La maîtresse de la douleur.
- -=Thanatos=-
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
Réduire
Plus d'informations
- Messages : 2
il y a 18 ans 10 mois #8875
par -=Thanatos=-
La maîtresse de la douleur. a été créé par -=Thanatos=-
Bon je me décide finalement à poster mon premier vrai récit: La maîtresse de la douleur.
Je solicite votre avis pour corriger les fautes, lourdeurs, et toutes les petites choses qui ne vont pas...
Merci d'avance.
@+
-=Thanatos=-
[size=150:1n4sn391]La maîtresse de la douleur:[/size]
Un bruit sourd retentit. Un bruit qui ressemblait étrangement à celui d’un corps tombant à terre…
Le village impérial n’était plus que ruine et désolation.
En quelque instants la horde de maraudeurs et de guerriers chaotiques avait déferlée sur la pauvre bourgade, massacrant tout ceux qui avait le malheur de se trouver sur son chemin.
La maigre résistance n’était que symbolique et bientôt les derniers défenseurs furent acculés sur la place principale du village.
A un contre dix les miliciens n’avaient aucune chance.
Carla tourna la tête.
L’amour de sa vie venait de chuter au sol, une tache écarlate s’épanouissant sur sa chemise.
Elle fut alors empli d’un chagrin sans limite qui lui brisa le cœur, subitement remplacé par une haine et une rage aveugle a l’égard de ce monstre.
Elle ramassa l’épée de Viktor, son futur époux, gisant désormais à terre, et non consciente que des hommes mourraient autour d’elle se dirigea vers le chef maraudeur qui venait d’occire son âme sœur.
Il lui présentait son dos, trop occupé a chercher une nouvelle victime.
L’épée décrivit un arc de cercle avant de venir buter sur l’épaule du guerrier.
Dans un grognement de douleur ce dernier se retourna, à une vitesse étonnante pour un homme de cette corpulence, et attrapa la jeune fille à la gorge.
Carla comprit alors que sa vie finirait la.
Chapitre premier : Esclave !
La caravane se remit en route, les gémissements des esclaves seulement couverts par les chants de victoires des nordiques. Devant Carla, une femme s’écroula de fatigue.
Son mari se pencha alors pour la remettre debout.
Tout deux eurent alors la tête coupée par un guerrier, au torse nu malgré le froid environnant.
Le voyage dura ainsi des jours, ceux qui n’arrivaient plus a faire un pas étaient tués sur le coup.
Pendant un instant Carla pensait que ce serai le meilleur moyen d’en finir.
En ce moment elle pensait qu’elle ne pourrait plus jamais être heureuse.
Ses parents, comme son petit frère Helmut, avait été massacré par ces guerriers au cœur plus dur que celui d’un démon. Plus jamais elle ne pourrait faire de promenades avec son Viktor.
Elle qui était si joyeuse le jour ou il l’avait demandé en mariage, ne pensait maintenant plus qu’à son corps froid et sans vie.
Qu’elle aurait aimé que ce monstre la tue.
Mais il l’avait juste assommé. Elle s’était réveillée, en proie à une vive douleur, lorsque les pillards les avaient marqués au fer rouge, comme du bétail.
A présent une rune ornait son bras gauche. Une rune qui indiquait à qui elle appartenait désormais.
La vie de Carla s’était en effet arrêté là.
Survivre dans cet enfer était un miracle.
Ceux qui réussissait à passer la journée risquait chaque soir de ce faire sacrifier dans des rituels impies.
Pourtant chaque soir Carla priait. Elle ne savait pas qui ou quoi mais elle priait.
Et il lui sembler qu’on lui répondait.
Chaque soir une présence, un peu plus forte à chaque fois, occupait ses pensées et lui permettait de dormir en ignorant les cris de douleurs des sacrifiés.
Et elle remerciait cette présence chaque soir.
Sa volonté et son désir de vivre était si fort qu’elle prenait chaque coup de fouet, chaque coupure comme une bénédiction, lui indiquant qu’elle était encore en vie.
Enfin, un jour la caravane arriva en vue du village de la tribu.
Des centaine d’esclaves impériaux il n’en restait q’une poignée, une centaine tout au plus, tout exténués, sales et fatigués.
Quand ils entrèrent dans le village, les prisonniers devinrent source de l’attention de toute la tribu.
Les femmes témoignaient du mépris pour les étrangers tandis que les enfants les regardaient avec curiosité, et les jeunes hommes s’attardaient particulièrement sur Carla, la détaillant de la tête au pied.
C’est alors que le chef de la tribu se dirigea vers le centre de la place.
Il prit la parole et sa voix gutturale couvrit immédiatement le brouhaha de la foule.
Bien qu’il se mit à parler en chaotique, Carla n’eut étrangement aucun mal à le comprendre.
Les hommes se sont bien battus. Ils ont massacré beaucoup des couards du Sud pour la gloire du prince des plaisirs. Carla supposa qu’il s’agissait du titre du seigneur du clan. Ceux qui sont morts sont à présent à ses côtés. Ils ont aussi ramenés beaucoup d’esclaves et de marchandise.
Que commence la répartition des esclaves !
Chapitre deux : Le duel
Immédiatement Carla sentit les regards se poser sur elle. Bien que de nombreux jeunes hommes semblaient intéressés par les femmes, en particulier celle comme Carla aux cheveux blonds, seuls les guerriers plus âgés avaient le droit de les toucher. De temps en temps un homme ou une femme s’en allait avec un esclave. L’impériale supposa qu’ils avaient trouvé de nouveaux maîtres.
Son regard se détourna de ses compagnons pour se diriger vers leurs bourreaux.
S’attardant sur chaque nordique, elle remarqua que même les plus vieux de cette communauté ne manquaient pas d’un certain charme.
Alors qu’elle détaillait un jeune homme de la tête au pied elle se surprit à ressentir comme une sorte de désir, une pulsion violente et sauvage qui ne dura heureusement q’un instant. L’expression qui était alors apparu sur son visage se figea quand elle repensa au corps froid de son cher Viktor.
Un des enfants avait du apercevoir son expression, aussi fugace fut elle, car il chuchota quelques paroles à un des maraudeurs en la pointant du doigt.
Quelques secondes plus tard le barbare se dirigea vers elle, et ,avant qu’elle n’ait pu esquisser le moindre geste, il la gifla. La force de l’homme la fit tomber à terre et du sang coula de sa bouche.
Alors qu’elle se relevait douloureusement il l’attrapa par les cheveux, et lui tirant la tête en arrière lui parla dans un impérial plus qu’imparfait :
-Pourquoi toi sourire femme ? Moi pouvoir tuer toi ! Toi plus jamais sourire ou parler !
Pour toute réponse Carla ne sut que cracher à la figure de son tortionnaire.
Le nordique jeta alors la jeune femme par terre, puis il sortit son épée. Mais au moment de frapper un coup de poing l’en empêcha.
Plus sonné par la surprise que par le coup le maraudeur se tourna lentement vers son agresseur.
Le barbare était, contrairement à la majorité de la tribu, blond et ses yeux étincelaient d’une lueur bleutée.
Bien qu’un peu plus petit que son adversaire, il n’en mesurait pas moins deux tête de plus que Carla.
Il portait un pantalon de cuir mauve et un pagne rosâtre, sale et rapiécé.
Lorsque leurs regards se croisèrent Carla crut ressentir une sorte de compassion.
Un combat verbal se déclencha entre le maraudeur, qui se trouvait être le chef de la tribu, et le sauveur providentiel de Carla, qui pourtant avait participé à d’innombrables massacres dont celui du village de la jeune impériale.
-Comment ose tu toi qui n’est pas des nôtres ?
-Cette esclave ne t’appartient pas Dargh’oria. Et je la réclame.
-Peut m’importe, je suis le chef de cette tribu et elle ne t’appartiendra que si je le décide !
-Même un de ces pourceaux du Sud commanderaient mieux que toi.
Tu te bats comme un lâche, cette femme a failli te tuer. Si elle avait réussie à porter son coup tu serais mort !
Lanshor ne mérite pas des champions dignes de toi.
-Fils de chien! Tes injures seront lavées dans le sang ! Le tien et celui de cette misérable esclave !
Alors que Dargh’oria prononçait ces mots, Carla crut apercevoir un sourire sur le visage de son protecteur et une lueur maligne traversa ses yeux l’espace d’un instant.
La foule se fendit, et alors que tous les esclaves étaient refoulés sans ménagement, les deux duellistes prirent place de chaque côté du cercle ainsi formé.
Un homme au teint rosâtre s’interposa entre les deux combattants et prit la parole d’une voix suave :
Selon la loi des tribus un seul en sortira vivant.
Celui qui vaincra emportera le but de la querelle.
Si l’un des deux le souhaite, il peut s’en aller dès maintenant.
Après un coup d’œil au deux protagonistes, qui avaient chacun choisi leurs armes, le mage termina :
Que le duel commence !
