Le fils de la terre : la prophétie perdue
- Leodie
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le fils de la terre
la prophétie perdue
La prophétie de l’univers :
Quand il y a une vie,
Il y a une mort.
Quand il y a naissance
Il y a mort.
Quand il y a un début,
Il y a une fin.
Quand une étoile vit,
Une étoile meurt.
Quand une planète meurt
C’est pour donner naissance
A une nouvelle étoile,
Une nouvelle chance
De construire sa vie
Comme au paradis.
Chapitre I
Amélie se tenait adossée contre la porte donnant sur le couloir. Elle balaya une nouvelle fois du regard la chambre de son ami : toute petite, avec un lit simple collé contre un mur de la pièce, un petit bureau sur le mur opposé, laissant un mince couloir de moquette bleue pour passer. Au fond, entre le bureau et le mur face à la porte, se tenait une petite armoire, qui faisait à peine office de penderie. Bien que la chambre fut fort petite, Eric avait quand même pu loger une petite boîte en carton, style colis, à droite de son bureau, entre celui-ci et son armoire.
Le garçon, âgé de quinze ans tout comme Amélie, aux cheveux bruns et aux yeux bleus, était en train de modeler une espèce de boule de fumée en pâte à modeler. Amélie grimaça.
- Comment peux-tu vouloir faire ça ? demanda-t-elle en se crispant.
La jeune adolescente détestait tout ce qui sortait de l’ordinaire, et se demandait parfois comment elle pouvait s’attacher à Eric.
- Tu ne regardes jamais les infos ? s’étonna le jeune homme. En ce moment, des guerres sont en cours, et d’autres se préparent. La Terre est pourrie, en quelque sorte. Les Humains la détruisent. Comment ne pas rêver d’un monde meilleur ?
L’adolescente fit la moue. Le jeune garçon allongé sur son lit avait bien raison. Mais elle ne voulait pas l’admettre.
- Comment peux-tu créer une nouvelle terre ? Il te faut absolument un soleil, sinon, elle deviendra une Terre glacée. Et ça ne te servira à rien.
- J’ai tout prévu ! s’exclama le garçon en sautant de son lit. Attends que je le retrouve !
Il se précipita sur la boîte en carton, et fouilla dedans. Il mit de côté des livres d’astronomie, et d’autres objets moins sérieux comme des bandes dessinées de E.T.
- Le voilà ! s’exclama-t-il en brandissant un long tuyau en verre qui se finissait par une boule, comme les ballons qu’on utilise en chimie.
- Tu veux fabriquer un soleil avec cette chose ? s’étonna la jeune fille.
- Bien sûr ! Je l’ai prévu pour !
- Mais, c’est en verre ! s’offusqua l’adolescente. Si tu le mets au contacte du feu, il fondra.
- Tu penses bien que je l’avais prévu ! dit le garçon d’un ton moqueur. Sinon, je ne l’aurais pas fabriqué. C’est une matière très spéciale, je l’ai conçue moi même. Elle peut emprisonner du feu, et le compresser dans le globe, que tu peux voir au bout du tuyau. Ensuite, dès que je libère la boule de feu, elle flotte, sans éprouver le moindre besoin de gravité !
Amélie fit la moue. Son ami avait des pouvoirs extraordinaires, et elle était sûre qu’il ne bluffait pas. Elle l’avait vu se mettre à l’œuvre plus d’une fois, et la terre qu’il voulait fabriquer n’était pas sa première idée farfelue.
- Alors, Amélie, qu’en penses-tu ?
- Ben, c’est une idée. Si tu veux vraiment créer un monde parfait, après tout, c’est ton problème. Je veux bien coopérer, mais je risque de ne pas pouvoir faire grand chose.
- Je voudrais juste que tu m’aides pour récupérer du feu, demanda le garçon. J’aurais du mal à faire ça tout seul. Si tu veux bien revenir Mercredi prochain, à cinq heures…
- D’accord ! accepta l’adolescente. Alors, à Mercredi !
La jeune fille sortit de la chambre, suivie d’Eric. Il lui ouvrit la porte, et lui dit au revoir. Amélie remonta l’allée gravillonnée, enfourcha sa bicyclette, et sortit dans la rue, où le garçon la perdit de vue au milieu de la circulation.
Après avoir refermé la porte, Eric rangea soigneusement son ustensile de constitution inconnue au fond de son carton.
« Vivement Mercredi ! se dit-il, je pourrai commencer le plan de la construction. »
Quelques jours plus tard, un certain mercredi, environ vingt minutes avant dix-sept heures, Eric Lenna, alors qu’il finissait ses devoirs dans sa chambre, entendit une voix féminine crier depuis le couloir :
- Eric ! Nous partons !
L’adolescent ne répondit pas. Comme d’habitude, d’ailleurs. Il attendit seulement patiemment que ses parents s’en aillent. Une fois qu’il entendit la porte de l’entrée claquer, il bondit de sa chaise et se précipita sur son lit. Sous ses couvertures, il attrapa sa petite boule qui représentait sa nouvelle planète. On pouvait voir, en s’approchant un peu, de petites taches vertes ou bleues, représentant des forêts ou des lacs. De très fines lignes bleues à peine visibles à l’œil nu sillonnaient les terres et allaient se jeter dans la mer. Pour l’instant, le paysage était prêt, il ne manquait plus que les villes et villages, des routes, et quelques autres aménagements.
Le jeune garçon s’installa en tailleur au bout de son lit, « tenant » son petit bloc de terre : la forme flottait légèrement entre ses paumes, comme à la surface d’une piscine.
L’adolescent ferma doucement les yeux. Dès que ses paupières furent complètement fermées, il s’écroula sur le dos, inerte.
Eric survolait une terre vide, sans bâtiments, ou autres constructions humaines. Il s’approcha d’une plage, là où il se posait très souvent en premier. La mer venait lécher la côte sablonneuse. Le vent était doux, la mer tiède, le sable chaud et fin. Eric se posa doucement sur le sable, et, après avoir admiré la mer, s’en détourna et partit en direction de la future ville. Après avoir dépassé les dunes, il s’éleva lentement et se mit à penser. Il imagina une petite route, qui menait vers l’emplacement du village. Doucement, suivant les pensées du jeune garçon, une route sablonneuse commença à se dessiner, entourée de palmiers dansants au vent, alignés de chaque côté du chemin. Une autre route vint rejoindre la première, suivant à la lettre les envies de l’adolescent. Parfois, des chemins se modifiaient pour convenir parfaitement aux déplacements des futurs habitants. Eric avançait de plus en plus vite. Tout se construisait derrière lui, comme par enchantement. Il parcourut ainsi tout le pays, puis tout le continent, et enfin le monde qu’il avait créé fut recouvert de chemins, routes et autres lieux pour se déplacer. Doucement, le jeune garçon revint sur terre, pour se poser sur un chemin menant à son village favori, celui près de la mer. Le chemin était encadré par de grands arbres coupés en pointes, et les feuilles se dressaient vers le soleil, éclairées par sa douce lumière. Là, il construisit une petite cabane pour que tout son corps puisse venir se promener dans ce monde quand il serait entièrement créé. Il se dirigea ensuite dans le village. Il pensa à l’emplacement des maisons, et les murs porteurs se fabriquèrent lentement. Peu à peu, le village se dressa, des habitations aux magasins, en passant par les fermes et les ateliers.
