Léon, version originale
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il y a 18 ans 1 mois #10578
par Falc'hun
Léon, version originale a été créé par Falc'hun
Voici la première version de Léon. Le texte qui à été présenté au concours il y a quelques années.
Les modifications par rapport à la version publiée sont assez légères. Elles concernent surtout la ponctuation et ce que j'estimai être quelques lourdeurs.
Sans plus attendre le texte:
Léon
Ils avançaient précautionneusement dans le sous-bois quand soudain un sifflement troubla le silence de la forêt. Tous se couchèrent et l’obus éclata à quelques mètres de lui. Il se releva indemne, mais deux de ses amis n’avaient pas été épargnés. Ne pouvant plus rien faire, ils continuèrent dans un calme oppressant. Après quelques kilomètres leur patrouille les avait amenés à l’abri d’un fossé qu’ils pensaient sans danger. Tout à coup il entendit un grand bruit et une lumière vive l’éblouit : l’homme de tête venait de marcher sur une mine. Les Allemands surgirent des bords du fossé et ouvrirent le feu. Sans qu’il puisse rien faire, il vit ses amis tomber sous les balles allemandes. Il croisa le regard d’un ennemi qui appuya sur la détente.
Il se réveilla, la sueur coulait sur son front et son cœur battait la chamade. Il alluma la lumière, les cloches sonnèrent quatre coups. Une heure passa, il ne put se rendormir malgré sa sérénité retrouvée et finit par se lever. Le jour se levait sur le bourg. Le ciel avait pris une teinte rosée. Il s’habilla et sortit dans son jardin. Les premiers rayons du soleil faisaient scintiller la rosée blanche recouvrant les parterres. Il traversa la pelouse en direction de la cabane où il entreposait ses outils. Il y entra, déroula le tuyau d’arrosage, ouvrit le robinet et arrosa son gazon et ses rosiers. Il prit la bêche qu’il avait oubliée contre le mur de sa maison, commença à retourner la terre autour de ses rosiers et arracha les mauvaises herbes. Il s’occupa ensuite de ses légumes puis cueillit des cerises dans le vieux cerisier et enfin installa des filets sur ses fraisiers car depuis quelques jours un merle mangeait les fruits. La faim se faisant sentir, il décida d’aller prendre son petit déjeuner. Les cloches sonnèrent sept heures. Il rentra chez lui, prépara son café quand il entendit le facteur entrer dans son jardin. Il alla à sa rencontre et ils commençèrent à discuter. Le facteur lui demanda s’il irait à l’enterrement de Léon. Dès qu’il eut prononcé ce prénom, le vieil homme pensa à son meilleur ami qui s’en était allé voici quelques jours.
Ils se connaissaient depuis leur enfance, s’étaient perdus de vue et retrouvés en Angleterre lors des préparatifs du débarquement de 1944. Léon était son premier et dernier grand ami, mais maintenant il était mort et Maurice était seul. Il sortit de ses pensées lorsque le facteur referma le portail du jardin. Il rentra chez lui, se servit un café, beurra quelques tartines et prit son petit déjeuner. Il fit un brin de toilette et se prépara à aller faire les courses. Il sortit de son jardin, il faisait encore frais mais une belle journée d’été s’annonçait. Il marchait entre le mur du presbytère et les jardins des maisons de campagne de « ceux » de la ville. La rue débouchait sur la place du village. Il passa devant l’enclos paroissial et entra dans le café du village qui faisait aussi office d’épicerie. Il salua les habitués, s’assit, commanda un verre de rouge et engagea la conversation. Ils parlèrent d’abord de banalités mais il fût bientôt question de Léon. Maurice et lui faisaient partie des 177 Français ayant participé au débarquement, près de Ouistreham. Ils étaient tous deux dans le 1er bataillon de fusiliers