file [Cadavre Exquis] Les cadavres seront propres.

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il y a 15 ans 9 mois #15062 par Vuld Edone
[Cadavre Exquis] Les cadavres seront propres. a été créé par Vuld Edone
Voilà une idée de texte que je n'ai jamais développée mais qui pourrait bien servir de cadavre exquis.
C'est de la Sci-Fi et ça commence comme ça...

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Les deux choses qu'il fallait savoir sur Alain Pite étaient celles-ci, qu'il avait une montre et qu'il était encore en vie.
Sa montre avait six aiguilles, dont trois minuscules et blanches dans de petits cadrans. L'une d'elle servait aux secondes et tournait constamment. Deux autres blanches indiquaient les heures et les minutes.
La dernière était noire. Elle servait au chronomètre. Alain ne s'en était jamais servi et n'avait donc jamais vu cette aiguille noire en action, sauf ce jour-là, pour quelques secondes.

La bombe E signifiait autant pour le public "électromagnétique" que "écologique". Pour le militaire, il s'agissait plus d'une bombe exterminatrice.
La charbe explosait en orbite haute, à la frontière de l'espace. L'onde électromagnétique produite détruisait tous les systèmes électriques sur un rayon de mille kilomètres. Voilà les trois détails que savait encore Alain :
- La destruction du système était une probabilité, certaines protections existaient et notamment les instruments électriques les plus anciens s'en sortaient le mieux.
- Cette probabilité était maximale à l'épicentre et se réduisait à mesure qu'augmentait la distance.
- Le système nerveux humain, comme pour la majorité des êtres vivants, employait des stimulus électriques.
Alain se rappela tout cela lorsqu'en rouvrant les yeux il vit que son chronomètre avait tourné pendant onze minutes et seize secondes et que la ville auparavant bruyante était désormais tout à fait calme.

On ne nous avertit jamais quand une guerre commence.

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il y a 15 ans 9 mois #15063 par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Re: [Cadavre Exquis] Les cadavres seront propres.
Cadavre exquis hein? J'en mage au petit déjeuner...

***

Katie aimait bien son travail. L'informatique, les circuits imprimés, toutes ces sacrées machines et les hommes. Elle rapprochait aisément les deux et les comparait d'égal à égal.
Et elle les deux l'appréciait bien. Ni les uns, ni les autres ne lui résistaient, et tous répondaient à des programmes simples et prévisibles.

Bien sûr, un ordinateur, on peut le débrancher. Katie en aurait bien fait de même avec le type qu'elle avait croisé deux mois plus tôt. Un de ces virus qui vous pourrissent tout le système...
Et tandis qu'elle pianotait en virtuose sur son clavier, elle repensait encore aux nombreux bouquets, aux cadeaux, aux coups de téléphone... Du harcèlement, elle était harcelée. Alors pourquoi ne portait-elle pas plainte?
Elle sourit. Oui, pourquoi ne portait-elle pas plainte? Sans doute qu'il lui plaisait de faire tourner ainsi la tête à un homme, il serait toujours temps de s'en défaire plus tard...

Le timbre strident du téléphone retentit et, mécaniquement, elle décrocha le sans-fil.
...C'était lui...

Elle s'énerva. Elle croyait s'énerver de bon droit, mais à vrai dire, elle s'en voulait surtout de ne pas savoir comment ce type avait pu trouver ce numéro, alors que même sa propre mère n'en avait pas connaissance. Il lui avait bien dit qu'il travaillait au gouvernement, mais elle ne l'avait pas cru.
Et à présent il était au bout du fil, catastrophé.
- Il faut que vous m'écoutiez, dit-il rapidement, c'est extrêmement important, une question de vie ou de mort. Tout est en train de foutre le camp, c'est l'escalade, il ne reste peut-être même plus de temps...