Tout d’abord les deux adversaires se tournèrent l’un autour de l’autre, pour trouver une faille dans la garde de l’autre. Se jetant des regards haineux, les maraudeurs se jetèrent l’un sur l’autre au même moment.
Les coups fusaient à une vitesse ahurissante.
Peu à peu le chef de la tribu semblai prendre le dessus. Sa lourde hache faisait à chaque coup reculer un peu plus son adversaire. Une feinte habile lui permit d’entailler la cuisse de son adversaire.
Celui ci sembla accueillir la douleur avec plaisir et sa figure se barra pendant un instant d’un étrange sourire.
Malheureusement le nordique chuta et son épée lui glissa des mains, pour retomber un mètre plus loin.
Alors qu’il allait se relever un violent coup de pied de la part de son adversaire le fit retomber sur le dos.
A moitié sonné il ne put qu’écouter son adversaire hurler à la foule :
Voyez ce qui arrive à qui me défie !
Lanshor me protège !
Si d’autres souhaite me combattre regardez donc ce qui va arriver à cet avorton.
Alors que le maraudeur armait son bras pour porter le coup fatal, un croc en jambe de son adversaire le fit tomber à terre.
En effet ce dernier n’avait besoin que de ces quelques secondes d’inattention pour mettre son plan à l’œuvre.
Ramassant son épée à une vitesse surnaturelle, il taillada son adversaire au bras.
Dans un grognement de douleur celui ci se releva.
Le protecteur de Carla semblait animé de forces nouvelles.
Tout les coups de Dargh’oria ne rencontraient que le vide.
Bientôt une autre coupure vint se dessiner sur le flanc du chef nordique.
Puis bientôt une autre sur sa jambe.
Enfin le jeune barbare feinta vers le ventre de son adversaire, et dans une gerbe de sang lui ouvrit l’artère jugulaire.
Alors que le seigneur déchu tombait à genou, le nordique victorieux lui trancha la tête avec un sadisme prononcé.
Puis il prit la parole :
Que tous le voit : Kharleth est le nouveau seigneur des Ghur’pakash.
Chapitre trois : L’affront
Après le duel, les évènements se déroulèrent à toute vitesse.
Une grande partie des esclaves fut poussé en avant, vers une caverne recouverte de rune tracées dans le sang.
A l’intérieur régnait une puanteur à peine égalée par l’obscurité. Mais une fois habituée Carla ne la trouva pas si désagréable que ça, au moins lui permettait elle d’oublier l’odeur du sang qui la recouvrait.
Une fois qu’on eut apporté des torches, la jeune femme s’aperçut que les murs étaient couverts de trophées divers, allant d’une simple bannière avec une insigne grossière à une riche broderie cousue de fils d’or.
La longue file s’arrêta, on était arrivé dans une caverne assez grande et en son centre se trouvait un autel grossièrement taillé dans la roche. Il semblait luire du sang séché qui l’avait, déjà maintes et maintes fois, éclaboussé.
Le chaman se dirigea avec le nouveau chef de la tribu vers le centre de la grotte, il y traça une série de symboles avec une roche violacée puis hocha la tête en direction du chef.
Celui ci leva son bras au dessus des runes, puis attrapa le couteau courbe que lui tendait le sorcier.
Aussi tout les nordiques entonnèrent une étrange mélopée qui dura quelque secondes avant que ce cri ne sorte de toutes les bouches : Lanshor ! Lanshor ! Lanshor !
Kharleth traça quelque signes cabalistiques sur sa poitrine, sembla se délecter de la douleur, puis s’entailla vivement le bras.
Les goûtes de sang descendirent lentement le long de l’avant bras du jeune chef, puis tombèrent au centre du cercle tracé sur la pierre.
Plusieurs choses se passèrent alors : Le corps du chaman fut agité de violentes convulsions, l’autel de pierre s’enflamma quelques secondes et une brume rosâtre commença à envahir la salle.
Alors que la totalité de la pièce était occupée par ce brouillard, Carla commença à entendre des cris.
Des cris d’extases.
Puis, aussi soudainement qu’elle était apparu, la brume disparu.
Le regard de l’impériale se dirigea vers le centre de la grotte, où une forme se trouvait maintenant dans le pentacle, et où le sorcier semblait à peine tenir debout, un filet de sang à la commissure des lèvres.
Rapidement Carla réussit à mieux distinguer les contours de la forme. Il s’agissait d’un homme, non d’une femme. Il semblait que la créature était un mélange des deux, ce qui rajoutait encore au charme et au charisme qui en émanait. Pourtant cet être était tout autant répugnant et effrayant. Mais la jeune fille ne pouvait en détourné les yeux. C’est alors que la chose se tourna vers elle, leurs yeux se croisèrent et aussitôt une vive douleur enflamma ses sens. Pendant un instant qui sembla durer une éternité Carla lutta contre cet esprit, essayant de rejeter la douleur ou au contraire elle l’acceptait, et semblait l’apprécier.
Puis on la bouscula. La file des esclaves s’était remise en marche. Elle s’arrêta au pied de l’autel, alors que le nouveau seigneur de la tribu, à genoux, semblait s’adresser à l’apparition :
«_ Qui me demande ? Susurra la créature androgyne.
_C’est Kharleth, le nouveau seigneur des Ghur’pakash qui t’appelle Ô Lanshor mon maître.
Je souhaite ta bénédiction sur moi et la tribu pour que jamais nos ennemis ne cessent d’endurer la Douleur et que jamais ne cessent les plaisirs. Puis Kharleth se releva et se mit à crier :
Voit Lanshor : pour toi nous sacrifierons toutes ces âmes, Toi tu ressentiras leurs douleurs et toute la force de leurs peines. »
Puis d’un geste les esclaves furent pousser en avant. Les villageois avaient repris leur chant, toute les voix formaient un fond sonore qui fut bientôt recouvert par les cris de souffrances des vieillards, des femmes et des enfants qu’on sacrifiaient sur l’autel impie.
Maintenant tout était clair, il ne l’avait pas sauvé, il s’était servi d’elle pour accéder à la place de chef.
Et c’était à elle de mourir.
Et bien elle honorerais son aimé, elle mourrais dignement, la tête droite.
Une fois devant le chaman elle s’aperçut qu’elle était la dernière de la vingtaine d’esclaves à avoir été sacrifiés.
Le sorcier tendit son couteau au « sauveur » de Carla.
Les chants s’étaient tut.
Un silence assourdissant avait pris leurs places.
Carla n’avait pas vraiment l’impression d’être dans son corps, elle était comme une spectatrice, assistant impuissante à ses derniers instants.
Tout à coup le seigneur la retourna, arracha sa robe déchiré, couverte de boue et de sang, et traça rapidement sur son dos la rune de son dieu.
Carla réintégra son enveloppe corporelle.
La douleur était vraiment insoutenable, Carla croyait avoir de l’acide à la place du sang. Elle avait l’impression qu’on lui versait du métal en fusion sur le dos.
Puis tout cessa. Elle s’affala mais fut rattrapée et tournée. Aussitôt un concert de cris retentit et se turent quand une voix suave s’éleva :
« Lanshor vous accorde sa bénédiction, les ennemis des Ghur’pakash connaîtront la douleur. »
Puis l’apparition disparu et Carla s’évanouit.
Elle ne put entendre son tortionnaire lui lancer ce dernier affront :
« Celle la servira pour mon plaisir et pour celui de vous tous. Qu’on la conduise dans ma tente !
Ce soir le prince des plaisirs sera honoré ! »
Chapitre 5: La trahison :
Les jours passaient, morne et douloureux. Chaque réveil était aussi difficile que le précédent mais pas pire que le suivant. Peu à peu, pourtant, Carla semblait s’habituer à la difficulté du climat, à la haine et au mépris des indigènes.
La voix sibylline qu’elle avait entendu jusqu’à lors c’était éteinte, et la jeune impériale avait dès lors perdu tout espoir. Elle se contentait de suivre les ordres qu’on lui donnait pour éviter d’être punie plus qu’à l’habitude.
Chaque jour elle se levait bien avant l’aube, elle devait réparer les tentes, dépecer la viande ou encore équarrir les proies. Les mains de Carla, fines et douces il y a encore quelques semaines, étaient couvertes de coupures et de brûlures. Chaque soir c’était la même chose, elle se couchait à même le sol dans la tente réservée aux esclaves. Elle n’était pas seul, pourtant elle était aussi indifférente au sort de ses compagnons d’infortune qu’au sien. Malgré tout elle se lia peu à peu d’amitié avec une jeune fille impériale, un peu plus jeune qu’elle, Nadia.
Elle avait été capturée dans un village non loin de celui de Carla, à peu près à la même période.
Carla ne l’avait pas remarqué jusque lors, mais elle avait désespérément besoin d’une amie à qui se confier.
Pour toutes les esclaves c’était le même calvaire, chaque soir. Le deux jeunes filles envisageaient des tentatives d’évasion, plus pour supporter la difficulté de la captivité que pour vraiment s’enfuir. Pour aller où? Et comment ?
