file Petit aperçu....

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il y a 20 ans 5 jours #4671 par Ismaël
Petit aperçu.... a été créé par Ismaël
Bon, j'ai mis ici le début de l'intrigue...

RENAISSANCE



Je ne fais qu'un avec mon fusil.Mon fusil ne fait qu'un avec moi.
Je ne fais qu'un avec la cible.La cible ne fais qu'un avec moi.

Au final, ce trio est, pendant quelques instants, comme un seul organisme, respirant de concert, et dont chacun des membres influe sur les autres. Cette sorte de relation un peu malsaine, tout tireur en prends vite conscience.Mais là où le mauvais tueur accompagne sa victime jusqu'à sa chute, le bon s'en dissocie juste avant l'impact. Là où le débutant tente de comprendre l'agonie de sa proie, comme animé d'une fascination morbide, le professionnel la déshumanise. On me dit souvent:"Vous tuez des innocents, d'honnêtes citoyens!! !!". Mais pour moi, prendre une vie, c'est appuyer sur une gachette, un bouton... Et malgré toute l'horreur qu'une telle philosophie puisse entraîner chez certain, c'est grâce à elle que je dois d'être encore sain d'esprit, et de n'avoir pas encore retourné mon arme contre ma tempe, comme de trop nombreux confrères....
Le type en question était perché sur sa tribune, plantée au milieu de la place publique, et harranguait la foule en gesticulant à outrance. Du toît où je me situais, j'entendais pas grand chose de son argumentation_habituel bla-bla religieux j'imagine_mais son discours semblait au goût de la foule. Alors que l'Imam reprit son souffle pour une autre diatribe, je pris une décision.Sous la poussée du projectile, l'utopiste s'envola littéralement du sol (bizarre comme le corps tourne sur lui même. Faudra que je demande à Friederich.). Cris, panique...Je rangeais vite fait mon matos, et rejoignis mon collègue en bas de l'immeuble.Durée totale de l'opération: 10 minutes.

"Comment ça, pivoté en l'air ?!" Je levais les yeux au ciel, fataliste..."Tourné sur lui-même,quoi...Honnêtement, comment c'est possible un truc comme ça, Friedrich ?". Le dit Friedrich quitta un bref instant la route des yeux, et me jeta un regard où je crus lire une certaine inquiétude (justifiée ?). "Franchement Frank,"finit il par dire. "Tu viens d'abattre un type il y a à peine quinze minutes, type dont la popularité dépassait de loin celle de tous nos politiciens réunis. Inutile de dire que si un de ses fidèles met la main sur toi, tu partageras le sort de Jesus sur une croix... D'un autre côté, tu vas toucher pour ça une somme qui te permettra, si l'envie t'en prends, de bouffer du caviar à la cantine pendant un petit paquet d'années... Alors viens pas m'emmerder, tu veux ? Parce que si on est pas au Paradis dans 20 minutes, les flics et la milice de ces blaireaux finirons par nous choper.Et la Section Angélique viendra pas nous réclamer."Il prit une voix grave." Comme toujours, si vous ou l'un de vos hommes était pris au cours de cette mission, nous démentirons toute implication...".La dite citation me sembla parfaitement convenir à l'état d'esprit de la boîte, et c'est en riant qu'on rentra bien sagement au bercail.
Friedrich stoppa la voiture face à l'immeuble de la Section Angélique_ou Paradis, comme la plupart d'entre nous nommaient l'endroit_et resta un moment silencieux. Il finit par se tourner vers moi : "Honnêtement Frank, je t'avoue que je m'inquiéte un peu à ton sujet. J'ai participé à pas mal d'opérations dans ma vie, connu pas mal de monde, mais t'es le seul type que je connaisse qui arrive à passer sa vie à tuer des gens_jusqu'à n'avoir que ce sujet de discussion avec tes collègues ! _sans pêter un câble. Tous les autres ont un refuge, comme la religion, une femme, des enfants...Toi, rien...". Pendant un instant, il me fixa du regard, comme essayant de comprendre l'incompréhensible. "Tu sais quoi? Tu me fais penser à ces machines à tuer du Service de Sécurité.". Il sortit de la voiture, s'éloigna, et se retourna au boût de quelques mêtres."Au fait,"cria t'il d'un air mauvais. "Qu'est ce que tu vas en faire de tout ce fric? Le bouffer?".

Pendant de long moments, je restais interdit. C'était pourtant vrai. Qu'allais-je faire de toute cette somme ? Depuis mon plus jeune âge, j'avais appartenu à la Section Angélique. Depuis sa création en fait, vingt ans plus tôt. Cette organisation gouvernementale avait été mise en place après le succés aux éléctions européennes du parti socialiste-religieux. Le commandant Speer, son fondateur, était persuadé que ce mouvement paramilitaire était la condition sine qua none pour l'avênement d'un nouvel Eden. Vous voyez le tableau, quoi... Quoi qu'il en soit, on en était aujourd'hui à massacrer plus ou moins les "infidèles qui freinent notre glorieuse évolution". Perso, c'est pas trop mon truc.Tant que j'ai ma paie...mais...pour quoi ?
Je sortis finalement à mon tour du véhicule, et me dirigeai vers l'entrée du batiment. La nuit était déja bien avancée, et les deux Anges qui gardaient l'entrée ressemblaient plus à une parodie de l'humanité, qu'à la version angélique de cette dernière. Vétus d'uniformes blanc qui contrastaient avec les divers câbles, masques à gaz, fusils automatiques composant leur équipement, ils semblaient être une aberration, issue d'un croisement entre deux espéces antithétiques. Au moment de franchir le seuil, une dizaine d'Anges sortirent de l'immeuble, emportant une série d'armes plus effrayantes les unes que les autres. Lourdement engoncés dans des armures de combats, leurs yeux n'exprimaient qu'une détermination absolue, presque folle. Je m'écartais rapidement, quand apparut alors à leur suite Friedrich, lui aussi équipé comme si sa vie ne tenait plus qu'au nombre d'armes qu'il portait. Je lus dans ses yeux la même folie, la même fiévre si coutûmière aux fanatiques, aux malades et aux fous (n'est-ce d'ailleurs pas la même chose...?). "Ah, Frank..."dit-il d'une voix fébrile. "Si tu savais...Si tu savais...Jamais notre Eden ne fut aussi proche.". Il me dépassa, et s'embarqua à la suite de ses hommes dans les camions qui stationnaient à l'extrémité de la rue. Un bruit de moteur se fit entendre, et tous disparurent, comme issus d'un bref cauchemard. Que voulait donc dire tout ce bordel ?


Voila, y a à peu prés un quart de la nouvelle....Hésitez pas à critiquer !!!

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  • Anonymous
  • Portrait de Anonymous
il y a 20 ans 5 jours #4672 par Anonymous
Réponse de Anonymous sur le sujet Re: Petit aperçu....
Ma foi, j'aime assez le style, avec cette pointe sombre et ironique que l'on retrouve dans certains bouquins que j'apprécie. Je trouve l'apparition du pourqoui un chouille brutale, même si elle est plus justifiée sur la suite. Cette remise en question me semblerait plus à sa place suite à la sortie de la cohorte fanatique et surarmée... Mais bon ;)
Bref, à la prochaine MAJ, et bienvenue...

Ries, critique pas trop fétatoire.

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il y a 20 ans 5 jours #4676 par Elfiriond
Réponse de Elfiriond sur le sujet Re: Petit aperçu....
Ah ouaip, et dire que j'ai le reste sur mon DD! Mais je la garde pour la MAJ, j'ai même pas le temps le WE!

Bref, ben, j'aime beaucoup!

J'abrège...

Euh.

Bien ^^

Elfi, PAS LE TEMPS!!! :'(

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il y a 20 ans 5 jours #4677 par dude
Réponse de dude sur le sujet Re: Petit aperçu....
Ben dis donc, c'est pas mal du tout pour un premier texte!
Ton style en général est agréable et clair, sans grosses maladresses.
Plusieurs petits points tout de même au niveau de la forme:
Après un "point", toujours mettre un espace. Comme ça. :)
J'ai noté quelques répétitions dans la structure des dialogues qui commencent tous un peu de la même manière (l'emploi de "honnêtement" deux fois, puis de "franchement" qui a le même sens).
Et puis, quelques fautes que j'ai relevées, parce que l'orthographe, c'est important (même si notre grand gourou du CCC C n'est pas très présent ;) )

La cible ne fais qu'un avec moi

. Fait

tout tireur en prends vite conscience

Prend

Du toît où je me situais

Toit

Je rangeais vite fait mon matos, et rejoignis mon collègue

J'aurais plutôt employé le passé simple: je rangeai

se retourna au boût

Bout

l'avênement

avènement

espéces

Espèces

J'ai particulièrement apprécié le premier paragraphe sur la psychologie du tueur qui, sans éviter un certain cliché, est décrite de façon originale, le discours froid, et quelque peu ironique comme l'a dit Ries. Par contre, cela donne à Frank, une image d'assassin sans états d'âmes ni compassion, presque identique à une machine (cette déshumanisation est renforcée par le dialogue qui suit avec Friedrich: son principal sujet de conversation tourne autour de la mort, il n'a aucune famille, aucune attache). Si cela donne un caractère indéniable à ton personnage (avec en plus, toute l'imagerie de l'agence gouvernementale manipulatrice), cela va un peu à l'encontre de sa capacité à juger l'action de ses employeurs de la section angélique. Je trouve qu'il se questionne un peu trop rapidement dans le récit pour un gars que la mort d'autrui n'émeut même pas. Vu son côté "machine à tuer", je l'imagine mal se questionner sur le comment et le pourquoi de son boulot car c'est en renonçant à se poser des questions qu'il demeure un tueur parfait. On sent trop qu'il n'a que peu d'estime pour la section angélique (les anges sont une "parodie d'humanité") d'où la question de savoir pourquoi il continue à se taper le sale boulot sans le remettre en cause.

J'aime aussi les thèmes que tu as développés avec tout ce qui tourne autour de la religion (sujet délicat...) et l'emploi de nom comme le paradis, les anges. On retrouve bien le côté "fanatique" (qui rappelle un peu le monde de W40K) et les motivations secrètes qui se cachent derrière les hommes de pouvoir.

Quelques menus clichés donc, mais c'est un bon début, plein de promesses!

dude

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il y a 20 ans 5 jours #4680 par Gulix
Réponse de Gulix sur le sujet Re: Petit aperçu....
Très prometteur, franchement ! Quelques défauts, surtout des petites fautes d'othographe, et puis, comme l'a dit Dude, un revirement étrange dans la psychologie du personnage.

Alors, dans les fautes que j'ai relevé :

Alors que l'Imam reprit son souffle pour une autre diatribe, je pris une décision.

Alors que l'Imam reprenait son souffke, (à mon avis)

à Friederich

Friedrich

C'est quoi la bonne écriture ;)

Perso, c'est pas trop mon truc.Tant que j'ai ma paie...mais...pour quoi ?

Le texte est au passé, autant le rester, et ne pas utiliser de présent.

Un dernier petit truc : l'utilisation des underscores _ pour encadrer des réflexions, ou d'autres trucs du genre. J'utiliserai plutôt des parenthèses.

Voilà, et puis, pour finir, je trouve que les anges ne sont pas assez décrits. Je n'arrive pas à bien me les représenter...

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il y a 20 ans 4 jours #4683 par Kundïn
Réponse de Kundïn sur le sujet Re: Petit aperçu....
Petite précision : en matière de commentaire inclus dans un texte littéraire, le fin du fin, c'est le tiret - comme celui-ci par exemple - et non la parenthèse (qui est parfaitement utilisable mais qui a un petit côté mathématique assez déplaisant ; les profs de lettres ne l'aiment pas trop). Par contre, jamais d'underscores (j'ignorais d'ailleurs que cela s'appelait comme ça, on en apprend tous les jours).
Pour le reste, j'ai vraiment accroché. J'attends le tout avec impatience avant de me prononcer, ayant peu de choses à ajouter à ce qui a été dit : le tueur commence en étant froid comme le marbre puis se questionne un peu rapidement peut-être ; la religion omniprésente (musulmane semble-t-il) est un sujet à la fois intéressant et assez glissant aussi, l'exercice peut être difficile ; et j'ai trouvé les dialogues assez réalistes - bien qu'ils gagneraient à etre relus pour éviter les répétitions.