Katie lui coupa la parole. Ce n'était pas qu'elle était franchement fâchée de l'entendre, mais elle avait des choses importantes à faire et il était visiblement saoul ou drogué et elle ne voulait rien avoir à voir avec lui dans ces conditions.
- Vous ne comprenez pas, réagit-il brusquement, presque avec agressivité, c'est peut-être la fin de tout! Il faut que vous partiez, vite, que vous fuyiez le plus loin possible, que vous passiez la frontière, trouver un endroit où personne n'ira, où survivre jusqu'à ce que tout soit terminé, il faut...

Elle ne le laissa pas finir, raccrocha, puis, doucement, soupira en secouant la tête.
Deux secondes plus tard, le téléphone sonna à nouveau, aussi retira-t-elle la prise. Elle n'était pas d'humeur à entendre les délires d'un pauvre fou. Elle avait des choses importantes à faire.

Le son des touches sous ses doigts forma rapidement à nouveau le rythme habituel et sa pensée se perdit dans de vagues pensées.
Puis ce fut le noir.

Il arrive parfois qu'on nous avertisse lorsqu'une guerre commence...

***

Impe, I told you everything loud and clear but nobody's listening.

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il y a 15 ans 9 mois #15070 par Monthy3
Réponse de Monthy3 sur le sujet Re: [Cadavre Exquis] Les cadavres seront propres.
"Allons bon !"

L'homme observait avec agacement l'écran de son ordinateur portable, soudain noir. Il tenta de le relancer, en vain. Il avait beau appuyer sur le bouton de démarrage, la machine demeurait silencieuse, muette. Intrigué, il se redressa, n'ayant pas encore le courage de s'extirper de la couette. Il balaya sa chambre du regard, parfaitement rangée, jusqu'à ce que ses yeux se posent sur sa table de chevet et, rêveurs, se fixent sur la bougie qu'il allumait en permanence depuis qu'il l'avait appris.

Damien tendit le bras pour attraper son téléphone et constata qu'il avait lui aussi rendu l'âme. Hochant la tête, il repoussa enfin la couette, se leva et tira les rideaux pour contempler la ville. Elle était opaque, épaisse comme de la poix. Quelques cris étouffés lui parvinrent lorsqu'il ouvrit les fenêtres, mais impossible de distinguer quelque personne. Oui, c'était arrivé. Sans nul doute.

Il se gratta la barbe - presque inexistante -, puis soupira et alla s'habiller correctement, jean et chemise. Dans un sac de toile, il fourra tout son stock de bougies et d'allumettes, une bonne quantité de biscuits et d'eau, ainsi qu'un carnet à la couverture de cuir et un crayon à papier, deux éléments déjà rares à cette époque où l'électronique régnait - avait régné. A sa ceinture, il attacha une minuscule sarbacane qui provoquerait l'hilarité et la condescendance du soldat le plus humble, ainsi que tout un assortiment de fléchettes.

Il jeta un dernier regard plein de regrets sur son ordinateur inutilisable, qui emportait dans sa tombe tous ses récits, écrits pendant la longue période d'attente qui avait précédé l'événement. Cet ordinateur était bien le seul luxe issu de la modernité que Damien avait accepté, lui qui vivait constamment dans le passé - "l'obscurantisme", disait Alain pour le railler. Existait-il un mot plus adapté pour qualifier l'ère qui allait désormais s'ouvrir ?

Il haussa les épaules et, le sac sur une épaule, sortit de son appartement. Il laissa la porte ouverte : il ne reviendrait pas.

Alain l'attendait.

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il y a 15 ans 9 mois #15076 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Cadavre Exquis] Les cadavres seront propres.
À vingt-huit ans la réussite et la famille avaient donné à Alain une petite maison de banlieue, entourée de haies, ainsi que beaucoup de gens à garder en tête. Une loi sociale voulait que l'on n'existe que par les autres. Se rappeler tous ces gens revenait donc à voir défiler sa vie.
Sa plus grande chance et son plus grand reproche fut d'avoir divorcé, si jeune, avant d'avoir pu élever des enfants. Dans la demi-pénombre, il était donc le seul occupant de la maison.