Nadia montra un jour à Carla un petit pendentif dédié à Sigmar, saint patron de l’empire. C’était presque rien mais ça permettait de garder l’espoir, et de braver les interdits tendus par les barbares.
Peu à peu Carla pansait ses blessures, et oubliait la petite voix, tapie dans un recoin de son esprit.
Un soir pourtant elle retentit dans son esprit :
Elle va te trahir… Elle se moque de toi… Tu ne comptes pas pour elle…
La voix retentissait de plus en plus forte, déchirant l’esprit de Carla:
Tu doit la tuer…Tue la, tue la… TUE !!!
TAISEZ VOUS !!! MAIS TAISEZ VOUS !!!
Les cris avaient retentis, brisant le silence qui planait sur le camp.
Rapidement l’agitation régna, et les bruits de pas parvinrent aux esclaves apeurés.
La voix était partie et Carla s’était tue, tremblante sur le sol, en larme.
Les Gardes entrèrent à ce moment là dans la yourte, ils l’attrapèrent et l’emmenèrent dans la nuit.
Dans la tente il faisait chaud, trop chaud. C’est ce qui ramena Karla à la réalité.
Elle était attachée à deux piliers qui supportait la toile. Ses bras et ses jambes était immobiles.
Même si elle avait pu s’enfuir ses jambes auraient été incapables de la porter.
La voix lui avait infligé une douleur sans précédent, les châtiments des nordiques semblait des caresses en comparaison de ce qu’elle avait subi en l’espace d’un instant.
Le chef du clan se trouvait de nouveau devant elle, avec sa voix mielleuse.
Il commença à s’adresser à elle avec un sourire sadique au coin des lèvres.
-Je te retrouve encore dans ma tente.
Apparemment tu n’as pas compris la leçon de la dernière fois.
Bon ce n’est pas grave…
Mes guerriers vont t’apprendre comment te comporter.
Et tout d’abord tu va adresser une prière à Lanshor.
Le sourire sur le visage de Kharlet s’élargit encore, le visage de Carla s’effondra.
Puis elle se redressa.
-Tu peut me frapper tant que tu veut, jamais je ne m’abaisserais à prier tes dieux méprisables.
Seul Sigmar est mon dieu, seul Ulric me donne la force de survivre aux épreuves que l’on m’impose.
Le poing du nordique atterrit directement dans l’estomac de Carla.
Une fois sa rage passée son visage retrouva sa béatitude.
Bien, la souffrance ne peut t’atteindre…
Peut être que la souffrance des autres le peut…
Il murmura alors quelques mots à l’oreille du garde le plus proche, qui quitta la tente sur le champ.
Il existe tellement de manière de faire souffrir que notre tribu a cessé de les compter.
Nous verrons si ta foi est aussi forte après ce que nous t’aurons fait subir.
Le garde revint alors, traînant avec lui une petite fille d’une dizaine d’année.
Une fois dans la tente, il la laissa et repartit dans l’ombre.
Le chef de la tribu s’avança alors vers la fillette et commença à lui parler doucement :
Ne t’inquiète pas ma petite, avance je ne vais pas te manger…
Allons comment t’appelle tu ???
Mais j’y pense tu dois avoir très faim, tiens, prend donc de cette viande.
Et ce faisant il lui tendit un plat rempli d’une viande juteuse, à l’air délicieuse.
L’estomac de l’enfant étant trop peu rempli depuis trop longtemps elle s’empara d’un morceau de nourriture et le dévora en deux temps trois mouvements.
Carla eut du mal à résister aux appels de son ventre. Lui aussi réclamait d’être rempli.
Lorsque elle releva la tête elle pu apercevoir la lueur de folie dans les yeux de son tortionnaire.
Celui ci repris de plus belle :
Voilà ça va mieux comme ça n’est ce pas ?
Bien, alors comment t’appelles tu, ma petite ?
La petite fille, rassuré par la gentillesse de cet étranger, lui répondit.
Après tout il n’allait pas la frapper, comme les autres.
Lui il était gentil, il lui avait même donné de la nourriture, et si elle se comportait bien elle pourrait peut être en rapporté pour maman.
-Je…Je m’appelle Catherine monsieur.
Merci de m’avoir donner de la viande monsieur…
-Et bien Catherine, moi je m’appelle Karleth.
Est ce que tu voudrais un autre de ces morceaux de viande ?
Est ce qu’autre chose te ferais plaisir ?
-Oh oui monsieur s’il vous plait donnez moi de ces fruits…
Oh pardon je ne voulais pas mal vous parler, ne me frappez pas s’il vous plaît…
-Pourquoi est ce que je te frapperais voyons, tiens prend cette pomme.
Si tu veut tu pourras en rapporter à ta maman.
Je vais te laisser manger maintenant.
La fillette voyant là une occasion de manger tout son soûl ne fit plus attention au chef Nordique qui se dirigea vers Carla pour lui souffler à l’oreille :
-Si jamais tu ne prie pas Lanshor, la fillette pourrait bien se retrouver avec quelques centimètres d’acier dans le corps…Et ce faisant il tira le poignards à lame recourbée de sa ceinture et se dirigea vers la fillette.
-Non par pitié. Chuchota Carla.
-Alors pries !
Tandis que le barbare s’approchait de l’enfant, qui n’avait pas remarqué ce qui se tramait dans son dos, Carla entonna une courte prière :
-Lanshor prends en pitié cette enfant.
Apporte lui le bonheur et la joie.
Par pitié délivre la de la souffrance.
Karleth se retourna, un sourire de démon bardant sa figure :
-C’est bien, c’est bien…
Puis il planta la lame dans la gorge de la fillette et se délecta du sang qui coula sur sa peau.
-Non ! Mais le cri perçant de l’impériale vint trop tard.
-Le sang est vraiment le nectar des dieux. Seul le goût de la peur est aussi délicieux…
Mais je me montre un hôte indélicat, veut tu goûter ?
Ce faisant il regarda l’étincelle de vie quitter la fillette, mais il n’arrêta pas pour autant sa folie, et il plongea une dizaine de fois le coutelas dans le corps sans vie de sa victime.
Une fois fait il essuya ses mains tachées de sang sur le corps de Carla .
Partant dans un rire dément il s’adressa ensuite à la jeune impériale en lui susurrant à l’oreille :
-Tu vois Lanshor est un dieux capricieux, mais il a libéré la fillette. Par ma main bien entendu.
Et tu veut savoir le plus drôle : c’est toi qu’on va blâmer pour sa mort…
La pauvre fille s’effondra et se mit à pleurer comme jamais.
Karleth la détacha puis parla aux gardes.
Si Carla ne s’était pas évanoui elle aurait pu entendre :
-Une fois qu’elle sera réveillée ramenez la dans la tente.
Et demain les esclaves auront de la viande fraîche !
Chapitre 6: La déchirure
Quand Carla se réveilla elle fut traînée sans ménagement jusqu’à la tente des esclaves. Il faisait jour, et elle crut avoir rêvé les événements de la veille. Malheureusement les souvenirs revinrent quand ses nombreuses coupures se rouvrirent. Une fois que les maraudeurs l’aient
jetée dans la tente des esclaves, Nadia courut vers elle, le regard empli de compassion. Elle lui tendit un bol d’eau et s’empressa de nettoyer les plaies de Carla.. Celle-ci retint ses larmes en repensant à la pauvre fille morte par sa faute. Non pas par sa faute. Elle ne tenait pas la lame qui l’avait frappé. Elle ne l’avait pas faite esclave non plus. Et puis peut être cela valait il mieux, au moins elle ne connaîtrait plus les souffrances que pouvaient infliger leurs maîtres. Carla se dégoûta de penser une chose aussi affreuse. C’était exactement ce qu’avait dit son tortionnaire après avoir tué la fillette. Si elle avait fait une autre prière, peut être que… La prière ! Elle s’était abaissé à prier cette divinité atroce. Puisse Sigmar la pardonner un jour.
Elle s’effondra, ses plaies rouvertes laissaient apercevoir la chair rouge vif. Un filet de sang se forma, et rapidement ses mains en furent recouvertes. Elle les contempla longtemps, ses mains recouvertes de sang, de son sang. Elle se demandait si c’était aussi bon que le nordique l’avait laissé entendre. Pas qu’elle veuille goûté, non, mais elle se demandait c’est tout.
Elle allait porter la main à sa bouche quand quelque chose l’interrompit et la sortie de sa torpeur.
« Pourquoi tu as fait ça ? Tu es folle ? On aurait toutes pu se faire tuer. »
C’était une esclave du nom d’Isabelle qui lui parlait.
