file Les Sept Compagnons

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il y a 18 ans 11 mois #5669 par Iliaron
Les Sept Compagnons a été créé par Iliaron
C'est un texte que j'ai commencé sur le WarFo, et qui j'ai d'ailleurs avancé depuis. J'en poste quand même qu'une courte partie pour éviter de trop surcharger (33 pages Word d'un coup :lol: ).
En espérant que cela vous plaise et que le niveau ne soit pas trop bas :oops: .

Edit: J'y pense: j'ai fait une carte des Royaumes: ici (désolé pour l'indication plate-forme excentré, au début j'hésitais à agrandir les lieux :o )

[size=150:2kj4otrl]Les Sept Compagnons[/size]


[size=134:2kj4otrl]Partie I : Déchéance[/size]

Chapitre I : Embuscade

Le feu crépitait gaiement au centre des sept compagnons. Les flammes venaient lécher le bois mort et l?embraser petit à petit, procurant une sainte chaleur au milieu de cette froide nuit. Les membres reposaient leurs jambes fatiguées, et se laissaient aller à leurs rêves. Kev pensa que cet instant était réellement un moment paradisiaque, nul bruit alentour, nul homme dérangeant, et ses six meilleurs amis partageaient cet instant magique où l?homme rejoint la nature. Il s?endormit alors rêvant de leur précédente chasse. Ils avaient traqué ce cerf sur une lieue, avant de réellement l?apercevoir, ses yeux éclatant de sagesse en train de regarder dans la direction de la forêt de la Loriath, pourtant à plus de trente lieues de là. Gontrand était alors passé de l?autre côté du cerf, sans un bruit, puis ils avaient tous tiré une flèche. Il se souvenait encore de ce sifflement aigu, du choc, du cri plaintif de l?animal agonisant puis de sa chute et du bruit mat lorsqu?il frappa le sol avec lourdeur. Il entendit soudainement un cri désespéré, dont il ne se souvenait point.

Il ouvrit alors ses yeux, pour voir avec horreur son ami Pierre allongé de tout son long à côté de lui, une flèche verte plantée dans le dos. Sa tête était tournée vers lui, et Kev scruta ses yeux noirs pétrifiés à jamais dans un atroce désespoir. La pensée de ses yeux d?ordinaire si pétillants de vie et de bonheur le fit se figer un instant, et, dépité, il se laissa aller à son chagrin. Il fut bousculé par Geoffroy qui se pencha vers Pierre, regardant une dernière fois cet homme dont le corps était encore chaud. Il se souvint du jour où il l?avait rencontré et s?était juré de ne jamais l?abandonner, et d?être prêt à donner sa vie pour lui. Mais il était mort sans que lui ne puisse intervenir.

Richard tira sur le col des vêtements des deux compagnons attristés, leur criant qu?ils avaient dû perdre une minute, et qu?il fallait fuir de suite. Il voulut se retourner pour se saisir de son arc, mais une flèche verte lui traversa de part en part le cou et s?effondra mort dans les bras de Geoffroy. Il s?était aussi juré de le protéger. Par sa faute tout deux étaient morts. Gontrand décocha alors une flèche au plumage violet dans la direction où il espérait toucher un homme, mais nul râle, nulle plainte ne vint en écho.

Ils mirent rapidement les deux corps sur des chevaux, puis enfourchèrent les leurs avant de partir au galop ; une troisième flèche venant de briser dans le feu une branche en deux, le sinistre craquement résonnant comme l?un des plus macabres avertissements que n?avaient jamais entendu les compagnons.

Ils chevauchèrent trois lieues au galop, et lorsqu?ils furent assurés que nul chevalier ne les poursuivait ils s?arrêtèrent. Arthur descendit avec précaution les deux cadavres. Kev se pencha vers eux, espérant sentir un signe de vie chez ces deux corps, mais nul battement ne vint contredire sa crainte. Ces deux flèches avaient tué deux de ses meilleurs amis. Il serra les poings, et, de rage, mit les deux flèches vertes dans son carquois. Il se jura que le tueur périrait par la pointe même qui avait tué son ami. Il tomba ensuite à terre, dépité, comprenant que sa vie allait changer ; ils avaient vécu durant quatre ans dans la crainte de la mort, et lors de leur première soirée amicale, deux de ses amis avaient été fauchés par des êtres impitoyables.



Ils se remirent en route, leurs chevaux galopant parmi les chemins de terre, les compagnons menant leurs chevaux par habitude dans ce dédale de chemins sans jamais faillir. Jamais la nuit ne leur avait paru aussi noire, comme un reflet de leurs sentiments. Le vent leur fouettait leurs visages, séchant de nombreuses traînées luisantes sur leurs joues.
Ils virent finalement se profiler au loin la silhouette élancée de Skefoy château du royaume de Foy, son haut donjon allant se perdre dans l?obscurité. En arrivant, aucun des compagnons n?eut l?impression que cela signifiait protection, après une si longue fuite, mais comme un emprisonnement, où les hommes meurent de tristesse après une vie sans bonheur. Ils avaient réussi à se sortir de ce monde, à triompher des difficultés, et à avoir du bonheur dans ce monde où le sentiment le plus répandu était la servilité des paysans. Sans eux deux, auraient-ils encore envie de connaître le bonheur. Ne se sentiraient-ils pas honteux de connaître ce sentiment si gai sans pouvoir le partager entièrement avec tous leurs amis.

Ils entrèrent finalement dans le château, submergés par une tristesse commune, lorsqu?ils virent accourir le duc Jules. A la vue de ces deux êtres, ce dernier jura :

« -Pas eux. Je leur aie permis de survivre, ne voulant trahir l?amitié que je portais à leurs pères. J?espérais qu?ils connaîtraient un jour la joie de gouverner à mes côtés. » Il serra ses poings et continua : « Sont-ce les assassins de la dernière fois ? »
Gontrand parvint difficilement à articuler quelques mots, les regrets l?empêchant de bien parler :
« -Leurs flèches étaient? elles étaient vertes » finit-il avec consternation.
Le duc releva alors la tête, terrorisé. Un homme qui passait proche de l?entrée fuit alors en criant.
« -Nous auraient-ils retrouvés. Vont-ils essayer de s?infiltrer et nous massacrer ? Les ont-ils tués pour cette expédition d?il y a si longtemps. Qui pourraient se souvenir de cette époque? » finit-il, se posant à lui-même cette question.

Ce fut la seule parole que les amis écoutèrent tous, intrigués. Le duc savait pourquoi ces êtres avaient attaqué Pierre et Richard. Geoffroy voulut lui demander des précisions, mais le chef partit avant en courant vers la vigie. Un instant plus tard la lourde porte était refermée, une herse étant ensuite abaissée derrière. De cette manière nul homme ne pourrait entrer ou sortir. Le duc courut ensuite vers la cour, où lui-même sonna de son cor de guerre. Il ordonna le rassemblement immédiat de la populace à l?aurore.

Les compagnons se dirigèrent ensuite aux écuries situées à la droite de l?entrée, passant sous une tour de vigie, puis bifurquant de nouveau à droite le long des remparts, arrivant enfin sur un espace découvert où les animaux étaient mis dans des enclos. Ils déchargèrent méthodiquement leur matériel restant : une tente, un panier, un arc avec quelques carquois ainsi que des boucliers ; repensant avec ardeur en touchant un objet aux joyeux évènements qu?ils avaient vécu ces jours là avec leurs amis.

Enfin, ils durent poser à terre les deux corps. Aucun n?osa les toucher, se souvenant les uns des journées passées à apprendre à Pierre à tirer à l?arc, et à Richard à mieux se servir d?un bouclier, ainsi qu?aux promenades qu?ils avaient faites, et à cette dernière chasse. Un vieil homme qui passait par là pour rentrer sa jument accepta d?accomplir cette macabre tâche, leur parlant du jour où son propre frère avait été tué lors d?une campagne militaire. Le choc lui avait été terrible, et il n?avait osé le regarder une dernière fois, de peur de voir à la place un homme défiguré par les horreurs de la guerre. Depuis ce jour lointain il regrettait amèrement de n?avoir souhaité bonne chance au cadavre pour l?arrivée au paradis, ni de lui avoir serré la main, comme ils le faisaient pour se dire au revoir.

Il repartit finalement, deux traînées luisant dans la nuit. Les cinq amis pensèrent alors brièvement au futur ; mais présentait-il un intérêt sans leurs amis ? Etait-il possible de penser à l?avenir si cela devait se réaliser sans leurs deux chers compagnons ?
Ils rentrèrent finalement chez eux, ne trouvant le sommeil, pourtant harassés par cette si longue chevauchée.


Chapitre II : Enterrement

Le lendemain, Kev se réveilla à l?aurore, après une courte nuit. Il alla sur la place principale, où il regarda hagard passer les poules, tout en repensant à ses amis. Ils avaient pris un risque en décidant de les protéger, et en quatre ans ils avaient espéré avoir réussi à échapper à cette menace, à cette épée de Damoclès dont le lien s?était rompu la veille après avoir vaillamment tenu quatre ans. Il se souvenait parfaitement du jour où il les avait rencontrés, quelle peur il avait eu ! Cela avait été une horreur innommable, et il avait réellement cru mourir !
Il essuya d?un geste rageur les larmes qui coulaient sur sa joue, puis se rappela clairement les détails de ce massacre. Il essaya d?y repenser, mais un frisson le parcourut et, dépité, il se laissa aller à son chagrin.

Les compagnons le rejoinrent une heure après, et le trouvèrent perdu dans ses pensées, prostré sur lui-même, ses cheveux noirs recouvrant ses mains. Geoffroy s?en approcha et Kev se leva alors brusquement, raidi par tant de fatigue, de douleur et d?accablement, ses yeux bleus empreints de tristesse et de pleurs. Ils se dirigèrent en silence vers les écuries pour amener les corps à l?église : cette tâche leur était dévolu et ils ne souffriraient qu?un autre homme la fasse. Les cadavres devaient être amenés avec le plus grand soin et seul eux auraient assez d?amour pour exécuter avec patience et passion ce trajet.

Ils arrivèrent à l?église vers le midi, et posèrent avec attention les corps vers le prêtre, sur deux stèles en marbre surélevés. Ces stèles étaient finement sculptées, représentant un chevalier à la tunique immaculée, brandissant haut une élégante et très fine épée. En arrière plan était gravé un gigantesque arbre, dont les feuilles de chaque branche étaient des nuages. Sur ces derniers se reposaient sans soucis les morts, dans une seconde vie délicatement voluptueuse. Il ressortait de cette représentation une aura mystérieuse, censée aider les âmes à arriver au paradis, mais à sa vue Kev fut parcouru de haine : toutes les représentations qui parcouraient cette église représentaient la beauté du monde, beauté qui n?existait pas dans leur vie. Fallait-il donc mourir pour vivre ? Fallait-il supporter la vue de tant d?horreurs pour accéder à un monde superbe ? Etait-ce écrit dans la bible, cet ouvrage dont on leurs parlaient tant mais dont jamais ils n?avaient vu une page, que le bonheur passait obligatoirement par la souffrance, comme un destin inéluctable ?
La messe commença lorsque le duc arriva enfin, laissant apercevoir par la porte entrouverte un soleil éclatant et moqueur de leur tristesse. Le prêtre présenta alors rapidement les hauts-faits de Pierre et de Richard, s?attardant volontiers sur les bienfaits des dons à l?église et au clergé qui leur auraient permis de vivre si longtemps et de mourir sans souffrances, puis finit en adressant à dieu une louange.

Il parcourut alors la salle, faisant la quête et insistant sur les bienfaits des dons : s?il collectait vingt écus les deux compères seraient assurés d?aller au paradis, et pour cent ils n?auraient pas à se morfondre dans la trop longue file d?anciens morts, et pourraient ainsi accéder directement au bonheur éternel. Se demandant de l?utilité de la chose, les compagnons donnèrent chacun une vingtaine d?écus, l?assistance n?ayant déboursée un centime, réservant leurs maigres économies pour leur famille. Kev versa l?argent en se demandant si cela permettait- de monter plus rapidement au paradis, ou alors de faire descendre ce lieu sur terre, en les demeures du clergé ?

Chacun fit alors ses tous derniers adieux aux deux êtres chéris, chaque compagnon baisant le front des deux corps, sachant que cet habituel au revoir serait un adieu. Le duc se dirigea lui aussi vers ces cadavres, et se plongea dans ses souvenirs. Les compagnons purent remarquer qu?il versait une larme, et cela les étonna, pensant qu?aucune personne n?avait comptée chez cet être aussi froid.

La procession descendit ensuite les marches menant au cimetière, où ils trouvèrent deux tombes ouvertes. Les corps furent soigneusement descendus dans leur caveau familial respectif, puis les compagnons déposèrent alors les armes et armures de leurs anciens amis, les étendant soigneusement sur ces êtres. Ils se reculèrent ensuite respectueusement, pendant que les fossoyeurs rebouchaient sans soin les tombes, avant de se poser négligemment sur la croix de dieu. La procession repartit ensuite, le prêtre se dirigeant vers sa maison personnelle, voulant surveiller les travaux qui s?y passaient : il comptait installer des jets d?eau mais les ouvriers se plaignaient que jamais ils n?avaient travaillé sur un chantier si luxueux.

Le duc invita alors les compagnons à monter avec lui au donjon ; rassurant Mav et Kev et s?excusant pour ce vieil accident. Ils le suivirent, et découvrirent un magnifique salon, ornementé de superbes tableaux et de magnifiques fauteuils en étoffes rares. Le duc les invita à s?asseoir en leur montrant l?exemple. Il commença alors son récit, leur expliquant la raison de sa tristesse :

« -Lorsque j?étais jeune, je m?étais hasardé lors d?un été dans une forêt très loin, à une quarantaine de lieues : les bois de Loriath ; et je m?étais perdu, ne sachant m?y retrouver parmi tous ces arbres qui se ressemblaient tous. J?avais couru éperdument parmi cette forêt, puis je m?étais écroulé épuisé, loin de ma monture. Lorsque je me réveillai, je cria de toutes mes forces, espérant qu?un homme vienne me sauver, mais je n?eus nulle réponse, excepté les échos des arbres. Je cherchais désespérément à retrouver mon cheval, mais tous mes appels furent vains. Je décidais alors de chercher de la nourriture pour survivre, et me nourrit d?herbes et de lapins que je tuais à distance. Par chance se trouvait aussi une source, et je pus survivre des semaines dans cet état.

