Les trois noms d'Allariel- Commentaires en vrac
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il y a 20 ans 7 mois #1639
par dude
Les trois noms d'Allariel- Commentaires en vrac a été créé par dude
A la lecture du chapitre 6, il m?est apparu essentiel de relire la totalité du récit car j?avais du mal à garder en mémoire tout ce qui s?était passé jusqu?alors. Comme le rythme est lent et mêle passé et présent, on a pas une intrigue qui se dégage avec une grande netteté. Tous les éléments sont disséminés et il me fallait faire le point et les concordances nécessaires sur tout ça. Et puis, j?avais envie de m?attarder sur les premiers chapitres à la lumière des dernières révélations de ce sixième chapitre !
Ce qui suit est un mélange de rappel des faits (désolé, c?est le côté juriste qui ressort ), d?hypothèses sur l?intrigue et d?analyses de certains passages ou personnages. Bref, c?est un peu le boxon au niveau contenu et c?est plus un catalogue d?observations qu?une critique aiguë sur le fond et la forme.
[size=150:1uirl6uf]Prologue[/size]
La lecture du prologue est très enrichissante même si on apprend peu sur l?auteur du journal, si ce n?est que « la jeune femme est malheureusement morte ». Cette indication n?est pas d?un grand secours pour deviner le sort de l?elfine puisque on ne sait pas quel laps de temps sépare l?histoire de l?elfine et la découverte du journal. Mais comme le traducteur parle de « la jeune femme », on peut penser que l?elfine est morte prématurément et on soupçonne un destin tragique.
« Cette histoire est la plus ingrate qui soit puisqu'il s'agit de cheminement de la pensée du traducteur. »
Cette phrase me semble bien souligner la principale information de ce prologue. Il s?agit d?une traduction des pensées d?une jeune elfine. D?où le caractère parfois décousu des évènements et la place prépondérante de l?introspection d?Allariel (puisque c?est son nom ). Cette dernière essaie de relater son passé dans un ordre chronologique mais cela ne l?empêche pas de revenir plus tard dans le récit sur tels évènements ou sur ses états d?âme. Ainsi, le lecteur est lui aussi ballotté au gré des souvenirs qui assaillent l?elfine. Comme elle écrit aussi sur son passé récent, il est très facile de se perdre dans la lecture de ce journal et je crois que lire chaque chapitre indépendamment des autres nuit à la cohérence et à la compréhension de l?intrigue.
[size=150:1uirl6uf]Chapitre 1 Le temps de l?insouciance[/size]
Premier contact avec Allariel. Ce premier chapitre est moins déroutant que les suivants car il se focalise plus sur le passé et évite les nombreux allers-retours entre passé et présent.
Sur le présent de l?elfine, on devine une situation périlleuse qui va certainement la conduire au destin tragique que lui prédit le prologue (« ma vie s'est déroulée dans le sang et l'horreur »). Le lecteur dispose de très peu d?éléments. On sait qu?elle se cache (« je continue de me cacher ») mais on ne sait ni où ni de qui.
On comprend la signification du titre de ce chapitre car Allariel s?épanche sur sa naissance et ses plus jeunes années d?enfance. Comme elle l?écrit elle-même : « Ces souvenirs restent pour moi des moments précieux au cours desquels le monde des adultes et le destin de notre race n'avaient aucune prise sur moi. »
On apprend qu?elle est née plus de 40 ans après la naissance de son frère, qui est mort dans des circonstances inconnues. La réponse viendra au cours du chapitre 5 : Il est mort le premier jour de son incorporation dans la garde maritime. Allariel nous explique que « dans un élan de fierté paternelle, mon père avait accéléré sa nomination pour qu?il puisse connaître au plus tôt les combats». Cet événement terrible aura d?importantes répercussions quand une autre tragédie frappera la famille d?Allariel dans le même chapitre, à savoir la mort au combat de son second frère. Il faut aussi noter la fierté du père, trait de caractère que l?on retrouve chez sa fille et qui sera aussi pour elle une source de malheurs.
La mère d?Allariel elle, est une servante et c?est en l?honneur de sa maîtresse, la reine des elfes Allariel, que sa fille porte le même nom. Si ce détail peut sembler insignifiant, il n?en est rien car pour l?elfine, porter le même nom que la reine est un présage de grandeur et de destinée d?exception.
On nous présente ensuite Uriltis, l?autre frère d?Allariel. C?est un guerrier accompli qui permet à son père d?oublier la perte de son premier fils. Ces récits de batailles ravissent sa s?ur qui se sent plus attirer par les jeux de garçons. D?où sa résignation à choisir de poursuivre ses études à l?école de magie Résignation qui deviendra par la suite véritable dégoût et haine d?elle-même, quand elle apprendra la mort de son frère des mains d?un sorcier peau-verte.
On découvre ensuite Kaerion, un ami d?enfance, qui sous sa réserve et sa timidité, cache des rêves de grandeur et de gloire semblables à ceux d?Allariel, nouant entre eux une grande complicité qui ira en grandissant au fur et à mesure de l?histoire.
Allariel intègre ensuite l?école de magie où elle lie amitié avec Treviline (dont le « visage remarquable avait été marqué dès son enfance par une longue brûlure suite à raide Drucchi sur son village ») et Soloris, qui partage avec Allariel la même aversion pour l'enseignement de la magie et des origines modestes.
[size=150:1uirl6uf]Chapitre 2 La musique du c?ur[/size]
Ce chapitre nous fait davantage rentrer dans le c?ur de l?histoire. D?emblée, les enjeux se dramatisent avec de nouvelles informations concernant la situation actuelle d?Allariel. On sait dorénavant qu?elle est recherchée et qu?elle craint pour sa vie. De ses poursuivants, on ne sait rien si ce n?est qu?il s?agit d?exécuteurs qui ont déjà fait au moins une victime :
« ?pourtant je sais qu'il s'agit du cri d'une elfine. Ces échos dans ma tête sont insoutenables. J'entends là, j'en ai peur, l'ultime souffle de la vie et j'y trouve la preuve que les exécuteurs continuent donc toujours leur implacable fouille. Aurais-je laissé des traces pour les rapprocher de moi de la sorte? »
On ignore pour quelles raisons ils pourchassent Allariel. A ce stade du récit, on pourrait penser qu?il s?agit d?elfes noirs, le terme « exécuteurs » appuyant cette hypothèse et dans les chapitres suivants, Allariel parle des carreaux d?arbalètes qui ont abattu sa monture, armes de prédilection des druchii. Mais avec les révélations du chapitre 6, on peut penser qu?il s?agit d?Hauts elfes à la recherche d?elfes corrompus par l?emprise chaotique de Slaanesh !