« Je n’en reviens pas, dit-elle, on fait tous les efforts du monde pour rester en vie et tenter de s’en sortir et toi tu hurles en plein milieu de la nuit. Puis elle rajouta, tout bas : Et si tu nous fait ça le soir de l’évasion ? »
Dans les yeux de la jeune femme, Carla n’aperçut pas une once de pitié ou de compassion. Seulement de la colère et de la cruauté . Venant d’elle ça n’avait rien d’étonnant. Les deux jeunes filles habitaient le même village et elles s’étaient toujours bien entendues. On croisait rarement l’une sans l’autre et on aurait pu les croire sœurs. Pourtant un jour tout avait basculé. Une violente dispute avait éclaté entre elles, et les deux jeunes filles en étaient rapidement venus à se haïr mutuellement. Oui mais ça c’était avant…
Avant. Des siècles semblaient s’être écoulés pour Carla depuis leur capture. Avant elle avait une famille. Elle pouvait être heureuse, et elle ses journées n’étaient pas emplies de souffrances. Avant elle aimait un homme et il l’aimait en retour. Carla sourit intérieurement en se remémorant la douleur qu’avait ressentie cette garce lorsqu’elle lui avait annoncé son mariage avec Viktor. Elle avait savouré la souffrances qu’on pouvait lire sur les traits d’Isabelle. Mais aujourd’hui tout avait changé, elles devaient s’entraider, se serrer les coudes, pour survivre.
Voir la haine dans le regard d’Isabelle ne la surprit pas, mais pouvoir lire ce sentiment sur le visage de toutes les autres esclaves lui coupa le souffle et manqua de la faire défaillir. Toutes la regardait d’un air méprisant et on pouvait lire la colère sur leurs visages. Heureusement que Nadia était là. Au moins elle pouvait lui amener un peu de réconfort et elle ne la détestait pas. Une preuve que la voix s’était trompée.
Au moment où elle pensait ça une vague de douleur la submergea et Carla s’effondra, inconsciente.
Dans son sommeil enfiévré la voix retentit de nouveau, cette fois accompagnée de vision cauchemardesque.
Les scènes de débauche se succédaient où la perversité et la cruauté étaient maîtres et où les cris d’extases se mêlaient au gémissement de douleur. Et au milieu de toutes ces scènes d’horreurs, une silhouette vague, indéfinissable ,et pourtant terriblement attirante, ressortait. Elle semblait appeler Carla, la poussant à céder à l’appel de ses désirs et de sombrer dans le vice à son tour. Lorsque l’être androgyne se dirigea vers elle et se pencha à son oreille, Carla eut envie de tout abandonner et de la rejoindre pour connaître à son tour les plaisirs qu’on voulait lui offrir. Et quand la chose lui parla langoureusement à l’oreille, elle trouva sa voix aussi attirante que le reste de sa personne. « Viens à moi. » lui susurra la voix, et Carla cessa alors de résister.
Dans un sursaut la jeune femme se réveilla, le visage couvert de sueur. Il n’y avait plus personne dans la tente, les esclaves devant être en train de travailler dans le village. Les yeux livides, Carla se remémora son rêve. Quelle était cette chose ? Quoi que ce soit elle était haïssable. Et tellement attirante… C’était sa perversité qui semblait attirer Carla, et cela augmentait encore plus son sentiment d’horreur et de dégoût.
Elle tenta de se remettre sur ses jambes mais tout ses muscles la faisait souffrir, comme si on lui avait enfoncé des centaines d’aiguilles dans le corps. Pendant un court instant, il lui sembla qu’elle pris plaisir à cette douleur.
Alors qu’elle parvenait à se relever, en chancelant, une femme aux yeux ternes et fatigués entra dans la tente. C’était Nissa, la mère de la petite…
Elle s’adressa à Carla d’une voix hésitante :
« Où… où est ma petite Ania ? Elle va bien hein ? Ils l’ont emmené hier, mais elle va bien n’est ce pas ? »
C’est à ce moment que la voix se manifesta de nouveau :
«- Comment vas tu lui annoncer, murmura t’elle, que sa petite fille chérie est morte ?
Et que c’est toi qui l’as tué ?
-Ce n’est pas moi, répondit mentalement Carla.
Et taisez vous qui que vous soyez. Je vous hais. »
Une vive douleur enflamma un instant l’esprit de la jeune fille, rapidement remplacé par le rire mesquin et cruel de la voix :
-Oh voyez vous ça ? Tu me hais.
Que tu le veuille ou non tu m’appartiens Akneth. Tu m’as prêté serment, aussi vrai que la fille est morte par ta faute, et que tu me haïsses ne rendront tes tourments que plus difficiles.
Maintenant réponds lui, et on verra si elle sera prête à croire que ce n’est pas de ta faute.
J’attends les délices de sa douleur et de la tienne avec impatience.
-Tu te trompes : Nadia ne m’as pas trahi et je ne t’ai jamais prêté serment.
-Nous verrons, nous verrons.
Puis le contact fut rompu et Carla fut ramenée à la réalité par Nissa qui la secouait violemment :
-Réponds moi Carla ! Où est ma fille ? Je veux mon enfant !
-Je… Ils… Ils l’ont tué devant mes yeux… Je n’ai rien pu faire, balbutia Carla d’une voix -hésitante, les yeux emplis de larme.
-Tu mens ! Tu mens !
-Je le souhaiterais, murmura Carla.
-C’est de ta faute, lui cria Nissa, tout ça est de ta faute.
C’est à ce moment qu’Isabelle entra. Nissa s’effondra, en larmes, sur son épaule :
« Elle a tué mon bébé, elle a tué mon bébé… »
Carla ne croisa pas le regard haineux d’Isabelle, pas plus ne fit attention aux pleurs de la femme. Elle aurait dû compatir, être triste, mais la colère s’était emparée d’elle et elle ne ressentait rien de tout ça : Elle se délectait des tourments et de la tristesse de la femme, comme elle l’avait déjà fait il y a longtemps. Les larmes qui coulaient sur ses joues étaient divinement belles et ses pleurs étaient la plus douce des mélodies.
Alors Carla eut peur : Ce qu’avait dit la voix était vrai. Elle agissait exactement comme elle. Non ce n’était pas possible, et Nadia ne l’avait pas trahie.
Alors qu’elle se dirigeait vers le fond de la yourte, elle ne se douta pas qu’Isabelle avait aperçu le sourire fugace qui avait bardé sa figure durant un instant.
Plus tard, pendant le repas, Nadia vint la voir.
-Tu es sûre que tu ne veut pas venir manger ? Lui demanda t’elle. Aujourd’hui on a de la viande, et c’est presque bon.
-Non merci, prend ma part…
-C’est vrai ce qu’on dit ?Murmura la jeune femme.
-Quoi ? Qu’est ce qui est vrai ? Demanda Carla.
Nadia hésita un moment : Et bien, les filles disent que… Que tu as tué la fille de Nissa. Que c’est de ta faute.
Carla éclata de rire. Un rire dément.
-Elle disent que c’est de ma faute ? Puis elle ajouta d’une voix plus froide qu’un glacier : Et toi tu les croient n’est ce pas ?
Nadia sentit son visage se décomposer. Elle tenta de se défendre :
Non je ne les crois pas… Je sais que ce n’est pas toi qui…
Silence ! Lui intima Carla. On m’avait prévenu que ça arriverait. Je ne l’ait pas cru, j’avait confiance. Et tu m’as trahi. J’espère que ces barbares s’amuseront avec toi et que tu souffriras beaucoup.
Sous le choc Nadia ne réagit pas, puis devant le sourire cruel du démon qui lui faisait face elle le gifla de toute ses forces, puis se détourna en pleurant.
Carla savoura la douleur et se laissa submerger par la colère. Depuis le début la voix avait eu raison et elle s’était trompée. Elle ne lui voulait pas le moindre mal, juste l’aider.
Tous les autres l’avait trahie et elle entendait bien se venger.
Alors elle ressentie quelque chose qui l’avait toujours habitée. Elle ressentie la déchirure.
Je solicite votre avis pour corriger les fautes, lourdeurs, et toutes les petites choses qui ne vont pas...
Merci d'avance.
@+
-=Thanatos=-
[size=150:1n4sn391]La maîtresse de la douleur:[/size]
Un bruit sourd retentit. Un bruit qui ressemblait étrangement à celui d’un corps tombant à terre…
Le village impérial n’était plus que ruine et désolation.
En quelque instants la horde de maraudeurs et de guerriers chaotiques avait déferlée sur la pauvre bourgade, massacrant tout ceux qui avait le malheur de se trouver sur son chemin.
La maigre résistance n’était que symbolique et bientôt les derniers défenseurs furent acculés sur la place principale du village.
A un contre dix les miliciens n’avaient aucune chance.
Carla tourna la tête.
L’amour de sa vie venait de chuter au sol, une tache écarlate s’épanouissant sur sa chemise.
Elle fut alors empli d’un chagrin sans limite qui lui brisa le cœur, subitement remplacé par une haine et une rage aveugle a l’égard de ce monstre.
Elle ramassa l’épée de Viktor, son futur époux, gisant désormais à terre, et non consciente que des hommes mourraient autour d’elle se dirigea vers le chef maraudeur qui venait d’occire son âme sœur.