marins français intégré dans le commando 4 britannique... Ils avaient traversé la plage sans encombre mais devaient libérer la station balnéaire. Les Allemands s’étaient retranchés dans le casino bordant l’une des places. Celle-ci était parsemée de gravats et de pièges anti-chars. Par petits groupes, les hommes arrivaient aux abords de la place par les différentes rues qui y débouchaient ; une fois regroupés, le commandant anglais donna l’ordre d’attaquer. Dans une clameur générale, ils s’élancèrent vers l’ennemi. Les mitrailleuses allemandes commencèrent à cracher feu et acier et le bruit caractéristique de mortier se fit entendre. Plusieurs soldats alliés tombèrent avant même d’avoir atteint l’abri des pièges anti-chars. Maurice et Léon étaient à couvert mais entendaient les balles ricocher sur leur abri de fortune. Pour éviter de lourdes pertes inutiles, le commandant ordonna le repli. Les survivants se précipitèrent vers les immeubles de la plage. Les deux amis étaient presque sauvés lorsque Maurice fut soufflé par une déflagration. Assommé, il resta allongé au milieu des gravats alors que les balles sifflaient autour de lui. Léon s’engouffra dans l’un des bâtiments. Il se retourna pour voir son ami, ne le voyant pas, inquiet, il regarda par la fenêtre et vit Maurice étendu à une vingtaine de mètres. Il se rua vers la porte mais Etienne et Joseph le retinrent et lui crièrent « Il est mort ». Ne les écoutant pas, il se dégagea et rejoignit son compagnon d’armes. Il le prit sous les bras et le traîna jusqu’à l’immeuble. A ce moment, un obus éclata à l’endroit même où Maurice était étendu quelques secondes auparavant.
Dans le café, tous regardaient le vieil homme qui lâcha son verre et sortit de ses pensées. Voyant que tous les regards étaient sur lui, il se leva, paya, prit ses courses et sortit l’air abattu. Il rentra chez lui pour y déposer ses affaires et alla se promener sur la falaise surplombant la mer. Revenu chez lui, il prépara le repas et mangea. Il devait maintenant se préparer pour l’enterrement de son meilleur ami. Il ouvrit son armoire et y vit son vieil uniforme qu’il n’avait pas remis depuis qu’il avait reçu la légion d’honneur. Il l’enfila et sortit d’une boîte les différentes décorations qui lui avaient été attribuées et les accrocha à sa veste. Il prit également la légion d’honneur que Léon lui avait confiée sur son lit de mort. Il se rendit à l’église.
Il était le premier. Le cercueil de Léon était déjà là, Maurice s’approcha. Le visage de Léon avait retrouvé sa sérénité ; Maurice déposa sur la poitrine de son ami la décoration. Pour la dernière fois il resta seul avec lui quelques minutes. Son recueillement fut interrompu par les cloches qui invitaient les gens à entrer dans l’église. Alors que les proches du défunt arrivaient par l’allée centrale, Maurice descendit par le bas coté et alla s’asseoir sur le dernier banc. Quand tout le monde fut installé, la cérémonie commença. Beaucoup pleuraient leur ami, mais Maurice le cœur déchiré ne montra pas ses sentiments. Après une heure et demie, ils se rendirent dans le cimetière où Léon fut mis en terre. Quand la célébration fut terminée, chacun passa devant la fosse et y jeta une poignée de terre ou une fleur ; le dernier, Maurice y jeta une rose fraîchement cueillie dans son jardin.
Les gens du village se rendirent au café où on parla beaucoup de Léon. Maurice était là aussi, silencieux, écoutant ce que disait le village. Plus personne ne parlait, ne sachant que dire quand Gérard demanda à Maurice de lui raconter un de ses souvenirs de guerre. Après quelques secondes d’hésitation, le vieil homme décida de lui rapporter le jour où ils avaient libéré une ville des Ardennes.
