file [Les Sept Compagnons] Valorisation de l'introduction...

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il y a 19 ans 2 semaines #8275 par Iliaron
Suite aux commentaires de Krycek dans cette MAJ-ci, j'ai rajouté à l'introduction de nouveaux morceaux. Si j'avais eu le courage, j'aurais peut-être dû tout réécrire, mais j'étais globalement content de certains passages, et puis ça ne fait rien de moins que la cinq ou sixième fois que je refais cette introduction (vous aurez compris avec facilité que j'adooore les intros :? evil: ))


Enfin, voilà le résultat: ce que j'ai rajouté est donc: des descriptions de personnage. Une interrogation subsiste: ajouter ou non les âges d'absolument tous les personnages. Je ne sais pas si c'est important... Enfin, je vais mettre tout en bas du texte les âges, comme ça si après lecture vous vous imaginiez autre chose, alors j'aurais compris qu'il faut les indiquer :oops: ...
Comme je ne sais vraiment pas décrire, j'ai ajouté quelques gestes dans les descriptions, histoire de rendre l'atmosphère plus oppressante (peut-être est-ce loupé).
Enfin, au programme des réjouissances (j'espère), lors de l'attaque, un chouïa plus d'action à mon humble avis.


Toute dernière version:

Le feu crépitait gaiement au centre des sept compagnons. Les flammes venaient lécher le bois mort et l’embraser petit à petit, procurant une sainte chaleur au milieu de cette froide nuit. Les sept amis reposaient leurs jambes fatiguées, tout en discutant de sujets et d’autres.
Kev se reposait tranquillement, ses longs cheveux d’un noir de jais contre son baluchon. Cet enfant de seize ans aux yeux saphirs, encore pétillants de vie, et pourtant voilés par le lot de souffrance que lui avait apporté sa vie, esquissait un début de sourire. Rien dans son attitude, apparemment détendue ne permettait de déceler ses vifs réflexes aux aguets, à part de temps à autre un léger coup d’œil, aussi furtif que son regard le permettait, aux alentours. Soudain, n’y tenant plus, oubliant l’environnement, il se tourna gaiement vers Pierre, qui s’amusait avec un bilboquet.
« - Toujours le même jeu, à ce que je vois » lui fit-il tout en clignant de l’œil.
Pierre d’un an plus jeune que Kev partit dans un rire rapide, légèrement saccadé. Ce rire était pourtant pour une fois franc, non forcé, dont la générosité inondait ses compagnons, et les ténèbres de ses pupilles s’éclairèrent un instant. Se passant distraitement une main dans ses courts cheveux noirs, il répliqua :

« - Exactement ! Un jour, j’arriverais à te battre. Regarde ça ! » fit-il heureux. Il commença à bouger le bibelot, et la boule monta en l’air. Au sommet de sa trajectoire, Pierre avança rapidement et sûrement sa main sous la boule, qui retomba au centre. D’un air satisfait, il se tourna vers Kev, qui se saisit du jouet. Surpris par la technique de son ami, il balança rapidement la boule en l’air, mais nerveux il bougea l’objet trop rapidement, et la balle atterrit sur son bras, lui laissant échapper un cri de douleur.
Richard les regarda amusé. Enfin un réel sourire sur son visage, s’extasièrent sans bruit ses amis. Malgré sa frêle silhouette, souvent considérée par Arthur comme trop fragile, il parvenait enfin à s’affirmer réellement dans ce groupe, perdant pour une fois sa crainte habituelle et ses regards sans cesse apeurés, tel un enfant loin de ses parents ; malgré ses vingt-deux ans. Ses yeux marron luisaient d’une vie renaissante, comme un phoenix ressuscité de ses cendres dont le corps se serait paré d’un nouveau plumage. Il souriait, et sortant pour un temps hors de ses pensées noires qui constamment l’assaillaient, prononça avec sarcasme, se retenant à grand peine de pouffer :

« - Quel jeu merveilleux pour personne voulant se faire mal. » Les compagnons furent frappés d’un fou rire auquel même Kev, honteux de son échec adhéra. La bonne humeur était communicative, et ça lui était un tel plaisir de voir Richard heureux qu’il en oubliait même son échec.
Mav soupira un instant, perdu dans ses pensées. Quatre ans de crainte disparaissaient cette nuit même. Décidemment cette soirée s’annonçait bien, et Richard pouvait encore rire de nombreuses autres fois ! A cette idée, ses deux émeraudes s’éclairèrent, fixant au travers d’une larme de joie ses amis. Il pouvait aujourd’hui rompre ce cycle décadent de la tristesse par la joie, alors pourquoi s’en priver ? Il se leva, contourna le feu, et prit le bilboquet des mains de Kev. Il essaya hasardeusement une fois, mais abandonna aussitôt lorsque la boule retomba sur son crâne.
« - Quels êtres peuvent être assez fou pour construire ce genre de jouets de la torture ? » se demanda-t-il en plaisantant.
« -Moi », lui répliqua Geoffroy. « Je le leur ait offert. »
Tout en disant cela, il resta couché en train de tapoter l’épée que Mav leur avait forgé, dans une attitude apparemment distraite, seul sa main droite serrant fermement le manche. Il ferma un instant ses yeux marrons, secoua ses longs cheveux noirs avant de regarder avec un sourire sardonique son ami.

« - Ah oui c’est vrai. Je me disais aussi, qui d’autre aurait pu avoir une telle idée pour semer la douleur parmi ses amis » tiqua alors Mav. Il fit un clin d’œil à Geoffroy, lequel lui renvoya un large sourire, de nouveau gagné par cette joie facile d’antan.
Arthur s’esclaffa, avant de se lever. Grand, il n’était surpassé que par Gontrand, mais sa carrure imposante le rendait bien plus terrorisant que ce dernier. Sa cascade noire reposait sur ses épaules et se découpait nettement dans la lumière diffuse du feu. Généralement considéré comme une brute, son apparence cachait un cœur d’or, sans cesse émerveillé des plaisirs simples de la vie. Il se dirigea alors vers son ami, et leva haut son bras, afin de donner une ruade amicale à Mav.
Ce dernier surpris par la force de la tape fut déstabilisé et projeté en avant en direction du cercle des compagnons, réduit à réaliser de larges moulinets dans l’air pour se retenir. Cela obligea Gontrand à se protéger derrière son bouclier pour éviter la boule du bilboquet qui suivait dangereusement le geste de Mav. Ce dernier lâcha finalement le bilboquet et chuta à terre. Kev, voyant le jouet retomber vers son ami, tendit rapidement le bras et le rattrapa à quelques centimètres du visage de Mav.

Gontrand, tacite comme à son habitude, se releva, et aida son compagnon à se dégager de l’étreinte de la boue. Sans même prendre la peine d’ouvrir sa bouche, il demanda d’un regard à son ami à terre si tout allait bien. Il se recula alors légèrement, surpris de la lueur qui brûlait dans les yeux de Mav. Il se retourna à nouveau en direction du feu, son visage toujours autant inexpressif, et se saisit de son bouclier, le posant devant ses genoux, et profita d’être debout pour rapprocher son carquois.
Légèrement penaud, Arthur s’avança à son tour vers son compagnon à terre pour l’aider à finir de se lever, maugréant une excuse en feintant de la dire à contrecœur, comme si cela lui coûtait d’avouer ses torts :
« - Mais moi j’savais pas que t’allais si facilement tomber. C’est pas ma faute, hein, j’ai juste l’habitude d’faire d’tels gestes à l’école militaire. »Il vit que son ami tournait vers lui des yeux emplis de colère. Aussitôt Arthur s’agenouilla aux pieds de Mav et le supplia : « Non, j’te jure, j’voulais vraiment pas, Gontrand peut te témoigner sans mal qu’à l’école militaire on a l’habitude d’se donner des ruades dans l’dos… c’est un signe d’amitié » finit-il bredouillant devant le regard noir de Mav. Il se tourna vers Gontrand, qui ne sut comment agir face au regard inquisiteur de son compère, et ne réussit qu’à faire un geste amorphe dans le vide.

Sentant que la situation commençait à sortir de son contexte général, Kev s’empressa de jeter la cause de ce malentendu dans son sac, puis commença à dire à l’intention de Mav :
« - Crois-le. Sous l’apparence grossière et bourrue d’Arthur se cache un cœur d’or. Il ne cherchait nullement à te causer tort, ton amitié lui est bien plus importante que toute exposition de sa force. »
Derechef Arthur secoua frénétiquement sa tête en signe d’approbation, tout en regardant Mav avec une expression implorante. Voyant que l’attitude de leur ami ne changeait toujours pas, ce fut Pierre qui prit à son tour la parole :
« - Si c’est ce bilboquet la cause de ton courroux, dis-le de suite et on le jette dans le feu. Geoffroy et Kev seront d’accord avec moi, ta joie est plus importante à nos yeux qu’un quelconque amusement. On ne peut profiter d’un jouet qu’entre amis, pour se divertir et passer un bon moment. Rien ne sert d’en avoir si cela est la cause de troubles… »
Mav esquissa alors un sourire, qui se métamorphosa rapidement en un rire joyeux. Il craignait d’être allé légèrement trop loin, et seul le rire pourrait aider à oublier cette mauvaise blague.

« - Désolé, je n’ai pas pu m’en empêcher… » Il reprit rapidement son souffle, et constata que ses six amis le regardaient l’air ahuri, Richard étant même bouche bée. Légèrement surpris de l’impact de sa parole, Mav continua, anxieux d’avoir gâché la soirée par une boutade bien trop longue et même cruelle, car jouant avec les émotions de ses amis : « Mais ce n’était qu’une blague… Je voulais vérifier les dires des gens qui disent que les soldats ont un cœur et ne pensent pas qu’à tuer » finit-il en un rire aigu et faux, pensant que ses compagnons risquaient de mal apprécier la plaisanterie et espérant intérieurement que les conséquences ne porteraient pas préjudice à sa grande amitié envers Arthur, ni à la joie qui caractérisait le cercle amical quelques instants auparavant. Il se sentait terriblement coupable d’avoir, à sa vue, brisé la soirée.

