Premiers jets de Zaleth.
- Vuld Edone
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
Réduire
Plus d'informations
- Messages : 2178
il y a 13 ans 3 mois #17434
par Vuld Edone
Premiers jets de Zaleth. a été créé par Vuld Edone
À ma grande surprise, j'avais conservé le tout premier jet de la nouvelle saga de Zaleth. J'ai donc décidé de publier tout ce qui a précédé le texte actuel.
Et on commence donc avec un texte de juin 2010, "Overkill". Le projet était alors de faire des chapitres de quatre pages, contre des parties de huit aujourd'hui.
(bruits de pas)
[Narrateur] Avant tout, Jonathan n’est pas un bourrin.
[Jy] Je me demande si on peut ouvrir un casier avec des lunettes.
[Narrateur] Il est brutalisé par Jeremy…
[Jeremy] Prends ça ! (coup de poing dans le ventre)
[Narrateur] Et il est aimé par Sarah.
[Sarah] Jy’ ! Attends-moi ! (lui tombe dessus)
[Narrateur] Bref, c’est votre élève moyen.
[Sarah] T’as eu un C à ton examen ?
[Jy] Tu m’aides à me relever ?
[Narrateur] Et dans quatre secondes sa vie va être passée au broyeur.
(coup sourd, immeubles qui s’écroulent)
[Sarah] Jy’ !
[Zaleth] Toi !
[Jy] Qui ? Moi ?
[Zaleth] Tu sais qui je suis !?
[Jy] Hein ? Mais de quoi-
[Zaleth] mmmmMMMHH ???
[Jy] Non non j’sais pas !
[Zaleth] Parfait ! Et ce que j'ai fait ?
[Jy] Mais j’en ai aucune idée !
[Zaleth] Encore mieux ! C’est décidé, tu seras mon nouveau faire-valoir !
[Jy] Nouveau ?
[Zaleth] Il est temps d’inscrire nos noms dans la légende ! Enfin le tien du moins, pour ma part je me contenterai de signer. (écrit quelque chose)
[Jy] Vous faites quoi là ?
[Zaleth] Oh, la routine ! Dévaster l'univers, accomplir l'impossible, chercher une
science millénaire pour la détruire à l'aide d'artefacts ultimes, vaincre le méchant, éviter la fin du monde et sauver une princesse ! Mais j'y pense, je suis
Zaleth !
[Jy] Ze- quoi ?
[Zaleth] Comte de Goten ! Arch-amiral et maître d’Arche ! Et lui là c’est le
narrateur.
[Narrateur] Salut.
[Jy] Mh ! Strklfjtmlkdfldksfsklmdlskfs !!!
[Narrateur] Et tu recrutes le faire-valoir... (musique) Suite de ton génial plan ?
[Zaleth] Je demande à tout le monde s'ils ont vu un bourrin !
[Narrateur] Et pourquoi pas à moi ? J'suis omniscient, j'peux te dire qu'y en a pas...
[Zaleth] Sauf que tu n'es pas tout le monde !
[Narrateur] Euh si mais c'est pas grave. Et lui, pourquoi tu lui demandes pas ?
[Jy] C'est le narrateur ?!
[Narrateur] Bon d'accord, je demande. Tout le monde ?
[Monde] OUI ? OUI ? OUI ? OUI ? OUI ? oui ?
[Jy] Il y a un narrateur ?!!?
[Monde] ON TE DIT QU'OUI ! alors arrête de demander !
[Narrateur] Pas de bourrin, je parie...
[Monde] Euh non non je crois pas non t'en as vu toi non non...
[Zaleth] Et un overkill, à tout hasard ?
[Monde] UN OVERKILL ?!? C'EST QUOI ? Oui c'est quoi ?
[Narrateur] Apparemment ils ne savent pas et ils ne connaissent pas leur chance.
[Zaleth] Diable ! Et je n'ai pas mon espion ! Tant pis ! J'irai donc chercher ce secret dans un haut lieu de connaissance ! (téléportation)
[Jy] Pourquoi on est à mon école ?
[Narrateur] Sauf que tu l'as détruit, ce lieu, en même temps que la ville...
[Zaleth] Quand ça ?
[Jy] Pourquoi mon école est en ruines ?
[Narrateur] Y a deux minutes, en arrivant.
[Zaleth] Je comptais de toute manière repartir avant mon arrivée ! (voyage temporel)
[Jy] Pourquoi mon école n'est plus en ruines ?
[Sarah] Eh ! Jy' ! Tu ne devais pas être en classe ?
[Jy] Je suis là-bas ?!
[Narrateur] On voit qu'il suit... et je ne veux pas dire mais avant, il pleuvait. (pluie)
[Sarah] Jy' ! (s'enfuit)
[Jy] Ah c'est malin ! Ah ça c'est malin !
[Zaleth] Il ne me reste plus qu'à vaincre le champion de ce temple pour obtenir le
secret de l'overkill !
[Narrateur] Non.
[Zaleth] Montre-toi, champion !
[Narrateur] Y a pas d'champion-
[Jy] Ce ne serait pas Jeremy ? ... En toute logique... Ça ou le proviseur.
[Narrateur] Boah après tout...
(pluie, portes qui s'ouvrent, chaîne de vélo)
[Jeremy] C'est ici pour la baston ?
[Zaleth] Tu dois être le champion que je dois vaincre !
[Jeremy] C'est ça papy', à notre siècle on appelle ça une brute !
[Zaleth] Choisis ton arme !
[Jeremy] Bah j'ai racketté cette chaîne de vélo...
[Zaleth] Quant à moi j'ai... mon faire-valoir !
[Jy] Hein ?! Quoi ?!?
[Zaleth] En avant, rends-moi fier !
[Narrateur] Zaleth... il s'est caché derrière une poubelle.
[Sarah] Jy' mais qu'est-ce qui se passe ?!
[Jy] Tiens t'es là aussi ?
[Zaleth] Ah ! La nostalgie !
[Jeremy] Eh pépé ! Arrête de radoter, viens te fight ! (attaque)
[Narrateur] Bah à coups de chaîne de vélo, c'est pas gagné. Je lui mets quand même un D, pour l'effort.
[Jeremy] Quoi, ils notent aussi les combats maintenant ?!
[Zaleth] À moi !
[Narrateur] (attaque) Aïe ! S ! (attaque) Aouch ! Double S ! (attaque) Triple H ! (attaque) XQMTPAW !
[Jy] Et mon école est de nouveau en ruines...
[Zaleth] Donne-moi le secret de l'overkill, champion ! Avant que je t'achève !
[Jeremy] Z'êtes malades ?!? Je sais même ce que c'est, moi ! c't'overkill !
[Zaleth] Dans ce cas, il est temps d'en finir ! (scribouille) Prends ça !
[Jeremy] Beuh ? C'est quoi ?
[Zaleth] Une note qui défie l'alphabet avec un superlatif du signe plus !
[Jeremy] Non ! (destruction)
[Narrateur] Et Zaleth gagne... (victoire) On rentre ?
[Zaleth] Il est temps en effet ! En avant, Faire-valoir !
[Jy] Mais pourquoi j'obéis, moi...
[Sarah] Jy' ? Jy' ! Où tu vas, reviens !
Les trois premiers jets de la version 2011 ont été effacés, par contre. On aurait été frappé par la ressemblance de l'introduction, mais peu importe. Ce qui est intéressant, c'est la partie de texte en introduction.
Voici une histoire. Une histoire triste. Une histoire tragique. C’est l’histoire d’un âge d’or, puis d’une décadence causée par l’homme où il ne reste plus que l’homme. C’est une histoire qui débute en trois lieux différents à la fois, et il fallait bien en choisir un, aussi commençons à Delémont, petit village du fief de l’Elebren.
Dans ce village habite Martin, un jeune homme descendant d’une famille noble déchue et rempli d’idéaux chevaleresques, destiné à la vie d’errance et tout ça mais ce n’est pas par lui que l’histoire débute, elle débute avec Serf, un homme également jeune et dont la plus folle ambition est de posséder un mouton.
Ici, une fille devait crier son nom, mais c’est la quatrième fois et à force de ressasser la même histoire ça lasse, alors à la place on va faire bêler un mouton. « Bêêêê ».
[Serf] Sarah ?
Ce que dit Serf est, dans cette version de l’histoire, complètement absurde, donc imaginez qu’il y avait son amie d’enfance qui tentait de le prévenir maladroitement que le ciel va lui tomber sur la tête.
Le ciel, c’est un doigt ganté pointé sur son front, appartenant à un homme au visage ridé, la barbe de poudre, la poitrine puissante et la voix de tonnerre.
[Zaleth] Toi !
[Serf] Moi ?
[Zaleth] … Je… n’ai pas prévu ce que j’allais dire ensuite… À tout hasard, c’est bien Delémont ?
[Serf] Euh… oui ?
[Zaleth] Et euh… c’est bien, Delémont ?
[Serf] On y vit.
[Zaleth] On peut y faire quoi ?
[Serf] Acheter du lait de chèvre ?
[Zaleth] Passionnant. Mais je ne suis pas venu pour ça. Il y a une taverne ?
[Serf] Non, pas vraiment ?
[Zaleth] C’est idiot, s’il y avait eu une taverne j’aurais été sûr de mon coup, parce que j’étais venu recruter. Mais j’y pense, tu peux convenir ! Es-tu un demi-dieu démiurge en exil ?
[Serf] Non, pas que je sache.
[Zaleth] Parfait ! Et l’élu destiné à sauver le monde ?
[Serf] Probablement pas.
[Zaleth] Encore mieux ! Tiens, ton mouton.
Le mouton fit « bêêêêê » en tombant d’entre les bras de Serf.
[Zaleth] Et maintenant prends tes affaires, prends ton mouton, range ton village, plie ta région, on part à l’aventure !
[Serf] Qu’est-ce que vous racontez ? Quelle aventure ? Et c’est quoi ce mouton ? Et qui vous êtes ?
[Zaleth] Tu le découvriras bien assez tôt !
[Serf] Je peux au moins savoir votre nom ?
[Zaleth] Tu l’entendras tellement de fois qu’il va te lasser !
[Serf] Non, sérieusement.
[Zaleth] L’aventure nous attend, pourquoi traîner ?
[Serf] Présentez-vous, quoi.
[Zaleth] Écoute, mon tout nouveau et déjà très fidèle compagnon, là présentement j’ai trouvé une raison de meuler du monstre et je ne compte m’en détourner pour répondre à une question qui revient tellement de fois dans ma vie qu’elle me lasse, et en plus j’ai lu l’histoire, il faut sept pages pour y répondre, alors tu me suis et tu découvres par toi-même !
[Serf] Pas question.
Comme dit, l’ambition de Serf n’allait pas très loin, et comme il avait déjà son mouton la perspective de quitter son village ne le tentait pas.
[Zaleth] Tu ne veux pas me suivre.
[Serf] Non.
[Zaleth] Tu vas rester là. Comme ça.
[Serf] C’est ça.
[Zaleth] Et on grandirait dans le village. Et on s’assoirait sur le banc. Et on regarderait grandir les enfants.
[Serf] C’est le plan.
[Zaleth] Comme le vieillard là qui fait « screugneugneu » quand on l’approche.
[Serf] Plus ou moins.
[Zaleth] Et on va pas à l’aventure.
[Serf] Exact.
[Zaleth] On ne bataille pas.
[Serf] Pas de bataille.
[Zaleth] D’accord.
Silence.
[Zaleth] Tu sais jouer aux échecs ?
[Serf] Non.
Silence.
[Zaleth] Et donc euh… le lait de chèvre, c’est comment ?
[Serf] Pas mauvais.
[Zaleth] Ah.
Silence.
[Serf] Un peu âpre quand on en boit trop.
[Zaleth] Ah oui, je comprends.
Silence.
[Serf] Je sais jouer aux dés, par contre.
[Zaleth] Je n’en ai pas sur moi.
[Serf] Vous aviez un échiquier ?
[Zaleth] Non.
Silence.
[Serf] Bon ! D’accord ! Je vous suis, là, ça vous va ?!
[Zaleth] Assez parlé, en marche ! On va par là !
L’Elebren est adossé à la montagne et garde un col dit de la Hache, car il est fendu en deux. Delémont se trouve sur la route qui mène au col, à mi-hauteur. Tout ceci ne sert à rien puisque Zaleth désigne la plaine.
[Serf] Et donc le plan c’est de marcher au hasard ?
[Zaleth] Tout à fait ! Testé et approuvé, c’est une technique qui ne m’a jamais déçue !
[Serf] Une technique, tu parles…
[Errant] Salut Zaleth !
[Zaleth] Salut, chevalier errant !
[Errant] Tu pars à l’aventure ?
[Zaleth] Je vais par là !
[Errant] Et moi par là !
[Zaleth] À la prochaine !
[Serf] Mais qu’est-ce que-
[Zaleth] Si tu t’étonnes de ça on n’est pas sortis !