C’était l’hiver et il faisait très froid ; les fusillers marins français épaulés de quelques chars Sherman avaient reçu l’ordre de reprendre cette ville pour établir une tête de pont. En fin de journée, il ne restait plus qu’une poche de résistance allemande sur la place principale. Les nazis n’étaient qu’une quarantaine mais ils avaient encore plusieurs mitrailleuses, suffisamment de munitions et surtout deux chars « tigre » de cinquante sept tonnes contre lesquels leurs trois derniers Sherman ne pouvaient rivaliser. Le seul point faible de ces monstres était l’arrière. Les Français décidèrent de faire diversion avec le gros des troupes et les chars alors qu’un petit groupe contournerait la place pour détruire avec des bazookas les tigres qui leur tourneraient le dos. Maurice, Léon, Joseph, Etienne, Jean le sniper et quelques autres, ayant fait le débarquement, étaient désignés pour cette mission. Les pertes furent lourdes, mais grâce au commando mené par Léon et Maurice, la tête de pont fut établie et l’offensive alliée dans les Ardennes un éclatant succès.
Il était 19 heures et le café se vidait peu à peu. Maurice se leva et rentra chez lui. N’ayant pas très faim, il ne mangea qu’un morceau de pain et du fromage. Il se sentait maintenant seul et pensait à la mort. Désirant oublier sa solitude et retrouver ses amis, il décida de monter dans son grenier pour y retrouver le journal qu’il tenait durant la guerre. En fouillant dans une malle, il retrouva également le livret militaire de son père mort durant la première guerre mondiale. Il s’assit dans un vieux fauteuil, alluma une lampe à pétrole et se rappela combien l’absence d’un père avait été difficile. Il finit par s’endormir en lisant le livret militaire.
« Il pensait à sa vie, et il ne regrettait rien. Il semblait posséder l’amitié de tous ceux qu’il avait aimés comme ils possédaient la sienne. Le reste ne comptait pas.
Il s’était soulevé dans son lit pour mieux voir ses vieux meubles, l’armoire surtout, qui avait appartenu à sa mère et avant elle à sa grand-mère. Ses cuivres étaient ternis depuis qu’il était couché. Il se reprocha de n’avoir pas prié Marie de leur donner un petit coup d’astique. Il tendait le bras, allongeait les doigts comme pour toucher encore une fois les choses. Dans le tiroir de la commode était le livret militaire de son père, son carnet de paie. Il se mit à penser à son père comme à un camarade…
Il s’endormit et pour la première fois goûta un peu de repos. Son sommeil fut calme, sans cauchemars, et quand il se réveilla, deux ou trois heures plus tard, il poussa un soupir de regret à l’idée que s’en était fini de ce bonheur. La lampe brûlait toujours. »
Les modifications par rapport à la version publiée sont assez légères. Elles concernent surtout la ponctuation et ce que j'estimai être quelques lourdeurs.
Sans plus attendre le texte:
Léon
Ils avançaient précautionneusement dans le sous-bois quand soudain un sifflement troubla le silence de la forêt. Tous se couchèrent et l’obus éclata à quelques mètres de lui. Il se releva indemne, mais deux de ses amis n’avaient pas été épargnés. Ne pouvant plus rien faire, ils continuèrent dans un calme oppressant. Après quelques kilomètres leur patrouille les avait amenés à l’abri d’un fossé qu’ils pensaient sans danger. Tout à coup il entendit un grand bruit et une lumière vive l’éblouit : l’homme de tête venait de marcher sur une mine. Les Allemands surgirent des bords du fossé et ouvrirent le feu. Sans qu’il puisse rien faire, il vit ses amis tomber sous les balles allemandes. Il croisa le regard d’un ennemi qui appuya sur la détente.
