file La voie du Samourai

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il y a 19 ans 3 mois #4973 par Maleus
La voie du Samourai a été créé par Maleus
[size=150:12pshw1g]La voie du Samouraï[/size]

Chapitre 1: Sous l'ombre du Yang-Tou.



Ma mère me disait souvent que lorsque la nuit tombait sur la vallée, les démons de la montagne descendaient dans les plaines et emportaient les enfants imprudents qui se risquaient dans l?obscurité. Pendant mon enfance, ce conte m?avait gardé à la maison quand le ciel au-dessus des Yang-Tou rougissait et que les bois prenaient une teinte indigo, mais ce soir là, je m?étais décidé à sortir pour aller voir partir mon père et les autres guerriers du Seigneur des Kedowara.

Le village où j?habitais était construit de petites fermes et de maisons de bois espacées les unes des autres par des champs de millet. Au dessus du village, je pouvais voir en sortant la colline escarpée sur laquelle se tenait la demeure du seigneur du clan: plusieurs étages de bois blanc, de poutres, de toits de tuiles et de panneaux de papiers posés sur un socle de pierre grise. Le château m?impressionnait toujours lorsque je le voyais; un jour, lors de la fête de Yangoun, le Dieu Rieur, j?avais pu gravir le chemin de pierre en lacet qui montait jusqu?au portes de bois noir. De là-haut, le regard dominait toute la vallée: au Nord, les cascades blanches des montagnes dévalaient les pentes boisées comme des fils d?argent et bondissaient sur les escarpements sombres, enfin elles se regroupaient dans un torrent violent qui contournait le village et les champs par l?Ouest puis tournait à l?Est au Sud du hameau.



C?était l?été, la chaleur du jour était tombée avec la nuit et une brise tiède et humide soufflait des montagnes, rendant ma peau moite. Ma mère triait des fruits et les mettait à sécher pour l?hiver, l?odeur de fumée du feu parvenait encore à mes narines lorsque je quittai le village en me dirigeant vers le grondement sourd du torrent. Je quittais les lumières jaunes du village, et plongeait dans l?obscurité de la nuit seulement contestée par la lueur pâle de Yakima, la plus grande des Jumelles.

Je comptais dire mes adieux à mon père lorsqu?il passerait le pont de pierre qui enjambait le fleuve en aval: en prenant le chemin des pêcheurs qui longeait les eaux bruyantes du torrent, j?arriverais avant eux qui prenaient la route contournant les dépressions humides où les moustiques pullulaient.

Mon c?ur était resté serré jusqu?à maintenant par l?angoisse de voir mon père, guerrier du clan Kedowara, partir vers la capitale loin d?ici. Cela faisait quelques jours qu?il était resté à la caserne du château sans que je puisses le voir et c?est ma mère qui m?avait appris la nouvelle: il allait escorter le vieux seigneur du clan qui se rendait à la fête d?anniversaire du Seigneur de Guerre, à Tagoshima, la cité impériale: il serait absent longtemps.

Si j'allais jusqu'au pont, mon père verrait que j?étais brave et que j?étais digne d?être un guerrier comme lui. Je rêvais de devenir un guerrier, c?était pour moi le but le plus noble que je puisse avoir; cependant, je n?en étais qu?à ma treizième année et mes cousins plus âgés porteraient avant moi la coiffe des combattants et mon apprentissage des armes serait sûrement écarté au profit de celui du dogme : selon la tradition, c?était mon grand-père qui décidait de l?avenir de ses petits-fils et il ne désirait pas en voir trop d?entre eux entrer dans la classe des guerriers.

Je pensais être celui qui connaissait le mieux les bords de la rivière et en tirait une certaine fierté : je courrais vite dans les hautes herbes et j?évitais tous les trous sombres remplis d?eau stagnante. La fraîcheur de la nuit m?environnait et la course me procurait un sentiment de liberté sans borne : je riais dans l?obscurité en pensant à la tête que ferais mon père en voyant son fils jaillir sur le chemin tel un démon des bois. Enfin, la courbe de la rivière tourna vers l?Ouest et j?aperçus le pont de pierre éclairé par des lampes de toiles vertes et bleues : les couleurs des Kedowara.

La troupe des soldats n?était pas encore là, mais le vent m?apportait la rumeur de sabots ferrés claquant sur la route. Je décidais de me cacher derrière un arbre près de la chaussée de pierre et d?attendre en écoutant. Ils arrivèrent rapidement à ma hauteur et les silhouettes des cavaliers se dévoilèrent à la lueur des lampes : Aucun d?eux ne portaient leurs casques et je pus facilement distinguer mon père des autres guerriers. Je sortis de ma cachette et apparus à ses côtés d?un bond. D?abord surpris, il se raidit et porta sa main à la poignée de son sabre, puis en entendant le son joyeux de ma voix, il se radoucit et m?invita à monter quelques instants avec lui car ils ne pouvaient s?arrêter pour moi. Il m?aida à monter sur le grand cheval et nous reprîmes notre place dans la colonne.
« Ta mère vas être furieuse quand tu reviendras à la maison. » dit-il non sans une teinte de reproche.
« Grand-mère sait que je suis ici. »
Mon père acquiesça en silence et je sus qu?il était fier de mon courage et de ma prévoyance.
« Serez vous longtemps absent, père ? » lui demandais-je.
« Le temps que Yakima redevienne dans le ciel exactement comme elle est ce soir. »
Je levais la tête et regardais l?astre pâle au dessus de nous, gravant sa forme dans ma mémoire. Mon père me fit plusieurs recommandations sur le travail à la maison et les responsabilités que j?aurais tant que lui et mes cousins seraient absents.
« Akio et Funio t?accompagnes ? » m?étonnais-je.
« Oui Enaï, mon fils, tes cousins ont tous deux l?âge de commencer leur véritable rôle en tant que guerriers Kedowara. Ce voyage sera leur première mission, et ce n?est pas une des moindres : avec tous les nobles importants réunis en un seul endroit, l?atmosphère risque d?être tendue au palais du Seigneur de guerre. Nous sommes sur le qui-vive et le resterons jusqu?au moment où nous repasserons les portes de Yung-Na. »
« C?est pour cela que le Seigneur a préféré partir de nuit si discrètement ? »
« Oui, il craint une attaque ou une filature, et il n?a pas tord. Moi-même, j?ai cru un instant à une attaque quand tu as surgit des arbres ; pourtant les chevaux ont senti ton odeur et n?ont pas bronché, cela aurait du m?avertir que tu n?étais pas un bandit. » se reprocha t-il. Un léger silence seulement troublé par le vent et les chevaux s?installa.
Assis devant lui, je me sentais dans l?endroit le plus sûr du monde et j?étais heureux de partir en voyage. Je ne voulais rien dire pour ne pas rompre le charme et j?eus bien voulu que son cheval ne s?arrête jamais pour me laisser redescendre.
« Veilles sur ta mère et sur les autres. Honores nos ancêtres et ils veilleront sur toi. »
Je le saluais respectueusement, la gorge légèrement nouée.
Puis le cheval s?ébroua et mon père disparut vers la torche du cavalier de queue.
Lorsqu?il passèrent derrière un épaulement et que leur lumière s?évanouit, je me retrouvais dans le noir le plus complet. J?attendis un instant que mes yeux s?acclimatent, puis je suivis la route dans l?autre sens.
Le retour fut morose et la nuit semblait avoir perdu sa saveur de liberté.
A mon retour, ma mère me gronda sévèrement en me menaçant avec les pincettes du feu; mais je m?y étais préparé et laissais passer l?orage : je savais qu?elle ne me tiendrait pas vraiment rigueur d?être aller dire au revoir à mon père. La maison, toujours chaude et accueillante comme les bras de ma mère, sentait la pêche et la prune. Sur le feu près d?un écran ouvert, une tarte finissait de cuire et mon appétit acheva de chasser l?affliction passagère due au départ de mon père.
Ma mère suivit mon regard et m?avertit :
« Celle-là est pour demain. Si tu as faim, il reste un peu de galette et il y a du miel dans le placard. »
Je grignotais un moment en pensant à la journée de demain. La moisson n?était pas terminée dans les champs et il y aurait du travail pour tout le monde dans la fraîcheur du matin, ensuite, aux heures chaudes, le prêtre du Dieu Sage instruirait les fils de guerriers sous le grand chêne près du torrent. Et enfin, lorsque le soleil baisserait, j?irais à la rivière pour pêcher avec les autres garçons ou alors nous ferions des parties de Jang, un jeu de stratégie avec des pions et des cases, si le temps était mauvais.
Je souhaitais bonne nuit à ma mère et j?allais m?étendre sur ma natte dehors sur un des balcon. Je m?endormis paisiblement en tentant de me souvenir d?un coup fameux que m?avais montré un jour mon grand-père.