Quand il eut enfin fini tout ce travail, il rentra dans une boulangerie pâtisserie et commença à fabriquer les présentoirs, les comptoirs et autres petites choses moins importantes.
Il en était à l’arrière-boutique (il installait les fourneaux) quand il entendit un bruit lointain, le son d’une sonnette. Il dressa l’oreille. Non, il n’avait pas rêvé. Le bruit retentit encore, sourd, étouffé. Il sortit de la boutique, et s’éleva dans le ciel, lentement d’abord, puis il prit de la vitesse. Le vent sifflait dans ses oreilles. Il allait de plus en plus vite, et commençait à s’essouffler. Enfin, au moment où il croyait qu’il n’y arriverait plus, il rouvrit les yeux, allongé sur ses couvertures. Il se redressa vivement. Le garçon était tout tremblant et couvert de sueur. Il tâta autour de lui pour s’assurer qu’il était toujours sur son lit. Le retour vers le monde réel était toujours très difficile. Il fixa sa petite balle qui flottait entre ses mains. Si on la regardait au microscope, on aurait pu apercevoir un minuscule village.
Un coup de sonnette le ramena à la réalité. Il enfouit sa boule dans les couvertures et sauta de son lit. Il enfila rapidement ses chaussons, sortit de sa chambre et traversa le couloir à grandes enjambées. Ses semelles claquaient sur le carrelage brillant avec un son clair et régulier. Arrivé devant la porte d’entrée, il la déverrouilla et appuya sur la poignée. La porte s’ouvrit en grand sur une Amélie impatiente.
- Que faisais-tu ? bougonna-t-elle. Ca fait déjà cinq minutes que j’attends comme une cruche devant la porte !
- Excuse-moi, j’étais occupé. Je voulais commencer le village le plus tôt possible…
- Moui… grogna la jeune fille. Enfin, je suis là, tu peux commencer à créer ton soleil.
- Entre ! dit le garçon. Je vais chercher le matériel.
Il s’écarta pour laisser passer la jeune fille, puis se précipita vers sa chambre. L’adolescente le vit ouvrir la porte et s’enfoncer dans son antre. Quelques minutes plus tard, il en ressortit en tenant l’instrument qu’il avait créé dans l’une de sa main, et dans l’autre, sa mini terre. On voyait qu’il était content de son travail.
- Regarde ! s’exclama-t-il en tendant la boule à la jeune fille. J’ai commencé un village, ici.
Il montrait un point que la fille n’arrivait pas à voir, sur l’un des continents.
- Où ça ? demanda-t-elle. Ici ?
Elle avança un peu trop son doigt, et la boule recula vivement. Un peu trop, d’ailleurs, car Eric ne réussit pas à la retenir et elle tomba à terre.
- Zut ! grommela la jeune fille. Excuse moi.
L’adolescent s’était déjà penché et avait ramassé sa Terre.
- Elle a un système de protection, expliqua-t-il. Dès que l’on veut la toucher, elle recule. Comme ça, elle ne peut pas être abîmée.
- Comment as tu fait ça ? demanda Amélie incrédule.
- Je ne sais pas, ça ce fait tout seul. C’est
comme ça, je fabrique des matériaux qui conviennent à mes pensées.
La jeune fille ne répondit pas. Bien qu’elle commençait à avoir l’habitude des miracles que produisait Eric, il l’étonnait toujours.
- Viens avec moi, commanda le garçon. Dans la cuisine, il y a déjà un feu de bois dans la cheminée, mais il faudrait que tu l’attises, pour qu’il atteigne une température assez élevée pour fabriquer un soleil.
- Tu ne peux pas en fabriquer un ? demanda la jeune fille.
- Non, je ne peux que fabriquer de la matière. J’ai déjà essayé, mais le soleil n’était pas du tout assez chaud.
Il la conduisit dans la cuisine où il régnait une douce chaleur. Amélie saisit le soufflet pendant qu’Eric ouvrait la vitre de la cheminée. Après s’être agenouillés, les adolescents commencèrent leur manœuvre. La jeune fille attisait le feu. Quelques minutes plus tard, on se serait cru dans une forge. Le garçon plaça l’extrémité du tube dans les flammes bleues, là où la chaleur était la plus forte, pendant qu’Amélie continuait à alimenter le feu pour maintenir la température. Les flammes s’engagèrent dans le tube et filèrent vers la sphère, qui formerait le soleil. Lentement, Eric releva son instrument pour récupérer les flammes un peu moins chaudes. Dans le globe, une boule de feu bleue orangée se formait, à mesure qu’Eric faisait pénétrer les flammes. La forme grossit de plus en plus, et finit par remplir la sphère. Alors, Eric retira le tube du feu. Amélie referma la vitre de la cheminée et se redressa.
- Alors, qu’est-ce que tu en dis ? demanda le garçon en montrant son soleil miniature.
- Que veux-tu que je dise ? Il faut voir ce que ça donnera une fois prêt, dit l’adolescente en s’essuyant le front à cause de la chaleur.
- Bien sûr. Mais il me faudra encore quelques jours pour finir la terre et pour installer le tout. Tu voudras bien venir après les cours chez moi, un de ces jours ?
- Quand tu veux ! s’exclama l’adolescente. Moi, je n’ai pas d’obligations pour mes sorties. Tu me préviendras la veille, quand même ?
- D’accord, dit le garçon. Je te le dirai le plus tôt possible. Maintenant, que dirais-tu d’un petit goûter ?
- Pourquoi pas, sourit Amélie, dont le ventre criait famine. Mais, ton soleil ? Où vas-tu le mettre pour que tes parents ne le voient pas ?
- Ne t’inquiète pas pour ça. Je le mettrai dans mon carton, avec tout mon matériel, ils ne mettent jamais le nez là-dedans.
j'espère que ce premier chapitre vous à plu ! je mettrais la suite demain
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- Krycek
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Beau travail !
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- Petimuel
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une partie bien réussie, qui nous invite à pénétrer dans le livre. Un bon point! Les personnages et le décor sont directement plantés, le cadre est bien décrit, et tu en profites pour nous faire découvrir la personnalité d'Eric à travers le contenu de sa boîte en carton. Deux petits défauts cependant :
1) "des guerres sont en cours, et d'autres se préparent. Le monde est pourri, en quelque sorte." S'il n'y avait que les guerres...
2) Je trouve le départ d'Amélie assez brusque... il me paraît étrange qu'il ne l'invite que pour lui dire de venir le prochain mercredi...
Quelques problèmes :
Le mot style me paraît décalé... personellement, j'aurai mis : "sans doute un ancien emballage de colis postal recyclé en fourre-tout", ou quelque chose du genre. Enfin,c 'est une question de goût, après...Eric avait quand même pu loger une petite boîte en carton, style colis, à droite de son bureau
Une petite répétition, m'enfin c'est deux fois rien, c'est juste histoire de faire mon pointilleuxJ’ai tout prévu ! s’exclama le garçon en sautant de son lit. Attends que je le retrouve !
Il se précipita sur la boîte en carton, et fouilla dedans. Il mit de côté des livres d’astronomie, et d’autres objets moins sérieux comme des bandes dessinées de E.T.