Je m?étais habitué à cette vie, et avait organisé en conséquence mes journées : le matin j?allais cueillir des fruits, puis l?après-midi je chassais des animaux. Je dormais chaque jour près de la source, ayant installé ma tente à cet endroit. Chaque soir j?allumais des feux pour repousser les bêtes sauvages. Je pouvais subvenir à mes besoins, mais la moindre accalmie pouvait avoir raison de ma vie, et l?hiver approchait. Je craignais que les bêtes se fassent plus rares, et je voyais chaque jour les fruits mourir sur les arbres. J?espérai alors que des hommes soient partis à ma recherche, s?inquiétant de ma si longue disparition. Je craignais qu?aucun n?imagine que je sois parti si loin, hors des frontières de Foy, mais j?imaginai que mon père, l?ancien duc, ait dépêché de nombreuses troupes.

Un jour, au début de l?hiver, la neige tomba à gros flocon et je me réveillais entouré de blanc. J?étais grelottant, n?ayant que mes habits d?été, mais je décidai tout de même de partir en quête d?animaux. Alors survint le drame : heureux de trouver aussi vite un lapin j?arma mon arc en tirant trop fort sur la corde, qui céda. Je ne pouvais reconstruire un arc, et rentra difficilement à mon campement. J?essayai d?allumer les feux, mais ils ne prirent pas. Ne sachant comment me réchauffer, je rentrai alors dans ma tente, me recourbant sur moi-même pour garder le maximum de chaleur corporelle.

Le lendemain lorsque je me leva, je remarqua avec désespoir que davantage de neige était tombé. Me sachant perdu, je sortis ma dague, et grava sur un arbre proche mon nom, ma date de naissance, ainsi que ma probable date de mort. Je tailla aussi en grand Foy, puis essaya de graver les moments importants de ma vie ; mais affaibli par le froid et le manque de nourriture je m?évanouis. Lorsque je me réveillai j?étais sur un cheval, au dos du père de Richard, et à ma gauche se tenait le futur père de Pierre. Surpris, je leur demandai comment ils avaient pu me retrouver, et répondirent qu?ils étaient partis demandé au Roi des Mormundes si ce dernier n?avait trouvé un enfant d?une vingtaine d?année, mais il avait répondu sincèrement que non. Ensuite il leur avait proposés de passer la nuit en sa ville, puis à l?aube ils étaient repartis. Ils m?avaient ensuite retrouvé par hasard aux abords de la Grand Voie, et m?avaient recueillis, étonnés de me trouver en vie après quatre mois d?absence.

Jamais je n?ai compris comment j?avais fait pour ne pas remarquer que j?étais si près de la route, et j?ai même imaginé un instant que j?y avais été transporté durant mon évanouissement. Après je leur jurai que je rembourserai un jour ma dette à leur égard, et depuis nous avons été amis, et nous sommes souvent partis ensemble à la chasse, mais jamais en Loriath.

A leur mort, je compris que je devais protéger leurs enfants de cette même mort, et leur offrit ainsi de l?argent et de la nourriture, et leur proposa une chambre ici, dans ce donjon, mais ils refusèrent, préférant leurs libertés à une richesse emprisonnante. Depuis hier je n?ai cessé de m?en vouloir, me demandant pourquoi je n?aie profité de mon rang pour les forcer à rester au château. En vous parlant, en voyant vos regards, j?ai enfin compris, et je pourrai mieux vivre maintenant : en agissant de cette façon autoritaire j?aurai trahi la confiance que me portaient leurs pères, et cette confiance m?a permis de survivre. »

Il regarda Geoffroy, distinguant clairement des larmes couler de ses yeux marron. Il s?approcha de lui en parlant d?un ton compatissant :
« -Je sais qu?il est dur d?accepter avec abnégation que deux de ses amis meurent aussi tôt, Pierre à juste quinze ans et Richard à vingt-deux ! Mais la liberté ne vaut-elle pas ce prix. Que vaut-il mieux ? Un long emprisonnement où les âmes se meurent par la destruction de tout espoir, ou bien mourir libre, après avoir réalisé ses rêves les plus importants?»

Geoffroy se leva alors, dépassant de sa haute taille le Duc. Ce dernier prit peur, et recula, craignant qu?il n?ait deviné. Mais il partit alors du salon, ouvrit la porte et descendit avec désespoir les escaliers, ses longs cheveux noirs étant la dernière vision du Duc et des amis. Il n?avait pu résisté à cette épreuve : Pierre et Richard valaient mieux que ce Duc, mais lui avait survécu, étant passé si proche de la mort. Pourquoi les riches s?en sortaient toujours pendant que les pauvres souffraient, souvent des conséquences des actes des ducs et rois. ? Pourquoi lorsqu?un duc attaquait un autre peuple, les ripostes se faisaient contre le peuple, et non le coupable ? N?y avait-il moyen de changer cela, de rendre la vie meilleure ?

Il alla chez Kev et se saisit des deux flèches vertes, qu?il porta à son c?ur. Le soir venu Gontrand le trouva pleurant au dessus de la trappe cachée, les flèches entre ses mains. Il était resté dans cette position durant des heures, et les flèches étaient toutes humides de ses pleurs. Revoir ainsi les pointes sur lequel avait noirci le sang de ses amis lui avait été un choc. Gontrand lui tapota l?épaule, et Geoffroy se leva alors lentement. Il jeta sur la table les flèches et annonça juste avant de partir :
« -Il y a deux ennemis à abattre ».

Gontrand se pencha vers les flèches et remarqua que l?une d?entre elles avaient de légères nuances jaunes, comme un symbole d?importance.


Parmi les cinq, un n'a au final que peu d'importance: Arthur (si ça peut aider à la compréhension.
Sinon, pour ceux qui voudraient voir la monture un peu plus longue (mais toujours loin d'être achevée) peuvent aller ici (en espérant que l'on puisse mettre des liens, je n'aies rien vu contre dans la Charte :roll:
.


Iliaron

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il y a 18 ans 11 mois #5686 par dude
Réponse de dude sur le sujet Re: Les Sept Compagnons
Chapitre I : Embuscade

Le feu crépitait gaiement au centre des sept compagnons. Les flammes venaient lécher le bois mort et l?embraser petit à petit, procurant une sainte chaleur au milieu de cette froide nuit. Les membres (ce terme me paraît inapproprié car le lecteur ne sait pas de quoi ses hommes sont membres. Jusqu?à présent, on sait juste qu?ils sont amis. De plus, « membres » suivis de « jambes » peut prêter à confusion. J?aurais mis « Les guerriers reposaient leurs membres fatigués? »)

reposaient leurs jambes fatiguées, et se laissaient aller à leurs rêves. Kev pensa que cet instant était réellement un moment paradisiaque, nul bruit alentour, nul homme dérangeant
(on comprend le sens de cette expression, mais la formule est maladroite)

et ses six meilleurs amis partageaient cet instant magique où l?homme rejoint la nature. Il s?endormit alors rêvant de leur précédente chasse. Ils avaient traqué ce cerf sur une lieue, avant de réellement l?apercevoir, ses yeux éclatant de sagesse en train de regarder dans la direction de la forêt de la Loriath, pourtant à plus de trente lieues de là. Gontrand était alors passé de l?autre côté du cerf, sans un bruit, puis ils avaient tous tiré une flèche. Il se souvenait encore de ce sifflement aigu, du choc, du cri plaintif de l?animal agonisant puis de sa chute et du bruit mat lorsqu?il frappa le sol avec lourdeur. Il entendit soudainement un cri désespéré, dont il ne se souvenait point.

Il ouvrit alors ses yeux, pour voir avec horreur son ami Pierre allongé de tout son long à côté de lui, une flèche verte plantée dans le dos. Sa tête était tournée vers lui, et Kev scruta ses yeux noirs pétrifiés à jamais dans un atroce désespoir. La pensée de ses yeux d?ordinaire si pétillants de vie et de bonheur le fit se figer un instant, et, dépité, il se laissa aller à son chagrin. Il fut bousculé par Geoffroy qui se pencha vers Pierre, regardant une dernière fois cet homme dont le corps était encore chaud. Il se souvint du jour où il l?avait rencontré et s?était juré de ne jamais l?abandonner, et d?être prêt à donner sa vie pour lui. Mais il était mort sans que lui ne puisse intervenir.

Pour ce passage, je trouve que tu t?attardes trop sur la description de la tristesse de tes personnages. Un des leurs vient d?être tué à l?instant par un tueur invisible, il me semble que leur premier réflexe serait de se mettre à l?abri ou de chercher à se débarrasser de leur agresseur. Il faudrait davantage insister sur leur peur.

Richard tira sur le col des vêtements des deux compagnons attristés, leur criant qu?ils avaient dû perdre une minute,
(j?aurais plutôt écris « leur criant qu?ils ne devaient pas perdre une minute » ou alors « leur criant qu?ils avaient déjà assez perdu de temps ») et qu?il fallait fuir de suite.

Il voulut se retourner pour se saisir de son arc, mais une flèche verte lui traversa de part en part le cou et s?effondra mort dans les bras de Geoffroy. Il s?était aussi juré de le protéger. Par sa faute tout deux étaient morts. Gontrand décocha alors une flèche au plumage violet dans la direction où il espérait toucher un homme, mais nul râle, nulle plainte ne vint en écho.

Ils mirent rapidement les deux corps sur des chevaux, puis enfourchèrent les leurs avant de partir au galop ; une troisième flèche venant de briser dans le feu une branche en deux, le sinistre craquement résonnant comme l?un des plus macabres avertissements que n?avaient jamais entendu les compagnons.

Ils chevauchèrent trois lieues au galop, et lorsqu?ils furent assurés que nul chevalier ne les poursuivait ils s?arrêtèrent. Arthur descendit avec précaution les deux cadavres. Kev se pencha vers eux, espérant sentir un signe de vie chez ces deux corps, (ce morceau de phrase me paraît de trop)

mais nul battement ne vint contredire sa crainte. Ces deux flèches avaient tué deux de ses meilleurs amis. Il serra les poings, et, de rage, mit les deux flèches vertes dans son carquois. Il se jura que le tueur périrait par la pointe même qui avait tué son ami (« ses amis », non ?).

Il tomba ensuite à terre, dépité, comprenant que sa vie allait changer ; ils avaient vécu durant quatre ans dans la crainte de la mort, et lors de leur première soirée amicale, deux de ses amis avaient été fauchés par des êtres impitoyables.

Le problème majeur de ce début de chapitre, c?est qu?à aucun moment, tu ne décris tes personnages et notamment Kev. On ne lit qu?une série de noms et certains n?apparaissent seulement que pour indiquer que tel personnage s?est fait tuer. Difficile pour le lecteur d?être attristé par ces disparitions qui interviennent un peu tôt dans le récit. L?autre point, c?est qu?on a parfois l?impression que tu passes du point de vue de Kev à un autre des compagnons alors que visiblement, il s?agit toujours de Kev.

Ils se remirent en route, leurs chevaux galopant parmi les chemins de terre, les compagnons menant leurs chevaux (répétition) par habitude dans ce dédale de chemins sans jamais faillir. Jamais la nuit ne leur avait paru aussi noire, comme un reflet de leurs sentiments. Le vent leur (je supprimerai « leur ») fouettait leurs visages, séchant de nombreuses traînées luisantes sur leurs joues.
Ils virent finalement se profiler au loin la silhouette élancée de Skefoy château du royaume de Foy, son haut donjon allant se perdre dans l?obscurité. En arrivant, aucun des compagnons n?eut l?impression que cela signifiait protection, après une si longue fuite, mais comme un emprisonnement, où les hommes meurent de tristesse après une vie sans bonheur. Ils avaient réussi à se sortir de ce monde, à triompher des difficultés, et à avoir du bonheur dans ce monde (répétition)où le sentiment le plus répandu était la servilité des paysans. Sans eux deux,(pour plus de clarté, je pense que tu devrais rappeler ici que Kev évoque la perte brutale de ses deux amis) auraient-ils encore envie de connaître le bonheur. Ne se sentiraient-ils pas honteux de connaître ce sentiment si gai sans pouvoir le partager entièrement avec tous leurs amis.

Ils entrèrent finalement dans le château, submergés par une tristesse commune, lorsqu?ils virent accourir le duc Jules. A la vue de ces deux êtres, (plutôt « corps sans vie », il faut marquer la différence avec les survivants) ce dernier jura :

« -Pas eux. (un point d?exclamation ou trois points de suspension marqueraient davantage la tension de ce dialogue ) Je leur aie permis de survivre, ne voulant trahir l?amitié que je portais à leurs pères. J?espérais qu?ils connaîtraient un jour la joie de gouverner à mes côtés. » Il serra ses poings et continua : « Sont-ce les assassins de la dernière fois ? »
Gontrand parvint difficilement à articuler quelques mots, les regrets l?empêchant de bien parler :
« -Leurs flèches étaient? elles étaient vertes » finit-il avec consternation.
Le duc releva alors la tête, terrorisé. Un homme qui passait proche de l?entrée fuit alors en criant.
« -Nous auraient-ils retrouvés. Vont-ils essayer de s?infiltrer et nous massacrer ? Les ont-ils tués pour cette expédition d?il y a si longtemps. Qui pourraient se souvenir de cette époque? » finit-il, se posant à lui-même cette question.

Le dialogue de cette homme qui arrive comme ça et prend la parole en fuyant, ça fait pas très naturel :) . Le duc aurait très bien pu prononcer ces mots.