***

Ce n'est que le début du premier chapitre. L'intrigue n'est pas encore planifiée...Donc, j'attends conseils et critiques. Mais pour le Background, pas de critiques s'il vous plait. J'aime sortir de son carcan et prendre un peu de libertés.
"Trop de réalisme tue le fantastique."


Maleus...

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il y a 19 ans 3 mois #4975 par Gulix
Réponse de Gulix sur le sujet Re: La voie du Samourai
On va commencer par un Bienvenue, hein ?
Ca fait du bien de voir du sang neuf, ces temps-ci. En plus, le talent semble être au rendez-vous.

Pour le texte, c'est, je trouve, une très belle introduction à cet esprit oriental, peu présent sur les Chroniques. J'ai juste relevé deux-trois maladresses dans les temps employés :
par exemple, dans le deuxième paragraphe :

mais ce soir je m?étais décidé

on pourrait penser qu'il s'agit du soir de la narration, j'aurais plutôt utilisé ce soir-là.

Sinon, les descriptions sont très agréables, garnies sans être omniprésentes. Le jeu des couleurs est très bien fait. Pour ta remarque sur le Background, je ne vois pas trop quelles critiques émettre, à moins que tu ne te réfères à un univers précis, je n'ai pas de remarques à faire. Au contraire, il y a des touches qui font mouche (une rime ;) ) comme par exemple le fils qui enregistre la position de l'astre lunaire (un des deux visiblement) pour savoir quand rentrera son père, les dieux nommés par leur nom puis leur titre. Tu réussis parfaitement à te servir du Background pour présenter une histoire, et non l'inverse. C'est bien plus plaisant...

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il y a 19 ans 3 mois #4977 par Maleus
Réponse de Maleus sur le sujet Re: La voie du Samourai
Merci pour ton message, ca fait plaisir.
Je vais donc poster la suite...

***

Les journées chaudes de la fin d?été passaient avec une lenteur exaspérante. Chaque jour semblait copier le précédent et je me sentais enfermé dans une routine paisible et rassurante. Cependant, chaque soir, je sortais sur le balcon et levais les yeux vers la pâle Yamika.
Je savais que quelque part, mon père regardait comme moi la même silhouette nacrée avec au c?ur la nostalgie d?une belle terre au pied des montagnes: alors je priais la déesse blanche qui nous voyait tous deux, de veiller sur lui et de lui trouver une voie sûre dans son manteau de ténèbres.

Je restais longtemps assis à contempler la nuit, ne cessant que lorsque ma mère venait enfin me chercher : un soir, elle s?assit à côté de moi, sa robe du soir légèrement ouverte pour profiter de la brise fraîche. Le bruissement lancinant d?un grillon nous berçait lentement, tandis que le hululement sonore d?une chouette résonnait dans la nuit. Tous ces sons, ces odeurs de pins et de fleurs auxquelles s?ajoutait le parfum de ma mère me semblaient plus vivants que les journées brûlantes que je passais à travailler ou à m?instruire.
Ma mère prit ma main dans la sienne.
« Yakima nous montre ce soir le même visage que lors de son départ?et il n?est toujours pas rentré? »
Il n?y avait nul besoin de préciser qui était « il ». Je savais qu'elle parlait de mon père.

Je serrais ses doigts frêles et graciles dans les miens.
« Il ne devrait pas tarder. Père n?est jamais en retard?Je suis sûr qu?il sera là demain matin pour nous saluer avant que les travaux de l?aube commencent. »
Mais le lendemain, seul un soleil rose et doré me salua lorsque j?ouvris les yeux.
Mon père n?était pas seul à me manquer. Mes cousins, qui étaient plutôt des frères pour moi, revenaient souvent dans mes pensées.
Le rire cristallin d?Akio et sa bonne humeur, le ton sévère de Funio lorsqu?il nous réprimandait?

J?avais vécu toute ma vie à leurs côtés et ils étaient devenus pour moi, comme d?autres visages familiers, des repères fixes dans ma vie: cette première absence était synonyme de changements importants et semblait appeler la fin d?une vie que j?avais aimée pour ce qu?elle était :constante et heureuse dans l?ensemble. La pensée qu?un jour je puisse vivre ailleurs loin de ma famille me terrifiait et je brûlais de l?envie d?enfermer les années passées dans une sorte de bulle intemporelle qui existerait pour toujours à l?abri du changement.

Enfin, sept jours après la nuit du retour prévu, la bannière Kedowara apparut enfin au loin sur la route. Le ciel s?était chargé de chaleur pendant toute l?après-midi et le soir était maintenant obscurci par des nuages sombres annonciateurs d?orage. Sa vue me remplit de joie et je quittais mes camarades de jeu pour aller prévenir ma mère. Ijito, un de mes meilleurs amis m?emboîta le pas en me demandant ce que j?avais vu.

« C?est le Seigneur, il est de retour ! Tu ne vois donc pas sa bannière là-bas, sur la route ? »
Ijito fit un signe de dénégation en regardant la chaussée grise.
Je n?écoutais pas sa comparaison entre ma vue et un aigle et m?élançait sur la côte qui montait vers les maisons.
A mes cris, ma mère sortit en courant, le front inquiet.
« Qu?est ce qui se passe, Enaï ? »
Le seigneur, je l?ai vu ! il revient ! Ils sont de retour ! »

Ma mère sourit de bonheur et je lui souris en retour : je n?aimais rien plus que de la voir joyeuse. Je m?apprêtais à courir pour rejoindre la troupe des guerriers approchant et les saluer comme une armée victorieuse, mais ma mère m?interpella :
« Non ! Tu restes ici ! J?ai besoin de toi pour préparer le dîner, sinon ton père mangera des fruits secs ce soir. »

Un instant l?envie me prit de protester, mais contre l?expression impassible et immuable de son visage, je savais que je n?avais aucune chance. Je pénétrais donc à regret dans la maison et me dirigeai vers la cuisine.

Lorsque mon père rentra enfin après avoir rempli ses offices à la caserne, le Soleil avait déjà passé l?horizon et le ciel était maintenant tout à fait noir : les étoiles étaient voilées par les nuages et un vent fort se levait. Mon grand-père avait fait égorger un veau pour l?occasion et une odeur délicieuse de viande cuite et d?herbes emplissait la salle d?entrée.
Toute la famille vint l?accueillir en lui souhaitant un bon repos, mais père avait le visage voilé par la tristesse et nos acclamations moururent dans nos gorges à sa vue. Quelque chose me frappa immédiatement: il était seul.