[Serf] Et notre but c’est rencontrer des gens ?
[Zaleth]
Et on commence donc avec un texte de juin 2010, "Overkill". Le projet était alors de faire des chapitres de quatre pages, contre des parties de huit aujourd'hui.
_____
(bruits de pas)
[Narrateur] Avant tout, Jonathan n’est pas un bourrin.
[Jy] Je me demande si on peut ouvrir un casier avec des lunettes.
[Narrateur] Il est brutalisé par Jeremy…
[Jeremy] Prends ça ! (coup de poing dans le ventre)
[Narrateur] Et il est aimé par Sarah.
[Sarah] Jy’ ! Attends-moi ! (lui tombe dessus)
[Narrateur] Bref, c’est votre élève moyen.
[Sarah] T’as eu un C à ton examen ?
[Jy] Tu m’aides à me relever ?
[Narrateur] Et dans quatre secondes sa vie va être passée au broyeur.
(coup sourd, immeubles qui s’écroulent)
[Sarah] Jy’ !
[Zaleth] Toi !
[Jy] Qui ? Moi ?
[Zaleth] Tu sais qui je suis !?
[Jy] Hein ? Mais de quoi-
[Zaleth] mmmmMMMHH ???
[Jy] Non non j’sais pas !
[Zaleth] Parfait ! Et ce que j'ai fait ?
[Jy] Mais j’en ai aucune idée !
[Zaleth] Encore mieux ! C’est décidé, tu seras mon nouveau faire-valoir !
[Jy] Nouveau ?
[Zaleth] Il est temps d’inscrire nos noms dans la légende ! Enfin le tien du moins, pour ma part je me contenterai de signer. (écrit quelque chose)
[Jy] Vous faites quoi là ?
[Zaleth] Oh, la routine ! Dévaster l'univers, accomplir l'impossible, chercher une
science millénaire pour la détruire à l'aide d'artefacts ultimes, vaincre le méchant, éviter la fin du monde et sauver une princesse ! Mais j'y pense, je suis
Zaleth !
[Jy] Ze- quoi ?
[Zaleth] Comte de Goten ! Arch-amiral et maître d’Arche ! Et lui là c’est le
narrateur.
[Narrateur] Salut.
[Jy] Mh ! Strklfjtmlkdfldksfsklmdlskfs !!!
[Narrateur] Et tu recrutes le faire-valoir... (musique) Suite de ton génial plan ?
[Zaleth] Je demande à tout le monde s'ils ont vu un bourrin !
[Narrateur] Et pourquoi pas à moi ? J'suis omniscient, j'peux te dire qu'y en a pas...
[Zaleth] Sauf que tu n'es pas tout le monde !
[Narrateur] Euh si mais c'est pas grave. Et lui, pourquoi tu lui demandes pas ?
[Jy] C'est le narrateur ?!
[Narrateur] Bon d'accord, je demande. Tout le monde ?
[Monde] OUI ? OUI ? OUI ? OUI ? OUI ? oui ?
[Jy] Il y a un narrateur ?!!?
[Monde] ON TE DIT QU'OUI ! alors arrête de demander !
[Narrateur] Pas de bourrin, je parie...
[Monde] Euh non non je crois pas non t'en as vu toi non non...
[Zaleth] Et un overkill, à tout hasard ?
[Monde] UN OVERKILL ?!? C'EST QUOI ? Oui c'est quoi ?
[Narrateur] Apparemment ils ne savent pas et ils ne connaissent pas leur chance.
[Zaleth] Diable ! Et je n'ai pas mon espion ! Tant pis ! J'irai donc chercher ce secret dans un haut lieu de connaissance ! (téléportation)
[Jy] Pourquoi on est à mon école ?
[Narrateur] Sauf que tu l'as détruit, ce lieu, en même temps que la ville...
[Zaleth] Quand ça ?
[Jy] Pourquoi mon école est en ruines ?
[Narrateur] Y a deux minutes, en arrivant.
[Zaleth] Je comptais de toute manière repartir avant mon arrivée ! (voyage temporel)
[Jy] Pourquoi mon école n'est plus en ruines ?
[Sarah] Eh ! Jy' ! Tu ne devais pas être en classe ?
[Jy] Je suis là-bas ?!
[Narrateur] On voit qu'il suit... et je ne veux pas dire mais avant, il pleuvait. (pluie)
[Sarah] Jy' ! (s'enfuit)
[Jy] Ah c'est malin ! Ah ça c'est malin !
[Zaleth] Il ne me reste plus qu'à vaincre le champion de ce temple pour obtenir le
secret de l'overkill !
[Narrateur] Non.
[Zaleth] Montre-toi, champion !
[Narrateur] Y a pas d'champion-
[Jy] Ce ne serait pas Jeremy ? ... En toute logique... Ça ou le proviseur.
[Narrateur] Boah après tout...
(pluie, portes qui s'ouvrent, chaîne de vélo)
[Jeremy] C'est ici pour la baston ?
[Zaleth] Tu dois être le champion que je dois vaincre !
[Jeremy] C'est ça papy', à notre siècle on appelle ça une brute !
[Zaleth] Choisis ton arme !
[Jeremy] Bah j'ai racketté cette chaîne de vélo...
[Zaleth] Quant à moi j'ai... mon faire-valoir !
[Jy] Hein ?! Quoi ?!?
[Zaleth] En avant, rends-moi fier !
[Narrateur] Zaleth... il s'est caché derrière une poubelle.
[Sarah] Jy' mais qu'est-ce qui se passe ?!
[Jy] Tiens t'es là aussi ?
[Zaleth] Ah ! La nostalgie !
[Jeremy] Eh pépé ! Arrête de radoter, viens te fight ! (attaque)
[Narrateur] Bah à coups de chaîne de vélo, c'est pas gagné. Je lui mets quand même un D, pour l'effort.
[Jeremy] Quoi, ils notent aussi les combats maintenant ?!
[Zaleth] À moi !
[Narrateur] (attaque) Aïe ! S ! (attaque) Aouch ! Double S ! (attaque) Triple H ! (attaque) XQMTPAW !
[Jy] Et mon école est de nouveau en ruines...
[Zaleth] Donne-moi le secret de l'overkill, champion ! Avant que je t'achève !
[Jeremy] Z'êtes malades ?!? Je sais même ce que c'est, moi ! c't'overkill !
[Zaleth] Dans ce cas, il est temps d'en finir ! (scribouille) Prends ça !
[Jeremy] Beuh ? C'est quoi ?
[Zaleth] Une note qui défie l'alphabet avec un superlatif du signe plus !
[Jeremy] Non ! (destruction)
[Narrateur] Et Zaleth gagne... (victoire) On rentre ?
[Zaleth] Il est temps en effet ! En avant, Faire-valoir !
[Jy] Mais pourquoi j'obéis, moi...
[Sarah] Jy' ? Jy' ! Où tu vas, reviens !
_____
Les trois premiers jets de la version 2011 ont été effacés, par contre. On aurait été frappé par la ressemblance de l'introduction, mais peu importe. Ce qui est intéressant, c'est la partie de texte en introduction.
_____
Voici une histoire. Une histoire triste. Une histoire tragique. C’est l’histoire d’un âge d’or, puis d’une décadence causée par l’homme où il ne reste plus que l’homme. C’est une histoire qui débute en trois lieux différents à la fois, et il fallait bien en choisir un, aussi commençons à Delémont, petit village du fief de l’Elebren.
Dans ce village habite Martin, un jeune homme descendant d’une famille noble déchue et rempli d’idéaux chevaleresques, destiné à la vie d’errance et tout ça mais ce n’est pas par lui que l’histoire débute, elle débute avec Serf, un homme également jeune et dont la plus folle ambition est de posséder un mouton.
Ici, une fille devait crier son nom, mais c’est la quatrième fois et à force de ressasser la même histoire ça lasse, alors à la place on va faire bêler un mouton. « Bêêêê ».
[Serf] Sarah ?
Ce que dit Serf est, dans cette version de l’histoire, complètement absurde, donc imaginez qu’il y avait son amie d’enfance qui tentait de le prévenir maladroitement que le ciel va lui tomber sur la tête.
Le ciel, c’est un doigt ganté pointé sur son front, appartenant à un homme au visage ridé, la barbe de poudre, la poitrine puissante et la voix de tonnerre.
[Zaleth] Toi !
[Serf] Moi ?
[Zaleth] … Je… n’ai pas prévu ce que j’allais dire ensuite… À tout hasard, c’est bien Delémont ?
[Serf] Euh… oui ?
[Zaleth] Et euh… c’est bien, Delémont ?
[Serf] On y vit.
[Zaleth] On peut y faire quoi ?
[Serf] Acheter du lait de chèvre ?
[Zaleth] Passionnant. Mais je ne suis pas venu pour ça. Il y a une taverne ?
[Serf] Non, pas vraiment ?
[Zaleth] C’est idiot, s’il y avait eu une taverne j’aurais été sûr de mon coup, parce que j’étais venu recruter. Mais j’y pense, tu peux convenir ! Es-tu un demi-dieu démiurge en exil ?
[Serf] Non, pas que je sache.
[Zaleth] Parfait ! Et l’élu destiné à sauver le monde ?
[Serf] Probablement pas.
[Zaleth] Encore mieux ! Tiens, ton mouton.
Le mouton fit « bêêêêê » en tombant d’entre les bras de Serf.
[Zaleth] Et maintenant prends tes affaires, prends ton mouton, range ton village, plie ta région, on part à l’aventure !
[Serf] Qu’est-ce que vous racontez ? Quelle aventure ? Et c’est quoi ce mouton ? Et qui vous êtes ?
[Zaleth] Tu le découvriras bien assez tôt !
[Serf] Je peux au moins savoir votre nom ?
[Zaleth] Tu l’entendras tellement de fois qu’il va te lasser !
[Serf] Non, sérieusement.
[Zaleth] L’aventure nous attend, pourquoi traîner ?
[Serf] Présentez-vous, quoi.
[Zaleth] Écoute, mon tout nouveau et déjà très fidèle compagnon, là présentement j’ai trouvé une raison de meuler du monstre et je ne compte m’en détourner pour répondre à une question qui revient tellement de fois dans ma vie qu’elle me lasse, et en plus j’ai lu l’histoire, il faut sept pages pour y répondre, alors tu me suis et tu découvres par toi-même !
[Serf] Pas question.
Comme dit, l’ambition de Serf n’allait pas très loin, et comme il avait déjà son mouton la perspective de quitter son village ne le tentait pas.
[Zaleth] Tu ne veux pas me suivre.
[Serf] Non.
[Zaleth] Tu vas rester là. Comme ça.
[Serf] C’est ça.
[Zaleth] Et on grandirait dans le village. Et on s’assoirait sur le banc. Et on regarderait grandir les enfants.
[Serf] C’est le plan.
[Zaleth] Comme le vieillard là qui fait « screugneugneu » quand on l’approche.
[Serf] Plus ou moins.
[Zaleth] Et on va pas à l’aventure.
[Serf] Exact.
[Zaleth] On ne bataille pas.
[Serf] Pas de bataille.
[Zaleth] D’accord.
Silence.
[Zaleth] Tu sais jouer aux échecs ?
[Serf] Non.
Silence.
[Zaleth] Et donc euh… le lait de chèvre, c’est comment ?
[Serf] Pas mauvais.
[Zaleth] Ah.
Silence.
[Serf] Un peu âpre quand on en boit trop.
[Zaleth] Ah oui, je comprends.
Silence.
[Serf] Je sais jouer aux dés, par contre.
[Zaleth] Je n’en ai pas sur moi.
[Serf] Vous aviez un échiquier ?
[Zaleth] Non.
Silence.
[Serf] Bon ! D’accord ! Je vous suis, là, ça vous va ?!
[Zaleth] Assez parlé, en marche ! On va par là !
L’Elebren est adossé à la montagne et garde un col dit de la Hache, car il est fendu en deux. Delémont se trouve sur la route qui mène au col, à mi-hauteur. Tout ceci ne sert à rien puisque Zaleth désigne la plaine.
[Serf] Et donc le plan c’est de marcher au hasard ?
[Zaleth] Tout à fait ! Testé et approuvé, c’est une technique qui ne m’a jamais déçue !
[Serf] Une technique, tu parles…
[Errant] Salut Zaleth !
[Zaleth] Salut, chevalier errant !
[Errant] Tu pars à l’aventure ?
[Zaleth] Je vais par là !
[Errant] Et moi par là !
[Zaleth] À la prochaine !
[Serf] Mais qu’est-ce que-
[Zaleth] Si tu t’étonnes de ça on n’est pas sortis !
[Serf] Et notre but c’est rencontrer des gens ?
[Zaleth]
_____
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Vuld Edone
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
Réduire
Plus d'informations
- Messages : 2178
il y a 13 ans 3 mois - il y a 13 ans 3 mois #17435
par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:Premiers jets de Zaleth.