Dehors, les gens traversaient la rue, roulaient ou lisaient leur journal, ou promenaient leur chien ; et tous étaient simplement effondrés sur place comme des pantins. Deux millions deux cents mille pantins à l'épicentre.
Alain regardait par la fenêtre, le rideau soulevé en coin, une dame du quartier qui tenait en laisse ses trois chiens, dont l'un bougeant encore tournait autour du corps au risque de s'étrangler.
Les jappements du chien avaient tiré Alain de son engourdissement. Paralysie résiduelle. Il sortit, hagard, avec pour seule pensée de libérer le chien. L'un de ses pieds traînait. La main crispée sur la laisse était encore chaude, juste inerte.

Pite s'écarta ensuite, sous les aboiements du chien, et le regard fixé sur un point vide, laissa tourner de rares pensées dans sa tête. Essentiellement le nuage des gens passés.
Parmieux, il pensait à cette Kate, parce qu'on la lui avait dépeinte comme une génie de l'informatique. Il ne voulait pas savoir si elle bougeait, seulement qu'elle aurait pu lui expliquer ces dernières onze minutes et seize secondes.
Il pensait aussi à Damien, et refusait également de se demander s'il était un pantin. Il se répétait juste, pour conserver un équilibre, que Damien saurait quoi faire, lui.

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il y a 15 ans 9 mois #15078 par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Re: [Cadavre Exquis] Les cadavres seront propres.
Mais lui fallait-il sortir ou attendre que Damien arrive? Comment celui-ci saurait qu'il se trouvait à son domicile...

Il regarda à nouveau la rue, les gens, le silence si épais qu'il se faisait visible, puis remarqua qu'à aucun moment il n'avait même douté que Damien, lui, ait pu s'en sortir. En doutait-il à présent?
Non.
Non, c'était impossible. Si lui s'en était tiré avec juste cet abominable mal de tête, Damien était sain et sauf et venait l'aider.
Et à eux deux, ils trouveraient un moyen de se tirer de ce merdier.

Il manqua de s'évanouir. Le poids de du froid raisonnement logique venait de l'écraser avec toute la violence de la vérité. La probabilité est maximale à l'épicentre, le système nerveux humain est un système et, ce qu'il voyait à sa fenêtre le le lui confirmait, l'épicentre avait dû être proche, très très proche...

Il se sentit seul et désemparé et se répéta doucement, comme une comptine:
"Il a survécu, il va venir, il va venir..."

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il y a 15 ans 9 mois #15079 par Monthy3
Réponse de Monthy3 sur le sujet Re: [Cadavre Exquis] Les cadavres seront propres.
Au début, les cris qui déchiraient sporadiquement la nuit, terrifiés ou désespérés, lui déchiraient les tympans. Quelques lueurs virevoltaient de part et d'autre comme d'affolés feux-follets, des gens qui ne comprenaient toujours pas que rien ne serait plus jamais comme avant - et cela, nul signe ne l'avait laissé présager.

Damien serra les dents lorsqu'il passa devant l'orphelinat créé et géré par la Compagnie robotique Desvosges. Les hurlements des gamins étaient stridents et suintaient de larmes de détresse. La lumière s'était éteinte en même temps que le cœur artificiel de leurs nounous de métal et de câbles et ils se retrouvaient livrés à eux-mêmes, une nouvelle fois. Les souvenirs des nuits froides passées dans l'abandon et la solitude devaient revenir les hanter.

Puis, au fur et à mesure qu'il approchait du quartier d'Alain, un peu plus aisé sans être pour autant luxueux - au moins possédait-il une maison, lui -, il se prit à regretter les bruits. Aux gens horrifiés et gémissants avaient succédé les cadavres inertes, figés dans leur ultime activité. Lorsqu'il s'agenouilla auprès de l'un d'eux, dont les écouteurs silencieux étaient vissés sur les oreilles, il constata que sa mort avait dû être brève et peu douloureuse, comme si quelqu'un avait tout simplement appuyé sur un bouton "arrêt". C'est fini, la grande comédie humaine est arrivée à son terme, que les rideaux s'abattent et bonne éternité !