- Le voilà ! s’exclama-t-il en brandissant un long tuyau en verre qui se finissait par une boule, comme les
Il en était à l’arrière-boutique (il installait les fourneaux) quand il entendit un bruit lointain, le son d’une
premier passage dans le monde qu'il a créé. C'est un passage plutôt joli, avec de belles descriptions. On s'immerge bien dans cet univers "artificiel". Inconvénient : je sais que son but est de faire des hommes bons, mais en créant un comptoir, il instaure l'argent, donc le profit... m'enfin, c'est un défaut mineur!
par contre :
avec un narrateur externe, toujours éviter les parenthèses!(c'est déconseillé aussi avec un narrateur interne.) Crois-en quelqu'un qui a perdu des points sur ses rédacs incluant des parenthèses quand il était au collège.Il en était à l’arrière-boutique (il installait les fourneaux) quand il entendit un bruit lointain, le son d’une
Voilà. C'est une jolie entrée en matière, qui nos invite à nous plonger dans ton récit. On attend donc la suite! ( ).
Encore bravo!
Edit : et j'aime beaucoup la poèsie
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- Iliaron
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Il y a certes un peu de naïveté derrière les enfants, par exemple vouloir que le monde aille mieux, ainsi que derrière certaines actions, avec certains actes non expliqués (les pouvoir du garçon, mais je pense que cela sera expliqué quand même, le feu qui devient bien trop chaud, le problème qu'a le garçon pour faire du feu alors que pourtant il est très "puissant".
C'est sûr que la lecture en pâtit, il est inutile de mentir, mais je pense vraiment que rapidement ces problèmes passeront. On a tous commencé comme cela, à vouloir absolument qu'il se passe une telle scène et à être prêt à tout pour que cela se passe .
Mais sinon, c'est sublime, ce que je préfère est la description de la construction du nouveau monde, très onirique. Bravo donc .
En fait:
J'étais un fervent partisan de cette "doctrine" jusqu'à ce que je relise des textes contemporains. Et là, horreur, tous les grands auteurs commettent des erreurs impardonnables que l'on dit horrible: Feist met des parenthèses, Rowling met des parenthèses... Et ce sont des auteurs de best-sellers (surtout Rowling).avec un narrateur externe, toujours éviter les parenthèses!(c'est déconseillé aussi avec un narrateur interne.) Crois-en quelqu'un qui a perdu des points sur ses rédacs incluant des parenthèses quand il était au collège.
Donc à mon avis, si elle veut mettre des parenthèses, elle peut sans problèmes.
Iliaron
PS: je n'ai pas vérifier, mais la poésie vérifie-t-elle les règles de métrie? Si oui, bravo à toi .
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- Petimuel
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- Leodie
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enfin, contente que ça vous plaise ! je poste le deuxième chapitre :
Chapitre II
Eric renouvela souvent ces séances de « construction ». Dès qu’Amélie fut partie, il se replongea dans son monde en prenant soin de faire sonner son réveil avant l’heure où ses parents devaient revenir. Il eut le temps ce jour là de commencer une autre ville. Les jours suivants, il y allait le plus souvent possible, et il prenait souvent une heure ou deux sur son temps de sommeil.
Le week-end suivant, il eut presque vingt-quatre heures de libre. C’était le samedi :
- Eric ! avait lancé sa mère depuis la salle. Nous partons voir une de mes tantes. Nous partons pour le week-end. Ne fait pas de bêtises, surtout.
Et ils étaient partis sans lui dire autre chose. Pas un au revoir. Il y avait si peu de contact avec ses parents qu’on eut pu facilement imaginer qu’ils n’étaient pas de la même famille.
Au cours de la soirée, alors qu’il se reposait un peu dans sa chambre, Eric entendit un bruit résonner dans le silence de la maison. Curieux, l’adolescent sauta de son lit. Supposant que le son venait du jardin derrière la maison, il se glissa hors de sa chambre, et, sans un bruit, sans même allumer la lumière, il partit à tâtons dans la maison. Glissant ses mains contre les murs, il avançait doucement dans la pénombre. Quand il sentit la poignée de la porte du bureau, il s’arrêta, l’abaissa lentement et sans bruit, et entra dans la pièce obscure. Par la fenêtre, il ne distinguait que les ombres des arbres, mais aucune trace de la chose qui avait provoqué le bruit. Eric s’avança encore de quelques pas dans la pièce, et percuta un meuble rempli de dossiers qui appartenaient à ses parents. Quelques uns volèrent dans la pièce, et Eric s’empressa de les ramasser. Mais l’un de ces documents attira son attention : une feuille médicale avec un post-it collé dans un coin du papier. A la lueur de la lune, l’adolescent décrypta le petit mot écrit à la va-vite : Voici votre fiche médicale ainsi que celle que j’ai remise à mes supérieurs (où j’ai modifié quelques petites choses). Ne vous inquiétez pas pour l’enfant, je m’arrangerai pour que ce petit problème passe inaperçu.
Docteur Millot
Eric ne sut que penser de ces quelques mots. Le docteur Millot, le médecin de sa mère qui devait veiller à la bonne santé de celle-ci, devait cacher quelque chose. De plus, le bulletin de santé datait de l’année de la naissance d’Eric. Y avait-il un rapport avec lui ? Peut-être n’était il pas le fils de son père, mais l’expression « l’enfant » avait l’air de le qualifier comme un étranger… à moins que l’on ne parlait pas de lui ! Ne sachant que faire, Eric regarda la fiche médicale plus attentivement. Elle datait de quelques jours avant l’expédition de ses parents sur le Mont Noir, et quelques jours aussi avant sa naissance. Pourtant, le docteur avait bien marqué « aucuns signes de grossesse. Apte à la marche et à l’escalade. » Mais sur l’autre papier, le « faux », était indiqué « doit se montrer prudente. L’accouchement est pour après l’expédition, mais à surveiller ». Eric reposa les documents à leur place, et retourna dans sa chambre, anxieux. Qui était le bébé ? Etait-ce lui ? Ou un autre enfant ? Et pourquoi sur le véritable papier, sa mère n’était pas enceinte ? Tant de questions se bousculaient dans son cerveau. Décidément, ses parents étaient pleins de mystères !
Pendant tout le reste du week-end, Eric finit de construire sa terre miniature. Les bâtiments étaient faits, les routes, les villages, les pays, les continents… même les habitants étaient créés. Le soir, il prévint Amélie qu’il avait fini, et lui donna un rendez-vous le mercredi après midi.
Cet après midi là, l’adolescente arriva en avance. Elle posa son vélo contre la clôture qui entourait la maison, ouvrit le portail et s’avança dans l’allée gravillonnée. Eric lui ouvrit joyeusement la porte. Comme tous les mercredis après-midi, ses parents étaient partis au marché pour une bonne heure. L’adolescent entraîna la jeune fille dans sa chambre. Il sortit sa terre et son soleil. Sur le moment, Amélie resta admirative, regardant la minuscule planète que son ami avait créée. Eric éclata de rire.
- Maintenant, dit-il, il faut que tu m’aides à disposer le soleil. Attends-moi là, je vais chercher un peu d’eau !
Amélie ne bougea pas de la pièce, mais approcha sa main du soleil.
- Aïe ! cria-t-elle, surprise, sentant la chaleur du feu la brûler.
Eric arriva à se moment là.
- Attention ! se moqua-t-il. C’est chaud !
- J’avais remarqué, bougonna l’adolescente, honteuse. Mais je ne pensais pas que ça l’était autant !
Eric sourit, et expliqua à son amie :
- L’eau est contenue dans un récipient spécial, en forme de sphère et de la même taille que ma planète, qui triple au moins la chaleur ou le froid. Comme ça, nous saurons plus rapidement si la terre est trop près ou pas.
