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il y a 18 ans 7 mois #7391 par Forge-Rêves
Début d'un texte... a été créé par Forge-Rêves
Chapitre 1 : Cheveux blancs.

[size=150:3likc81n]U[/size]n tourbillon. Puis, du noir. Rien que du noir, un beau noir bien sombre. Oh non ! Va t’en lumière ! Ce noir était si beau que je serai resté dedans pendant des heures, immergé à l’intérieur comme dans un fleuve sans remous. Elle ne veut pas partir. En même temps, elle est très faible cette lumière, c’est en réalité une tache de gris. Je devrais peut-être la laisser rester là pour qu’elle se repose un peu afin qu’elle s’envole plus tard vers d’autres horizons, quand elle aura repris des forces.

Mince, il pleut. Je ne sais même pas où je suis mais cette gentille lumière éclaire un peu mon univers. Je suis près d’un arbre, un grand arbre gris. Ses feuilles sont un peu flétries mais cet arbre reste magnifique. J’ai l’impression de l’avoir déjà vu. Je ne sais pas quand, mais je suis déjà venu ici. J’observe l’arbre d’un peu plus près. Deux mains se posent sur l’écorce. A qui sont-elles ? Elles sont reliées à mon corps par des bras, ses mains. Mes mains. Elles sont recouvertes de terre mouillée. C’est quoi le nom déjà ? De la boue. Oui, c’est comme ça que l’on appelle la terre gorgée d’eau. Je vois une tache rouge sur l’arbre et je sens aussi un liquide chaud couler sur mon visage. Je le touche. C’est bien rouge et liquide. Du sang, qui dégouline lentement de mon front.

Je me remets de mes esprits. Je ne me rappelle de rien. Ah ! si, ça me revient. J’étais sur la place du marché. Il faisait presque nuit mais le soleil tardait à se coucher. J’aime beaucoup le marché, ces odeurs, ces choses qui brillent, et même quand ça ne brille pas, c’est très beau à voir. J’aime observer, toucher, caresser ces objets. Maintenant je les connais tous. Ce que je préfère, c’est l’étal du marchand de voitures. Ce qui me fascine, c’est qu’elles roulent, vroum vroum, c’est marrant. Mais quand le marchand me voit, il me fait les gros yeux et je repose vite le jouet. Dès qu’il tourne le dos, je le reprends. Attention ! Je ne vole jamais les voitures ! C’est mal. Ma maman m’a dit de ne jamais voler parce que après il y a un bonhomme avec un bâton et un drôle de chapeau, un képi, qu'elle dit, qui te prend par les cheveux et qui t’emmène dans une pièce avec des barreaux en métal. On ne peut pas sortir. Une prison. Et le monsieur, ma mère m’a dit que c’était un policier.

En tout cas, je ne me suis jamais fait repérer. Mais ce soir là j’en ai vu un. Enfin… Lui il n’avait pas de bâton. Juste un grand manteau de cuir et des bottes noires. J’étais en train de jouer avec une voiture, une belle voiture rouge. Quand j’ai vu que l’homme me regardait, j’ai vite remis la voiture sur l’étal. Il marchait vers moi. J’avais peur. Mais il continuait d’avancer. Je reculais. Après quelques pas, il commença à courir. Alors, je me suis retourné et j’ai couru moi aussi. J’ai de la chance, je connais très bien la ville. C’est elle qui m’a élevé en fait. Mon père n’était jamais là et quand il rentrait à la maison, il ne me parlait jamais. Je pense que c’est parce que mes cheveux sont blancs. C’est biz z arre quand même parce que les cheveux des garçons de mon âge sont noirs ou marrons. J’en ai même vu un, un jour, qui avait des cheveux jaunes. Mais personne n’avait l’air surpris le regardant, lui. Ma mère, elle, était toujours en train de faire à manger ou le ménage. Mon père trouvait ça normal et il l’obligeait à faire ces tâches. L’homme continuait sa course. Moi aussi. Je zigzaguais dans les rues en espérant qu’il arrête de me suivre. Mais il était toujours derrière moi. Je courais de plus en plus vite. Il me suivait toujours et en plus il gagnait du terrain. Il allait plus vite que moi ! C’est normal aussi, les grandes personnes ont des jambes beaucoup plus grandes que les petits garçons. En plus il pleuvait. Et comme j’ai les jambes plutôt courtes, je pataugeais dans l’eau comme un chien dans une rivière peu profonde. Je sortais de la ville, continuant ma course. J’allais rejoindre la plage, là où est la maison de mes parents. Je regardais derrière moi puis, tout à coup, du noir.

