file [Pastiches] Dans l'ombre du dédale

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il y a 16 ans 11 mois #12656 par Monthy3
[Pastiches] Dans l'ombre du dédale a été créé par Monthy3

LIEN VERS POST ORGANISATION DES COMBATS:
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Mendel avançait désormais précautionneusement, pic de guerre et épée courte aux poings, sentant avec une assurance dénuée du moindre doute que le fuyard se trouvait là, quelque part, rapace tapi dans l’ombre des étagères remplies à craquer de livres. Le chamane nain avait la nette impression d’être dans une bibliothèque ; pourtant, nulle cohérence ne se dégageait de cet endroit, les meubles semblant n’être qu’un éparpillement de plumes éparses plutôt que de former un plumage uni. Son troisième œil, sur son front, guettait les zones noires au sommet des étagères, déjà résigné à voir bondir à tout instant l’ennemi sur lui. Le combat serait de toute façon inévitable.

Son fatalisme se trouva confirmé lorsqu’ayant contourné un bureau couvert d’une immense pile de livres prête à s’effondrer, il se retrouva nez-à-nez avec sa proie. Le chamane nain n’eut pas le temps de sortir les serres que déjà deux bras s’abattaient sur lui, prolongés par de courtes lames dentelées. Menel eut à peine le temps de bondir en arrière que déjà les dagues s’abattaient de nouveau, et ce n’est qu’au prix d’un réflexe éperdu qu’il parvint à bloquer les coups à l’aide de son pic, qu’il tenait désormais comme un bâton. Un bref regard lui permit de repérer le lieu où se trouvait l’épée courte qu’il avait dû lâcher. Elle était hors de sa portée, située derrière son adversaire. Qui était-il, d’ailleurs ? Le nain leva enfin les yeux.

Un être qui devait bien faire deux fois sa taille le toisait d’un air goguenard, une lueur suffisante dans son regard. Sa longue chevelure crasseuse lui tombait jusqu’à la hanche, et il portait pour tout vêtement un pantalon déchiré. Menel, ayant désormais jaugé son opposant, lui lança :
« Je suis Menel Vives-serres, du clan de l’Oiseau. Qui es-tu ? Est-ce toi qui a emporté les précieux parchemins ?
L’autre eut l’air désorienté. Le nain se demanda quelle était la question qui lui posait le plus de problèmes.
- Quelqu’un, qu’on m’appelle. C’est c’que disent les gens quand y’m’découvrent. C’est quoi des parchemins ?
- Eh bien, c’est…
- Pis j’m’en fous. Viens les chercher, s’tu les veux. »
Là-dessus, les lames dentelées piquèrent une nouvelle fois sur le chamane, puis encore et encore ; elles semblaient voler dans les mains gantées de l’humain géant. Menel ne pouvait que reculer en contrant tant bien que mal les coups de son adversaire. Hibou et chouette, chaque lame semblait avoir une vie propre et fondre sur lui au moment même où l’obscurité la rendait presqu’invisible. Il sentit un coup arracher un morceau de sa pelisse, un autre lui fit une longue estafilade sur son bras gauche et la lame dentelée lui laboura la peau. Inexorablement, le nain reculait, et sa mort future paraissait déjà écrite. S’il ne tentait rien, son sang abreuverait le sol de la bibliothèque.

Soudain, il sentit son dos se heurter à une étagère, ce qui entraîna la chute de livres qui déstabilisèrent un instant son agresseur. C’était le moment rêvé. Brandissant son pic de guerre au-dessus de sa tête, Menel lança un croassement rauque. Son casque à tête de corbeau sembla peu à peu s’enfoncer dans son crâne, le bec prit la place de sa bouche et le long de ses bras se mit à pousser à une vitesse fulgurante un plumage d’un noir de jais. Ses bottes se brisèrent cependant que des serres lui poussaient, tandis que ses yeux viraient au noir le plus total

Cette métamorphose ne sembla pas troubler le moins du monde le guerrier, qui tenta une nouvelle fois de lacérer la forme qui n’avait plus rien d’un nain. Mais celle-ci prit son envol pour esquiver le coup et, profitant des dimensions immenses de la pièce, se mit à faire des cercles au-dessus de l’humain qui, refusant d’admettre son impuissance, lança ses deux lames sur le chamane, en vain. S’il avait été possible à un corbeau de pousser un rire sardonique, il l’aurait fait. Car le destin était écrit.