Il lui présentait son dos, trop occupé a chercher une nouvelle victime.
L’épée décrivit un arc de cercle avant de venir buter sur l’épaule du guerrier.
Dans un grognement de douleur ce dernier se retourna, à une vitesse étonnante pour un homme de cette corpulence, et attrapa la jeune fille à la gorge.
Carla comprit alors que sa vie finirait la.
Chapitre premier : Esclave !
La caravane se remit en route, les gémissements des esclaves seulement couverts par les chants de victoires des nordiques. Devant Carla, une femme s’écroula de fatigue.
Son mari se pencha alors pour la remettre debout.
Tout deux eurent alors la tête coupée par un guerrier, au torse nu malgré le froid environnant.
Le voyage dura ainsi des jours, ceux qui n’arrivaient plus a faire un pas étaient tués sur le coup.
Pendant un instant Carla pensait que ce serai le meilleur moyen d’en finir.
En ce moment elle pensait qu’elle ne pourrait plus jamais être heureuse.
Ses parents, comme son petit frère Helmut, avait été massacré par ces guerriers au cœur plus dur que celui d’un démon. Plus jamais elle ne pourrait faire de promenades avec son Viktor.
Elle qui était si joyeuse le jour ou il l’avait demandé en mariage, ne pensait maintenant plus qu’à son corps froid et sans vie.
Qu’elle aurait aimé que ce monstre la tue.
Mais il l’avait juste assommé. Elle s’était réveillée, en proie à une vive douleur, lorsque les pillards les avaient marqués au fer rouge, comme du bétail.
A présent une rune ornait son bras gauche. Une rune qui indiquait à qui elle appartenait désormais.
La vie de Carla s’était en effet arrêté là.
Survivre dans cet enfer était un miracle.
Ceux qui réussissait à passer la journée risquait chaque soir de ce faire sacrifier dans des rituels impies.
Pourtant chaque soir Carla priait. Elle ne savait pas qui ou quoi mais elle priait.
Et il lui sembler qu’on lui répondait.
Chaque soir une présence, un peu plus forte à chaque fois, occupait ses pensées et lui permettait de dormir en ignorant les cris de douleurs des sacrifiés.
Et elle remerciait cette présence chaque soir.
Sa volonté et son désir de vivre était si fort qu’elle prenait chaque coup de fouet, chaque coupure comme une bénédiction, lui indiquant qu’elle était encore en vie.
Enfin, un jour la caravane arriva en vue du village de la tribu.
Des centaine d’esclaves impériaux il n’en restait q’une poignée, une centaine tout au plus, tout exténués, sales et fatigués.
Quand ils entrèrent dans le village, les prisonniers devinrent source de l’attention de toute la tribu.
Les femmes témoignaient du mépris pour les étrangers tandis que les enfants les regardaient avec curiosité, et les jeunes hommes s’attardaient particulièrement sur Carla, la détaillant de la tête au pied.
C’est alors que le chef de la tribu se dirigea vers le centre de la place.
Il prit la parole et sa voix gutturale couvrit immédiatement le brouhaha de la foule.
Bien qu’il se mit à parler en chaotique, Carla n’eut étrangement aucun mal à le comprendre.
Les hommes se sont bien battus. Ils ont massacré beaucoup des couards du Sud pour la gloire du prince des plaisirs. Carla supposa qu’il s’agissait du titre du seigneur du clan. Ceux qui sont morts sont à présent à ses côtés. Ils ont aussi ramenés beaucoup d’esclaves et de marchandise.
Que commence la répartition des esclaves !
Chapitre deux : Le duel
Immédiatement Carla sentit les regards se poser sur elle. Bien que de nombreux jeunes hommes semblaient intéressés par les femmes, en particulier celle comme Carla aux cheveux blonds, seuls les guerriers plus âgés avaient le droit de les toucher. De temps en temps un homme ou une femme s’en allait avec un esclave. L’impériale supposa qu’ils avaient trouvé de nouveaux maîtres.
Son regard se détourna de ses compagnons pour se diriger vers leurs bourreaux.
S’attardant sur chaque nordique, elle remarqua que même les plus vieux de cette communauté ne manquaient pas d’un certain charme.
Alors qu’elle détaillait un jeune homme de la tête au pied elle se surprit à ressentir comme une sorte de désir, une pulsion violente et sauvage qui ne dura heureusement q’un instant. L’expression qui était alors apparu sur son visage se figea quand elle repensa au corps froid de son cher Viktor.
Un des enfants avait du apercevoir son expression, aussi fugace fut elle, car il chuchota quelques paroles à un des maraudeurs en la pointant du doigt.
Quelques secondes plus tard le barbare se dirigea vers elle, et ,avant qu’elle n’ait pu esquisser le moindre geste, il la gifla. La force de l’homme la fit tomber à terre et du sang coula de sa bouche.
Alors qu’elle se relevait douloureusement il l’attrapa par les cheveux, et lui tirant la tête en arrière lui parla dans un impérial plus qu’imparfait :
-Pourquoi toi sourire femme ? Moi pouvoir tuer toi ! Toi plus jamais sourire ou parler !
Pour toute réponse Carla ne sut que cracher à la figure de son tortionnaire.
Le nordique jeta alors la jeune femme par terre, puis il sortit son épée. Mais au moment de frapper un coup de poing l’en empêcha.
Plus sonné par la surprise que par le coup le maraudeur se tourna lentement vers son agresseur.
Le barbare était, contrairement à la majorité de la tribu, blond et ses yeux étincelaient d’une lueur bleutée.
Bien qu’un peu plus petit que son adversaire, il n’en mesurait pas moins deux tête de plus que Carla.
Il portait un pantalon de cuir mauve et un pagne rosâtre, sale et rapiécé.
Lorsque leurs regards se croisèrent Carla crut ressentir une sorte de compassion.
Un combat verbal se déclencha entre le maraudeur, qui se trouvait être le chef de la tribu, et le sauveur providentiel de Carla, qui pourtant avait participé à d’innombrables massacres dont celui du village de la jeune impériale.
-Comment ose tu toi qui n’est pas des nôtres ?
-Cette esclave ne t’appartient pas Dargh’oria. Et je la réclame.
-Peut m’importe, je suis le chef de cette tribu et elle ne t’appartiendra que si je le décide !
-Même un de ces pourceaux du Sud commanderaient mieux que toi.
Tu te bats comme un lâche, cette femme a failli te tuer. Si elle avait réussie à porter son coup tu serais mort !
Lanshor ne mérite pas des champions dignes de toi.
-Fils de chien! Tes injures seront lavées dans le sang ! Le tien et celui de cette misérable esclave !
Alors que Dargh’oria prononçait ces mots, Carla crut apercevoir un sourire sur le visage de son protecteur et une lueur maligne traversa ses yeux l’espace d’un instant.
La foule se fendit, et alors que tous les esclaves étaient refoulés sans ménagement, les deux duellistes prirent place de chaque côté du cercle ainsi formé.
Un homme au teint rosâtre s’interposa entre les deux combattants et prit la parole d’une voix suave :
Selon la loi des tribus un seul en sortira vivant.
Celui qui vaincra emportera le but de la querelle.
Si l’un des deux le souhaite, il peut s’en aller dès maintenant.
Après un coup d’œil au deux protagonistes, qui avaient chacun choisi leurs armes, le mage termina :
Que le duel commence !
Tout d’abord les deux adversaires se tournèrent l’un autour de l’autre, pour trouver une faille dans la garde de l’autre. Se jetant des regards haineux, les maraudeurs se jetèrent l’un sur l’autre au même moment.
Les coups fusaient à une vitesse ahurissante.
Peu à peu le chef de la tribu semblai prendre le dessus. Sa lourde hache faisait à chaque coup reculer un peu plus son adversaire. Une feinte habile lui permit d’entailler la cuisse de son adversaire.
Celui ci sembla accueillir la douleur avec plaisir et sa figure se barra pendant un instant d’un étrange sourire.
Malheureusement le nordique chuta et son épée lui glissa des mains, pour retomber un mètre plus loin.
Alors qu’il allait se relever un violent coup de pied de la part de son adversaire le fit retomber sur le dos.
A moitié sonné il ne put qu’écouter son adversaire hurler à la foule :
Voyez ce qui arrive à qui me défie !
Lanshor me protège !
Si d’autres souhaite me combattre regardez donc ce qui va arriver à cet avorton.
Alors que le maraudeur armait son bras pour porter le coup fatal, un croc en jambe de son adversaire le fit tomber à terre.
En effet ce dernier n’avait besoin que de ces quelques secondes d’inattention pour mettre son plan à l’œuvre.
Ramassant son épée à une vitesse surnaturelle, il taillada son adversaire au bras.
Dans un grognement de douleur celui ci se releva.
Le protecteur de Carla semblait animé de forces nouvelles.
Tout les coups de Dargh’oria ne rencontraient que le vide.