Il se réveilla, la sueur coulait sur son front et son cœur battait la chamade. Il alluma la lumière, les cloches sonnèrent quatre coups. Une heure passa, il ne put se rendormir malgré sa sérénité retrouvée et finit par se lever. Le jour se levait sur le bourg. Le ciel avait pris une teinte rosée. Il s’habilla et sortit dans son jardin. Les premiers rayons du soleil faisaient scintiller la rosée blanche recouvrant les parterres. Il traversa la pelouse en direction de la cabane où il entreposait ses outils. Il y entra, déroula le tuyau d’arrosage, ouvrit le robinet et arrosa son gazon et ses rosiers. Il prit la bêche qu’il avait oubliée contre le mur de sa maison, commença à retourner la terre autour de ses rosiers et arracha les mauvaises herbes. Il s’occupa ensuite de ses légumes puis cueillit des cerises dans le vieux cerisier et enfin installa des filets sur ses fraisiers car depuis quelques jours un merle mangeait les fruits. La faim se faisant sentir, il décida d’aller prendre son petit déjeuner. Les cloches sonnèrent sept heures. Il rentra chez lui, prépara son café quand il entendit le facteur entrer dans son jardin. Il alla à sa rencontre et ils commençèrent à discuter. Le facteur lui demanda s’il irait à l’enterrement de Léon. Dès qu’il eut prononcé ce prénom, le vieil homme pensa à son meilleur ami qui s’en était allé voici quelques jours.
Ils se connaissaient depuis leur enfance, s’étaient perdus de vue et retrouvés en Angleterre lors des préparatifs du débarquement de 1944. Léon était son premier et dernier grand ami, mais maintenant il était mort et Maurice était seul. Il sortit de ses pensées lorsque le facteur referma le portail du jardin. Il rentra chez lui, se servit un café, beurra quelques tartines et prit son petit déjeuner. Il fit un brin de toilette et se prépara à aller faire les courses. Il sortit de son jardin, il faisait encore frais mais une belle journée d’été s’annonçait. Il marchait entre le mur du presbytère et les jardins des maisons de campagne de « ceux » de la ville. La rue débouchait sur la place du village. Il passa devant l’enclos paroissial et entra dans le café du village qui faisait aussi office d’épicerie. Il salua les habitués, s’assit, commanda un verre de rouge et engagea la conversation. Ils parlèrent d’abord de banalités mais il fût bientôt question de Léon. Maurice et lui faisaient partie des 177 Français ayant participé au débarquement, près de Ouistreham. Ils étaient tous deux dans le 1er bataillon de fusiliers marins français intégré dans le commando 4 britannique... Ils avaient traversé la plage sans encombre mais devaient libérer la station balnéaire. Les Allemands s’étaient retranchés dans le casino bordant l’une des places. Celle-ci était parsemée de gravats et de pièges anti-chars. Par petits groupes, les hommes arrivaient aux abords de la place par les différentes rues qui y débouchaient ; une fois regroupés, le commandant anglais donna l’ordre d’attaquer. Dans une clameur générale, ils s’élancèrent vers l’ennemi. Les mitrailleuses allemandes commencèrent à cracher feu et acier et le bruit caractéristique de mortier se fit entendre. Plusieurs soldats alliés tombèrent avant même d’avoir atteint l’abri des pièges anti-chars. Maurice et Léon étaient à couvert mais entendaient les balles ricocher sur leur abri de fortune. Pour éviter de lourdes pertes inutiles, le commandant ordonna le repli. Les survivants se précipitèrent vers les immeubles de la plage. Les deux amis étaient presque sauvés lorsque Maurice fut soufflé par une déflagration. Assommé, il resta allongé au milieu des gravats alors que les balles sifflaient autour de lui. Léon s’engouffra dans l’un des bâtiments. Il se retourna pour voir son ami, ne le voyant pas, inquiet, il regarda par la fenêtre et vit Maurice étendu à une vingtaine de mètres. Il se rua vers la porte mais Etienne et Joseph le retinrent et lui crièrent « Il est mort ». Ne les écoutant pas, il se dégagea et rejoignit son compagnon d’armes. Il le prit sous les bras et le traîna jusqu’à l’immeuble. A ce moment, un obus éclata à l’endroit même où Maurice était étendu quelques secondes auparavant.