Il tendit le petit récipient transparent. Amélie l’approcha du soleil, mais déjà l’eau se mit à bouillonner.
- Eloigne la, ordonna Eric.
L’adolescente obéit, et l’éloigna un peu. Mais l’eau se mit à geler. Amélie, ne sachant quoi faire, lança un regard abattu à Eric. Celui-ci sourit, et rapprocha doucement l’eau du soleil. Après plusieurs essais, ils trouvèrent enfin l’emplacement idéal pour la planète.
- Maintenant, il faut lui donner un axe de rotation. A savoir que l’hiver, la terre s’éloignera un peu du point d’équilibre parfait que nous avons trouvé, mais le dépassera un peu pour l’été. Et il faut aussi faire tourner la terre de manière à ce que le soleil en illumine chaque partie en un tour. Il faut faire attention !
Amélie fit la grimace, mais elle se mit tout de suite au travail. Avec l’aide d’Eric, ils déterminèrent l’axe et la rotation de la terre avec soin. Une fois les calculs vérifiés, ils se mirent à la pratique. Après plusieurs longues minutes, les deux adolescents s’assirent sur la moquette, exténués, et admirèrent leur œuvre : la terre, la petite terre bleue tournait joliment, et selon tous leurs désirs autour du soleil ! Eric et Amélie gardèrent le silence encore un peu, le temps de se remettre de tous leurs efforts.
- Comment comptes-tu y aller, sur ta planète ? demanda Amélie pour rompre le silence.
- J’ai créé une petite cabine à l’intérieur de la planète, reliée a un système que j’ai ici, dit-il en désignant des fils par terre. C’est un peu compliqué à expliquer, mais c’est tout simple à utiliser. Si tu veux, tu peux venir chez moi samedi après midi, c’est l’heure des courses pour mes parents, cette fois. Et tu m’aideras à rentrer dans mon monde !
- C’est d’accord ! accepta la jeune fille. Dans ce cas là, à samedi prochain !
Les deux adolescents se dirent au revoirs, et Amélie enfourcha sa bicyclette avant de disparaître à l’angle de la rue. Eric rangea son petit système solaire dans son carton, où il rentrait de justesse. Le garçon rêva à tout ce qui pouvait se passer sur cette autre planète… quels seraient les débuts ? Les désirs, les questions, les histoires de ce monde ? Cela le laissa songeur pendant un moment, avant de s’écrouler, fatigué, exténué, sur son lit.
voila ! j'espère que cette suite vous plaira autant que le début !
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- Krycek
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Je trouve l'idée interessante, je me demande si tu as lu avant du Bernard Veber, car il était assez axé sur cette idée de créer des mondes de toutes pièces.
Je préfère la façon dont tu l'amènes, plus simple, plus facile à comprendre et à la fois plus riche car on comprends qu'il y a beaucoup de possibilités offertes par ce que tu as mis en place.
Désolé, je n'ai pas vraiment le temps de lire le 2nd chapitre pour le moment, et je vais arrêtter ici, ils se trouve que Petimuel et Iliaron ont déjà noté les fautes du textes.
Bonne continuation !
EDIT : je m'y mets de suite !
Plutôt "de CE qui avait" à mon sens, avec la chose tu préviens déjà le lecteur qu'il y a quelquechose de précis (je n'ai pas encore lu la suite), le CE permet de rester vague, conserver un suspense ou encore allèger la phrase.Leodie écrit: mais aucune trace de la chose qui avait provoqué le bruit
Ca fait un peu :"Oh ben zut alors !" Tu devras terminer par une phrase qui ne concluereait pas (décidément) le paragraphe, une phrase qui laisse ouverte toute idée...Leodie écrit: Décidément, ses parents étaient pleins de mystères !
Pour ce qui est de la suite, je ne comprends pas comment ça se passe réellement quand il doit ranger sa construction, à chaque fois il devra revoir tous ses réglages ?
Sinon j'espère qu'au final le fait qu'Eric ait ce don et cette facilité à la création sera expliqué ou aura une importance dans la suite...
Voilà Leodie ! Pense à le proposer pour la MAJ d'Halloween (à ce propos si tu as un texte à thème horreur propose le pour la circonstance) et profites en pour aller faire un tour sur le forum :
Comment avez vous connu Chroniques ???
Pour faire plus ample connaissance, nouvelle version
La Taverne pour s'amuser, et autres... je crois que je vais mateler à créer un sujet pour les nouveaux ! En étant un moi même
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- Lomerandin
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Chap I
Il y a une certaine innocence dans ce texte. Je ne sais pas trop quoi, d'ailleurs. Disons qu'on rentre dedans sans avoir besoin d'explications : Eric voulait créer une terre, alors il l'a fait. Il n'y a pas d'explications métaphysiques requises, c'est naturel.
Cette première partie du texte pose bien l'histoire en prenant son temps. Ca change des scènes d'action gratuites qui souvent n'apportent pas grand chose. Mais pour la suite, il va falloir ajouter du piment. Tout reste assez calme pour l'instant. Quelque chose devrait aller de travers pendant la création de ce monde de poche, comme pour toutes les grandes inventions farfelues (je dis ça d'autant plus facilement que j'ai vu le dernier Wallace et Gromit hier !).
Euh, ça serait pas des sapins…Le chemin était encadré par de grands arbres coupés en pointes
Pas d'accord. Ces parenthèses-là apportent de la légèreté et une pointe d'humour très fine. Imagine ce gamin en pleine construction de la boulangerie, du comptoir aux fourneaux. Ce n'est pas parce qu'un prof de collège en a décide autrement de manière peut-être péremptoire qu'on va s'en priver. N'hésitons pas à s'écarter des normes, que Diable !Songe écrit:
avec un narrateur externe, toujours éviter les parenthèses!(c'est déconseillé aussi avec un narrateur interne.) Crois-en quelqu'un qui a perdu des points sur ses rédacs incluant des parenthèses quand il était au collège.Il en était à l’arrière-boutique (il installait les fourneaux) quand il entendit un bruit lointain, le son d’une
Chap II
Ouille, ça s'embrouille ! Les deux paragraphes traitant de la feuille médicale sont à revoir de toute urgence. D'abord, la manière utilisée pour l'amener jusqu'au bureau est pour le moins cavalière : on n'y croit pas une seconde. Ensuite, les conclusions d'Eric arrivent bien trop vite à mon goût : c'est l'avalanche. Et on se perd entre le "vrai" certificat, le "faux", celui qui aurait dû être fait, celui qui n'a pas été fait… Ou alors, c'est juste moi qui n'ai rien compris !
Après, ça s'éternise un peu. Cette deuxième partie est trop semblable à la précédente. Maintenant que le principe de la création du monde a été présenté, il faut aller plus loin. Vivement la prochaine, qu'il s'y passe quelque chose d'intéressant.
C'est vrai, il fallait le préciser au cas où il existerait des médecins veillant à ce que leurs patients tombent malades. C'est bon pour les labos pharmaceutiques.le médecin de sa mère qui devait veiller à la bonne santé de celle-ci
Alors, ils en connaissent plus sur l'astrophysique que moi (ce qui n'est pas dur, il est vrai ; et alors?)Avec l’aide d’Eric, ils déterminèrent l’axe et la rotation de la terre avec soin. Une fois les calculs vérifiés, ils se mirent à la pratique.