Bientôt une autre coupure vint se dessiner sur le flanc du chef nordique.
Puis bientôt une autre sur sa jambe.
Enfin le jeune barbare feinta vers le ventre de son adversaire, et dans une gerbe de sang lui ouvrit l’artère jugulaire.
Alors que le seigneur déchu tombait à genou, le nordique victorieux lui trancha la tête avec un sadisme prononcé.
Puis il prit la parole :
Que tous le voit : Kharleth est le nouveau seigneur des Ghur’pakash.
Chapitre trois : L’affront
Après le duel, les évènements se déroulèrent à toute vitesse.
Une grande partie des esclaves fut poussé en avant, vers une caverne recouverte de rune tracées dans le sang.
A l’intérieur régnait une puanteur à peine égalée par l’obscurité. Mais une fois habituée Carla ne la trouva pas si désagréable que ça, au moins lui permettait elle d’oublier l’odeur du sang qui la recouvrait.
Une fois qu’on eut apporté des torches, la jeune femme s’aperçut que les murs étaient couverts de trophées divers, allant d’une simple bannière avec une insigne grossière à une riche broderie cousue de fils d’or.
La longue file s’arrêta, on était arrivé dans une caverne assez grande et en son centre se trouvait un autel grossièrement taillé dans la roche. Il semblait luire du sang séché qui l’avait, déjà maintes et maintes fois, éclaboussé.
Le chaman se dirigea avec le nouveau chef de la tribu vers le centre de la grotte, il y traça une série de symboles avec une roche violacée puis hocha la tête en direction du chef.
Celui ci leva son bras au dessus des runes, puis attrapa le couteau courbe que lui tendait le sorcier.
Aussi tout les nordiques entonnèrent une étrange mélopée qui dura quelque secondes avant que ce cri ne sorte de toutes les bouches : Lanshor ! Lanshor ! Lanshor !
Kharleth traça quelque signes cabalistiques sur sa poitrine, sembla se délecter de la douleur, puis s’entailla vivement le bras.
Les goûtes de sang descendirent lentement le long de l’avant bras du jeune chef, puis tombèrent au centre du cercle tracé sur la pierre.
Plusieurs choses se passèrent alors : Le corps du chaman fut agité de violentes convulsions, l’autel de pierre s’enflamma quelques secondes et une brume rosâtre commença à envahir la salle.
Alors que la totalité de la pièce était occupée par ce brouillard, Carla commença à entendre des cris.
Des cris d’extases.
Puis, aussi soudainement qu’elle était apparu, la brume disparu.
Le regard de l’impériale se dirigea vers le centre de la grotte, où une forme se trouvait maintenant dans le pentacle, et où le sorcier semblait à peine tenir debout, un filet de sang à la commissure des lèvres.
Rapidement Carla réussit à mieux distinguer les contours de la forme. Il s’agissait d’un homme, non d’une femme. Il semblait que la créature était un mélange des deux, ce qui rajoutait encore au charme et au charisme qui en émanait. Pourtant cet être était tout autant répugnant et effrayant. Mais la jeune fille ne pouvait en détourné les yeux. C’est alors que la chose se tourna vers elle, leurs yeux se croisèrent et aussitôt une vive douleur enflamma ses sens. Pendant un instant qui sembla durer une éternité Carla lutta contre cet esprit, essayant de rejeter la douleur ou au contraire elle l’acceptait, et semblait l’apprécier.
Puis on la bouscula. La file des esclaves s’était remise en marche. Elle s’arrêta au pied de l’autel, alors que le nouveau seigneur de la tribu, à genoux, semblait s’adresser à l’apparition :
«_ Qui me demande ? Susurra la créature androgyne.
_C’est Kharleth, le nouveau seigneur des Ghur’pakash qui t’appelle Ô Lanshor mon maître.
Je souhaite ta bénédiction sur moi et la tribu pour que jamais nos ennemis ne cessent d’endurer la Douleur et que jamais ne cessent les plaisirs. Puis Kharleth se releva et se mit à crier :
Voit Lanshor : pour toi nous sacrifierons toutes ces âmes, Toi tu ressentiras leurs douleurs et toute la force de leurs peines. »
Puis d’un geste les esclaves furent pousser en avant. Les villageois avaient repris leur chant, toute les voix formaient un fond sonore qui fut bientôt recouvert par les cris de souffrances des vieillards, des femmes et des enfants qu’on sacrifiaient sur l’autel impie.
Maintenant tout était clair, il ne l’avait pas sauvé, il s’était servi d’elle pour accéder à la place de chef.
Et c’était à elle de mourir.
Et bien elle honorerais son aimé, elle mourrais dignement, la tête droite.
Une fois devant le chaman elle s’aperçut qu’elle était la dernière de la vingtaine d’esclaves à avoir été sacrifiés.
Le sorcier tendit son couteau au « sauveur » de Carla.
Les chants s’étaient tut.
Un silence assourdissant avait pris leurs places.
Carla n’avait pas vraiment l’impression d’être dans son corps, elle était comme une spectatrice, assistant impuissante à ses derniers instants.
Tout à coup le seigneur la retourna, arracha sa robe déchiré, couverte de boue et de sang, et traça rapidement sur son dos la rune de son dieu.
Carla réintégra son enveloppe corporelle.
La douleur était vraiment insoutenable, Carla croyait avoir de l’acide à la place du sang. Elle avait l’impression qu’on lui versait du métal en fusion sur le dos.
Puis tout cessa. Elle s’affala mais fut rattrapée et tournée. Aussitôt un concert de cris retentit et se turent quand une voix suave s’éleva :
« Lanshor vous accorde sa bénédiction, les ennemis des Ghur’pakash connaîtront la douleur. »
Puis l’apparition disparu et Carla s’évanouit.
Elle ne put entendre son tortionnaire lui lancer ce dernier affront :
« Celle la servira pour mon plaisir et pour celui de vous tous. Qu’on la conduise dans ma tente !
Ce soir le prince des plaisirs sera honoré ! »
Chapitre 5: La trahison :
Les jours passaient, morne et douloureux. Chaque réveil était aussi difficile que le précédent mais pas pire que le suivant. Peu à peu, pourtant, Carla semblait s’habituer à la difficulté du climat, à la haine et au mépris des indigènes.
La voix sibylline qu’elle avait entendu jusqu’à lors c’était éteinte, et la jeune impériale avait dès lors perdu tout espoir. Elle se contentait de suivre les ordres qu’on lui donnait pour éviter d’être punie plus qu’à l’habitude.
Chaque jour elle se levait bien avant l’aube, elle devait réparer les tentes, dépecer la viande ou encore équarrir les proies. Les mains de Carla, fines et douces il y a encore quelques semaines, étaient couvertes de coupures et de brûlures. Chaque soir c’était la même chose, elle se couchait à même le sol dans la tente réservée aux esclaves. Elle n’était pas seul, pourtant elle était aussi indifférente au sort de ses compagnons d’infortune qu’au sien. Malgré tout elle se lia peu à peu d’amitié avec une jeune fille impériale, un peu plus jeune qu’elle, Nadia.
Elle avait été capturée dans un village non loin de celui de Carla, à peu près à la même période.
Carla ne l’avait pas remarqué jusque lors, mais elle avait désespérément besoin d’une amie à qui se confier.
Pour toutes les esclaves c’était le même calvaire, chaque soir. Le deux jeunes filles envisageaient des tentatives d’évasion, plus pour supporter la difficulté de la captivité que pour vraiment s’enfuir. Pour aller où? Et comment ?
Nadia montra un jour à Carla un petit pendentif dédié à Sigmar, saint patron de l’empire. C’était presque rien mais ça permettait de garder l’espoir, et de braver les interdits tendus par les barbares.
Peu à peu Carla pansait ses blessures, et oubliait la petite voix, tapie dans un recoin de son esprit.
Un soir pourtant elle retentit dans son esprit :
Elle va te trahir… Elle se moque de toi… Tu ne comptes pas pour elle…
La voix retentissait de plus en plus forte, déchirant l’esprit de Carla:
Tu doit la tuer…Tue la, tue la… TUE !!!
TAISEZ VOUS !!! MAIS TAISEZ VOUS !!!
Les cris avaient retentis, brisant le silence qui planait sur le camp.
Rapidement l’agitation régna, et les bruits de pas parvinrent aux esclaves apeurés.
La voix était partie et Carla s’était tue, tremblante sur le sol, en larme.
Les Gardes entrèrent à ce moment là dans la yourte, ils l’attrapèrent et l’emmenèrent dans la nuit.
Dans la tente il faisait chaud, trop chaud. C’est ce qui ramena Karla à la réalité.
Elle était attachée à deux piliers qui supportait la toile. Ses bras et ses jambes était immobiles.
Même si elle avait pu s’enfuir ses jambes auraient été incapables de la porter.
La voix lui avait infligé une douleur sans précédent, les châtiments des nordiques semblait des caresses en comparaison de ce qu’elle avait subi en l’espace d’un instant.