Une version a également été perdue qui prenait le point de vue du seigneur Arges. Elle relate le siège tel qu'il se déroulait alors, avec Cuvier, Arges, l'écuyer, le soldat, un chevalier dont j'ai oublié le nom et qui venait de la Tour, et ainsi de suite.
À la place il me reste cette version-là.
EDIT : Cette version, je viens de m'en rendre compte, est le quatrième jet des jets disparus. Il contient donc la plupart des fameuses répliques qui ne cessaient pas de revenir, à la rencontre de Zaleth et de Serf.
J'aimais bien le mouton.
Beaucoup de récits commencent dans un village, ou à l’occasion d’une nuit sombre. Celui-ci se produisit inopinément sur un champ de bataille.
[Sergent] Avec moi, tenez bon !
[Soldat] Ils s’enfuient, ils s’enfuient !
[Sergent] Ils vont revenir, ‘faut pas croire. Et nos chevaliers qui ne sont nulle part ! Eh, toi !
[Lui] Oui sergent ?
[Sergent] Va monter la colline, vois si quelqu’un peut t’expliquer ce qui se passe !
[Lui] D’accord !
[Sergent] On ne va pas rester là à attendre que l’ennemi nous tombe dessus !
[Soldat] Là-bas, la lisière bouge !
[Sergent] Vous confirmez vous autres ?
[Soldats] Ouais !
[Sergent] Alors ça va être pour nous. Serrez les rangs et serrez les dents ! S’il n’y a personne derrière la colline, c’en est fini !
[Inconnu] Excusez-moi…
[Sergent] Mais d’où il sort lui ?!
[Soldat] L’ennemi charge !
[Sergent] Les piques, les piques ! Tenez bon !
[Inconnu] Je cherche le village de Delémont…
[Sergent] Virez-moi ce drôle ! Allez les gars, c’est le moment d’avoir des tripes !
[Lui] Sergent, sergent !
[Inconnu] Non c’est que je me suis perdu voyez-vous…
[Lui] C’est l’étendard de Guivre !
[Sergent] Qu’est-ce qu’il dit ?
[Inconnu] Je disais, pour Delémont…
[Sergent] Pas toi, lui !
[Lui] Je disais, l’étendard de Guivre !
[Sergent] On a une chance !
[Inconnu] Dites, vous m’écoutez ?
[Soldat] Ils sont sur nous !
Les rangs roulèrent, entre les coups et les cris, les corps malmenés à flancs de cheval.
[Sergent] On se reforme, on se reforme !
[Soldat] Au secours !
[Inconnu] Donc personne ne veut me répondre, c’est ça…
[Sergent] Le Guivre ! Le Guivre !
Les chevaliers de Guivre s’abattirent à leur tour dans la mêlée.
[Sergent] On a notre chance ! Allez, du nerf !
[Inconnu] Je vais finir par me fâcher.
[Sergent] Attention, derrière vous !
[Ennemi] Prends ça !
[Sergent] Je me meurs !
[Soldat] Sergent !
[Inconnu] Vous voulez vraiment pas m’aider.
[Ennemi] Mourez !
[Soldat] Meurs toi-même !
[Soldats] Ouais !
[Sergent] Allez… les gars… vous pouvez… vous pouv… ez…
[Soldat] Autour de moi, on protège le sergent !
[Soldats] Ouais !
[Inconnu] Arrêtez de bousculer et répondez-moi…
[Ennemi] Toi aussi, meurs !
[Inconnu] Et mon poing dans ta face !
Le cavalier s’effondra net sous le poing de l’inconnu.
[Soldat] Incroyable !
[Soldats] Attention !
[Soldat] Eh, toi !
[Lui] Moi ?
[Soldat] Non, l’inconnu !
[Lui] Ah, j’avais cr- aaaaargh !
[Soldat] Aide-nous et on t’aide !
[Inconnu] Ah bah suffisait de demander.
[Soldat] Mais qu’est-ce qu’il fait ?
[Inconnu] Votre attention à tous !
Tout le monde s’arrêta de frapper.
[Inconnu] À partir de cet instant je prends le commandement de cette troupe, et je vais demander à chacun son nom !
[Soldats] On est cent trente-sept…
[Inconnu] On s’en fiche, nommez-vous ! Allez !
[Soldats] Eh ben euh… Gilles… Pierre… Luc… Anebias… comment ça Anebias ? Enfin bon, euh… André… Didier…
[Inconnu] Hep, les cavaliers, là, pas de resquilleurs ! Nommez-vous aussi !
[Ennemi] Nous aussi ?
[Inconnu] Et puis quoi encore ? Vous, vous êtes l’ennemi, de toute manière dans deux minutes vous êtes morts et les morts n’ont pas besoin de nom !
[Bob] Bon voilà, on s’est nommés, et maintenant ?
[Inconnu] Maintenant vous êtes tous des personnages ! Et un personnage ne meurt pas bêtement face à l’ennemi, donc on reprend la bataille et faites-moi le plaisir de meuler tout ça vite fait !
[Ennemi] Mais c’est complètem- aaaaaargh !
[Bob] Eh mais ça marche !
[Ennemi] C’est pas juste !
[Inconnu] La guerre, c’est injuste. Eh toi, je peux savoir ce que tu fais ?
[Ennemi] Bah vous êtes là, à parler, je me disais qu’un coup d’épée comme ça…
[Inconnu] C’est pas vrai, mais qui m’a foutu une bande de… Alors regarde, je fais un cercle avec mon pied et tout ce qui entre dans ce cercle est par définition mort !
[Ennemi] Bah pourquoi ?
[Inconnu] Parce que je suis le héros de l’histoire, bon sang ! Il faut tout vous apprendre !
[Ennemi] Mais je pouvais pas savoir mo- aaaaaargh !
[Inconnu] Bon boulot les gars, ils s’enfuient !
[Guivre] Qui êtes-vous, inconnu ?
[Inconnu] Déjà je suis votre général, alors vous allez m’appeler général, et ensuite vous êtes qui vous ?
[Guivre] Je suis Guivre, chevalier du roi Anlie, et vous ?
[Inconnu] Je suis Zaleth, comte de Goten ! Bon, maintenant qu’on a gagné, c’est par où Delémont ?
Alors la bataille est déjà finie, du coup on se rend à Delémont, un village dans le comté de l’Elebren, où habite Martin. Martin est un jeune homme descendant d’une famille noble déchue et rempli d’idéaux chevaleresques, mais ce n’est pas lui qui nous intéresse. Celui qui nous intéresse, c’est Serf.
[Sarah] Serf !
L’ambition la plus démesurée de Serf est de posséder un mouton. Son second défaut est d’avoir pour seul ami Sarah, une fille du village. Son dernier défaut est que sa vie va s’effondrer dans les trois secondes.
[Serf] Sarah ?
Si Serf est surpris, c’est que Sarah ne l’appelle pas Ju’, et si elle ne le fait pas c’est qu’elle est surprise de voir le ciel tomber sur la tête de son ami d’enfance.
Le ciel lui tomba sur la tête sous la forme d’un doigt ganté pointé sur son front, appartenant à un homme au visage ridé, la barbe de poudre, la poitrine puissante et la voix de tonnerre.
[Zaleth] Toi !
[Sef] Moi ?
[Zaleth] … J’ai oublié ce que je voulais dire. À tout hasard, on est bien à Delémont ?
[Serf] Euh… oui ?
[Zaleth] Et… il y a quoi à faire à Delémont ?
[Serf] Acheter du lait de chèvre ?
[Zaleth] Je n’ai pas pu me déplacer pour ça… ah mais oui ça me revient, je me suis déplacé pour toi !
[Serf] Moi ?
[Zaleth] Oui toi ! Tu n’es pas un demi-dieu démiurge en exil ?
[Serf] Je crois pas non ?
[Zaleth] Parfait ! Et l’élu destiné à sauver le monde ?
[Serf] De quoi ?
[Zaleth] Encore mieux ! C’est que vois-tu, tu as un nom, et en général ceux qui ont un nom sont importants, au minimum tueur de démons ou maître de l’univers. Ah mais j’y pense, tiens, ton mouton !
Le mouton fit « bêêê » en tombant d’entre les mains de Serf.
[Serf] Mais qu’est-ce qui vous prend ?! Et d’où vient ce mouton ?!
[Zaleth] Prends tes affaires, prends ton mouton, range ton village, plie ta région, on part à l’aventure ! Alors bien sûr ça va être un peu compliqué, je me suis rendu compte en route que mon train n’avait pas réussi à suivre, du coup je réfléchis encore au moyen de nous rendre à Borinville.
[Serf] Doucement, doucement… vous êtes qui, au juste ?
[Zaleth] Ah non, seconde, je me suis déjà présenté, et puis en tant que fidèle compagnon tu es déjà censé le savoir !
[Serf] Non, sérieux. Vous êtes qui ?
[Zaleth] Sache que je suis Zaleth, comte de Goten, et c’est bien parce que tu m’es fidèle que je me répète !
[Serf] Vous êtes un noble ?
[Zaleth] Et mon titre, c’est pour faire beau ?
[Serf] Vous n’avez pas l’air d’un noble.
[Zaleth] Je l’ai dit, mon train n’a pas réussi à suivre ! Quelle décadence, quand j’y pense, il suffit que je presse le pas pour que tout le monde soit perdu !
[Serf] C’est où, ça, Goten ?
[Zaleth] Il suffit en partant de Borinville d’aller à gauche.
[Serf] Et c’est où Borinville ?
[Zaleth] En général au coin d’une forêt, mais certains préfèrent traverser un cours d’eau.
[Serf] Je ne vous crois pas.
Le mouton fait « bêêê » parce que lui, il n’a pas peur des mots.
[Zaleth] Et mon propre- on va dire aide de camp- qui ne me croit pas ! Fidèle compagnon, tu me déçois ! Mais c’est une grande tradition pour un héros que de devoir prouver ses dires, aussi donne-moi une tâche à accomplir et je m’en vais te montrer qui je suis !
[Serf] Une tâche ?
[Zaleth] Une quête, une mission ! Une aventure ! Enfin non, pas une aventure, j’en ai déjà une et je n’aime pas faire deux choses en même temps ! Tiens, trouve-moi l’être le plus puissant de ces lieux, et je le défais !
[Serf] Le plus puissant ? Ce doit être notre seigneur de l’Elebren.
[Zaleth] … C’est une blague ?
[Serf] Comment ça ?
[Zaleth] Te rends-tu compte à qui tu parles ?! Ah mais non tu ne t’en rends pas compte, il n’empêche, c’est une insulte ! Je suis Zaleth, comte de Goten, foudre du ciel ! Je poivre mes plats avec de la poudre de dragon !
[Serf] Vous avez l’air d’un vieillard, alors que notre seigneur a remporté les joutes, et le moindre de ses hommes peut vous vaincre.
[Zaleth] Suffit ! J’ai compris, je vais le meuler ce seigneur ! On lève l’armée ! D’abord je l’arrose avec les trébuchets, puis je piétine les ruines avec la cavalerie, je recouvre le tout de flèches et je le finis à la masse !
S’ensuit un silence relativement long.
[Zaleth] Ah non, quand même ! Le train passe encore, mais l’armée !
[Serf] Vous voyez bien que vous délirez.
[Zaleth] Tant pis, on va recruter sur place ! Disons, cinq mille hommes, et mille chevaux, je sais me contenter de peu !
Deux minutes plus tard.
[Zaleth] Ce village est décevant.
[Serf] Je peux m’en aller maintenant ?
[Zaleth] Non ! Car voici une troupe qui arrive, une douzaine au moins, et j’en vois d’autres !
[Serf] Eux ? Mais ce sont des enfants !
[Zaleth] La vaillance n’attend pas les ans, ou quelque chose comme ça ! Eh, vous tous ! En rangs par deux ! Vous êtes désormais le premier régiment de lances sous mon commandement ! Toi, la fille avec les couettes, tu seras le capitaine.
[Couette] Il faut faire quoi ?
[Serf] Ne soyez pas ridicule ! Ce sont des enfants, désarmés avec ça !
[Zaleth] Par ma foi ! On va leur trouver des armes, et des armures, et des montures puisqu’il en faut ! Capitaine, menez vos hommes jusqu’au château, on s’y retrouve dans dix minutes !
[Couette] Oui monsieur !
[Zaleth] Oui monsieur général ! Et si vous rencontrez cinquante gobelins sur le chemin, taillez dedans, on n’a pas que ça à faire !
[Serf] Des quoi ?
[Zaleth] Quant à nous, nous allons à la forge !
[Serf] Il n’y a pas de forge.
[Zaleth] Mais si il y a une forge ! Hep, vous !
[Martin] Moi ?
[Zaleth] Non, le forgeron !
[Forgeron] Qu’est-ce qu’il y a pour votre service ?
[Serf] Je rêve.
[Zaleth] De quoi armer vingt chevaliers, et un trébuchet avec ça !
[Forgeron] Euh…
[Zaleth] Laissez-moi deviner, vous n’avez pas de trébucher !