« Funio et Akio?où sont-ils ? » dit ma grand-mère d?une voix anxieuse.
Mon père baissa les yeux et le tonnerre claqua dans l?air, se perdant en échos sur les reliefs du Nord. Le reste de la soirée me parut irréel, comme un cauchemar dont j?étais prisonnier: Mon père et mon grand-père se rendirent au château pour aller chercher les corps et les faire envoyer au temple.

Ma mère, ma grand-mère et moi restâmes dans la salle du repas à pleurer un flot de larme qui semblait impossible à endiguer. L?orage grondait au-dessus de nous et le torrent forcissait sous l?ajout des pluies, mais j?aurais souhaité que le ciel se déchaîne encore plus pour exprimer pleinement le désespoir et la rage que je ressentais.

La pluie descendit des montagnes et inonda les champs. A travers les éléments, je pouvais presque entendre les prières des prêtres du Dieu des Morts qui accueillaient mes cousins dans leur nouvelle demeure : regardant vers le temple dressé sur une petite éminence, je vis un brasier s?allumer malgré l?averse. Le bois mouillé hésita, puis finalement l?huile triompha de l?eau et une flamme énorme enfourna les deux corps. La fumée noire se perdit dans un ciel d?encre et la nuit prit un goût de larmes.

Le lendemain, je ne me levais pas lorsque l?Est s?embrasa: je ne me sentais plus aucune force, plus aucun goût, plus aucune envie de vivre. Ma mère vint me voir dès l?aube et resta longtemps à mes côtés. Elle me dit de ne pas rester par terre ainsi à ne rien faire et de me lever. Je la regardais de ma couche : elle était encore belle dans son chagrin : les yeux rouges et un sourire triste au coin de la bouche. Je ne voyais que des teintes de gris, pourtant le Soleil dorait ses cheveux. En la voyant ainsi courageuse devant la tristesse, une envie irrépressible de la serrer dans mes bras monta en moi.

Je me levai et mis ma tête sur son épaule ; je crûs que sa réponse allait me briser les côtes et pris ses mains tremblantes dans les miennes. Dans un arbre proche, un moineau insouciant sifflait un air clair et sonore ; je levais les yeux vers les branches et vis sa petite silhouette baignée de lumière s?envoler dans l?air doux. Je priai les dieux pour que mes cousins trouvent comme lui le chemin vers la liberté et le bonheur.
La vie reprit finalement son cours. Le chagrin se transforma lentement en une mélancolie douce et poignante que l?on exprimait guère, de peur d?en souffrir.

Mes camarades étaient tristes aussi, mais leur peine passa vite. Voyant la mienne s?attarder, ils m?entourèrent le plus souvent possible de leur présence joyeuse. J?étais plein de gratitude à leur égard, mais parfois leurs rires et leurs voix me rappelaient tant Akio et Funio?
Mon père me dit un soir que je devais apprendre à vivre avec leur souvenir et que je devais me les rappeler avec plaisir, car ainsi ils vivraient éternellement en nous.

J?écoutai son conseil et me décidai à regarder vers le futur. J?ignorais si désormais le Seigneur choisirait que ma vie soit vouée à la caste des guerriers, mais au fond de moi mon désir était clair : reprendre les sabres de mes cousins et les venger en servant le clan.
Cependant, l?été touchait déjà à sa fin que le seigneur ne m?avait pas encore appelé.

Un matin, en me rendant à la rivière pour chercher de l?eau, je remarquai que les arbres sur les hauteurs commençaient à dorer. A mon retour, j?en avisai ma grand-mère et elle me prévint que l?hiver serait rude cette année.
Rapidement, les journées se firent plus douces et de fines pluies ponctuèrent la saison des champignons.

Ces derniers se trouvaient sur les pentes boisées des montagnes, cachés dans les creux que forment milles petits ruisseaux au printemps : il fallait souvent un pied adroit et de bonnes jambes pour les atteindre et c?est pourquoi quelques jeunes et moi-même partîmes un jour vers les hauteurs du Yang-Tou.

Nous entamâmes l?ascension environ deux heures après le zénith, à l?heure où les prédateurs des bois font la sieste. Nous n?avions pas très loin à aller : peut-être trois heures de marche pour des pieds agiles comme les nôtres. Rapidement, le village rapetissa jusqu?à ce que les maisons prennent la taille de trous de souris. Au-dessus de nous, la voûte sylvestre dévoilait de temps à autre un soleil encore haut qui rayait les bois de bandes sombres et claires.

Je me souviens parfaitement que nous étions sept à partir ce jour-là : Il y avait Ijito, mon meilleur ami, qui avec un air bravache montrait le chemin aux plus jeunes.

Trois jeunes garçons qui devaient avoir quatre printemps de moins que moi l?écoutaient avidement parler des esprits des bois. Derrière moi, deux apprentis du monastère de Takemoto un peu plus âgés que moi fermaient la marche tout en discutant des meilleurs coins à champignons. Pour ma part, je marchais en silence, écoutant les voix joyeuses et goûtant avec plaisir le parfum frais du sous-bois.

J?entendis un soudain éclat de rire et je vis Ijito s?appuyer contre un arbre en se tenant les côtes : je ne pus réprimer un sourire à sa vue et me surpris bientôt à rire sans motif. Ijito essuya une larme sur sa joue et annonça bien fort au groupe que nous irions jusqu'à l?autel de prière du col du Tigre avant ce soir.

Je pinçais les lèvres en pensant que mon ami était capable de tenter un projet aussi fou sur un coup de tête et je bénis le Dieux Protecteur que deux de ses suivants fassent partie de notre groupe : sûrement feraient-ils entendre raison à mon fougueux compagnon s?il tentait cette folle ascension. Après quelques heures, nous arrivâmes sur un petit plateau déboisé chargé de rocs épars jadis tombés de la falaise qui nous dominait à l?Est.

Au Nord, dans le fond de la clairière, le chemin continuait en montant ; tandis qu?à l?Ouest, une rigole descendait dans un petit vallon. Nous nous séparâmes en deux groupes à cet endroit. Les deux apprentis partirent vers le petit vallon à l?Ouest avec les trois jeunes garçons, quant à Itoji et moi, nous partîmes vers le Nord.

Dès que nous fûmes à quelques distances du champ de pierres, mon ami se tourna vers moi me lança:
« Eh, Enaï ! Ca te dirait de voir le plus beau panorama de la région ? » Ses yeux pétillants et son ton amusé ne présageaient rien de bon, rien que ma mère aurait approuvé ; j?avais un mauvais pressentiment mais comme toujours, sa bonne humeur faisait fondre ma résolution.
« Est ce loin ? » demandai-je.
Il secoua vivement la tête :
« Non, non ! Ce n?est pas loin. Et il y a même des champignons là-bas : comme ça les deux autres renards ne pourront rien nous dire, n?est ce pas ? »
« Fais attention quand tu parles des moines : il n?est pas bon de médire sur eux : ça porte malheur ! Tout ce que tu dis, un jour ils l?entendent. »
Mon ami leva les yeux au ciel et se mit en marche, je le suivis et nous quittâmes le sentier pour nous diriger vers la falaise que nous avions vu à l?Est du plateau. Il haussa les épaules en s?éloignant :
« Toi et tes superstitions ! La seule personne qui m?a entendu c?est toi et tu ne me dénonceras pas?De plus, ce n?est pas ma faute s?ils ont des têtes de renards ! » et il éclata de rire. Je ne dis pas mot, blessé par son manque de respect pour les deux religieux, mais il avait raison : je ne le dénoncerais jamais.