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il y a 20 ans 3 jours #4687 par Ismaël
Réponse de Ismaël sur le sujet Re: Petit aperçu....
Bon, déjà merci pour vos remarques.....

Pour l'orthographe : j'ai aucune excuse :oops: :oops:

Pour le reste...En ce qui concerne la psychologie du perso, je vais éclairer qq trucs...C'est vrai qu'au début, on pense à une contradiction: tueur froid d'un côté, et puis s'inquiéte sur une simple sortie de soldats...

Mais mon intention n'a jamais été de faire un type sans âme (d'autant que dans la suite, il va perdre de plus en plus son côté "machine"). S'il ne s'émeut pas de tuer un type, ce n'est pas par manque d'humanité. Il ne justifie pas non plus son geste comme une lutte pour un idéal (ce qui est plutôt le cas de ses collégues).Mais c'est son boulôt : il a du en tuer pas mal avant. Pour lui, c'est un type de plus. On peut supposer que si au début, il avait des remords, il s'en est plus ou moins accomodé.(mais ne les a pas chassé : ce serait une machine alors...). J'ai voulu faire un type qui vit avec ses angoisses, et les combat avec une certaine ironie (cf l'interrogation sur la rotation du corps au début : il focalise son attention sur un détail, pour oublier + ou - son geste...).
Et comme il le dit lui même, il est dans l'organisation depuis très jeune, et à défaut de l'endoctriné (au contraire : il n'a que peu d'attrait pour la religion), ils l'ont élevés pour devenir un tueur : ce qui explique
sa vision si inhumaine de la vie d'autrui...Mais lui n'est pas si inhumain, puisqu'il tente de combattre cette vision (ironie...). Au final, cela en fait un type sans scrupules (cad sans troubles moraux pour son métier, à lui, car on l'y a formé pour cela), mais pas sans principes (qui touchent à certaines valeurs_autres que le respect de la vie d'autrui bien sûr...)
Et puis tout d'un coup, une goutte d'eau fait déborder le vase, ce qu'on devine avec l'interrogation finale.... Cette goutte d'eau, c'est un doute , rien de plus : il pressent que ce n'est pas une simple expédition punitive (il s'en fouterai : la vie d'autrui....), mais qqchose de plus important, qui touche à certaines valeurs....


Je suis tout à fait conscient que la transition (entre le "robot" et l'humain qui s'interroge) est un peu rapide, mais mon intention était de faire une nouvelle, pas un roman (comme le dit un auteur (Dick je croîs) : Si le roman traite de personnages envoyés dans une histoire, la nouvelle se focalise sur l'histoire, où les persos ne st que des figurants...).


Ouf.....Pas facile à expliquer...J'espére vous avoir un peu éclairé (et non pas rendu les choses encore plus obscures...).


Pour les répitions, j'avais fait vraiment gaffe pour le réçit, mais avait mis de côté les dialogues (on a tous des petites expressions qu'on répéte...). Je ferais attention à l'avenir.

Pour les parenthéses...Et bin vous vous habituerez !! niark, niark... (moi, j'aime bien ça....)

Bon, question : je met la suite, ou non ?
[/quote][/i]

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il y a 20 ans 2 jours #4689 par dude
Réponse de dude sur le sujet Re: Petit aperçu....
Tu peux poster un morceau supplémentaire, qu'on se fasse une idée plus précise de l'évolution psychologique de Frank.

Ismaël écrit: d'autant que dans la suite, il va perdre de plus en plus son côté "machine"


C'est justement le but de mes remarques concernant le "revirement" de Frank. A cause de ce passage, la suite du texte se laisse un peu facilement deviner. Je pense que tu aurais dû prolonger le côté détaché de Frank pour que le questionnement soit plus diffus, par petites touches et que le basculement soit ainsi moins brutal et plus marquant.

Ismaël écrit: J'ai voulu faire un type qui vit avec ses angoisses, et les combat avec une certaine ironie


Si le ton ironique est bien présent et parfaitement retranscrit, j'ai pas trop ressenti les tourments intérieurs de Frank. Ce qui fait que l'ironie de Frank n'est pas forcément perçue comme une carapace le protégeant de l'horreur de son existence, mais plutôt comme une marque supplémentaire de son inhumanité et de son manque de remords.
Et le doute qu'il exprime ressemble quand mêmee à une condamnation sans appel de l'organisation pour laquelle il "travaille".
Mais bon, c'est difficile de se faire une idée très nette sans avoir lu l'intégralité du texte.
En tout cas, ça donne envie de connaître la suite! :)

dude

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il y a 20 ans 2 jours #4692 par Ismaël
Réponse de Ismaël sur le sujet Re: Petit aperçu....
Bon, avant toute modification, je préfére vous montrer le reste du texte.... Avoir une vision d'ensemble change à mon avis pas mal de choses.Je vais continuer à le mettre morceau par morceau : ce sera plus pratique, et plus facile si vous voulez émettre qq remarques sur des points préçis...

:oops: désolé d'avance pour les problémes d'orhographes....

Déterminé à en savoir plus, je pénétrais dans l'immeuble. Aprés avoir traversé le hall, la série de bureaux et de locaux composant le Paradis, j'accédais au bureau de mon supérieur. Malgré son nom, le commandant Smart manquait singulièrement de matiére grise, et je n'espérais pas trop de lui qu'il ait compris ou deviné les intentions de nos dirigeants. Pour moi, il ne faisait aucun doute qu'une telle opération avait trouvé naissance dans les hautes sphères, et que les ordres avaient dû passer au-dessus des blaireaux comme Smart.

"Ces enfoirés de paiens de politiciens nous ont fait un gros bras d'honneur !!!". Bingo. "Ils m'ont juste envoyés un papelard qui me piquait mes meilleurs hommes, me faisait de chaudes félicitations pour mes loyaux services_comme si j'en avais quelque chose à foutre, les enfoirés_et ils sont entrés directement en contact avec eux.". Stuart et ses cent dix kilos se tenait façe à moi, enfoncé dans son siége et tirant sur un havane. Son visage était rouge de colére. Un vrai stéréotype. "Vous n'avez aucune opinion sur ce qui ce passe, commandant...?" dis-je de ma voix la plus suave (pas trop non plus...Des rumeurs parlaient de sa sexualité un peu débridée, et j'avais aucune envie qu'il se fasse des idées...). Il me fit une tronche qui lui donnait l'air si con (genre "veillez-répéter-la-question-SVP"), que je le plantais là sans attendre. Sa tête d'ahuri le confirmait dans son rôle de pion. Je passais à la Trésorie pour récupérer ma prime, et décidais qu'après tout, une bonne nuit de sommeil, pour réfléchir, ça aide.


The Europeean Post
February the 28th,2033
French edition.

Cette nuit, les habitants de Bruxelles ont
eut l'horreur d'assister impuissant à
l'incendie du Parlement Européen, où
se trouvait encore de nombreux députés
du Socialiste-Religieux. D'aprés les forces
de l'ordre, un groupe armé aurait fait
irruption en pleine séance, et installé
de puissants explosifs au coeur du batiment.
L'utilisation d'armes légéres et de gazs
neurotropes par le commandos aurait entrainé
une centaine de morts parmis les députés et
les forces de l'ordre. Le gouvernement ne privilégie
aucune pistes, mais suspecte cependant
des mouvements islamiques et de gauche.


Friedrich leva les yeux du journal, et je pus percevoir au sein de ceux-ci une teinte de triomphe, d'arrogance, et de fierté. Son visage resta pourtant impassible." J'ai déjà lu l'article ce matin.Tragique.". "Te fous pas de ma gueule, Friedrich. C'était ça, votre petite opération d'hier, non ?". Il me fixa du regard pendant un moment, presque étonné de l'apostrophe. Mais presque... Mon collègue et supérieur était plus intelligent qu'il ne le laissait voir. Du couloir, toutes les voix s'étaient tues, et j'imaginais sans mal la surprise que devait causer mes paroles chez tous ces hommes, unis par une foi absolue en leur entreprise ,et habitués à agir sans jamais poser de questions. Friedrich se leva, referma la porte, et revînt s'assoir. "Ecoute Frank, nous n'avons fait que ce qu'il y avait à faire. De grands projets sont en marche au gouvernement, des projets d'une ampleur que tu ne peux sans doutes pas imaginer. Cela fait vingt ans que les scientifiques, les dirigeants planchent dessus. Ils sont à présent prêts à être réalisés. Or le quasi-succés de ces laïcs, athés aux éléctions législatives montre bien les risques qui pourraient les contrecarrer. Mes supérieurs préférent donc prendre les devants...". Un sourire serein apparut sur son visage, tandis que de mon côté, les questions se bousculaient dans mon crâne, et une vague de peur monta petit à petit en moi. Cette histoire semblait beaucoup, beaucoup plus importante que tout ce que j'avais pu penser hier soir. L'incendie du Parlement n'en était qu'un morceau, une simple introduction dans une pièce qui promettait d'être longue. Je dus faire un violent effort pour former quelques mots. "Mais...Pourquoi ? Il n'y avait que des députés socialistes-religieux quand vous avez attaqué...A moins que...". Pris d'une intuition atroce, je saisis l'article, le relus,...et dus me rattrapper à ma chaise quand j'y découvris la confirmation de mes craintes. Le sourire de Friedrich s'accentua lorsqu'il vit que j'avais compris. "Les salauds... Vous allez tout mettre sur le dos des mouvement de gauches, et musulmans....Ce scandale va les abattre aux élections pendant des années, et encore plus les isoler dans cette société de pourris...". Cette fois, mon Teuton de chef éclata de rire, un rire où je sentis à nouveau poindre son arrogance. "Bravo Frank....Bravo...". Il étouffa ses derniers gloussements dans sa manche, puis me refis façe. Son sourire ingénu avait laissé plaçe à un sourire carnassier. "Je savais bien que t'étais un mec plutôt futé. Mais...Tu n'y es pas encore. Ce plan est bien plus vaste que tu ne le crois. Moi même, je n'en sais que des bribes.". Il se tourna vers l'horloge."Mais j'en sais assez pour prévoir ce qui est en train de ce passer...". D'un geste rapide, il saisit la télécommande de l'écran mural. Il tomba immédiatement sur une déclaration de notre Chancelier Röhm:

"Européens, Européennes.Frères et Soeurs.Fils et Filles.
Suite à l'hérétique agression qu'ont subis nos députés hier soirs, votre
gouvernement vient de prendre une des décisions les plus dures depuis
sa nomination. En ce moment même, les agents du Service de Sécurité
de notre république interviennent partout dans le pays, et particuliérement dans la capitale, Bruxelles. Leurs ordres sont clairs: arrêter ou neutraliser tous les participants et les soutients de cet attentat.Le lien entre les mouvements communistes, socialistes, et soi-disant "républicains" et cette attaque ne fait plus aucun doute. Seront donc interdis toute représentation aux élections des différents partis. Tous leurs dirigeants seront en outre arrêtés,et la peine capitale sera sans doute appliquée. Durant toute la durée de cette crise, le pouvoir executif sera renforcé. J'espére que cette situation restera provisoire, et que les coupables seront vites appréhendés."


Friedrich se tourna vers la dizaine d'Anges qui se tenaient dans son bureau, buvant les paroles de l'écran. "Mes Fréres !! Ce pour quoi nous nous battons depuis tant d'années est sur le point de se réaliser ! Grâce à nous, notre continent rayonnera de part le monde,montrant le chemin de la félicité aux non-éclairés.". Une véritable ovation acceuillit cette déclaration. Si certains, comme moi-même, étaient plus perturbés par cet enchaînement d'événements que remplis d'allégresse, la plupart étaient par contre en liesse.Soudain, une voix s'éleva dans la pièce. "Taisez-vous!! Röhm continue!".