Ce fut la seule parole que les amis écoutèrent tous, intrigués. Le duc savait pourquoi ces êtres avaient attaqué Pierre et Richard. Geoffroy voulut lui demander des précisions, mais le chef partit avant en courant vers la vigie. Un instant plus tard la lourde porte était refermée, une herse étant ensuite abaissée derrière. De cette manière nul homme ne pourrait entrer ou sortir. Le duc courut ensuite vers la cour, où lui-même sonna de son cor de guerre. Il ordonna le rassemblement immédiat de la populace à l?aurore.

Les compagnons se dirigèrent ensuite aux écuries situées à la droite de l?entrée, passant sous une tour de vigie, puis bifurquant de nouveau à droite le long des remparts, arrivant enfin sur un espace découvert où les animaux étaient mis dans des enclos. Ils déchargèrent méthodiquement leur matériel restant : une tente, un panier, un arc avec quelques carquois ainsi que des boucliers ; repensant avec ardeur en touchant un objet aux joyeux évènements qu?ils avaient vécu ces jours là avec leurs amis.

Enfin, ils durent poser à terre les deux corps. Aucun n?osa les toucher, se souvenant les uns des journées passées à apprendre à Pierre à tirer à l?arc, et à Richard à mieux se servir d?un bouclier, ainsi qu?aux promenades qu?ils avaient faites, et à cette dernière chasse. Un vieil homme qui passait par là pour rentrer sa jument accepta d?accomplir cette macabre tâche, leur parlant du jour où son propre frère avait été tué lors d?une campagne militaire. Le choc lui avait été terrible, et il n?avait osé le regarder une dernière fois, de peur de voir à la place un homme défiguré par les horreurs de la guerre. Depuis ce jour lointain il regrettait amèrement de n?avoir souhaité bonne chance au cadavre pour l?arrivée au paradis, ni de lui avoir serré la main, comme ils le faisaient pour se dire au revoir.

Il repartit finalement, deux traînées luisant dans la nuit (je comprends pas trop le sens de cette expression à cet endroit. Et tu as utilisé la même expression un peu plus haut dans le texte) Les cinq amis pensèrent alors brièvement au futur ; mais présentait-il un intérêt sans leurs amis ? Etait-il possible de penser à l?avenir si cela devait se réaliser sans leurs deux chers compagnons ?
Ils rentrèrent finalement chez eux, ne trouvant le sommeil, pourtant harassés par cette si longue chevauchée.


Au final
Je dirai que ce chapitre présente du bon et du moins bon. En fait, le problème majeur c?est le manque de caractérisation des personnages. Ils ne sont pas individualisés. Ils agissent trop comme un groupe et pas comme individu à part entière D?ailleurs, il reste normalement cinq compagnons mais à la fin de la lecture du chapitre, on ne se rappelle pas leurs noms ni qui ils sont vraiment. L?histoire se déroule trop rapidement ou en tout cas, ne met pas assez les personnages en avant. Par exemple, les morts du début du texte ne sont pas choquantes pour le lecteur puisque les personnages ne représentent simplement qu?un nom. Ce qui a pour conséquence qu?on ne partage pas la peine des survivants. Pourtant, le style est plutôt bon malgré quelques maladresses et les descriptions des lieux et de certaines ambiances sont transcrites avec justesse.

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il y a 18 ans 11 mois #5695 par Iliaron
Réponse de Iliaron sur le sujet Re: Les Sept Compagnons
Merci dude pour ta longue (et complète) critique.

Alors:

« Les guerriers reposaient leurs membres fatigués? »)

Ce ne sont pas des guerriers en fait, (deux le sont, mais pas les autres. c'est vrai que tu ne peux pas le savoir vu mon manque de précision). Je pense mettre tout simplement compagnons.

on comprend le sens de cette expression, mais la formule est maladroite)

C'est noté. je vais essayer de changer ça.


Pour ce passage, je trouve que tu t?attardes trop sur la description de la tristesse de tes personnages. Un des leurs vient d?être tué à l?instant par un tueur invisible, il me semble que leur premier réflexe serait de se mettre à l?abri ou de chercher à se débarrasser de leur agresseur. Il faudrait davantage insister sur leur peur.

J'imaginais, que pris par la tristesse de la mort de leur ami, ils en oublient tous leur propre peur, et c'est Richard qui les ramène à la réalité.

Le dialogue de cette homme qui arrive comme ça et prend la parole en fuyant, ça fait pas très naturel . Le duc aurait très bien pu prononcer ces mots.

J'ai du me foirer, comme c'est le Duc qui parle. je vais repréciser tout ça :oops: .


Pour ton final: ok, je vais y penser. en fait je pensais caractériser les personnages à un moment dans le futur (comment le dire sans le révéler), mais je n'avais pas pensé que je pouvais caractériser les personnages sans parler de leur passé. Je vais essayer de trouver un moyen de faire ça (peut-être durant la chevauchée la pensée de chaque compagnon, enfin, je verrais ce mercredi).

Sinon merci pour les corrections des moindres petites erreurs de style.


Iliaron, qui ne pensait pas avoir autant de travail pour rendre meilleur le récit (tant mieux, à la fin j'arriverais moi-même à m'attacher aux personnages :lol: )

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il y a 18 ans 11 mois #5696 par dude
Réponse de dude sur le sujet Chapitre 2
Chapitre II : Enterrement

Le lendemain, Kev se réveilla à l?aurore, après une courte nuit. Il alla sur la place principale, où il regarda hagard passer les poules, tout en repensant à ses amis. Ils avaient pris un risque en décidant de les protéger (la phrase manque de clarté qui sont « ils » et qui doivent-ils protéger ?)

et en quatre ans ils avaient espéré avoir réussi à échapper à cette menace, à cette épée de Damoclès dont le lien s?était rompu la veille après avoir vaillamment tenu quatre ans. Il se souvenait parfaitement du jour où il les avait rencontrés, quelle peur il avait eu ! Cela avait été une horreur innommable, et il avait réellement cru mourir !
Il essuya d?un geste rageur les larmes qui coulaient sur sa joue, puis se rappela clairement les détails de ce massacre. Il essaya d?y repenser, mais un frisson le parcourut et, dépité, il se laissa aller à son chagrin.

Les (« Ses »)compagnons le rejoinrent (« rejoignirent ») une heure après, et le trouvèrent perdu dans ses pensées, prostré sur lui-même, ses cheveux noirs recouvrant ses mains. Geoffroy s?en approcha (« s?approcha de lui ») et Kev se leva alors brusquement, raidi par tant de fatigue, de douleur et d?accablement, ses yeux bleus empreints de tristesse et de pleurs. Ils se dirigèrent en silence vers les écuries pour amener les corps à l?église : cette tâche leur était dévolu et ils ne souffriraient qu?un autre homme la fasse. Les cadavres devaient être amenés avec le plus grand soin et seul eux auraient assez d?amour pour exécuter avec patience et passion ce trajet.

Cette scène de l?enterrement me paraît contradictoire par rapport à la fin du précédent chapitre, ce passage où les compagnons ne voulaient pas toucher à leurs camarades tombés.


Ils arrivèrent à l?église vers le midi, et posèrent avec attention les corps vers le prêtre, sur deux stèles en marbre surélevés (« surélevées »). Ces stèles étaient finement sculptées, représentant un chevalier à la tunique immaculée, brandissant haut une élégante et très fine épée. En arrière plan était gravé un gigantesque arbre, dont les feuilles de chaque branche étaient des nuages. Sur ces derniers se reposaient sans soucis les morts, dans une seconde vie délicatement voluptueuse. Il ressortait de cette représentation une aura mystérieuse, censée aider les âmes à arriver au paradis, mais à sa vue Kev fut parcouru de haine : toutes les représentations qui parcouraient cette église représentaient la beauté du monde, beauté qui n?existait pas dans leur vie. Fallait-il donc mourir pour vivre ? Fallait-il supporter la vue de tant d?horreurs pour accéder à un monde superbe ? Etait-ce écrit dans la bible, cet ouvrage dont on leurs parlaient tant mais dont jamais ils n?avaient vu une page, que le bonheur passait obligatoirement par la souffrance, comme un destin inéluctable ?
La messe commença lorsque le duc arriva enfin, laissant apercevoir par la porte entrouverte un soleil éclatant et moqueur de leur tristesse. Le prêtre présenta alors rapidement les hauts-faits de Pierre et de Richard, s?attardant volontiers sur les bienfaits des dons à l?église et au clergé qui leur auraient permis de vivre si longtemps et de mourir sans souffrances, puis finit en adressant à dieu une louange.

Il parcourut alors la salle, faisant la quête et insistant sur les bienfaits des dons : s?il collectait vingt écus les deux compères seraient assurés d?aller au paradis, et pour cent ils n?auraient pas à se morfondre dans la trop longue file d?anciens morts, et pourraient ainsi accéder directement au bonheur éternel. Se demandant de l?utilité de la chose, les compagnons donnèrent chacun une vingtaine d?écus, l?assistance n?ayant déboursée un centime, réservant leurs maigres économies pour leur famille. Kev versa l?argent en se demandant si cela permettait- de monter plus rapidement au paradis, ou alors de faire descendre ce lieu sur terre, en les demeures du clergé ?

Ce passage manque de finesse. Avec l?idée de la file d?attente des anciens morts, j?ai eu plus envie de rire qu?autre chose. Tout comme le discours du prêtre : ça fait un peu « Donnez un bakchich pour accéder au Salut ». Je pense que la forme mérite d?être travaillée avec davantage de subtilité. Là on verse dans la caricature, ce qui n?est certainement pas l?effet recherché.


Chacun fit alors ses tous derniers adieux aux deux êtres chéris, chaque compagnon baisant le front des deux corps, sachant que cet habituel au revoir serait un adieu. Le duc se dirigea lui aussi vers ces cadavres, et se plongea dans ses souvenirs. Les compagnons purent remarquer qu?il versait une larme, et cela les étonna, pensant qu?aucune personne n?avait comptée chez cet être aussi froid.

La procession descendit ensuite les marches menant au cimetière, où ils trouvèrent deux tombes ouvertes. Les corps furent soigneusement descendus (répétition) dans leur caveau familial respectif, puis les compagnons déposèrent alors les armes et armures de leurs anciens amis, les étendant soigneusement sur ces êtres. Ils se reculèrent ensuite respectueusement, pendant que les fossoyeurs rebouchaient sans soin les tombes, avant de se poser négligemment sur la croix de dieu. La procession repartit ensuite, le prêtre se dirigeant vers sa maison personnelle, voulant surveiller les travaux qui s?y passaient : il comptait installer des jets d?eau mais les ouvriers se plaignaient que jamais ils n?avaient travaillé sur un chantier si luxueux. (euh là, je vois pas trop en quoi les problèmes de construction de la maison du prêtre ont à voir avec notre histoire :) )


Le duc invita alors les compagnons à monter avec lui au donjon ; rassurant Mav (Qui est-ce ? Le personnage apparaît trop brutalement.) et Kev et s?excusant pour ce vieil accident (quel vieil accident ? ça devient un peu flou?) . Ils le suivirent, et découvrirent un magnifique salon, ornementé de superbes tableaux et de magnifiques (répétition) fauteuils en étoffes rares. Le duc les invita à s?asseoir en leur montrant l?exemple. Il commença alors son récit, leur expliquant la raison de sa tristesse :

« -Lorsque j?étais jeune, je m?étais hasardé lors d?un été dans une forêt très loin, à une quarantaine de lieues : les bois de Loriath ; et je m?étais perdu, ne sachant m?y retrouver parmi tous ces arbres qui se ressemblaient tous. J?avais couru éperdument parmi cette forêt, puis je m?étais écroulé épuisé, loin de ma monture. Lorsque je me réveillai, je cria de toutes mes forces, espérant qu?un homme vienne me sauver, mais je n?eus nulle réponse, excepté les échos des arbres. Je cherchais désespérément à retrouver mon cheval, mais tous mes appels furent vains. Je décidais alors de chercher de la nourriture pour survivre, et me nourrit d?herbes et de lapins que je tuais à distance. Par chance se trouvait aussi une source, et je pus survivre des semaines dans cet état.

Je m?étais habitué à cette vie, et avait organisé en conséquence mes journées : le matin j?allais cueillir des fruits, puis l?après-midi je chassais des animaux. Je dormais chaque jour près de la source, ayant installé ma tente à cet endroit. Chaque soir j?allumais des feux pour repousser les bêtes sauvages. Je pouvais subvenir à mes besoins, mais la moindre accalmie pouvait avoir raison de ma vie, et l?hiver approchait. Je craignais que les bêtes se fassent plus rares, et je voyais chaque jour les fruits mourir sur les arbres. J?espérai alors que des hommes soient partis à ma recherche, s?inquiétant de ma si longue disparition. Je craignais qu?aucun n?imagine que je sois parti si loin, hors des frontières de Foy, mais j?imaginai que mon père, l?ancien duc, ait dépêché de nombreuses troupes.


Un jour, au début de l?hiver, la neige tomba à gros flocon et je me réveillais entouré de blanc. J?étais grelottant, n?ayant que mes habits d?été, mais je décidai tout de même de partir en quête d?animaux. Alors survint le drame : heureux de trouver aussi vite un lapin j?arma mon arc en tirant trop fort sur la corde, qui céda. Je ne pouvais reconstruire un arc, et rentra difficilement à mon campement. J?essayai d?allumer les feux, mais ils ne prirent pas. Ne sachant comment me réchauffer, je rentrai alors dans ma tente, me recourbant sur moi-même pour garder le maximum de chaleur corporelle.

Le lendemain lorsque je me leva (levai), je remarqua (remarquai) avec désespoir que davantage de neige était tombé (tombée). Me sachant perdu, je sortis ma dague, et grava sur un arbre proche mon nom, ma date de naissance, ainsi que ma probable date de mort. Je tailla (taillai) aussi en grand Foy, puis essaya (essayai) de graver les moments importants de ma vie ; mais affaibli par le froid et le manque de nourriture je m?évanouis. Lorsque je me réveillai j?étais sur un cheval, au dos du père de Richard, et à ma gauche se tenait le futur père de Pierre. Surpris, je leur demandai comment ils avaient pu me retrouver, et répondirent qu?ils étaient partis demandé (demander) au Roi des Mormundes si ce dernier n?avait trouvé un enfant d?une vingtaine d?année, mais il avait répondu sincèrement que non. Ensuite il leur avait proposés de passer la nuit en sa ville, puis à l?aube ils étaient repartis. Ils m?avaient ensuite retrouvé par hasard aux abords de la Grand Voie, et m?avaient recueillis, étonnés de me trouver en vie après quatre mois d?absence.