Allariel poursuivie par des elfes à cheval, fuit à travers la nuit et est obligée de se réfugier dans un terrier (« j'ai plongé dans le premier trou, un terrier de blaireau »). Dans ces sombres heures, elle se remémore les plus précieux moments de son existence.
La musique du c?ur, c?est ce passé où Allariel découvre son amour pour Kaerion. Cette aventure sera le seul rayon de soleil dans la vie d?Allariel qui se désintéresse totalement de ses études de magie qui lui semblent inutiles. Elle prend conscience de ne pas avoir trouver sa voie, celle qui la mènera à ses rêves de grandeur.
A propos de Soloris, on nous dit que« Soloris parut être aussi très troublée mais nous n'en sûmes pas davantage.». Le chapitre suivant apporte sa réponse :
« Elle vivait également de son côté une aventure très similaire et les flammes de la passion nous la montrait sous un tout nouveau jour. »
Si Soloris leur paraît sous un nouveau jour, c?est sous l?effet de l?amour ou peut-être s?agit-il d?une manifestation de l?emprise de Slaanesh ? Même si cette hypothèse me semble peu probable, les révélations sur l?affiliation de Soloris à cette divinité permettent le doute?
Le lecteur se rend aussi compte qu?Allariel présente les premiers symptômes de son trouble psychique (« les voix qui me harcèlent »). Elle semble hantée par quelque chose ou quelqu?un, peut-être un premier indice de l?influence de Slaanesh ? Ou alors, ce sont les voix de son passé qui reviennent la hanter ? Ce qui est sûr c?est que dans son passé récent elle a vécu une douloureuse épreuve et sa vie a totalement basculé d?où ce besoin de retour aux sources pour se régénérer.
Ce chapitre marque le début de la déchéance physique et mentale d?Allariel qui atteindra son paroxysme dans le chapitre 3 (dont la structure et la forme sont aussi bouleversées que l?elfine)
[size=150:1uirl6uf]Chapitre 3 La musique de l?esprit[/size]
« l'écriture de ce chapitre s'est significativement déliée »
Ce chapitre est effectivement assez confus comme le sont les idées d?Allariel. C?est un passage fort réussi où la démence de l?elfine affecte le texte jusqu?à sa mise en forme. On ne retrouve que peu d?indice sur l?intrigue, passée ou présente, mais on nous présente Allariel dans toute sa folie.
Le passage du rêve et des ailes qui se déchirent est pour moi la pièce maîtresse de ce chapitre. Il symbolise l?impossibilité d?Allariel de toucher au but qu?elle s?est fixé, et cela malgré tous ses efforts. Sa quête semble inaccessible et elle finit par se brûler les ailes en voulant s?élever au-dessus de sa condition (« Une grande bouffée d'espoir me donne le courage de m'élever encore plus haut dans les airs. J'ai la certitude de trouver la sérénité et la fin de mon calvaire en l'atteignant. »). Son cauchemar symbolise ses peurs et sa fuite en avant. Elle n?arrive pas à atteindre la sérénité malgré toute sa volonté et toute quiétude de l?âme lui semble interdite.
« On me recherche toujours »
Allariel, dans le présent, est toujours réfugiée dans son terrier et ses poursuivants, quels qu?ils soient, sont à ses trousses.
« Pourquoi cherches-tu à me faire souffrir ? Je crois avoir suffisamment payé maintenant. Je t'ai tout donné et tu m'as pris ma vie ! Et d'ailleurs comment pourrais-je me venger de toi ? »
Une imprécation contre Slaanesh ? Cela semble possible? « tu m'as pris ma vie » : Allariel veut peut-être parler de son ancienne vie, avant qu?on découvre son pacte avec le dieu sombre du plaisir. Ou alors, peut-être que Kaerion est mort par sa faute ? Mort à cause d?Allariel et mort à cause de son appartenance au culte de Slaanesh. Allariel parle de prendre sa vie, une image pour dire que Kaerion lui a été arraché, celui qu?elle aimait comme le souffle de la vie justement.
« Mais sont-elles seulement encore en vie ? Mais ne gâchons pas si vite la seule raison qu'il me reste d'espérer! »
Ce point reste encore mystérieux. On ne sait pas quels sont les espoirs d?Allariel ni si ce ne sont pas les premiers signes de sa crise à venir.
Le chapitre 3 se termine par un récit chaotique et décousu. Allariel fait encore référence aux voix qui la harcèlent. Cette crise de folie peut s?expliquer par la fatigue, physique et émotionnelle, mais aussi la faim et la soif, ajoutées à son isolement dans un terrier sombre et humide. Allariel semble toucher le fond du désespoir et quand la réalité devient inacceptable, son esprit peut vouloir la nier et se réfugier dans la folie. « La musique de l?esprit », c?est Allariel qui se déconnecte de la réalité et mélange passé et présent avec toutes ses peines et ses souffrances qui resurgissent.
Côté flash back, on apprend que sa relation avec Kaerion est devenue publique et que Soloris vivait une histoire d?amour (voir chapitre 2). Treviline semble quant à elle un peu mise à l?écart.
« Il m'est difficile de cerner avec précision le moment où Soloris s'éloigna de nous. Même si je sais avec le recul le pourquoi de ce changement?»
Allariel fait sûrement allusion à l?allégeance de Soloris aux dieux noirs. C?est intéressant de voir ces petits détails au fur et à mesure que se dévoile l?intrigue.
[size=150:1uirl6uf]Chapitre 4 sur le chemin d?une âme en peine[/size]
Allariel prend conscience de ses périodes d?absence où elle n?est plus maître d?elle. Pour la première fois, le lecteur découvre le côté le plus sombre d?Allariel, qui laisse penser qu?elle cache un lourd passé :
« Pourquoi avais-je du sang plein les mains et plein les vêtements ? Est-ce vraiment du sang humain comme je le crois ? »
« Je regarde mes deux poignards et me demande si je ne devrais pas les jeter. J?ai peur de l?usage que je peux en faire. »
Serait-elle devenue une meurtrière ? Tout semble l?indiquer même si c?est peut-être une fausse piste. Après le chapitre précédent où la fragilité mentale d?Allariel a été dévoilée, le lecteur accepterait d?autant plus aisément cette version des faits. La rupture se fait plus nette entre l?elfine qui vivait intensément son histoire d?amour avec Kaerion et celle du présent, qui a basculé dans une folie sanguinaire. Pour Allariel, l?innocence est belle et bien perdue.
« Ce sont mes seuls armes, mais l?ennemie le plus dangereux n?est-il pas tapi en moi ? »
Encore un passage révélateur qui prend toute sa signification à la lumière du chapitre 6. Une allusion à ses démons intérieurs pour celle qui a succombé à l?attrait du chaos.