[Forgeron] C’est que j’ai rien, moi…
[Zaleth] Comment ça rien ?
[Forgeron] Bah je forge des fers à chevaux, de lames de charrue…
[Zaleth] Eh bien désormais vous êtes une forge de guerre, et allez voir à la réserve, ce genre de forge regorge d’armes !
[Forgeron] Je veux bien mais je suis sûr qu- oh ! C’est pas croyable !
[Zaleth] Voilà ! Et Serf, mon fidèle compagnon, allez porter ces armes à nos chevaliers pendant que je m’occupe des montures !
[Serf] Je porte ça comment ?
[Zaleth] Prenez ce sac, arrivé sur place vous le viderez ! C’est à croire que vous n’avez jamais préparé une expédition de votre vie !
[Serf] Je suis à peu près certain qu’on ne prépare pas une expédition comme ça.
[Zaleth] Allez, en avant ! On se retrouve dans dix minutes !
Là-dessus Zaleth s’éloigne en direction des prairies.
[Forgeron] Tu vas y aller ?
[Serf] Au moins pour dire aux enfants de rentrer.
[Forgeron] Le château n’est pas à une demi-journée de marche ?
[Serf] J’en suis plus à ça près…
Donc Serf se met en route à son tour, suivi par le mouton qui fait « bêêêêêêêê » parce qu’il en a marre d’aller partout sans qu’on le remarque, c’est vrai quoi, les autres ils ont droit à des dialogues et tout mais lui non, c’est pas juste !
[Serf] Pas possible mais c’est quoi ce type, c’est quoi cet- j’hallucine.
[Couette] Bonjour monsieur ! Il est où le général ?
[Serf] C’est le château, là ?
[Couette] Bah oui !
[Serf] Mais mais mais… on s’en fiche. Allez les enfants, on rentre.
[Couette] Mais le général ?
[Serf] Oubliez ce fou, le village va s’inquiéter.
[Soldat] Hep, vous !
[Serf] Oh non.
[Soldat] J’ai rien contre vous mais vous êtes devant nos murs alors allez jouer ailleurs !
[Serf] Tout de suite !
[Couette] Même qu’on assiège votre château !
[Serf] Non ! On n’assiège rien du tout !
[Couette] Et puis on va meuler notre seigneur !
[Serf] Non ! On ne meule personne !
[Soldat] C’est quoi cette histoire ?
[Couette] On est le premier régiment du général !
[Soldat] Explication, général ?
[Serf] Je ne suis pas général et on part maintenant !
[Soldat] J’espère bien, parce qu- aaaaaaaaaah !
Ce n’est pas tout à fait le cri que poussa le soldat lorsqu’il fut emporté par le flot de moutons, mais on fait avec ce qu’on a…
[Zaleth] Alors ! Mon régiment n’est toujours pas armé ?
[Serf] On est tous morts.
[Zaleth] Allez, chevaliers ! Prenez vos armes, voici vos destriers !
[Serf] D’où viennent ces moutons ?
Là le mouton dit « bê » parce qu’il est jaloux.
[Zaleth] Ce sont les montures les plus féroces que j’aie pu trouver !
[Serf] Ce sont des moutons.
[Couette] On est prêts, monsieur général !
[Zaleth] Très bien ! Holà, du château !
[Serf] Vous allez vous taire, oui ?!
[Sergent] Qui va là ? Mais c’est quoi ce cirque ?!
[Zaleth] Dites à votre seigneur-
[Serf] Rien du tout !
[Zaleth] -qu’on lui déclare la guerre !
[Sergent] C’est une blague ? Eh mais où est mon soldat ?
[Serf] Vous êtes fou à lier ! Mais enfin regardez, ce sont des enfants dans des armures trop grandes pour eux et sur des moutons !
[Zaleth] Pour vous peut-être, mais moi je vois un régiment de la plus fine fleur de la chevalerie !
[Sergent] Alors mon seigneur ne veut pas vous croire, et il nous a dit de vous jeter des seaux d’eau.
[Zaleth] C’est gentil de prévenir. Catapulte !
[Serf] On n’a pas de catapulte !
[Zaleth] Maintenant on en a une.
La pierre fila au-dessus des murailles, frapper le donjon et retomber dans la cour.
[Serf] Qu’est-ce qu-
[Forgeron] Comme il a dit, vous avez une catapulte.
[Serf] Il fait quoi là, lui ?
[Zaleth] Je l’ai recruté comme forgeron officiel de mon armée ! Et son associé, là.
[Martin] Martin.
[Zaleth] On lui dira. Et maintenant, écrasons ce château !
[Sergent] Là mon seigneur est très remonté et vous dit d’arrêter de tirer des pierres ou, enfants ou pas, il vous taille en pièces.
[Zaleth] J’ai l’impression qu’il ne nous prend pas au sérieux.
[Serf] Ce n’est pas ! sérieux !
[Zaleth] Exactement mon avis ! Il est temps de lui montrer ce que peut faire notre cavalerie ! Chargez la porte !
[Couette] Comment qu’on fait ?
[Zaleth] Vous courez contre la porte et vous tapez dessus avec vos épées.
[Couette] Tout de suite, monsieur général !
[Serf] C’est ridicule.
[Zaleth] Oui, bien sûr, si mon armée s’était donnée la peine de venir je n’aurais pas eu à lever ce corps, mais ça ira toujours plus vite qu’à la catapulte.
[Forgeron] Du coup moi je sers à quoi ?
Le mouton fait « bêê » pour… mais vous avez compris.
[Zaleth] Vous visez la porte aussi, ça ne peut pas faire de mal !
[Forgeron] Vous êtes sûr ? Non parce que tous les enfants s’y trouvent…
[Zaleth] Je suis assez familier des champs de bataille pour savoir que les tirs alliés ne blessent jamais nos propres troupes !
[Serf] Pitié, arrêtez cette folie…
[Forgeron] Je pourrais tirer sur les créneaux ?
[Zaleth] Vous êtes l’expert, je vous laisse faire, j’ai une porte à enfoncer !
[Sergent] Vous ne ferez jamais tomber la porte !
[Zaleth] Ah oui ? Regarde voir !
[Sergent] Non mais- la porte cède ! Aux armes !
[Zaleth] Je les avais avertis…
[Serf] Non. Et au passage ils n’auront qu’à refermer la herse pour enfermer tout le monde à l’intérieur.
Le regard que Zaleth lança à son fidèle compagnon est impossible à rendre en dialogue. Mais on va essayer.
[Zaleth] Enfin ! Je savais que tu serais à la hauteur de la situation ! Capitaine, ramenez vos hommes ! Cette porte est un piège !
[Serf] D’accord…
[Zaleth] On va passer par le mur !
[Serf] Mais vous allez vous calmer, oui ?!?
[Sergent] Le mur cède ! Aux armes !
[Forgeron] Et ce sont mes armes !
[Zaleth] Alors, mon fidèle compagnon, doutes-tu encore de ma parole ?
[Serf] Vous êtes fou, cinglé et dangereux.
[Zaleth] Oui, entre autres, mais je suis aussi enragé, impulsif, acharné et zélé, je suis Zaleth, comte de Goten, pour la troisième et dernière fois, foudre du ciel ! Et maintenant allons tanner la gueule de ce fameux seigneur, question de signer !
Le combat dans la cour était inégal, les hommes d’armes écrasés par la chevalerie d’élite de Zaleth devaient reculer, et tandis que le général s’avançait à son tour à la tête de ses troupes, les chevaliers de l’Elebren se déployèrent en face.
[Zaleth] Eh bien ! Où est ce seigneur, qu’on en finisse !
[Arges] Je suis Arges, seigneur de l’Elebren.
[Zaleth] Arges ? Arges ?! Je ne connais pas d’Arges ! Qu’est-ce que c’est que ce nom écorché ! Je suis… mais je ne vais pas me répéter ! Rends-toi maintenant ou je t’écrase avec mes chevaliers !
[Arges] Ce sont des enfants. Et au passage je vous ai encerclés.
En effet, les archers tenant les murailles, les hommes d’armes refermaient la brèche, le premier régiment était pris au piège.
[Zaleth] Tu vois, mon fidèle compagnon- mais où est-il passé ?
[Forgeron] Il s’est caché derrière les tonneaux là-bas.
[Serf] Je ne suis pas avec lui !
[Zaleth] Il me rend si fier ! Et maintenant écoute, le seigneur, là ! J’ai traversé un champ de bataille pour trouver ce fidèle compagnon, j’ai assiégé et envahi ton château pour le persuader de me rejoindre, et s’il me faut démonter cet endroit pierre par pierre je le ferai !
[Arges] Et ?
[Zaleth] Je n’ai pas encore réfléchi au « et », parce que bon, ça semble mal parti, mais je suis sûr que quelque chose d’inattendu va arriver que j’aurai planifié avec soin.
[Guivre] Euh, excusez-moi… C’est ici pour la bataille ? Non parce que, vous dites, levez l’armée, sauf que vous n’avez pas dit où, du coup… ah mais j’interromps quelque chose peut-être.
[Arges] Guivre ?! Mais qu’est-ce qui se passe !
[Zaleth] Mon armée, enfin ! Oui, j’ai dû les recruter en route, ce n’est pas grand-chose mais ça suffira. Au fait, le sergent est en vie ?
[Sergent] Lequel ?
[Zaleth] Le mien…
[Sergent] Je vais bien, merci !
[Zaleth] C’était une victoire facile, je vous laisse vous massacrer entre vous si le cœur vous chante, le reste passe sous mon commandement ! C’est que je vais avoir besoin de troupes si les gens continuent de traîner derrière !
[Arges] Une seconde…
[Zaleth] Ah oui, le premier régiment ! Je vous nomme garde prétorienne de mon nouveau vassal, au nom écorché, et capitaine, je vous adoube !
[Arges] Mais…
[Zaleth] Serf ! Assez de loyaux services, tu peux sortir de ta cachette ! Nous avons encore beaucoup à faire et la gloire n’attend pas, moi non plus d’ailleurs, ce n’est pas tout ça mais Borinville nous attend !
[Cuvier] Un instant !
[Forgeron] Qui c’est lui encore ?
[Cuvier] Je demande… un combat de champions !
Roulement de tambours, tout ça.
À la place il me reste cette version-là.
EDIT : Cette version, je viens de m'en rendre compte, est le quatrième jet des jets disparus. Il contient donc la plupart des fameuses répliques qui ne cessaient pas de revenir, à la rencontre de Zaleth et de Serf.
J'aimais bien le mouton.
_____
Beaucoup de récits commencent dans un village, ou à l’occasion d’une nuit sombre. Celui-ci se produisit inopinément sur un champ de bataille.
[Sergent] Avec moi, tenez bon !
[Soldat] Ils s’enfuient, ils s’enfuient !
[Sergent] Ils vont revenir, ‘faut pas croire. Et nos chevaliers qui ne sont nulle part ! Eh, toi !
[Lui] Oui sergent ?
[Sergent] Va monter la colline, vois si quelqu’un peut t’expliquer ce qui se passe !
[Lui] D’accord !
[Sergent] On ne va pas rester là à attendre que l’ennemi nous tombe dessus !
[Soldat] Là-bas, la lisière bouge !
[Sergent] Vous confirmez vous autres ?
[Soldats] Ouais !
[Sergent] Alors ça va être pour nous. Serrez les rangs et serrez les dents ! S’il n’y a personne derrière la colline, c’en est fini !
[Inconnu] Excusez-moi…
[Sergent] Mais d’où il sort lui ?!
[Soldat] L’ennemi charge !
[Sergent] Les piques, les piques ! Tenez bon !
[Inconnu] Je cherche le village de Delémont…
[Sergent] Virez-moi ce drôle ! Allez les gars, c’est le moment d’avoir des tripes !
[Lui] Sergent, sergent !
[Inconnu] Non c’est que je me suis perdu voyez-vous…
[Lui] C’est l’étendard de Guivre !
[Sergent] Qu’est-ce qu’il dit ?
[Inconnu] Je disais, pour Delémont…
[Sergent] Pas toi, lui !
[Lui] Je disais, l’étendard de Guivre !
[Sergent] On a une chance !
[Inconnu] Dites, vous m’écoutez ?
[Soldat] Ils sont sur nous !
Les rangs roulèrent, entre les coups et les cris, les corps malmenés à flancs de cheval.
[Sergent] On se reforme, on se reforme !
[Soldat] Au secours !
[Inconnu] Donc personne ne veut me répondre, c’est ça…
[Sergent] Le Guivre ! Le Guivre !
Les chevaliers de Guivre s’abattirent à leur tour dans la mêlée.
[Sergent] On a notre chance ! Allez, du nerf !
[Inconnu] Je vais finir par me fâcher.
[Sergent] Attention, derrière vous !
[Ennemi] Prends ça !
[Sergent] Je me meurs !
[Soldat] Sergent !
[Inconnu] Vous voulez vraiment pas m’aider.