Autour de nous, la forêt devint moins bruyante. Les arbres feuillus se firent plus rares tandis que le parfum des pins venait de plus en plus souvent chatouiller nos narines. De nombreux insectes voletaient autour de nous dans l?air lourd de l?après-midi. Au loin, j?entendais le son étouffé d?une cascade. Après un temps qui me parut étonnamment court, nous arrivâmes au pied de la chute d?eau : l?air y était chargé d?une bruine fraîche qui rinçait nos visages couverts de sueur.

Derrière nous, le Soleil était arrivé à la moitié de sa course descendante et ses rayons obliques venaient taper contre l?eau grondante : l?eau et la lumière se saisissaient en formant des milliers de paillettes d?or et d?argent auxquels se mêlaient parfois les feuilles topaze d?un arbre accroché à la falaise. A notre arrivée, un écureuil disparut dans les branches ensoleillées d?un hêtre dans un flamboiement de roux et d?or. Le spectacle m?arrêta net lorsque je le vis et Itoji parut ravi de mon expression ébahie :
« Alors, n?est ce pas le plus beau lieu de la terre que voilà ? »
Je hochais béatement la tête et vins me rafraîchir au bassin pierreux où chutait l?eau : pas une algue, pas un ver ne venait troubler la transparence de bassin : cette eau sortie tout droit des entrailles du Yang-Tou était d?une pureté incroyable.

Je m?assis un moment à écouter le chant de cette nature troublante et fermai les yeux. Ce lieu semblait enchanté : j?avais entendu un jour la légende d?une jeune fille tombée sous le charme d?une cascade et qui ne l?avait jamais quittée, ne sa lassant jamais de sentir sa caresse fraîche et pure, ni de chanter en ch?ur avec elle. Le mythe disait qu?un jour la jeune fille avait disparue mais que son chant s?élevait encore de l?eau claire. Prêtant l?oreille, je croyais entendre à travers le son de l?eau qui tombe la voix éternelle de la nymphe, s?élevant en une complainte languissante pour sa joie passée.

Finalement, mon compagnon vint me rejoindre et me tapa l?épaule avec un petit rire :
« Et alors ? Aurais tu oublié les champignons ? »
J?ouvris les yeux, surpris, mais il cherchait déjà parmi les racines proches les silhouettes rondes et blanches des Komio.
Nous partîmes chacun de nôtre côté, fouillant l?aval de la cascade la tête penchée : Itoji n?avait pas menti quant aux champignons : je remplis rapidement mon sac de petits Hako noirs et je revins rapidement au bosquet de la chute d?eau. Je ne voyais nul part mon ami mais décidais de l?attendre près du bassin.

Lorsque je passais les fourrés masquant la clairière au pied de la falaise, je sentis mon c?ur s?arrêter de battre un instant :
penché au-dessus de l?eau et buvant avec calme, un énorme tigre se tenait non loin de moi. A la fois paralysé de peur et émerveillé par la créature, je restais debout à l?orée du bois sans pouvoir faire autre chose qu?observer le fascinant animal : sa robe était blanche comme la neige éternelle des sommets d?hiver et ses rayures me rappelaient la teinte bleutée des montagnes dans l?ombre du crépuscule. Ses formes musclées harmonieuses, sa tête large et rayée de lignes trompeuses au regard en faisaient une véritable vision de la perfection, digne fils de la déesse de la force et de la sagesse. Je priai pour que la créature sacrée s?éloigne sans me voir, mais malheureusement il savait sûrement déjà que j?étais là. Une fois sa soif contentée, ses yeux d?or se tournèrent vers moi et son regard rencontra le mien : j?étais l?homme et lui l?animal : j?étais la proie et lui le roi.



J'espère que ce n'est pas trop long...Sinon, dites le moi, je délayerai (ortho?)aussitôt.

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il y a 19 ans 3 mois #4980 par MarcPhoenicis
Réponse de MarcPhoenicis sur le sujet Re: La voie du Samourai
Salut,

c'est prometteur comme texte, ça fait du bien un peu de changement dans le background. Je n'ai pas tout lu, je suis un peu débordé ces temps-ci, mais je peux te dire que c'est au niveau des autres textes des Chroniques. Ne te gêne pas pour le proposer pour la MAJ de février, si tu en a envie, le site a besoin de nouveauté et un vent oriental lui ferait du bien.

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il y a 19 ans 3 mois #4988 par Kundïn
Réponse de Kundïn sur le sujet Re: La voie du Samourai
Bonjour Maleus, bienvenue sur ce forum !
Je viens de lire le premier passage, que je critique avant de lire le second pour bien me souvenir de tout :
Je commence par quelques défauts :

D?abord surpris, il se raidit et porta sa main au pommeau de son sabre

Les sabres asiatiques ont-ils un pommeau ? Je ne suis pas expert en la matière mais je n'en suis pas certain...

J?attendis un instant que mes yeux s?acclimatent

On dirait plutôt "s'habituer" que "s'acclimater" pour des yeux...

Restent quelques fautes d'orthographe qui auraient pu être évitées :

Nous sommes sur le qui-vive et le resteront

(nous) le resterons

Ta mère vas être furieuse

Va et pas vas

Etc. etc., il y en a relativement peu mais une relecture aurait tout éliminé sans doute. Mais ce sont des détails.

Je passe maintenant aux nombreuses qualit[/quote]

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il y a 19 ans 3 mois #4990 par Kundïn
Réponse de Kundïn sur le sujet Re: La voie du Samourai
Deuxième passage :
Bravo ! C'est tout ce qui me vient à l'esprit ! Le rythme du texte est tranquille, "zen" dirais-je, et convient parfaitement à la description de l'ascension, lente et calme, et à celle du sommet de la montagne. C'est un beau texte, reposant, agréable à lire. Je n'ai pas relevé de fautes d'orthographe pour ce passage. La chute finale avec cette rencontre inattendue et imprévisible est bien rendue, bien amenée... Et le texte se termine sur un suspense très réussi. Mes félicitations, je n'ai vraiment rien à redire.

J'espère que ce n'est pas trop long...Sinon, dites le moi, je délayerai (ortho?)aussitôt.

C'est bien le futur de délayer. On peut également écrire "je délaierai". Par contre si tu délayes un texte que tu trouves trop long, tu l'allongeras encore ! ;)
Ne t'en fais pas la longueur est tout à fait correcte et la grande fluidité de ton style t'autoriserait même à faire encore plus long sans lasser le lecteur.

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il y a 19 ans 3 mois #4993 par Maleus
Réponse de Maleus sur le sujet Re: La voie du Samourai
Merci pour les critiques. C'est toujours utile.
J'ai corrigé les quelques fautes que m'a fait remarqué Kundin. Mission accomplie.

Par contre, en tant que nouveau, je ne connais pas grand chose de ce forum...Donc la question...c'est quoi le MAJ? :?: Et pis aussi...est ce qu'il y a un moyen d'enlever cette foutue barre verticale Lycos sur le côté droit!!? :x

Bon, sur ce, j'arrête de vous embêter avec des questions...Place au texte.