Ce fut Richard qui réussit le plus rapidement à reprendre ses esprits, fermer sa bouche, et articuler :
« - Alors, du début à la fin, ce n’était qu’une blague. Tu n’as même pas à un seul instant été énervé ? »
Mav nia énergiquement, heureux que Richard n’ait toujours pas perdu l’esquisse de son sourire, et expliqua :

« - Quand on vend des épées à l’armée, il est pratique de savoir jouer avec ses expressions pour ne pas se faire remarquer. Je ne pensais pas être si bon acteur ! »
« - Meilleur que moi » le félicita Geoffroy, hilare, « pour une fois que je comprends ce que je vous fais endurer à chacune de mes blagues ! »
« - Et dire que j’ai cru que notre amitié ne tenait pas à grand-chose et risquait de se briser à la moindre anicroche. J’ai réellement cru que dans quelques jours j’allais me recueillir au dessus du cercueil de notre bonheur commun. Ta blague a été époustouflante, mais ne refais jamais cela de mon vivant, mon cœur ne tiendra pas une seconde fois » finit Kev soulagé. Il se rapprocha alors du feu où il s’étendit de tout son long.
Arthur, encore sous le choc, bégaya un vague : « j’suis encore désolé d’t’avoir fait chuter. Je t’jure que j’ne le referais plus jamais. »
Mav eut un sourire en entendant cette phrase, mais il rejeta cette promesse d’un geste avant de s’expliciter :

« - Je pense que ma plaisanterie à vos dépens, qui elle était volontaire, était bien pire que ton geste d’amitié, certes un peu trop… puissant pour moi. De toute façon, je crois que même si j’avais réellement été vexé je n’aurais pu décemment ne pas vous pardonner. Vous étiez tous à mes pieds, implorant mon retour au calme, même ceux qui n’avaient strictement rien fait. C’est une des plus belles preuves d’amitié que l’on ne m’ait jamais faite » finit-il légèrement ému.
« - Après quatre ans tu doutes encore » se moqua Geoffroy.
Mav ne tint compte de la remarque de son ami et s’approcha d’Arthur, toujours agenouillé, et l’aida à se relever de la main gauche. Il lui tendit ensuite sa main droite, en s’exclamant :
« - A l’amitié »

« - A l’amitié ! » beugla avec force Arthur, serrant vigoureusement la poigne de Mav. Ils se prirent alors par les épaules, et Arthur s’exclama fortement :
« - T’inquiète pas, c’est pas une ‘tite blague qui va me faire flancher. Tu me connais, j’suis solide comme un roc, à aucun moment j’y ai cru. »
Il adressa un clin d’œil à Mav qui aussitôt éclata de rire.
« - Effectivement… Je n’avais jamais remarqué à quel point tu avais un tel talent d’hypocrisie. Tu es solide physiquement, mais mentalement, tu ne fais pas le poids face à mon détachement imperturbable. »
« - J’ai noté. J’ai remarqué aussi que tes apparences parfois froides n’sont qu’un voile cachant une âme pleine d’amitié. » finit Arthur avec complicité.
Mav ne put s’empêcher d’acquiescer avec un franc sourire. Puis, se tournant vers les autres compagnons, il demanda :
« - Et si l’on mangeait ? »
Il y eut alors un silence, qui ne fut rompu que par quelques gargouillements d’estomac. D’une commune faim les six compagnons hochèrent la tête, et Arthur s’écria avec gaieté.

« - Quelle bonne idée ami, je meurs de faim ! »
Rasséréné Kev posa sa tête contre son sac, puis se laissa aller à sa fatigue, ne prenant part à la discussion enjouée entre Arthur et Mav qui s’entretenaient sur la meilleure façon de faire cuire le cerf, et qui s’interrogeaient pour savoir qui garderait les ramures. Il entendait aussi Pierre et Richard qui discutaient avec gaieté de leur retour au château avec le butin de la chasse. Enfin il vit à quelques mètres du feu Gontrand et Geoffroy monter paisiblement une tente, en la mettant la plus près possible de la sainte chaleur.
Kev songea que cet instant était réellement un moment paradisiaque, nul bruit alentour, nul homme pour les gêner, et ses six meilleurs amis partageaient cet instant magique où l’homme rejoint la nature. Il s’endormit alors rêvant de leur précédente chasse. Ils avaient traqué ce cerf sur une lieue, avant de réellement l’apercevoir, ses yeux éclatant de sagesse fixant avec obstination un point vers eux… il ne savait quoi mais il pouvait le remercier. Sans cette distraction, ils n’auraient jamais pu l’abattre. Gontrand était alors passé de l’autre côté du cerf, sans un bruit, puis ils avaient tous tiré une flèche. Il se souvenait encore de ce sifflement aigu, du choc, du cri plaintif de l’animal agonisant puis de sa chute et du bruit mat lorsqu’il frappa le sol avec lourdeur. Il s’endormit alors, emporté dans le royaume des songes, bercé par le doux crépitement des flammes.

* *
*

Une flèche solitaire luisait dans la nuit. Sa pointe fendait l’air, traversant les gouffres abyssaux de la nuit en un vol rapide, passant en une course folle entre divers branchages. Son éclat disparaissait parfois, caché subrepticement par quelques amas de feuilles, avant de réapparaître, toujours plus meurtrière, irisée de reflets dansants. Sa proie était en vue, face à elle.

Un hululement d’une chouette à l’agonie sortit de leur torpeur les sept compagnons. Surpris par ce bruit inattendu, Kev cligna des yeux avant d’entendre ses amis courir vers le feu, et de voir à une certaine distance un nuage sombre s’envoler, mouvant au gré des battements d’aile. Gontrand surgit dans son dos et donna un violent coup de pied dans les bûches ardentes, étouffant un jurant sous l’attaque de la chaleur. Les branchages vinrent s’épandre dans l’herbe humide, et la danse protéiforme des flammes cessa.
Richard jeta au-dessus de Kev un bouclier, se cachant aussitôt derrière leur tente afin de rassembler au plus vite leurs affaires, et pouvoir partir de suite. Pendant ce temps, Mav et Pierre sellaient en hâte les chevaux, n’entendant même plus les bruits extérieurs, concentrés à la tâche, percevant clairement la mort rodant.

Autour des cendres encore fumantes, un cercle s’était formé. Gontrand et Arthur, arc fermement en prise et bouclier à leurs pieds, scrutaient les ténèbres avec appréhension, cherchant à déceler les causes de cette soudaine panique chez les oiseaux. Kev, pour sa part, ne parvenait à calmer les tremblements compulsifs de ses membres. Jamais tenir un arc ne lui avait inspiré tant de terreur. Pour la deuxième fois dans sa vie il sentait la mort les attaquer, et ne parvenait pas à défaire sa vision de l’image de deux cadavres horriblement mutilés. Geoffroy, quand à lui, avait fermé les yeux et prêtait attention au moindre bruit anormal. Par habitude de la chasse, il n’avait toujours pas encoché de flèche, afin de se concentrer du mieux qu’il le pouvait, essayant en vain de ne prêter attention aux sombres présages qui se bousculaient dans son esprit.
Le temps était comme arrêté autour des sept compagnons, les gestes pourtant rapide de Mav et de Pierre leurs semblaient être d’une atroce lenteur, s’attendant à chaque instant voir surgir le visage hideux de la mort. Les sept pouvaient sentir le moindre toucher vespéral de la plus faible brise. Chaque bruit leur semblaient amplifiés, et ils sursautaient à chaque craquement d’une branche. La nature qui leur semblait peu avant accueillante dressait dorénavant les rameaux terrifiants des miasmes putrides de l’enfer face à eux ; chaque seconde passée dans cet environnement agressait leurs sens, la marche d’un lapin leur semblait provoquer la cacophonie du déplacement d’une armée, le doux souffle du zéphyr leur apparaissait comme la froide morsure d’un poignard, qui tel un corbeau serait annonciatrice de la mort. L’habit des timides rayons lunaires semblait s’être évanoui dans une évanescente brume, rendant la nature couverte d’un voile opaque de noirceur. Une nuit de terreur ouvrait sa gueule béante, et les compagnons imaginaient même en sentir son haleine fétide, immonde odeur de chair en décomposition.

Soudain, Geoffroy perçut un léger claquement, et il se mit à hurler de toutes ses forces, se jetant à terre. Tel l’éclair, Gontrand et Arthur décochèrent leurs flèches avant de se protéger derrière leurs boucliers. Mav et Pierrre n’eurent que le temps de se retourner avant de voir une fine lueur s’approcher. Ce n’était pourtant qu’un fin point dont l’éclat mordoré se dissolvait dans les ténèbres, mais son intensité leur sembla plus puissante que les foudres les plus ravageuses.

Pierre fit alors un saut en arrière, avant de s’écrouler lourdement à terre. Le silence, puis des cris rageurs, dont le désespoir trouait la lourde voûte nuageuse. Le cercle était rompu, seuls Gontrand et Arthur restant sur place afin de dissuader encore l’agresseur.
Kev plongea aux côtés de son ami intime, retournant son visage avec une terrible appréhension. Ses yeux s’emplirent de larmes, gouttes qui n’avaient plus inondés ses joues depuis des années. Toute vie avait disparu des yeux de Pierre, seul se lisait, figé pour l’éternité, une pointe de surprise mêlée à la terreur. Jamais plus cette expression ne se muerait, ne se métamorphoserait en un large sourire comme auparavant. Il fut bousculé par Geoffroy, dont le poignant cri de détresse ne reçut nul autre écho que ceux de ses compagnons. Il s’était juré de le protéger, quitte à en mourir. L’inverse s’était produit, cruel destin… Il donna un violent coup à terre, avant de se relever rageusement, et de crier sa haine envers cet agresseur invisible, oublieux de toute prudence.

Richard s’élança alors vers ce dernier et lui plaqua la main contre la bouche, lui intimant le silence d’un regard où se lisait la même vacuité, la même perte de tous repères. L’instant d’après, un mince filet de sang s’échappa de sa bouche, s’écoulant par gouttelettes dans les fossettes jouxtant ses lèvres. Surpris, Geoffroy donna d’abord un coup dans le dos de Richard, avant de saisir la cause de cette soudaine inconscience. Ecrasé par l’inéluctable, il s’écroula alors à terre en un torrent de sanglot. Il s’était aussi juré de le protéger ! Ils étaient morts, tous morts…
Décontenancés par ce nouveau trait, Gontrand et Arthur se tournèrent avec horreur vers le cadavre de Richard. Dans le vacarme qui avait suivi la première pointe, ils ne s’étaient même pas rendus compte qu’une flèche avait été tirée… Rattrapé par l’habitude militaire, Arthur s’élança en arrière, criant à tous de monter les chevaux. Ils ne pouvaient plus attendre qu’ils soient sellés, ils devaient fuir. Attendre ne pouvait qu’amener dans son sillage la mort, son hideux faciès dévisageant avec un sourire narquois ses méfaits. Seul partir pouvait leur permettre d’éviter ce torrent de trépas, dans lequel s’embourber équivaut à décéder.

