file Quelques "remords" sur Haro.

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il y a 6 ans 1 mois - il y a 6 ans 1 mois #21472 par Vuld Edone
Quelques "remords" sur Haro. a été créé par Vuld Edone
Hi'.

Rapidement, j'ai voulu relire Haro pour voir s'il avait un impact. Et en le lisant j'ai vu des coquilles (accords, etc...) mais aussi des détails que j'ai eu le besoin de changer, des "remords" donc que j'indique ici.

"L'esprit n'avait pas de pensées propres, mais d'autres pensaient pour lui, et autrui lui ordonna de lever des bêtes pour garder le puits."
"Mais le démon ne s'intéressait pas aux bêtes, qui alla directement devant Haro et tel lui ordonna"
> J'ai remplacé les "on" tout en cherchant à conserver un certain vague. "On" peut inclure le narrateur et le lecteur, et ici le narrateur n'est pas un personnage -- c'est juste de l'écriture kilométrique.

"et les animaux et Haro ignorer ce trou sombre, toujours plus large et profond, dont ils ne savaient rien et ne savaient se soucier."
> J'avais oublié celle-là. "et ne savaient s'en soucier" était d'abord "et ne pouvaient pas réaliser les causes et effets" ou une formulation similaire qui était trop scientifique.

"Mais contre le puits était un saule qui avait l'âge d'Haro, et Haro eut pitié à l'abattre."
> J'ai remplacé "n'eut pas le coeur de" par une formule faussement médiévale. Simplement, Haro n'a pas de coeur. J'avais souvenir d'avoir rencontré ce cas plus loin dans le texte et d'avoir résolument éliminé toute imagerie du coeur.

"Elles bâtirent des tentes et des abris, et telles chassaient sous des traits d'homme, telles sous des traits d'animal, puis elles mangeaient seuls ou en curée autour de foyers, la viande et les fruits et les herbes avec l'eau que d'autres bêtes rapportaient."
> Vers la moitié du texte j'ai résolu de traiter les bêtes en général comme un féminin. Partout où des coquilles de masculin demeurent, il faudrait changer.

Il peut y avoir d'autres choses mais je me suis arrêté à l'ordre du démon et je n'y reviendrai pas avant un moment, alors je mets juste ça de côté.
Il faut pas mal se forcer pour passer les deux premiers paragraphes, à la lecture...

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il y a 5 ans 10 mois #21565 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Quelques "remords" sur Haro.
Hi'.

Cela fait des mois que je piétine sur une suite pour Haro. En grande partie par manque de temps, mais l'envie me l'a fait tenter encore et encore et à chaque fois j'ai bloqué.
Le chapitre devrait commencer avec l'escarmouche annoncée entre sept hommes et cent mille bêtes. Mais je n'arrive pas à lui donner le ton qu'il devrait avoir, mélange de sauvagerie pour lequel le style faux-médiéval n'est pas conçu, et d'impuissance. L'idée est là, "os contre acier", mais je n'arrive pas à lui donner forme.
Pour ne rien rajouter, j'ai perdu le nom de deux personnages qui devaient, dans les prochains chapitres, prendre en importance, et je n'arrive plus à les retrouver.

En bref, donc, et pour ne pas bloquer six mois de plus dessus, je vais mettre mon brouillon ici et passer à autre chose. Haro restera un one-shot.




Sans doute vous savez comment Haro, pantin d'esprit, ombre d'Arnon, éclat de Dine, esprit des bêtes du bois de Dis, chercha un homme à jeter dans le puits, comment les hommes l'accueillirent et comment sa rage s'était tarie. Dans cent mille coeurs battait à présent l'instinct du sang et un instant d'impossible, prélude à la chute de la troisième cité. Et les hommes s'étaient aventurés au coeur des bois de Dis, sept et peu armés en quête de créatures à occire après avoir épuisé celles en plaine et sur les chemins.
Combien le coeur de ces hommes était bon et chaleureux, car ils ne pensaient qu'à leurs familles et foyers, pour quoi chacun s'était armé d'abord de fourches et de piques, avant d'obtenir targes et épées que les forges commençaient à empiler. Tels avaient cottes et hauberts qu'ils retiraient aux haltes pour vider leurs outres, puis ils riaient pour se donner courage, car les autres troupes étaient loin et le chemin si long, que la nuit leur semblait à chaque fois un redoutable événement. Voilà comment ils avaient remonté les sentiers pour se plonger dans les bois, se promettant de rebrousser à midi et à midi allant toujours, car les feuillages leur cachaient le passage du temps.