"...de la Section Angélique. Les terroristes aurait bénéficiés de très
nombreux appuis au sein-même de cet ordre gouvernemental. Sa
dissolution a donc été prononcée lors du Conseil de Sécurité
tenu ce matin-même. Depuis des années, ces nouveaux Templiers,
s'ils ont bien remplis leur rôle dans le passé, sont devenus une
menace pour notre nation. Il est de notre devoir civique d'éradiquer
ces déviants corrompus par le pouvoir et l'argent."



Comme précédamment, si vs avez qq remarques....

En réponse aux questions précédentes, vous voyez que Frank a pas mal changé... Il faudra sans doutes que je rajoute au début qq lignes sur son caractére, sa façon de penser (cf ce que j'ai mis avant) pour éviter qu'on pense à une contradiction sur ce perso...

Si vs avez un avis sur la question, hésitez pas....

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il y a 20 ans 2 jours #4693 par dude
Réponse de dude sur le sujet Re: Petit aperçu....

Ismaël écrit: la série de bureaux et de locaux composant le Paradis, j'accédais au bureau de mon supérieur


Petite répétition de "bureau"

Sinon, j'aime le ton que tu as donné à ton texte. Les remarques de Frank et son humour (avec le commandant Smart!) sont bien vues et rendent Frank sympathique.
Au niveau de l'intrigue, je comprends pas bien pourquoi Frank se rend dans le bureau de son supérieur car visiblement, ils n'ont pas grand chose à se dire. Frank vanne son chef et on sent trop que la scène n'est là que pour livrer l'info au lecteur concernant les soupçons de Frank cocernant l'opération spéciale. M'est avis que tu devrais étoffer la discussion entre les deux hommes. Surtout que je vois mal un si haut gradé (commandant, quand même) se plaindre sans aucune finesse ni honte devant ses subalternes.

Bon boulot concernant le personnage de Friedrich, son arrogance, son attitude face à Frank qui commence à piger ce qui se trame... Il s'étoffe davantage et les dialogues sont toujours une réussite. A noter le côté "complot" reste assez bien exploité: les projets de l'organisation restent secrets et laissent planer la sensation de péril imminent, on sent qu'un gros truc se prépare. L'incendie du Parlement renforce le côté "réaliste" de l'univers au sein duquel évolue les personnages et j'ai bien aimé le choix de dévoiler l'évènement au lecteur sous forme d'article de presse.
Bon, je trouve toujours que Frank est un peu trop rapide à prendre position contre les gens avec qui ils travaillent mais bon, on va pas revenir là-dessus.
Ce que j'aime bien dans ton récit, c'est le parallèle que l'on peut faire avec notre actualité (un évènement catastrophique qui choque la planète entière et qui légitime toute une série d'action contestable, ça vous rappelle rien? ;) "Watchmen" d'Alan Moore développe le même message d'ailleurs, au point de voir des coïncidences troublantes avec la réalité...).

En résumé, un texte plaisant avec une toile de fond assez réaliste et des réelles qualités d'écriture.

dude

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il y a 20 ans 21 heures #4698 par Ismaël
Réponse de Ismaël sur le sujet Re: Petit aperçu....
J'avoue que la scéne ds le bureau est peut-être un peu vide... Elle est surtout ici pour marquer la sortie de Friedrich a été décidée par des hauts placés, et semble ainsi avoir une plus grande importance que si elle avait été ordonné par un simple commandant....Je verrais si je peu l'étoffer un peu plus...

Pour Smart, c'est volontairement que je lui ai donné cet air négligé, genre le patron bordélique et incompétent...Je voulais pas d'un type bureaucrate, froid comme une machine, mais plutôt montrer qu'à la tête de ces fanatiques, cela reste des hommes qui st aux commandes....

Bon, eh bien....La suite:


Un silence de plomb acceuillit cette nouvelle. Les Anges avaient adoptés un teint blanchâtre analogue à leur uniforme, leur donnant à mon goût un aspect plus fantastique (là au moins, l'habit faisait un tant soit peu le moine...). Friedrich était quant à lui passé par toutes les nuances de couleurs, du blanc de la surprise au rouge de la colére. Smart fit alors irruption dans le bureau. A la grimace qui le défigurait, je compris que la fin de la déclaration ne lui avait pas échappé. "Ces enfoirés de politiciens ne nous ont pas encore eut. Allons-nous nous laisser abattre de cette façon, comme de misérables délinquants?! Allons-nous courber la tête face au couperet qui s'élève contre nous?!" Avec sa puissante voix, Smart se créa un veritable auditoire au milieu des bureaux. Tous à présent attendaient les consignes d'un chef autrefois méprisé par son service. Qui aurait crût qu'un tel crétin serait si charismatique lors d'une crise ? Certainement pas moi...."Je viens de joindre notre Maître à tous. Le Très Saint Commandant Speer nous garde sous Son aîle, ayez confiance. Ses relations, Sa popularité, Son pouvoir politique et militaire vont bien vite calmer ces païens de politiciens !!!". Pour la deuxiéme fois de la journée, de violentes acclamations secouèrent le Paradis. Au point où tournaient les choses, je n'aurais était guére étonné de voir monter la gardienne pour flanquer une rouste à ces jeunes pour tapage matinal... Comme pour me confirmer (!!), de puissants coups furent portés à la porte.
"Service de Sécurité !! Ouvrez !!". Après un blanc sonore marquant notre surprise, des voix s'élevérent de partout... Certains brandissaient leurs armes de services, appellant à combattre, tandis que d'autres, au contraire, levaient les mains en signe d'apaisement. Le bruit d'une assourdissante explosion mit tout le monde d'accord pour quelques secondes, chacun trouvant que se planquer sous un bureau était une bonne attitude dans des cas comme ceux-ci (Smart le premier...). A travers la poussière en suspension, je pûs voir une dizaine de silhouette évoluer à travers les décombres du mur et de la porte. Alors que le nuage disparaissait peu à peu, je m'appliquais à mieux détailler les (tristement) célébres agents du Service de Sécurité. En uniformes noirs, équipés de fusils, d'armures diverses et d'un lourd équipement militaire, ils déclinaient toutes les nuances possibles et imaginables du noir et du gris.Mais ce qui retînt mon attention ne fût pas cet étalage d'armes et de technologie. Ce fût leurs yeux. Tantôt d'un bleu glacial, tantôt verts ou marrons, ils possédaient tous une étrange caractéristique. Celle d'être lisse comme une lentille, d'être vide de toute expression, de toute impression... Un abîme insondable semblait nous faire façe, mais où brillait une intelligence certaine, comme rendue supérieure par l'absence de sentiments. Alors que les Anges se relevaient petit à petit, un frisson nous parcourut. Tous remarquaient l'inhumanité qui émanaient de ces hommes et femmes, dont le regard semblait plus détailler nos âmes que nos corps.
Durant un moment, les deux groupes se contemplèrent, avec haine pour l'un, et une froide indifférence pour l'autre. J'avais l'impression d'être sur un échiquier géant, où pions noirs et blancs se dressaient les uns face aux autres. Après quelques secondes tendues, ces pseudo-humains s'écartérent pour laisser place à une silhouette atrophiée. Placé sur un siége robotique, l'être qui nous apparut affichait un sourire mauvais, remplit de cruauté. Mais en considérant ce qui entourait ce sourire, il semblait que ce dernier avait pour unique fonction de rappeller l'humanité de cet organisme, tant le reste s'en éloignait. Un corps massif, des jambes atrophiées, de longs bras maigres. Un exosquelette de métal, rassemblant tubes et câbles, et semblant fusionner avec sa chair. Enfin, deux yeux froids, fixes, et brillant d'une intelligence malsaine, inhumaine, complétaient le physique de Brose Laval.
Lorsqu'il reconnut le directeur du Service de Sécurité, Smart se redressa pour acquérir un semblant de dignité. "Laval !! Vous n'avez aucune autorité pour nous arrêter !! Dites à vos hommes de baisser leurs armes et de se tirer !!". Laval fixa Smart de ses yeux bleus. Son sourire ne l'avait pas quitté. "Tout dépend du sens que vous donnez au mot "autorité", commandant Smart...". Sa voix me donna froid dans le dos. C'était celle d'un jeune homme, voir d'un adolescent, pas celui d'un être presque centenaire. Les rumeurs courant sur Brose Laval me revinrent en mémoire. Opérations chirurgicales, transplantations d'organes et expériences médicales sur "cobayes" étaient des termes qui revenaient souvent...Brose s'accrochait à la vie. A le voir, il semblait pourtant que la vie n'en voulait plus depuis bien longtemps...
Autour de moi, les anges se reprennaient, et s'aggripérent encore plus à leurs armes. Mais les agents du Service de Sécurité semblaient plus déterminés que jamais. Les regards des deux meneurs se croisèrent, et une décision fut prise. Smart baissa la main vers son arme, tandis que Laval ouvrit la bouche pour crier un ordre. Mais un instant avant l'arrivée de la Grande Faucheuse, la sonnerie du téléphone cassa la tension qui régnait dans la piéce. Tous se retournérent vers le coupable. Smart, sans quitter Laval des yeux, décrocha."Commandant Smart. Section Angélique. J'écoute.". Au fur et à mesure des paroles de son interlocuteur, son visage se recomposait. A la fin, il abordait même un sourire triomphateur. "Bien Patriarche.Je vous le passe.". Il tendit le téléphone à Laval. "C'est le Très Saint Commandant Speer. Il est actuellement avec le chancelier Rhöm.". A l'inverse de Smart, le visage de Laval (ou son équivalent chez lui) se décomposa peu à peu. Sans dire un mot, il raccrocha le combinée. Un rictus de haine déformait à présent sa façe. "Bien...Très bien....Profitez bien du temps qu'il vous reste, mes petits anges...Car ce n'est que partie remise.". Il se "tourna" vers ses hommes. "On plie bagage, messieurs !!". Sur le pas de la porte (ou ce qu'il en restait), Laval se retourna une ultime fois vers nous. Son sourire était revenu, et son regard se posa sur chacun d'entre nous. Un regard gourmant, analogue à celui que pourrait poser un enfant sur un jouet convoité. Mais en sachant que, au final, ce jouet lui reviendrait.

"Lorsqu'Il a entendu le discours de Röhm du Palais, Il en a immédiatement saisit l'importance. Il a embarqué en helicoptére pour arriver à Bruxelles en quelques minutes. Là, Il est allé voir Röhm, et lui a passé un appel des Etats-Unis.Pendant le trajet, le Patriarche avait en effet multiplié les appels à ses soutiens étrangers. Le Chancelier s'est donc vu rappeller à l'ordre par le Président-Directeur Keynes, au nom de toute la communauté internationale...". Un des Anges qui écoutait Smart se leva."Tout est donc fini ?!". "Non." répondis Smart. "Tout au plus reculé de quelques mois...Röhm et Laval vont engager une procédure auprès du Parlement, et ce dès que les éléctions auront eut lieu...".

The Europeean Post
June the 29th,2034
French edition.

Hier encore, de nouvelles mesures de
sécurité ont été décidées par l'executif.
Lors du conseil gouvernemental, le
Chancelier Röhm est parvenu à faire
interdire l'accés au batiments administratifs
pour les Musulmans et Immigrés. Une annexe est
en projet pour satisfaire la horde qui demande
le renouvellement de leur citoyenneté.
Mais notre Chancelier ne s'est pas encore
prononcé à ce sujet. Le gouvernement
a été également interrogé sur le laxisme
de la police lors des émeutes racistes
de la semaine dernière. D'après certains
informateurs, les agents auraient reçu des instructions
pour ne pas intervenir lors de la pendaison
de cinq marocains par la foule. Les parlementaires
n'ont pas voulu commenter cet incident.
En politique intérieure, le Parlement a refusé
l'amendement du Chancelier Röhm portant sur
l'illégalité de la Section Angélique. Mais grâce
au renforcement du pouvoir executif effectué
après les attentats de 2033, le Chancelier
devrait invalider sa décision dans les
jours suivants.