Avec des gestes saccadés, ne parvenant même plus à discerner aux travers de leurs cascades de larmes les moindres formes, les amis chargèrent les deux corps sur deux montures, avant de s’élancer dans les ténèbres, au plus loin qu’ils pouvaient de l’agresseur.
Seuls restaient Arthur et Gontrand. Ce dernier était encore debout, une flèche encochée fermement, ses phalanges blanchissaient contre le bois de son arc, l’étreignant d’une force qui traduisait toute la rage qu’il transposait jusque dans la pointe de la flèche. Il en sentait presque les contours, reliefs escarpés, falaise qui n’amenait en son sein nul vie…
Arthur s’approcha de lui, et malgré l’urgence de la situation, lui murmura, les sanglots étranglant sa voix :

« - Il faut partir. On ne veut pas avoir une troisième tombe à creuser. »
Gontrand restait impassible, n’articulant pas un mot. Ses yeux restaient écarquillés, fixant un point au loin, comme abîmés dans une contemplation éperdu. Seul sa tempe qui battait au rythme effréné des pulsations de son cœur témoignait de la violence de sa haine.
« - Désolé », souffla plus à lui-même Arthur avant de s’empoigner de l’arc. Gontrand revint aussitôt à lui-même, et son expression se mua aussitôt, entièrement ravagé par les méfaits d’une rage sans limite qui pulsait dans toutes ses veines. D’un coup sec dans la bride, Arthur rapprocha un cheval de son ami, avant que ce dernier ne s’accroche rapidement à un étrier, et lance sa monture dans un galop effréné, non encore assis.
Arthur suivit aussitôt son ami. Lançant un furtif regard en arrière, mémorisant une dernière fois ces lieux qui toute sa vie resteraient étroitement liés à une douleur sans nom, il remarqua une flèche enfoncée dans le sol, à l’endroit même où se tenait auparavant Gontrand, la hampe brisée étant comme la matérialisation de la coupure que leur vie venait de connaître…

Ils chevauchèrent ensuite trois lieues au galop, silencieux. Nul n’osait parler, n’osait révéler ce terrible poids qui les étreignait et les étranglait. Ils ne cherchaient même plus à réfléchir, nulle pensée ne venait effleurer leur état second. Pourtant, que leurs yeux soient fermés ou ouverts, deux images s’imposaient à leurs esprits, deux visages amicaux. Un rapide regard suffisait alors à leur insuffler plus de haine, plus de désespoir, et peu à peu les deux larges sourires de leurs souvenirs s’estompaient, laissant place à une expression de douleur figée…
Lorsqu’ils furent assurés que nul chevalier ne les poursuivait, ils s’arrêtèrent. Arthur descendit avec précaution les deux cadavres, retenant ses larmes avec difficulté. Jamais il ne s’était senti si triste, même lorsqu’un compère soldat était tombé, aucune larme n’avait coulé. Kev se pencha brusquement vers les deux corps, espérant sentir un signe de vie pour faire s’envoler ce cauchemar qui ne cessait de les acculer contre le mur du malheur. Nul battement ne vint contredire sa crainte. Ces deux flèches avaient tué deux de ses meilleurs amis. Il serra les poings, et, de rage, mit les deux flèches traits dans son carquois. Il se jura que le tueur périrait par la pointe même qui avait tué ses amis. Il tomba ensuite à terre, dépité, comprenant que sa vie allait changer ; ils avaient vécu durant quatre ans dans la crainte de la mort, et lors de leur première soirée amicale, deux de ses amis avaient été fauchés par des êtres impitoyables.

Kev se tourna désespéré vers ses quatre amis. Gontrand, à terre, se tenait la tête, quelques uns de ses courts cheveux noirs arrachés, seuls témoins de sa souffrance. Derrière lui Arthur lui tapotait l’épaule, par habitude de se soutenir durant les instants de douloureux. Des larmes coulaient le long de ses joues, traçant des traînées luisantes dans ses joues noires de boue. Il tourna ses yeux marron vers Kev, où il put voir comme en un miroir son désespoir. Pour la première fois cet air de supériorité qui lui était propre avait disparu, et laissait à côté de ces cadavres un homme ayant perdu tout espoir. A sa droite, Kev sentit un mouvement et remarqua Geoffroy tenir avec rage les cheveux bruns de Richard, une moue haineuse et affligée se dessinant sur son faciès, métamorphosant ce visage amical en être prêt à tout pour la vengeance. Quand à Mav, remarqua Kev, il caressait mécaniquement sa monture, ne pensant plus à rien, ses yeux vides de toute autre émotion que la morosité, contemplant le néant qui s’approchait d’eux, un vide créé par la perte de deux amis. Il remonta subitement avec rage sur sa monture, et partit avec fureur de cet endroit qui lui semblait maudit, ne pouvant supporter plus longtemps le spectacle macabre qui s’offrait à ses yeux. Les quatre autres compagnons se regardèrent vivement, et Kev partit au galop vers son ami, puis trotta à côté de lui. Ils n’avaient besoin d’aucune parole pour comprendre le chagrin qui les envahissait, nul regard ou message ne pouvant exprimer autant que ce silence sépulcral. Ils furent rejoint peu après par leurs trois autres amis, et continuèrent de cette manière, muets ; la douleur les liant à jamais dans les ténèbres de la souffrance.

Leurs chevaux trottèrent avec aise parmi les chemins de terre du royaume de Foy, et le vent fouettant eut tôt fait de sécher leurs larmes. Enfin, perdu dans ce brouillard de pensées ténébreuses, ils virent se profiler au loin la silhouette élancée de Skefoy château du royaume de Foy, son haut donjon allant se perdre dans l’obscurité. En arrivant, aucun des compagnons n’eut l’impression que cela amenait une quelconque protection après une si longue fuite, mais plutôt comme un emprisonnement, où les hommes meurent de tristesse après une vie sans bonheur. Ils avaient réussi à se sortir de ce marasme, à triompher des difficultés, et à avoir du bonheur dans ce monde où le sentiment le plus répandu était la servilité des paysans. Sans leurs deux amis, auraient-ils encore envie de connaître le bonheur. Ne se sentiraient-ils pas honteux de connaître ce sentiment si gai sans pouvoir le partager entièrement avec tous leurs amis.



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Le feu crépitait gaiement au centre des sept compagnons. Les flammes venaient lécher le bois mort et l’embraser petit à petit, procurant une sainte chaleur au milieu de cette froide nuit. Les sept amis reposaient leurs jambes fatiguées, tout en discutant de sujets et d’autres.
Kev se reposait tranquillement, ses longs cheveux d’un noir de jais contre son baluchon. Cet enfant de seize ans aux yeux saphirs, encore pétillants de vie, et pourtant voilés par le lot de souffrance que lui avait apporté sa vie, esquissait un début de sourire. Rien dans son attitude, apparemment détendue ne permettait de déceler ses vifs réflexes aux aguets, à part de temps à autre un léger coup d’œil, aussi furtif que son regard le permettait, aux alentours. Soudain, n’y tenant plus, oubliant l’environnement, il se tourna gaiement vers Pierre, qui s’amusait avec un bilboquet.
« - Toujours le même jeu, à ce que je vois » lui fit-il tout en clignant de l’œil.
Pierre d’un an plus jeune que Kev partit dans un rire rapide, légèrement saccadé. Ce rire était pourtant pour une fois franc, non forcé, dont la générosité inondait ses compagnons, et les ténèbres de ses pupilles s’éclairèrent un instant. Se passant distraitement une main dans ses courts cheveux noirs, il répliqua :

« - Exactement ! Un jour, j’arriverais à te battre. Regarde ça ! » fit-il heureux. Il commença à bouger le bibelot, et la boule monta en l’air. Au sommet de sa trajectoire, Pierre avança rapidement et sûrement sa main sous la boule, qui retomba au centre. D’un air satisfait, il se tourna vers Kev, qui se saisit du jouet. Surpris par la technique de son ami, il balança rapidement la boule en l’air, mais nerveux il bougea l’objet trop rapidement, et la balle atterrit sur son bras, lui laissant échapper un cri de douleur.

Richard les regarda amusé. Enfin un réel sourire sur son visage, s’extasièrent sans bruit ses amis. Malgré sa frêle silhouette, souvent considérée par Arthur comme trop fragile, il parvenait enfin à s’affirmer réellement dans ce groupe, perdant pour une fois sa crainte habituelle et ses regards sans cesse apeurés, tel un enfant loin de ses parents ; malgré ses vingt-deux ans. Ses yeux marron luisaient d’une vie renaissante, comme un phoenix ressuscité de ses cendres dont le corps se serait paré d’un nouveau plumage. Il souriait, et sortant pour un temps hors de ses pensées noires qui constamment l’assaillaient, prononça avec sarcasme, se retenant à grand peine de pouffer :

« - Quel jeu merveilleux pour personne voulant se faire mal. » Les compagnons furent frappés d’un fou rire auquel même Kev, honteux de son échec adhéra. La bonne humeur était communicative, et ça lui était un tel plaisir de voir Richard heureux qu’il en oubliait même son échec.
Mav soupira un instant, perdu dans ses pensées. Quatre ans de crainte disparaissaient cette nuit même. Décidemment cette soirée s’annonçait bien, et Richard pouvait encore rire de nombreuses autres fois ! A cette idée, ses deux émeraudes s’éclairèrent, fixant au travers d’une larme de joie ses amis. Il pouvait aujourd’hui rompre ce cycle décadent de la tristesse par la joie, alors pourquoi s’en priver ? Il se leva, contourna le feu, et prit le bilboquet des mains de Kev. Il essaya hasardeusement une fois, mais abandonna aussitôt lorsque la boule retomba sur son crâne.