Les bois frémirent, les hommes s'arrêtèrent. Leur cheffe retira son casque et dressa la tête, à l'affût, car tout autour les animaux s'étaient tus. Ses yeux croisèrent les yeux de Haro dressé dont l'ombre immense s'ouvrait sur eux des deux côtés. Derrière elle son amie demanda ce qu'il y avait, et sa voix brisa ce vide qu'elle contemplait, là où branches et feuilles semblaient noircir à mesure que le soleil se glissait derrière les nuages. Chacun pouvait entendre désormais tous les frottements d'habit et le vacarme de leurs pas. Déjà elle comprenait combien ils s'étaient aventurés trop loin, et voulut donner l'ordre de partir, mais derrière leur troupe la forêt s'assombrissait aussi, les ombres s'étendaient de tous côtés, sur les troncs et arbustes, et tout devenait lourd, tout devenait lourd, lourd et muet.

Les bois grondèrent, les hommes se raffermirent. De partout s'élevaient rumeurs et bruits, des mouvements dans les fourrés comme dans les frondaisons. Partout où ils regardaient les hommes découvraient des yeux qui les découvraient, et les formes de bêtes aux gueules écumantes. Leurs cris firent échos aux cris de la meute excitée, auxquels répondirent des appels lointains, plus bestiaux encore par cent et mille de toute la forêt.

Ces hommes étaient alors sur une sente si parcourue qu'elle en paraissait un lit à sec, et où la flore bousculée s'était amenuisée. Même alors, les ombres s'étendaient jusqu'à leurs jambes et les buissons étaient trop proches. Faute d'espace, les voilà qui se mettent dos à dos pour faire face à la menace.

Les bois tonnèrent, les hommes dégainèrent. Là-bas les bêtes s'étaient mises à frapper sur les tambours, et activaient les foyers tant et tant que des dizaines de colonnes de fumées allèrent se mêler au ciel encombré. Les bêtes surgissaient des tertres et terriers, les bêtes sortaient des clairières et des grottes, les bêtes couraient avec frénésie en long fleuves noirs de silhouettes lointaines animées d'un même esprit. Le vacarme était celui des cris et de la course, des griffes sur l'écorce et des coups de crocs dans l'air, auquel les hommes répondirent en frappant leurs targes de leurs épées et en répétant leur cri de guerre. Alors même que le monde se refermait sur eux, ils se sentaient invincibles.

On n'y peut mais. Les bêtes n'attendirent pas.

Telles s'élancèrent les premières qui jaillirent d'entre les troncs ou s'abattirent depuis les frondaisons, et leur rage rencontra la maille et l'acier. Là d'éclater les premiers hurlements, là roulèrent les premiers corps et les hommes bousculés de présenter la targe puis l'épée, la targe puis l'épée, de tous côtés d'où venait l'éclat de la corne, et la maille de siffler, de crocher, le bois de râcler et se creuser, la lame de s'assombrir dès les premiers coups. Les cris des hommes se mêlèrent aux cris des bêtes. Il s'en fallut de peu que la masse les fasse faillir. Face à eux la colère des bêtes ne faiblissait pas, qui même blessées s'élancèrent à nouveau contre ce mur tranchant et serré. Les lames frappèrent, les corps de rouler, et sur la terre sèche les bêtes se débattaient follement pour se relever.

Haro gémit sous le coup porté. Mais qu'un seul homme lui reste et ses bêtes ne seraient pas mortes en vain. Ci ne songea à rien qu'à dévorer ses ennemis.

Telles s'élancèrent à la suite qui voyaient les autres bêtes blessées et sanglantes, celles chancelantes et celles à terre qu'elles bousculaient. Étaient-elles cent à presser la troupe de toutes parts, et les coups portés ne faisaient que les exciter plus et plus, jusqu'à ce qu'à bout de forces le corps s'effondre sans elles. Face à elles la troupe se disloqua, et dos à dos les hommes se retrouvèrent isolés. Tels ne savaient plus où frapper, qui s'épuisaient en de grands gestes et criaient pour repousser cette masse meurtrière. Le sang couvrait leurs casques, couvraient leurs cottes et leurs boucliers, le sang coulait sur leurs guêtres qui était le leur comme celui des bêtes. La douleur, le vacarme et l'effort les étourdissaient.