Dans le café, tous regardaient le vieil homme qui lâcha son verre et sortit de ses pensées. Voyant que tous les regards étaient sur lui, il se leva, paya, prit ses courses et sortit l’air abattu. Il rentra chez lui pour y déposer ses affaires et alla se promener sur la falaise surplombant la mer. Revenu chez lui, il prépara le repas et mangea. Il devait maintenant se préparer pour l’enterrement de son meilleur ami. Il ouvrit son armoire et y vit son vieil uniforme qu’il n’avait pas remis depuis qu’il avait reçu la légion d’honneur. Il l’enfila et sortit d’une boîte les différentes décorations qui lui avaient été attribuées et les accrocha à sa veste. Il prit également la légion d’honneur que Léon lui avait confiée sur son lit de mort. Il se rendit à l’église.
Il était le premier. Le cercueil de Léon était déjà là, Maurice s’approcha. Le visage de Léon avait retrouvé sa sérénité ; Maurice déposa sur la poitrine de son ami la décoration. Pour la dernière fois il resta seul avec lui quelques minutes. Son recueillement fut interrompu par les cloches qui invitaient les gens à entrer dans l’église. Alors que les proches du défunt arrivaient par l’allée centrale, Maurice descendit par le bas coté et alla s’asseoir sur le dernier banc. Quand tout le monde fut installé, la cérémonie commença. Beaucoup pleuraient leur ami, mais Maurice le cœur déchiré ne montra pas ses sentiments. Après une heure et demie, ils se rendirent dans le cimetière où Léon fut mis en terre. Quand la célébration fut terminée, chacun passa devant la fosse et y jeta une poignée de terre ou une fleur ; le dernier, Maurice y jeta une rose fraîchement cueillie dans son jardin.
Les gens du village se rendirent au café où on parla beaucoup de Léon. Maurice était là aussi, silencieux, écoutant ce que disait le village. Plus personne ne parlait, ne sachant que dire quand Gérard demanda à Maurice de lui raconter un de ses souvenirs de guerre. Après quelques secondes d’hésitation, le vieil homme décida de lui rapporter le jour où ils avaient libéré une ville des Ardennes.
C’était l’hiver et il faisait très froid ; les fusillers marins français épaulés de quelques chars Sherman avaient reçu l’ordre de reprendre cette ville pour établir une tête de pont. En fin de journée, il ne restait plus qu’une poche de résistance allemande sur la place principale. Les nazis n’étaient qu’une quarantaine mais ils avaient encore plusieurs mitrailleuses, suffisamment de munitions et surtout deux chars « tigre » de cinquante sept tonnes contre lesquels leurs trois derniers Sherman ne pouvaient rivaliser. Le seul point faible de ces monstres était l’arrière. Les Français décidèrent de faire diversion avec le gros des troupes et les chars alors qu’un petit groupe contournerait la place pour détruire avec des bazookas les tigres qui leur tourneraient le dos. Maurice, Léon, Joseph, Etienne, Jean le sniper et quelques autres, ayant fait le débarquement, étaient désignés pour cette mission. Les pertes furent lourdes, mais grâce au commando mené par Léon et Maurice, la tête de pont fut établie et l’offensive alliée dans les Ardennes un éclatant succès.
Il était 19 heures et le café se vidait peu à peu. Maurice se leva et rentra chez lui. N’ayant pas très faim, il ne mangea qu’un morceau de pain et du fromage. Il se sentait maintenant seul et pensait à la mort. Désirant oublier sa solitude et retrouver ses amis, il décida de monter dans son grenier pour y retrouver le journal qu’il tenait durant la guerre. En fouillant dans une malle, il retrouva également le livret militaire de son père mort durant la première guerre mondiale. Il s’assit dans un vieux fauteuil, alluma une lampe à pétrole et se rappela combien l’absence d’un père avait été difficile. Il finit par s’endormir en lisant le livret militaire.
« Il pensait à sa vie, et il ne regrettait rien. Il semblait posséder l’amitié de tous ceux qu’il avait aimés comme ils possédaient la sienne. Le reste ne comptait pas.