[Ennemi] Mourez !
[Soldat] Meurs toi-même !
[Soldats] Ouais !
[Sergent] Allez… les gars… vous pouvez… vous pouv… ez…
[Soldat] Autour de moi, on protège le sergent !
[Soldats] Ouais !
[Inconnu] Arrêtez de bousculer et répondez-moi…
[Ennemi] Toi aussi, meurs !
[Inconnu] Et mon poing dans ta face !
Le cavalier s’effondra net sous le poing de l’inconnu.
[Soldat] Incroyable !
[Soldats] Attention !
[Soldat] Eh, toi !
[Lui] Moi ?
[Soldat] Non, l’inconnu !
[Lui] Ah, j’avais cr- aaaaargh !
[Soldat] Aide-nous et on t’aide !
[Inconnu] Ah bah suffisait de demander.
[Soldat] Mais qu’est-ce qu’il fait ?
[Inconnu] Votre attention à tous !
Tout le monde s’arrêta de frapper.
[Inconnu] À partir de cet instant je prends le commandement de cette troupe, et je vais demander à chacun son nom !
[Soldats] On est cent trente-sept…
[Inconnu] On s’en fiche, nommez-vous ! Allez !
[Soldats] Eh ben euh… Gilles… Pierre… Luc… Anebias… comment ça Anebias ? Enfin bon, euh… André… Didier…
[Inconnu] Hep, les cavaliers, là, pas de resquilleurs ! Nommez-vous aussi !
[Ennemi] Nous aussi ?
[Inconnu] Et puis quoi encore ? Vous, vous êtes l’ennemi, de toute manière dans deux minutes vous êtes morts et les morts n’ont pas besoin de nom !
[Bob] Bon voilà, on s’est nommés, et maintenant ?
[Inconnu] Maintenant vous êtes tous des personnages ! Et un personnage ne meurt pas bêtement face à l’ennemi, donc on reprend la bataille et faites-moi le plaisir de meuler tout ça vite fait !
[Ennemi] Mais c’est complètem- aaaaaargh !
[Bob] Eh mais ça marche !
[Ennemi] C’est pas juste !
[Inconnu] La guerre, c’est injuste. Eh toi, je peux savoir ce que tu fais ?
[Ennemi] Bah vous êtes là, à parler, je me disais qu’un coup d’épée comme ça…
[Inconnu] C’est pas vrai, mais qui m’a foutu une bande de… Alors regarde, je fais un cercle avec mon pied et tout ce qui entre dans ce cercle est par définition mort !
[Ennemi] Bah pourquoi ?
[Inconnu] Parce que je suis le héros de l’histoire, bon sang ! Il faut tout vous apprendre !
[Ennemi] Mais je pouvais pas savoir mo- aaaaaargh !
[Inconnu] Bon boulot les gars, ils s’enfuient !
[Guivre] Qui êtes-vous, inconnu ?
[Inconnu] Déjà je suis votre général, alors vous allez m’appeler général, et ensuite vous êtes qui vous ?
[Guivre] Je suis Guivre, chevalier du roi Anlie, et vous ?
[Inconnu] Je suis Zaleth, comte de Goten ! Bon, maintenant qu’on a gagné, c’est par où Delémont ?
Alors la bataille est déjà finie, du coup on se rend à Delémont, un village dans le comté de l’Elebren, où habite Martin. Martin est un jeune homme descendant d’une famille noble déchue et rempli d’idéaux chevaleresques, mais ce n’est pas lui qui nous intéresse. Celui qui nous intéresse, c’est Serf.
[Sarah] Serf !
L’ambition la plus démesurée de Serf est de posséder un mouton. Son second défaut est d’avoir pour seul ami Sarah, une fille du village. Son dernier défaut est que sa vie va s’effondrer dans les trois secondes.
[Serf] Sarah ?
Si Serf est surpris, c’est que Sarah ne l’appelle pas Ju’, et si elle ne le fait pas c’est qu’elle est surprise de voir le ciel tomber sur la tête de son ami d’enfance.
Le ciel lui tomba sur la tête sous la forme d’un doigt ganté pointé sur son front, appartenant à un homme au visage ridé, la barbe de poudre, la poitrine puissante et la voix de tonnerre.
[Zaleth] Toi !
[Sef] Moi ?
[Zaleth] … J’ai oublié ce que je voulais dire. À tout hasard, on est bien à Delémont ?
[Serf] Euh… oui ?
[Zaleth] Et… il y a quoi à faire à Delémont ?
[Serf] Acheter du lait de chèvre ?
[Zaleth] Je n’ai pas pu me déplacer pour ça… ah mais oui ça me revient, je me suis déplacé pour toi !
[Serf] Moi ?
[Zaleth] Oui toi ! Tu n’es pas un demi-dieu démiurge en exil ?
[Serf] Je crois pas non ?
[Zaleth] Parfait ! Et l’élu destiné à sauver le monde ?
[Serf] De quoi ?
[Zaleth] Encore mieux ! C’est que vois-tu, tu as un nom, et en général ceux qui ont un nom sont importants, au minimum tueur de démons ou maître de l’univers. Ah mais j’y pense, tiens, ton mouton !
Le mouton fit « bêêê » en tombant d’entre les mains de Serf.
[Serf] Mais qu’est-ce qui vous prend ?! Et d’où vient ce mouton ?!
[Zaleth] Prends tes affaires, prends ton mouton, range ton village, plie ta région, on part à l’aventure ! Alors bien sûr ça va être un peu compliqué, je me suis rendu compte en route que mon train n’avait pas réussi à suivre, du coup je réfléchis encore au moyen de nous rendre à Borinville.
[Serf] Doucement, doucement… vous êtes qui, au juste ?
[Zaleth] Ah non, seconde, je me suis déjà présenté, et puis en tant que fidèle compagnon tu es déjà censé le savoir !
[Serf] Non, sérieux. Vous êtes qui ?
[Zaleth] Sache que je suis Zaleth, comte de Goten, et c’est bien parce que tu m’es fidèle que je me répète !
[Serf] Vous êtes un noble ?
[Zaleth] Et mon titre, c’est pour faire beau ?
[Serf] Vous n’avez pas l’air d’un noble.
[Zaleth] Je l’ai dit, mon train n’a pas réussi à suivre ! Quelle décadence, quand j’y pense, il suffit que je presse le pas pour que tout le monde soit perdu !
[Serf] C’est où, ça, Goten ?
[Zaleth] Il suffit en partant de Borinville d’aller à gauche.
[Serf] Et c’est où Borinville ?
[Zaleth] En général au coin d’une forêt, mais certains préfèrent traverser un cours d’eau.
[Serf] Je ne vous crois pas.
Le mouton fait « bêêê » parce que lui, il n’a pas peur des mots.
[Zaleth] Et mon propre- on va dire aide de camp- qui ne me croit pas ! Fidèle compagnon, tu me déçois ! Mais c’est une grande tradition pour un héros que de devoir prouver ses dires, aussi donne-moi une tâche à accomplir et je m’en vais te montrer qui je suis !
[Serf] Une tâche ?
[Zaleth] Une quête, une mission ! Une aventure ! Enfin non, pas une aventure, j’en ai déjà une et je n’aime pas faire deux choses en même temps ! Tiens, trouve-moi l’être le plus puissant de ces lieux, et je le défais !
[Serf] Le plus puissant ? Ce doit être notre seigneur de l’Elebren.
[Zaleth] … C’est une blague ?
[Serf] Comment ça ?
[Zaleth] Te rends-tu compte à qui tu parles ?! Ah mais non tu ne t’en rends pas compte, il n’empêche, c’est une insulte ! Je suis Zaleth, comte de Goten, foudre du ciel ! Je poivre mes plats avec de la poudre de dragon !
[Serf] Vous avez l’air d’un vieillard, alors que notre seigneur a remporté les joutes, et le moindre de ses hommes peut vous vaincre.
[Zaleth] Suffit ! J’ai compris, je vais le meuler ce seigneur ! On lève l’armée ! D’abord je l’arrose avec les trébuchets, puis je piétine les ruines avec la cavalerie, je recouvre le tout de flèches et je le finis à la masse !
S’ensuit un silence relativement long.
[Zaleth] Ah non, quand même ! Le train passe encore, mais l’armée !
[Serf] Vous voyez bien que vous délirez.
[Zaleth] Tant pis, on va recruter sur place ! Disons, cinq mille hommes, et mille chevaux, je sais me contenter de peu !
Deux minutes plus tard.
[Zaleth] Ce village est décevant.
[Serf] Je peux m’en aller maintenant ?
[Zaleth] Non ! Car voici une troupe qui arrive, une douzaine au moins, et j’en vois d’autres !
[Serf] Eux ? Mais ce sont des enfants !
[Zaleth] La vaillance n’attend pas les ans, ou quelque chose comme ça ! Eh, vous tous ! En rangs par deux ! Vous êtes désormais le premier régiment de lances sous mon commandement ! Toi, la fille avec les couettes, tu seras le capitaine.
[Couette] Il faut faire quoi ?
[Serf] Ne soyez pas ridicule ! Ce sont des enfants, désarmés avec ça !
[Zaleth] Par ma foi ! On va leur trouver des armes, et des armures, et des montures puisqu’il en faut ! Capitaine, menez vos hommes jusqu’au château, on s’y retrouve dans dix minutes !
[Couette] Oui monsieur !
[Zaleth] Oui monsieur général ! Et si vous rencontrez cinquante gobelins sur le chemin, taillez dedans, on n’a pas que ça à faire !
[Serf] Des quoi ?
[Zaleth] Quant à nous, nous allons à la forge !
[Serf] Il n’y a pas de forge.
[Zaleth] Mais si il y a une forge ! Hep, vous !
[Martin] Moi ?
[Zaleth] Non, le forgeron !
[Forgeron] Qu’est-ce qu’il y a pour votre service ?
[Serf] Je rêve.
[Zaleth] De quoi armer vingt chevaliers, et un trébuchet avec ça !
[Forgeron] Euh…
[Zaleth] Laissez-moi deviner, vous n’avez pas de trébucher !
[Forgeron] C’est que j’ai rien, moi…
[Zaleth] Comment ça rien ?
[Forgeron] Bah je forge des fers à chevaux, de lames de charrue…
[Zaleth] Eh bien désormais vous êtes une forge de guerre, et allez voir à la réserve, ce genre de forge regorge d’armes !
[Forgeron] Je veux bien mais je suis sûr qu- oh ! C’est pas croyable !
[Zaleth] Voilà ! Et Serf, mon fidèle compagnon, allez porter ces armes à nos chevaliers pendant que je m’occupe des montures !
[Serf] Je porte ça comment ?
[Zaleth] Prenez ce sac, arrivé sur place vous le viderez ! C’est à croire que vous n’avez jamais préparé une expédition de votre vie !
[Serf] Je suis à peu près certain qu’on ne prépare pas une expédition comme ça.
[Zaleth] Allez, en avant ! On se retrouve dans dix minutes !
Là-dessus Zaleth s’éloigne en direction des prairies.
[Forgeron] Tu vas y aller ?
[Serf] Au moins pour dire aux enfants de rentrer.
[Forgeron] Le château n’est pas à une demi-journée de marche ?
[Serf] J’en suis plus à ça près…
Donc Serf se met en route à son tour, suivi par le mouton qui fait « bêêêêêêêê » parce qu’il en a marre d’aller partout sans qu’on le remarque, c’est vrai quoi, les autres ils ont droit à des dialogues et tout mais lui non, c’est pas juste !
[Serf] Pas possible mais c’est quoi ce type, c’est quoi cet- j’hallucine.
[Couette] Bonjour monsieur ! Il est où le général ?
[Serf] C’est le château, là ?
[Couette] Bah oui !
[Serf] Mais mais mais… on s’en fiche. Allez les enfants, on rentre.
[Couette] Mais le général ?
[Serf] Oubliez ce fou, le village va s’inquiéter.
[Soldat] Hep, vous !
[Serf] Oh non.
[Soldat] J’ai rien contre vous mais vous êtes devant nos murs alors allez jouer ailleurs !
[Serf] Tout de suite !
[Couette] Même qu’on assiège votre château !
[Serf] Non ! On n’assiège rien du tout !
[Couette] Et puis on va meuler notre seigneur !
[Serf] Non ! On ne meule personne !
[Soldat] C’est quoi cette histoire ?
[Couette] On est le premier régiment du général !
[Soldat] Explication, général ?
[Serf] Je ne suis pas général et on part maintenant !
[Soldat] J’espère bien, parce qu- aaaaaaaaaah !
Ce n’est pas tout à fait le cri que poussa le soldat lorsqu’il fut emporté par le flot de moutons, mais on fait avec ce qu’on a…
[Zaleth] Alors ! Mon régiment n’est toujours pas armé ?
[Serf] On est tous morts.
[Zaleth] Allez, chevaliers ! Prenez vos armes, voici vos destriers !