Un nouveau nom de personnage est mentionné : Grienlyce que l?on va retrouver au chapitre 6. Allariel compte sur elle pour lui venir en aide et faire le point sur les évènements de son passé récent.
Allariel fait aussi de nouveau mention de ses poursuivants (« Je n?ai vu nulle trace de mes poursuivants. J?en viens même à remettre en cause leur existence »). Pourtant, ses poursuivants sont bels et biens réels comme la fin du chapitre nous l?indique (« J?ai maintenant des témoignages qui corroborent les faits de mon carnet. Des cavaliers ont bien fouillé la région et ont enquêté sur la présence d?une noble elfine. »). Elle s?aventure hors de sa cachette, croisant même un de ses poursuivants (« Un cavalier m?a croisée et m?a longuement fixée. Je crains qu?il n?ait des soupçons. Je ne sais que faire. »). Allariel craint pour sa sécurité. Comme les cavaliers agissent en plein jour, on se doute bien à ce moment là qu?Allariel est poursuivie par les forces officielles et non par des assassins agissant dans l?ombre.
Après s?être un peu éloignée du récit de son passé, Allariel s?épanche sur son histoire d?amour avec Kaerion et les changements survenus chez Soloris.
« elle changeait indéniablement, de manière parfois spectaculaire. Elle avait pris grande confiance en elle et jouait subtilement avec aisance aux jeux spirituels et vains de nos cons?urs, elle s?était faite accepter de leur cercle sans se couper de nous. Son regard s?était fait beaucoup plus pénétrant comme si son amour l?avait initiée aux secrets des âmes. J?avais parfois l?impression d?être en présence d?une inconnue, comme si elle nous avait dissimulé un double d?elle-même »
Son changement comme nous l?apprendrons dans le chapitre 6, résulte de son allégeance au culte de Slaanesh. On retrouve plusieurs indices : une perception accrue du monde qui l?entoure et sa faon de jouer avec son entourage comme s?il s?agissait de pantins ou d?inférieurs, la confiance en soi? C?est une autre personne, différente, qui se révèle. Le rapprochement d?Allariel avec Soloris est un signe annonciateur du destin d?Allariel qui suivra la même voie.
Cet événement se précipite quand on apprend que les mêmes changements apparaissent chez Kaerion (« Curieusement, je retrouvais ces changements chez Kaerion »).
« Son besoin de nous pousser toujours plus loin dans nos sentiments était quasi obsessionnel. Il m?avoua que sa frustration le rendait impitoyable au combat et que, parfois, il en voulait même à ses adversaires de ne pas lui laisser plus grandes difficultés à les tuer. »
L?amour de Kaerion devient une obsession dévorante qui le pousse toujours plus haut. Cette quête de l?amour absolu va le mener sur les sentiers tortueux de la damnation, entraînant avec lui Allariel. Un amour si pur au départ, bascule vers un amour corrompu sans que la limite entre les deux soit franchie à un moment précis de façon évidente. La frontière entre le bien et le mal est mince et ce qui faisant le bonheur des deux va devenir imperceptiblement une source de malheur et de désespoir. « L?enfer est pavé de bonnes intentions. »
[size=150:1uirl6uf]Chapitre 5 la fin de l?innocence[/size]
La situation présente d?Allariel devient plus oppressante et elle découvre que trois cavaliers l?ont prise en chasse, la forçant à fuir dans la forêt. Il faut remarquer l?absence de toute indication géographique : on ne sait pas de quelle forêt il s?agit, et il n?y a ni mention de ville, village ou contrées, si ce n?est que l?action se déroule en Ulthuan. L?histoire ne fait pas beaucoup de références au monde de warhammer et pourrait très bien se passait dans n?importe quel univers HF à quelques détails près.
Mais revenons à notre histoire et à Allariel Celle qui naguère s?horrifiait de voir le sang maculer ses mains n?hésite plus à se débarrasser définitivement d?un de ses poursuivants. (« J?ai attendu qu?ils se séparent pour me montrer à l?un d?eux. Au moment où il croyait se saisir de moi, je me suis jetée sur lui et l?ai tué avec mon poignard »).
C?est un passage assez choquant pour le lecteur car jusqu?à présent, si on pouvait douter de sa santé mentale, il était presque impensable de voir en Allariel une meurtrière. Pourtant, si le doute était permis dans le chapitre 4 (le sang humain retrouvé sur ses mains), ici, il n?en subsiste aucun. Allariel ne formule d?ailleurs aucun remords ou pitié. Cet être qui dévoilait sa sensibilité et ses tourments, suscitant la pitié et la compassion chez le lecteur, se révèle sous un aspect qu?on ne pouvait que soupçonner jusqu?à présent et qui laisse maintenant voir le monstre tapi dans l?ombre de son esprit. C?est bel et bien la fin de l?innocence?
Allariel à pied jusqu?à présent, s?empare de la monture de son défunt poursuivant et continue à fuir. Elle sera pourtant rattrapée et sa monture abattue par les arbalètes de ses poursuivants. L?arbalète étant une arme associée plutôt aux elfes noirs, la doute subsiste encore quant à l?identité de ses poursuivants. Le fait qu?elle parle de sang humain dans le chapitre 4 pourrait laisser penser que ce sont des hommes et non des elfes qui la poursuivent (mais il ne doit pas y avoir beaucoup d?humains en Ulthuan).
Allariel finit par se débarrasser d?eux, même si elle n?est plus sûre de ses actes. Son bain de sang et son « repos » dans les entrailles d?un des chevaux sont autant de détails qui font redouter le pire quant au mal qui a contaminé Allariel. On peut voir dans ce passage la manifestation de l?influence chaotique qui transporte l?elfine dans un état de transe où elle laisse exulter toute sa sauvagerie primitive.
Si l?intrigue progresse un peu plus vite dans le présent, c?est dans le passé que les révélations sont les plus intéressantes.
Grand tournant dans la vie d?Allariel qui apprend la mort de son frère. (« Voilà, ton frère est mort il y a trois jours contre une horde d?orques lors d?une mission»).
On apprend la mort d?Uriltis, laissé un peu de côté depuis le chapitre 1. Comme déjà expliqué précédemment, le frère d?Allariel est mort au combat des mains d?un chamane peau-verte. La magie a donc été le principal artisan de la mort d?Uriltis et dès cet instant, Allariel supportera encore moins sa vie à l?école de magie. Pourtant, elle finira par trouver sa voie dans la magie défensive et excellera dans les contre-sorts.