Jamais je n?ai compris comment j?avais fait pour ne pas remarquer que j?étais si près de la route, et j?ai même imaginé un instant que j?y avais été transporté durant mon évanouissement. Après je leur jurai que je rembourserai un jour ma dette à leur égard, et depuis nous avons été amis, et nous sommes souvent partis ensemble à la chasse, mais jamais en Loriath.

A leur mort, je compris que je devais protéger leurs enfants de cette même mort, et leur offrit ainsi de l?argent et de la nourriture, et leur proposa une chambre ici, dans ce donjon, mais ils refusèrent, préférant leurs libertés à une richesse emprisonnante (on se rapproche plus de ce que pensent les compagnons de la richesse que ce qu?en pense le duc)

Depuis hier je n?ai cessé de m?en vouloir, me demandant pourquoi je n?aie (ai) profité de mon rang pour les forcer à rester au château. En vous parlant, en voyant vos regards, j?ai enfin compris, et je pourrai mieux vivre maintenant : en agissant de cette façon autoritaire j?aurai trahi la confiance que me portaient leurs pères, et cette confiance m?a permis de survivre. »

Tout le passage ci-dessus gagnerait à être écrit au passé simple plutôt que le plus-que ?parfait. La narration serait plus fluide. Fais aussi attention à la construction de tes phrases qui commencent trop systématiquement par « Je quelque chose? », surtout au début du récit du Duc. L?orthographe mériterait aussi une ou deux relectures, certaines grosses fautes étant facilement évitables



Il regarda Geoffroy, distinguant clairement des larmes couler de ses yeux marron. Il s?approcha de lui en parlant d?un ton compatissant :
« -Je sais qu?il est dur d?accepter avec abnégation que deux de ses amis meurent aussi tôt, Pierre à juste quinze ans et Richard à vingt-deux ! Mais la liberté ne vaut-elle pas ce prix. Que vaut-il mieux ? Un long emprisonnement où les âmes se meurent par la destruction de tout espoir, ou bien mourir libre, après avoir réalisé ses rêves les plus importants?»

Geoffroy se leva alors, dépassant de sa haute taille le Duc. Ce dernier prit peur, et recula, craignant qu?il n?ait deviné (l?allusion est étrange à ce moment-là, puisque jusqu?à présent, le Duc est toujours apparu comme un « gentil ». peut-être faudrait-il introduire dans le récit des éléments suscitant le doute chez le lecteur quant aux intentions du Duc?).


. Mais il partit alors du salon, ouvrit la porte et descendit avec désespoir les escaliers, ses longs cheveux noirs étant la dernière vision du Duc et des amis. Il n?avait pu résisté à cette épreuve : Pierre et Richard valaient mieux que ce Duc, mais lui avait survécu, étant passé si proche de la mort. Pourquoi les riches s?en sortaient toujours pendant que les pauvres souffraient, souvent des conséquences des actes des ducs et rois. ? Pourquoi lorsqu?un duc attaquait un autre peuple, les ripostes se faisaient contre le peuple, et non le coupable ? N?y avait-il moyen de changer cela, de rendre la vie meilleure ?

Il alla chez Kev et se saisit des deux flèches vertes, qu?il porta à son c?ur. Le soir venu Gontrand le trouva pleurant au dessus de la trappe cachée, les flèches entre ses mains. Il était resté dans cette position durant des heures, et les flèches étaient toutes humides de ses pleurs. Revoir ainsi les pointes sur lequel avait noirci le sang de ses amis lui avait été un choc. Gontrand lui tapota l?épaule, et Geoffroy se leva alors lentement. Il jeta sur la table les flèches et annonça juste avant de partir :
« -Il y a deux ennemis à abattre ».

Gontrand se pencha vers les flèches et remarqua que l?une d?entre elles avaient de légères nuances jaunes, comme un symbole d?importance.


Ce chapitre 2 est plus faible. Notamment au niveau de l?orthographe. Les compagnons ne sont toujours qu?une simple entité, sans que des personnalités distinctes apparaissent réellement. Seul Geoffroy sur le fin du texte se développe un peu plus. Certains personnages disparaissent quasiment comme Arthur et Mav, et même Kev qui dans le premier chapitre semblait être le héros, passe au second plan. Sûr qu?il est très difficile de gérer autant de personnages mais il faut essayer d?établir pour chacun d?eux un minimum de descriptions (apparences physiques et psychologie) pour que tes personnages prennent réellement vie. Essaie aussi de simplifier ta narration en insistant sur les évènements et sur la place de chaque personnage. Ce n?est qu?une question d?organisation et de persévérance. Courage !

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il y a 18 ans 11 mois #5721 par Iliaron
Réponse de Iliaron sur le sujet Re: Les Sept Compagnons
Merci pour la fin de ton commentaire. j'avais oublié de dire une autre de mes erreurs: à des moments on passe dans les pensées de Geoffroy (à préciser donc, comme tu ne l'avais pas remarqué).

(la phrase manque de clarté qui sont « ils » et qui doivent-ils protéger ?)

Je préciserais: "ils": les survivants, qui doivent protéger Richard et pierre.

Cette scène de l?enterrement me paraît contradictoire par rapport à la fin du précédent chapitre, ce passage où les compagnons ne voulaient pas toucher à leurs camarades tombés.

Depuis leur rencontre avec le vieillard, ils ont réfléchi et ont compris qu'ils devaient leur dire adieu. a repréciser.
Ton commentaire me fait rendre compte que quand on écrit, ça nous paraît logique (ayant tout le scénario en tête), mais ça ne l'est pas pour le lecteur. Il va falloir que je fasse attention.

Ce passage manque de finesse. Avec l?idée de la file d?attente des anciens morts, j?ai eu plus envie de rire qu?autre chose. Tout comme le discours du prêtre : ça fait un peu « Donnez un bakchich pour accéder au Salut ». Je pense que la forme mérite d?être travaillée avec davantage de subtilité. Là on verse dans la caricature, ce qui n?est certainement pas l?effet recherché.

C'est l'effet recherché. Mais elle doit manquer de finesse, j'ai envie que ça fasse sourire, mais pas rire non plus (quoique c'est presque le but à moitié caché, j'ai du abuser de Voltaire et de son anticléricalisme avant d'écrire (en pleine séquence en français)).

euh là, je vois pas trop en quoi les problèmes de construction de la maison du prêtre ont à voir avec notre histoire )

C'est pour montrer que l'argent donné sert juste au clergé (donc ici au prêtre), et que ce n'est qu'un hypocrite: l'argent est pour lui, et il s'en fout bien des autres. (désolé de l'expression)

(Qui est-ce ? Le personnage apparaît trop brutalement.)

Mince alors, il était dans l'attaque. j'ai du oublier de le dire :o .

(quel vieil accident ? ça devient un peu flou?)

pour une fois, je recherchais cette interrogation: les personnages n'ont pas besoin de se le préciser, ils savent de quoi ils parlent. Pas le lecteur. ca sera précisé plus tard (un des rares bouts de min-suspense que j'ai réussi à glisser).

(on se rapproche plus de ce que pensent les compagnons de la richesse que ce qu?en pense le duc)

Le duc sait ce que pensent les compagnons. il dit ça juste pour les tromper (il y arrive presque) et faire croire qu'il n'est pas ce qu'il est. Je ne vais pas changer, comme c'est le but recherché (il s'est bien rendu compte que les compagnons préféraient la liberté, il faudra que je le précise juste après avec Geoffroy).

Tout le passage ci-dessus gagnerait à être écrit au passé simple plutôt que le plus-que ?parfait. La narration serait plus fluide. Fais aussi attention à la construction de tes phrases qui commencent trop systématiquement par « Je quelque chose? », surtout au début du récit du Duc. L?orthographe mériterait aussi une ou deux relectures, certaines grosses fautes étant facilement évitables

C'est noté pour les deux.

(l?allusion est étrange à ce moment-là, puisque jusqu?à présent, le Duc est toujours apparu comme un « gentil ». peut-être faudrait-il introduire dans le récit des éléments suscitant le doute chez le lecteur quant aux intentions du Duc?).

C'est cet élément qui doit susciter le doute, et c'est le seul. Mais ce que dit est vrai, il faudrait que j'y pense (mais comment, seul Geoffroy arrivant à deviner les intentions du duc, pas les autres).

Ce chapitre 2 est plus faible. Notamment au niveau de l?orthographe. Les compagnons ne sont toujours qu?une simple entité, sans que des personnalités distinctes apparaissent réellement. Seul Geoffroy sur le fin du texte se développe un peu plus. Certains personnages disparaissent quasiment comme Arthur et Mav, et même Kev qui dans le premier chapitre semblait être le héros, passe au second plan. Sûr qu?il est très difficile de gérer autant de personnages mais il faut essayer d?établir pour chacun d?eux un minimum de descriptions (apparences physiques et psychologie) pour que tes personnages prennent réellement vie. Essaie aussi de simplifier ta narration en insistant sur les évènements et sur la place de chaque personnage. Ce n?est qu?une question d?organisation et de persévérance. Courage !

C'est noté. c'est vrai que j'ai du mal avec tous ces personnages, mais je n'ai pas réellement envie d'en enlever. Durant la fuite je rajouterias des sentiments, et des descriptions aussi, et je modifierais selon tes remarques.

Merci beaucoup ;) .

Iliaron

EDIT: je pensais, mettre le discours du duc au passé simple ne risquerait-il pas de mélanger son récit à l'autre récit, que je raconte aussi au passé simple. l'avantage du plus-que-parfait est de bien démarquer les deux récits (et permettre quelques actions de la personne qui raconte, où l'on se rend bien compte que l'on est après le récit contée).
Je dois avouer hésiter, pour ce récit ça ne me pose pas de problèmes, mais dans les autres récits il y a parfois pas mal de mimiques où le personnage intéragit un tant soit peu avec ce qu'il raconte.
je suis indécis, mais bon, j'ai le temps (rajouter des sentiments).


NOUVEL EDIT (que d'edits, que d'édits :lol: )

J'ai donc changé le début (juste ça, mais j'ai presque doublé le volume) pour essayer de rajouter des sentiments. Je ne suis pas sûr du tout du résultat, et à la fin je crains que les descriptions du désespoir n'apparaissent médiocre. Merci à dude donc j'ai profité de ses consils avisés (et au passage je me promets de lui commenter un de ses textes).