Edit : petite fautounette de rien du tout corrigée dans le chap I : "il rangea soigneuseument sont ustensile"
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- Leodie
- Auteur du sujet
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mais oui, j'ai fini le livre, et même celui d'après, qui (d'après mes parents et plusieurs amis) est meilleur que le deuxième, bien que le début soit assez plat...
enfin, avoir des critiques, ça ne fait pas de mal, ça fait même plutot du bien, et ça aide à s'améliorer
je met la suite tout dès maintenant !
Chapitre III
Après une courte secousse, plus rien. Eric avait du mal à tenir sur ses jambes. Alors qu’il était encore dans sa chambre, il avait tenu fermement les poignées de télé transportation vers son monde, qu’il avait baptisé Tera. Il ne savait plus trop ce qui s’était passé ensuite. Eric se risqua à entrouvrir un œil. Mais la pièce où il se trouvait était sombre. Il ouvrit son deuxième œil. De fines lames de lumière pâle passaient entre les planches mal jointes du bois, qui empêchaient la pièce d’être plongée dans une totale obscurité. Après plusieurs minutes, Eric finit par distinguer les recoins de la cabane : il se trouvait dans une petite pièce carrée, debout sur un socle qui permettait le voyage entre les deux mondes. Dans un coin de la pièce, le bois avait été creusé en une sorte d’étagère, abritant des vêtements. Eric descendit de son piédestal, et entreprit de se vêtir de ces nouveaux habits. Ils comportaient un tee-shirt en peau de Maquinet, un animal robuste aux poils longs, et à la peau épaisse, ressemblant beaucoup aux mammouths préhistoriques, à l’exception de la trompe. Un gilet rembourré avec les poils de l’étrange bête, et un pantalon lui aussi fait en peau de Maquinet. Une fois revêtu de ces habits inhabituels, l’adolescent ressemblait parfaitement à un habitant normal de ce monde.
Eric sortit de la pièce exiguë en prenant soin de refermer à clef derrière lui. Lorsqu’il se retourna, il ne put retenir un cris : à ses pieds se déroulait une longue route plate et longiligne qui s’étendait à perte de vue. La route, faite de terre, était recouverte d’une fine couche de poussière dorée qui dansait au gré du vent. La Grande Route, tel était son nom, était bordée de longs arbres, leur feuillage taillé en pointe, et dont les feuilles jaune brillant dansaient sous l’effet de la brise matinale. Des feuilles dorées tombaient mollement des arbres, se posant doucement à terre, tapissant le bord de la route légèrement surélevé. Le soleil, qui se levait paresseusement à l’horizon, étendait des ombres rouges, orange et roses sur le paysage. De ce fait, les prés de l’autre côté de la route paraissaient briller. Eric s’engagea sur la route. Dès que ses pieds touchèrent le sol, une sensation de bien être envahit l’adolescent. La poussière dorée du chemin, soulevée par la brise fraîche, l’entoura, se posant sur ses cheveux, s’accrochant à ses vêtements. Eric se tourna vers la droite de la Grande Route, poursuivant son chemin tranquillement, posant son regard sur toutes choses. D’un bon pas, et au bout de plusieurs minutes de marche, il aperçut un berger sortant ses bêtes. De grands animaux massifs, à la laine longue et douce, et dont tout servait pour la vie de tous les jours : la peau chez le tanneur et la laine chez la tisserande pour fabriquer les vêtements ; la viande partait chez le boucher, et les os ainsi que les défenses servaient d’aiguilles à coudre.
Eric s’approcha du fermier. Sa mine sympathique mit tout de suite l’adolescent en confiance. Il connaissait son nom et son histoire. Le paysan avait une trentaine d’année, et se nommait Albätran. Il était de nature douce, et aimait son métier d’éleveur de Maquinet, la race d’animaux les plus rentables pour l’élevage. Eric gravit le petit talus d’herbe et partit à la rencontre du paysan. Celui-ci lui adressa un signe sympathique de la main, et s’approcha.
- Bonjour ! s’exclama le berger avec un grand sourire. Seriez-vous de la région ? Je ne vous ai encore jamais vu.
- Non, effectivement, je viens de loin, répondit Eric. De Maläntre. Sans doute connaissez-vous cette région, bien que ce soit bien loin d’ici.
- J’en ai déjà entendu parler. Mais je n’y suis jamais allé. Est-ce un endroit aussi beau que par ici ?
- Tout ce pays est magnifique, raconta Eric. Mais je n’ai pas vu de contrée malheureuse. Pourtant, j’ai fait un long voyage avant d’arriver jusqu’ici.
Eric mentait, car il n’avait jamais voyagé sur cette terre, mais il connaissait tellement bien Tera qu’il aurait été capable de décrire un village où il n’avait jamais été depuis que la vie avait été lancée.
- Si vous voulez, je vous ferai visiter mon village, proposa le berger, mais pour l’instant, je dois surveiller mon troupeau. Vous m’en excuserez. Mais si cela ne vous dérange pas, je vous inviterai à ma table lors du déjeuner.
Eric ne refusa pas. Il savait qu’Albätran aimait faire plaisir aux gens. Pendant plusieurs heures, il discuta avec le fermier. Pendant que celui-ci lui racontait sa vie, Eric, qui écoutait d’une oreille distraite, observait le soleil se lever. Après quelques demandes discrètes, l’adolescent finit par savoir combien de temps s’était écoulé depuis le jour où il avait mis la vie en marche sur Tera :
- Glandî, un brave garçon… il y a encore un peu plus d’un an, il travaillait à l’école, mais n’avait plus le niveau. Passionné comme il était par les mathématiques, il a fini par créer son propre travail : il est devenu Constructeur ! Avec les bases de mathématiques qu’il avait acquis, il a décidé de construire de nouvelles maisons. Avec un groupe de trois amis, il trace les plans de maisons et les construit. Il est bien payé pour ce travail, et ça lui plait.
- Et depuis combien de temps fait-il cela ?
- A la fin de son année d’étude, il a sagement décidé d’abandonner l’école… Cela fait environs 6 mois. Mais il avait déjà pris cette décision il y a de cela presque un an.
Un an ! En seulement quelques jours ! Eric était ébahi par la vitesse à laquelle la vie se développait sur Tera.
Quelques heures plus tard, après de longues discussions avec le berger, l’horloge du village sonna douze coups.
- Il est temps d’aller prendre le déjeuner ! claironna le berger.
L’homme se leva et partit d’un bon pas, sifflant ses bêtes pour les faire rentrer dans leur enclos. Eric emboîta le pas au paysan. Après avoir emmené les Maquinets dans leur petit enclos entouré de piquets de bois, situé derrière l’habitation du berger, Albätran emmena Eric vers le village.
La maison d’Albätran était l’une des premières du village. Eric ne pu donc pas visiter les alentours. La demeure du fermier était faite de chaume et de paille, tout comme les autres maisons. La porte d’entrée donnait sur un petit vestibule. Au fond se dressait un escalier de terre qui montait à l’étage. A droite, une porte de bois menait à l’unique pièce du rez-de-chaussée. Albätran le fit entrer dans la pièce, une grande salle avec, en son centre, une table de bois. Près du mur, une femme préparait le repas. Ses cheveux roux brillaient au soleil qui pénétrait dans la pièce par la fenêtre sans volets. Une jeune fille, à son côté, observait le nouveau venu.
- Voici ma femme Melïne et ma fille Eliz, expliqua le fermier.