Il se releva, le visage rougeoyant à la lueur des flammes renvoyées par deux véhicules. L'accident, inévitable, n'avait fait que froisser un peu plus deux cadavres. C'était déjà ça.

Il continua sa marche, se sustentant au passage de biscuits accompagnés de quelques gorgées d'eau, et désormais les rares personnes qui avaient survécu n'étaient plus que des formes recroquevillées, la bave aux lèvres, ou bondissantes, sourire fou aux lèvres. L'un vint même lui sauter dessus, mais Damien le repoussa et l'envoya choir, portant la main à sa ceinture au cas ou l'autre ferait mine de l'agresser. Au lieu de cela, la pauvre créature se mit à sangloter misérablement, à renifler, et elle finit par s'éloigner en boitillant.

Alors la pointe aiguë du doute vint transpercer Damien. Le quartier d'Alain avait été particulièrement touché, ce qui signifiait que la bombe E avait explosé à proximité. Beaucoup trop près de la maison d'Alain. Et que voyait-il déjà ? Des corps morts et des déments. Des cadavres inertes et des cadavres ambulants. Quel espoir restait-il ?

Il en restait un. Alain s'y était préparé, nécessairement. Il avait forcément pu se protéger de l'onde électromagnétique, d'une façon ou d'une autre. Damien s'arrêta.

Puis il se mit à courir.

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il y a 15 ans 9 mois #15084 par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Re: [Cadavre Exquis] Les cadavres seront propres.
Alain, Damien et un cadre apocalyptique... Voilà une histoire qui promet. Lente, peut-être, à l'image du désarroi et à l'ampleur du drame. On oublie vite les morts et l'énonciation des cadavres devient une simple banalité. Ce sont des objets, voilà tout, ils font partie du décor.

Alors soit, lecteur sans coeur, soit nous allons suivre tes voeux et désirs et ne pas trop nous attarder sur ce sentimentalisme dont tu fais si peu de cas. Soit, nous laisserons la mort aux morts et nous attacherons aux vivants pour qui, comme on s'en doute, tout ne fait que commencer.

Car c'est la guerre, celle qui ne prévient pas, la destructrice, la terrible. Celle qui met en lumière, aussi, les facettes de l'être humain, la folie de son monde, Du Monde.

Mais notre histoire ne serait pas complète si je ne te parlais pas dès à présent d'une salle particulière remplie de gens particuliers.

Cette salle se trouvait à vingt-sept mètres sous le sol, était entièrement ceinturée de béton et d'acier, isolée hermétiquement et capable de survivre au pire holocauste qui soit et même, théoriquement, aux pires tremblements de terre.
Et les hommes qui s'y trouvaient était juste des hommes, habillés de complets noirs, qui se regardaient tour à tour avec l'air ennuyé de ceux qui s'ennuient, ou qui sont ennuyés...
L'un d'eux parla lentement:
- Nonante, nonante-cinq pour cent probablement.
- Avec de la chance, à peine huitante-huit, lui répondit une voix tout aussi apathique.
- Ce qui nous fait toujours quelques centaines de millions au plus.
- Vous pensez que ça risque de mettre en péril la réforme sur les subsides à l'éducation?
Il y eut un éclat de rire et une réponse:
- Demande donc au président.

Il y eut un lourd silence.
Quelques regards se tournèrent vers le président qui était là, affalé sur sa chaise, définitivement mort. Le plus amusant, c'est que personne n'avait fait le moindre geste pour le retenir, et beaucoup en étaient encore à se demander si ça aurait changé quelque chose qu'il soit encore en vie.
Peut-être que oui.
Le vice-président était à son domicile privé lors de l'attaque, ils étaient donc seuls à diriger le monde coalisé, ou ce qu'il en restait.