Les Sept Compagnons


Partie I : Déchéance

Chapitre I : Embuscade

Le feu crépitait gaiement au centre des sept compagnons. Les flammes venaient lécher le bois mort et l?embraser petit à petit, procurant une sainte chaleur au milieu de cette froide nuit. Les sept compagnons reposaient leurs jambes fatiguées, et se laissaient aller à leurs rêves. Mav et Richard discutaient avec gaieté de leur retour au château avec leur butin de la chasse, tandis que Geoffroy et Pierre s?entretenaient sur la meilleure façon de faire cuire le cerf, et qui garderait les ramures. A quelques mètres du feu Gontrand et Arthur montaient paisiblement une tente, en la mettant la plus près possible de la sainte chaleur du feu. Enfin Kev pensait que cet instant était réellement un moment paradisiaque, nul bruit alentour, nul homme pour les gêner, et ses six meilleurs amis partageaient cet instant magique où l?homme rejoint la nature. Il s?endormit alors rêvant de leur précédente chasse. Ils avaient traqué ce cerf sur une lieue, avant de réellement l?apercevoir, ses yeux éclatant de sagesse en train de regarder dans la direction de la forêt de la Loriath, pourtant à plus de trente lieues de là. Gontrand était alors passé de l?autre côté du cerf, sans un bruit, puis ils avaient tous tiré une flèche. Il se souvenait encore de ce sifflement aigu, du choc, du cri plaintif de l?animal agonisant puis de sa chute et du bruit mat lorsqu?il frappa le sol avec lourdeur. Il entendit soudainement un cri désespéré, dont il ne se souvenait point.
Il ouvrit alors ses yeux, pour voir avec horreur son ami Pierre allongé de tout son long à côté de lui, une flèche verte plantée dans le dos. Sa tête était tournée vers lui, et Kev scruta ses yeux noirs pétrifiés à jamais dans un atroce désespoir. La pensée de ses yeux d?ordinaire si pétillants de vie et de bonheur le fit se figer un instant, et, dépité, il se laissa aller à son chagrin. Il fut bousculé par Geoffroy qui se pencha vers Pierre, regardant une dernière fois cet homme dont le corps était encore chaud. Geoffroy se souvint avec douleur du jour où il l?avait rencontré et s?était juré de ne jamais l?abandonner, et d?être prêt à donner sa vie pour lui. Mais il était mort sans que lui ne puisse intervenir.
Richard tira sur le col des vêtements des deux compagnons tellement attristés qu?ils en oubliaient le danger, leur criant qu?ils ne devaient pas perdre une minute, et qu?il fallait fuir de suite. Il voulut se retourner pour se saisir de son arc, mais une flèche verte lui traversa de part en part le cou et s?effondra mort dans les bras de Geoffroy. Il s?était aussi juré de le protéger. Par sa faute tout deux étaient morts. Gontrand décocha alors une flèche au plumage violet dans la direction où il espérait toucher un homme, mais nul râle, nulle plainte ne vint en écho.
Ils mirent rapidement les deux corps sur des chevaux, puis enfourchèrent les leurs avant de partir au galop ; une troisième flèche venant de briser dans le feu une branche en deux, le sinistre craquement résonnant comme l?un des plus macabres avertissements que n?avaient jamais entendu les compagnons.
Ils chevauchèrent trois lieues au galop, et lorsqu?ils furent assurés que nul chevalier ne les poursuivait ils s?arrêtèrent. Arthur descendit avec précaution les deux cadavres. Kev se pencha vers eux, espérant sentir un signe de vie, mais nul battement ne vint contredire sa crainte. Ces deux flèches avaient tué deux de ses meilleurs amis. Il serra les poings, et, de rage, mit les deux flèches vertes dans son carquois. Il se jura que le tueur périrait par la pointe même qui avait tué ses amis. Il tomba ensuite à terre, dépité, comprenant que sa vie allait changer ; ils avaient vécu durant quatre ans dans la crainte de la mort, et lors de leur première soirée amicale, deux de ses amis avaient été fauchés par des êtres impitoyables.
Kev se tourna désespéré vers ses quatre amis. Gontrand, à terre, se tenait la tête, quelques uns de ses courts cheveux noirs arrachés seuls témoins de sa souffrance. Derrière lui Arthur lui tapotait l?épaule, par habitude de se soutenir durant les instants de souffrance. Des larmes coulaient le long de ses joues, traçant des traînées luisantes dans ses joues noires de boue, et tourna ses yeux marron vers Kev, où il put voir comme en un miroir son désespoir. Pour la première fois cet air de supériorité qui lui était propre avait disparu, et laissait à côté de ces cadavres un homme profondément déchiré ayant perdu tout espoir. A sa droite, Kev sentit un mouvement et remarqua Geoffroy tenir avec rage les cheveux bruns de Richard, une moue haineuse et affligée se dessinant sur son faciès, métamorphosant ce visage amical en être désespéré prêt à tout pour la vengeance. Quand à Mav, remarqua Kev, il caressait mécaniquement sa monture, ne pensant plus à rien, ses yeux vides de toute autre émotion que la morosité, contemplant le néant qui s?approchait d?eux, un vide créé par la perte de deux amis. Il remonta subitement rageusement sur sa monture, et partit avec rage de cet endroit qui lui semblait maudit, ne pouvant supporter plus longtemps le spectacle macabre qui s?offrait à ses yeux. Les quatre autres compagnons se regardèrent vivement, et Kev partit au galop vers son ami, puis trotta à côté de lui. Ils n?avaient besoin d?aucune parole pour comprendre le chagrin qui les envahissait, nul regard ou message ne pouvant exprimer autant que ce silence sépulcral. Ils furent rejoint peu après par leurs trois autres amis, et continuèrent de cette manière, muets ; la douleur les liant à jamais dans les ténèbres de la souffrance.
Leurs chevaux trottèrent avec aise parmi les chemins de terre de royaume de Foy, et le vent fouettant eut tôt fait de sécher leurs larmes. Enfin, perdu dans ce noir brouillard de pensées ténébreuses
, ils virent se profiler au loin la silhouette élancée de Skefoy château du royaume de Foy, son haut donjon allant se perdre dans l?obscurité. En arrivant, aucun des compagnons n?eut l?impression que cela amenait une quelconque protection après une si longue fuite, mais plutôt comme (j'ai un peu remanié la phrase, c'est tout) un emprisonnement, où les hommes meurent de tristesse après une vie sans bonheur. Ils avaient réussi à se sortir de ce marasme empli de difficultés, à triompher des difficultés, et à avoir du bonheur dans ce monde où le sentiment le plus répandu était la servilité des paysans. Sans leurs deux amis, auraient-ils encore envie de connaître le bonheur. Ne se sentiraient-ils pas honteux de connaître ce sentiment si gai sans pouvoir le partager entièrement avec tous leurs amis.
Ils entrèrent finalement dans le château, submergés par une tristesse commune, lorsqu?ils virent accourir le duc Jules. A la vue de ces deux corps sans vie, ce dernier jura :


Et c'est tout pour l'instant.
En espérant avoir ajouté de bons sentiments :D .

En fait, tant que j'y suis: je compte dans cette partie un peu jongler entre Geoffroy et Kev, même si je ne sais pas si cela rend bien (même si cela risque d'être plus avec Geoffroy que Kev).
Par contre, j'avais hésité à rajouter un moment avant l'attaque, mais je n'ai pas envie, comme ça avait été un de mes buts au début cette attaque, et que sinon je serais obligé de parler avant que j'en aie envie de leur passé (et je ne saurais pas quoi dire en fait)


Iliaron

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il y a 18 ans 11 mois #5794 par dude
Réponse de dude sur le sujet Re: Les Sept Compagnons
Les idées sont bonnes et le récit y gagne je trouve mais j'ai noté quelques maladresses dans tes corrections. Il s'agit surtout de lourdeur dans la formulation de certaines phrases. Par exemple:

...désespéré, prêt à tout pour la vengeance"
"profondément déchiré, ayant perdu tout espoir"

Dans ces deux phrases entre guillemets, tu peux à mon avis ne garder qu'une des parties soulignées, c'est à dire, dans la première phrase par exemple, sot garder "désespéré" soit garder "prêt à tout pour la vengeance".

"Enfin, perdu dans ce noir brouillard de pensées ténébreuses"
Dans cette phrase, je trouve l'adjectfi "noir" de trop, il y a une redondance avec "pensées ténébreuses" qui renvoie déjà à l'idée de "noir" ou "sombre"..

"ce marasme empli de difficultés, à triompher des difficultés"
Petite répétition. Enlève "empli de difficultés" après "marasme", qui ce suffit à lui seul.

Voilà, en espérant avoir pu t'aider! :)

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il y a 18 ans 11 mois #5812 par Iliaron
Réponse de Iliaron sur le sujet Re: Les Sept Compagnons
J'ai modifié la suite. pour le prêtre je n'ai que peu changer, juste ajouter un peu de haine pour Kev, et un peu plus de luxe pour le prêtre.

« -Pas eux ! Je leur aie permis de survivre, ne voulant trahir l?amitié que je portais à leurs pères. J?espérais qu?ils connaîtraient un jour la joie de gouverner à mes côtés. » Il serra ses poings et continua : « Sont-ce les assassins de la dernière fois ? »
Gontrand parvint difficilement à articuler quelques mots, les regrets l?empêchant de bien parler :
« -Leurs flèches étaient? elles étaient vertes » finit-il avec consternation.
Le duc releva alors la tête, terrorisé. Un homme qui passait proche de l?entrée fuit alors en criant. Le chef continua :
« -Nous auraient-ils retrouvés. Vont-ils essayer de s?infiltrer et nous massacrer ? Les ont-ils tués pour cette expédition d?il y a si longtemps. Qui pourraient se souvenir de cette époque? » finit-il, se posant à lui-même cette question.
Ce fut la seule parole que les amis écoutèrent tous, intrigués. Le duc savait pourquoi ces êtres avaient attaqué Pierre et Richard. Geoffroy voulut lui demander des précisions, mais il suivit ses amis qui amenaient les chevaux vers les écuries.. Le duc siffla en un dernier regret: « Sales êtres. Ils mériteraient d?être tués », mais il remarqua que tous les compagnons étaient déjà partis. (j'ai obéi et ait ajouté à un moment un peu de doute^^)Un instant plus tard la lourde porte était refermée, une herse étant ensuite abaissée derrière. De cette manière nul homme ne pourrait entrer ou sortir. Le duc courut ensuite vers la cour, où lui-même sonna de son cor de guerre. Il ordonna le rassemblement immédiat de la populace à l?aurore.
Les compagnons se dirigèrent ensuite aux écuries situées à la droite de l?entrée, passant sous une tour de vigie, puis bifurquant de nouveau à droite le long des remparts, arrivant enfin sur un espace découvert où les animaux étaient mis dans des enclos. Ils déchargèrent méthodiquement leur matériel restant : une tente, un panier, un arc avec quelques carquois ainsi que des boucliers ; repensant avec ardeur en touchant un objet aux joyeux évènements qu?ils avaient vécu ces jours là avec leurs amis.
Enfin, ils durent poser à terre les deux corps. Aucun n?osa les toucher, se souvenant les uns des journées passées à apprendre à Pierre à tirer à l?arc, et à Richard à mieux se servir d?un bouclier, ainsi qu?aux promenades qu?ils avaient faites, et à cette dernière chasse. Un vieil homme qui passait par là pour rentrer sa jument accepta d?accomplir cette macabre tâche, leur parlant du jour où son propre frère avait été tué lors d?une campagne militaire. Le choc lui avait été terrible, et il n?avait osé le regarder une dernière fois, de peur de voir à la place un homme défiguré par les horreurs de la guerre. Depuis ce jour lointain il regrettait amèrement de n?avoir souhaité bonne chance au cadavre pour l?arrivée au paradis, ni de lui avoir serré la main, comme ils le faisaient pour se dire au revoir.
Il repartit finalement, deux larmes coulant dans le creux de ses rides. Les cinq amis pensèrent alors brièvement au futur ; mais présentait-il un intérêt sans leurs amis ? Etait-il possible de penser à l?avenir si cela devait se réaliser sans leurs deux chers compagnons ?
Ils rentrèrent finalement chez eux, ne trouvant le sommeil, pourtant harassés par cette si longue chevauchée.


Chapitre II : Enterrement

Le lendemain, Kev se réveilla à l?aurore, après une courte nuit. Il alla sur la place principale, où il regarda hagard passer les poules, tout en repensant à ses amis. Eux cinq avaient pris un risque terrible en décidant de protéger leurs deux amis, et en quatre ans ils avaient espéré avoir réussi à échapper à cette menace, à cette épée de Damoclès dont le lien s?était rompu la veille après avoir vaillamment tenu quatre ans. Il se souvenait parfaitement du jour où il les avait rencontrés, quelle peur il avait eu ! Cela avait été une horreur innommable, et il avait réellement cru mourir !
Il essuya d?un geste rageur les larmes qui coulaient sur sa joue, puis se rappela clairement les détails de ce massacre. Il essaya d?y repenser, mais un frisson le parcourut et, dépité, il se laissa aller à son chagrin.
Des chimères vinrent à lui, et lui apparut alors un kaléidoscope de souvenirs. Trois ans auparavant, dans les bois entourant le château, il se promenait heureux en présence de ses six amis. Pierre avait alors douze ans, et montraient d?un air jovial son premier lapin abattu avec l?arc confectionné par Geoffroy. Ce dernier rayonnait, heureux, pensant prendre sa revanche sur le destin, et espérant qu?ils pourraient se défendre face à une autre attaque. Avec un rire bourru Arthur lui avait donné une claque dans le dos, qui avait déstabilisé Pierre, en lui disant que plus tard lui aussi deviendrait soldat. A cette allusion, il s?en souvenait comme si c?était hier, Gontrand avait approuvé avec un franc sourire, puis avait continué à apprendre à Richard de lui aussi se servir de son arc. A la pensée de ses deux amis décédés, quelques gouttes tombèrent de ses yeux pour atterrir dans la poussière de la cour. Quelle adorable ami Richard avait été! Son père avait toujours refusé qu?il touche aux armes, lui inculquant que moins l?on avait la possibilité de faire du mal, moins on était tenté de le faire. Pourtant en quatre ans il avait appris à manier arc et épée, souhaitant de tout c?ur pouvoir vivre paisiblement. Vivre! Ce seul mot embrumait les pensées de Kev; tout cet apprentissage pour être impitoyablement rattrapé son destin. A quoi bon préparer une lutte alors que l?on ne peut même pas agir?
Il voulut se lever et rentrer finalement chez lui, mais la pensée de ses jeux avec Pierre le replongea dans une abîme de tristesse. Ses simples amusements qui avaient rendu le sourire à son ami après le meurtre. Il repensé aux jeux d?adresse auxquelles ils avaient consacré tant d?heure. Geoffroy leur avait même construit un bilboquet, et leur avait expliqué comment couper le bois et le polir. Aurait-il encore cette envie d?en fabriquer un, s?il devait être seul à jouer? Ses autres amis étaient d?excellents compagnons, mais tous lui semblaient trop vieux, quelques années de plus qui lui semblaient être un gouffre d?incompréhension. Avec Mav il avait réussi à enfin éprouver du bonheur malgré ses sévères parents, mais il n?y avait qu?avec Pierre qu?il avait réussi à enfin passer outre les réprimandes souvent violentes.
Subrepticement il eut une autre vision, atrocement plus récente, qui datait de quelques jours à peine, et qui lui semblait pourtant si distante. Ses six amis planifiaient leur sortie. Mav avait proposé de partir vers Krastik, connaissant avec précision le chemin, ayant parfois dû y amener ses épées. Ils entassaient alors joyeusement tente, gourde, carquois pour la chasse dans la trappe de la masure de Gontrand, et Mav offrit à chacun une épée qu?il venait de forger. Arthur, par habitude de la cueillette avait déposé un panier, et Pierre le bilboquet. A la pensée de ces deux objets et de leurs deux propriétaires, de nouvelles larmes affluèrent et tombèrent au sol. Et ils étaient partis, joyeux à la pensée de la première nuit qu?ils allaient passer hors du château. Seul Geoffroy avait eu un pressentiment et avait gardé épée et bouclier à même son cheval, sans les ranger avec les tentes. Une telle insouciance, quel inconscience se jura-t-il. Ils avaient pensé qu?en quatre ans les agresseurs ne se manifesteraient plus, et qu?ils allaient enfin pouvoir profiter de plaisirs refoulés, chasses, vagabondages de plusieurs jours? Ils avaient tout perdu durant cette nuit, alors qu?ils espéraient dans un fol espoir passer ici un précieux moment de liberté, ils avaient été fauchés!
Abattu, il laissa tomber ses bras à terre. Quelle allait donc être sa vie future? Il pouvait compter sur ses quatre autres compères, mais il sentait que rien ne serait pareil, et qu?en quelques minutes les joies avaient disparu de la face de la terre, pour être remplacé par un atroce et infini désespoir.