Je levais les yeux de l'article, et rencontrait le regard de Friedrich. Depuis l'attentat, il y a un peu plus d'un an, et le coup de théatre qui suivit, il était dans un état épouvantable. Plusieurs kilos en moins, mal rasé et fiévreux, tous les gars du service se faisait du souçis pour lui. Selon certain, la situation précaire de la Section le touchait particuliérement. Pour moi, il était surtout rongé par le remord.
Il ouvrit la bouche, hésita, puis se tut. Smart entra à ce moment dans le bureau. "Les gars, on ferme...Désolé de vous virer comme ça, mais vu la situation, je préfére que tout le monde quitte le Paradis pour la nuit. Rejoignez une de nos antennes dans Bruxelles, et restez sur vos gardes. On sait jamais ce qui pourrait leur passer par la tête,à Röhm et Laval. Surtout Laval...". On pris donc tout deux nos affaires, et on récupéra nos armes à l'entrée. Smart verrouilla la porte et se dirigea vers sa voiture blindée, escorté par une paire d'Anges armé de pied en cap. Friedrich se tourna vers moi, dans l'intention de me parler, lorsque une violente explosion déchira l'air. Autour de nous, une pluie de métal et de chair s'abattit. Les restes de Smart, de ses gardes et du véhicule piégé...

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il y a 20 ans 19 heures #4700 par Kundïn
Réponse de Kundïn sur le sujet Re: Petit aperçu....
Beaucoup de bonnes choses dans ces deux autres portions de texte ! J'ai particulierement aimé les points suivants : bonne maitrise de la langue d'abord (sauf l'ortho, de ton propre aveu, mais bon on a le Comité de Correction des Chroniques pour ça ! ;) ) les dialogues sont intéressants et surtout, surtout l'histoire prend de l'ampleur ! Dans le deuxieme passage, le complot devient énorme et on devine que ce que Frank en voit n'est que la partie émergée de l'iceberg. Reste à savoir si cela sera le cas (c'est assez dur de maintenir des ramifications et une complexité a la hauteur lorsqu'on développe sa nouvelle). Pour la troisieme partie, j'ai beaucoup aimé l'intervention chez les anges et le tete a tete des deux chefs, on sent bien la tension. Le coup de telephone qui vient tout perturber au dernier moment est un classique, mais il s'insere bien dans la scene. Le texte contient aussi, comme l'a dit Dude, pas mal d'humour et continue dans la meme veine que le premier passage. On sent le type un peu désabusé, le personnage se creuse.
Petits bémols : c'est peut-etre un peu trop rapide... Un découpage différent, en changeant de date a chaque fois (un peu genre X-Files : Jeudi, 9h45, bureau du boss... etc.) aurait peut-etre permis au lecteur de souffler un peu et de faire le point, et aurait permis a l'action d'etre plus étalée dans le temps.
Sinon Frank a perdu effectivement ce coté trop "machinal" du premier passage. Il faudrait peut-etre revoir ce dernier (le premier passage) pour le debarrasser de son coté "tueur froid" qui colle assez mal au reste du texte.
Voila voila, continue c'est vraiment plaisant a lire !

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il y a 20 ans 15 heures #4709 par Elfiriond
Réponse de Elfiriond sur le sujet Re: Petit aperçu....
Bon, j'ai pas trop la tête à commenté là mais je dirais que j'ai du mal à croire que c'est un premier récit! :shock:

Certains passages m'ont paru un peu confu, notament des discours. Certains détails inutiles aussi (genre l'explosion sans commation...)

Mais c'est des détails. J'aurai presque aimé qu'on assiste à l'attentat au parlement, ça aurait mis de la baston est l'intrigue serait passée en toile de fond le temps d'une bonne meule! Faut dire que je me torche le Ghost In The Shell, et c'est toujours ce shéma. En tout cas dans les 2 premiers tômes. Après, avec le marionetiste, ça part un peu en trip.

Elfi

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il y a 19 ans 11 mois #4711 par dude
Réponse de dude sur le sujet Re: Petit aperçu....
Une lecture toujours aussi agréable! :) J'adore le ton mordant de Frank et ses pointes d'humour, une vraie réussite.

Au niveau de la mise en page, il aurait été souhaitable de plus marquer la transition entre la fin de la scène du bureau et l'article de presse qui indique qu'un an a passé. Parce que sinon, le lecteur pourrait ne pas s'être rendu compte à quel moment le récit a fait un bond dans le futur. Peut être en utilisant les trois "***" pour marquer le passage.

La scène du bureau est bien écrite, on ressent la tension ainsi que les enjeux et les rapports de force entre les différentes forces en présence. Seul bémol concernant les Anges: dans le premier passage, on les présente comme des méchants intouchables et implacables, or avec l'arrivée des "hommes" de Laval, cette image vole en éclats et ils deviennent plus vulnérables et moins impressionnants. Cela vient surtout de l'enchaînement un peu rapide des situations. En prenant plus de temps pour poser le récit, le lecteur se serait fait des Anges une image persistante de guerriers dangereux et, lors de leur mise à mal par les hommes de Laval, le lecteur aurait plus été marqué par ce chagement des rapports de forces.

Enfin, ce n'est que du détail, car dans l'ensembe c'est un récit très intéressant, avec un scénario prenant et une ambiance bien à lui. Pour un premier texte, c'est très encourageant!

dude

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il y a 19 ans 11 mois #4715 par Ismaël
Réponse de Ismaël sur le sujet Re: Petit aperçu....
Bon, on dirait que de l'avis général, tout va un peu trop vite....Ce en quoi je suis parfaitement d'accord avec vous. Mais en ne m'en tenant qu'aux faits nécessaires pour l'histoire, j'avais déja un truc assez long... Je sais que pour "bien faire", il faudrait que je pose un peu plus l'ambiance, décrive les persos....Mais j'avais peur d'ennuyer un peu le lecteur (surtout que c'est grosso modo mon 1er texte : j'ai préféré un truc concis pour le début, et pas un roman). En tout cas, voici la fin...


Après un moment de consternation, Friedrich saisit son micro et se mit à crier des ordres à travers toute la capitale. De mon côté, je courus vers la voiture en flamme, dans l'espoir un peu fou que l'un d'entre eux avait pu en réchapper...La chaleur du feu m'empêcha de m'approcher du véhicule, et je m'apprétais à rejoindre Friedrich, lorsque un mouvement sur le côté attira mon attention. Après avoir contourné les flammes, j'aperçus une forme blanche qui essayait de se relever. C'était un des Anges de Smart, qui s'était trouvé un peu plus loin de la voiture que les autres, et avais survécu à l'explosion. Lorsqu'il me vu à son tour, il esquissa un sourire, et ouvrit la bouche.
Il n'eut jamais le loisir de la refermer. Une rafale d'arme automatique le cloua littéralement au sol. Une seconde rafale s'abattit sur moi, démantelant la voiture à côté de laquelle je me tenais, et me frappa de plein fouet. Une vague de douleur me submerga, et mon corps frappa le bitum de la route. En rampant, je me mis à l'abri derriére la carcasse de voiture, et passa en revue, un par un, chacun de mes membres. Si mon gilet pare-balle avait bloqué l'essentiel, l'état de ma jambe était par contre critique...Derrière moi, j'entendais Friedrich et nos agresseurs échanger des coups de feu. Puis un bruit de moteur se fit entendre, et un véhicule s'éloigna. Après quelques secondes, Friedrich me rejoignit. Juste avant de sombrer, j'eus le temps de voir son visage terrifié...

Lorsque j'ouvris les yeux, j'étais confortablement installé dans un lit d'appartement. D'après les affaires qui trainaient, j'en conclus que je devait être chez Friedrich. Au bout d'un moment, il entra dans la chambre, une tasse de café à la main, et me tendis un journal. "Bienvenue parmis les vivants, mon vieux....Avec toi parmis nous, ces enfoirés n'ont pas une chance....". Pas d'humeur à rigoler. Je saisis le journal, en espérant que l'événement d'hier soir y soit expliqué, ou au moins rapporté. De ce côté là, je ne fus pas trop déçu...

The Europeean Post
June the 30th,2034
French edition.

C'est un événement sans précédent qui
a secoué la capitale hier soir.
Alors que les agents de la
Section Angélique étaient répartis
dans la ville pour assurer notre
protection, comme un peu
partout dans la Fédération
Européenne, une série d'attentats
et d'attaques ciblées à travers le pays
ont frappées leurs positions.
Ces attaques, d'une violence inouïe,
ont fait plusieurs centaines de
morts dans les rangs des
Anges.Il ne fait malheureusement
aucun doute que le Service ne
se relevera pas d'un coup si dur ...
D'après la police, la piste
s'orientrait vers des réseaux
islamiques, soutenus par la
Confédération Arabe...

"Tu y crois, toi, à un complot islamique ?". Friedrich me fis une grimace. "A ton avis...? Ce monstre de Brose Laval en a eu assez d'attendre, c'est tout...".A ce moment, un Ange ouvrit la porte à la volée. "Mon Pére !! On a réussis à contacter Le Très Saint ! Il est au Palais, ou plutôt ce qu'il en reste...Ils ont essayés de l'avoir à l'ogive nucléaire, mais certaines parties de la demeure de notre Patriarche sont heureusement très fortement blindée...". Friedrich se leva d'un bond, et ils sortirent tout deux en courant. A mon avis, si Speer avait survécu, c'était surtout grâce à la chaine alpine...Construire sa forteresse sous une montagne, ça aide pour un bombardement...Alors que je patientais, mon regard tomba sur une série de feuilles écrites à la main. Par curiosité, je me mis à les lire, et constata que c'était une sorte de résumé de toute cette histoire, de l'attentat de l'année derniére à hier soir...Mais dont on avait fait une sorte d'analyse poussée, et où on déchiffrait le véritable sens de ces événements.

Dans le but d'augmenter son pouvoir, le
gouvernement organisa à
l'aide de ses services de sécurité un
attentat au Reichstag, le Parlement
fédéral. En trouvant par la suite un
bouc émissaire, il put justifier
l'élargissement du pouvoir exécutif,
et continuer sa politique ouvertement
raciste...

Mais c'est plus d'un an plus tard,
en 34, que le gouvernement pu
vraiment assoir son pouvoir.Alors
que le gouvernement était de plus en
plus critiqué, le SA se désolidarisa
peu à peu du pouvoir en place.
Or les branches extrémistes
du parti du Chancelier désirait eux
continuer la même politique avec
encore plus de vigueur.Finalement,
un choix fut fait, et lors de la "nuit
des longs couteaux", les SS,
adhérant à la doctrine étatique,
arrêtérent tous les opposants,
et exécutérent la plupart des SA.

Alors que j'étais en pleine lecture, une petite voix se fit entendre derrière moi: "Dites, vous pouvez me rendre mes feuilles...". Je me retournais, et tombait façe à façe avec une adolescente, qui me regardait d'un air un peu apeuré. "Oui, bien sûr..." répondis-je. ". Dis moi, ça t'intéresse l'actualité pour la rédiger en notes, comme cela ?". La fille me fit des yeux ronds."Quelle actualité ? Ce sont mes cours d'histoire...". L'espace d'un instant, mon coeur s'arrêta de battre.
Service de Sécurité. Shutz-Staffel. Section Angélique. Sturm Abteilung. SS et SA...Röhm, Speer, Laval... Même les dates se jouaient de nous...
Friedrich entra alors dans la piéce, le visage souriant. "Tout n'est pas perdu. Il nous reste peut être assez d'hommes pour tenter quelque chose...". Aperçevant sa soeur, il la fit sortir avant de continuer. Mais je l'interrompis au milieu d'une phrase."A quoi bon, Friedrich...A quoi bon...".Surpris, il resta un moment interdit. Puis, délicatement, il posa sa main sur mon épaule."Tu dois tenir, Frank...". Son regard se fit plus dur."Ce que je voulais te dire hier soir... C'est au sujet de leurs grands "projets". Ah, Frank, si tu savais...". D'un geste lent, je me dégagea. "Inutile Friedrich.... Je sais déjà... Pour notre plus grand malheur, l'histoire ne fait pas dans l'originalité.... Ce n'est en fait qu'un perpétuel retour en arriére.... Comme si nous n'étions que de simple pantins rejouant sans cesse une même piéce macabre...". Mon regard surpris alors un bref mouvement. De la porte, la fillette nous contemplait. Ses yeux brillaient.


Bon....Comme vs le voyez, le sujet que j'ai pris est un peu...délicat.