Je crois bien que jamais je n?eut autant peur que ce jour, comme le dit tout homme lorsqu?il rencontre pour la première fois la mort sur son chemin. Mon instinct me hurlait de courir, de fuir le plus vite et le plus loin possible, mais je ne bougeai toujours pas, envoûté par son regard. Les sons et les lumières s?atténuèrent autour de moi et il me sembla être aussi ténu qu?un fétu de paille porté au vent. Je n?avais pas souvenir que le monde ait basculé devant mes yeux mais je ne sentais pourtant pas le sol sous mes pieds : j?étais ailleurs. Ballotté par la puissance des émotions qui se déversaient sur moi. Il était là, lui aussi. Aussi fort et majestueux que la statue d?un dieu : je le sentais frémir comme le grondant Mont Fuji, prêt à m?écraser de sa puissance ; mais en vérité, il n?en fit rien. Lorsque j?en pris conscience, l?ombre de la mort fut chassée et la lumière emplit mon c?ur. Autour de moi, le monde devint plus stable. J?étais sur un chemin de feuilles d?or : la chute d?eau, la falaise tout était là. Devant moi, le tigre marchait sereinement et me guidait jusqu?au bassin de pierre ; je le suivis en silence. Alors que j?eu gravi la petite pente jusqu?au pied de la chute, je découvris une jeune fille à la peau couleur de glace, nue sous la cascade. Ses cheveux semblaient se confondre avec l?onde et son visage avait la clarté de l?eau vive. Je ne pense pas qu?elle me vit, mais alors que je la regardais sans mot dire, un chant las et d?une beauté troublante monta de sa gorge :
Lunes d?été,
Senteurs d?automne.
Cascades dans le gel d?hiver :
Au renouveau, se précipitent,
Le torrent retracera son cours,
L?onde descendra dans les plaines.
Fleuve de sang,
Lunes de printemps?
« Enaï ? Enaï ! »
La voix me parvint comme le son agressif d?un marteau de forge. Le monde autour de moi se fissura et se brisa en milles morceaux. J?eu l?impression de tomber et tomber encore dans un gouffre infini. J?heurtai finalement le sol et sentit contre ma joue brûlante le contact rugueux de l?écorce. J?ouvris les yeux : j?étais appuyé contre le tronc d?un arbre et Itoji me fixait d?en dessus avec un air inquiet.
« Est ce que ça va, Enaï ? »
Sa voix avait un accent que je ne reconnaissais pas : il était vraiment inquiet.
Je portai mes mains à ma tête et m?aperçut que j?étais trempé. Instantanément, le froid me prit dans son étau et je me mis à trembler.
« Que c?est-il passé Ito ? Qu?est ce qui m?est arrivé ? »
« J?ai eu peur. Très peur : après avoir cueilli assez de champignons, je suis revenu à la cascade : tu étais debout au bord du bassin, les pieds dans l?eau et tu marchais vers un tigre blanc situé de l?autre côté ! Par tous les dieux, j?ai cru que j?allais en mourir ! J?ai crié ton nom et le tigre a tourné ses yeux vers moi puis il a disparu entre les arbres. Alors, tu t?es arrêté, tu as tremblé de toute tes membres quelques secondes puis tu es tombé la tête la première dans le bassin?Tu te serais noyé si je n?avais pas été là?-puis avec moins de anxiété- Qu?est ce que tu ferais si je n?étais pas là pour assurer tes arrières, hein ? »
Je souris faiblement, puis tentai de me lever : mes jambes tremblaient.
« Tu peux marcher ? »
« Oui » affirmai-je sans trop de confiance. « Rentrons. Il est tard. »
En effet, dans le ciel, le soleil avait presque disparu derrière l?horizon et à l?Est, l?étoile du Loup brillait de son éclat glacé. Le chemin était assez long, même en descente il fallait quand même une bonne heure de marche et, dans mon état, je ne pensais pas rentrer au village avant l?obscurité. Après quelques pas, mes jambes retrouvèrent cependant assez de force pour suivre Itoji sans le ralentir.
Nous arrivâmes rapidement au champ de pierre. Le lieu baignait dans une lumière rouge orange irréelle qui teintait les monolithes de sang.
Un enfant assis sur l?une d?elle nous attendait. Il courut vers nous en nous voyant. Itoji le héla :
« Et alors ? Où sont les moines et les trois autres enfants ? »
« Ils sont partis à votre recherche il y a pas longtemps : les pierres étaient déjà rouges. »
« Aie ! Hélas, ils n?ont pas pu nous croiser. »dis-je. Nous n?avons pas pris le chemin prévu.
Soudain, un écho résonna contre les pans de la montagne : un cri bestiale de rage pure. Un groupe d?oiseaux s?envola des bois voisins.
Je sentis un frisson glacé remonter le long de mon échine. Nous savions tous de quoi il retournait?Les bêtes rôdaient dans la forêt. Je m?exclamai :
« Il faut aller les chercher. Toi, le gamin, va au village et alerte les gardes et?. »
Itoji me coupa : « Non ! Personne n?y va ! Les moines savent très bien se défendre?quelle aide pourront nous leur apporter ? »
« Il n?y a pas que deux moines là-haut : il y a aussi trois enfants. Je ne peux fuir au village alors que les nôtres sont peut-être en danger là-haut, et toi non plus n?est ce pas Ito ? »
Le teint d?Itoji prit une couleur de cendre.
« Non, moi non plus?Gamin, vas au village et préviens les gardes que les bêtes rôdent dans la montagne. Vite ! »
Il reporta son attention sur moi et dit :
« Je ne sais pas si c?est ce qui s?est passé tout à l?heure qui t?a dérangé l?esprit, mais tu ne sembles pas te rendre compte de ce que nous allons faire? »
« Si, nous montons les chercher : ils sont deux pour en défendre trois :ils ont besoin d?aide : quatre au lieu de deux, cela fait une grosse différence. »
« Bien, alors allons-y avant que je ne me rende compte que tu es complètement fou ! »
Et nous partîmes en courant vers le haut de la montagne. Le gamin était déjà bien loin en bas sur le chemin mais j?espérais qu?il aille encore plus vite. Je ne saisis pas grand chose de notre folle course : ma fatigue et le froid étaient partis et je courrai devant dans les formes indistinctes des bois.
Un autre hurlement résonna contre la falaise à ma droite, mais bien des échos lui répondirent en retour.