« - Quels êtres peuvent être assez fou pour construire ce genre de jouets de la torture ? » se demanda-t-il en plaisantant.
« -Moi », lui répliqua Geoffroy. « Je le leur ait offert. »
Tout en disant cela, il resta couché en train de tapoter l’épée que Mav leur avait forgé, dans une attitude apparemment distraite, seul sa main droite serrant fermement le manche. Il ferma un instant ses yeux marrons, secoua ses longs cheveux noirs avant de regarder avec un sourire sardonique son ami.
« - Ah oui c’est vrai. Je me disais aussi, qui d’autre aurait pu avoir une telle idée pour semer la douleur parmi ses amis » tiqua alors Mav. Il fit un clin d’œil à Geoffroy, lequel lui renvoya un large sourire, de nouveau gagné par cette joie facile d’antan.

Arthur s’esclaffa, avant de se lever. Grand, il n’était surpassé que par Gontrand, mais sa carrure imposante le rendait bien plus terrorisant que ce dernier. Sa cascade noire reposait sur ses épaules et se découpait nettement dans la lumière diffuse du feu. Généralement considéré comme une brute, son apparence cachait un cœur d’or, sans cesse émerveillé des plaisirs simples de la vie. Il se dirigea alors vers son ami, et leva haut son bras, afin de donner une ruade amicale à Mav.
Ce dernier surpris par la force de la tape fut déstabilisé et projeté en avant en direction du cercle des compagnons, réduit à réaliser de larges moulinets dans l’air pour se retenir. Cela obligea Gontrand à se protéger derrière son bouclier pour éviter la boule du bilboquet qui suivait dangereusement le geste de Mav. Ce dernier lâcha finalement le bilboquet et chuta à terre. Kev, voyant le jouet retomber vers son ami, tendit rapidement le bras et le rattrapa à quelques centimètres du visage de Mav.
Gontrand, tacite comme à son habitude, se releva, et aida son compagnon à se dégager de l’étreinte de la boue. Sans même prendre la peine d’ouvrir sa bouche, il demanda d’un regard à son ami à terre si tout allait bien. Il se recula alors légèrement, surpris de la lueur qui brûlait dans les yeux de Mav. Il se retourna à nouveau en direction du feu, son visage toujours autant inexpressif, et se saisit de son bouclier, le posant devant ses genoux, et profita d’être debout pour rapprocher son carquois.

Légèrement penaud, Arthur s’avança à son tour vers son compagnon à terre pour l’aider à finir de se lever, maugréant une excuse en feintant de la dire à contrecœur, comme si cela lui coûtait d’avouer ses torts :
« - Mais moi j’savais pas que t’allais si facilement tomber. C’est pas ma faute, hein, j’ai juste l’habitude d’faire d’tels gestes à l’école militaire. »Il vit que son ami tournait vers lui des yeux emplis de colère. Aussitôt Arthur s’agenouilla aux pieds de Mav et le supplia : « Non, j’te jure, j’voulais vraiment pas, Gontrand peut te témoigner sans mal qu’à l’école militaire on a l’habitude d’se donner des ruades dans l’dos… c’est un signe d’amitié » finit-il bredouillant devant le regard noir de Mav. Il se tourna vers Gontrand, qui ne sut comment agir face au regard inquisiteur de son compère, et ne réussit qu’à faire un geste amorphe dans le vide.

Sentant que la situation commençait à sortir de son contexte général, Kev s’empressa de jeter la cause de ce malentendu dans son sac, puis commença à dire à l’intention de Mav :

« - Crois-le. Sous l’apparence grossière et bourrue d’Arthur se cache un cœur d’or. Il ne cherchait nullement à te causer tort, ton amitié lui est bien plus importante que toute exposition de sa force. »
Derechef Arthur secoua frénétiquement sa tête en signe d’approbation, tout en regardant Mav avec une expression implorante. Voyant que l’attitude de leur ami ne changeait toujours pas, ce fut Pierre qui prit à son tour la parole :

« - Si c’est ce bilboquet la cause de ton courroux, dis-le de suite et on le jette dans le feu. Geoffroy et Kev seront d’accord avec moi, ta joie est plus importante à nos yeux qu’un quelconque amusement. On ne peut profiter d’un jouet qu’entre amis, pour se divertir et passer un bon moment. Rien ne sert d’en avoir si cela est la cause de troubles… »
Mav esquissa alors un sourire, qui se métamorphosa rapidement en un rire joyeux. Il craignait d’être allé légèrement trop loin, et seul le rire pourrait aider à oublier cette mauvaise blague.

« - Désolé, je n’ai pas pu m’en empêcher… » Il reprit rapidement son souffle, et constata que ses six amis le regardaient l’air ahuri, Richard étant même bouche bée. Légèrement surpris de l’impact de sa parole, Mav continua, anxieux d’avoir gâché la soirée par une boutade bien trop longue et même cruelle, car jouant avec les émotions de ses amis : « Mais ce n’était qu’une blague… Je voulais vérifier les dires des gens qui disent que les soldats ont un cœur et ne pensent pas qu’à tuer » finit-il en un rire aigu et faux, pensant que ses compagnons risquaient de mal apprécier la plaisanterie et espérant intérieurement que les conséquences ne porteraient pas préjudice à sa grande amitié envers Arthur, ni à la joie qui caractérisait le cercle amical quelques instants auparavant. Il se sentait terriblement coupable d’avoir, à sa vue, brisé la soirée.

Ce fut Richard qui réussit le plus rapidement à reprendre ses esprits, fermer sa bouche, et articuler :
« - Alors, du début à la fin, ce n’était qu’une blague. Tu n’as même pas à un seul instant été énervé ? »

Mav nia énergiquement, heureux que Richard n’ait toujours pas perdu l’esquisse de son sourire, et expliqua :
« - Quand on vend des épées à l’armée, il est pratique de savoir jouer avec ses expressions pour ne pas se faire remarquer. Je ne pensais pas être si bon acteur ! »

« - Meilleur que moi » le félicita Geoffroy, hilare, « pour une fois que je comprends ce que je vous fais endurer à chacune de mes blagues ! »
« - Et dire que j’ai cru que notre amitié ne tenait pas à grand-chose et risquait de se briser à la moindre anicroche. J’ai réellement cru que dans quelques jours j’allais me recueillir au dessus du cercueil de notre bonheur commun. Ta blague a été époustouflante, mais ne refais jamais cela de mon vivant, mon cœur ne tiendra pas une seconde fois » finit Kev soulagé. Il se rapprocha alors du feu où il s’étendit de tout son long.
Arthur, encore sous le choc, bégaya un vague : « j’suis encore désolé d’t’avoir fait chuter. Je t’jure que j’ne le referais plus jamais. »
Mav eut un sourire en entendant cette phrase, mais il rejeta cette promesse d’un geste avant de s’expliciter :

« - Je pense que ma plaisanterie à vos dépens, qui elle était volontaire, était bien pire que ton geste d’amitié, certes un peu trop… puissant pour moi. De toute façon, je crois que même si j’avais réellement été vexé je n’aurais pu décemment ne pas vous pardonner. Vous étiez tous à mes pieds, implorant mon retour au calme, même ceux qui n’avaient strictement rien fait. C’est une des plus belles preuves d’amitié que l’on ne m’ait jamais faite » finit-il légèrement ému.
« - Après quatre ans tu doutes encore » se moqua Geoffroy.

Mav ne tint compte de la remarque de son ami et s’approcha d’Arthur, toujours agenouillé, et l’aida à se relever de la main gauche. Il lui tendit ensuite sa main droite, en s’exclamant :
« - A l’amitié »
« - A l’amitié ! » beugla avec force Arthur, serrant vigoureusement la poigne de Mav. Ils se prirent alors par les épaules, et Arthur s’exclama fortement :
« - T’inquiète pas, c’est pas une ‘tite blague qui va me faire flancher. Tu me connais, j’suis solide comme un roc, à aucun moment j’y ai cru. »

Il adressa un clin d’œil à Mav qui aussitôt éclata de rire.
« - Effectivement… Je n’avais jamais remarqué à quel point tu avais un tel talent d’hypocrisie. Tu es solide physiquement, mais mentalement, tu ne fais pas le poids face à mon détachement imperturbable. »
« - J’ai noté. J’ai remarqué aussi que tes apparences parfois froides n’sont qu’un voile cachant une âme pleine d’amitié. » finit Arthur avec complicité.

Mav ne put s’empêcher d’acquiescer avec un franc sourire. Puis, se tournant vers les autres compagnons, il demanda :
« - Et si l’on mangeait ? »

Il y eut alors un silence, qui ne fut rompu que par quelques gargouillements d’estomac. D’une commune faim les six compagnons hochèrent la tête, et Arthur s’écria avec gaieté.

« - Quelle bonne idée ami, je meurs de faim ! »
Rasséréné Kev posa sa tête contre son sac, puis se laissa aller à sa fatigue, ne prenant part à la discussion enjouée entre Arthur et Mav qui s’entretenaient sur la meilleure façon de faire cuire le cerf, et qui s’interrogeaient pour savoir qui garderait les ramures. Il entendait aussi Pierre et Richard qui discutaient avec gaieté de leur retour au château avec le butin de la chasse. Enfin il vit à quelques mètres du feu Gontrand et Geoffroy monter paisiblement une tente, en la mettant la plus près possible de la sainte chaleur.

Kev songea que cet instant était réellement un moment paradisiaque, nul bruit alentour, nul homme pour les gêner, et ses six meilleurs amis partageaient cet instant magique où l’homme rejoint la nature. Il s’endormit alors rêvant de leur précédente chasse. Ils avaient traqué ce cerf sur une lieue, avant de réellement l’apercevoir, ses yeux éclatant de sagesse fixant avec obstination un point vers eux… il ne savait quoi mais il pouvait le remercier. Sans cette distraction, ils n’auraient jamais pu l’abattre. Gontrand était alors passé de l’autre côté du cerf, sans un bruit, puis ils avaient tous tiré une flèche. Il se souvenait encore de ce sifflement aigu, du choc, du cri plaintif de l’animal agonisant puis de sa chute et du bruit mat lorsqu’il frappa le sol avec lourdeur. Il entendit soudainement un cri désespéré, dont il ne se souvenait point.