La mort d?Uriltis a des répercussions terribles sur la famille d?Allariel et sur Allariel elle-même. L?elfine va se murer dans sa carapace, gardant en elle tout son chagrin. Son père, dont la tragédie qui le frappe lui rappelle la mort de son premier fils, est anéanti, l?écho de sa culpabilité le poussant au désespoir et il meurt peu de temps après.
Ces évènements tragiques et la haine d?Allariel pour elle-même poussent le lecteur à la compassion et malgré les actes répréhensibles de l?elfine, on ne reste pas indifférent à ses tourments et on comprend mieux comment la vie d?Allariel a pu basculer.
De retour à l?école de magie, Allariel apprend que le prétendant de Soloris n?est autre qu?Archelior, un proche de Kaerion, et qu?elle attend un enfant de lui. Allariel mentionne son éloignement provisoire de Treviline. Peut-être cette dernière décelait-elle les prémisses de la corruption chez Soloris ? Peut-être craignait-elle pour le futur d?Allariel ? Le fait est que Trevilne joue un rôle assez ambigu et que le lecteur peut trouver surprenant qu?en étant si proche de Soloris et Allariel, elle ne remarque pas las changements de ces dernières.
Retour dans le présent où Allariel semble prête à reprendre sa vie en mains !
[size=150:1uirl6uf]Chap 6 : La Musique du Corps[/size]
On apprend qu?Allariel ignore l?identité de ceux qui la poursuivent et veulent sa mort. Elle trouve refuge chez des fermiers et finit par retrouver Grienlyce. Allariel est encore victime d?absence qui laisse planer le doute sur sa complète rémission (« Je ne saurais dire si ces errements marquent les derniers soubresauts de ma folie ou s?ils sont les signes inquiétants d?une névrose bien plus profonde »). Cette névrose pourrait être son contacte avec une entité démoniaque car on ne sait pas jusqu?où est allé son affiliation au culte de Slaanesh.
Dans le passé, Allariel vit dans un état second après la mort de son frère et de son père. Elle démontre une grande aptitude à masquer ses émotions à son entourage qui ne devine rien de ses tourments, faculté indispensable pour les elfes corrompus qui doivent masquer leurs agissements. Allariel continue à vivre dans le mensonge et se coupe un peu plus de ceux qui pourraient lui venir en aide.
Son seul réconfort, c?est l?amour de Kaerion qui va toujours grandissant.
« Il me proposa d?une voix solennelle comme jamais je ne l?avais entendue d?unir notre destin avec notre sang »
Le passage est significatif de la tournure que prend leur relation. Si le symbole du sang est très fort et pas nécessairement synonyme de pacte démoniaque, c?est un premier pas vers « autre chose ». On a l?impression qu?un pallier a été franchi et on se demande comment Kaerion et Allariel vont vivre leur amour plus intensément encore.
« un rouge intense illumina les contours duveteux des nuages, qui apparurent soudain comme les seuls restes épars de la nuit naissante. Je me rappelle très exactement la phrase qui me traversa alors l?esprit : « On dirait un amoncellement de cadavres dans un lit de sang ! ». »
« Etait-ce un présage ? » s?interroge Allariel. Peut-être une vision de son avenir peuplé de morts et de sang versé ? Ce qui est touchant chez Allariel, c?est qu?elle est jeune et pourtant, elle a traversé maintes épreuves qui auraient déstabilisé n?importe qui d?autres. Elle s?avère être victime de son amour pour Kaerion. On assiste impuissant à la chute d?une innocente, aveuglée par l?intensité de ses sentiments. Son seul crime, c?est d?avoir péché par naïveté et de fierté, plus que d?avoir une réelle volonté de faire le mal. Comme elle le dit elle-même, « Quel Dieu aurait pu me faire oublier Kaerion ? Je n?en connaissais aucun ! ». Allariel suit Kaerion car elle lui fait confiance, même si son ignorance sur la gravité des conséquences de son choix va lui coûter cher.
En effet, Kaerion lui propose de rejoindre le culte du dieu des plaisirs, certainement le début de la fin pour Allariel. On apprend aussi que Soloris était aussi une adepte de Slaanesh. Pour Treviline, on ne sait toujours pas.
La vie d?Allariel vient de basculer et en même temps que l?elfine, le lecteur découvre cette suite d?évènements tragiques qui l?a menée jusque ici. Allariel semble avoir bien peu de contrôle sur a vie et cette dernière ne s?avoue pas encore vaincue?
Pour l?instant, on n?en sait pas davantage mais il semble bien qu?Allariel se soit engagée sur une mauvaise voie. De nombreuses questions restent en suspens : Comment Allariel va-t-elle sombrer dans la folie ? Qui sont ses poursuivants ? Qu?est-il arrivé à Kaerion et Soloris ? Que signifie le titre « les trois noms d?Allariel » ? Qui est Grienlyce ?
Autant d?interrogations auxquelles les prochains chapitres ne manqueront pas de répondre? j?espère
dude
ps: voir aussi ma critique pour le chapitre 6 dans la section récits du mois
Ce qui suit est un mélange de rappel des faits (désolé, c?est le côté juriste qui ressort ), d?hypothèses sur l?intrigue et d?analyses de certains passages ou personnages. Bref, c?est un peu le boxon au niveau contenu et c?est plus un catalogue d?observations qu?une critique aiguë sur le fond et la forme.
[size=150:1uirl6uf]Prologue[/size]
La lecture du prologue est très enrichissante même si on apprend peu sur l?auteur du journal, si ce n?est que « la jeune femme est malheureusement morte ». Cette indication n?est pas d?un grand secours pour deviner le sort de l?elfine puisque on ne sait pas quel laps de temps sépare l?histoire de l?elfine et la découverte du journal. Mais comme le traducteur parle de « la jeune femme », on peut penser que l?elfine est morte prématurément et on soupçonne un destin tragique.
« Cette histoire est la plus ingrate qui soit puisqu'il s'agit de cheminement de la pensée du traducteur. »
Cette phrase me semble bien souligner la principale information de ce prologue. Il s?agit d?une traduction des pensées d?une jeune elfine. D?où le caractère parfois décousu des évènements et la place prépondérante de l?introspection d?Allariel (puisque c?est son nom ). Cette dernière essaie de relater son passé dans un ordre chronologique mais cela ne l?empêche pas de revenir plus tard dans le récit sur tels évènements ou sur ses états d?âme. Ainsi, le lecteur est lui aussi ballotté au gré des souvenirs qui assaillent l?elfine. Comme elle écrit aussi sur son passé récent, il est très facile de se perdre dans la lecture de ce journal et je crois que lire chaque chapitre indépendamment des autres nuit à la cohérence et à la compréhension de l?intrigue.