Ses compagnons le rejoignirent une heure après, et le trouvèrent perdu dans ses pensées, prostré sur lui-même, ses cheveux noirs recouvrant ses mains. Geoffroy s?approcha de lui et Kev se leva alors brusquement, raidi par tant de fatigue, de douleur et d?accablement, ses yeux bleus empreints de tristesse et de pleurs. Ils se dirigèrent en silence vers les écuries pour amener les corps à l?église. Ils ne voulaient pas souffrir éternellement de n?avoir pris soin de leurs deux amis défunts. Les regrets du vieil homme leur avaient fait comprendre que cette tâche leur était dévolue et ils ne souffriraient qu?un autre homme la fasse. Les cadavres devaient être amenés avec le plus grand soin et seul eux auraient assez d?amour pour exécuter avec patience et passion ce trajet.
Ils arrivèrent à l?église vers le midi, et posèrent avec attention les corps vers le prêtre, sur deux stèles en marbre surélevées. Ces stèles étaient finement sculptées, représentant un chevalier à la tunique immaculée, brandissant haut une élégante et très fine épée. En arrière plan était gravé un gigantesque arbre, dont les feuilles de chaque branche étaient des nuages. Sur ces derniers se reposaient sans soucis les morts, dans une seconde vie délicatement voluptueuse. Il ressortait de cette représentation une aura mystérieuse, censée aider les âmes à arriver au paradis, mais à sa vue Kev fut parcouru de haine : toutes les représentations qui parcouraient cette église représentaient la beauté du monde des morts, beauté qui n?existait pas dans leur vie. Fallait-il donc mourir pour vivre ? Fallait-il supporter la vue de tant d?horreurs pour accéder à un monde superbe ? Etait-ce écrit dans la bible, cet ouvrage dont on leurs parlaient tant mais dont jamais ils n?avaient vu une page, que le bonheur passait obligatoirement par la souffrance, comme un destin inéluctable?
La messe commença lorsque le duc arriva enfin, laissant apercevoir par la porte entrouverte un soleil éclatant et moqueur de leur tristesse. Le prêtre présenta alors rapidement les hauts-faits de Pierre et de Richard, s?attardant volontiers sur les bienfaits des dons à l?église et au clergé qui leur auraient permis de vivre si longtemps et de mourir sans souffrances, puis finit en adressant à dieu une louange.
Il parcourut alors la salle, faisant la quête et insistant sur les bienfaits des dons : s?il collectait vingt écus les deux compères seraient assurés d?aller au paradis, et pour cent ils n?auraient pas à se morfondre dans la trop longue file d?anciens morts, et pourraient ainsi accéder directement au bonheur éternel. Se demandant de l?utilité de la chose, les compagnons donnèrent chacun une vingtaine d?écus, l?assistance n?ayant déboursée un centime, réservant leurs maigres économies pour leur famille. Kev regarda le prêtre arriver en haïssant son hypocrisie. Au vu de la magnifique antre des hommes du clergé, il imaginait bien où passait l?argent. Pourtant, empli d?une certain crainte à l?égard de ce Dieu dont on leur parlait tant, il versa lui aussi l?argent. S?il y avait le moindre espoir que cela serve pour ses deux très chers amis, il fallait essayer. En entendant le tintement de l?argent rebondir sur les autres pièces, il se demanda tout de même si cela permettait aux morts de monter plus rapidement au paradis, ou alors de faire descendre ce lieu sur terre, en les demeures du clergé ?
Chacun fit alors ses tous derniers adieux aux deux êtres chéris, chaque compagnon baisant le front des deux corps, sachant que cet habituel au revoir serait un adieu. Le duc se dirigea lui aussi vers ces cadavres, et se plongea dans ses souvenirs. Les compagnons purent remarquer qu?il versait une larme, et cela les étonna, pensant qu?aucune personne n?avait comptée chez cet être aussi froid.
La procession descendit ensuite les marches menant au cimetière, où ils trouvèrent deux tombes ouvertes. Les corps furent soigneusement déposés dans leur caveau familial respectif, puis les compagnons déposèrent alors les armes et armures de leurs anciens amis, les étendant soigneusement sur ces êtres. Ils se reculèrent ensuite respectueusement, pendant que les fossoyeurs rebouchaient sans soin les tombes, avant de se poser négligemment sur la croix de dieu. La procession repartit ensuite, le prêtre se dirigeant d?un pas rapide vers sa maison personnelle, voulant surveiller les travaux de sa quatrième maison.
Le duc invita alors les compagnons à monter avec lui au donjon ; rassurant Mav et Kev et s?excusant pour ce vieil incident, expliquant rapidement qu?il ne savait pourquoi il s?était tant emporté. Ils le suivirent, et découvrirent un magnifique salon, ornementé de superbes tableaux et d?admirables fauteuils en étoffes rares. Le duc les invita à s?asseoir en leur montrant l?exemple. Il commença alors son récit, leur expliquant la raison de sa tristesse :
« -Lorsque j?étais jeune, je m?hasarda lors d?un été dans une forêt très loin, à une quarantaine de lieues : les bois de Loriath ; et je m?y perdis, ne sachant m?y retrouver parmi tous ces arbres qui se ressemblaient tous. Je courus éperdument parmi cette forêt, puis m?écroulai épuisé, loin de ma monture. Lorsque je me réveillai, je criai de toutes mes forces, espérant qu?un homme vienne me sauver, mais nulle réponse ne se fit entendre, excepté les échos des arbres. Je cherchai désespérément à retrouver mon cheval, mais tous mes appels furent vains. Je décida alors de chercher de la nourriture pour survivre, et me nourris d?herbes et de lapins tués à distance. Par chance se trouvait aussi une source, et je pus survivre des semaines dans cet état. Je m?habitua à cette vie, et organisa en conséquence mes journées : le matin je cueillais des fruits, puis l?après-midi je chassais des animaux. Chaque nuit je dormais près de la source, ayant installé ma tente à cet endroit. Chaque soir j?allumais des feux pour repousser les bêtes sauvages. Je pus subvenir à mes besoins, mais la moindre accalmie aurait pu avoir raison de ma vie, et l?hiver approchait. Je craignis que les bêtes se fassent plus rares, et chaque jour de nombreux fruits tombèrent de leurs arbres. J?espérai alors que des hommes soient partis à ma recherche, s?inquiétant de ma si longue disparition. J?eus peur qu?aucun n?imagine que je sois parti si loin, hors des frontières de Foy, mais j?imaginai que mon père, l?ancien duc, ait dépêché de nombreuses troupes.
Un jour, au début de l?hiver, la neige tomba à gros flocon et je me réveillais entouré de blanc. J?étais grelottant, n?ayant que mes habits d?été, mais je décidai tout de même de partir en quête d?animaux. Alors survint le drame : heureux de trouver aussi vite un lapin j?arma mon arc en tirant trop fort sur la corde, qui céda. Je ne pouvais reconstruire un arc, et rentra difficilement à mon campement. J?essayai d?allumer les feux, mais ils ne prirent pas. Ne sachant comment me réchauffer, je rentrai alors dans ma tente, me recourbant sur moi-même pour garder le maximum de chaleur corporelle.
Le lendemain lorsque je me levai, je remarquai avec désespoir que davantage de neige était tombée. Me sachant perdu, je sortis ma dague, et grava sur un arbre proche mon nom, ma date de naissance, ainsi que ma probable date de mort. Je taillai aussi en grand Foy, puis essayai de marquer les moments importants de ma vie ; mais affaibli par le froid et le manque de nourriture je m?évanouis. Lorsque je me réveillai j?étais sur un cheval, au dos du père de Richard, et à ma gauche se tenait le futur père de Pierre. Surpris, je leur demandai comment ils avaient pu me retrouver, et répondirent qu?ils étaient partis demander au Roi des Mormundes si ce dernier n?avait trouvé un enfant d?une vingtaine d?année, mais il avait répondu sincèrement que non. Ensuite il leur avait proposés de passer la nuit en sa ville, puis à l?aube ils étaient repartis. Ils m?avaient ensuite retrouvé par hasard aux abords de la Grand Voie, et m?avaient recueillis, étonnés de me trouver en vie après quatre mois d?absence.
Jamais je n?ai compris comment j?avais fait pour ne pas remarquer que j?étais si près de la route, et j?ai même imaginé un instant que j?y avais été transporté durant mon évanouissement. Après je leur jurai que je rembourserai un jour ma dette à leur égard, et depuis nous avons été amis, et nous sommes souvent partis ensemble à la chasse, mais jamais en Loriath.
A leur mort, je compris que je devais protéger leurs enfants de cette même mort, et leur offrit ainsi de l?argent et de la nourriture, et leur proposa une chambre ici, dans ce donjon, mais ils refusèrent, préférant certainement leurs libertés à une richesse qu?ils jugeaient emprisonnante. Depuis hier je n?ai cessé de m?en vouloir, me demandant pourquoi je n?ai profité de mon rang pour les forcer à rester au château. En vous parlant, en voyant vos regards, j?ai enfin compris, et je pourrai mieux vivre maintenant : en agissant de cette façon autoritaire j?aurai trahi la confiance que me portaient leurs pères, et cette confiance m?a permis de survivre. »
Il regarda Geoffroy, distinguant clairement des larmes couler de ses yeux marron. Il s?approcha de lui en parlant d?un ton compatissant :
« -Je sais qu?il est dur d?accepter avec abnégation que deux de ses amis meurent aussi tôt, Pierre à juste quinze ans et Richard à vingt-deux ! Mais la liberté ne vaut-elle pas ce prix. Que vaut-il mieux ? Un long emprisonnement où les âmes se meurent par la destruction de tout espoir, ou bien mourir libre, après avoir réalisé ses rêves les plus importants?»
Geoffroy se leva alors, dépassant de sa haute taille le Duc. Ce dernier prit peur, et recula, craignant qu?il n?ait deviné la réalité. Mais il partit alors du salon, ouvrit la porte et descendit avec désespoir les escaliers, ses longs cheveux noirs étant la dernière vision du Duc et des amis. Il n?avait pu résisté à cette épreuve : Pierre et Richard valaient mieux que ce Duc, mais lui avait survécu, étant passé si proche de la mort. Pourquoi les riches s?en sortaient toujours pendant que les pauvres souffraient, souvent des conséquences des actes des ducs et rois. ? Pourquoi lorsqu?un duc attaquait un autre peuple, les ripostes se faisaient contre le peuple, et non le coupable ? N?y avait-il moyen de changer cela, de rendre la vie meilleure ?
Il alla chez Kev et se saisit des deux flèches vertes, qu?il porta à son c?ur. Le soir venu Gontrand le trouva pleurant au dessus de la trappe cachée, les flèches entre ses mains. Il était resté dans cette position durant des heures, et les flèches étaient toutes humides de ses pleurs. Revoir ainsi les pointes sur lequel avait noirci le sang de ses amis lui avait été un choc. Gontrand lui tapota l?épaule, et Geoffroy se leva alors lentement. Il jeta sur la table les flèches et annonça juste avant de partir :
« -Il y a deux ennemis à abattre ».
Gontrand se pencha vers les flèches et remarqua que l?une d?entre elles avaient de légères nuances jaunes, comme un symbole d?importance.


Pour le discours au passé simple, j'ai eu du mal et ait du sortir le Bescherelle^^. J'ai laissé trois imparfaits quand c'était trop duratif.
Pour les sentiments, j'ai encore un peu essayer (bien qu'Arthur, Mav et Gontrand restent encore en arrière plan).
En fait, ta remarque sur le manque de caractérisation des personnages était toute à fait justifiée, je n'avais même pas faite de listes sur les caractères personnelles, que des caractères de groupes en fonction des événements qu'ils subissaient, et j'ai donc donné un travail et un caractère (simple) à chacun, même aux morts :lol: .
En espérant que cela s'améliore :)


Iliaron

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il y a 18 ans 11 mois #5821 par Lomerandin
Réponse de Lomerandin sur le sujet Re: Les Sept Compagnons
Coucou, c'est moi ! Pour ceux qui voudraient savoir, j'ai suivi les dernières discussions du forum et je me jette dedans bientôt. En attendant, voici un post loooong !

Les Sept Compagnons

Le titre fait un peu Sept Samouraïs, non ? ;) Bon, je commence par le texte original.

Introduction rapide : c?est brutal, violent? Un peu dans la ligne de KVK. C?est rapide dans la mesure où il n?y a pas d?attaches entre le lecteur et les persos, et donc pas de partage d?émotions. Ce problème se confirme par la suite : la narration est trop détachée des personnages et se contente de rapporter leurs sentiments collectifs. Il aurait été plus judicieux de s?attarder sur un seul personnage (en l?occurrence Kev). Même lorsque tu essaies, le résultat n?est pas aussi bon qu?il pourrait être. Il manque vraiment une certaine intimité et la narration prend trop de recul : « il fit ceci, il fit cela ». Je te conseille la lecture du « Dragon de Gehen » (Sigurdr) pour te faire une idée de quelques écueils à éviter.

Le lecteur est également maintenu dans le flou (volontaire ?). C?est un procédé intéressant, mais à manipuler avec précaution : attention à ne pas faire fuir. Par exemple, il ne se dessine pas de plan global au sujet des Sept Compagnons, à commencer par leurs noms respectifs.

J?apprécie par contre la réflexion du vieil homme sur le respect des morts. Moi-même, j?ai eu à regretter de ne pas avoir eu un dernier regard?
L?enterrement est bien meilleur. Il apparaît une opposition bien orchestrée entre deuil des compagnons et rapacité du clergé. On allège ainsi le pathétique du premier chapitre, remplacé par quelque chose de plus diversifié.
L?univers de l?histoire est-il le nôtre ? A ce stade, je me sens plutôt dans un contexte médiéval. Choix original et intéressant. Je me demande ce que ça va donner?

Après cela, je ne vois plus de liens entre les évènements et les idées : enterrement, souvenirs du duc, glorification de la liberté comme idéal, condamnation morale des riches et des puissants, désir de vengeance. On saute du coq à l?âne et ça manque de cohésion.

Fallait-il donc mourir pour vivre ?