Au niveau du texte lui même, je pense que la fin est un peu rapide...Je pense introduire un passage pour souffler un peu (description....), et un autre surtout pour amener le dénouement de façon moins brutale (...si vs avez des idées... :lol: )

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il y a 19 ans 11 mois #4716 par Elfiriond
Réponse de Elfiriond sur le sujet Re: Petit aperçu....
Ah Ah! Très finot!!! Bon, je l'avais un peu senti venir... Laval c'est très flagrant ^^

Effectivement la fin est un brin rapide.

Mes cours d'histoire ont tendance à disparaitre de ma mémoire, mais il semble que le mimétisme opéré soit très fidèle.

Chapeau! Pour un premier texte, je suis vraiment étonné.

Elfi

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il y a 19 ans 11 mois #4717 par dude
Réponse de dude sur le sujet Re: Petit aperçu....
Une fin qui m'a vraiment plu, un peu abrute mais réussie! Ce parallèle avec l'Allemagne nazie qui s'inscrit en filigrane tout le long du récit reste finalement assez discret pour éclater dans un final surprenant. Je ne m'étais pas douter qu'il y avait autant de références sauf pour le nom du parti politique et la teneur du discours des patrons de Frank. Mais pour le reste, j'ai rien vu venir: Sections Angéliques/SA et l'épisode de la nuit des longs couteaux.
Sur le fond, l'histoire m'a bien accroché si ce n'est les points déjà cités. Par contre, ce dernier passage pêche un peu sur la forme, au niveau de l'orthographe notamment, et j'ai noté au moins une répétition. Rien qui ne puisse être corrigé après une ou deux relectures ou un passage par le CCC ( )

Comme tu le dis toi-même, tu as choisi un sujet délicat mais le traitement est à la hauteur, et tu développes sur certains paragraphes une réelle maîtrise personnelle de l'écriture. Bref, tu parviens à développer un certain style. Mais je suis sûr que ta marge de progrès est encore importante, notamment au niveau de la progression de l'intrigue et du développement des personnages.

dude

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il y a 19 ans 11 mois #4756 par L'étrange Monsieur K
Réponse de L'étrange Monsieur K sur le sujet Re: Petit aperçu....
Hé bien ma foi, j'ai peine à croire que ceci soit un coup d'essai. Autant dire qu'il est transformé - si l'on me permet ce calembour archi classique - et en coup de maître, qui plus est.

J'avoue n'avoir jamais été passionné par l'histoire du XXe siècle, aussi n'avais-je pas du tout fait le rapprochement jusqu'à la fin - par contre, si tu n'avais pas mentionné le Reichstag dans le cours d'histoire, et essayé de le laisser un tout petit peu moins explicite, la surprise aurait pu être plus grande, à mon humble avis. De même, il n'était pas forcément nécessaire d'enfoncer le clou avec "Service de Sécurité. Shutz-Staffel. Section Angélique. Sturm Abteilung. SS et SA...", mais bon ce n'est pas d'une gravité extrême.

Le sujet n'est pas si délicat que ça de mon point de vue, dans la mesure où tu t'es arrêté suffisamment "tôt" dans l'histoire pour ne pas risquer de tomber dans la stigmatisation stupide de ce thème qui semble relativement à la mode depuis quelques années (alors que strictement personne n'a eu le même comportement face aux quantités d'autres génocides du XXe siècle et des siècles précédents, tout aussi affreux et même aussi meurtriers pour certains ... mais il faut toujours un bouc émissaire, comme dirait l'autre - enfin bon, c'est un autre sujet)

Pour ce qui est de l'écriture, elle est bonne et ne demande qu'à devenir très bonne, quelques fautes d'orthographe mais en général sans grande importance (d'ailleurs un simple correcteur orthographique du genre de celui de Word suffirait à en éliminer un bon paquet), et peu de fautes de style outre une poignée de répétitions. Le rythme, certes un peu rapide, est toutefois étonnamment bon, vu que c'est en général ce qui souffre le plus dans les récits d'auteurs pas trop expérimentés.

Je n'ai rien à dire d'autre qu'un grand bravo, et de vifs encouragements car tu as un très bon potentiel ;)

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il y a 19 ans 11 mois #4846 par Ismaël
Réponse de Ismaël sur le sujet Re: Petit aperçu....
Ouf.... 1h du mat', j'ai fini....
Bon, comme vs allez le voir, pas mal de changement concernant la forme du texte, mais pas le fond. En gros, j'ai tenu compte de vos critiques. Mais bon, plutôt que vs expliquer les changements, voyez vs même.... ;)

RENAISSANCE



Je ne fais qu'un avec mon fusil.Mon fusil ne fait qu'un avec moi.
Je ne fais qu'un avec la cible.La cible ne fait qu'un avec moi.

Au final, ce trio est, pendant quelques instants, comme un seul organisme, respirant de concert, et dont chacun des membres influe sur les autres. Cette sorte de relation un peu malsaine, tout tireur en prend vite conscience.Mais là où le mauvais tueur accompagne sa victime jusqu'à sa chute, le bon s'en dissocie juste avant l'impact. Là où le débutant tente de comprendre l'agonie de sa proie, comme animé d'une fascination morbide, le professionnel la déshumanise. On me dit souvent:"Vous tuez des innocents, d'honnêtes citoyens!! !!". Mais pour moi, prendre une vie, c'est appuyer sur une gachette, un bouton... Et malgré toute l'horreur qu'une telle philosophie puisse entraîner chez certain, c'est grâce à elle que je dois d'être encore sain d'esprit, et de n'avoir pas encore retourné mon arme contre ma tempe, comme de trop nombreux confrères....
Le type en question était perché sur sa tribune, plantée au milieu de la place publique, et harranguait la foule en gesticulant à outrance. Du toit où je me situais, j'entendais pas grand chose de son argumentation_habituel bla-bla religieux j'imagine_mais son discours semblait au goût de la foule. Alors que l'Imam reprit son souffle pour une autre diatribe, je pris une décision.Sous la poussée du projectile, l'utopiste s'envola littéralement du sol (bizarre comme le corps tourne sur lui même. Faudra que je demande à Friedrich.). Cris, panique...Je rangeai vite fait mon matos, et rejoignis mon collègue en bas de l'immeuble.Durée totale de l'opération: 10 minutes.

"Comment ça, pivoté en l'air ?!" Je levais les yeux au ciel, fataliste..."Tourné sur lui-même,quoi...Bon sang, comment c'est possible un truc comme ça, Friedrich ?". Le dit Friedrich quitta un bref instant la route des yeux, et me jeta un regard où je crus lire une certaine inquiétude (justifiée ?). "Franchement Frank,"finit il par dire. "Tu viens d'abattre un type il y a à peine quinze minutes, type dont la popularité dépassait de loin celle de tous nos politiciens réunis. Inutile de dire que si un de ses fidèles met la main sur toi, tu partageras le sort de Jesus sur une croix... D'un autre côté, tu vas toucher pour ça une somme qui te permettra, si l'envie t'en prends, de bouffer du caviar à la cantine pendant un petit paquet d'années... Alors viens pas m'emmerder, tu veux ? Parce que si on est pas à Bruxelles dans 20 minutes, les flics et la milice de ces blaireaux finirons par nous choper. Et la Section Angélique viendra pas nous réclamer. "Il prit une voix grave." Comme toujours, si vous ou l'un de vos hommes était pris au cours de cette mission, nous démentirons toute implication...". La dite citation me sembla parfaitement convenir à l'état d'esprit de la boîte, et c'est en riant qu'on rentra bien sagement au bercail.

"Deux menus "Freedom chicken", et une biére." Enregistrant notre commande, l'ordinateur fit pivoter une de ses excroissances, merveille des progrés cybernétiques. "Commande enregistrée. Merci de patienter.". Situé à quelques blocs du Paradis, le fast-food rassemblait plusieurs immeubles, liés entre eux par le biais d'immenses ponts qui surplombaient la rue. On aurait dit un jeu de construction de gosse...
Sur le trottoire d'en façe, des ombres se profilaient à la lumiére des lampadaires. Si les rues principales étaient entretenues, la plupart des rues annexes, des quartiers d'immigrés en majeur partie, étaient elles laissées à l'abandon. A la nuit tombée, ses habitants se précipitaient vers les parties les mieux tenues de Bruxelles, pour simplement en apprécier la propreté...
"Regarde moi ces vampires.... Non contents d'avoir foutu le bordel chez eux, ils viennent le foutre chez nous !". Dans l'obscurité, je pus sentir la main de Friedrich se serrer sur la crosse de son arme... De mon côté, j'étais serein. Calmement, je saisis le sigle distinctif de la Section Angélique, et le plaçait sur le toit du véhicule. Sa simple vue eut l'effet escompté. La plupart des ombres se dispersérent dans la nuit, et Friedrich me lança un sourire en coin. "On peut jamais se marrer avec toi...." dit t'il en observant les ombres s'éloigner. "C'est pas parce que je bute des types que j'y prends forcément du plaisir, Friedrich... J'ai jamais trop apprécié vos petites "excursions"...". Friedrich tiqua. "Ca, on a remarqué... Tu pourrais t'investir un peu plus pour tes idées, Frank...". Mes idées ? Quelles idées ? Qu'est-ce que.... "Putain, les...". Friedrich saisit mon bras, ouvrit sa portiére, et avant que le moindre mot puisse franchir mes lévres, me propulsa hors de la voiture. Le coktail Molotov s'écrasa sur le pare-brise dans une gerbe de flamme, projetant des éclats de verre dans toute la rue. Un second atterrit presque à mes pieds, m'envoyant valdinguer contre notre véhicule. Ma tête frappa violamment le métal enflammé, et je pus sentir un filet de sang s'écouler de mon crane... Saisissant un long fusil d'assault dans le coffre, Friedrich se redressa pour arroser copieusement l'allée. Mais lentement, les couleurs, les sons, les formes semblaient se diluer pour former un amas de donnés incompréhensibles... Alors que mes cinqs sens envoyaient des informations contradictoires, oniriques, de vieux souvenirs remontaient subitement, et se superposaient à la réalité. La mort de mes parents, ma prise en charge par la Section Angélique.... De multiples images que je pensais oubliées ressurgissaient, lorsque un bourdonnement résonna à l'intérieur même de ma tête... A l'autre bout de la rue, les silhouettes étaient fauchées par le tir nourrit. Pour la première fois depuis longtemps, une certaine horreur monta en moi, comme si elle avait été muselée pendant des années... Après le bourdonnement, les carillons... Après le désagrément, la douleur. Douleur intense. Puis le vide.



"Alors ? L'implant à souffert ?"_"Impossible de savoir. L'inhibiteur est toujours en place, mais se trouvait tout près du choc. De toutes façons, après tant d'années avec ce truc dans la tête pour en faire un tueur, je ne pense pas qu'un retour en arriére est possible..."_"J'espére bien ! On a toujours utilisé ces implants pour former nos assassins... Faudrait pas que ça commence à foirer.".


Lorsque je repris mes esprits, de nombreux médecins religieux m'entouraient. L'un d'entre eux aurait pu s'écrier "Loué soit-Il. Il est réssussité !!", qu'ils ne m'auraient pas observés avec moins d'intérêts et d'attention... Dans leurs yeux, je décelais une mentalité de professionnel-qui consiste, chez les médecins, à plus ou moins nous regarder comme un gros tas de viande-mais aussi... Oui... Une certaine forme de peur...
Dans la rue, plusieurs camions de la Section Angélique avaient déversé de gros effectifs en hommes et matériels. La première chose que j'aperçus fut la rangée de cadavres abattus pendant la nuit. Des cyborgs - en fait, des pauvres types attrapés en train de se bourrer la gueule par la Fourriére de la Section, qu'on lobotomisait ensuite pour s'en servir grosso modo comme esclaves (L'alcool nuit à la santé....)- ces cyborgs s'occupaient de monter les maccabés dans le véhicule-crématorium, tandis qu'un prêtre s'époumonait en liturgies... Un des médecins se retourna. "C'est bon, Frére. Vous pouvez revenir.". Friedrich s'avanca, l'air sombre. D'après le regard qu'il jeta aux médecins, je compris qu'il n'était pas dans leurs petites faveurs. La hiérarchie.... Il s'agenouilla à mes côtés. "Allez viens, vieux.... T'a pris un sale coup. On va rentrer au Paradis...". Il me saisit au niveau du col, et me redressa. " ...'rich.... 'tend une seconde...". Avec un violent effort, je parvins à me remettre sur pieds. Sur le tapis roulant du fast-food, nos deux menus nous attendaient. "Et... Et ma biére...?". Une voix métallique s'échappa de la machine. "D'après le décret entré en vigueur le 27 février, à 23h35, la vente d'alcool dont le degrés est supérieur à 1% est désormais interdite... Merci de votre compréhension...". Je jetais un oeil à ma montre. "P'tain... A une heure près, c'était bon....".