La fillette s’avança vers Eric, et la mère se retourna. L’une et l’autre se ressemblaient parfaitement. Leurs cheveux roux chatoyants leur tombaient sur les épaules. Leurs yeux verts intenses brillaient d’un bel éclat. La forme et les traits de leur visage étaient les mêmes. Seul l’âge les différenciait. Eliz tendit une main aux longs doigts fins à Eric.
- Bonjour ! dit-elle. Tu te nommes…
- Erän, dit l’adolescent, préférant changer de nom. Et je viens de Maläntre, pour vous servir.
- Arrête toutes ces cérémonies Erän ! Ici, nous sommes tous des êtres égaux.
La fillette le fixa intensément, ce qui l’embarrassa, et finit par lui faire baisser les yeux. Pendant ce temps là, Albätran avait appelé quelqu’un depuis l’escalier. Puis, le fermier revint dans la pièce, accompagné d’un jeune homme, sans doute de l’âge d’Eric. Pourtant, le garçon le dépassait de plus d’une tête, et semblait bien plus fort que lui. Mais, sous son apparence de colosse se cachait un grand timide. Il lui serra la main gentiment.
- Je m’appelle Barhën, dit l’adolescent.
- Erän, répondit Eric.
Eliz les observait du coin de l’œil. Sous son apparence de fillette de dix ans se cachait une jeune fille très mature.
- Tout le monde à table ! claironna Melïne en apportant une grande casserole de nourriture.
Aussitôt, Eliz se précipita pour disposer les couverts sur la table de bois. Albätran et Barhën s’assirent, imités par Eric. Le garçon se sentait mal à l’aise parmi toutes ces personnes si connues et à la fois inconnues… il ne savait pas tout ce qui s’était passé depuis un an, mais il finirait par le savoir. Melïne servit une mixture rougeâtre tirant sur le marron. Eric fit la grimace en voyant le liquide pâteux dans son bol de terre cuite.
- Eh bien, petite Maläntrais, tu n’es pas habitué au repas traditionnel des habitants de Tera ?
- Eh bien… je n’ai pas l’habitude de cette… couleur…
- Effectivement, peut-être que tu connais une mixture plutôt bleue… Avec de l’armönn, le goût est plus sucré… un peu trop, à mon avis.
- Sans doute… murmura le garçon, qui se jura à l’avenir de ne plus faire d’autres imprudences de ce genre.
Néanmoins, le breuvage avait une odeur agréable, qui mit de côté les doutes d’Eric. Le garçon plongea sa cuillère dans le potage, et le porta à sa bouche. Le goût était délicieux, et semblait lui redonner des forces à chaque bouchée. Jamais Eric n’avait mangé un plat aussi bon. Finalement, le ventre plein, il laissa reposer sa cuillère à côté de son bol. Toute la famille fut rassasiée leurs bols terminés. Albätran se leva de table, imité par son fils Barhën.
- Si tu veux, Erän, tu peux aller tu promener dans la ville avec Eliz. Elle fera une guide parfaite. Barhën et moi, nous allons sortir les Maquinets.
Eliz avait déjà apporté les bols sales à sa mère qui commençait la vaisselle dans un bac rempli d’eau près du fourneau. La fillette se retourna, et lança un regard à Eric.
- Si tu veux venir, proposa-t-elle, je suis disponible maintenant.
Eric accepta avec enthousiasme. Il brûlait d’envie de visiter le village. Il suivit Eliz hors de la maison. Le vent s’engouffra dans ses cheveux, les ébouriffant d’avantage. La jeune fille montra d’un doigt la ruelle qui se continuait.
- Ici, dit-elle, vit l’autre fermier du village. Il a des champs près des nôtres, seulement délimités par une clôture.
Eric observa les champs qui s’étendaient derrière la maison. Un homme, au loin, faisait paître ses Maquinets. Eliz emmena Eric un peu plus loin, et lui montra d’autres maisons.
- Maintenant, tu peux voir la maison de l’un des agriculteurs. Il y a beaucoup de travail, entre la pousse des légumes et la récolte des céréales… Mais ils ne s’en plaignent pas.
La fillette indiqua d’autres maisons à l’écart ; celles des deux autres agriculteurs du village. Ils avancèrent dans le petit village, maison après maison. Puis vint le bourg. D’un côté, la boulangerie. De l’autre, un boucher, sa maison rattachée à sa boutique. Là-bas, un magasin d’habits, à côté d’un tanneur. Les boutiques étaient diverses, avec ou sans la maison du propriétaire à l’arrière, une porte du magasin permettant d’y accéder. Une fois le tour du village fait, le soleil avait déjà commencé à décliner vers l’Ouest.
- Nous avons parcouru tout le village, commenta Eliz. Que veux tu faire maintenant ?
Le garçon réfléchit quelques secondes, puis déclara avec enthousiasme :
- Je voudrais voir la mer !
Les yeux d’Eliz se mirent à briller, et un sourire se dessina sur son visage. Elle lui prit le bras, et l’emmena vers la sortie du village, à l’opposé de la maison d’Albätran. Ils coururent ainsi à petit trot, et finirent par rejoindre un chemin sablonneux. Le vent marin s’engouffra dans leurs cheveux, les dépeignant encore plus. Mais Eric, qui avait toujours appris la propreté et le soin, était pourtant ravi. Il se sentait curieusement libre, sans personne pour lui dicter ce qu’il devait faire.
Ils arrivèrent sur la plage, faite de sable fin. Le sel picotait les yeux d’Eric, mais peu lui importait. Il avait toujours trouvé que la mer était un lieu mystérieux et très attirant. Les deux enfants s’assirent près de l’eau, quelques vaguelettes venant leur lécher les pieds. L’adolescent laissa ses yeux errer sur la mer d’un bleu intense.
- La mer est si mystérieuse… marmonna le garçon.
Il se tourna vers la fillette à côté de lui.
« Tout comme tes yeux, Eliz… » pensa-t-il.
Le regard vert émeraude de la jeune fille le troublait. Ses yeux étaient tout à fait indescriptibles. Ils ne laissaient paraître aucune émotion, et pourtant, ils exprimaient toujours quelque chose… Le regard d’Eliz se comparait aisément à l’étendue de mer bleue à leurs pieds. La fillette ne dit rien, perdue dans cette immensité d’eau aux reflets d’argent sous le soleil qui déclinait lentement.
Ils restèrent longuement assis à regarder la mystérieuse mer.
- Je me demande ce qu’il y a dessous… dit brusquement la jeune fille. Quand j’étais plus petite, je rêvais qu’une créature marine m’emporterait et me montrerait les fonds marins… Personne ne sait comment c’est, en dessous. Et cela restera sans doute un mystère…
Eric ne dit rien. Il avait créé la mer, mais pour ne jamais enfreindre ce monde inconnu, il n’avait pas créé ce qui était dedans. Sans doute des créatures inconnues erraient dans ces eaux, à la recherche de nourriture… Ses pensées le laissèrent rêveur. Puis, enfin, alors que l’après-midi était presque terminé et que des lueurs orangées commençaient à paraître, les deux jeunes gens firent demi-tour, pensifs. Le chemin de sable fit place à celui de terre, et les premières maisons apparurent. Quelques minutes après, ils se trouvaient devant la maison d’Albätran.
- Eh bien, vous vous êtes absentés longtemps, dites-moi ! lança Melïne pour les taquiner.
- Nous sommes allés à la plage, dirent d’une même voix Eliz et Eric.