[Serf] D’où viennent ces moutons ?
Là le mouton dit « bê » parce qu’il est jaloux.
[Zaleth] Ce sont les montures les plus féroces que j’aie pu trouver !
[Serf] Ce sont des moutons.
[Couette] On est prêts, monsieur général !
[Zaleth] Très bien ! Holà, du château !
[Serf] Vous allez vous taire, oui ?!
[Sergent] Qui va là ? Mais c’est quoi ce cirque ?!
[Zaleth] Dites à votre seigneur-
[Serf] Rien du tout !
[Zaleth] -qu’on lui déclare la guerre !
[Sergent] C’est une blague ? Eh mais où est mon soldat ?
[Serf] Vous êtes fou à lier ! Mais enfin regardez, ce sont des enfants dans des armures trop grandes pour eux et sur des moutons !
[Zaleth] Pour vous peut-être, mais moi je vois un régiment de la plus fine fleur de la chevalerie !
[Sergent] Alors mon seigneur ne veut pas vous croire, et il nous a dit de vous jeter des seaux d’eau.
[Zaleth] C’est gentil de prévenir. Catapulte !
[Serf] On n’a pas de catapulte !
[Zaleth] Maintenant on en a une.
La pierre fila au-dessus des murailles, frapper le donjon et retomber dans la cour.
[Serf] Qu’est-ce qu-
[Forgeron] Comme il a dit, vous avez une catapulte.
[Serf] Il fait quoi là, lui ?
[Zaleth] Je l’ai recruté comme forgeron officiel de mon armée ! Et son associé, là.
[Martin] Martin.
[Zaleth] On lui dira. Et maintenant, écrasons ce château !
[Sergent] Là mon seigneur est très remonté et vous dit d’arrêter de tirer des pierres ou, enfants ou pas, il vous taille en pièces.
[Zaleth] J’ai l’impression qu’il ne nous prend pas au sérieux.
[Serf] Ce n’est pas ! sérieux !
[Zaleth] Exactement mon avis ! Il est temps de lui montrer ce que peut faire notre cavalerie ! Chargez la porte !
[Couette] Comment qu’on fait ?
[Zaleth] Vous courez contre la porte et vous tapez dessus avec vos épées.
[Couette] Tout de suite, monsieur général !
[Serf] C’est ridicule.
[Zaleth] Oui, bien sûr, si mon armée s’était donnée la peine de venir je n’aurais pas eu à lever ce corps, mais ça ira toujours plus vite qu’à la catapulte.
[Forgeron] Du coup moi je sers à quoi ?
Le mouton fait « bêê » pour… mais vous avez compris.
[Zaleth] Vous visez la porte aussi, ça ne peut pas faire de mal !
[Forgeron] Vous êtes sûr ? Non parce que tous les enfants s’y trouvent…
[Zaleth] Je suis assez familier des champs de bataille pour savoir que les tirs alliés ne blessent jamais nos propres troupes !
[Serf] Pitié, arrêtez cette folie…
[Forgeron] Je pourrais tirer sur les créneaux ?
[Zaleth] Vous êtes l’expert, je vous laisse faire, j’ai une porte à enfoncer !
[Sergent] Vous ne ferez jamais tomber la porte !
[Zaleth] Ah oui ? Regarde voir !
[Sergent] Non mais- la porte cède ! Aux armes !
[Zaleth] Je les avais avertis…
[Serf] Non. Et au passage ils n’auront qu’à refermer la herse pour enfermer tout le monde à l’intérieur.
Le regard que Zaleth lança à son fidèle compagnon est impossible à rendre en dialogue. Mais on va essayer.
[Zaleth] Enfin ! Je savais que tu serais à la hauteur de la situation ! Capitaine, ramenez vos hommes ! Cette porte est un piège !
[Serf] D’accord…
[Zaleth] On va passer par le mur !
[Serf] Mais vous allez vous calmer, oui ?!?
[Sergent] Le mur cède ! Aux armes !
[Forgeron] Et ce sont mes armes !
[Zaleth] Alors, mon fidèle compagnon, doutes-tu encore de ma parole ?
[Serf] Vous êtes fou, cinglé et dangereux.
[Zaleth] Oui, entre autres, mais je suis aussi enragé, impulsif, acharné et zélé, je suis Zaleth, comte de Goten, pour la troisième et dernière fois, foudre du ciel ! Et maintenant allons tanner la gueule de ce fameux seigneur, question de signer !
Le combat dans la cour était inégal, les hommes d’armes écrasés par la chevalerie d’élite de Zaleth devaient reculer, et tandis que le général s’avançait à son tour à la tête de ses troupes, les chevaliers de l’Elebren se déployèrent en face.
[Zaleth] Eh bien ! Où est ce seigneur, qu’on en finisse !
[Arges] Je suis Arges, seigneur de l’Elebren.
[Zaleth] Arges ? Arges ?! Je ne connais pas d’Arges ! Qu’est-ce que c’est que ce nom écorché ! Je suis… mais je ne vais pas me répéter ! Rends-toi maintenant ou je t’écrase avec mes chevaliers !
[Arges] Ce sont des enfants. Et au passage je vous ai encerclés.
En effet, les archers tenant les murailles, les hommes d’armes refermaient la brèche, le premier régiment était pris au piège.
[Zaleth] Tu vois, mon fidèle compagnon- mais où est-il passé ?
[Forgeron] Il s’est caché derrière les tonneaux là-bas.
[Serf] Je ne suis pas avec lui !
[Zaleth] Il me rend si fier ! Et maintenant écoute, le seigneur, là ! J’ai traversé un champ de bataille pour trouver ce fidèle compagnon, j’ai assiégé et envahi ton château pour le persuader de me rejoindre, et s’il me faut démonter cet endroit pierre par pierre je le ferai !
[Arges] Et ?
[Zaleth] Je n’ai pas encore réfléchi au « et », parce que bon, ça semble mal parti, mais je suis sûr que quelque chose d’inattendu va arriver que j’aurai planifié avec soin.
[Guivre] Euh, excusez-moi… C’est ici pour la bataille ? Non parce que, vous dites, levez l’armée, sauf que vous n’avez pas dit où, du coup… ah mais j’interromps quelque chose peut-être.
[Arges] Guivre ?! Mais qu’est-ce qui se passe !
[Zaleth] Mon armée, enfin ! Oui, j’ai dû les recruter en route, ce n’est pas grand-chose mais ça suffira. Au fait, le sergent est en vie ?
[Sergent] Lequel ?
[Zaleth] Le mien…
[Sergent] Je vais bien, merci !
[Zaleth] C’était une victoire facile, je vous laisse vous massacrer entre vous si le cœur vous chante, le reste passe sous mon commandement ! C’est que je vais avoir besoin de troupes si les gens continuent de traîner derrière !
[Arges] Une seconde…
[Zaleth] Ah oui, le premier régiment ! Je vous nomme garde prétorienne de mon nouveau vassal, au nom écorché, et capitaine, je vous adoube !
[Arges] Mais…
[Zaleth] Serf ! Assez de loyaux services, tu peux sortir de ta cachette ! Nous avons encore beaucoup à faire et la gloire n’attend pas, moi non plus d’ailleurs, ce n’est pas tout ça mais Borinville nous attend !
[Cuvier] Un instant !
[Forgeron] Qui c’est lui encore ?
[Cuvier] Je demande… un combat de champions !
Roulement de tambours, tout ça.
_____
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Vuld Edone
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
Réduire
Plus d'informations
- Messages : 2178
il y a 13 ans 3 mois - il y a 13 ans 3 mois #17436
par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:Premiers jets de Zaleth.
Le jet qui suit est très proche du résultat final. L'habitude de Skruik de poser des pièges y apparaît, ainsi que celle de Zaleth de ne plus supporter les plans.
À noter comment certaines répliques seront reprises...
[Zaleth] Enfin ! Vous en avez mis le temps !
[Bat] On est chez qui là ?
[Zaleth] Plus tard ! Skruik, ton rapport !
[Skruik] Vous allez encore me frapper.
SBAF
[Zaleth] Quoi d’autre ?
[Skruik] Tu m’avais demandé des renseignements sur lui…
[Zaleth] Et ?
[Skruik] Tu ne m’as même pas dit qui c’était !
[Zaleth] Mais ça c’est ton boulot !
[Skruik] Du coup on en est où ?
[Bat] Dans un trou paumé, voilà où !
[Zaleth] Tu as la chanson du dernier combat ?
[Skruik] Oui la voilà.
Hem.
[Zaleth] Eh ben alors ?!
[Skruik] Mais j’ai pas l’accent pour chanter, moi !
[Zaleth] Tu veux que ce soit Maldéar ?
[Maldéar] …
[Skruik] Bon en gros c’était Kirox dans la plaine de brumes.
[Bat] Manque plus que l’arme du crime.
[Skruik] Tout ce que ça dit c’est qu’il s’écroule soudain d’une façon superbe et dramatique.
[Zaleth] La plaine de brumes, on s’y rend comment ?
[Bat] Par définition elle est pas introuvable ?
[Skruik] Bon j’vais trouver où c’est et je reviens.
[Bat] Ouais fais ça.
[Skruik] Salut Serf.
Ici deux détails sont importants. Le premier découlera du second, qui est que Serf ne les connaît pas.
[Zaleth] Ah pas trop tôt ! Tu arrives pile pour commenter la carte !
[Serf] Qu’est-ce que vous faites dans ma maison ?!
Donc ça c’était le premier détail.
[Bat] Tu lui as pas expliqué ?
[Zaleth] Mais c’est looong et ça sert à rien !
[Serf] Et vous êtes qui ?
[Zaleth] Voilà, par exemple !
[Serf] Sortez de chez moi immédia- imméd- im-
BOM
[Bat] Skruik avait piégé la porte ?
[Zaleth] On dirait bien.
[Bat] Donc là il est mort ?
[Zaleth] C’est pas pratique ça.
Ne vous inquiétez pas, je le ressuscite.
[Serf] -ment… -ment… de ch-… chez moi.
[Zaleth] Alors déjà non, on ne peut pas sortir vu que la porte est piégée, et techniquement tu es chez moi.
[Bat] T’es sûr de ça ?
[Zaleth] J’ai annexé la région.
[Bat] Pourquoi ?
[Zaleth] Fallait bien m’occuper en vous attendant !
[Serf] N’importe quoi.
[Arges] En fait si, il dit vrai…
[Zaleth] Alors lui c’est le seigneur Arges, mon nouveau vassal. Arges, voici mon tout nouveau et déjà fidèle compagnon, et aide de camp.
[Arges] Enchanté.
[Serf] Mais qu’est-ce qui se passe ici ?!
[Arges] Si on n’a plus besoin de moi, j’y vais…
[Zaleth] Euh non attends-
BOM
[Zaleth] Piégée ! La porte elle est piégée ! C’est pas vrai les gens suivent pas !
[Serf] Mon seigneur !
[Zaleth] Techniquement c’est ton serviteur.
[Bat] Techniquement c’était.
[Serf] Il est mort !
Bon j’ai compris.
[Arges] C’est… pas… pratique… ça.
[Serf] Comment ?!?
[Zaleth] On peut la commenter cette carte maintenant ?
[Bat] Bah y a rien à dire ! Y a un col, on le traverse !
[Zaleth] T’es mon aide de camp ?
[Bat] Bah non…
[Zaleth] C’est à mon aide de camp de le faire. Hem. J’ai dit : c’est à mon aide de camp de le faire !
[Serf] Qui ça, moi ?
[Zaleth] Des aides de camp j’en ai pas dix mille !
[Bat] Ouais euh techniquement-
[Zaleth] Commentaire ! Maintenant !
[Serf] Je sais pas lire les cartes.
[Zaleth] Maldéar !
[Maldéar] …
[Zaleth] Tu l’entends ce silence ? Tu l’entends ? Parce qu’il exprime pleinement mon niveau de déception !
[Serf] Mais vous êtes qui à la fin ?!
[Bat] Au lieu de la carte on pourrait utiliser une maquette…
[Zaleth] Ouais, regarde si on a ça.
[Bat] Tu vas rire. Skruik a… aussi… piégé le…
BOM
Sérieux quoi…
[Zaleth] Il faudra quand même qu’il se calme…
[Bat] Bon, voilà la maquette. Alors nous on est là – dans un trou paumé – et il faut qu’on le trouve.
[Serf] Qui ça ?
[Zaleth] On sait pas.
[Serf] Vous ne savez pas qui vous cherchez ?
[Zaleth] Mais on sait où le chercher !
[Serf] Où ça ?
[Bat] Dans un lieu impossible à atteindre.
[Serf] Vous êtes fous.
[Zaleth] Fous furieux et tout ça,
La dernière version est celle qui devrait vous surprendre le plus, puisque... elle n'a strictement rien à voir avec les autres. Abandonnée très vite, pour des raisons je crois évidentes.
EDIT : Les toutes premières lignes sont quasiment l'introduction des jets disparus.
