narrateur à la cabane, continue sa fuite et est tuée plus tard) alors que c'est la première image qui m'avait motivée à écrire cette histoire.
Et puis je me suis vite rendu compte que cela créait des détours inutiles dans le récit, que ça le faisait traîner en longueur et que ça forçait une atmosphère beaucoup trop sérieuse et même austère tout au long du texte.
Après plusieurs itérations de conceptions, je suis parvenu à faire un plan pour un texte qui pouvait fonctionner, mais comme ça n'avait plus rien à voir avec ce que j'avais initialement l'intention d'écrire, j'ai carrément laissé tomber parce que le texte avait perdu son aspect marrant. C'était devenu trop "lisse" et "soigné" pour être drôle à écrire.
Et tant qu'on est sur les plans, je crois n'avoir jamais réussi à vraiment écrire un texte dont j'aie au préalable fait un plan par écrit. Je crois que c'est psychologique. J'avais besoin d'avoir quelque chose dans ma tête et de le voir se former directement sous mes yeux. Si j'avais écrit le plan, j'avais l'impression d'avoir écrit l'histoire.
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- Zarathoustra
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il y a 7 ans 11 mois #20909
par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Le debriefing
Fort intéressant de découvrir vos méthodes.
Pour mes portraits, je fonctionne plus avec des séquences que j’ai dans la tête, plus ou moins précises. Mais il m’arrive aussi de mettre certaines séquence en phrases, notamment si je décide d’en sauter une ou de mettre de côté un passage pour laquelle je ne me sens pas prêt (ou que j’ai besoin d’affiner mes idées). Puis j’efface moi aussi ce que j’ai traité au fur et à mesure.
Pour une saga, j’utilise plus un crayon et une feuille pour travailler le plan. Comme Vuld, j’estime à la louche la longueur de ce que j’envisage (souvent mal en la sous-estimant). Comme lui, je « crypte » le contenu avec des mots ou des phrases que sans doute moi seul ne peut comprendre. Comme Iggy, le résultat est assez illisble au final pour un autre que moi. En plus, j’aime être très synthétique de manière à visualiser l’ensemble sur une page, donc j’écris souvent très petit…
Une fois cette première étape faite, si je sens que ce n’est pas suffisant, je vais aller sur un plan plus travaillé qui dépassera la longueur d’une page et je vais essayer d’étoffer mes idées, creuser les interconnexions. Il peut y avoir d’ailleurs des flèches pour les montrer. Il peut aussi y avoir des changements de déroulement, des déplacements de séquences. Quelque part, j'aime que cela sot visuel. Même si c'est moche ou sale à force de retouche. Ca ressemble parfois plus à une carte (comme Iggy) qu'à un vrai plan.
Donc en gros, je procède un peu comme vous. Ca me rassure parce que j'imaginais Vuld avec des plans hyper travaillés en amont...
Par contre, pour une nouvelle, heu..., là je suis plus free lance... Si elle est dépasse 5 pages, il pourra y avoir des notes sur word (surtout si je commence à quitter l'écriture chronologique ou si il y a une idée qui découle de ce que j'écrit et que je dois traiter plus tard). Mais je ne travaille pas avec un véritable plan. Par contre, une fois écrite, je travaille souvent dans la matière. Le travail de réécriture est bien souvent plus long que celui d'écriture. Et pour moi, les deux étapes forment un tout. Du fait que je n'ai pas de plan, j'en ai besoin.
En fait, cela vient aussi du fait que mes nouvelles soient plus une mise en scène de réflexion qu'une vraie histoire. Or formaliser par écrit toute ma réflexion (pour partie intuitive) serait à la fois fastidieux mais aussi improductif. Quelque part, le texte est lui-même la synthèse de ma réflexion et j'ai besoin d'écrire la nouvelle pour avoir accès à la totalité de ce que je pressens (c'était le cas pour le Loup-Garou). Et si je laisse un peu décanté le texte, il m'apporte souvent des solutions ou des nuances voire même une réflexion encore plus complexe que ce que j'avais imaginé au départ, du fait des interconnexions avec les thèmes ou la portée symbolique de l'histoire.
L'Iconoclaste a été écrit sans aucun plan mais en étant par contre très lucide de cette réflexion, il y a juste une dimension fantastique qui m'est apparu et que j'ai essayé d'imprimer de manière cachée qui me permettait de boucler la boucle, et accessoirement d'y mettre une forme de jeu plus ludique et une note d'humour cryptée.