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il y a 15 ans 9 mois #15085 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Cadavre Exquis] Les cadavres seront propres.
La ville s'était éteinte, comme beaucoup d'autres villes, mais la guerre commençait à peine.
Elle commençait avec plus de militaires que de civils.
Sur trois cent vingt kilomètres de côte débarquaient six cent mille ennemis. Sur cette même distance et se déployant les cent et vingt mille effectifs de défense allaient à leur rencontre. Ils n'étaient pas moins nombreux parce que frappés par les bombes, ils étaient moins nombreux parce qu'il n'y avait plus rien à défendre et que les Grandes Unités envahissaient l'adversaire.
Les objectifs militaires étaient respectivement les sites logistiques pour les armes R, les commandements tactiques et bien sûr le commandement stratégique. Il ne restait plus rien à détruire à part les armées.

Alain les vit passer sans bien comprendre. Ces camions-là, même bâchés de camouflage, même remplis de soldats, paraissaient trop archaïques pour appartenir à l'armée.
Ils passaient l'un après l'autre, à battements de deux secondes, tout au bout de la rue, et ne s'arrêtaient pas. Alain était persuadé de les appeler mais il se rendit compte qu'il était tombé lui-même, sur le trottoir, qu'il ressemblait aux autres pantins.

*Eh. Eh.*

Il y eut comme un tonnerre au lointain. L'air silencieux apportait les rumeurs d'un combat distant de presque six cents kilomètres. Ils tiraient des charges d'un kilotonne.
Parfois, de petits éclairs lumineux, aveuglants, pulsaient dans l'air.
Deux mains empoignèrent ses bras et le secouèrent. Alain battit des paupières et reconnut le visage de Damien. Il se rendit compte aussi que les camions avaient disparu. Perte de conscience passagère.
Les yeux d'Alain s'ouvrirent tout grand. Il saisit Damien et se releva, comme épouvanté. Damien vivant, d'en avoir la preuve, lui rendait ses forces et ses espoirs, que d'autres vivent également, et donc la crainte qu'ils ne vivent pas. Quand il entendit sa propre respiration, Alain sut qu'il était presque remis des effets de la bombe.

"On ne doit pas rester là." lui dit Damien

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il y a 15 ans 9 mois #15109 par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Re: [Cadavre Exquis] Les cadavres seront propres.
Partir, oui, mais pour où?

Ils réglèrent la question en marchant à l'aveuglette dans ces rues qu'ils connaissaient si bien. À quelques détails près, ils auraient pu se croire un dimanche matin ordinaire, à se promener banalement dans la rue.
Mais c'était un lundi matin de merde.

Alain le premier, à bout de souffle, encore difficilement remis de sa douloureuse expérience, proposa de tenter d'utiliser une des quelques voitures garées ci et là. Elles semblaient intactes elles aussi et il semblait ridicule de devoir marcher si l'on pouvait faire autrement.
Sans trop y croire, Damien s'introduisit donc dans une maison, fouilla un instant jusqu'à trouver - dans la poche d'un homme d'une bonne cinquantaine d'années - la clé de la voiture sur le devant de la demeure, puis tenta de démarrer sa nouvelle acquisition.

La voiture toussa, cracha, s'époumona mais ne voulut rien savoir quant à bouger.
Pourtant il l'avait bien choisie. Un vieux modèle, pas un de ces trucs bourrés d'électronique, non, mais de la récup' à bas prix, l'ombre des temps passés.
Que la bombe E soit parvenue à rendre inutile même ce vieux tas de ferraille impressionna presque Damien.

Mais il n'était pas du genre à réfléchir une heure sur un détail. Il savait ce qu'il avait à faire. Damien et Alain se remirent donc en route vers une destination indéterminée, avec la seule certitude qu'ici, c'était mort.

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Modérateurs: SanKundïnZarathoustra
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