file Deux auteurs sans titre

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il y a 14 ans 10 mois #15586 par Krycek
Deux auteurs sans titre a été créé par Krycek
Rapidement
Voici donc en proposition pour le feuilleton des Chroniques le début de coécriture que Zara et moi même avons mis sur pied il y a un an de ça, avant le grand chantier.

Avec l'accord de Zara je poste ici le rush actuel, sachant qu'il n'est pas à l'ordre du jour pour notre part de nous y atteler plus. Autant qu'il serve non ?

Si intérêt il y a, alors je publierai les idées globales que nous avions en tête, à titre de contribution de membre et non d'auteur, ceci afin de suivre la règle d'un feuilleton.
Sinon, eh bien, au moins ce texte est publié ! :D

Pour ce qui est du titre du texte... eh bien... manque d'imagination là.

Le texte
L’écuyer se hâtait à travers les couloirs, utilisant ses cours moments de dérapages au bas des escaliers pour rehausser son pantalon qui ne cessait de tomber bien qu’il s’efforça de refermer les boutons en même temps qu’il courait. La chose n’était pas aisée car une curieuse et inexplicable corrélation inversement proportionnelle liait la vitesse de descente de ce maudit pantalon à sa vitesse de progression vers son objectif final: la chambre du roi... Une courte pensée lui traversa l’esprit quant à savoir si un jour ou l’autre il serait capable de faire abstraction de ce que lui demandait comme effort ce poste au service de sa majesté.
Enfin, après une bonne longueur de couloir, il réussit à refermer son pantalon et put alors tenter d’achever de mettre sa tunique à l’endroit, ce qui le plongea dans une nouvelle gageur car, sa cadence s’accélérant, ses bras qui s’obstinaient à sortir par l’ouverture du haut, rendaient impossible la bonne sortie de sa tête pour s’assurer qu’il prenait le bon chemin. Un choc frontal et inattendu vint lui rappeler la complexité de sa tache. Tandis qu’il restait quelques secondes à terre, complètement sonné, la voix du maréchal résonna dans sa tête en même temps que s’y répandait une douleur aiguë. Tout autour de lui, des regards amusés fleurissaient sur les visages qu’il croisait. Si sa maladresse était coutumière, voire légendaire dans ces murs, l’urgence de l’appel et le ton employé pour le convoquer beaucoup moins. Il repensa aux derniers mots : « et surtout soyez discret car la mission que l’on va vous confier est des plus secrètes ». Est-ce que se démener contre ses propres vêtements faisaient partie de la discrétion exigée ? Il en doutait, mais, d’un autre côté, il se rassura en se disant que personne ne pourrait se douter que quelque chose avait pu changer son comportement.
Ce château était décidément bien grand et même s’il connaissait le chemin par cœur jusqu’à sa destination, il ne pouvait se permettre plus de retard. Son épée courte lui cinglait l’arrière des genoux, se balançant au rythme de ses pas effrénés le long de ses cuisses.
Il descendit le grand escalier central quatre à quatre croisant au passage Hémea, une jeune servante dont il était amoureux -l’une de celles dont il était épris en tout cas-. Il prit le temps de retenir une pile de serviettes qui glissait des mains de la jeune femme tant elle avait été surprise de le voir surgir ainsi et lui adressa un sourire qui se voulait charmeur tandis qu’il atteignait le palier.
_ Où cours tu ainsi ?! Lui lança-t-elle en reprenant son équilibre.
_ Je dois rejoindre les appartements du roi, le maréchal He’Reux m’a fait mander au plus vite. J’ai déjà vingt bonnes minutes de retard !!!
Déjà, il remontait l’escalier en face menant à l’aile Est du château.
_ Tu auras encore plus de retard si tu ne te rends pas au bon endroit ! répliqua-t-elle un peu plus fort afin qu’il ait le message.
L’écuyer Krycek glissa une nouvelle fois pour s’arrêter et se retrouva les fesses par terre.
_ Comment ça ?
_ Le maréchal se trouve au rez-de-chaussée dans le petit salon, répondit Hémea avec un sourire en coin.
Tandis qu’il tentait de se relever et de reculer en même temps pour reprendre la bonne direction, l’écuyer ouvrit en grand les yeux, son esprit déjà occupé à trouver un nouvel itinéraire. Il n’entendait plus la servante qui s’enquérait de la raison de cet appel au beau milieu de la nuit, il avait déjà redescendu le palier suivant et bifurqué dans un nouveau couloir. Il choisit de traverser les cuisines afin d’atteindre sa destination plus vite… bien que le trajet se transforma très vite en parcours du combattant pour slalomer entre les cuisiniers terminant la plonge et ceux qui charriaient déchets, vaisselles propres ou sales, ou encore du bois pour les fours. Alors que l’écuyer avait la porte de sortie en ligne de mire, il bouscula une serveuse qui fit tomber les restes du soir dans l’évier d’un collègue plongeur. Partout autour de lui, une vague d’agressivité s’érigeait, le cuistot en chef lui déversait des insanités et le sol devenait glissant. L’écuyer tâcha d’ignorer le sort qu’il lui avait été promis s’il le retrouvait pour profiter d’un passage de serveurs dans l’antichambre du petit salon en guise de fuite. Il s’arrêta net, glissant à nouveau sur le parquet, et se figea finalement grâce au tapis qui s’était replié à ses pieds. Reprenant son souffle, les mains sur les genoux, il s’aperçut qu’il avait oublié ses chausses et que ses bas de laines étaient noirs d’avoir ainsi « balayé » les couloirs. Il ragea ouvertement et songea à faire demi-tour, lorsque la porte du petit salon s’ouvrit à la volée et que le maréchal en personne lui intima d’entrer.