Il s’était soulevé dans son lit pour mieux voir ses vieux meubles, l’armoire surtout, qui avait appartenu à sa mère et avant elle à sa grand-mère. Ses cuivres étaient ternis depuis qu’il était couché. Il se reprocha de n’avoir pas prié Marie de leur donner un petit coup d’astique. Il tendait le bras, allongeait les doigts comme pour toucher encore une fois les choses. Dans le tiroir de la commode était le livret militaire de son père, son carnet de paie. Il se mit à penser à son père comme à un camarade…
Il s’endormit et pour la première fois goûta un peu de repos. Son sommeil fut calme, sans cauchemars, et quand il se réveilla, deux ou trois heures plus tard, il poussa un soupir de regret à l’idée que s’en était fini de ce bonheur. La lampe brûlait toujours. »
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- Monthy3
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- Messages : 673
il y a 18 ans 1 mois #10621
par Monthy3
Réponse de Monthy3 sur le sujet Re: Léon, version originale
Bonsoir
J'ai lu les deux versions en parallèle, et c'est vrai que les modifications sont assez discrètes. L'ajout de ponctuation au début (les ".") est la bienvenue, car ils ajoutent de la solennité au texte. J'ai noté aussi la meilleure intégration de l'Histoire à l'histoire ( ), notamment dans le café, ainsi que quelques détails qui vont bien, comme celui-ci :
Voilà ce que j'ai pu remarquer.
Merci d'avoir posté cette version
J'ai lu les deux versions en parallèle, et c'est vrai que les modifications sont assez discrètes. L'ajout de ponctuation au début (les ".") est la bienvenue, car ils ajoutent de la solennité au texte. J'ai noté aussi la meilleure intégration de l'Histoire à l'histoire ( ), notamment dans le café, ainsi que quelques détails qui vont bien, comme celui-ci :
Enfin, un détail... Disons que c'est dit différemment, mais en plus précis et en plus lourd (lourd pas négativement, mais dans le sens "atmosphère pesante").Dans le café, tous observaient le vieil homme, silencieux et le regard dans le vague. Maurice lâcha son verre qui se brisa sur le sol.
Voilà ce que j'ai pu remarquer.
Merci d'avoir posté cette version
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- Falc'hun
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- Messages : 402
il y a 18 ans 1 mois #10624
par Falc'hun
Réponse de Falc'hun sur le sujet Re: Léon, version originale
Je n'ai pas voulu trop changer le texte pour qu'il ne perde pas son âme. Les remarques que tu fais me confortent dans cette idée.
Merci de t'être penché dessus.
Merci de t'être penché dessus.
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- Krycek
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- Messages : 2935
il y a 18 ans 1 mois #10628
par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: Léon, version originale
Les différences, je ne les vois pas comme des lourdeurs. Ca en rajoute à l'atmosphère pesante. On sent que Maurice est desoeuvré... qu'il n'attends plus rien de la vie. Et je crois que c'est nécessaire cette ambiance. Au final, on se dit que tout ce qu'il attendait, c'était de mettre en terre son ami Léon.
C'est ce qui donne une sacré impression sur la fin. Ca fait réfléchir. En lisant on se dit, "si j'étais lui je ferai ça... ça et ça pour ne pas perdre le temps de ma fin de vie" mais on se dit aussi que l'on ne peut juger ce point. Maurice a perdu ses amis, certes il a des connaissances, mais avancer tout seul à la fin de sa vie, j'imagine à quel point ce doit être dur. D'ailleurs je tente de développer ce point plus tard dans Pandémonium... c'est une très forte émotion pour le lecteur...
C'est ce qui donne une sacré impression sur la fin. Ca fait réfléchir. En lisant on se dit, "si j'étais lui je ferai ça... ça et ça pour ne pas perdre le temps de ma fin de vie" mais on se dit aussi que l'on ne peut juger ce point. Maurice a perdu ses amis, certes il a des connaissances, mais avancer tout seul à la fin de sa vie, j'imagine à quel point ce doit être dur. D'ailleurs je tente de développer ce point plus tard dans Pandémonium... c'est une très forte émotion pour le lecteur...
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Modérateurs: San, Kundïn, Zarathoustra