[size=150:1uirl6uf]Chapitre 1 Le temps de l?insouciance[/size]
Premier contact avec Allariel. Ce premier chapitre est moins déroutant que les suivants car il se focalise plus sur le passé et évite les nombreux allers-retours entre passé et présent.
Sur le présent de l?elfine, on devine une situation périlleuse qui va certainement la conduire au destin tragique que lui prédit le prologue (« ma vie s'est déroulée dans le sang et l'horreur »). Le lecteur dispose de très peu d?éléments. On sait qu?elle se cache (« je continue de me cacher ») mais on ne sait ni où ni de qui.
On comprend la signification du titre de ce chapitre car Allariel s?épanche sur sa naissance et ses plus jeunes années d?enfance. Comme elle l?écrit elle-même : « Ces souvenirs restent pour moi des moments précieux au cours desquels le monde des adultes et le destin de notre race n'avaient aucune prise sur moi. »
On apprend qu?elle est née plus de 40 ans après la naissance de son frère, qui est mort dans des circonstances inconnues. La réponse viendra au cours du chapitre 5 : Il est mort le premier jour de son incorporation dans la garde maritime. Allariel nous explique que « dans un élan de fierté paternelle, mon père avait accéléré sa nomination pour qu?il puisse connaître au plus tôt les combats». Cet événement terrible aura d?importantes répercussions quand une autre tragédie frappera la famille d?Allariel dans le même chapitre, à savoir la mort au combat de son second frère. Il faut aussi noter la fierté du père, trait de caractère que l?on retrouve chez sa fille et qui sera aussi pour elle une source de malheurs.
La mère d?Allariel elle, est une servante et c?est en l?honneur de sa maîtresse, la reine des elfes Allariel, que sa fille porte le même nom. Si ce détail peut sembler insignifiant, il n?en est rien car pour l?elfine, porter le même nom que la reine est un présage de grandeur et de destinée d?exception.
On nous présente ensuite Uriltis, l?autre frère d?Allariel. C?est un guerrier accompli qui permet à son père d?oublier la perte de son premier fils. Ces récits de batailles ravissent sa s?ur qui se sent plus attirer par les jeux de garçons. D?où sa résignation à choisir de poursuivre ses études à l?école de magie Résignation qui deviendra par la suite véritable dégoût et haine d?elle-même, quand elle apprendra la mort de son frère des mains d?un sorcier peau-verte.
On découvre ensuite Kaerion, un ami d?enfance, qui sous sa réserve et sa timidité, cache des rêves de grandeur et de gloire semblables à ceux d?Allariel, nouant entre eux une grande complicité qui ira en grandissant au fur et à mesure de l?histoire.
Allariel intègre ensuite l?école de magie où elle lie amitié avec Treviline (dont le « visage remarquable avait été marqué dès son enfance par une longue brûlure suite à raide Drucchi sur son village ») et Soloris, qui partage avec Allariel la même aversion pour l'enseignement de la magie et des origines modestes.
[size=150:1uirl6uf]Chapitre 2 La musique du c?ur[/size]
Ce chapitre nous fait davantage rentrer dans le c?ur de l?histoire. D?emblée, les enjeux se dramatisent avec de nouvelles informations concernant la situation actuelle d?Allariel. On sait dorénavant qu?elle est recherchée et qu?elle craint pour sa vie. De ses poursuivants, on ne sait rien si ce n?est qu?il s?agit d?exécuteurs qui ont déjà fait au moins une victime :
« ?pourtant je sais qu'il s'agit du cri d'une elfine. Ces échos dans ma tête sont insoutenables. J'entends là, j'en ai peur, l'ultime souffle de la vie et j'y trouve la preuve que les exécuteurs continuent donc toujours leur implacable fouille. Aurais-je laissé des traces pour les rapprocher de moi de la sorte? »
On ignore pour quelles raisons ils pourchassent Allariel. A ce stade du récit, on pourrait penser qu?il s?agit d?elfes noirs, le terme « exécuteurs » appuyant cette hypothèse et dans les chapitres suivants, Allariel parle des carreaux d?arbalètes qui ont abattu sa monture, armes de prédilection des druchii. Mais avec les révélations du chapitre 6, on peut penser qu?il s?agit d?Hauts elfes à la recherche d?elfes corrompus par l?emprise chaotique de Slaanesh !
Allariel poursuivie par des elfes à cheval, fuit à travers la nuit et est obligée de se réfugier dans un terrier (« j'ai plongé dans le premier trou, un terrier de blaireau »). Dans ces sombres heures, elle se remémore les plus précieux moments de son existence.
La musique du c?ur, c?est ce passé où Allariel découvre son amour pour Kaerion. Cette aventure sera le seul rayon de soleil dans la vie d?Allariel qui se désintéresse totalement de ses études de magie qui lui semblent inutiles. Elle prend conscience de ne pas avoir trouver sa voie, celle qui la mènera à ses rêves de grandeur.
A propos de Soloris, on nous dit que« Soloris parut être aussi très troublée mais nous n'en sûmes pas davantage.». Le chapitre suivant apporte sa réponse :
« Elle vivait également de son côté une aventure très similaire et les flammes de la passion nous la montrait sous un tout nouveau jour. »
Si Soloris leur paraît sous un nouveau jour, c?est sous l?effet de l?amour ou peut-être s?agit-il d?une manifestation de l?emprise de Slaanesh ? Même si cette hypothèse me semble peu probable, les révélations sur l?affiliation de Soloris à cette divinité permettent le doute?
Le lecteur se rend aussi compte qu?Allariel présente les premiers symptômes de son trouble psychique (« les voix qui me harcèlent »). Elle semble hantée par quelque chose ou quelqu?un, peut-être un premier indice de l?influence de Slaanesh ? Ou alors, ce sont les voix de son passé qui reviennent la hanter ? Ce qui est sûr c?est que dans son passé récent elle a vécu une douloureuse épreuve et sa vie a totalement basculé d?où ce besoin de retour aux sources pour se régénérer.
Ce chapitre marque le début de la déchéance physique et mentale d?Allariel qui atteindra son paroxysme dans le chapitre 3 (dont la structure et la forme sont aussi bouleversées que l?elfine)
[size=150:1uirl6uf]Chapitre 3 La musique de l?esprit[/size]
« l'écriture de ce chapitre s'est significativement déliée »
Ce chapitre est effectivement assez confus comme le sont les idées d?Allariel. C?est un passage fort réussi où la démence de l?elfine affecte le texte jusqu?à sa mise en forme. On ne retrouve que peu d?indice sur l?intrigue, passée ou présente, mais on nous présente Allariel dans toute sa folie.