Je m’étais cogné à un arbre. Voila donc où j’en suis. J’essaie de fuir cet homme. Je regarde autour de moi mais je ne le vois pas. Alors me voilà, assis dans la boue. C’est biz z arre mais j’ai l’impression d’avoir déjà vécu ça. Peut-être parce que c’est un cauchemar. C’en serait un, je m’en souviendrais et je saurais comment il se termine. Mais voilà, je n’arrive pas à me rappeler. Mince, revoilà l’homme. Il n’a même pas l’air fatigué. Je dois me lever. Mes jambes ne bougent pas. Enfin si, elles bougent mais c’est parce que je tremble de peur. L’homme marche maintenant. Moi, je ne peux pas. Je dois mobiliser ma volonté. Mon professeur de combat me dit toujours ça : « Quand ton corps ne veut pas faire quelque chose, tu dois te rebeller. Tu dois mobiliser ta volonté, parce que tu as la foi, tu as foi en toi. Si tu sais et que tu persuades ton corps de faire quelque chose, il le fera. C’est ça la vie : une lutte constante entre le corps et l’esprit. ». Mais cette fois, ça ne marche pas. La peur sûrement. L’homme est devant moi maintenant. Il s’agenouille, repousse mes cheveux collés par la pluie avec un doigt et sort un mouchoir. Il essuie le sang qui coule toujours sur mon front. Puis, il range son mouchoir. Il pose sa main sur mon entrejambe. A ce moment là, une fureur m’envahit, une fureur comme je n’en ai jamais éprouvée auparavant. Je prends son bras de mes mains, de mes toutes petites mains, comparées à ce bras énorme et je lui fais une clé, celle que mon professeur préfère. Je retourne son bras et je mets un coup sec sur son coude. J’entends un craquement et un cri. Ce cri me perce les tympans. Une nouvelle certitude dans mon esprit : mon corps est prêt à m’obéir. Sous la pluie toujours battante, je me relève, laisse l’homme là et je cours de nouveau. Derrière moi, je l’entends se relever lui aussi, gémissant de douleur. Ca y est, il court. Pendant quelques minutes, la poursuite se résume à ça : un petit garçon louvoyant entre les arbres et un grand homme trébuchant dans la boue, le tout sous une pluie claquant leurs visages tordus de douleurs. Je cours toujours mais j’entends aussi les pas rapides et lourds de l’homme derrière moi, qui se rapproche. J’ai l’impression de sentir son souffle rauque sur mon cou. Je cours plus vite, fonçant droit devant moi. J’arrive à la falaise. Ma mère m’a toujours dit de ne jamais y aller parce que je pourrais tomber. J’arrive tout en haut, au bord du vide. Je ne vois plus l’homme. Je tombe sur le sol. Je crois voir des étoiles, tellement je suis épuisé. Puis, une botte au loin. Tournant mon visage collé à la boue, je vois l’inconnu à quelques dizaines de mètres de là. Je me relève d’un bond. Parfait, mon corps m’obéit.

*Tu ne m’auras pas. Personne ne m’aura jamais parce que si tu t’approches, je saute dans le vide.*

Je regarde en bas. Environ vingt mètres sous mes pieds, la mer tente d’écraser les rochers sous ses vagues houleuses. Elle sait bien qu’elle n’y arrivera jamais, pourtant, elle s’obstine.

*Elle est aussi têtue que moi. Elle veut vaincre mais elle sait qu’elle n’y arrivera pas. Mais je ne suis pas comme cette mer. Moi, je vaincrais. Si tu avances, l’inconnu, je saute.*

Il continue à avancer. Lentement. Je recule. Mes talons sont dans le vide et j’entends de petits cailloux rouler contre la falaise. Il continue à avancer. Il est tout près maintenant. Il tend la main pour attraper ma chemise. Je ferme les yeux et me prépare à me jeter en arrière. Ca y est, il me tient. J’essaie de tomber, je veux tomber, mais je n’y arrive pas. J’entends une masse rouler contre la falaise, se cogner contre la roche. On me tient toujours. Je décolle du sol. J’ouvre les yeux. Je ne vois qu’une épaule, une épaule couverte par un manteau marron élimé. Je repousse ce nouvel homme qui me comprime le ventre. De toutes mes forces. Puis, les bras se tendent. Je suis au-dessus de l’inconnu. Je reconnais ces cheveux noirs bordés de gris, ces yeux d’un bleu sombre. Il me regarde et dit : « C’est moi. ». Apaisé, je m’endors dans les bras de mon père.

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il y a 18 ans 7 mois #7393 par Petimuel
Réponse de Petimuel sur le sujet Re: Début d'un texte...
Bienvenue, tout d'abord!