Il ouvrit alors ses yeux, pour voir avec horreur son ami Pierre allongé de tout son long à côté de lui, une flèche verte plantée dans le dos. Sa tête était tournée vers lui, et Kev scruta ses yeux noirs pétrifiés à jamais dans un atroce désespoir. La pensée de ses yeux d’ordinaire si pétillants de vie et de bonheur le fit se figer un instant, et, dépité, il se laissa aller à son chagrin. Il fut bousculé par Geoffroy qui se pencha vers Pierre, regardant une dernière fois cet homme dont le corps était encore chaud. Geoffroy se souvint avec douleur du jour où il l’avait rencontré et s’était juré de ne jamais l’abandonner, et d’être prêt à donner sa vie pour lui. Mais il était mort sans que lui ne puisse intervenir.

Richard tira sur le col des vêtements des deux compagnons tellement attristés qu’ils en oubliaient le danger, leur criant qu’ils ne devaient pas perdre une minute, et qu’il fallait fuir de suite. Il voulut se retourner pour se saisir de son arc, mais une flèche verte lui traversa de part en part le cou et il s’effondra mort dans les bras de Geoffroy. Il s’était aussi juré de le protéger, se maudit-il. Par sa faute tous deux étaient morts. Oubliant toute prudence, il hurla sa rage en direction des agresseurs, ses yeux embués de larmes, tout en se précipitant en direction de son bouclier et de sa rapière. Gontrand le bouscula, l’empêchant de s’élancer vers une mort certaine et décocha une flèche au plumage violet dans la direction où il espérait toucher un homme, mais nul râle, nulle plainte ne vint en écho. Ils devaient donc fuir, et vite !

Gontrand alla prestement chercher une nouvelle flèche, et tira dans la même direction que précédemment, espérant simplement terroriser l’agresseur pour éviter de nouveaux tirs. Toujours rien… Il s’accroupit rapidement derrière une tente, se soustrayant à la lumière du feu, attachant avec force son bouclier à son bras gauche, avant de surgir et de décocher une autre trait. Comment l’agresseur pouvait donc les voir et pas lui, s’interrogeait-il sans interrompre son action. Il voyait ses quatre amis ramasser les deux corps et les poser précipitamment sur les montures. Il devait encore tirer, empêcher d’autres de tomber ! Et cette maudite danse des flammes qui l’empêchait d’ajuster son tir…
Le feu ! Il devait l’éteindre, et vite. Ils faisaient de telles cibles ! Sans réfléchir, il donna un coup puissant avec son bouclier dans la tente face à lui, qui s’écroula au dessus des bras orangés.

Il avait à peine fait un pas en arrière qu’une flèche vint se planter au cœur du brasier. Ils devaient fuir, et vite !
Il sauta sur la monture qu’Arthur tenait par la bride, avant de donner un fort coup de talon dans le ventre de cette dernière. Dans un renâclement, le cheval s’élança au galop face à lui.
Un dernier craquement indiqua aux cinq compagnons qu’une dernière flèche avait du venir se loger dans le tas de branches mortes, émettant un ultime avertissement macabre ; la cassure des branches reflétant fidèlement la coupure que leurs vies venaient de subir.
Ils chevauchèrent ensuite trois lieues au galop, silencieux. Nul n’osait parler, n’osait révéler ce terrible poids qui les étreignait et les étranglait. Ils ne cherchaient même plus à réfléchir, nulle pensée ne venait effleurer leur état second. Pourtant, que leurs yeux soient fermés ou ouverts, deux images s’imposaient à leurs esprits, deux visages amicaux. Un rapide regard suffisait alors à leur insuffler plus de haine, plus de désespoir, et peu à peu les deux larges sourires de leurs souvenirs s’estompaient, laissant place à une expression de douleur figée…

Lorsqu’ils furent assurés que nul chevalier ne les poursuivait, ils s’arrêtèrent. Arthur descendit avec précaution les deux cadavres, retenant ses larmes avec difficulté. Jamais il ne s’était senti si triste, même lorsqu’un compère soldat était tombé, aucune larme n’avait coulé. Kev se pencha brusquement vers les deux corps, espérant sentir un signe de vie pour faire s’envoler ce cauchemar qui ne cessait de les acculer contre le mur du malheur. Nul battement ne vint contredire sa crainte. Ces deux flèches avaient tué deux de ses meilleurs amis. Il serra les poings, et, de rage, mit les deux flèches traits dans son carquois. Il se jura que le tueur périrait par la pointe même qui avait tué ses amis. Il tomba ensuite à terre, dépité, comprenant que sa vie allait changer ; ils avaient vécu durant quatre ans dans la crainte de la mort, et lors de leur première soirée amicale, deux de ses amis avaient été fauchés par des êtres impitoyables.





Voilà... Comme je ne suis pas radin, je donne les âges quelques lignes plus bas:





Kev: 16 ans
Gontrand: 32 ans
Geoffroy: 24 ans
Mav: 18 ans
Arthur: 28 ans
Pierre: 15 ans
Richard: 22 ans



D'ailleurs, si vous trouvez d'autres défauts, choses qui vous ont gênés... N'hésitez vraiment pas. Autant s'y mettre une bonne fois pour toute et ne plus avoir à la reprendre pour au moins, disons, deux mois (j'aime bien tout retoucher :twisted: )



Iliaron

Edit Lomerandin : post renommé pour savoir de quoi il s'agit.
Désolé, j'y penserais la prochaine fois ;)

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il y a 19 ans 1 semaine #8291 par Iliaron
Bon, grâce aux réponses dans un autre sujet, et aux conseils avisés de Krycek, j'ai réécrit le passage d'action. D'ailleurs ça m'a vraiment plus! (merci Krycek ;) )


Pour l'instant je n'ai pas tellement songé au moyen de l'insérer dans le texte, du moins pour le début du passage (le reste, c'est déjà fait). Faudra que je modifie un peu un paragraphe, mais rien de vraiment insurmontable ni très important. (je sens que le songe de Kev va sauter, maintenant que j'ai trouvé un autre moyen d'introduire l'action :D )



Voilà donc ce qui s'insérerait entre:

Kev songea que cet instant était réellement un moment paradisiaque, nul bruit alentour, nul homme pour les gêner, et ses six meilleurs amis partageaient cet instant magique où l’homme rejoint la nature. Il s’endormit alors rêvant de leur précédente chasse. Ils avaient traqué ce cerf sur une lieue, avant de réellement l’apercevoir, ses yeux éclatant de sagesse fixant avec obstination un point vers eux… il ne savait quoi mais il pouvait le remercier. Sans cette distraction, ils n’auraient jamais pu l’abattre. Gontrand était alors passé de l’autre côté du cerf, sans un bruit, puis ils avaient tous tiré une flèche. Il se souvenait encore de ce sifflement aigu, du choc, du cri plaintif de l’animal agonisant puis de sa chute et du bruit mat lorsqu’il frappa le sol avec lourdeur. Il entendit soudainement un cri désespéré, dont il ne se souvenait point.

à

Un dernier craquement indiqua aux cinq compagnons qu’une dernière flèche avait du venir se loger dans le tas de branches mortes, émettant un ultime avertissement macabre ; la cassure des branches reflétant fidèlement la coupure que leurs vies venaient de subir.



Voilà donc ce qui pourrait peut-être, si c'est mieux, remplacer la précédente description:


Une flèche solitaire luisait dans la nuit. Sa pointe fendait l’air, traversant les gouffres abyssaux de la nuit en un vol rapide, passant en une course folle entre divers branchages. Son éclat disparaissait parfois, caché subrepticement par quelques amas de feuilles, avant de réapparaître, toujours plus meurtrière, irisée de reflets dansants. Sa proie était en vue, face à elle.

Un hululement d’une chouette à l’agonie sortit de leur torpeur les sept compagnons. Surpris par ce bruit inattendu, Kev cligna des yeux avant d’entendre ses amis courir vers le feu, et de voir à une certaine distance un nuage sombre s’envoler, mouvant au gré des battements d’aile. Gontrand surgit dans son dos et donna un violent coup de pied dans les bûches ardentes, étouffant un jurant sous l’attaque de la chaleur. Les branchages vinrent s’épandre dans l’herbe humide, et la danse protéiforme des flammes cessa.
Richard jeta au-dessus de Kev un bouclier, se cachant aussitôt derrière leur tente afin de rassembler au plus vite leurs affaires, et pouvoir partir de suite. Pendant ce temps, Mav et Pierre sellaient en hâte les chevaux, n’entendant même plus les bruits extérieurs, concentrés à la tâche, percevant clairement la mort rodant.

Autour des cendres encore fumantes, un cercle s’était formé. Gontrand et Arthur, arc fermement en prise et bouclier à leurs pieds, scrutaient les ténèbres avec appréhension, cherchant à déceler les causes de cette soudaine panique chez les oiseaux. Kev, pour sa part, ne parvenait à calmer les tremblements compulsifs de ses membres. Jamais tenir un arc ne lui avait inspiré tant de terreur. Pour la deuxième fois dans sa vie il sentait la mort les attaquer, et ne parvenait pas à défaire sa vision de l’image de deux cadavres horriblement mutilés. Geoffroy, quand à lui, avait fermé les yeux et prêtait attention au moindre bruit anormal. Par habitude de la chasse, il n’avait toujours pas encoché de flèche, afin de se concentrer du mieux qu’il le pouvait, essayant en vain de ne prêter attention aux sombres présages qui se bousculaient dans son esprit.

Le temps était comme arrêté autour des sept compagnons, les gestes pourtant rapide de Mav et de Pierre leurs semblaient être d’une atroce lenteur, s’attendant à chaque instant voir surgir le visage hideux de la mort. Les sept pouvaient sentir le moindre toucher vespéral de la plus faible brise. Chaque bruit leur semblaient amplifiés, et ils sursautaient à chaque craquement d’une branche. La nature qui leur semblait peu avant accueillante dressait dorénavant les rameaux terrifiants des miasmes putrides de l’enfer face à eux ; chaque seconde passée dans cet environnement agressait leurs sens, la marche d’un lapin leur semblait provoquer la cacophonie du déplacement d’une armée, le doux souffle du zéphyr leur apparaissait comme la froide morsure d’un poignard, qui tel un corbeau serait annonciatrice de la mort. L’habit des timides rayons lunaires semblait s’être évanoui dans une évanescente brume, rendant la nature couverte d’un voile opaque de noirceur. Une nuit de terreur ouvrait sa gueule béante, et les compagnons imaginaient même en sentir son haleine fétide, immonde odeur de chair en décomposition.