Le passage du rêve et des ailes qui se déchirent est pour moi la pièce maîtresse de ce chapitre. Il symbolise l?impossibilité d?Allariel de toucher au but qu?elle s?est fixé, et cela malgré tous ses efforts. Sa quête semble inaccessible et elle finit par se brûler les ailes en voulant s?élever au-dessus de sa condition (« Une grande bouffée d'espoir me donne le courage de m'élever encore plus haut dans les airs. J'ai la certitude de trouver la sérénité et la fin de mon calvaire en l'atteignant. »). Son cauchemar symbolise ses peurs et sa fuite en avant. Elle n?arrive pas à atteindre la sérénité malgré toute sa volonté et toute quiétude de l?âme lui semble interdite.
« On me recherche toujours »
Allariel, dans le présent, est toujours réfugiée dans son terrier et ses poursuivants, quels qu?ils soient, sont à ses trousses.
« Pourquoi cherches-tu à me faire souffrir ? Je crois avoir suffisamment payé maintenant. Je t'ai tout donné et tu m'as pris ma vie ! Et d'ailleurs comment pourrais-je me venger de toi ? »
Une imprécation contre Slaanesh ? Cela semble possible? « tu m'as pris ma vie » : Allariel veut peut-être parler de son ancienne vie, avant qu?on découvre son pacte avec le dieu sombre du plaisir. Ou alors, peut-être que Kaerion est mort par sa faute ? Mort à cause d?Allariel et mort à cause de son appartenance au culte de Slaanesh. Allariel parle de prendre sa vie, une image pour dire que Kaerion lui a été arraché, celui qu?elle aimait comme le souffle de la vie justement.
« Mais sont-elles seulement encore en vie ? Mais ne gâchons pas si vite la seule raison qu'il me reste d'espérer! »
Ce point reste encore mystérieux. On ne sait pas quels sont les espoirs d?Allariel ni si ce ne sont pas les premiers signes de sa crise à venir.
Le chapitre 3 se termine par un récit chaotique et décousu. Allariel fait encore référence aux voix qui la harcèlent. Cette crise de folie peut s?expliquer par la fatigue, physique et émotionnelle, mais aussi la faim et la soif, ajoutées à son isolement dans un terrier sombre et humide. Allariel semble toucher le fond du désespoir et quand la réalité devient inacceptable, son esprit peut vouloir la nier et se réfugier dans la folie. « La musique de l?esprit », c?est Allariel qui se déconnecte de la réalité et mélange passé et présent avec toutes ses peines et ses souffrances qui resurgissent.
Côté flash back, on apprend que sa relation avec Kaerion est devenue publique et que Soloris vivait une histoire d?amour (voir chapitre 2). Treviline semble quant à elle un peu mise à l?écart.
« Il m'est difficile de cerner avec précision le moment où Soloris s'éloigna de nous. Même si je sais avec le recul le pourquoi de ce changement?»
Allariel fait sûrement allusion à l?allégeance de Soloris aux dieux noirs. C?est intéressant de voir ces petits détails au fur et à mesure que se dévoile l?intrigue.
[size=150:1uirl6uf]Chapitre 4 sur le chemin d?une âme en peine[/size]
Allariel prend conscience de ses périodes d?absence où elle n?est plus maître d?elle. Pour la première fois, le lecteur découvre le côté le plus sombre d?Allariel, qui laisse penser qu?elle cache un lourd passé :
« Pourquoi avais-je du sang plein les mains et plein les vêtements ? Est-ce vraiment du sang humain comme je le crois ? »
« Je regarde mes deux poignards et me demande si je ne devrais pas les jeter. J?ai peur de l?usage que je peux en faire. »
Serait-elle devenue une meurtrière ? Tout semble l?indiquer même si c?est peut-être une fausse piste. Après le chapitre précédent où la fragilité mentale d?Allariel a été dévoilée, le lecteur accepterait d?autant plus aisément cette version des faits. La rupture se fait plus nette entre l?elfine qui vivait intensément son histoire d?amour avec Kaerion et celle du présent, qui a basculé dans une folie sanguinaire. Pour Allariel, l?innocence est belle et bien perdue.
« Ce sont mes seuls armes, mais l?ennemie le plus dangereux n?est-il pas tapi en moi ? »
Encore un passage révélateur qui prend toute sa signification à la lumière du chapitre 6. Une allusion à ses démons intérieurs pour celle qui a succombé à l?attrait du chaos.
Un nouveau nom de personnage est mentionné : Grienlyce que l?on va retrouver au chapitre 6. Allariel compte sur elle pour lui venir en aide et faire le point sur les évènements de son passé récent.
Allariel fait aussi de nouveau mention de ses poursuivants (« Je n?ai vu nulle trace de mes poursuivants. J?en viens même à remettre en cause leur existence »). Pourtant, ses poursuivants sont bels et biens réels comme la fin du chapitre nous l?indique (« J?ai maintenant des témoignages qui corroborent les faits de mon carnet. Des cavaliers ont bien fouillé la région et ont enquêté sur la présence d?une noble elfine. »). Elle s?aventure hors de sa cachette, croisant même un de ses poursuivants (« Un cavalier m?a croisée et m?a longuement fixée. Je crains qu?il n?ait des soupçons. Je ne sais que faire. »). Allariel craint pour sa sécurité. Comme les cavaliers agissent en plein jour, on se doute bien à ce moment là qu?Allariel est poursuivie par les forces officielles et non par des assassins agissant dans l?ombre.
Après s?être un peu éloignée du récit de son passé, Allariel s?épanche sur son histoire d?amour avec Kaerion et les changements survenus chez Soloris.
« elle changeait indéniablement, de manière parfois spectaculaire. Elle avait pris grande confiance en elle et jouait subtilement avec aisance aux jeux spirituels et vains de nos cons?urs, elle s?était faite accepter de leur cercle sans se couper de nous. Son regard s?était fait beaucoup plus pénétrant comme si son amour l?avait initiée aux secrets des âmes. J?avais parfois l?impression d?être en présence d?une inconnue, comme si elle nous avait dissimulé un double d?elle-même »
Son changement comme nous l?apprendrons dans le chapitre 6, résulte de son allégeance au culte de Slaanesh. On retrouve plusieurs indices : une perception accrue du monde qui l?entoure et sa faon de jouer avec son entourage comme s?il s?agissait de pantins ou d?inférieurs, la confiance en soi? C?est une autre personne, différente, qui se révèle. Le rapprochement d?Allariel avec Soloris est un signe annonciateur du destin d?Allariel qui suivra la même voie.
Cet événement se précipite quand on apprend que les mêmes changements apparaissent chez Kaerion (« Curieusement, je retrouvais ces changements chez Kaerion »).