Les secondes passèrent et l?effort se fit de plus en plus pénible. Deux minutes ne s?étaient pas écoulées lorsque j?aperçue des mouvements furtifs dans les bois autour de nous : par dessus le son de nos pas, les feuilles bruissaient et des griffes invisibles grattaient l?enchevêtrement des branches. Je fis signe à Itoji de s?arrêter et sortit mon coutelas : je le regardai brièvement, mais sous les branches, entre chiens et loups, nulle lumière ne faisait briller sa lame. Itoji étouffa un juron et dégaina à son tour.
Soudain, quelque chose arriva en courant sur le chemin devant nous. Je me mis en garde aussitôt, prit de court. Mais le bruit sourd des sandales martelant la terre nous rassura bientôt et Itoji poussa un soupir de soulagement. Les trois gamins et les deux moines apparurent au détour du chemin et un des enfants poussa une exclamation de joie en nous apercevant ; un des religieux lui fit aussitôt signe de se taire, mais le mal était fait. Bien plus proche que je ne l?aurait craint, un rugissement retentit dans l?obscurité. Les enfants réprimèrent des cris de peur tandis que je sentais une onde glacée remonter mon dos. Sans plus de parole, l?un des bonzes nous fit signe et passa devant nous pour prendre la tête de la troupe : nous le suivîmes vers l?aval tandis que le deuxième fermait la marche avec Itoji.
Tandis que nous courrions, je chuchotait à notre guide :
« Qu?est ce qu?ils attendent ? Pourquoi est ce qu?ils ne nous tombent pas dessus maintenant ? » Le son de ma voix était étrangement aigu et je doutais qu?il m?ait compris.
Cependant, sans se retourner, il me répondit d?une voix ironique que les chats aimaient bien jouer avec les souris.
Sa réponse ne me réjouit guère et je sentis mes entrailles se tordre sous l?effet de la peur. Nous avançâmes le plus vite possible et -que Ikaha soit cent fois béni- aucun de nous ne trébucha. J?étai incapable de produire une idée cohérente et je n?arrivais à rien d?autre qu?à me répéter continuellement que je ne devais pas m?arrêter. Le temps semblait suspendu et les lieux se succédaient sans transition devant mon regard, comme dans un cauchemar. Nous arrivâmes finalement à la clairière du Champ de Pierres : au-dessus de nous, le ciel vespéral formait une voûte de teintes sombres : plusieurs étoiles brillaient déjà à l?Est tandis que l?Ouest se dégradait en teintes bleu, violettes et indigos : comme un ultime adieu de l?astre solaire. Mais même ici, hors du couvert des arbres, l?obscurité était encore présente ; car les reflets nacrés de Yakima, la Blanche Protectrice de la Nuit, se cachaient encore derrière les hauts reliefs du Yang-Tou. Mais nos adversaires, eux, ne se souciaient guère de l?absence de lumière : ces démons aux brillants comme des flammes voyaient aussi bien de nuit que de jour. Une fois arrivé au milieu de la clairière, le moine de tête nous fit signe de nous arrêter et de nous positionner en cercle autour des enfants. Dans une situation aussi désespérée, le concept même d?une contestation me semblait inconnu et j?obéis aussitôt. Itoji vint se placer à côté de moi : je pouvais sentir son souffle rapide contre mon épaule. Derrière moi, un des enfants poussait des gémissements d?angoisse. Les deux bonzes par contre semblaient étrangement calmes ; seul un bruit métallique lorsqu?ils sortirent tout deux leurs ninjâto m?avertit de leur présence derrière moi. Une bouffée de fierté et de respect m?envahit en constatant avec quelle discipline et quel sang-froid les deux apprentis affrontaient la situation. Quant à moi, ma tête était vide, mon ventre me faisait mal et ma gorge me brûlait à force d?avoir couru. Après quelques secondes d?un silence pesant où seul nos respirations semblaient résonner contre les murs de roches, plusieurs rugissements s?élevèrent tout à coup tout autour de nous. Les gémissements dans mon dos se transformèrent en cris de terreur pure. Au moment même où mes pensées rencontraient le souvenir de mes parents, des dizaines d?yeux apparurent aux extrémités de la clairière : il y en avait partout de tout les côtés !
Puis, lentement, une forme sombre et massive apparut devant moi à la lisière des arbres. Je ne pouvais distinguer ses traits mes mais yeux semblaient accrochés à sa tête de tigre et à se épaules larges aux proportions humaines. Ses jambes arquées se terminaient comme les pattes d?un chat, permettant ainsi au monstre de se mouvoir dans un silence parfait et avec une grâce presque féline. L?homme-tigre avança jusqu?à la première pierre de la clairière, leva un bras trapu dans lequel il enserrait une sorte de sabre et poussa un profond rugissement : d?autres formes sortirent alors de l?ombre totale des sous-bois.



Si il y a des fautes...Ce sera gentil de me le signaler.

Maleus(flemme quand tu nous tiens).

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il y a 19 ans 3 mois #4998 par Kundïn
Réponse de Kundïn sur le sujet Re: La voie du Samourai
Pour répondre brièvement à tes questions légitimes, la MAJ c'est depuis la création du site l'abréviation officielle copyright Chroniques des mots "Mise A Jour". Pour la petite histoire, j'avais utilisé cette abréviation parce que je manquais de place sur l'accueil du site. Voilà comment cette légende dorée de la MAJ que le net entier nous envie est née. 8)

Pour la barre lycos, moi je clique sur "refresh".... merde comment c'est en français déjà... me rappelle plus... bref F5, recharger la page, et la plupart du temps ça marche. Mais je crois que ça dépend de ton navigateur.

NB : pour les nouveaux venus, je réside en Angleterre donc j'ai un clavier qwerty, et je suis le fondateur du site et ex-webmaster. Voilà qui devrait éclairer quelques-uns des propos obscurs que j'ai tenus dans ce message.

Pour le texte je n'ai plus guère le temps de le lire, je vais emporter ce troisième bout chez moi. (NB2 : j'ai pas non plus internet à la maison. Pour plus d'infos sur ma vie passionnante, lire mon interview).
Pour les fautes d'ortho, bonne nouvelle : Lomerandin vient de faire sa réapparition sur le site, et c'est le chevalier pourfendeur de fautes d'orthographe chef du CC C (ou comité de correction des Chroniques, ou CCC C ). Donc on va s'en occuper.

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il y a 19 ans 3 mois #5002 par dude
Réponse de dude sur le sujet Re: La voie du Samourai
Voilà une bonne surprise que de lire ce texte, même s'il me semble l'avoir déjà lu, tout du moins le début, sur le forum de Warfo.
Le titre est évocateur et ne trahit pas la marchandise ;) : on baigne dans le médiéval oriental et c'est tant mieux car c'est un background que j'apprécie pas mal :) . D'ailleurs, il me semble que le tout premier titre de ton récit était "la voie du Sabre" au lieu de "la voie du Samouraï", non? Ou alors, c'est que le titre "la voie du Samouraï" m'a rappelé le livre intitulé "la voie du Sabre" qui conte la vie romancée mêlée d'éléments de fantasy du célèbre samouraï Myamoto Musachi qui a réellement existé (et donc Eiji Yoshikawa a écrit la biographie sous forme de roman, les deux pavés "La pierre et le sabre" et "la parfaite lumière"). Voilà pour la petite hisoire...

Maleus écrit: Mais pour le Background, pas de critiques s'il vous plait. J'aime sortir de son carcan et prendre un peu de libertés.
"Trop de réalisme tue le fantastique."


Tout à fait d'accord!
Je me souviens que les premières remarques que l'on t'a faites sur Wafo concernaient l'utilisation des éléments de l'histoire qui s'inspiraient tantôt de la civilisation chinoise et tantôt de la civilisation nippone. Et qu'on te faisait le reproche de mêler les deux et de ne pas respecter certains aspects de ces cultures...
J'avoue que je ne comprenais pas leur point de vue pointilleux (surtout quaond on lisait des remarques, "ah non, en Chine médiévale, on ne cultivait pas ainsi le millet"!)
Quand on lit des histoires avec des elfes, des dragons, des gobelins, qui mêlent allègrement des dizaines d'influences aussi diverses que variées, on peut accepter pas mal de choses au niveau des éléments de background! Alors peu importe après que ton récit d'inspiration orientale, emprunte à l'une ou à l'autre culture sans distinction et sans un souci absolu de précision historique, sociologique et culturelle...
Voilà pour la seconde parenthèse ;)