Friedrich stoppa la voiture face à l'immeuble de la Section Angélique_ou Paradis, comme la plupart d'entre nous nommaient l'endroit_et resta un moment silencieux. Il finit par se tourner vers moi : "Honnêtement Frank, je t'avoue que je m'inquiéte un peu à ton sujet. J'ai participé à pas mal d'opérations dans ma vie, connu pas mal de monde, mais t'es le seul type que je connaisse qui arrive à passer sa vie à tuer des gens-jusqu'à n'avoir pratiquement que ce sujet de discussion avec tes collègues !-sans pêter un câble. Tous les autres ont un refuge, comme la religion, une femme, des enfants... Toi, rien...". Pendant un instant, il me fixa du regard, comme essayant de comprendre l'incompréhensible. "T'es pas comme nous autre, Frank... On se bat tous pour un ideal, pour nos opinions... Mais pas toi. Tu sais quoi ? Tu me fais penser à ces machines à tuer du Service de Sécurité.". Il sortit de la voiture, s'éloigna, puis se retourna au bout de quelques mêtres. "Au fait,"cria t'il d'un air mauvais. "Qu'est ce que tu vas en faire de tout ce fric ? Le bouffer ?".

Pendant de long moments, je restais interdit. C'était pourtant vrai. Qu'allais-je faire de toute cette somme ? La principale raison pour laquelle je fréquentais pas trop mes collégues était somme toute assez simple. Le fanatisme, c'est sympa un moment, mais à la longue.... J'ai beau faire un sale boulot, autant le faire proprement, et sans le zêle dont mes "Fréres" sont tous si friand... Moi, tant que j'ai ma paie, ça me dérange pas de dessouder les fanatiques d'en façe... Mais.. Une paie pour quoi ? Depuis mon plus jeune âge, j'avais appartenu à la Section Angélique. Depuis sa création en fait, vingt ans plus tôt, création qui coïncida avec la mort de mes parents... Cette organisation gouvernementale avait été mise en place après le succés aux éléctions européennes du parti socialiste-religieux. Le commandant Speer, son fondateur, était persuadé que ce mouvement paramilitaire était la condition sine qua none pour l'avènement d'un nouvel Eden. Vous voyez le tableau, quoi... Quoi qu'il en soit, on en était aujourd'hui à massacrer plus ou moins les "infidèles qui freinent notre glorieuse évolution". Perso, c'est pas trop mon truc.... Je me vois mal rester dans ce milieu de dingues, mais.... Pour aller où ?
Ma main se raffermit sur la commande d'ouverture. Mais alors que je m'apprêtais à sortir, le monde, mulicolore, pris doucement une teinte uniforme... Lentement, les formes s'effacérent... Jaune. Le monde fut jaune. Et rouge. D'un rouge indélébile...

* * *
Le sable. La chaleur. La brûlure du soleil sur mes plaies. Le sang qui coule lentement, brouille ma vision, humidifie ma bouche....
Au dessus de mon corps meurtrit, une Ombre se penche. "Voyons,
Frank..." sussure t'elle à mon oreille. "Ce n'est qu'une question de
Temps...". A mes côtés, le chiot gémit, tente de se débattre
contre ses liens. "Cette créature est, comme nous tous,
soumise au Temps. Sa vie terrestre n'est qu'un prélude, une
courte introduction au véritable sens de son existence, se situant
auprès de notre Seigneur. Car qu'est-ce donc qu'une quinzaine
d'années de vie ici-bas façe à l'éternité que nous offrira
l'autre monde ?! Et le Temps, ce Temps instauré dés la création
de cette réalité, n'est que le moyen, le pont qui permet
le passage entre ces deux royaumes...
En servant le Temps, en accélérant le processus de
passage, tu ne fais donc qu'aider les égarés, souffrant de
leur vie terrestre, à gagner leur félicité. Ne voit donc dans
le meurtre qu'un moyen de précipiter un avènement naturel,
tout en rendant service à ta victime, à lui et à nous tous...".
L'Ombre, rangeant le fouet, saisit un couteau,
qu'elle me tendit. "Et maintenant, plus de caprices...
Fait ton office.".


* * *


Hébété, je sortis finalement à mon tour du véhicule. A l'intérieur de mon crane, une sourde pulsation, parcourant mon corps de haut en bas, me donnait une nausée atroce... La pulsation gagna en intensité, et du sang commença à s'écouler de mes tympans... Puis un voile passa... Comme le cauchemard après le réveil, la vision, la nausée ne furent qu'un vague souvenir, déjà enterré...
Me dirigeant vers le batiment d'un pas rapide, je gravis les marches du perron. La nuit était déjà bien avancée, et les deux Anges qui gardaient l'entrée ressemblaient plus à une parodie de l'humanité, qu'à la version angélique de cette dernière. Vétus d'uniformes blanc qui contrastaient avec les divers câbles, masques à gaz, fusils automatiques composant leur équipement, ils semblaient être une aberration, issue d'un croisement entre deux espèces antithétiques. Au moment de franchir le seuil, une dizaine d'Anges sortirent de l'immeuble, emportant une série d'armes plus effrayantes les unes que les autres. Lourdement engoncés dans des armures de combats, leurs yeux n'exprimaient qu'une détermination absolue, presque folle. Je m'écartais rapidement, quand apparut alors à leur suite Friedrich, lui aussi équipé comme si sa vie ne tenait plus qu'au nombre d'armes qu'il portait. Je lus dans ses yeux la même folie, la même fiévre si coutûmière aux fanatiques, aux malades et aux fous (n'est-ce d'ailleurs pas la même chose...?). "Ah, Frank..."dit-il d'une voix fébrile. "Si tu savais...Si tu savais...Jamais notre Eden ne fut aussi proche.". Il me dépassa, et s'embarqua à la suite de ses hommes dans les camions qui stationnaient à l'extrémité de la rue. Un bruit de moteur se fit entendre, et tous disparurent, comme issus d'un bref cauchemard. Que voulait donc dire tout ce bordel ? Même les opérations officielles ne bénéficiaient pas d'un tel soutien logistique. Alors une simple expédition punitive...
Déterminé à en savoir plus, je pénétrais dans l'immeuble. Aprés avoir traversé le hall, la série de bureaux et de locaux composant le Paradis, j'accédais à l'étage de mon supérieur. Malgré son nom, le commandant Smart manquait singulièrement de matiére grise, et je n'espérais pas trop de lui qu'il ait compris ou deviné les intentions de nos dirigeants. Pour moi, il ne faisait aucun doute qu'une telle opération avait trouvé naissance dans les hautes sphères, et que les ordres avaient dû passer au-dessus des blaireaux comme Smart. La mobilisation d'un tel armement, des gazs de combats aux charges à fissions, nécessitait des autorisations qui ne pouvaient être obtenues qu'en haut lieu, et seulement pour des opérations militaires de grande envergure... Or dans Bruxelles, à trois heure du matin, c'est rare qu'on tombe façe à un probléme qui nécessite, pour être résolu, assez de matos pour raser le quartier... (même en imaginant le pire... Une armée de squatteurs...?)

"Ces enfoirés de paiens de politiciens nous ont fait un gros bras d'honneur !!!". Bingo. "Ils m'ont juste envoyés un papelard qui me piquait mes meilleurs hommes, me faisait de chaudes félicitations pour mes loyaux services_comme si j'en avais quelque chose à foutre, les enfoirés_et ils sont entrés directement en contact avec eux.". Stuart et ses cent dix kilos se tenait façe à moi, enfoncé dans son siége et tirant sur un havane. Son visage était rouge de colére. Un vrai stéréotype. "Vous n'avez vraiment aucune opinion sur ce qui ce passe, commandant...?" dis-je de ma voix la plus suave (pas trop non plus...Des rumeurs parlaient de sa sexualité un peu débridée, et j'avais aucune envie qu'il se fasse des idées...). Il me fit une tronche qui lui donnait l'air si con (genre "veillez-répéter-la-question-SVP"), que je le plantais là sans attendre. Sa tête d'ahuri le confirmait dans son rôle de pion. Je passais à la Trésorie pour récupérer ma prime, et décidais qu'après tout, une bonne nuit de sommeil, pour réfléchir, ça aide.


* * *
La Lumiére. Vive, agressive. Elle
parcoure mon corps, glisse sur lui comme
une légére brise matinale...
Mais mon corps ne me réponds
plus. Je tente bien de me redresser,
de desserrer mes attaches, mais
je ne parviens qu'à déclencher quelques
rires dans la salle...
A nouveau, une Ombre. Lentement,
elle s'intercale entre moi et
la Lumiére. Je regrette la Lumiére.
"Mon Pére ? Nous allons
commencer l'opération... Il
faut que nous l'anesthésions."
L'Ombre s'assombrit. "Pas
d'anesthésie...".


La douleur, plus que le cauchemard, me réveilla... Mais une douleur ciblée, concentrée vers mes souvenirs, mes pensées... Le rêve s'imposa à moi de nouveau, mais au ralenti, et surtout, à l'envers... La douleur, toujours cette Douleur...

Lentement, je parvins à me traîner jusqu'à la salle de bain. Là, j'y rencontre un homme, séduisant, mais défiguré... Un large pansement parcoure son crane. Un vrai pacha. Sans tout ce qui va avec, malheureusement.... Délaissant mon reflet, les évênements de la veille me reviennent en mémoire. Pourquoi ? Pourquoi une simple sortie me préoccuppe t'elle tellement ? Bien sûr, certains détails sont troublants, mais.... Mille et une raisons pourraient les expliquer. Pourtant... C'était comme si une fibre, ancrée en moi, et dont je ne supposais même pas l'existence, était tout d'un coup stimulée après des années de sommeil... Une sorte de sixiéme sens... Soudainement, un flot d'images s'imprime sur mes rétines. Mon imagination essaye d'interprêter, d'analyser ces données, et en déduit une floppée d'hypothéses qui pourraient justifier les propos de Friedrich, cette sortie... Certaines sont fanchement fantastiques. Et effrayantes. Et pourtant... Mon Dieu, même si je ne crois pas en Vous, faîtes que.... Faîtes que... Puis la Douleur. Encore et toujours. Les môts franchissent mes lêvres, et disparaissent. Les idées sont construites, puis détruites. Mais cette fois-ci, mon organisme, mon cerveau refuse, se révolte contre cette intrusion contre nature. La Douleur reste. Mais mon esprit résiste. La Pensée combat la Douleur. Entre les deux, mon corps est brisé... Les couleurs s'emmêlent de nouveau. Le noir s'impose. Un Noir où ne brille plus aucunes lumières...

* * *

Lorsque je reprends mes esprits, une large flaque de sang s'étends sous moi. Ma main droite est refermée sur un objet rugueux, rigide. Un manche de couteau. Ma main gauche, elle, serre un objet pas plus grand qu'une piéce de monnaie. Une sorte de petit transistor, où on peut aperçevoir des reflets dorés. Façe à moi, l'image d'un homme brisé, épuisé par la nuit la plus dure qu'il ait jamais vécu... En lieu et place d'une partie de son crane, un trou béant...
Le robot médecin insista pour m'envoyer en urgence, mais je n'en eus cure... Saississant mon arme de service, mes fringues, je me préparais pour une des journées les plus difficilles qu'il m'ai été donné de vivre. Moralement. Car moi aussi, jusqu'à nouvel ordre, je fais parti de cette monstrueuse organisation qu'est la Section Angélique. Puis je sortis. Sous le bras, le journal de ce matin...

* * *



The Europeean Post
February the 28th,2033
French edition.