Soudain, Geoffroy perçut un léger claquement, et il se mit à hurler de toutes ses forces, se jetant à terre. Tel l’éclair, Gontrand et Arthur décochèrent leurs flèches avant de se protéger derrière leurs boucliers. Mav et Pierrre n’eurent que le temps de se retourner avant de voir une fine lueur s’approcher. Ce n’était pourtant qu’un fin point dont l’éclat mordoré se dissolvait dans les ténèbres, mais son intensité leur sembla plus puissante que les foudres les plus ravageuses.

Pierre fit alors un saut en arrière, avant de s’écrouler lourdement à terre. Le silence, puis des cris rageurs, dont le désespoir trouait la lourde voûte nuageuse. Le cercle était rompu, seuls Gontrand et Arthur restant sur place afin de dissuader encore l’agresseur.
Kev plongea aux côtés de son ami intime, retournant son visage avec une terrible appréhension. Ses yeux s’emplirent de larmes, gouttes qui n’avaient plus inondés ses joues depuis des années. Toute vie avait disparu des yeux de Pierre, seul se lisait, figé pour l’éternité, une pointe de surprise mêlée à la terreur. Jamais plus cette expression ne se muerait, ne se métamorphoserait en un large sourire comme auparavant. Il fut bousculé par Geoffroy, dont le poignant cri de détresse ne reçut nul autre écho que ceux de ses compagnons. Il s’était juré de le protéger, quitte à en mourir. L’inverse s’était produit, cruel destin… Il donna un violent coup à terre, avant de se relever rageusement, et de crier sa haine envers cet agresseur invisible, oublieux de toute prudence.

Richard s’élança alors vers ce dernier et lui plaqua la main contre la bouche, lui intimant le silence d’un regard où se lisait la même vacuité, la même perte de tous repères. L’instant d’après, un mince filet de sang s’échappa de sa bouche, s’écoulant par gouttelettes dans les fossettes jouxtant ses lèvres. Surpris, Geoffroy donna d’abord un coup dans le dos de Richard, avant de saisir la cause de cette soudaine inconscience. Ecrasé par l’inéluctable, il s’écroula alors à terre en un torrent de sanglot. Il s’était aussi juré de le protéger ! Ils étaient morts, tous morts…

Décontenancés par ce nouveau trait, Gontrand et Arthur se tournèrent avec horreur vers le cadavre de Richard. Dans le vacarme qui avait suivi la première pointe, ils ne s’étaient même pas rendus compte qu’une flèche avait été tirée… Rattrapé par l’habitude militaire, Arthur s’élança en arrière, criant à tous de monter les chevaux. Ils ne pouvaient plus attendre qu’ils soient sellés, ils devaient fuir. Attendre ne pouvait qu’amener dans son sillage la mort, son hideux faciès dévisageant avec un sourire narquois ses méfaits. Seul partir pouvait leur permettre d’éviter ce torrent de trépas, dans lequel s’embourber équivaut à décéder.

Avec des gestes saccadés, ne parvenant même plus à discerner aux travers de leurs cascades de larmes les moindres formes, les amis chargèrent les deux corps sur deux montures, avant de s’élancer dans les ténèbres, au plus loin qu’ils pouvaient de l’agresseur.
Seuls restaient Arthur et Gontrand. Ce dernier était encore debout, une flèche encochée fermement, ses phalanges blanchissaient contre le bois de son arc, l’étreignant d’une force qui traduisait toute la rage qu’il transposait jusque dans la pointe de la flèche. Il en sentait presque les contours, reliefs escarpés, falaise qui n’amenait en son sein nul vie…

Arthur s’approcha de lui, et malgré l’urgence de la situation, lui murmura, les sanglots étranglant sa voix :
« - Il faut partir. On ne veut pas avoir une troisième tombe à creuser. »
Gontrand restait impassible, n’articulant pas un mot. Ses yeux restaient écarquillés, fixant un point au loin, comme abîmés dans une contemplation éperdu. Seul sa tempe qui battait au rythme effréné des pulsations de son cœur témoignait de la violence de sa haine.
« - Désolé », souffla plus à lui-même Arthur avant de s’empoigner de l’arc. Gontrand revint aussitôt à lui-même, et son expression se mua aussitôt, entièrement ravagé par les méfaits d’une rage sans limite qui pulsait dans toutes ses veines. D’un coup sec dans la bride, Arthur rapprocha un cheval de son ami, avant que ce dernier ne s’accroche rapidement à un étrier, et lance sa monture dans un galop effréné, non encore assis.

Arthur suivit aussitôt son ami. Lançant un furtif regard en arrière, mémorisant une dernière fois ces lieux qui toute sa vie resteraient étroitement liés à une douleur sans nom, il remarqua une flèche enfoncée dans le sol, à l’endroit même où se tenait auparavant Gontrand, la hampe brisée étant comme la matérialisation de la coupure que leur vie venait de connaître…




Je ne le redirais jamais assez, vous pouvez dire tout ce que vous voulez, mon but étant de m'améliorer, je suis prêt à modifier tout ce qu'il semblera bon, et à écouter tous les conseils!




Iliaron

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il y a 19 ans 1 semaine #8313 par Krycek
Désolé je n'ai eu le temps que de lire en diagonale... il en reste que c'est beaucoup plus palpitant et l'action n'est pas un prétexte à une intro mais un vrai début d'histoire ! Bravo !
J'aime beaucoup !

Juste une remarque : 'pourfendre' pour une flèche...
Pourfendre : Fendre (v. ce mot A) complètement, tuer, mettre à mal.
Disons que c'est généralement utilisé pour des Dragons, des Trolls... je comprends l'idée de l'image, mais ça m'a un peu gêné de voir un mot aussi fort utilisé dans une image comme ça...

Krycek qui chipote vu qu'il ne voit pas d'autres problèmes... Beau boulot Iliaron, et t'en fais pas je serais disponible un jour sur MSN : c'est ça les hommes d'affaires étudiants !

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il y a 18 ans 11 mois #8552 par Iliaron
Suite à cette critique de Zara, et après avoir pesé le pour et le contre pendant un bon bout de temps, je me suis remarqué à quel point elle était juste (je n'en doutais d'ailleurs pas :lol: ).
Je commence à réécrire entièrement le début, mais pour savoir si je suis sur la bonne voie, je poste la première présentation des personnages, comme ça je saurais sur quelle voie continuer :D .

En fait, ta difficulté, c'est d'avoir autant de protagoniste en même temps; Tu dois les faire intervenir pour nous les présenter mais, 7, ça fait trop; Quoi qu'il arrive, on cale, du moins je n'ai pas réussi à retenir qui est qui (bon, j'ai une mauvaise mémoire pour les noms, mais je pense qu'il n'y a pas de scènes qui les mettent suffisemment en valeur chacun, et si c'était le cas, ce type de scène n'est pas fait pour non plus).
En fait , après avoir lu tes chapitres, je me suis dit qu'il serait peut-être plus facil pour tout le monde que cette scène n'est pas tout le monde, que tu scindes ton groupe en 2 ou trois. Par exemple, tu as ton groupe avec le bilboquet, puis un autre qui attend au chateau. Et tu créées ainsi 3 petites scènes de ce genre: celle-là, une autre au chateau et celle des retrouvailles.



Voilà donc le tout début refait, ça va, et bien, tout tout au début :)



Le soleil venait de se lever sur la cité de Skefoy et dardait les premiers rayons matinaux d’une aube lente à lever le manteau de velours noir qui dormait encore dans les ruelles. Quelques uns parvenaient à trouer la protection de la muraille, et, passant au travers des remparts, venaient se briser sur les toits, enflammant les tuiles de teintes mordorées. Un léger vent balayait les lieux et emmenait en une lente balade les nuages, vastes édifices de vapeur qui privaient par endroits la terre des rayons promis.
Skefoy se réveillait de sa paisible nuit. Déjà quelques rares badauds apparurent au travers des rues, déambulant à pas rapides pour être finalement aspiré par une ouverture. D’autres, ivrognes, titubaient avec difficulté jusqu’à s’écrouler dans des impasses et gagner quelques heures de sommeil.
Dans une maisonnée, deux jeunes gens s’activaient, depuis longtemps réveillés. Ils analysaient avec attention divers bibelots à terre, seulement éclairés par la timide lueur d’une chandelle. Soudain, l’un d’entre eux, désirant se lever, marcha sur une épée en bois qui se brisa dans un craquement sourd.
« - J’avais cru m’être fait comprendre ! » tonna une voix au travers de la mince cloison qui n’offrait qu’une futile protection, mais qui permettait aux enfants d’être épargnés par la fureur de l’homme.
« - Oui, père, on sait » gronda Kev à son tour.
Le dénommé Kev était un enfant de seize ans aux yeux de saphirs, d’ordinaire pétillants de vie malgré le lot de souffrances que lui avait apporté la vie dès son jeune âge. Ses longs cheveux d’un noir de jais venaient s’écouler sur ses épaules en une cascade renouvelée à chacun de ses gestes. Ni grand ni petit, sa taille lui évitait de se faire remarquer, et à chaque instant il lui était possible de se fondre dans la masse des passants, le plus souvent pour éviter les ruades qu’il recevait de son père. Il n’en avait jamais vraiment su la raison, mais il se doutait en son for intérieur que sa naissance n’avait pas été désirée, et avait obligé son père à se marier à celle qui n’avait dû être qu’une conquête d’une nuit. Chaque fois qu’il se trouvait seul avec son géniteur, ce dernier ne cessait de ressasser en un leitmotiv lancinant « foutu code du mariage » et ses yeux gris s’enflammaient subitement en consumant Kev du regard.
Les joues de l’enfant étaient creusées par la colère qui le brûlait, son père ayant brisé, volontairement, il n’en doutait pas, le rêve dans lequel il se trouvait l’instant d’avant. Alors qu’il hésitait à s’énerver à son tour et à franchir l’ouverture pour se trouver face à son père, il se ressaisit et se rassit, les yeux noyés dans des larmes de colère.
« - Ferait mieux de pas exister » souffla-t-il avec rage à son ami.
« - Ne dis pas ça… Au moins tu as la chance d’en avoir un… Il me manque tant… »
Kev se mordit la lèvre suite à sa bourde, conscient qu’il était en train de gâcher leur future semaine dans la nature. Sincèrement peiné d’avoir attristé son meilleur ami, il ne put que murmurer un vague « désolé » avant de se détourner, honteux, du regard de Pierre.
« - Pas grave » murmura ce dernier, avant de s’efforcer à faire un sourire.
Le dénommé Pierre était d’un an plus jeune que son ami. Ses cheveux et yeux d’un noir ténébreux ne semblaient être que le reflet des pensées de l’enfant, vaste abyme dont la vacuité torturait Pierre à chaque instant. Ce gouffre profond et béant dans lequel toute joie chutait jusqu’à se métamorphoser en tristesse, il le possédait depuis quatre ans, date à laquelle son père avait été assassiné. Remplaçant le vide de son cœur, cette peine insondable l’avait envahi, comblant toute fissure par laquelle la joie pouvait transparaître. Il pensait tromper ses amis avec la gaieté qu’il affichait constamment, mais ce masque ne trompait que lui, ce que jamais ses compagnons n’avaient osé lui avouer, pour ne pas avoir à supporter la vue de larmes le long de ses joues.
« - Ca fera quatre ans demain… »
Kev se leva et s’assit à côté de son ami, avant de le prendre dans ses bras, silencieux. Les deux se regardèrent, avant que Pierre ne secoue la tête avant de dire :
« - Ca va aller, ça va aller… »
« - Courage, tu vas voir, on va passer une bonne journée demain ! »
« - Oui… tu as raison… On devrait peut-être se remettre à préparer nos affaires. » Il marqua une pause, avant de demander d’un air faussement enjoué : « On prend le bilboquet ? »
« - Et comment ! » répliqua Pierre sur le même ton. « Cadeau de Geoffroy, faut lui montrer nos progrès ! » Puis, sur un ton qu’il força à rendre enjoué, il continua : réfléchis-tu donc avant de demander pareilles inepties ? »
Kev eut un léger rire, puis voulut aussitôt s’arrêter, comme honteux d’oser être joyeux. Les yeux de Pierre s’illuminèrent, et pendant un instant un large soleil transparut au travers de ses pupilles, une joie depuis si longtemps enfouie qui ne demandait qu’à s’écouler telle une fontaine de jouvence dont les flots impétueux briseraient toutes traces de désespoir. Alors, Kev, joyeux comme jamais, partit en un fou rire, rapidement rejoint par Pierre, et pour la première fois l’écho candide de sa joie n’était ni forcé ni voilé par un quelconque regret.