Pour l'histoire proprement dite, je dois dire que c'est très bon. On est bien immergé dans l'univers de ton héros, il y a un niveau de détails assez poussés et le rythme, assez lent et contemplatif, est plutôt agréable.
Les descriptions sont très riches et souvent très belles (vocabulaire recherché, une certaine poésie) mais méfie toi tout de même de leur utilisation et de leur utilité. Elles peuvent parfois nuire à la narration et certaines font parfois un peu clichés ou trop buccoliques (les oiseaux qui gazouillent dans les arbres, le bruit de l'eau qui coule, la senteur des fleurs...). Je dirais aussi que trop de descriptions tue l'imagination. Et accoler ainsi trop de descriptions peut nuire à l'ensemble car certains éléments qui devraient être plus mis en avant pourraient se retrouver noyer dans la masse.
Au niveau de l'intrigue, ben, le rythme est plutôt lent alors pour l'instant, difficile de se faire une idée précise. Deux points m'ont un peu gêné: à un moment donné, on dirait qu'il y a une inversion des rôles car le jeune garçon réconforte sa mère quand le père n'est toujours pas rentré. J'aurais plutôt fait l'inverse.
Ensuite, quand il part en expédition en forêt avec des enfants plus jeunes, j'ai eu un doute sur l'âge d'Enaï qui me semblait plus âgé que dans les passages précédents (peut-être quand il parle des autres comme étatnt des enfants, alors qu'il en est lui-même un).
En conclusion, un texte original quant à l'univers abordé servi par une richesse visuelle réjouissante (avec les réserves mentionnées).

dude

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il y a 19 ans 3 mois #5004 par Kundïn
Réponse de Kundïn sur le sujet Re: La voie du Samourai
Je comprends enfin pour l'histoire du background... Effectivement les pinailleurs qui ont relevé les subtiles "erreurs" dans le texte, voyant du chinois là où il devrait y avoir du japonais, poussent le bouchon un peu loin... C'est le même genre de personne qui écrit au courrier des lecteurs de télé 7 jours, parce que dans le film de guerre de la veille supposé se passer le 20 juin 1945, il y avait un avion qui n'a été mis en service que le 3 juillet 1945. Détails détails...
Bon sinon, en ce qui concerne cette troisième partie, j'ai trouvé cette scène d'action bienvenue et bien amenée. La montée de la tension est progressive et l'apparition finale qui introduit un élément totalement fantastique dans un texte qui jusque-là semblait "réaliste" constitue un rebondissement plaisant. Le suspense est maintenu, tout est pour le mieux... Je continue à aimer !

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il y a 19 ans 2 semaines #5464 par Leste-Plume
Réponse de Leste-Plume sur le sujet Re: La voie du Samourai
Salut Maleus (et salutations à tous les intervenants du forum)

J'espère que ton absence prolongée signifie que tu travailles activement à élaborer une suite à cet excellent début ;) .

Pour des raisons toutes personnelles je dois dire que j'apprécie grandement le background oriental. Le patrimoine culturel de l'humanité est tellement riche qu'il existe de vastes territoires que l'auteur débutant en fantasy peut explorer pour trouver l'inspiration. Les lecteurs blasés de références à la culture celtique/nordique et autres créations tolkienesques se verraient offrir de nouveaux horizons d'évasion. Donc mes compliments et courage pour la suite.

Concernant ton style, j'avoue volontiers que ton niveau est tel que le médiocre scribouillard que je suis ne pourra pas faire grand chose pour t'aider à l'améliorer. Néanmoins je te livre quand même quelques impressions en espérant que ça te sera profitable.


Le village où j’habitais était construit de petites ...


le terme "constitué" me semble plus approprié

Au dessus du village, je pouvais voir ... de panneaux de papiers posés


Ces éléments de décoration intérieure sont-ils accesssibles au regard d'un observateur extérieur?

Le château m’impressionnait toujours lorsque je le voyais ; un jour, lors de la fête de Yangoun, le Dieu Rieur, j’avais pu gravir le chemin de pierre en lacet qui montait jusqu’au portes de bois noir.


Un des problèmes récurrents de ce texte est une mauvaise utilisation de la ponctuation amenant des phrases trop longues. Dans l'exemple quoté ci-dessus, tu aurais du mettre un point après "voyais" et commencer une autre phrase. En effet tu parles au début d'un sentiment général "m'impressionnait toujours" puis sans transition dans la même phrase tu fais le récit d'une anecdote précise "un jour...".

Je comptais dire mes adieux

Je comptais faire mes adieux.

Dans ce § je te suggère de mettre un point après aval et commencer une nouvelle phrase. La lecture n'en sera que plus légère.

Cela faisait quelques jours qu’il était resté à la caserne du château sans que je puisses le voir et c’est ma mère qui m’avait appris la nouvelle : il allait escorter le vieux seigneur du clan qui se rendait à la fête d’anniversaire du Seigneur de Guerre, à Tagoshima, la cité impériale : il serait absent longtemps.


Ponctuation à répétition. Essaye de découper en plusieurs phrases.

Je rêvais de devenir un guerrier, c’était pour moi le but le plus noble que je puisse avoir; cependant, je n’en étais qu’à ma treizième année et mes cousins plus âgés porteraient avant moi la coiffe des combattants et mon apprentissage des armes serait sûrement écarté au profit de celui du dogme : selon la tradition, c’était mon grand-père qui décidait de l’avenir de ses petits-fils et il ne désirait pas en voir trop d’entre eux entrer dans la classe des guerriers.


Essaye de lire cette phrase d'une traite sans reprendre ton souffle :shock: . Eh oui encore cette fichue ponctuation.

Assis devant lui, je me sentais dans l’endroit le plus sûr du monde et j’étais heureux de partir en voyage. Je ne voulais rien dire pour ne pas rompre le charme et j’eus bien voulu que son cheval ne s’arrête jamais pour me laisser redescendre.
« Veilles sur ta mère et sur les autres. Honores nos ancêtres et ils veilleront sur toi. »
Je le saluais respectueusement, la gorge légèrement nouée.
Puis le cheval s’ébroua et mon père disparut vers la torche du cavalier de queue.


Est-ce une description de l'action ou bien livres-tu les états d'âmes du garçon? Le lecteur doit comprendre que le cheval s'arrête réellement et que le gamin est débarqué.

EDIT: je continue sur ma lancée. Concernant le dernier point soulevé, je te propose la correction suivante : Je ne voulais rien dire pour ne pas rompre le charme et j’eus du mal à cacher ma peine lorsque le cheval s'arrêta pour me laisser descendre.

Mes impressions sur la deuxième partie.

Les journées chaudes de la fin d’été passaient avec une lenteur exaspérante. Chaque jour semblait copier le précédent et je me sentais enfermé dans une routine paisible et rassurante.

Ces deux adjectifs positifs ne s'accordent pas au ton négatif employé en début de texte : exaspérante, enfermé...

Tous ces sons, ces odeurs de pins et de fleurs auxquelles s’ajoutait le parfum de ma mère me semblaient plus vivants que les journées brûlantes


Des sons et des odeurs plus vivants que des journées? Formulation maladroite (si je puis me permettre ;) )

J’avais vécu toute ma vie à leurs côtés et ils étaient devenus pour moi, comme d’autres visages familiers, des repères fixes dans ma vie : cette première absence était synonyme de changements importants et semblait appeler la fin d’une vie que j’avais aimée pour ce qu’elle était : constante et heureuse dans l’ensemble.


Devine ce qui ne va pas! Tu commences à avoir l'habitude non? :mrgreen:

Je n’écoutais pas sa comparaison entre ma vue et un aigle et m’élançait sur la côte qui montait vers les maisons.

Le passé simple simple est plus approprié pour décrire ce genre de scène.

Un instant l’envie me prit de protester, mais contre l’expression impassible et immuable de son visage,

Ce terme ne me semble pas judicieux car son visage n'est pas un masque de pierre et deux lignes plus haut on l'a vu exprimer de l'inquiétude puis de la joie.

La pluie descendit des montagnes et inonda les champs. A travers les éléments, je pouvais presque entendre les prières des prêtres du Dieu des Morts qui accompagnaient mes cousins vers leur dernière demeure : regardant


Mets un point avant "regardant" , il vaut mieux commencer une nouvelle phrase.