Cette nuit, les habitants de Bruxelles ont
eut l'horreur d'assister impuissant à
l'incendie du Parlement Européen, où
se trouvait encore de nombreux députés
du Socialiste-Religieux. D'aprés les forces
de l'ordre, un groupe armé aurait fait
irruption en pleine séance, et installé
de puissants explosifs au coeur du batiment.
L'utilisation d'armes légéres et de gazs
neurotropes par le commandos aurait entrainé
une centaine de morts parmis les députés et
les forces de l'ordre. Le gouvernement ne privilégie
aucune pistes, mais suspecte cependant
des mouvements islamiques et de gauche.



Friedrich leva les yeux du journal, et je pus percevoir au sein de ceux-ci une teinte de triomphe, d'arrogance, et de fierté. Son visage resta pourtant impassible." J'ai déjà lu l'article ce matin.Tragique.". "Te fous pas de ma gueule, Friedrich. C'était ça, votre petite opération d'hier, non ?". Il me fixa du regard pendant un moment, presque étonné de l'apostrophe. Mais presque... Mon collègue et supérieur était plus intelligent qu'il ne le laissait voir. Du couloir, toutes les voix s'étaient tues, et j'imaginais sans mal la surprise que devait causer mes paroles chez tous ces hommes, unis par une foi absolue en leur entreprise ,et habitués à agir sans jamais poser de questions. Friedrich se leva, referma la porte, et revînt s'assoir. "Ecoute Frank, nous n'avons fait que ce qu'il y avait à faire. De grands projets sont en marche au gouvernement, des projets d'une ampleur que tu ne peux sans doutes pas imaginer. Cela fait vingt ans que les scientifiques, les dirigeants planchent dessus. Ils sont à présent prêts à être réalisés. Or le quasi-succés de ces laïcs, athés aux éléctions législatives montre bien les risques qui pourraient les contrecarrer. Mes supérieurs préférent donc prendre les devants...". Un sourire serein apparut sur son visage, tandis que de mon côté, les questions se bousculaient dans mon crâne, et une vague de peur monta petit à petit en moi. Cette histoire semblait beaucoup, beaucoup plus importante que tout ce que j'avais pu penser hier soir. L'incendie du Parlement n'en était qu'un morceau, une simple introduction dans une pièce qui promettait d'être longue. Je dus faire un violent effort pour former quelques mots. "Mais...Pourquoi ? Il n'y avait que des députés socialistes-religieux quand vous avez attaqué...A moins que...". Pris d'une intuition atroce, je saisis l'article, le relus,... et dus me rattrapper à ma chaise quand j'y découvris la confirmation de mes craintes. Le sourire de Friedrich s'accentua lorsqu'il vit que j'avais compris. "Les salauds... Vous allez tout mettre sur le dos des mouvement de gauches, et musulmans....Ce scandale va les abattre aux élections pendant des années, et encore plus les isoler dans cette société de pourris...". Cette fois, mon Teuton de chef éclata de rire, un rire où je sentis à nouveau poindre son arrogance. "Bravo Frank....Bravo...". Il étouffa ses derniers gloussements dans sa manche, puis me refis façe. Son sourire ingénu avait laissé plaçe à un sourire carnassier. "Je savais bien que t'étais un mec plutôt futé. Mais...Tu n'y es pas encore. Ce plan est bien plus vaste que tu ne le crois. Moi même, je n'en sais que des bribes.". Il se tourna vers l'horloge."Mais j'en sais assez pour prévoir ce qui est en train de ce passer...". D'un geste rapide, il saisit la télécommande de l'écran mural. Il tomba immédiatement sur une déclaration de notre Chancelier Röhm:

"Européens, Européennes.Frères et Soeurs.Fils et Filles.
Suite à l'hérétique agression qu'ont subis nos députés hier soirs, votre
gouvernement vient de prendre une des décisions les plus dures depuis
sa nomination. En ce moment même, les agents du Service de Sécurité
de notre république interviennent partout dans le pays, et particuliérement dans la capitale, Bruxelles. Leurs ordres sont clairs: arrêter ou neutraliser tous les participants et les soutients de cet attentat.Le lien entre les mouvements communistes, socialistes, et soi-disant "républicains" et cette attaque ne fait plus aucun doute. Seront donc interdis toute représentation aux élections des différents partis. Tous leurs dirigeants seront en outre arrêtés, et la peine capitale sera sans doute appliquée. Durant toute la durée de cette crise, le pouvoir executif sera renforcé. J'espére que cette situation restera provisoire, et que les coupables seront vites appréhendés."


Friedrich se tourna vers la dizaine d'Anges qui se tenaient dans son bureau, buvant les paroles de l'écran. "Mes Fréres !! Ce pour quoi nous nous battons depuis tant d'années est sur le point de se réaliser ! Grâce à nous, notre continent rayonnera de part le monde,montrant le chemin de la félicité aux non-éclairés.". Une véritable ovation acceuillit cette déclaration. Si certains, comme moi-même, étaient plus perturbés par cet enchaînement d'événements que remplis d'allégresse, la plupart étaient par contre en liesse.Soudain, une voix s'éleva dans la pièce. "Taisez-vous!! Röhm continue!".

"...de la Section Angélique. Les terroristes aurait bénéficiés de très
nombreux appuis au sein-même de cet ordre gouvernemental. Sa
dissolution a donc été prononcée lors du Conseil de Sécurité
tenu ce matin-même. Depuis des années, ces nouveaux Templiers,
s'ils ont bien remplis leur rôle dans le passé, sont devenus une
menace pour notre nation. Il est de notre devoir civique d'éradiquer
ces déviants corrompus par le pouvoir et l'argent."


Un silence de plomb acceuillit cette nouvelle. Les Anges avaient adoptés un teint blanchâtre analogue à leur uniforme, leur donnant à mon goût un aspect plus fantastique (là au moins, l'habit faisait un tant soit peu le moine...). Friedrich était quant à lui passé par toutes les nuances de couleurs, du blanc de la surprise au rouge de la colére. Smart fit alors irruption dans le bureau. A la grimace qui le défigurait, je compris que la fin de la déclaration ne lui avait pas échappé. "Ces enfoirés de politiciens ne nous ont pas encore eut. Allons-nous nous laisser abattre de cette façon, comme de misérables délinquants?! Allons-nous courber la tête face au couperet qui s'élève contre nous?!" Avec sa puissante voix, Smart se créa un veritable auditoire au milieu des bureaux. Tous à présent attendaient les consignes d'un chef autrefois méprisé par son service. Qui aurait crût qu'un tel crétin serait si charismatique lors d'une crise ? Certainement pas moi...."Je viens de joindre notre Maître à tous. Le Très Saint Commandant Speer nous garde sous Son aîle, ayez confiance. Ses relations, Sa popularité, Son pouvoir politique et militaire vont bien vite calmer ces païens de politiciens !!!". Pour la deuxiéme fois de la journée, de violentes acclamations secouèrent le Paradis. Au point où tournaient les choses, je n'aurais était guére étonné de voir monter la gardienne pour flanquer une rouste à ces jeunes pour tapage matinal... Comme pour me confirmer (!!), de puissants coups furent portés à la porte.
"Service de Sécurité !! Ouvrez !!". Après un blanc sonore marquant notre surprise, des voix s'élevérent de partout... Certains brandissaient leurs armes de services, appellant à combattre, tandis que d'autres, au contraire, levaient les mains en signe d'apaisement. Le bruit d'une assourdissante explosion mit tout le monde d'accord pour quelques secondes, chacun trouvant que se planquer sous un bureau était une bonne attitude dans des cas comme ceux-ci (Smart le premier...). A travers la poussière en suspension, je pûs voir une dizaine de silhouette évoluer à travers les décombres du mur et de la porte. Alors que le nuage disparaissait peu à peu, je m'appliquais à mieux détailler les (tristement) célébres agents du Service de Sécurité. En uniformes noirs, équipés de fusils, d'armures diverses et d'un lourd équipement militaire, ils déclinaient toutes les nuances possibles et imaginables du noir et du gris.Mais ce qui retînt mon attention ne fût pas cet étalage d'armes et de technologie. Ce fût leurs yeux. Tantôt d'un bleu glacial, tantôt verts ou marrons, ils possédaient tous une étrange caractéristique. Celle d'être lisse comme une lentille, d'être vide de toute expression, de toute impression... Un abîme insondable semblait nous faire façe, mais où brillait une intelligence certaine, comme rendue supérieure par l'absence de sentiments. Alors que les Anges se relevaient petit à petit, un frisson nous parcourut. Tous remarquaient l'inhumanité qui émanaient de ces hommes et femmes, dont le regard semblait plus détailler nos âmes que nos corps.
Durant un moment, les deux groupes se contemplèrent, avec haine pour l'un, et une froide indifférence pour l'autre. J'avais l'impression d'être sur un échiquier géant, où pions noirs et blancs se dressaient les uns face aux autres. Après quelques secondes tendues, ces pseudo-humains s'écartérent pour laisser place à une silhouette atrophiée. Placé sur un siége robotique, l'être qui nous apparut affichait un sourire mauvais, remplit de cruauté. Mais en considérant ce qui entourait ce sourire, il semblait que ce dernier avait pour unique fonction de rappeller l'humanité de cet organisme, tant le reste s'en éloignait. Un corps massif, des jambes atrophiées, de longs bras maigres. Un exosquelette de métal, rassemblant tubes et câbles, et semblant fusionner avec sa chair. Enfin, deux yeux froids, fixes, et brillant d'une intelligence malsaine, inhumaine, complétaient le physique de Brose Laval.
Lorsqu'il reconnut le directeur du Service de Sécurité, Smart se redressa pour acquérir un semblant de dignité. "Laval !! Vous n'avez aucune autorité pour nous arrêter !! Dites à vos hommes de baisser leurs armes et de se tirer !!". Laval fixa Smart de ses yeux bleus. Son sourire ne l'avait pas quitté. "Tout dépend du sens que vous donnez au mot "autorité", commandant Smart...". Sa voix me donna froid dans le dos. C'était celle d'un jeune homme, voir d'un adolescent, pas celui d'un être presque centenaire. Les rumeurs courant sur Brose Laval me revinrent en mémoire. Opérations chirurgicales, transplantations d'organes et expériences médicales sur "cobayes" étaient des termes qui revenaient souvent...Brose s'accrochait à la vie. A le voir, il semblait pourtant que la vie n'en voulait plus depuis bien longtemps...
Autour de moi, les anges se reprennaient, et s'aggripérent encore plus à leurs armes. Mais les agents du Service de Sécurité semblaient plus déterminés que jamais. Les regards des deux meneurs se croisèrent, et une décision fut prise. Smart baissa la main vers son arme, tandis que Laval ouvrit la bouche pour crier un ordre. Mais un instant avant l'arrivée de la Grande Faucheuse, la sonnerie du téléphone cassa la tension qui régnait dans la piéce. Tous se retournérent vers le coupable. Smart, sans quitter Laval des yeux, décrocha."Commandant Smart. Section Angélique. J'écoute.". Au fur et à mesure des paroles de son interlocuteur, son visage se recomposait. A la fin, il abordait même un sourire triomphateur. "Bien Patriarche.Je vous le passe.". Il tendit le téléphone à Laval. "C'est le Très Saint Commandant Speer. Il est actuellement avec le chancelier Rhöm.". A l'inverse de Smart, le visage de Laval (ou son équivalent chez lui) se décomposa peu à peu. Sans dire un mot, il raccrocha le combinée. Un rictus de haine déformait à présent sa façe. "Bien...Très bien....Profitez bien du temps qu'il vous reste, mes petits anges...Car ce n'est que partie remise.". Il se "tourna" vers ses hommes. "On plie bagage, messieurs !!". Sur le pas de la porte (ou ce qu'il en restait), Laval se retourna une ultime fois vers nous. Son sourire était revenu, et son regard se posa sur chacun d'entre nous. Un regard gourmant, analogue à celui que pourrait poser un enfant sur un jouet convoité. Mais en sachant que, au final, ce jouet lui reviendrait.