Ce que j'ai essayé: Plus faire transparaître la psychologie, et aussi plus décrire les protagonistes, de manière à ce qu'on les repère avec plus de facilité.
J'ai essayé aussi de suivre au plus proche les critiques de Zara, ainsi que de Krycek (même si lui est surtout celui à la cause des deux améliorations précédemment postées :) D ! )

Si cela correspond bien, j'ai déjà plein d'idée pour les autres, et je les écrirais bien de suite si je n'étais pas pressé par le lycée et ses exercices (pour une fois que je suis inspiré, ça faisait bien trois semaines :oops: )


Iliaron

EDIT: merci Warza... Décidemment c'est la première fois que je concentre autant de fautes sur si peu de pages, pourtant je me suis relu :? oops: )

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il y a 18 ans 11 mois #8553 par Krycek

Iliaron écrit: J’avais cru m’être fait compris

Ouhlàlà !!!! Fatigué ?!!! - Comprendre !!!

Je suis désolé je suis peux disponible en ce moment, mais je serais de nouveau là la prochaine MAJ !

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il y a 18 ans 11 mois #8554 par Le Warza

Le soleil venait de se lever sur la cité de Skefoy et dardait les premiers rayons matinaux d’une aube lente à lever le manteau de velours noir qui dormait encore dans les ruelles. Quelques uns parvenaient à trouer la protection de la muraille, et, passant au travers des remparts, venaient se briser sur les toits, enflammant les tuiles de teintes mordorées. Un léger vent balayait les lieux et emmenait en une lente balade les nuages, vastes édifices de vapeur qui privaient par endroits la terre des rayons promis.


C'est trop lourd. N'oublies pas cher Iliaron que la beauté de la description ne viendra pas des mots mais de ce que lecteur imagine. Contente toi d'être vague dans la précision des choses, mais clair sur le sentiment général qui en ressort.

A part ça, la suite est très bien, les sentiments et les dialogues des personnages rendus très vivants. bravo pour cela.

Seul hic grammatical:

« - J’avais cru m’être fait compris ! »

Là, soit le père est un idiot au sens vrai du terme et ne sait pas parler...soit tu n'as pas fait attention en écrivant. ;)

Sur ce, j'essayerai d'en lire plus la prochaine fois.

Le Warza (toujours là et pour toujours)

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il y a 18 ans 11 mois #8555 par Iliaron
Tu risques de rire, mais l'erreur est absolument volontaire... car je ne pensais pas que ça en soit une.
ce qui est biz )


Je crois que je devrais apprendre à parler avant que d'écrire :o


EDIT (jamais je n'aurais cru recevoir deux avis si rapidement!)

C'est trop lourd. N'oublies pas cher Iliaron que la beauté de la description ne viendra pas des mots mais de ce que lecteur imagine. Contente toi d'être vague dans la précision des choses, mais clair sur le sentiment général qui en ressort.

Bien dit! Je crois vraiment que la fin sur les nuages va être enlevée, j'essayais de donner un mauvais augure (l'ombre qui vient enlever la lumière), mais c'est vraiment lourd :roll: .

A part ça, la suite est très bien, les sentiments et les dialogues des personnages rendus très vivants. bravo pour cela.

Merci, c'est pour ça que j'ai réécrit :D

Là, soit le père est un idiot au sens vrai du terme et ne sait pas parler...soit tu n'as pas fait attention en écrivant.

C'est quand même fou que ça ne m'ait pas choqué, j'en avais pourtant enlever des fautes, et celle-là est vraiment la plus simple... En faire une aussi lourde en me trompant dans la conjugaison n'avait pas du m'effleurer l'esprit :lol: .

Sur ce, j'essayerai d'en lire plus la prochaine fois.

Alors il faut vite que je finisse de réécrire l'intro :D


Merci des critiques à vous deux!

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il y a 18 ans 11 mois #8559 par Le Warza

et pour la première fois l’écho candide de sa joie n’était ni forcée ni voilée par un quelconque regret.


Je passe...je relis...je trouve ca. Tu corriges? ;)

Le Warza (need more time)

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il y a 18 ans 11 mois #8561 par Iliaron
Merci des corrections, Warza :) .


J'ai un peu continué aujourd'hui, et si je reposte dans cette section c'est pour savoir si je n'en fais pas un peu trop dans "l'étude" des personnages. Je veux dire que mes descriptions n'arrêtent pas de grosseir (en même temps, c'était la toute première fois que j'en faisait des comme ça, c'est dire :roll: )
Sinon j'ai aussi essayé, comme me l'avait conseillé Zara, de lever des pans de l'histoire qui ne méritaient aucunement d'être cachés, j'espère que ça rend mieux (au pire, j'ai toujours la satisfaction personelle de trouver cela mieux :lol: ).
J'espère qu'il n'y aura pas trop de fautes, j'ai pourtant relu, mais elle passent facilement au travers d'une relecture (les viles :twisted: )



* *
*

Richard soupira, et arracha distraitement une marguerite. Quatre ans, quatre ans déjà… Quatre longues années solitaires… Il fit tourner la tige, regardant les pétales se mouvoir en une danse effrénée. Tout comme sa vie, une flèche et elle s’écroulait, avant de se transformer en un cycle infernal, cycle de tristesse, de mort… Il souffla, et, essuyant ses larmes, se laissa tomber de tout son long sur la terre meuble.

Richard était un garçon frêle de plus d’une vingtaine d’années. Ses yeux marrons avaient depuis bien longtemps perdus une vie qui l’animait autrefois avec passion, et leur teinte autrefois luisante ne semblait plus n’être qu’un tombeau, caveau d’une existence passée qui connut le bonheur. Il avait vécu heureux, et son père, terrorisé par les armes, lui avait enseigné la cueillette dès son plus jeune âge, tant et si bien qu’il s’était habitué à passer des journées entières hors du château pour se rendre dans des hameaux voisins et aider pour les récoltes, avec son père, toujours avec son père… Mais il n’était plus, enlevé bien trop tôt dans la vie, si sauvagement assassiné. Depuis chacun de ses mouvements était accompagné du souvenir de ce père aimé, et il n’avait plus réussi à esquisser de sourires, pourtant conscient que sa morosité peinait toujours ses compagnons. Il les remerciait intérieurement de tenter encore et toujours de le rendre heureux, et de ne jamais l’avoir abandonné, alors que jamais il ne leur avait montré sa gratitude… Un sourire leur aurait suffi, mais il ne parvenait nullement à l’imprimer sur son visage, ayant comme oublié les mouvements à accomplir. Parfois il parvenait à réaliser une parodie de sourire, mais toujours tellement empreinte de tristesse et de souffrance qu’à la vue de cette grimace ses amis se sentaient encore plus désespérés. Il avait aussi eu la chance d’être recueilli par le duc de Skefoy suite à la mort de son père, et il n’avait jamais été en mesure de le remercier, malgré les efforts parfois forcenés que réalisait ce dernier pour passer comme un père ; mais jamais il ne pourrait le remplacer, jamais il ne comblerait le vide de son cœur.