Le chef du clan se trouvait de nouveau devant elle, avec sa voix mielleuse.
Il commença à s’adresser à elle avec un sourire sadique au coin des lèvres.
-Je te retrouve encore dans ma tente.
Apparemment tu n’as pas compris la leçon de la dernière fois.
Bon ce n’est pas grave…
Mes guerriers vont t’apprendre comment te comporter.
Et tout d’abord tu va adresser une prière à Lanshor.
Le sourire sur le visage de Kharlet s’élargit encore, le visage de Carla s’effondra.
Puis elle se redressa.
-Tu peut me frapper tant que tu veut, jamais je ne m’abaisserais à prier tes dieux méprisables.
Seul Sigmar est mon dieu, seul Ulric me donne la force de survivre aux épreuves que l’on m’impose.
Le poing du nordique atterrit directement dans l’estomac de Carla.
Une fois sa rage passée son visage retrouva sa béatitude.
Bien, la souffrance ne peut t’atteindre…
Peut être que la souffrance des autres le peut…
Il murmura alors quelques mots à l’oreille du garde le plus proche, qui quitta la tente sur le champ.
Il existe tellement de manière de faire souffrir que notre tribu a cessé de les compter.
Nous verrons si ta foi est aussi forte après ce que nous t’aurons fait subir.
Le garde revint alors, traînant avec lui une petite fille d’une dizaine d’année.
Une fois dans la tente, il la laissa et repartit dans l’ombre.
Le chef de la tribu s’avança alors vers la fillette et commença à lui parler doucement :
Ne t’inquiète pas ma petite, avance je ne vais pas te manger…
Allons comment t’appelle tu ???
Mais j’y pense tu dois avoir très faim, tiens, prend donc de cette viande.
Et ce faisant il lui tendit un plat rempli d’une viande juteuse, à l’air délicieuse.
L’estomac de l’enfant étant trop peu rempli depuis trop longtemps elle s’empara d’un morceau de nourriture et le dévora en deux temps trois mouvements.
Carla eut du mal à résister aux appels de son ventre. Lui aussi réclamait d’être rempli.
Lorsque elle releva la tête elle pu apercevoir la lueur de folie dans les yeux de son tortionnaire.
Celui ci repris de plus belle :
Voilà ça va mieux comme ça n’est ce pas ?
Bien, alors comment t’appelles tu, ma petite ?
La petite fille, rassuré par la gentillesse de cet étranger, lui répondit.
Après tout il n’allait pas la frapper, comme les autres.
Lui il était gentil, il lui avait même donné de la nourriture, et si elle se comportait bien elle pourrait peut être en rapporté pour maman.
-Je…Je m’appelle Catherine monsieur.
Merci de m’avoir donner de la viande monsieur…
-Et bien Catherine, moi je m’appelle Karleth.
Est ce que tu voudrais un autre de ces morceaux de viande ?
Est ce qu’autre chose te ferais plaisir ?
-Oh oui monsieur s’il vous plait donnez moi de ces fruits…
Oh pardon je ne voulais pas mal vous parler, ne me frappez pas s’il vous plaît…
-Pourquoi est ce que je te frapperais voyons, tiens prend cette pomme.
Si tu veut tu pourras en rapporter à ta maman.
Je vais te laisser manger maintenant.
La fillette voyant là une occasion de manger tout son soûl ne fit plus attention au chef Nordique qui se dirigea vers Carla pour lui souffler à l’oreille :
-Si jamais tu ne prie pas Lanshor, la fillette pourrait bien se retrouver avec quelques centimètres d’acier dans le corps…Et ce faisant il tira le poignards à lame recourbée de sa ceinture et se dirigea vers la fillette.
-Non par pitié. Chuchota Carla.
-Alors pries !
Tandis que le barbare s’approchait de l’enfant, qui n’avait pas remarqué ce qui se tramait dans son dos, Carla entonna une courte prière :
-Lanshor prends en pitié cette enfant.
Apporte lui le bonheur et la joie.
Par pitié délivre la de la souffrance.
Karleth se retourna, un sourire de démon bardant sa figure :
-C’est bien, c’est bien…
Puis il planta la lame dans la gorge de la fillette et se délecta du sang qui coula sur sa peau.
-Non ! Mais le cri perçant de l’impériale vint trop tard.
-Le sang est vraiment le nectar des dieux. Seul le goût de la peur est aussi délicieux…
Mais je me montre un hôte indélicat, veut tu goûter ?
Ce faisant il regarda l’étincelle de vie quitter la fillette, mais il n’arrêta pas pour autant sa folie, et il plongea une dizaine de fois le coutelas dans le corps sans vie de sa victime.
Une fois fait il essuya ses mains tachées de sang sur le corps de Carla .
Partant dans un rire dément il s’adressa ensuite à la jeune impériale en lui susurrant à l’oreille :
-Tu vois Lanshor est un dieux capricieux, mais il a libéré la fillette. Par ma main bien entendu.
Et tu veut savoir le plus drôle : c’est toi qu’on va blâmer pour sa mort…
La pauvre fille s’effondra et se mit à pleurer comme jamais.
Karleth la détacha puis parla aux gardes.
Si Carla ne s’était pas évanoui elle aurait pu entendre :
-Une fois qu’elle sera réveillée ramenez la dans la tente.
Et demain les esclaves auront de la viande fraîche !
Chapitre 6: La déchirure
Quand Carla se réveilla elle fut traînée sans ménagement jusqu’à la tente des esclaves. Il faisait jour, et elle crut avoir rêvé les événements de la veille. Malheureusement les souvenirs revinrent quand ses nombreuses coupures se rouvrirent. Une fois que les maraudeurs l’aient
jetée dans la tente des esclaves, Nadia courut vers elle, le regard empli de compassion. Elle lui tendit un bol d’eau et s’empressa de nettoyer les plaies de Carla.. Celle-ci retint ses larmes en repensant à la pauvre fille morte par sa faute. Non pas par sa faute. Elle ne tenait pas la lame qui l’avait frappé. Elle ne l’avait pas faite esclave non plus. Et puis peut être cela valait il mieux, au moins elle ne connaîtrait plus les souffrances que pouvaient infliger leurs maîtres. Carla se dégoûta de penser une chose aussi affreuse. C’était exactement ce qu’avait dit son tortionnaire après avoir tué la fillette. Si elle avait fait une autre prière, peut être que… La prière ! Elle s’était abaissé à prier cette divinité atroce. Puisse Sigmar la pardonner un jour.
Elle s’effondra, ses plaies rouvertes laissaient apercevoir la chair rouge vif. Un filet de sang se forma, et rapidement ses mains en furent recouvertes. Elle les contempla longtemps, ses mains recouvertes de sang, de son sang. Elle se demandait si c’était aussi bon que le nordique l’avait laissé entendre. Pas qu’elle veuille goûté, non, mais elle se demandait c’est tout.
Elle allait porter la main à sa bouche quand quelque chose l’interrompit et la sortie de sa torpeur.
« Pourquoi tu as fait ça ? Tu es folle ? On aurait toutes pu se faire tuer. »
C’était une esclave du nom d’Isabelle qui lui parlait.
« Je n’en reviens pas, dit-elle, on fait tous les efforts du monde pour rester en vie et tenter de s’en sortir et toi tu hurles en plein milieu de la nuit. Puis elle rajouta, tout bas : Et si tu nous fait ça le soir de l’évasion ? »
Dans les yeux de la jeune femme, Carla n’aperçut pas une once de pitié ou de compassion. Seulement de la colère et de la cruauté . Venant d’elle ça n’avait rien d’étonnant. Les deux jeunes filles habitaient le même village et elles s’étaient toujours bien entendues. On croisait rarement l’une sans l’autre et on aurait pu les croire sœurs. Pourtant un jour tout avait basculé. Une violente dispute avait éclaté entre elles, et les deux jeunes filles en étaient rapidement venus à se haïr mutuellement. Oui mais ça c’était avant…
Avant. Des siècles semblaient s’être écoulés pour Carla depuis leur capture. Avant elle avait une famille. Elle pouvait être heureuse, et elle ses journées n’étaient pas emplies de souffrances. Avant elle aimait un homme et il l’aimait en retour. Carla sourit intérieurement en se remémorant la douleur qu’avait ressentie cette garce lorsqu’elle lui avait annoncé son mariage avec Viktor. Elle avait savouré la souffrances qu’on pouvait lire sur les traits d’Isabelle. Mais aujourd’hui tout avait changé, elles devaient s’entraider, se serrer les coudes, pour survivre.
Voir la haine dans le regard d’Isabelle ne la surprit pas, mais pouvoir lire ce sentiment sur le visage de toutes les autres esclaves lui coupa le souffle et manqua de la faire défaillir. Toutes la regardait d’un air méprisant et on pouvait lire la colère sur leurs visages. Heureusement que Nadia était là. Au moins elle pouvait lui amener un peu de réconfort et elle ne la détestait pas. Une preuve que la voix s’était trompée.