"Lorsqu'Il a entendu le discours de Röhm du Palais, Il en a immédiatement saisit l'importance. Il a embarqué en helicoptére pour arriver à Bruxelles en quelques minutes. Là, Il est allé voir Röhm, et lui a passé un appel des Etats-Unis. Pendant le trajet, le Patriarche avait en effet multiplié les appels à ses soutiens étrangers. Le Chancelier s'est donc vu rappeller à l'ordre par le Président-Directeur Keynes, au nom de toute la communauté internationale...". Un des Anges qui écoutait Smart se leva. "Tout est donc fini ?!". "Non." répondis Smart. "Tout au plus reculé de quelques mois... Röhm et Laval vont engager une procédure auprès du Parlement, et ce dès que les éléctions auront eut lieu...".

Au fond de ma poche, ma main jouait distraitement avec cette petite bille métallique, ce Changeur De Pensées... Quelle ironie. Ce petit objet pouvait, par sa simple existence, terrasser cet immense organisme composite qu'était la Section Angélique. Un petit mot à un des gros médias encore indépendant de l'Union, et nous assisterions à un Watergate-bis. Et pourtant... Il me sembla à ce moment que notre société n'avait pas besoin de mon concours pour abattre ce monstre. Mais... n'allions nous pas trouver en son vainqueur une créature plus vorace, plus inhumaine que la précédente ?




* * *



The Europeean Post
June the 29th,2034
French edition.

Hier encore, de nouvelles mesures de
sécurité ont été décidées par l'exécutif.
Lors du conseil gouvernemental, le
Chancelier Röhm est parvenu à faire
interdire l'accés au batiments administratifs
pour les Musulmans et Immigrés. Une annexe est
en projet pour satisfaire la horde qui demande
le renouvellement de leur citoyenneté.
Mais notre Chancelier ne s'est pas encore
prononcé à ce sujet. Le gouvernement
a été également interrogé sur le laxisme
de la police lors des émeutes racistes
de la semaine dernière. D'après certains
informateurs, les agents auraient reçu des instructions
pour ne pas intervenir lors de la pendaison
de cinq marocains par la foule. Les parlementaires
n'ont pas voulu commenter cet incident.
En politique intérieure, le Parlement a refusé
l'amendement du Chancelier Röhm portant sur
l'illégalité de la Section Angélique. Mais grâce
au renforcement du pouvoir executif effectué
après les attentats de 2033, le Chancelier
devrait invalider sa décision dans les
jours suivants.


Je levais les yeux de l'article, et rencontrait le regard de Friedrich. Depuis l'attentat, il y a un peu plus d'un an, et le coup de théatre qui suivit, il était dans un état épouvantable. Plusieurs kilos en moins, mal rasé et fiévreux, tous les gars du service se faisait du souçis pour lui. Selon certain, la situation précaire de la Section le touchait particuliérement. Pour moi, il était surtout rongé par le remord.
Il ouvrit la bouche, hésita, puis se tut. Smart entra à ce moment dans le bureau. "Les gars, on ferme...Désolé de vous virer comme ça, mais vu la situation, je préfére que tout le monde quitte le Paradis pour la nuit. Rejoignez une de nos antennes dans Bruxelles, et restez sur vos gardes. On sait jamais ce qui pourrait leur passer par la tête,à Röhm et Laval. Surtout Laval...". On pris donc tout deux nos affaires, et on récupéra nos armes à l'entrée. Smart verrouilla la porte et se dirigea vers sa voiture blindée, escorté par une paire d'Anges armé de pied en cap. Friedrich se tourna vers moi, dans l'intention de me parler, lorsque une violente explosion déchira l'air. Autour de nous, une pluie de métal et de chair s'abattit. Les restes de Smart, de ses gardes et du véhicule piégé...
Après un moment de consternation, Friedrich saisit son micro et se mit à crier des ordres à travers toute la capitale. De mon côté, je courus vers la voiture en flamme, dans l'espoir un peu fou que l'un d'entre eux avait pu en réchapper...La chaleur du feu m'empêcha de m'approcher du véhicule, et je m'apprétais à rejoindre Friedrich, lorsque un mouvement sur le côté attira mon attention. Après avoir contourné les flammes, j'aperçus une forme blanche qui essayait de se relever. C'était un des Anges de Smart, qui s'était trouvé un peu plus loin de la voiture que les autres, et avais survécu à l'explosion. Lorsqu'il me vu à son tour, il esquissa un sourire, et ouvrit la bouche.
Il n'eut jamais le loisir de la refermer. Une rafale d'arme automatique le cloua littéralement au sol. Une seconde rafale s'abattit sur moi, démantelant la voiture à côté de laquelle je me tenais, et me frappa de plein fouet. Une vague de douleur me submerga, et mon corps frappa le bitum de la route. En rampant, je me mis à l'abri derriére la carcasse de voiture, et passa en revue, un par un, chacun de mes membres. Si mon gilet pare-balle avait bloqué l'essentiel, l'état de ma jambe était par contre critique...Derrière moi, j'entendais Friedrich et nos agresseurs échanger des coups de feu. Puis un bruit de moteur se fit entendre, et un véhicule s'éloigna. Après quelques secondes, Friedrich me rejoignit. Juste avant de sombrer, j'eus le temps de voir son visage terrifié...


* * *

Lorsque j'ouvris les yeux, j'étais confortablement installé dans un lit d'appartement. D'après les affaires qui trainaient, j'en conclus que je devait être chez Friedrich. Au bout d'un moment, il entra dans la chambre, une tasse de café à la main, et me tendis un journal. "Bienvenue parmis les vivants, mon vieux....Avec toi parmis nous, ces enfoirés n'ont pas une chance....". Pas d'humeur à rigoler. Je saisis le journal, en espérant que l'événement d'hier soir y soit expliqué, ou au moins rapporté. De ce côté là, je ne fus pas trop déçu...

The Europeean Post
June the 30th,2034
French edition.

C'est un événement sans précédent qui
a secoué la capitale hier soir.
Alors que les agents de la
Section Angélique étaient répartis
dans la ville pour assurer notre
protection, comme un peu
partout dans la Fédération
Européenne, une série d'attentats
et d'attaques ciblées à travers le pays
ont frappées leurs positions.
Ces attaques, d'une violence inouïe,
ont fait plusieurs centaines de
morts dans les rangs des
Anges.Il ne fait malheureusement
aucun doute que le Service ne
se relevera pas d'un coup si dur ...
D'après la police, la piste
s'orientrait vers des réseaux
islamiques, soutenus par la
Confédération Arabe...


"Tu y crois, toi, à un complot islamique ?". Friedrich me fis une grimace. "A ton avis...? Ce monstre de Brose Laval en a eu assez d'attendre, c'est tout...".A ce moment, un Ange ouvrit la porte à la volée. "Mon Pére !! On a réussis à contacter Le Très Saint ! Il est au Palais, ou plutôt ce qu'il en reste...Ils ont essayés de l'avoir à l'ogive nucléaire, mais certaines parties de la demeure de notre Patriarche sont heureusement fortement blindée...". Friedrich se leva d'un bond, et ils sortirent tout deux en courant. A mon avis, si Speer avait survécu, c'était surtout grâce à la chaine alpine...Construire sa forteresse sous une montagne, ça aide pour un bombardement...
Une sourde démangaison au niveau des bandages préoccupait depuis un petit moment déjà une partie de mon esprit. Mais l'autre partie était elle tout occupée en réflexions, et en spéculations, sur le concours d'évênements qui, depuis un an, bouleversaient ainsi un régime dans son ensemble. Même si l'existence d'un complot ne faisait pas de doutes, une telle succession de faits demandait une telle préparation, de tels efforts, que seul le hasard pouvait l'avoir permise... Comment conclure autrement ? La situation ma paraissait tellement iréelle... Une société comme la notre, si transparente, si brillante, si juste malgré les défauts qu'on lui apporte souvent, sombrerait-elle ainsi, en quelques années, du fait de quelques hommes ? Et alors que la population entiére, malgré ses critiques, voue un attachement sans bornes aux idées qu'elle défends : les simples notions de liberté, d'égalité...
Cela ne pouvait être le cas. Et ce même si les armes étaient de leur côté pour le moment... (mais important, les armes, mine de rien....)
Alors que je patientais, mon regard tomba sur une série de feuilles écrites à la main. Par curiosité, je me mis à les lire, et constata que c'était une sorte de résumé de toute cette histoire, de l'attentat de l'année derniére à hier soir... Mais dont on avait fait une sorte d'analyse poussée, et où on déchiffrait le véritable sens de ces événements. Son auteur avait l'air d'avoir été au coeur des évênements... Et privilégiait clairement l'hypothése d'un complot gouvernemental, voir carrément le coup d'Etat... Si on échappait à un extréme pour tomber dans un autre... Alors que j'étais en pleine lecture, une petite voix se fit entendre derrière moi : "Dites, vous pouvez me rendre mes feuilles...". Je me retournais, et tombait façe à façe avec une adolescente, qui me regardait d'un air un peu apeuré. "Oh, bien sûr..." répondis-je. ". Dis moi, ça t'intéresse l'actualité pour la rédiger en notes, comme cela ?". La fille me fit des yeux ronds. "Quelle actualité ? Ce sont mes cours d'histoire...". L'espace d'un instant, mon coeur s'arrêta de battre. Les mains tremblantes, je ressaisis le manuscrit...


Dans le but d'augmenter son pouvoir, le
gouvernement organisa à
l'aide de ses services de sécurité un
attentat au Parlement fédéral.
En trouvant par la suite un
bouc émissaire, il put justifier
l'élargissement du pouvoir exécutif,
et continuer sa politique ouvertement
raciste...

Mais c'est plus d'un an plus tard,
en 34, que le gouvernement pu
vraiment assoir son pouvoir.Alors
que le gouvernement était de plus en
plus critiqué, le SA se désolidarisa
peu à peu du pouvoir en place.
Or les branches extrémistes
du parti du Chancelier désirait eux
continuer la même politique avec
encore plus de vigueur.Finalement,
un choix fut fait, et lors de la "nuit
des longs couteaux", les SS,
adhérant à la doctrine étatique,
arrêtérent tous les opposants,
et exécutérent la plupart des SA.


Service de Sécurité. Shutz-Staffel. Section Angélique. Sturm Abteilung. SS et SA... Röhm, Speer, Laval... Même les dates se jouaient de nous...
Friedrich entra alors dans la pièce, le visage souriant. "Tout n'est pas perdu. Il nous reste peut être assez d'hommes pour tenter quelque chose...". Aperçevant sa soeur, il la fit sortir avant de continuer. Mais je l'interrompis au milieu d'une phrase."A quoi bon, Friedrich...A quoi bon...". Surpris, il resta un moment interdit. Puis, délicatement, il posa sa main sur mon épaule."Tu dois tenir, Frank...". Son regard se fit plus dur. "Ce que je voulais te dire hier soir... C'est au sujet de leurs grands "projets". Ah, Frank, si tu savais...". D'un geste lent, je me dégagea. "Inutile Friedrich.... Je sais déjà... Pour notre plus grand malheur, l'histoire ne fait pas dans l'originalité.... Ce n'est en fait qu'un perpétuel retour en arriére.... Comme si nous n'étions que de simple pantins, rejouant sans cesse une même pièce macabre...". Mon regard surpris alors un bref mouvement. De la porte, la fillette nous contemplait. Ses yeux brillaient.




Ismaël, 17 décembre 04.



Voyez le truc quoi.... Désolé pour 1 les fautes d'orthographe, 2 les "*", qui st sensés être centré (mais la flemme de trouver comment on fait ici...). Sinon, j'ai justifié plus ou moins le caractére de mon perso, par un moyen que bcp qualifieront de "trop façile....", mais bon.... :? On fait comme on peut....
Pour la fin, pas bcp d'idées, alors j'ai remanié un peu, et perso je trouve le changement pas mal : simplement en rajoutant un peu de bla bla avant, et en plaçant le resumé lui même un peu plus loin, l'effet est mieux rendu pour moi....

Honnétement, j'ai plus le courage de m'y rattaquer (j'ai qq autres bonnes idées... :twisted: ). Donc donnez votre avis, mais à part s'il révéle une faute grave....

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Modérateurs: SanKundïnZarathoustra
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