« Son besoin de nous pousser toujours plus loin dans nos sentiments était quasi obsessionnel. Il m?avoua que sa frustration le rendait impitoyable au combat et que, parfois, il en voulait même à ses adversaires de ne pas lui laisser plus grandes difficultés à les tuer. »
L?amour de Kaerion devient une obsession dévorante qui le pousse toujours plus haut. Cette quête de l?amour absolu va le mener sur les sentiers tortueux de la damnation, entraînant avec lui Allariel. Un amour si pur au départ, bascule vers un amour corrompu sans que la limite entre les deux soit franchie à un moment précis de façon évidente. La frontière entre le bien et le mal est mince et ce qui faisant le bonheur des deux va devenir imperceptiblement une source de malheur et de désespoir. « L?enfer est pavé de bonnes intentions. »
[size=150:1uirl6uf]Chapitre 5 la fin de l?innocence[/size]
La situation présente d?Allariel devient plus oppressante et elle découvre que trois cavaliers l?ont prise en chasse, la forçant à fuir dans la forêt. Il faut remarquer l?absence de toute indication géographique : on ne sait pas de quelle forêt il s?agit, et il n?y a ni mention de ville, village ou contrées, si ce n?est que l?action se déroule en Ulthuan. L?histoire ne fait pas beaucoup de références au monde de warhammer et pourrait très bien se passait dans n?importe quel univers HF à quelques détails près.
Mais revenons à notre histoire et à Allariel Celle qui naguère s?horrifiait de voir le sang maculer ses mains n?hésite plus à se débarrasser définitivement d?un de ses poursuivants. (« J?ai attendu qu?ils se séparent pour me montrer à l?un d?eux. Au moment où il croyait se saisir de moi, je me suis jetée sur lui et l?ai tué avec mon poignard »).
C?est un passage assez choquant pour le lecteur car jusqu?à présent, si on pouvait douter de sa santé mentale, il était presque impensable de voir en Allariel une meurtrière. Pourtant, si le doute était permis dans le chapitre 4 (le sang humain retrouvé sur ses mains), ici, il n?en subsiste aucun. Allariel ne formule d?ailleurs aucun remords ou pitié. Cet être qui dévoilait sa sensibilité et ses tourments, suscitant la pitié et la compassion chez le lecteur, se révèle sous un aspect qu?on ne pouvait que soupçonner jusqu?à présent et qui laisse maintenant voir le monstre tapi dans l?ombre de son esprit. C?est bel et bien la fin de l?innocence?
Allariel à pied jusqu?à présent, s?empare de la monture de son défunt poursuivant et continue à fuir. Elle sera pourtant rattrapée et sa monture abattue par les arbalètes de ses poursuivants. L?arbalète étant une arme associée plutôt aux elfes noirs, la doute subsiste encore quant à l?identité de ses poursuivants. Le fait qu?elle parle de sang humain dans le chapitre 4 pourrait laisser penser que ce sont des hommes et non des elfes qui la poursuivent (mais il ne doit pas y avoir beaucoup d?humains en Ulthuan).
Allariel finit par se débarrasser d?eux, même si elle n?est plus sûre de ses actes. Son bain de sang et son « repos » dans les entrailles d?un des chevaux sont autant de détails qui font redouter le pire quant au mal qui a contaminé Allariel. On peut voir dans ce passage la manifestation de l?influence chaotique qui transporte l?elfine dans un état de transe où elle laisse exulter toute sa sauvagerie primitive.
Si l?intrigue progresse un peu plus vite dans le présent, c?est dans le passé que les révélations sont les plus intéressantes.
Grand tournant dans la vie d?Allariel qui apprend la mort de son frère. (« Voilà, ton frère est mort il y a trois jours contre une horde d?orques lors d?une mission»).
On apprend la mort d?Uriltis, laissé un peu de côté depuis le chapitre 1. Comme déjà expliqué précédemment, le frère d?Allariel est mort au combat des mains d?un chamane peau-verte. La magie a donc été le principal artisan de la mort d?Uriltis et dès cet instant, Allariel supportera encore moins sa vie à l?école de magie. Pourtant, elle finira par trouver sa voie dans la magie défensive et excellera dans les contre-sorts.
La mort d?Uriltis a des répercussions terribles sur la famille d?Allariel et sur Allariel elle-même. L?elfine va se murer dans sa carapace, gardant en elle tout son chagrin. Son père, dont la tragédie qui le frappe lui rappelle la mort de son premier fils, est anéanti, l?écho de sa culpabilité le poussant au désespoir et il meurt peu de temps après.
Ces évènements tragiques et la haine d?Allariel pour elle-même poussent le lecteur à la compassion et malgré les actes répréhensibles de l?elfine, on ne reste pas indifférent à ses tourments et on comprend mieux comment la vie d?Allariel a pu basculer.
De retour à l?école de magie, Allariel apprend que le prétendant de Soloris n?est autre qu?Archelior, un proche de Kaerion, et qu?elle attend un enfant de lui. Allariel mentionne son éloignement provisoire de Treviline. Peut-être cette dernière décelait-elle les prémisses de la corruption chez Soloris ? Peut-être craignait-elle pour le futur d?Allariel ? Le fait est que Trevilne joue un rôle assez ambigu et que le lecteur peut trouver surprenant qu?en étant si proche de Soloris et Allariel, elle ne remarque pas las changements de ces dernières.
Retour dans le présent où Allariel semble prête à reprendre sa vie en mains !
[size=150:1uirl6uf]Chap 6 : La Musique du Corps[/size]
On apprend qu?Allariel ignore l?identité de ceux qui la poursuivent et veulent sa mort. Elle trouve refuge chez des fermiers et finit par retrouver Grienlyce. Allariel est encore victime d?absence qui laisse planer le doute sur sa complète rémission (« Je ne saurais dire si ces errements marquent les derniers soubresauts de ma folie ou s?ils sont les signes inquiétants d?une névrose bien plus profonde »). Cette névrose pourrait être son contacte avec une entité démoniaque car on ne sait pas jusqu?où est allé son affiliation au culte de Slaanesh.
Dans le passé, Allariel vit dans un état second après la mort de son frère et de son père. Elle démontre une grande aptitude à masquer ses émotions à son entourage qui ne devine rien de ses tourments, faculté indispensable pour les elfes corrompus qui doivent masquer leurs agissements. Allariel continue à vivre dans le mensonge et se coupe un peu plus de ceux qui pourraient lui venir en aide.
Son seul réconfort, c?est l?amour de Kaerion qui va toujours grandissant.
« Il me proposa d?une voix solennelle comme jamais je ne l?avais entendue d?unir notre destin avec notre sang »
Le passage est significatif de la tournure que prend leur relation. Si le symbole du sang est très fort et pas nécessairement synonyme de pacte démoniaque, c?est un premier pas vers « autre chose ». On a l?impression qu?un pallier a été franchi et on se demande comment Kaerion et Allariel vont vivre leur amour plus intensément encore.