Au moment où elle pensait ça une vague de douleur la submergea et Carla s’effondra, inconsciente.
Dans son sommeil enfiévré la voix retentit de nouveau, cette fois accompagnée de vision cauchemardesque.
Les scènes de débauche se succédaient où la perversité et la cruauté étaient maîtres et où les cris d’extases se mêlaient au gémissement de douleur. Et au milieu de toutes ces scènes d’horreurs, une silhouette vague, indéfinissable ,et pourtant terriblement attirante, ressortait. Elle semblait appeler Carla, la poussant à céder à l’appel de ses désirs et de sombrer dans le vice à son tour. Lorsque l’être androgyne se dirigea vers elle et se pencha à son oreille, Carla eut envie de tout abandonner et de la rejoindre pour connaître à son tour les plaisirs qu’on voulait lui offrir. Et quand la chose lui parla langoureusement à l’oreille, elle trouva sa voix aussi attirante que le reste de sa personne. « Viens à moi. » lui susurra la voix, et Carla cessa alors de résister.
Dans un sursaut la jeune femme se réveilla, le visage couvert de sueur. Il n’y avait plus personne dans la tente, les esclaves devant être en train de travailler dans le village. Les yeux livides, Carla se remémora son rêve. Quelle était cette chose ? Quoi que ce soit elle était haïssable. Et tellement attirante… C’était sa perversité qui semblait attirer Carla, et cela augmentait encore plus son sentiment d’horreur et de dégoût.
Elle tenta de se remettre sur ses jambes mais tout ses muscles la faisait souffrir, comme si on lui avait enfoncé des centaines d’aiguilles dans le corps. Pendant un court instant, il lui sembla qu’elle pris plaisir à cette douleur.
Alors qu’elle parvenait à se relever, en chancelant, une femme aux yeux ternes et fatigués entra dans la tente. C’était Nissa, la mère de la petite…
Elle s’adressa à Carla d’une voix hésitante :
« Où… où est ma petite Ania ? Elle va bien hein ? Ils l’ont emmené hier, mais elle va bien n’est ce pas ? »
C’est à ce moment que la voix se manifesta de nouveau :
«- Comment vas tu lui annoncer, murmura t’elle, que sa petite fille chérie est morte ?
Et que c’est toi qui l’as tué ?
-Ce n’est pas moi, répondit mentalement Carla.
Et taisez vous qui que vous soyez. Je vous hais. »
Une vive douleur enflamma un instant l’esprit de la jeune fille, rapidement remplacé par le rire mesquin et cruel de la voix :
-Oh voyez vous ça ? Tu me hais.
Que tu le veuille ou non tu m’appartiens Akneth. Tu m’as prêté serment, aussi vrai que la fille est morte par ta faute, et que tu me haïsses ne rendront tes tourments que plus difficiles.
Maintenant réponds lui, et on verra si elle sera prête à croire que ce n’est pas de ta faute.
J’attends les délices de sa douleur et de la tienne avec impatience.
-Tu te trompes : Nadia ne m’as pas trahi et je ne t’ai jamais prêté serment.
-Nous verrons, nous verrons.
Puis le contact fut rompu et Carla fut ramenée à la réalité par Nissa qui la secouait violemment :
-Réponds moi Carla ! Où est ma fille ? Je veux mon enfant !
-Je… Ils… Ils l’ont tué devant mes yeux… Je n’ai rien pu faire, balbutia Carla d’une voix -hésitante, les yeux emplis de larme.
-Tu mens ! Tu mens !
-Je le souhaiterais, murmura Carla.
-C’est de ta faute, lui cria Nissa, tout ça est de ta faute.
C’est à ce moment qu’Isabelle entra. Nissa s’effondra, en larmes, sur son épaule :
« Elle a tué mon bébé, elle a tué mon bébé… »
Carla ne croisa pas le regard haineux d’Isabelle, pas plus ne fit attention aux pleurs de la femme. Elle aurait dû compatir, être triste, mais la colère s’était emparée d’elle et elle ne ressentait rien de tout ça : Elle se délectait des tourments et de la tristesse de la femme, comme elle l’avait déjà fait il y a longtemps. Les larmes qui coulaient sur ses joues étaient divinement belles et ses pleurs étaient la plus douce des mélodies.
Alors Carla eut peur : Ce qu’avait dit la voix était vrai. Elle agissait exactement comme elle. Non ce n’était pas possible, et Nadia ne l’avait pas trahie.
Alors qu’elle se dirigeait vers le fond de la yourte, elle ne se douta pas qu’Isabelle avait aperçu le sourire fugace qui avait bardé sa figure durant un instant.
Plus tard, pendant le repas, Nadia vint la voir.
-Tu es sûre que tu ne veut pas venir manger ? Lui demanda t’elle. Aujourd’hui on a de la viande, et c’est presque bon.
-Non merci, prend ma part…
-C’est vrai ce qu’on dit ?Murmura la jeune femme.
-Quoi ? Qu’est ce qui est vrai ? Demanda Carla.
Nadia hésita un moment : Et bien, les filles disent que… Que tu as tué la fille de Nissa. Que c’est de ta faute.
Carla éclata de rire. Un rire dément.
-Elle disent que c’est de ma faute ? Puis elle ajouta d’une voix plus froide qu’un glacier : Et toi tu les croient n’est ce pas ?
Nadia sentit son visage se décomposer. Elle tenta de se défendre :
Non je ne les crois pas… Je sais que ce n’est pas toi qui…
Silence ! Lui intima Carla. On m’avait prévenu que ça arriverait. Je ne l’ait pas cru, j’avait confiance. Et tu m’as trahi. J’espère que ces barbares s’amuseront avec toi et que tu souffriras beaucoup.
Sous le choc Nadia ne réagit pas, puis devant le sourire cruel du démon qui lui faisait face elle le gifla de toute ses forces, puis se détourna en pleurant.
Carla savoura la douleur et se laissa submerger par la colère. Depuis le début la voix avait eu raison et elle s’était trompée. Elle ne lui voulait pas le moindre mal, juste l’aider.
Tous les autres l’avait trahie et elle entendait bien se venger.
Alors elle ressentie quelque chose qui l’avait toujours habitée. Elle ressentie la déchirure.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Lomerandin
- Hors Ligne
Réduire
Plus d'informations
- Messages : 409
il y a 18 ans 10 mois #8887
par Lomerandin
Réponse de Lomerandin sur le sujet Re: La maîtresse de la douleur.
Tout d'abord, sache que si tu veux, je peux user de mes sombres pouvoirs de modéro pour corriger les fautes d'ortho, d'accord, de grammaire... les "garces", quoi !
Deux remarques sur la forme :
Maintenant, le fond.
La violence du texte est en tout cas caractéristique de Warhammer. Le thème, celui de la tentation par les démons, est assez classique et l'intrigue associée est malheureusement sans surprises. Le texte est sans doute trop descriptif : on se contente d'observer Carla évoluer dans son environnement. Mais j'avoue que ce n'est pas facile d'impliquer le lecteur dans l'histoire.
Rassure-toi, il y a aussi des bons points tour à tour, chacun se retourne contre le personnage principal, ce qui entraîne sa damnation. Il eut été intéressant de jouer plus sur les relations avec Nadia.
J'ai aussi aimé un court paragraphe vers le début, où Carla adresse des prières à personne en particulier et où quelqu'un la rassure effectivement. Bon, on comprend à la fin que c'est le démon qui l'appelle ainsi, mais le passage est quand même sympa. Il laissait espérer qu'une force veillait sur elle.
Surtout que ça ne te décourage pas : c'est en écrivant que l'on devient écrivon
Deux remarques sur la forme :
Ca sent la contradiction !Des centaines d’esclaves impériaux il n’en restait q’une poignée, une centaine tout au plus, tout exténués, sales et fatigués.
Attention ! Reste cohérent dans le choix des noms de tes personnages !Karla
Maintenant, le fond.
La violence du texte est en tout cas caractéristique de Warhammer. Le thème, celui de la tentation par les démons, est assez classique et l'intrigue associée est malheureusement sans surprises. Le texte est sans doute trop descriptif : on se contente d'observer Carla évoluer dans son environnement. Mais j'avoue que ce n'est pas facile d'impliquer le lecteur dans l'histoire.
Rassure-toi, il y a aussi des bons points tour à tour, chacun se retourne contre le personnage principal, ce qui entraîne sa damnation. Il eut été intéressant de jouer plus sur les relations avec Nadia.
J'ai aussi aimé un court paragraphe vers le début, où Carla adresse des prières à personne en particulier et où quelqu'un la rassure effectivement. Bon, on comprend à la fin que c'est le démon qui l'appelle ainsi, mais le passage est quand même sympa. Il laissait espérer qu'une force veillait sur elle.
Surtout que ça ne te décourage pas : c'est en écrivant que l'on devient écrivon
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
Modérateurs: San, Kundïn, Zarathoustra