Percevant des bruits de pas, il sécha rapidement avec un pan de sa cape ses larmes, et se redressa, le visage toujours autant marqué par la tristesse. Il se déplaça rapidement sous l’ombre d’un chêne de manière à cacher les dernières traînées luisantes de ses pleurs. Il ne tenait pas à attrister de même ses amis et à gâcher leur semaine de balade par un mauvais présage.
Geoffroy apparut alors, contournant un tronc. Il tenait à la main un lapin mort, et Richard dénombra sept arcs dans son dos. S’avançant, l’homme décocha à son ami un large sourire, l’informant simplement :
« - Ils sont parfaits ! Vivement notre prochaine chasse ! Encore un jour à attendre. »
« - Oui » murmura tout bas Richard.
« - Ca va ? » s’inquiéta Geoffroy, lâchant aussitôt son lapin et se débarrassant des arcs dans son dos pour se pencher vers Richard.
« - Pour vous, demain c’est le début d’une semaine de vacances et de liberté… »
« - Pour toi aussi, » le coupa Geoffroy, comprenant parfaitement où son compagnon voulait en venir, mais ne désirant pas aborder ce sujet.
« - … pour Pierre et moi, ça fera quatre ans… »

Geoffroy soupira, ne sachant que dire pour réconforter son ami. Lui aussi se sentait triste, même s’il savait que cela n’avait aucune commune mesure avec celle que ressentait son ami. Il s’assit finalement aux côtés de Richard et lui confessa, pesant chaque mot avant de les prononcer.
« - Je suis sûr que… que ton père n’aurait jamais voulu… plutôt, que le vœu le plus cher de ton père était de… de te voir heureux. Je veux dire… il passait beaucoup de temps… de temps avec toi. »
Faiblement, Richard hocha la tête, et s’essuya de nouveau ses joues, à nouveau noyées sous les pleurs.
« - Ca va aller Richard. Courage, je sais que ce n’est pas facile ! »

Geoffroy s’efforça de ne pas verser une larme, afin de ne pas rendre encore plus difficile la peine de son compagnon. L’homme, de deux ans plus vieux que son ami, semblait à ses côtés très grand et large, mais ce sentiment était amplifié par la maigreur cadavérique de Richard. Geoffroy possédait de plus de longs cheveux noirs, que souvent il nouait au niveau de son cou pour ne pas entraver son mouvement lors de chasses, auxquelles la majorité de son travail était dévolu. En effet, artisan, il tenait à tester lui-même son matériel, et sous ce prétendu sérieux se cachait un véritable plaisir à traquer durant des lieux la bête à tuer, tout en admirant les gracieux mouvements de l’animal. Le jour où il avait rencontré Pierre et Richard s’annonçait comme une belle journée, et il se baladait avec Kev et Mav, jusqu’à ce qu’il rencontre à peu de distance l’un de l’autre les deux enfants en proie aux pleurs. C’était lui qui, le premier, avait vu l’état effroyable dans lequel les cadavres des pères avaient été laissés, et il s’était depuis ce jour là jurer de les protéger coûte que coûte de l’horrible sort qui s’était joué de leurs parents. Il avait alors passé une importante partie de son temps libre à leur apprendre à se servir d’un arc pour être un jour apte à se défendre, à prendre les armes et les braquer sur leurs agresseurs s’il le fallait… Depuis quatre ans il ne vivait que pour cela, défendre la vie de ses amis, et sa quête la plus profonde avait été de parvenir à décrocher un sourire sur les visages de Pierre et Richard. Pour le premier, il y était parfois parvenu, mais pour le second, une seule fois un réel soleil d’amitié avait luit : Richard avait réussi à tuer son premier lapin, et plus que l’acte en lui-même, l’idée de pouvoir s’opposer à la ronde infernale de la mort l’avait enchantée. Mais il était depuis retombé dans son incurable tristesse… Geoffroy avait beau essayer par tous les moyens possibles, allant jusqu’à passer des nuits entières dans des tavernes pour apprendre à réaliser de bonnes blagues, il n’était plus parvenu à le voir sourire une nouvelle fois.

Il rouvrit les yeux, et voyant le soleil à son zénith, souffla à Richard, prostré sur lui-même :
« - Tu veux manger un brin ? »
« - Ca devrait me faire du bien, » répondit, laconique, Richard.
Alors qu’il mordit dans la miche qu’avait emporté Geoffroy, ce dernier ne put s’empêcher malgré tout de sourire, empli d’espoir ; ils allaient passer une semaine entière hors du château, et là il parviendrait bien à arracher un sourire à Richard. Où que le bonheur se soit caché, il y arriverait, il se le promettait.




En espérant que ça ait plus convenu à vos attentes (si oui, je sens que je n'aurais plus qu'à réécrire toute la première partie, je sens que je ne vais pas participer à la prochaine MAJ :lol:


EDIT: merci Monthy3, c'est vraiment embêtant ces erreurs de noms, surtout que ça m'arrive souvent, et comme ce n'est pas une erreur d'orthographe, je ne tilte pas du tout (au fond, les personnages, je vois parfaitement qui c'est, comme je visualise parfaitement la scène, et donc, au final, je ne remarque jamais ces erreurs.

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il y a 18 ans 11 mois #8584 par Le Warza

transformer en un cycle infernal, cycle de tristesse, de mort…


Bon je prends cet exemple au hasard pour te signifier une chose généralisable à l'ensemble du passage: Il n'est nul besoin de tomber dans la répétition de synonymes d'une même idée, si ce n'est que pour faire croître la chose, de façon incohérente pour le lecteur, vers un dramatisme abusif. Suis je compris?

Sois clair et concis, faire passer l'idée juste signifie faire passer le mot juste, pas tous les mots susceptibles d'être justes. Lequel le lecteur comprendra t-il le mieux? C'ui là ou c'ui là? Sais pas=>Y mets les deux: non! Faut pas faire ça. :? alors que l'on a compris l'idée dès "cycle infernal", on doit encore se lire "cycle de tristesse etc." Le lecteur, dès qu'il lit quelque chose qu'il sait, connait ou a compris, s'embête. Du moins le pense-je.

Fais donc bien attention à rester clair dans l'idée et concis dans les mots pour le dire. C'est ce qui fait toute la vivacité d'un style et qui fait que l'on se dit après: "ca se lit vite et facile! ca se dévore!"

Voilà, excuse mon ton peut-être incisif. :D P je vais donc à l'essentiel dans mes messages.

Le Warza (toujours plus haut)

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il y a 18 ans 11 mois #8599 par Iliaron
Ne te sens aucunement gêner de ta critique, au contraire! (je poste pour m'améliorer, sinon si je considérais mon texte comme parfait, je le ferais éditer sûr de moi :lol:

Vraiment merci d'avoir relevé ce problème, à force de ne voir aucune critique, je me suis mis de plus en plus à en user et abuser, à tel point que je pensais même que ça donnait un vrai plus. Finalement non, et je suis content de le savoir, vraiment :)

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il y a 18 ans 11 mois #8605 par Monthy3
Ouf, depuis le temps que je vois 7 pages des Sept compagnons (quelle coincidence^^) me narguer sur le warfo, je peux enfin commencer ton texte... et c'est ici !

Pour être franc, j'ai plus aimé la première introduction, avec les sept persos à la fois. Ca ne me dérange pas plus que cela d'en voir autant (surtout que deux périssent plus tard :o ) ; tandis que j'ai l'impression que les morceaux tels que tu les as faits forment une introduction à rallonge, un peu lourde bien qu'expliquant également plus de choses.

En dehors de toute comparaison, la scène de l'attaque est parfaite à mon goût 8)
Peut-être que, de temps en temps, tu "en fais un peu trop" dans tes descriptions : un peu plus de sobriété, de simplicité seraient parfois bienvenus.

En tout cas, c'est une belle amorce !

PS :

Alors qu’il mordit dans la miche qu’avait emporté Geoffroy, ce dernier ne put s’empêcher malgré tout de sourire, empli d’espoir ; ils allaient passer une semaine entière hors du château, et là il parviendrait bien à arracher un sourire à Geoffroy.

Une erreur s'est glissée dans ce passage... A vous de jouer, amis lecteurs !

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il y a 18 ans 11 mois #8608 par Iliaron

Ouf, depuis le temps que je vois 7 pages des Sept compagnons (quelle coincidence^^) me narguer sur le warfo, je peux enfin commencer ton texte... et c'est ici !

Attention, peut-être que je ne réécrirais pas tout :lol:

tandis que j'ai l'impression que les morceaux tels que tu les as faits forment une introduction à rallonge, un peu lourde bien qu'expliquant également plus de choses.

Je prends tant de plaisir à réécrire le début que même si je ne le rajoute pas, ça ne me gênera pas plus que ça. mais tu as raison, ça allonge, je viens d'écrire le troisième bout, et je plains quand même le lecteur qui lira le tout, car c'est quand même vraiment bien long. Certes je n'en ai plus qu'un à ajouter, mais quand même, il faudrait que j'ajoute dans ces descriptions un peu d'actions (ça peut se faire, mais faut vraiment que je réfléchisse à quels éléments, car ce serait alors très, mais alors vraiment très subtil (un peu trop même :oops: ).
De toute façon, au pire, je pense pouvoir faire un copier/coller juste des descriptions des personnages, qui expliquent pas mal de choses (le but un peu du début refait, le reste n'est que détail :cool: ), en les modifiant un peu, je pense que ça devrait bien passer (au pire, j'aurais toujours deux débuts :D )

En dehors de toute comparaison, la scène de l'attaque est parfaite à mon goût

Merci :P

Peut-être que, de temps en temps, tu "en fais un peu trop" dans tes descriptions : un peu plus de sobriété, de simplicité seraient parfois bienvenus.

C'est tout moi ça: on me reprochait de ne rien décrire, j'ai pris le chemin inverse, il faut vraiment que j'apprenne à me maîtriser et à choisir le juste milieu :lol: .

En tout cas, c'est une belle amorce !

Merci! Ca me donne encore plus d'ardeur à refaire toute la première partie (du moins l'intégralité des chapitres III et IV, dans le I, je garde quand même... presque tout :lol: , et dans le II, la messe :) ).

Une erreur s'est glissée dans ce passage... A vous de jouer, amis lecteurs !

Merci d'avoir relevé, c'est corrigé et éditer. C'est quand même vraiment embêtant ces erreurs de noms, surtout que ça m'arrive souvent, et comme ce n'est pas une erreur d'orthographe, je ne tilte pas du tout (au fond, les personnages, je vois parfaitement qui c'est, comme je visualise parfaitement la scène, et donc, au final, je ne remarque jamais ces erreurs.
Ca en fait toujours une de moins ;)

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il y a 18 ans 11 mois #8609 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re: [Les Sept Compagnons] Valorisation de l'introduction...
Moi je préfère ton texte remodelé. Tu utilises en plus les dialogue de manière intéressante, ils rythme tout en campant l'ambiance.
Bon le tout début est effectivement lourd, je suis sûr que ça serve vraiment.
Concernant les descriptions de tes perso, j'avoue ne pas avoir trop d'opinion, tu emploies peut-être quelques adjectifs qui font un peu bateau, "cheveux de jais ; cascade etc.", je dis pas que c'est incorrect ni mal dit, mais j'ai l'impression de lire très souvent ce type de phrases dans les description physiques en fantasy.

Je lirais ta suite plus tard.

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