« un rouge intense illumina les contours duveteux des nuages, qui apparurent soudain comme les seuls restes épars de la nuit naissante. Je me rappelle très exactement la phrase qui me traversa alors l?esprit : « On dirait un amoncellement de cadavres dans un lit de sang ! ». »
« Etait-ce un présage ? » s?interroge Allariel. Peut-être une vision de son avenir peuplé de morts et de sang versé ? Ce qui est touchant chez Allariel, c?est qu?elle est jeune et pourtant, elle a traversé maintes épreuves qui auraient déstabilisé n?importe qui d?autres. Elle s?avère être victime de son amour pour Kaerion. On assiste impuissant à la chute d?une innocente, aveuglée par l?intensité de ses sentiments. Son seul crime, c?est d?avoir péché par naïveté et de fierté, plus que d?avoir une réelle volonté de faire le mal. Comme elle le dit elle-même, « Quel Dieu aurait pu me faire oublier Kaerion ? Je n?en connaissais aucun ! ». Allariel suit Kaerion car elle lui fait confiance, même si son ignorance sur la gravité des conséquences de son choix va lui coûter cher.
En effet, Kaerion lui propose de rejoindre le culte du dieu des plaisirs, certainement le début de la fin pour Allariel. On apprend aussi que Soloris était aussi une adepte de Slaanesh. Pour Treviline, on ne sait toujours pas.
La vie d?Allariel vient de basculer et en même temps que l?elfine, le lecteur découvre cette suite d?évènements tragiques qui l?a menée jusque ici. Allariel semble avoir bien peu de contrôle sur a vie et cette dernière ne s?avoue pas encore vaincue?
Pour l?instant, on n?en sait pas davantage mais il semble bien qu?Allariel se soit engagée sur une mauvaise voie. De nombreuses questions restent en suspens : Comment Allariel va-t-elle sombrer dans la folie ? Qui sont ses poursuivants ? Qu?est-il arrivé à Kaerion et Soloris ? Que signifie le titre « les trois noms d?Allariel » ? Qui est Grienlyce ?
Autant d?interrogations auxquelles les prochains chapitres ne manqueront pas de répondre? j?espère
dude
ps: voir aussi ma critique pour le chapitre 6 dans la section récits du mois
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il y a 20 ans 7 mois #1689
par Zarathoustra
Je dois avouer que je suis impressionné par ton travail et que ça me fait très plaisir. J'avais effectivement semé des pistes de ci de là, et je me demandais si elles étaient "passées" ou pas, et les voir ainsi mises en lumière telles que tu l'as fait donne un éclairage que (parfois) je n'avais pas envisagé. Tes pistes de réflexions sont judicieueses (m^eme si certaines sont fausses, mais chuuuut! ).
En tout cas, je crois que tu as raison de souligner l'aspect dissous du récit (et qui, je le savais dés le départ, lui était indirectement nuisible). Je vais même te faire un aveu, évoquer Slaanesh, c'était aussi un moment inviter secrètement mes lecteurs à relire depuis le début pour bien saisir le récit et le revoir sous un autre oeil. Et bien, je vois que j'ai réussi au delà de toutes mes espérances!
En tout cas, un grand merci à toi! En te lisant, je cerne mieux ce que j'ai réussi à faire passé et ce que j'ai loupé. C'est exactement ce regard qui me manquait.
Zarathoustra qui tachera de te rendre la pareille
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re: Les trois noms d'Allariel- Commentaires en vrac
Au contraire je trouve ça très bien construit!c?est plus un catalogue d?observations qu?une critique aiguë sur le fond et la forme.
Je dois avouer que je suis impressionné par ton travail et que ça me fait très plaisir. J'avais effectivement semé des pistes de ci de là, et je me demandais si elles étaient "passées" ou pas, et les voir ainsi mises en lumière telles que tu l'as fait donne un éclairage que (parfois) je n'avais pas envisagé. Tes pistes de réflexions sont judicieueses (m^eme si certaines sont fausses, mais chuuuut! ).
En tout cas, je crois que tu as raison de souligner l'aspect dissous du récit (et qui, je le savais dés le départ, lui était indirectement nuisible). Je vais même te faire un aveu, évoquer Slaanesh, c'était aussi un moment inviter secrètement mes lecteurs à relire depuis le début pour bien saisir le récit et le revoir sous un autre oeil. Et bien, je vois que j'ai réussi au delà de toutes mes espérances!
En tout cas, un grand merci à toi! En te lisant, je cerne mieux ce que j'ai réussi à faire passé et ce que j'ai loupé. C'est exactement ce regard qui me manquait.
Zarathoustra qui tachera de te rendre la pareille
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il y a 20 ans 7 mois #1715
par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re: Les trois noms d'Allariel- Commentaires en vrac
Juste une remarque. En lisant ton analyse, je m'aperçois qu'il existe une fausse piste bien involontaire. Pas forcément une fausse piste mais une omission involontaire qui donne un regard un peu biaisé par rapport à ce que je souhaitais faire.
Voilà, Alarielle est loin d'être jeune, du moins à l'échelle humaine. Disons qu'elle est plus une femme épanouie qu'une jeunette... Donc conciderer que les souvenirs qu'elle évoque ne date pas du tout d'hier... J'aurais dû insiter un peu plus sur cette aspect.
Je ne sais pas si ça modifierait foncièrement votre perception du texte mais en tout cas certainement celle du personnage.
Voilà, Alarielle est loin d'être jeune, du moins à l'échelle humaine. Disons qu'elle est plus une femme épanouie qu'une jeunette... Donc conciderer que les souvenirs qu'elle évoque ne date pas du tout d'hier... J'aurais dû insiter un peu plus sur cette aspect.
Je ne sais pas si ça modifierait foncièrement votre perception du texte mais en tout cas certainement celle du personnage.
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il y a 20 ans 7 mois #1726
par dude
Réponse de dude sur le sujet Re: Les trois noms d'Allariel- Commentaires en vrac
Je ne pense pas que ça modifie vraiment ma perception de l'histoire mais je dois dire que je ne m'étais même pas poser la question de savoir son âge. J'étais persuadé que les évènements qu'elle racontait étaient plus ou moins récents.
De toute façon, il est assez difficile de connaître l'âge d'un elfe et de savoir à partir de quel âge ils sont considérés comme adultes.
C'est un détail intéressant à savoir quand même...
dude
De toute façon, il est assez difficile de connaître l'âge d'un elfe et de savoir à partir de quel âge ils sont considérés comme adultes.
C'est un détail intéressant à savoir quand même...
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