- Je vois, mon cher Erän, que tu as les mêmes passions que ma fille ! La mer, elle y va lorsqu’elle a des problèmes, ou lorsqu’elle n’est pas en forme. Mais que pouvez vous trouver de si captivant dans l’observation de la mer ?
Un sourire mystérieux se peignit sur le visage d’Eric. La mer, c’était son secret. Et ceux qui ne le partageaient pas n’avaient pas besoin de le savoir. Eliz ne répondit pas non plus, et Melïne abandonna la question.
le chapitre trois est en deux parties, parce qu'il était trop long
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- Leodie
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Lorsqu’ils entrèrent dans la maisonnette, Albätran et Barhën étaient déjà rentrés. Ils semblaient très contents de leur journée.
- L’un des Maquinets se fait vieux, répondit le père à la question muette d’Eric. Et nous allons donc devoir le tuer. Mais le dernier Maquinet que nous avons abattu était tellement gros, qu’il reste encore un bon stock de viande chez le boucher ! Nous n’aurons pas de problèmes, cet été, je le sens. Et pour demain, tu pourras aller acheter des légumes, Melïne !
Eliz sauta de joie. Les légumes cultivés étaient bien meilleurs que les plantes à l’état sauvage dans les forêts avoisinantes. On pouvait facilement comprendre sa joie.
Le dîner fut servi, dans la joie et la bonne humeur de la maisonnée. Les discussions allaient bon train, et Eric finit par connaître toutes les mésaventures des autres familles en seulement quelques minutes. En un an, il s’était passé beaucoup de choses, mais l’adolescent finit par réunir tous les grands évènements du village, comme la naissance d’un héritier dans une famille de tanneur, qui désespérait de ne pas avoir un enfant, ou d’autres histoires comme la faillite d’un boucher qui réussit à garder pieds mystérieusement. L’ennui, c’était que lorsqu’on avait découvert le fin mot de l’histoire, on s’était aperçu qu’il était rempli de dettes jusqu’au cou. Cette histoire était souvent répétée car l’homme et sa famille avait réussit à s’en sortir, après beaucoup de difficultés.
A la fin du repas, la petite famille débarrassa rapidement la table, puis Barhën emmena Eric à l’étage.
- Ici, c’est la salle de bain, expliqua le garçon. Et à côté, ce sont les chambres. La première est celle des parents, puis la mienne, et enfin celle d’Eliz, au fond du couloir. C’est elle qui a insisté pour que tu dormes dans sa chambre.
Eric était mal à l’aise, il ne voulait pas profiter de la gentillesse de ses hôtes.
- Ne t’inquiètes pas, dit Barhën, voyant Eric hésiter, ça ne nous dérange pas. Tous le temps que tu passeras chez nous, nous pourrons t’héberger. C’est la moindre des choses pour un voyageur qui parcours Tera !
Eric finit par accepter. L’adolescent le conduisit dans la chambre d’Eliz, et le laissa en refermant la porte. La pièce était toute petite. Dans un coin, une fenêtre percée dans le mur dont le volet de bois se balançait au gré du vent, qui servait en temps normal à empêcher la lumière de pénétrer dans la petite chambre. Une planche de bois montée sur des pieds était posée dans un coin de la pièce, et servait de lit. On y avait posé un petit matelas et des couvertures. Eric s’approcha du lit. Le matelas était fait dans la peau dure d’un Maquinet, sans doute rembourré avec ses longs poils. Les couvertures avaient été tricotées soigneusement avec le pelage de la bête. Eric s’allongea sur le lit, s’installant confortablement sur les couvertures, et plongea son regard dans la nuit étoilée. Autant la mer était d’une infinie beauté et terriblement mystérieuse, autant le ciel et ses étoiles l’étaient encore plus. Plongé dans ces mystères, Eric s’endormit, la tête remplie de rêves magiques.
Le lendemain, Eric se leva paresseusement. Le soleil venait à peine de se lever, et des raies de lumière rose orangée entraient paresseusement dans la chambre. Le garçon s’étira. Pendant une seconde, il avait cru qu’il était dans sa chambre, sur Terre. Il se leva, fit rapidement son lit, et sortit de la chambre. Il se passa une main dans les cheveux et fit une grimace : ils étaient tout emmêlés ! Ses parents lui avaient toujours appris à être convenablement habillé et peigné, et cette habitude ne le quittait pas. Il passa dans la salle de bain, dans l’espoir de les démêler un peu. En pure perte. Après s’être énervé sur son peigne, il abandonna et descendit l’escalier. Depuis le couloir, il entendit des bruits de voix venant de la cuisine. Lorsqu’il entra dans la pièce, Albätran, Barhën, Eliz et Melïne étaient déjà à table.
- Vous êtes déjà levés ? s’étonna-t-il.
- Bien sûr ! se moqua Melïne. Nous ne voulions pas te déranger, tu dormais comme un bienheureux. Cela fait bientôt une demi heure.
- Quelle heure est-il ? demanda Eric.
- Bientôt six heures et demie.
L’adolescent avala sa salive avec difficulté. Six heures et demie ! Il n’était pas habitué à se lever si tôt.
- C’est que, pendant mon voyage, je me levais à l’heure que je voulais, et comme je me couchais souvent tard… marmonna-t-il en guise d’excuse.
La femme sourit, et, lui désignant une chaise libre, alla lui chercher des céréales. Elles étaient constituées de blé, d’orge, et de morceaux de fruits comme le gramure, le bergamonn ou le cëdar. Une fois le petit déjeuné terminé, Eric suivit Arbätran et Barhën au champ. Les fermiers sortirent leurs Maquinets du petit enclos, derrière la maison. Ils trottinèrent pour manger de l’herbe plus grasse.
Plusieurs heures plus tard, Eliz vint chercher Eric qui discutait avec Albätran.
- Tu devrais venir avec moi, lui dit la fillette. Tu visiterais l’école !
Eric acquiessa. Il voulait vraiment voir comment avait évolué l’école en son absence. La fillette le conduisit sur la place du village. Au moment où ils arrivaient, la grosse cloche de la place sonna.
- Qu’est ce que c’est ? demanda Eric intrigué.
- C’est pour avertir les retardataires que le Transport arrive, expliqua Eliz.
Elle lui montra le chemin qui menait à la Grande Route. Au loin, une masse sombre se déplaçait sur la route. Au fur et à mesure qu’elle grandissait, Eric distinguait ses contours : un grand chariot en bois d’environ cinq mètres de long et deux de large muni de quatre roues elles aussi en bois. Une rambarde de bois entourait les bords du chariot, s’élevant d’un mètre, et était surmontée, sur chaque longueur, de quatre grands poteaux de bois. Les deux derniers soutenaient un drap imperméable qu’on devait rabattre sur le chariot par mauvais temps. A l’avant, une sorte de banc permettait au conducteur de s’asseoir, et de tenir les rennes d’étranges animaux à l’allure élancée.
- Qu’es-ce que c’est ? demanda Eric.
- Ce sont des Maquinets.
- Des Maquinets ? s’étonna le garçon. Ils n’ont pas du tout l’allure de Maquinets !
- C’est normal, ces Maquinets là ont été formés pour la course en tirant de lourdes charges.
Eric était étonné. Les habitants avaient changé les animaux qui tiraient le Transport.
- Et… cela fait longtemps que vous les avez changé ? Chez moi, lorsque je suis parti, c’était encore des chevaux.