Menel, les trois yeux rivés sur sa proie, se prépara à piquer.

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il y a 16 ans 11 mois #12708 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: [Pastiches] Dans l'ombre du dédale
Il fondit sur le barbare qui n'avait pas perdu son air goguenard. Toutes serres dehors il était plus que proche du primate lorsque le bras de celui-ci se détendit brusquement. Menel prit de plein fouet ce battoir plein de doigts qui servait de main à ce barbare, l'envoyant valser dans un fouilli de plumes éparses sur une étagère poussiéreuse.

Sans trop savoir pourquoi Menel assimila le coup à une preuve que cet adversaire ne saurais jamis voler avec de si violents et lourds mouvements. L'homme chevelu se dirigea d'un pas décidé vers ses deux épées courts et dentelées qui avaient volées à travers la pièce, dans sa vaine tentative d'empaler l'oiseau. Menel se redressa sur la large étagère, prêt à en découdre, mais ne put que s'écraser sur le bureau poussiéreux lorsqu'il tenta de reprendre son envol. Son aile brisée il décida de reprendre forme humaine.

Boross, car c'était son nom reprit finalement ses lames courtes, sa chevelure balayant la crasse de son visage. Se retournant vers Menel, non sans un manque flagrant de grâce, il adopta un air étonné que le chamane assimila aussitôt aux campagnols voyant l'ombre du rapace fondre sur eux.
"- T'es à poil ?!"
Menel sentit la fureur s'ammaser en son sein. Une insulte pour quiquonque de sa tribu !!!
"- Je suis Menel, du clan de l'oiseau et aucun d'entre nous ne revêt de poil !! Nous sommes faits de plumes, faits pour se fondre dans l'air !"
Le barbare eut un regard vide qui en dit long sur son dégré de compréhension des propos de Menel.
"- T'es à poil que j'te dit !" Fit il en désignant du doigt le corps dénudé du chaman.
Menel se rendit compte que sa métamorphose lui avait fait effectivement perdre ses habits. D'un air contrit il s'en voulut presque d'avoir surestimé l'intention de son adversaire de lui faire affront. A présent il ne doutait plus : ça ne volait pas très haut chez ce primate chevelu.

Son bras gauche brisé le chamane agita sa main droite, balayant l'air de souples gestes. Boross n'attendit pas de voir ce que ce nabot lui préparait avant d'avancer vers lui avec la ferme intention de déguster ce semblant de volaille au dîner. Menel esquissa un sourire en coin, l'air filait de plus en plus vite à travers ses doigts, lui rappelant les brises fraîches des steppes. Il relcha alors son étreinte sur l'élément : les plumes qu'il avait semé dans la pièce se mirent à virevolter avant de prendre de la vitesse et de filer vers le barbare accompagnées d'un sifflement.

Elles taillaient dans sa chair, telles les serres acérées des aigles. Elles volaient et piquaient autour de Boross, trop rapides, agiles telles des pinsons, pour que celui-ci parvienne à en toucher une du fil de ses épées.Etrangement il ne fallut que peu de temps à ce mamifère pour comprendre qu'il lui fallait embrocher le nabot volant afin de stopper cette attaque.

Il avançait avec peine vers Menel, les plumes lui semblaient avoir prit forme d'oiseau, le picorant de leur bec aiguisé, leurs ailes lui fouettant le visage et leurs incessantes attaques hors de portée : il assimilait pratiquement leurs sifflements à des pépiements.
Le nabot avait à nouveau reprit sa forme d'oiseau, bondissant agilement en arrière à chacune des attaques de Boross. Presque acculé le Menel commit l'erreur de tenter un nouvel envol. Le barbare lacha prestement une épée et agrippa par le coup l'emplumé avant de le plaquer violement contre le bureau. Les plumes chutèrent instantanément au sol.

Et d'un air plus que vil, Boross lui planta une épée dans l'aile, le clouant sur le bois du meuble avant de s'éffondrer... en sang.

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