Une phrase digne de Gulzan ;)


Globalement, le pathétique domine dans ces deux chapitres. Ce n?est pas un mauvais point, mais une bonne utilisation des styles. Attention toutefois à ne pas faire dans la lourdeur. J?espère que le flou autour de l?histoire va être levé par la suite.

Pense à préciser l?action : qui est le sujet à tel moment ? A force de mettre « il » partout, on l?oublie.

Voilou, c?était ma critique un peu dure. Je t?aurais proposé une correction du texte, mais je vois que Dude s?en est déjà chargé :D


Discussions du forum :

[Pour l?introduction], je trouve que tu t?attardes trop sur la description de la tristesse de tes personnages. Un des leurs vient d?être tué à l?instant par un tueur invisible, il me semble que leur premier réflexe serait de se mettre à l?abri ou de chercher à se débarrasser de leur agresseur. Il faudrait davantage insister sur leur peur.

D?accord, mais il contribue à créer dès le début cet ensemble pathétique qu?on retrouve tout le long du texte.

En fait, le problème majeur c?est le manque de caractérisation des personnages. Ils ne sont pas individualisés. Ils agissent trop comme un groupe et pas comme individu à part entière

C?est ici que tu dois décider d?une chose : veux-tu créer justement une histoire centrée sur le groupe (ce qui serait vraiment original et risqué) ou, de manière plus classique, te focaliser sur les individus. Dans ce dernier cas, emploie la « technique Zéphyr » : chaque personnage doit posséder des caractéristiques propres (un peu comme des personnages de jeu de rôle).

[Le passage de la cérémonie] manque de finesse. Avec l?idée de la file d?attente des anciens morts, j?ai eu plus envie de rire qu?autre chose. Tout comme le discours du prêtre : ça fait un peu « Donnez un bakchich pour accéder au Salut ». Je pense que la forme mérite d?être travaillée avec davantage de subtilité. Là on verse dans la caricature, ce qui n?est certainement pas l?effet recherché.

Peut-être que si justement : c?est cette opposition révoltante entre le prêtre et les amis en deuil qui est révélée. De même pour les travaux dans la maison du prêtre. Ca permet de situer les personnages par rapport à l?Eglise, ce qui sera sans doute important par la suite.

Geoffroy se leva alors, dépassant de sa haute taille le Duc. Ce dernier prit peur, et recula, craignant qu?il n?ait deviné (l?allusion est étrange à ce moment-là, puisque jusqu?à présent, le Duc est toujours apparu comme un « gentil ». peut-être faudrait-il introduire dans le récit des éléments suscitant le doute chez le lecteur quant aux intentions du Duc?).

C?est à ce moment-là au contraire qu?on s?aperçoit que tout n?est pas blanc dans cette histoire : corruption du clergé, mystère entourant le duc? Mais il faut renforcer les interrogations du duc, dans toutefois vendre la mèche.

J'avais oublié de dire une autre de mes erreurs: à des moments on passe dans les pensées de Geoffroy

C?est ce que j?appelle un changement de personnage central. C?est un procédé pas évident à utiliser.

Ton commentaire me fait rendre compte que quand on écrit, ça nous paraît logique (ayant tout le scénario en tête), mais ça ne l'est pas pour le lecteur. Il va falloir que je fasse attention.

He, on est là pour ça ;)

(quel vieil accident ? ça devient un peu flou?)
pour une fois, je recherchais cette interrogation: les personnages n'ont pas besoin de se le préciser, ils savent de quoi ils parlent. Pas le lecteur. ca sera précisé plus tard (un des rares bouts de min-suspense que j'ai réussi à glisser).

Mais il faut quand même donner quelques éléments au lecteur à ce moment-là : par exemple, j?avais compris qu?il s?agissait de la mort récente des deux compagnons?

seul Geoffroy arrivant à deviner les intentions du duc, pas les autres

Dans la mesure où les personnages ne sont pas individualisés, cette idée tombe à l?eau :(


Chapitre 1 modifié :
La nouvelle introduction est bien meilleure : ces quelques mots créent un degré d?attachement plus fort qui renforce la soudaineté de l?attaque. Continue comme ça !

La pensée de ses yeux d?ordinaire si pétillants de vie et de bonheur le fit se figer un instant, et, dépité, il se laissa aller à son chagrin.

Richard tira sur le col des vêtements des deux compagnons tellement attristés qu?ils en oubliaient le danger,

Hum, Kev me semble plutôt hébété que chagriné. Il pourrait également être frappé de stupeur et se sentir ensuite écrasé par le poids de cet événement. De même pour les autres : « tristesse » est trop faible.

La petite pause après l?attaque est bienvenue et a un double impact : attachement grandi avec les personnages et une certaine compassion. Les différentes réactions, propres à chacun, sont bien retranscrites.

Par contre, j'avais hésité à rajouter un moment avant l'attaque, mais je n'ai pas envie, comme ça avait été un de mes buts au début cette attaque, et que sinon je serais obligé de parler avant que j'en aie envie de leur passé (et je ne saurais pas quoi dire en fait)

Des amis réunis autour du feu après une bonne chasse peuvent discuter d?autre chose : évènements de la journée (peut-être que Mav a fait une bourde, comme se prendre les pieds dans une racine, attirant les railleries des autres), projets à venir (surtout ceux des deux futures victimes, ce qui par la suite renforce le sentiment de perte).


C'est tout (!) pour l'instant. Bientôt ma critique du chapitre 2 remaniè.

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il y a 18 ans 11 mois #5824 par Iliaron
Réponse de Iliaron sur le sujet Re: Les Sept Compagnons
Chouette, une autre critique (même si ça veut dire qu'il y a encore tous pleins de défauts :lol: )

Le titre fait un peu Sept Samouraïs, non ?

Ce n'est même pas voulu. Surtout que je ne connais même pas ce livre :oops: .


Même lorsque tu essaies, le résultat n?est pas aussi bon qu?il pourrait être.

Souvenir souvenir: au début de cette histoire je n'avais que 15 jours d'écriture (et une trentaine de pages Word pour la première version de l'histoire). Heureux que la version modifiée te plaise plus :D .

Je te conseille la lecture du « Dragon de Gehen » (Sigurdr) pour te faire une idée de quelques écueils à éviter.

C'est noté (oups, et moi qui suis au tout début du tout premier tome de la Guerre de la Faille :roll: )

Le lecteur est également maintenu dans le flou (volontaire ?). C?est un procédé intéressant, mais à manipuler avec précaution : attention à ne pas faire fuir. Par exemple, il ne se dessine pas de plan global au sujet des Sept Compagnons, à commencer par leurs noms respectifs.

En fait, il n'y qu'avec vos commentaires que je m'en rend compte, car quand j'avais posté l'introduction, ceux qui m'ont critiqué avaient déjà lu le début de l'histoire, surtout que je venais dexpliquer à peu près tout le passé des compagnons.
Sinon le flou a été un tant soit peu volontaire (si le flou dont tu parles est le fait que je ne parle pas de l'assassinat)

J?apprécie par contre la réflexion du vieil homme sur le respect des morts. Moi-même, j?ai eu à regretter de ne pas avoir eu un dernier regard?

Je me demandais s'il fallait le supprimer, mais il y a une semaine j'ai mon animal qui est mort, et je n'ai pas osé le regarder. Vu comme je le regrette, je me dis aussi qu'il faut absolument le garder.

Après cela, je ne vois plus de liens entre les évènements et les idées : enterrement, souvenirs du duc, glorification de la liberté comme idéal, condamnation morale des riches et des puissants, désir de vengeance. On saute du coq à l?âne et ça manque de cohésion.

Oups et re-oups :shock: . Pour les idéaux des compagnons, c'est surtout car ils partagent les mêmes (c'est une raison pour laquelle ils sont tant amis d'ailleurs), mais il faut croire qu'il faudra que je le reprécise. j'attends quand même la critique de l'amélioration pour savoir (même si j'essaierai de faire un petit quelque chose)

Une phrase digne de Gulzan

J'ai l'impression que c'est un compliment :lol: . Je dois avouer que quand j'ai eu l'idée de cette phrase, je l'ai tout de suite notée, puis mise sous Word, et je compte bien ne pas y toucher (vive les phrases sans aucun sens qui font réfléchir :) )

Dans ce dernier cas, emploie la « technique Zéphyr » : chaque personnage doit posséder des caractéristiques propres (un peu comme des personnages de jeu de rôle).

Juste pour savoir, où puis-je consulter cette technique??? J'ai commencé ces caractéristiques avec la version modifiée, mais j'imagine qu'il y a des conseils pour les caractéristiques.

ce qui sera sans doute important par la suite.

Je ne pense vraiment pas (à moins que mon clavier me joue des tours et me fasse taper plus que je n'aurai envie :lol: ). Mais qui sait, je n'ai pas d'idée précise pour la fin, juste le fil rouge, et les fils bleus principaux, pas les fils annexes des fils bleus :oops:

Mais il faut renforcer les interrogations du duc, dans toutefois vendre la mèche.

Il faut que je renforce les interrogations des compagnons à propos du Duc, ou bien que je renforce les interrogations de duc??? J'essaie de ne pas vendre la mèche, mais c'est dur :cry:

C?est ce que j?appelle un changement de personnage central. C?est un procédé pas évident à utiliser.

malheureusement pour la suite il le faut. Mais je n'en dis pas plus, ça ne serait pas drôle autrement :twisted: .

He, on est là pour ça

Et je vous en remercie :)

Mais il faut quand même donner quelques éléments au lecteur à ce moment-là : par exemple, j?avais compris qu?il s?agissait de la mort récente des deux compagnons?

J'en ai donné une ou deux dans l'autre version (mais comme tu ne l'as pas lu, c'est normal que tu ne sache pas (plutôt une que deux^^)

Hum, Kev me semble plutôt hébété que chagriné. Il pourrait également être frappé de stupeur et se sentir ensuite écrasé par le poids de cet événement. De même pour les autres : « tristesse » est trop faible.

ok, c'est noté. En fait je me demande s'il se rendent vraiment compte des conséquences. Ils sont écrasés un peu plus tard, une fois qu'ils auront bien pensés et rendus compte (je ne sais pas comment expliquer :oops: ). mais je changerai un peu.

Des amis réunis autour du feu après une bonne chasse peuvent discuter d?autre chose : évènements de la journée (peut-être que Mav a fait une bourde, comme se prendre les pieds dans une racine, attirant les railleries des autres), projets à venir (surtout ceux des deux futures victimes, ce qui par la suite renforce le sentiment de perte).

Sniff, ça va m'être dur. je pense que je vais le faire, au moins on sentira un peu de tristesse, mais en fait pour ainsi dire, si j'ai commencé l'histoire (que je voulais qu'elle fasse cinq pages Word) c'était juste pour son début. Voilà le début de la première version (sachant que celle-là est la seconde version, même si entre-temps il y a eu des changements mineurs):

un sifflement aigu, un choc, puis un bruit mat se fit entendre: le bruit d?une chute. Un des compagnons avait été terrassé par une flèche aux plumes vertes.

Ca me fait un peu mal de quitter cette idée, même si je me rends bien compte que cela rendra mieux (pour preuve, rien que le rêve de Kev avant l'attaque qui fait un peu attendre).
Je vais essayer quand même (mais ça risque d'être mauvais, je ne saurais que dire. Au moins le caractère fouillé (tout est relatif :oops: ) des personnages avant le meurtre me servira à quelque chose ;) )

C'est tout (!) pour l'instant.

J'aime bien l'ironie. :lol: . Merci beaucoup pour cette très longue critique.

Bientôt ma critique du chapitre 2 remaniè.

Merci d'avance


Iliaron

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il y a 18 ans 11 mois #5829 par Iliaron
Réponse de Iliaron sur le sujet Re: Les Sept Compagnons
Du double post, en veux-tu en voilà (ah bon, tu n'en veux pas. Tant pis :lol: )

Voilà donc l'introduction refaite, où il y a plus de joie, plus de beux sentiments :) . Maintenant je me sens même triste en lisant l'attaque (jamais avant, je dois avouer que le meurtre était une idée pour lancer l'intrigue, nullement pour faire passer des émotions, mea culpa).
Je dois avouer m'être finalement bien amusé, même si je crains que cela n'apparaisse trop "gamin" (quoique quand on est vraiment heureux, un rien nous fait rire :D ) )


Le feu crépitait gaiement au centre des sept compagnons. Les flammes venaient lécher le bois mort et l?embraser petit à petit, procurant une sainte chaleur au milieu de cette froide nuit. Les sept compagnons reposaient leurs jambes fatiguées, tout en discutant de sujets et d?autres. Kev se tourna gaiement vers Pierre, qui s?amusait avec un bilboquet.
« - Toujours le même jeu, à ce que je vois » lui fit-il tout en clignant de l??il.
Ce dernier eut un rire chaleureux, puis répliqua :
« - Exactement ! Un jour, j?arriverais à te battre. Regarde ça ! » fit-il heureux. Il commença à bouger le bibelot, et la boule monta en l?air. Au sommet de sa trajectoire, Pierre avança rapidement mais sûrement sa main sous la boule, qui retomba au centre. D?un air satisfait, il se tourna vers Kev, qui se saisit du jouet. Surpris par la technique de son ami, il balança rapidement la boule en l?air, mais nerveux il bougea l?objet trop rapidement, et la balle atterrit sur son bras, lui laissant échapper un cri de douleur. Richard les regarda amusé :
« - Quel jeu merveilleux pour personne voulant se faire mal. » Les compagnons furent frappés d?un fou rire, où même Kev honteux de son échec adhéra. La bonne humeur était communicative, et ça lui était un plaisir de voir Richard heureux, lui qui d?habitude ruminait ses sombres pensées.
Mav se leva alors, contourna le feu, et prit le bilboquet des mains de Kev. Il essaya hasardeusement une fois, mais abandonna aussitôt lorsque la boule retomba sur son crâne.
« - Quels êtres peuvent être assez fou pour construire ce genre de jouets de la torture ? » se demanda-t-il en plaisantant.
« -Moi », lui répliqua Geoffroy. « Je le leur ait offert. »
« - Ah oui c?est vrai. Je me disais aussi, qui d?autre aurait pu avoir une telle idée pour semer la douleur parmi ses amis. » Il fit un clin d??il à Geoffroy, lequel lui renvoya un large sourire. Arthur donna une ruade dans le dos de Mav, ce qui le déstabilisa et le fit tomber. Il répliqua jovial :
« - On ne se moque pas de ses amis » puis il se pencha et l?aida à se relever. « Mais avec toi, c?est dur, tu tombes tellement souvent. » Il voulut se rasseoir, mais Mav tenta de le faire discrètement chuter, mais Arthur remarqua le geste, sauta au dessus des pieds de son ami, puis atterrissant il se pencha, attrapa le pied de Mav et le fit basculer en avant. Gontrand arrêta l?hilarité générale en reprochant gentiment à Arthur :
« - Voyons, n?utilise donc pas les techniques que l?on apprend quand on devient soldat. Il ne faut pas non plus abuser de notre force accrue. » Il ria de bon c?ur. « Quoique des fois, par amusement? »
Mav, sentant tous les regards braqués sur lui, changea de sujet de discussion :
« - Et si l?on mangeait ».
Il y eut un silence, qui ne fut rompu que par quelques gargouillements d?estomac. D?une commune faim les six compagnons hochèrent de la tête. Kev posa alors sa tête contre son sac, puis se laissa aller à sa fatigue, ne prenant part à la discussion enjouée entre Geoffroy et Pierre qui s?entretenaient sur la meilleure façon de faire cuire le cerf, et qui s?interrogeaient pour savoir qui garderait les ramures. Il entendait aussi Mav et Richard qui discutaient avec gaieté de leur retour au château avec leur butin de la chasse. Il vit à quelques mètres du feu Gontrand et Arthur monter paisiblement une tente, en la mettant la plus près possible de la sainte chaleur.