Ensuite, ton texte.

Il est bien, très sympa. Assez étrange, assez msytérieux.

Trois problèmes :

1)quelques tournures mal placées, un peu trop dans le langage parlé (par exemple : "C’est quoi le nom déjà ?")

2)Un surpoids, à cet endroit :

Je regarde en bas. Environ vingt mètres sous mes pieds, la mer tente d’écraser les rochers sous ses vagues houleuses. Elle sait bien qu’elle n’y arrivera jamais, pourtant, elle s’obstine.

*Elle est aussi têtue que moi. Elle veut vaincre mais elle sait qu’elle n’y arrivera pas. Mais je ne suis pas comme cette mer. Moi, je vaincrais. Si tu avances, l’inconnu, je saute.*


J'ai beaucoup aimé la première aprtie, avec la constatation du gamin sur l'obstination. Mais du coup, le paragraphe d'après fait "trop", une seconde couche malvenue. Je te conseille de l'enlever.

3) le père est pédophile!? :shock: Quégnipasse?

Voilà. Sinon, c'ets un bon texte, auréolé de mystères, de non-dits, et d'un paysage fictif très agréable. Bravo à toi!

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il y a 18 ans 7 mois #7395 par Forge-Rêves
Réponse de Forge-Rêves sur le sujet Re: Début d'un texte...
La fin est un peu mal expliquée... Mais tout vient dans la suite, le père n'est pas pédophile je te rassure. Il suffit d'attendre la suite, déjà écrite d'ailleurs...

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il y a 18 ans 7 mois #7397 par Petimuel
Réponse de Petimuel sur le sujet Re: Début d'un texte...
Ah bon! Dans ce cas, j'attends! :D

Songe, oeil de chat monoligneur

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il y a 18 ans 7 mois #7398 par Forge-Rêves
Réponse de Forge-Rêves sur le sujet Re: Début d'un texte...
Je vais juste attendre d'avoir un peu plus de commentaires sur cette première partie pour mettre la seconde...

PS : pour le point un, c'est fait exprès, je me trouve dans la tête de l'enfant.

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il y a 18 ans 7 mois #7638 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re: Début d'un texte...
Le texte utilise assez intelligemment le "présent" car d'habitude, c'est toujours un peu mou, mécanique, un récit au passé à plus de vie, je trouve. Mais là ça fonctionne bien.
Bon, le coup de l'amnésie, c'est un truc assez fréquent, c'est même un peu cliché, donc on verra coment tu l'exploites.
Donc, une bonne entrée en la matière, avec une dimension onirique intéressante.

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il y a 18 ans 7 mois #7648 par Forge-Rêves
Réponse de Forge-Rêves sur le sujet Re: Début d'un texte...
D'accord merci pour les compliments. Sinon pour la suite, elle paraîtra dans la MAJ, normalement.

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il y a 18 ans 7 mois #7652 par Iliaron
Réponse de Iliaron sur le sujet Re: Début d'un texte...
Voili voilou, j'ai réussi à lire le texte :lol: .

Tout d'abord, vite fait un passage sans transitions:

C’est elle qui m’a élevé en fait. Mon père n’était jamais là et quand il rentrait à la maison, il ne me parlait jamais. Je pense que c’est parce que mes cheveux sont blancs. C’est biz z arre quand même parce que les cheveux des garçons de mon âge sont noirs ou marrons. J’en ai même vu un, un jour, qui avait des cheveux jaunes. Mais personne n’avait l’air surpris le regardant, lui. Ma mère, elle, était toujours en train de faire à manger ou le ménage. Mon père trouvait ça normal et il l’obligeait à faire ces tâches. L’homme continuait sa course.

Le manque de transition entre passé et présent m'a un peu destabilisé au début, je pense qu'il manquerait un tout petit quelque chose à la fin pour le faire revenir à ses pensées, peut-être un bruit...


Sinon ton texte est très sympa, on sent bien toute l'innocence du gamin, et tu parviens déjà à auréoler ton texte de mystère alors qu el'on comprend bien l'histoire pour autant.


Je lirais la suite lors de la Maj :D .



Iliaron

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il y a 18 ans 7 mois #7653 par Forge-Rêves
Réponse de Forge-Rêves sur le sujet Re: Début d'un texte...
Pour ce passage, c'est parce que la pensée d'un gosse n'est pas très bien ordonnée, il passe rapidement d'un sujet à un autre pour revenir rapidement à celui qui l'interresse. J'essaie de suivre ce processus, cette idée, afin d'améliorer mon récit. Voila voila. Sinon merci pour les compliments. :D

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