Os contre bois, corne contre fer, cent et sept silhouettes se débattaient déchirées par les ombres et parmi les corps effondrés les bottes battant la poussière, l'herbe perlée, cris contre cris affolés que l'air lourd faisait siffler. Maille brisée, griffures, morsures, ces rus infimes face aux gueules ouvertes dans un dernier cri.

Haro gémit sous le nouveau coup porté, et tint un instant son oeil gauche fermé. Le loup d'ombres voulut s'élancer à nouveau, mais son coeur se serra au spectacle, car aucune bête n'était indemne, mais toutes avaient reçu un coup ou un autre et ne continuaient qu'animées par la rage. Quarante jonchaient la terre molle qui se tordaient ou ne soufflaient plus que de faibles râles. Ci ne songea à rien mais que ses bêtes souffraient, et les bêtes piétinaient les bêtes pour continuer la curée. Telle fut sa douleur que Haro hurla à mort, à quoi les bois lui répondirent avec une force renouvelée.

Telles s'élancèrent d'entre les arbres qui se faufilèrent dans la mêlée, et l'une surgissant face à la cheffe des hommes se jeta sur la lame qu'elle lui présentait, si bien qu'il s'y ficha complètement, et en souriant la bête en agrippa encore la garde et lutta pour garder conscience même quelques secondes. La femme de hurler de surprise, et elle repoussa la bête de sa botte, en rejeta deux autres de sa targe avant qu'une autre à nouveau tente de saisir la lame poisseuse et noire pour la tenir, et toutes deux virent les pattes se faire trancher. Elle leva son épée, l'abattit entre le cou et l'épaule jusqu'à atteindre le coeur et en souriant la bête croisa ses bras sur la plaie avant de s'effondrer. Dans cette seconde une autre encore put enfin saisir la cotte et mordre, et la cheffe hurla de douleur.

Les crocs de Haro s'étaient enfoncés profondément dans l'épaule de l'humaine, mais la cotte prévint le pire et son amie venant à son secours occit la bête et la tira à ses côtés. Avec elles se tenait Guidever, qui était l'aîné d'une riche ferme. Guidever seul n'avait pas de haubert, et avait reçu assez de coups pour avoir la peau en lambeaux, mais il avait tenu bon jusque-là. Quand il vit leur cheffe en si piètre état, il hurla par-dessus le vacarme de se retirer, puis entreprit de leur tailler un chemin jusqu'aux autres. Aucun ne discuta, et la troupe de reculer, mais l'esprit des bêtes était sur eux.

Cet autre s'appelait Parcelin, qui en entendant l'appel de Guidever reprit courage et chassa la presse à grands gestes. Voilà une bête qui s'avança et laissa la lame la trancher, mais Parcelin parvint à retirer la lame à l'instant. Il crut que la seconde l'attaque, mais celle-ci venait retenir la première qui s'effondrait. Tant pis, la lame plongea sur elle et se logea entre deux côtes sans pouvoir s'extirper. L'homme perdit là son épée, puis trois bêtes se jetèrent sur lui et il ne dut qu'à sa compagne d'y réchapper. Mais Parcelin voulut récupérer l'épée, et plongea à terre pour découvrir un charnier boueux et la lame à deux bras de lui. Il tendit la main pour la récupérer, oubliant les bêtes tenues en respect. En voilà une qui lui saisit le coude et le poignet, et plongea ses crocs jusqu'à l'os.

Les crocs de Haro tranchèrent jusqu'à laisser l'os à nu, et quand un coup donné par sa compagne le libéra, l'homme aurait aussi bien pu être estropié. Les autres leur hurlèrent de ne pas rester en arrière et il se fit entraîner en hurlant par la troupe qui redescendait la sente poisseuse et puante, jusqu'à ce que devant eux les bêtes se fassent plus rares car le loup d'ombres avait pu goûter au sang. Ci songeait parmi plus de deux cent bêtes gisantes qu'il avait pu porter deux coups, et les bêtes

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