- Cela fait plusieurs mois déjà… Les chevaux s’épuisaient trop rapidement, et nous avons décidé, comme les Maquinets étaient plus robustes, de les remplacer.
Eric avala difficilement sa salive. Lui qui avait toujours cru que les personnes qu’il avait créées allaient respecter tout ce qu’il avait décidé ! Il s’était trompé lourdement. La vie les avait emportés, et les habitants obéissaient à leurs propres désirs.
Lorsque le Transport approcha, un attroupement d’enfants et d’adolescents s’était formé, attendant son arrivée. Eric l’observa de plus près : à l’intérieur, des bancs étaient sculptés dans le même bois que celui du chariot : tout cet ensemble était fait d’une seule pièce, sauf les roues qui étaient indépendantes pour pouvoir les changer en cas de besoins. Eric fut rassuré, peu de chose avait changé. Il entreprit alors d’observer les animaux. Les Maquinets, très musclés, étaient minces par rapport à ceux que l’on trouvait en élevage. Ils semblaient pouvoir courir des kilomètres sans s’arrêter, et sans être fatigués. Leur carrure était impressionnante, et l’adolescent comprit pourquoi les habitants avaient troqué le Maquinet contre le cheval, ce dernier faisant pâle figure à côté de ces colosses.
L’adolescent fut sorti de ses pensées par le bras d’Eliz qui le tira violemment en arrière.
- Qu’es-ce que tu fait ? le réprimanda la fillette. Le Transport va bientôt partir, et toi, tu n’es toujours pas monté ! Dépêche toi !
Obéissant à ces paroles, Eric grimpa dans le chariot et se trouva une place parmi les nombreux sièges déjà occupés. Il s’assit sur un banc libre tout à fait à l’arrière et se cala contre le rebord du chariot. Quelques secondes plus tard, le Transport s’ébranla, fit le tour de la place et reparti au grand galop vers la ville voisine, Girgöna.
Les minutes passèrent, et le Transport s’arrêta dans le petit village du nom de Girgöna. Eric avait trouvé le voyage agréable, doucement ballotté par la cadence de course des Maquinets, et les cheveux ébouriffés par le vent, écoutant le doux son des clochettes accrochées à la bride des animaux. Ses parents lui avaient toujours appris la propreté, et c’était sans doute la seule règle qu’il avait respectée jusqu’à présent ; néanmoins, son instinct lui disait d’abandonner cette règle et de se laisser aller dans les bourrasques de vents, courir dans l’herbe les pieds nus, la tête dans les nuages. L’adolescent pouvait enfin en profiter dans ce monde magique.
Eliz le conduisit dans le bâtiment scolaire (ils n’avaient aucune chance de se tromper, tous les enfants se dirigeaient vers cet endroit). Le bâtiment était comme tous les autres, fait de bois, de paille et de boue séchée. Seul le nombre d’étage variait : il en avait quatre. Chacun des étages concernait un rang d’âge : le 1er aux plus petits, vers l’âge de la maternelle, le 2ème étage était réservé aux primaires, le 3ème aux collégiens, et enfin le dernier aux lycéens. Le rez-de-chaussée abritait la salle des professeurs, ainsi que des salles de réunions, et une salle de spectacle. Les professeurs, dès qu’Eric se fut présenté, furent très gentils, et lui proposèrent une petite visite guidée du bâtiment. Le garçon accepta volontiers, mais vit à regrets Eliz partir vers le deuxième étage.
- Si tu veux, Erän, proposa un professeur, tu pourra intégrer une classe chez les collégiens, et suivre les cours le temps de ton séjour dans ces villages. Sache que notre ville dessert cinq villes différentes, tu pourras donc prendre le transport là où tu le voudras…
- Ne vous inquiétez pas pour moi, monsieur. Cela fait plusieurs années que je ne suis plus vraiment de cours, et j’ai su m’en débrouiller.
- Heu, oui, bien sûr… marmonna le professeur, un peu confus.
Rapidement, Eric sut où se trouvait la bibliothèque, les salles des professeurs, les différentes salles de classes…
Il mangea avec les autres élèves au réfectoire. Ils devaient être une soixantaine environ, ce qui était beaucoup. Puis, dès l’après-midi, il fut intégré dans une classe qui étudiait l’équivalent du programme de troisième sur Terre.
A la sortie des cours, Eric était incapable de prononcer un seul mot. Eliz, inquiète, ne le vit pas non plus ouvrir la bouche pendant tout le trajet du retour.
- Alors, Erän, ça t’a plu d’y aller, à l’école ?
- Oui, bien sur… marmonna-t-il. Mais cela change tellement de…
Il s’arrêta. Il ne voulait pas trahir son identité, mais voir toute cette attention des professeurs envers leurs élèves, et pour ceux-ci, le courage de surmonter les difficultés… Jamais il n’avait vu ça dans son monde. Il resta encore un peu sans rien dire, puis emboîta le pas à Eliz. Il reprit une conversation normale, puis ses idées s’envolèrent vers d’autres souvenirs.
j'espère que cette suite vous plaira !
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- Krycek
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Cette section est surtout utile quand tu as des morceaux de textes qui te posent problème...
Disons qu'on aura déjà plus la possibilité de s'y atteler.
Mais ce n'est que mon avis, qu'en penses-tu Lomerandin ?
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- Leodie
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- Krycek
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Tu ne dois pas avoir de login pour le site, si tu veux envoie moi par mail les 2 premiers chapitres et je les posterais sur le site. Gulix se chargera alors de t'intégrer.
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- Lomerandin
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Pour la mise en ligne, laisse un mot pour Gulix dans ce topic . Il te fournira un code d'accès au Spip.
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- Krycek
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- Leodie
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- Krycek
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De toutes façons comme tu me l'a envoyé et demandé pour la MAJ, je l'ai posté.
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- Lomerandin
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Quoi, tu veux savoir comment cliquer sur un lien hypertexte ?Krycek, rouge de honte, écrit: Je n'ai pas trouve ce dont tu parles la... aurais tu plus de details pour le nouveau ?
Ou alors, c'est "Le Dragon de Gehen" que tu cherches. Il n'est pas (encore) sur le nouveau site. C'est Sigurdr qui l'avait écrit, mais je l'avais envoyé à sa place. Le DragG est un texte qui a posé problème à la Maj : l'auteur avait écrit les douze chapitres en une semaine, puis s'était désintéressé de son récit. Résultat, les chapitres délivrés au compte-goutte par mes soins ne s'amélioraient pas d'une Maj sur l'autre, malgré les conseils avisés de nombreux chroniqueurs... Plutôt moyen, n'est-ce pas ?
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- Krycek
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- San
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Mon avis sur l'histoire quand même : le chapitre 1 j'ai bien accroché, la naïveté et l'ambiance du texte sont agréables et la scène où Eliz se projette en pensée sur la planète pour la créer est un super passage, j'adore l'idée.
le chapitre 2 m'a bcp moins plu, la façon dont l'intrigue se deroule me parait maladroite et un peu abusée, moins dans le style du premier chapitre, et pas de scène vraiment marquante... l'appareil pour se transporter sur la planète et en revenir me plait guère aussi...
j'ai pas lu tout le chapitre 3 mais ça part bien, dans ce nouveau monde où plein d'aventures attendent surement le heros, l'arrivée sur la planète me fait extremement penser à un passage des royaumes du nord (enfin plusieurs passages, avec les routes toutes droites en bitume...)
voili voilou!
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