Maintenant, moment de doute, garder ou ne pas garder le bilboquet??? Hésitation quand tu nous tient :lol: . En fait si, je le garde, il aura une importance pour l'pisode des .. (ok, ok je me tais ;) )


Iliaron


EDIT: ah oui, je trouvais l'idée de Lomerandin tellement bien que je l'ai remise, mais avec quelques changements :twisted: .

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il y a 18 ans 10 mois #6303 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re: Les Sept Compagnons
Bon, j'ai pas tout lu, j'ai juste regarder le dernier texte (en fait, mon truc à moi, c'est plus les mise à jour du site que les travaux en cours parce que quand je prends le temps de poster ce que j'ai lu , généralement il y a déjà deux autres envois si bien que je suis toujours en retard et c'est décourageant).

Alors, l'idée du bilboquet est excellement développé. C'est très curieux, il ne se passe rien, mais on suit ton texte avec intérêt, c'est donc que tu as réussi.
Il y a ce paragraphe qui est maladroit:

On ne se moque pas de ses amis » puis il se pencha et l?aida à se relever. « Mais avec toi, c?est dur, tu tombes tellement souvent. » Il voulut se rasseoir, mais Mav tenta de le faire discrètement chuter, mais Arthur remarqua le geste, sauta au dessus des pieds de son ami, puis atterrissant il se pencha, attrapa le pied de Mav et le fit basculer en avant. Gontrand arrêta l?hilarité générale en reprochant gentiment à Arthur :


D'une partt, il y a une vilaine répétition de "mais", d'autre part, je trouve l'action très confuse. Tu nus décrit trop vite ce qui se passe, je n'y comprend rien. Et je dirais que cette scène n'est pas très introduite et surtout ne sert à rien en l'état. Il faut soit la retravailler en la développant, quitte à créer une situation commique dans l'esprit de ce qui précéède ou créer une réaction qui puisse contraster fortement avec ce qui précède et créer soudain une tension entre les amis. Lç, on repart tout de suite sur la faim au ventre comme si rien ne s'était passé.

L'idée de faire un texte de non-action si j'ose dire est très intéressante mais tu peux aller plus loin encore et surtout mieux montrer le sens de tout ça. Quel était ton but? Distraire? Renforcer les liens de tes perso? Montrer des différences entre eux voire faire naître des différents? Préparer le lecteur à une suite plus agitée?
Bref, avec ce que tu nous livres là, je ne vois pas trop la finalité parceq u'à la limite, il faut que ce soit encore plus long et qu'il se passe encore moins de chose pour vraiment jouer sur les sensations du lecteur.

Bo, je suis pas sûr d'être très clair mais c'est à toi de me dire.

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il y a 18 ans 10 mois #6314 par Iliaron
Réponse de Iliaron sur le sujet Re: Les Sept Compagnons
Tout d'abord, merci de ta critique.

Pour le bilboquet, ravi que cela plaise (ouff, j'ai trouvé la première phrase de mon récit comme il faut alors :lol: )

C'est très curieux, il ne se passe rien, mais on suit ton texte avec intérêt, c'est donc que tu as réussi.

:shock: . Aurais-je des qualités :twisted: ???

Il faut soit la retravailler en la développant, quitte à créer une situation commique dans l'esprit de ce qui précéède ou créer une réaction qui puisse contraster fortement avec ce qui précède et créer soudain une tension entre les amis.

Pour la phrase maladroite, je vais essayer de la retoucher, quitte à ajouter quelques lignes. Par contre, il n'y aura aucune réelle tension (ou alors une feinte pour rendre encore pire la suite, que les amis craignent d'avoir été méchant avec leurs amis dans leurs derniers instants (mais ça me peinerait de refaire une quatrième fois toute la première partie quand même :roll: )
Non, réflexion faite, je développerais.

Par contre, pour la non-action, là je dois avouer ne pas comprendre (tu as regardé le dernier texte ou le dernier post en fait???). Car si au début il ne se passe rien, c'est justement pour introduire la suite où il se passera beaucoup de choses. (en un mot, si tu as lu juste le dernier post, pile à la ligne d'après, l'action commence, c'est suite aux commentaires de Dude et Lomerandin que j'ai décidé de faire cette non-action au début (et si c'est réussi je les remercie encore plus chaleureusement de m'y avoir encouragé à la faire ;) )


Iliaron

EDIT: gloups, j'avais oublié de répondre à une bonne partie (enfin, à moitié)
La non-action a été faite pour mieux introduire une suite mouvementée et bien montrer que les amis ont des liens entre eux très forts, et qu'ils sont donc très soudés. Cela car la mort de deux d'entre eux ne provoquait au final absolument aucune tristesse, que cela ne servait qu'à lancer l'intrigue. Ce début est donc là pour essayer de lancer le lecteur dans le récit avec quelques sentiments.


EDIT2:
Voilà, j'ai réécrit le fameux passage. Bon, ça m'a pris et le plaisir d'écrire m'a pris, ce qui fait que le récit a légérement pris de la longueur (je me suis bien plu quand même :D ).
J'espère que cela est assez bien, j'ai essayé de:
- bien montrer l'amitié
- bien montrer que Kev a quelque réflexe rapide (ça m'aidera par la suite, alors j'en ai profité)
- bien m'amuser d'ailleurs. Je prends un plaisir fou à décrire des moments d'amitié, ça me donnerait presque envie de ne pas rendre mon récit légèrement tragique par la suite, mais bon, il faut bien que l'histoire se fasse, je ne pourrais pas décrire une amitié durant beaucoup de pages non plus :oops: .

Bonne lecture ;)

S?esclaffant, Arthur donna amicalement une ruade dans le dos de Mav. Ce dernier surpris par la tape fut déstabilisé et fit de grands moulinets dans l?air pour se retenir, ce qui obligea Arthur à se reculer pour éviter la boule du bilboquet qui suivait dangereusement le geste de Mav. Il lâcha finalement le bilboquet et chuta à terre. Kev, voyant le jouet retomber vers son ami, tendit rapidement le bras et le rattrapa à quelques centimètres du visage de Mav.
Légèrement penaud, Arthur s?avança vers son compagnon à terre et l?aider à se relever, maugréant une excuse en feintant de la dire à contrec?ur, comme si cela lui coûtait d?avouer ses torts :
« - Mais moi je ne savais pas que tu allais si facilement tomber. C?est pas ma faute, hein, j?ai juste l?habitude de faire de tels gestes à l?école militaire. »Il vit que son ami tournait vers lui des yeux empli de colère. Aussitôt Arthur s?agenouilla aux pieds de Mav et le supplia : « Non, je te jure, je ne voulais vraiment pas, Gontrand peut te témoigner sans mal qu?à l?école militaire on a l?habitude de se donner des ruades dans le dos? c?est un signe d?amitié » finit-il bredouillant devant le regard noir de Mav. Il se tourna vers Gontrand, qui ne sut que dire face au regard inquisiteur de son compère, et ne réussit qu?à faire un geste amorphe dans le vide.
Sentant que la situation commençait à sortir de son contexte général, Kev s?empressa de jeter la cause de ce malentendu dans son sac, puis commença à dire à l?intention de Mav :
« - Crois-le. Sous l?apparence grossière et bourrue d?Arthur se cache un c?ur d?or. Il ne cherchait nullement à te causer tort, ton amitié lui est bien plus importante que toute exposition de sa force. »
Derechef Arthur secoua frénétiquement sa tête en signe d?approbation, tout en regardant Mav avec une expression implorante. Voyant que l?attitude de leur ami ne changeait toujours pas, ce fut Pierre qui prit à son tour la parole :
« - Si c?est ce bilboquet la cause de ton courroux, dis-le de suite et on le jette dans le feu. Geoffroy et Kev seront d?accord avec moi, ta joie est plus importante à nos yeux qu?un quelconque amusement. On ne peut profiter d?un jouet qu?entre amis, pour se divertir et passer un bon moment. Rien ne sert d?en avoir si cela est la cause de troubles?
Mav esquissa alors un sourire, qui se métamorphosa rapidement en un rire joyeux.
« - Désolé, je n?ai pas pu m?en empêcher? » Il reprit rapidement son souffle, et constata que ses six amis le regardaient l?air ahuri, Richard étant même bouche bée. Légèrement surpris de l?impact de sa parole, Mav continua : « Mais ce n?était qu?une blague? Je voulais vérifier les dires des gens qui disent que les soldats ont un c?ur et ne pensent pas qu?à tuer » finit-il en un rire aigu et faux, pensant que ses compagnons risquaient de mal apprécier la plaisanterie et espérant intérieurement que les conséquences ne porteraient pas préjudice à sa grande amitié envers Arthur.
Ce fut Richard qui réussit le plus rapidement à reprendre ses esprits, fermer sa bouche, et articuler :
« - Alors, du début à la fin, ce n?était qu?une blague. Tu n?as même pas à un seul instant été inquiété ? »
Mav nia énergiquement et expliqua :
« - Quand on vend des épées à l?armée, il est pratique de savoir jouer avec ses expressions pour ne pas se faire remarquer. Je ne pensais pas être si bon acteur ! »
« - Et dire que j?ai cru que notre amitié ne tenait pas à grand-chose et risquait de se briser à la moindre anicroche. J?ai réellement cru que dans quelques jours j?allais me recueillir au dessus du cercueil de notre bonheur commun. Ta blague a été époustouflante, mais ne refais jamais cela de mon vivant, mon c?ur ne tiendra pas une seconde fois » finit-il soulagé. Il se rapprocha alors du feu où il s?étendit de tout son long.
Arthur, encore sous le choc, bégaya un vague : « je suis encore désolé de t?avoir fait chuter. Je te jure que je ne le referais plus jamais. »
Mav eut un sourire en entendant cette phrase, mais il rejeta cette promesse d?un geste avant de s?expliciter :
« - Je pense que ma plaisanterie à vos dépens, qui elle était volontaire, était bien pire que ton geste d?amitié. De toute façon, je crois que même si j?avais réellement été vexé je n?aurais pu décemment ne pas vous pardonner. Vous étiez tous à mes pieds pour implorer mon pardon, même ceux qui n?avaient strictement rien fait. C?est une des plus belles preuves d?amitié que l?on ne m?ait jamais faite. »
Il s?approcha d?Arthur, toujours agenouillé, et l?aida à se relever de la main gauche. Il lui tendit ensuite sa main droite, en s?exclamant :
« - A l?amitié »
« - A l?amitié ! » beugla avec force Arthur, serrant vigoureusement la poigne de Mav. Ils se prirent alors par les épaules, et Arthur s?exclama fortement :
« - Ne t?inquiète pas, ce n?est pas une petite blague qui va me faire flancher. Tu me connais, je suis solide comme un roc, à aucun moment je n?y ai cru. »
Il adressa un clin d??il à Mav qui aussitôt éclata de rire.
« - Effectivement? Je n?avais remarqué que tu avais un tel talent d?hypocrisie. Tu es solide physiquement, mais mentalement, tu ne fais pas le poids face à mon détachement imperturbable. »
« - J?ai noté. J?ai remarqué aussi que tes apparences parfois froides ne sont qu?un voile cachant une âme pleine d?amitié. » finit Arthur avec complicité.
Mav ne put s?empêcher d?acquiscer avec un franc sourire. Puis, se tournant vers les autres compagnons, il demanda :
« - Et si l?on mangeait ? »
Il y eut alors un silence, qui ne fut rompu que par quelques gargouillements d?estomac. D?une commune faim les six compagnons hochèrent la tête, et Arthur s?écria avec gaieté.
« - Quelle bonne idée ami, je meurs de faim ! »
Rasséréné Kev posa sa tête contre son sac, puis se laissa aller à sa fatigue, ne prenant part à la discussion enjouée entre Arthur et Mav qui s?entretenaient sur la meilleure façon de faire cuire le cerf, et qui s?interrogeaient pour savoir qui garderait les ramures. Il entendait aussi Pierre et Richard qui discutaient avec gaieté de leur retour au château avec leur butin de la chasse. Enfin il vit à quelques mètres du feu Gontrand et Geoffroy monter paisiblement une tente, en la mettant la plus près possible de la sainte chaleur.


J'espère que c'est mieux quand même, mais de toute façon je me suis bien amusé donc ça vaut l'heure passée :P .

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