Voici l’histoire telle qu’elle a toujours été racontée. Il fut un âge d’or qui dura tant qu’il y avait des créatures fantastiques, et parmi ces créatures était l’homme qui n’était pas l’une d’elle, et l’homme causa la décadence, puis il ne resta que l’homme. Voici l’histoire où l’homme qui se dit homme dit vrai, et voici l’histoire où l’homme qui se dit homme ment, où il n’est pas homme mais bête, un être parmi les êtres innommables, et il y eut les Dominants. Invincibles, indomptables, maîtres et gardiens de leur siècle, eux seuls avaient un nom et ils étaient les plus puissants, et rien ne pouvait les vaincre. De même que les raisons de ce pouvoir se sont perdues, leur nom s’est perdu également, et l’homme qui se dit homme dit vrai. Ceci n’est pas son histoire.
Ceci est l’histoire d’un fou furieux.
En ce siècle les chevaliers élevaient des forteresses, les terres étaient en paix, sans ennemi. En ce siècle la vie regorgeait d’abondance, les villages parsemaient ces routes à travers champs qui reliaient les gigantesques cités. En ce siècle de cette force qu’on appelle magie, où le pain revenait sans efforts, et où il n’existait de frontières ni aux régions ni aux possibles, seuls les hommes habitaient les terres et les hommes n’étaient pas seuls. C’était cet âge de la tour Vie, c’était la période où brûlaient les feux de Calcines, c’était le temps où se déchirait l’Elebren, c’était l’ère où les Griffes s’étendaient et où de Ludes s’élèverait un homme qui graverait son nom dans la terre. Cette histoire n’est pas son histoire, cette histoire est celle d’un fou furieux nommé Zaleth.
Il existe maintes histoires et toutes sont vraies, et toutes sont fausses et toutes se trompent sur son nom, et toutes se trompent sur son lieu de naissance. Car il ne naquit jamais mais se promenait dans la fractale, et c’était un garçon plein d’enthousiasme, passé déjà le premier cycle de sept ans, qui savait discourir avec aisance et un peu de science. Il se promenait dans la fractale et personne n’aurait su dire d’où il venait, ni s’il venait de quelque part, et quand il croisait quelqu’un l’enfant les saluait avec grand sourire. Quelle surprise alors d’entendre tonner sa voix, dans ce lieu de silence ! Cette histoire est fausse comme les autres, mais voici la rencontre qu’il y fit le jour où on se rendit compte de sa présence, et qu’il devait partir.
Il marchait comme à son habitude, sûr de lui le long des marches, et il s’amusait à jouer avec les formes. Il s’amusait à les compter parfois et ce décompte fou rythmait son pas. Au-devant de lui vint alors un homme, la chevelure blanche comme neige, la barbe attachée dans la nuque, et qui secouait la tête pour avancer. Il tenait un bâton d’ébène usé, dont le reflet sur la fractale laissait comme une empreinte. L’homme découvrit cet enfant et sous le poids de ses paupières, une lueur de curiosité brûlait.
— Qui es-tu, mon garçon ?
— Je suis Zaleth ! Lui répondit l’effronté.
— Est-ce là vraiment ton nom ?
— J’en sais rien mais ça a pas d’importance ! Plus tard je serai un grand guerrier, j’irai par le monde et je tuerai plein de gens !
Sans doute le vieil homme put s’inquiéter tant ces paroles lui parurent vraies, et pourtant il calma ses peurs et hocha la tête pesamment. Car le garnement ne manquait pas de fougue, et il trouvait que, même fou, cet entrain ne devait pas s’épuiser. Et même, jugeant des lieux où ils se promenaient, il jugea que c’était du temps perdu que de s’y enfermer, et que le garçon devait découvrir le monde.
Cependant ce dernier ne lui prêtait plus d’attention, trop occupé à ses fantaisies pleine d’une foule qui lui manquait, où il faisait jouer les épées et le sang. Dans sa tête le monde était clair, et il se sentait comme s’il l’avait déjà parcouru de long en large tant de fois que d’y penser l’étourdissait. Il comptait les cités qui pourraient flamber, les villages qu’il épargnerait, puis qu’il détruirait sur un coup de tête, et il s’aventurait plus loin, au hasard des routes, taillader les murailles des forteresses.
— D’où tiens-tu ton savoir ?
— C’est les gens qui parlent, ils arrêtent pas et ils disent tout le temps la même chose !
En vérité la fractale était silencieuse, et presque personne ne s’y trouvait, si bien qu’en cet instant ils étaient seuls. Le vieillard était sûr de n’avoir pas même murmuré dans sa marche, si bien qu’il crut l’enfant doué de quelque sens caché, mais il n’y avait rien. Et il crut qu’il avait affaire à plus qu’un enfant, mais il n’en était rien. Et celui-ci lui trouvant l’air ahuri, et fatigué d’avoir à lui parlé, s’éloignait déjà, à grands gestes taillader dans ses rêves tout ce qui l’ennuyait pour ne garder que ce qu’il anéantirait plus tard. Aussi, il riait de voir tout cela se reconstituer à chaque fois, d’autant plus pressé de frapper, comme une victime plaintive.
Voici l’histoire, qui laisse penser que l’enfant était fourbe et mauvais, mais il n’en était rien. Au contraire, quelles bonnes intentions n’emplissaient pas son cœur ! Il n’y avait certainement pas plus altruiste ni plus débonnaire que lui. Et rien ne l’attristait plus que le malheur et les morts. Aussi il voulait tout détruire, sans compter la dépense.
Le vieillard alors le suivit, à peu de distance, et le regarda faire par les couloirs de la fractale, sans être sûr encore de ce qu’il allait faire. Car il savait, si un autre voyait cet enfant, que celui-ci pourrait bien disparaître, tant la fractale était un lieu hostile. Or ils allaient, paisibles, et passaient par ces lieux vides où l’enfant comptait les formes sans fatiguer jamais. Il vint à l’idée du vieil homme que, peut-être, cet enfant était prisonnier de la fractale, placé là pour ne pas causer de tort au monde, et contenté en tout ce qu’il pouvait vouloir par cette suite de rêves, il n’en sortirait jamais. Cette idée lui causa une peine terrible, qu’il ne put pas s’expliquer, ayant lui-même beaucoup à perdre s’il le laissait sortir.
— Fiston, tu ne veux pas partir ?
— Je veux bien mais je peux pas. Pour sortir il faut affronter un gardien. J’en trouve pas. Alors j’erre.
Et cette fois le vieillard s’arrêta.
— Comment cela, un gardien ?
— Oui, c’est comme ça que ça se fait ! Quand on veut entrer ou sortir d’un endroit, il faut affronter un gardien. Si on le bat, on passe. C’est la règle.
Ils recommencèrent à marcher, l’homme ruminant ces paroles que le garçon lui avaient dites, et étonné de les entendre, car il ne savait pas où l’enfant avait pu les chercher. Certainement ce ne pouvait pas être la vérité, car il entrait et sortait lui-même sans combat, et ne se souvenait pas d’avoir jamais affronté personne. Il aurait voulu savoir plus, toutes les autres règles que l’enfant s’était inventées, comme un dédale plus fou encore que ne l’était la simple fractale.
Or voilà qu’il dénoua le collier à son bras et le serra entre ses vieux doigts, puis il murmura et l’enfant se retournant le regarda faire. L’homme s’était mis à invoquer une créature de pierre, avec grande peine faute de pierre, mais il savait mieux les faire et songeait qu’elles étaient massives, elles suffiraient peut-être comme gardien. Il acheva sa créature qui s’éleva face au garçon, menaçante, et il la retint à la force du collier. Puis s’adressant au garçon :
— Voici le gardien.
— Vous vous moquez, c’est pas sympa’, en plus votre gardien, il est tout moche, il est faible et c’est qu’un pantin ! Moi, mon gardien, il doit être très fort, très fier et il doit impressionner !
— Garnement ! Ma créature est très puissante !
— À d’autres !
Leur dispute continua, le vieil homme ayant envie d’attaquer le garçon mais ne trouvant pas assez de cœur, car il avait peur de le blesser, finit par rappeler sa créature de pierre. Leurs chemins se séparèrent, il crut bien ne plus jamais revoir l’enfant. Or le vieillard avait achevé toutes ses affaires à la fractale, et pressé d’en ressortir, alla au plus vite, à grands pas. Alors une ombre effrayante lui barra le passage, et l’homme sut que c’était un gardien. Il ne savait pas ce qu’était un gardien, il sut juste que c’était la créature dont l’enfant lui parlait, et elle lui barrait le chemin. L’ombre enflammait les marches, il recula devant elle, il sentit que dans l’ombre se cachait la créature. Il l’interpella mais celle-ci ne parlait pas.
Déjà, certain de devoir se battre, l’homme tirait son collier. Sa propre création, à peine formée, vola en éclats. Les marches ployaient sous le gardien dont les grognements brisaient le silence. L’homme se crut perdu lorsque dans un cri l’enfant parut, l’air farouche, et défia l’ombre.
— Que fais-tu là, garçon ! C’est dangereux !
— Vos phrases, c’est nul, et puis faites un effort si vous voulez avoir peur !
Et voilà. C'étaient tous les jets qui ont précédé l'actuel Zaleth, du moins tous ceux qu'il me reste. Les plus importants (à savoir les trois jets successifs où les répliques étaient quasi-semblables) ont été effacés et la version d'Arges manque, d'autant qu'à mon souvenir elle avait été réécrite...
Pour ceux qui croyaient que j'écrivais Zaleth en freestyle, c'est vrai. C'est du freestyle. Mais il y a du travail derrière.
À noter comment certaines répliques seront reprises...
_____
[Zaleth] Enfin ! Vous en avez mis le temps !
[Bat] On est chez qui là ?
[Zaleth] Plus tard ! Skruik, ton rapport !
[Skruik] Vous allez encore me frapper.
SBAF
[Zaleth] Quoi d’autre ?
[Skruik] Tu m’avais demandé des renseignements sur lui…
[Zaleth] Et ?
[Skruik] Tu ne m’as même pas dit qui c’était !
[Zaleth] Mais ça c’est ton boulot !
[Skruik] Du coup on en est où ?
[Bat] Dans un trou paumé, voilà où !
[Zaleth] Tu as la chanson du dernier combat ?
[Skruik] Oui la voilà.
Hem.
[Zaleth] Eh ben alors ?!
[Skruik] Mais j’ai pas l’accent pour chanter, moi !
[Zaleth] Tu veux que ce soit Maldéar ?
[Maldéar] …
[Skruik] Bon en gros c’était Kirox dans la plaine de brumes.
[Bat] Manque plus que l’arme du crime.
[Skruik] Tout ce que ça dit c’est qu’il s’écroule soudain d’une façon superbe et dramatique.
[Zaleth] La plaine de brumes, on s’y rend comment ?
[Bat] Par définition elle est pas introuvable ?
[Skruik] Bon j’vais trouver où c’est et je reviens.
[Bat] Ouais fais ça.
[Skruik] Salut Serf.
Ici deux détails sont importants. Le premier découlera du second, qui est que Serf ne les connaît pas.
[Zaleth] Ah pas trop tôt ! Tu arrives pile pour commenter la carte !
[Serf] Qu’est-ce que vous faites dans ma maison ?!
Donc ça c’était le premier détail.
[Bat] Tu lui as pas expliqué ?
[Zaleth] Mais c’est looong et ça sert à rien !
[Serf] Et vous êtes qui ?
[Zaleth] Voilà, par exemple !
[Serf] Sortez de chez moi immédia- imméd- im-
BOM
[Bat] Skruik avait piégé la porte ?
[Zaleth] On dirait bien.
[Bat] Donc là il est mort ?
[Zaleth] C’est pas pratique ça.
Ne vous inquiétez pas, je le ressuscite.
[Serf] -ment… -ment… de ch-… chez moi.
[Zaleth] Alors déjà non, on ne peut pas sortir vu que la porte est piégée, et techniquement tu es chez moi.
[Bat] T’es sûr de ça ?
[Zaleth] J’ai annexé la région.
[Bat] Pourquoi ?
[Zaleth] Fallait bien m’occuper en vous attendant !
[Serf] N’importe quoi.
[Arges] En fait si, il dit vrai…
[Zaleth] Alors lui c’est le seigneur Arges, mon nouveau vassal. Arges, voici mon tout nouveau et déjà fidèle compagnon, et aide de camp.
[Arges] Enchanté.
[Serf] Mais qu’est-ce qui se passe ici ?!
[Arges] Si on n’a plus besoin de moi, j’y vais…
[Zaleth] Euh non attends-
BOM
[Zaleth] Piégée ! La porte elle est piégée ! C’est pas vrai les gens suivent pas !
[Serf] Mon seigneur !
[Zaleth] Techniquement c’est ton serviteur.
[Bat] Techniquement c’était.
[Serf] Il est mort !
Bon j’ai compris.
[Arges] C’est… pas… pratique… ça.