Pour mes portraits, je fonctionne plus avec des séquences que j’ai dans la tête, plus ou moins précises. Mais il m’arrive aussi de mettre certaines séquence en phrases, notamment si je décide d’en sauter une ou de mettre de côté un passage pour laquelle je ne me sens pas prêt (ou que j’ai besoin d’affiner mes idées). Puis j’efface moi aussi ce que j’ai traité au fur et à mesure.
Pour une saga, j’utilise plus un crayon et une feuille pour travailler le plan. Comme Vuld, j’estime à la louche la longueur de ce que j’envisage (souvent mal en la sous-estimant). Comme lui, je « crypte » le contenu avec des mots ou des phrases que sans doute moi seul ne peut comprendre. Comme Iggy, le résultat est assez illisble au final pour un autre que moi. En plus, j’aime être très synthétique de manière à visualiser l’ensemble sur une page, donc j’écris souvent très petit…
Une fois cette première étape faite, si je sens que ce n’est pas suffisant, je vais aller sur un plan plus travaillé qui dépassera la longueur d’une page et je vais essayer d’étoffer mes idées, creuser les interconnexions. Il peut y avoir d’ailleurs des flèches pour les montrer. Il peut aussi y avoir des changements de déroulement, des déplacements de séquences. Quelque part, j'aime que cela sot visuel. Même si c'est moche ou sale à force de retouche. Ca ressemble parfois plus à une carte (comme Iggy) qu'à un vrai plan.
Donc en gros, je procède un peu comme vous. Ca me rassure parce que j'imaginais Vuld avec des plans hyper travaillés en amont...
Par contre, pour une nouvelle, heu..., là je suis plus free lance... Si elle est dépasse 5 pages, il pourra y avoir des notes sur word (surtout si je commence à quitter l'écriture chronologique ou si il y a une idée qui découle de ce que j'écrit et que je dois traiter plus tard). Mais je ne travaille pas avec un véritable plan. Par contre, une fois écrite, je travaille souvent dans la matière. Le travail de réécriture est bien souvent plus long que celui d'écriture. Et pour moi, les deux étapes forment un tout. Du fait que je n'ai pas de plan, j'en ai besoin.
En fait, cela vient aussi du fait que mes nouvelles soient plus une mise en scène de réflexion qu'une vraie histoire. Or formaliser par écrit toute ma réflexion (pour partie intuitive) serait à la fois fastidieux mais aussi improductif. Quelque part, le texte est lui-même la synthèse de ma réflexion et j'ai besoin d'écrire la nouvelle pour avoir accès à la totalité de ce que je pressens (c'était le cas pour le Loup-Garou). Et si je laisse un peu décanté le texte, il m'apporte souvent des solutions ou des nuances voire même une réflexion encore plus complexe que ce que j'avais imaginé au départ, du fait des interconnexions avec les thèmes ou la portée symbolique de l'histoire.
L'Iconoclaste a été écrit sans aucun plan mais en étant par contre très lucide de cette réflexion, il y a juste une dimension fantastique qui m'est apparu et que j'ai essayé d'imprimer de manière cachée qui me permettait de boucler la boucle, et accessoirement d'y mettre une forme de jeu plus ludique et une note d'humour cryptée.
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- Iggy Grunnson
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il y a 7 ans 11 mois #20913
par Iggy Grunnson
Réponse de Iggy Grunnson sur le sujet Le debriefing
En tout cas c'est intéressant d'aborder le sujet je crois, c'est une part importante de l'écriture il me semble dont on parle finalement assez peu.
Côté estimation de la longueur de mes textes, ce n'est pas systématique pour moi. Par contre en ce qui concerne "les brumes..." je pensais vraiment au moment de la planification que le texte serait plus court (typiquement 30%) que ce qu'il est au final. C'est surtout le début, dont j'avais peu détaillé le contenu, qui a pas mal gonflé.
Iggy
Côté estimation de la longueur de mes textes, ce n'est pas systématique pour moi. Par contre en ce qui concerne "les brumes..." je pensais vraiment au moment de la planification que le texte serait plus court (typiquement 30%) que ce qu'il est au final. C'est surtout le début, dont j'avais peu détaillé le contenu, qui a pas mal gonflé.
Iggy
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