Je ne suis pas convaincu que dans de telles conditions météo on arrive à allumer un énorme brasier mais bon je te fais confiance.

J’ignorais si désormais le Seigneur choisirait que ma vie soit vouée à la caste des guerriers, mais

Petite incohérence : dans la première partie tu écrivais que c'était le grand-père qui décidait de l'avenir de ses petits-fils.

» Ses yeux pétillants et son ton amusé ne présageaient rien de bon, rien que ma mère aurait approuvé . J’avais un mauvais pressentiment mais comme toujours, sa bonne humeur chassa mon appréhension .

« Fais attention quand tu parles des moines : il n’est pas bon de médire sur eux : ça porte malheur !

Ponctuation!

Je ne dis pas mot, blessé par son manque de respect

Outré, offusqué...

: l’eau et la lumière se saisissaient en formant des milliers de paillettes d’or et d’argent auxquels se mêlaient parfois les feuilles topaze d’un arbre accroché à la falaise.


Je ne suis pas sûr que ce soit le bon mot pour décrire ce tableau.

Le spectacle m’arrêta net lorsque je le vis et Itoji parut ravi de mon expression ébahie :

Tu parles de quel spectacle, la cascade ou l'apparition de l'écurueil? Je suppose que tu pensais à la cascade mais fais attention alors car la phrase juste avant parle de l'écurueil.

Je hochais ...incroyable.

Ponctuation dans ce §

Nous partîmes chacun de nôtre côté, fouillant l’aval de la cascade la tête penchée


Je pinaille un peu mais s'ils vont tout deux vers l'aval c'est qu'ils ne partent pas chacun de leur côté.

penché au-dessus de l’eau et buvant avec calme, un énorme tigre se tenait juste devant moi

C'est plus précis et ça augmente la tension.

le fascinant animal . Sa robe était blanche

ses yeux d’or

Je propose "ses yeux aux reflets dorés".

Voilà pour cette deuxième partie. Si je puis me permettre une petite remarque: il manque des infos sur les circonstances de la mort des cousins. Tu n'en parles pas. S'ils étaient partis à la guerre cela ne m'aurait pas choqué mais puisqu'ils devaient se rendre à une fête d'anniversaire...on aimerait savoir ce qui s'est passé.

EDIT: j'embraye sur la dernière partie postée.

Je crois bien que jamais je n’eut autant peur que ce jour, comme le dit tout homme lorsqu’il rencontre pour la première fois la mort sur son chemin


Et à partir de la deuxième fois il a moins peur l'homme? :mrgreen: La formulation est un peu maladroite, je te propose ceci:
"Seul l'homme qui a un jour rencontré la mort sur son chemin pourrait comprendre la terreur qui m'envahit ce jour-là."

mais je ne bougeai toujours pas, envoûté par son

Le toujours est de trop

et il me semblait être aussi insignifiant qu’un fétu de paille emporté par le vent

Il était là, lui aussi : aussi fort et majestueux que la statue d’un dieu . Je le sentais frémir comme le grondant Mont Fuji, prêt à m’écraser de sa puissance . Mais il n’en fit rien.


Correction de la ponctuation.

Lorsque j’en pris conscience,

Prendre conscience de quoi?

Lorsque j’eu gravi la petite pente jusqu’au pied de la chute, je découvris sous la cascade une jeune fille dont la peau nue avait la couleur de la glace

J’ouvris les yeux : j’étais appuyé contre le tronc d’un arbre et Itoji me fixait d’en dessus avec un air inquiet.


Si je puis me permettre une petite réecriture : " J’ouvris les yeux et réalisai que j'étais assis à même le sol, le dos appuyé contre un tronc d'arbre. Penché au-dessus de moi, Itoji me fixait avec un air franchement inquiet. "

Sa voix avait un accent que je ne reconnaissais pas : il semblait au bord de la panique.

J’ai eu peur. ...l’autre côté !


Ponctuation dans ce § !

Si, nous montons les chercher : ils sont deux pour en défendre trois : ils ont besoin d’aide : quatre au lieu de deux, cela fait une grosse différence.


Trois ":" d'affilée, tu t'es surpassé là :D .

Je ne saisis pas grand chose de notre folle course


Pas compris l'emploi de ce terme :?

Soudain, quelque chose arriva en courant sur le chemin devant nous

Quelque chose qui court? C'est trop vague à mon avis. Il y a moyen d'être plus précis dans la description.

. Les trois gamins et les deux moines apparurent au détour du chemin et un des enfants poussa une exclamation de joie en nous apercevant . Un des religieux lui fit aussitôt signe de se taire, mais le mal était fait


Ponctuation!

J’étai incapable de produire une idée cohérente et je n’arrivais à rien d’autre qu’à me répéter continuellement que je ne devais pas m’arrêter

Penser à ne pas s'arrêter, c'est une idée cohérente et sage à mon avis ;)

Nous arrivâmes finalement à la clairière du Champ de Pierres : au-dessus de nous, le ciel vespéral formait une voûte de teintes sombres : plusieurs étoiles brillaient déjà à l’Est tandis que l’Ouest se dégradait en teintes bleu, violettes et indigos : comme un ultime adieu de l’astre solaire.


ponctuation à répétition!

il y en avait partout de tout les côtés !

Répétition, partout c'est de tout les côtés.

Puis, lentement, une forme sombre et massive apparut devant moi à la lisière des arbres. Je ne pouvais distinguer ses traits mes mais yeux semblaient accrochés à sa tête de tigre et à se épaules larges aux proportions humaines.


Il faudra retravailler cette apparition du monstre. Au vu de ce que tu es capable d'écrire je crois que tu peux mieux faire.

leva un bras trapu dans lequel il enserrait une sorte de sabre


il enserrait un sabre dans son bras! C'est mal formulé.

Tu aurais gagné à écrire une chute plus théatrâle du genre : "d'autres formes surgirent des sous-bois en rugissant telles des âmes damnées s'échappant des enfers".

Je voudrais revenir sur un détail qui m'a un peu dérangé. Les deux bonzes partent à la recherche des deux amis en emportant avec eux les trois gamins. Or les moines doivent savoir quels dangers guettent le voyageur qui se laisserait surprendre par la nuit en pleine montagne. N'aurait-il pas été plus sage de renvoyer un des bonzes au village avec les enfants tandis que l'autre partirait à la recherche des deux imprudents. Dans le pire des cas cela ferait trois victimes au lieu de sept. D'ailleurs le suite du récit me donne raison. Qu'en penses-tu?

Voilà, j'ai pris un franc plaisir à lire ton texte. Je n'ai pas corrigé l'orthographe car je pense qu'avec une bonne relecture tu seras à même de revoir ça.

Attention à la ponctuation. Des phrases trop longues et un emploi abusif des : et ; peuvent gâcher la lecture.


Concernant tes craintes au sujet de la longueur de ton texte, je te répondrai que ça dépend. Si tu prends 15 pages pour décrire une cueillette de champignon mouvementée et que cela n'a rien à voir avec l'intrigue principale, effectivement tu ferais mieux de passer à l'essentiel de l'intrigue. Pour peu que tu aies déjà en tête la trame générale. Si ce n'est pas le cas je te conseille fortement de t'y mettre avant de poursuivre l'écriture. Sinon tu risques de t'égarer dans une multitude de directions différentes pour finir par abandonner, lassé de ne pas atteindre d'objectif concret. Et je parle en connaissance de cause.

Leste-Plume, l'homme qui a 100 fois commencé et qui a 100 fois inachevé.

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