[Serf] Comment ?!?
[Zaleth] On peut la commenter cette carte maintenant ?
[Bat] Bah y a rien à dire ! Y a un col, on le traverse !
[Zaleth] T’es mon aide de camp ?
[Bat] Bah non…
[Zaleth] C’est à mon aide de camp de le faire. Hem. J’ai dit : c’est à mon aide de camp de le faire !
[Serf] Qui ça, moi ?
[Zaleth] Des aides de camp j’en ai pas dix mille !
[Bat] Ouais euh techniquement-
[Zaleth] Commentaire ! Maintenant !
[Serf] Je sais pas lire les cartes.
[Zaleth] Maldéar !
[Maldéar] …
[Zaleth] Tu l’entends ce silence ? Tu l’entends ? Parce qu’il exprime pleinement mon niveau de déception !
[Serf] Mais vous êtes qui à la fin ?!
[Bat] Au lieu de la carte on pourrait utiliser une maquette…
[Zaleth] Ouais, regarde si on a ça.
[Bat] Tu vas rire. Skruik a… aussi… piégé le…
BOM
Sérieux quoi…
[Zaleth] Il faudra quand même qu’il se calme…
[Bat] Bon, voilà la maquette. Alors nous on est là – dans un trou paumé – et il faut qu’on le trouve.
[Serf] Qui ça ?
[Zaleth] On sait pas.
[Serf] Vous ne savez pas qui vous cherchez ?
[Zaleth] Mais on sait où le chercher !
[Serf] Où ça ?
[Bat] Dans un lieu impossible à atteindre.
[Serf] Vous êtes fous.
[Zaleth] Fous furieux et tout ça,
______
La dernière version est celle qui devrait vous surprendre le plus, puisque... elle n'a strictement rien à voir avec les autres. Abandonnée très vite, pour des raisons je crois évidentes.
EDIT : Les toutes premières lignes sont quasiment l'introduction des jets disparus.
______
Voici l’histoire telle qu’elle a toujours été racontée. Il fut un âge d’or qui dura tant qu’il y avait des créatures fantastiques, et parmi ces créatures était l’homme qui n’était pas l’une d’elle, et l’homme causa la décadence, puis il ne resta que l’homme. Voici l’histoire où l’homme qui se dit homme dit vrai, et voici l’histoire où l’homme qui se dit homme ment, où il n’est pas homme mais bête, un être parmi les êtres innommables, et il y eut les Dominants. Invincibles, indomptables, maîtres et gardiens de leur siècle, eux seuls avaient un nom et ils étaient les plus puissants, et rien ne pouvait les vaincre. De même que les raisons de ce pouvoir se sont perdues, leur nom s’est perdu également, et l’homme qui se dit homme dit vrai. Ceci n’est pas son histoire.
Ceci est l’histoire d’un fou furieux.
En ce siècle les chevaliers élevaient des forteresses, les terres étaient en paix, sans ennemi. En ce siècle la vie regorgeait d’abondance, les villages parsemaient ces routes à travers champs qui reliaient les gigantesques cités. En ce siècle de cette force qu’on appelle magie, où le pain revenait sans efforts, et où il n’existait de frontières ni aux régions ni aux possibles, seuls les hommes habitaient les terres et les hommes n’étaient pas seuls. C’était cet âge de la tour Vie, c’était la période où brûlaient les feux de Calcines, c’était le temps où se déchirait l’Elebren, c’était l’ère où les Griffes s’étendaient et où de Ludes s’élèverait un homme qui graverait son nom dans la terre. Cette histoire n’est pas son histoire, cette histoire est celle d’un fou furieux nommé Zaleth.
Il existe maintes histoires et toutes sont vraies, et toutes sont fausses et toutes se trompent sur son nom, et toutes se trompent sur son lieu de naissance. Car il ne naquit jamais mais se promenait dans la fractale, et c’était un garçon plein d’enthousiasme, passé déjà le premier cycle de sept ans, qui savait discourir avec aisance et un peu de science. Il se promenait dans la fractale et personne n’aurait su dire d’où il venait, ni s’il venait de quelque part, et quand il croisait quelqu’un l’enfant les saluait avec grand sourire. Quelle surprise alors d’entendre tonner sa voix, dans ce lieu de silence ! Cette histoire est fausse comme les autres, mais voici la rencontre qu’il y fit le jour où on se rendit compte de sa présence, et qu’il devait partir.
Il marchait comme à son habitude, sûr de lui le long des marches, et il s’amusait à jouer avec les formes. Il s’amusait à les compter parfois et ce décompte fou rythmait son pas. Au-devant de lui vint alors un homme, la chevelure blanche comme neige, la barbe attachée dans la nuque, et qui secouait la tête pour avancer. Il tenait un bâton d’ébène usé, dont le reflet sur la fractale laissait comme une empreinte. L’homme découvrit cet enfant et sous le poids de ses paupières, une lueur de curiosité brûlait.
— Qui es-tu, mon garçon ?
— Je suis Zaleth ! Lui répondit l’effronté.
— Est-ce là vraiment ton nom ?
— J’en sais rien mais ça a pas d’importance ! Plus tard je serai un grand guerrier, j’irai par le monde et je tuerai plein de gens !
Sans doute le vieil homme put s’inquiéter tant ces paroles lui parurent vraies, et pourtant il calma ses peurs et hocha la tête pesamment. Car le garnement ne manquait pas de fougue, et il trouvait que, même fou, cet entrain ne devait pas s’épuiser. Et même, jugeant des lieux où ils se promenaient, il jugea que c’était du temps perdu que de s’y enfermer, et que le garçon devait découvrir le monde.
Cependant ce dernier ne lui prêtait plus d’attention, trop occupé à ses fantaisies pleine d’une foule qui lui manquait, où il faisait jouer les épées et le sang. Dans sa tête le monde était clair, et il se sentait comme s’il l’avait déjà parcouru de long en large tant de fois que d’y penser l’étourdissait. Il comptait les cités qui pourraient flamber, les villages qu’il épargnerait, puis qu’il détruirait sur un coup de tête, et il s’aventurait plus loin, au hasard des routes, taillader les murailles des forteresses.
— D’où tiens-tu ton savoir ?
— C’est les gens qui parlent, ils arrêtent pas et ils disent tout le temps la même chose !
En vérité la fractale était silencieuse, et presque personne ne s’y trouvait, si bien qu’en cet instant ils étaient seuls. Le vieillard était sûr de n’avoir pas même murmuré dans sa marche, si bien qu’il crut l’enfant doué de quelque sens caché, mais il n’y avait rien. Et il crut qu’il avait affaire à plus qu’un enfant, mais il n’en était rien. Et celui-ci lui trouvant l’air ahuri, et fatigué d’avoir à lui parlé, s’éloignait déjà, à grands gestes taillader dans ses rêves tout ce qui l’ennuyait pour ne garder que ce qu’il anéantirait plus tard. Aussi, il riait de voir tout cela se reconstituer à chaque fois, d’autant plus pressé de frapper, comme une victime plaintive.
Voici l’histoire, qui laisse penser que l’enfant était fourbe et mauvais, mais il n’en était rien. Au contraire, quelles bonnes intentions n’emplissaient pas son cœur ! Il n’y avait certainement pas plus altruiste ni plus débonnaire que lui. Et rien ne l’attristait plus que le malheur et les morts. Aussi il voulait tout détruire, sans compter la dépense.
Le vieillard alors le suivit, à peu de distance, et le regarda faire par les couloirs de la fractale, sans être sûr encore de ce qu’il allait faire. Car il savait, si un autre voyait cet enfant, que celui-ci pourrait bien disparaître, tant la fractale était un lieu hostile. Or ils allaient, paisibles, et passaient par ces lieux vides où l’enfant comptait les formes sans fatiguer jamais. Il vint à l’idée du vieil homme que, peut-être, cet enfant était prisonnier de la fractale, placé là pour ne pas causer de tort au monde, et contenté en tout ce qu’il pouvait vouloir par cette suite de rêves, il n’en sortirait jamais. Cette idée lui causa une peine terrible, qu’il ne put pas s’expliquer, ayant lui-même beaucoup à perdre s’il le laissait sortir.
— Fiston, tu ne veux pas partir ?
— Je veux bien mais je peux pas. Pour sortir il faut affronter un gardien. J’en trouve pas. Alors j’erre.
Et cette fois le vieillard s’arrêta.
— Comment cela, un gardien ?
— Oui, c’est comme ça que ça se fait ! Quand on veut entrer ou sortir d’un endroit, il faut affronter un gardien. Si on le bat, on passe. C’est la règle.
Ils recommencèrent à marcher, l’homme ruminant ces paroles que le garçon lui avaient dites, et étonné de les entendre, car il ne savait pas où l’enfant avait pu les chercher. Certainement ce ne pouvait pas être la vérité, car il entrait et sortait lui-même sans combat, et ne se souvenait pas d’avoir jamais affronté personne. Il aurait voulu savoir plus, toutes les autres règles que l’enfant s’était inventées, comme un dédale plus fou encore que ne l’était la simple fractale.
Or voilà qu’il dénoua le collier à son bras et le serra entre ses vieux doigts, puis il murmura et l’enfant se retournant le regarda faire. L’homme s’était mis à invoquer une créature de pierre, avec grande peine faute de pierre, mais il savait mieux les faire et songeait qu’elles étaient massives, elles suffiraient peut-être comme gardien. Il acheva sa créature qui s’éleva face au garçon, menaçante, et il la retint à la force du collier. Puis s’adressant au garçon :
— Voici le gardien.
— Vous vous moquez, c’est pas sympa’, en plus votre gardien, il est tout moche, il est faible et c’est qu’un pantin ! Moi, mon gardien, il doit être très fort, très fier et il doit impressionner !
— Garnement ! Ma créature est très puissante !
— À d’autres !
Leur dispute continua, le vieil homme ayant envie d’attaquer le garçon mais ne trouvant pas assez de cœur, car il avait peur de le blesser, finit par rappeler sa créature de pierre. Leurs chemins se séparèrent, il crut bien ne plus jamais revoir l’enfant. Or le vieillard avait achevé toutes ses affaires à la fractale, et pressé d’en ressortir, alla au plus vite, à grands pas. Alors une ombre effrayante lui barra le passage, et l’homme sut que c’était un gardien. Il ne savait pas ce qu’était un gardien, il sut juste que c’était la créature dont l’enfant lui parlait, et elle lui barrait le chemin. L’ombre enflammait les marches, il recula devant elle, il sentit que dans l’ombre se cachait la créature. Il l’interpella mais celle-ci ne parlait pas.
Déjà, certain de devoir se battre, l’homme tirait son collier. Sa propre création, à peine formée, vola en éclats. Les marches ployaient sous le gardien dont les grognements brisaient le silence. L’homme se crut perdu lorsque dans un cri l’enfant parut, l’air farouche, et défia l’ombre.
— Que fais-tu là, garçon ! C’est dangereux !
— Vos phrases, c’est nul, et puis faites un effort si vous voulez avoir peur !
______
Et voilà. C'étaient tous les jets qui ont précédé l'actuel Zaleth, du moins tous ceux qu'il me reste. Les plus importants (à savoir les trois jets successifs où les répliques étaient quasi-semblables) ont été effacés et la version d'Arges manque, d'autant qu'à mon souvenir elle avait été réécrite...
Pour ceux qui croyaient que j'écrivais Zaleth en freestyle, c'est vrai. C'est du freestyle. Mais il y a du travail derrière.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Krycek
- Hors Ligne
Réduire
Plus d'informations
- Messages : 2935
il y a 13 ans 3 mois #17437
par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re:Premiers jets de Zaleth.
Effectivement, sacré travail.
Je préfère la version théâtrale, avec un texte d'introduction. Après, toujours le même souci, quand ce n'est plus le [narrateur] qui mène la danse, ça tourne vite au burlesque et sourire crispé. L'humour, à mon sens de lecteur, n'est pas simple du tout. Tenir le lecteur dans la même humeur au long d'un texte, c'est assez hardu. Pour autant, j'admets avoir du mal avec Pratchett par exemple. Rapidement je m'en lasse.
Par contre, le premier texte posté (si si, tout là haut) avait un début intéressant, quand tu reprends le principe de mashup avec des présentations narrées, musiques, bruitages, etc.
Je préfère la version théâtrale, avec un texte d'introduction. Après, toujours le même souci, quand ce n'est plus le [narrateur] qui mène la danse, ça tourne vite au burlesque et sourire crispé. L'humour, à mon sens de lecteur, n'est pas simple du tout. Tenir le lecteur dans la même humeur au long d'un texte, c'est assez hardu. Pour autant, j'admets avoir du mal avec Pratchett par exemple. Rapidement je m'en lasse.
Par contre, le premier texte posté (si si, tout là haut) avait un début intéressant, quand tu reprends le principe de mashup avec des présentations narrées, musiques, bruitages, etc.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
Modérateurs: San, Kundïn, Zarathoustra