A l’intérieur se trouvaient deux gardes de l’escorte personnelle du roi… mais ce dernier ne s’y trouvait point. Krycek pensa rapidement à un nouvel exercice de routine de la part du maréchal pour évaluer sa rapidité et son sens de la dévotion. A présent l’écuyer se tenait bien droit et faisait tous les efforts pour ne pas montrer son essoufflement.
_ Je vois que vous faites honneur à votre réputation… Passons…
Krycek se sentit soudain beaucoup plus mal à l’aise. Le maréchal n’était pas un mauvais bougre, il se donnait des airs sévères, mais on savait que dès derrière sa froideur se cachait un cœur en or et sa dévotion pour le Roi lui avait souvent valu des honneurs indignes de son rang. Beaucoup de nobles le jalousaient. Beaucoup le caressait pour obtenir son appui dans quelques projets. Par contre, personne ne savait quel était le véritable lien qui unissait les deux hommes. Certains pensaient qu’il détenait un secret susceptible de détruire le trône, d’autres imaginaient que le Roi avait une dette personnelle envers lui. Pourtant, il donnait l’impression d’une grande probité, que ses adversaires trouvaient louche. Pour l’heure, son regard inspectait les moindres détails de l’accoutrement du jeune homme. Ce dernier eût l’impression qu’il lisait en lui comme dans un livre ouvert.
Il sourit intérieurement en voyant justement un livre ouvert aux pieds du fauteuil royal.
_ Peut-être vous demandez-vous pourquoi je vous ai appelé si tard dans la nuit ? Et pourquoi vous plutôt qu’un autre ? Et bien la réponse est un peu dans la question…
_ Hein ? Quoi ? Je veux dire, comment ça, Maréchal ?
_ Et bien, parce que vous êtes tout à fait insignifiant… Heu, je veux dire que personne ne prêtera attention à vous… Ou à votre absence…
Il ne s’agissait donc pas d’un simple exercice mais de quelque chose de totalement différent. L’écuyer se sentit encore plus mal à l’aise car il ne sentait absolument pas capable de remplir une mission quelle qu’elle fût. Il avait terriblement chaud. L’exercice physique des minutes précédentes et son appréhension à être en retard avaient chauffé son organisme. De grosses suées coulaient de son dos et quelques gouttes se formaient au niveau de ses tempes, sous sa chevelure encore en bataille. Le soldat continua.
_ Peut-être avez-vous entendu parler de certaines absences du Roi ?
_ A vrai dire plus ou moins…
Krycek voyait tout à fait à quoi il faisait allusion. On lui prêtait moult aventures amoureuses. Régulièrement, l’homme d’Etat s’esquivait discrètement de ses appartements pour endosser un habit plus défroqué. Du moins, c’était ce que disaient les mauvaises langues. Elles allaient même jusqu’à raconter que des princesses elfiques avaient partagé sa couche. Et les plus venimeuses d’entre elles laissaient entendre que ces princesses n’étaient pas toutes très pures, et qu’elles l’avaient perverti pour obtenir de lui on ne sait quelles promesses. Le peu que Krycek connaissait du roi, il avait toujours considéré ces rumeurs comme farfelues et, si elles ne l’étaient pas, il imaginait plutôt le Roi œuvrer, certes à sa façon, dans une quelconque optique diplomatique. Et s’il s’agissait d’elfes noires, alors… alors il ne s’était jamais posé la question et ne savait quoi en penser. Mais il imaginait très bien le lien entre tous ces bruits de couloir et sa venue ici.
_ Et bien, il y a bien une part de vérité dans ce que vous avez entendu. Je ne juge pas notre Roi et vous demande d’en faire pareil. Sachez que si notre nation vit depuis si longtemps en paix avec ses voisins, et bien, dîtes-vous que ces « absences » n’y sont pas étrangères.
En entendant ces mots, l’écuyer sentit son cœur battre très fort, il se voyait déjà aux bras de princesses belles à faire pâlir les plus galants de ces amis, il allait œuvrer pour sauver la nation…
_ Maintenant, sachez qu’une partie de ces absences servaient également de couverture à d’autres activités. Le Roi savait garder ses secrets. J’ai bien peur que ce ne soit l’un d’eux qui l’aient perdu… Autant il m’informait des premières, autant les secondes m’étaient étrangères.
Krycek se rendit compte que, depuis quelques minutes, ils était dans la pièce préféré du Roi et qu’il ne laissait visiter à personne sans sa présence, un lieu au caractère profondément intime plutôt peu propice pour rencontrer un servant tel que lui, et surtout que le principal intéressé n’y était pas.
_ Toujours est-il que jamais elles n’excédaient pas plus de vingt-quatre heures. Il m’est difficile de taire plus longtemps la vérité… Cela fait trois jours que le roi a disparu… Trois jours ! C’était donc ça, tous ces bruits qui se murmuraient. Il ne comprenait pas, jusqu’à maintenant, pourquoi les manigances dans la cour avaient pris une telle ampleur.
_ Le roi ? Disparu ? Répéta Krycek en écho.
Le maréchal plissa le nez, il devint évident qu’il se demandait à qui il avait affaire. Il expliqua en quelques mots quelles avaient été les circonstances. Le roi était entré après le dîner dans ce petit salon et avait demandé à ne pas être dérangé. C’était généralement le code qu’il employait pour signaler au maréchal que ce n’était pas une escapade diplomatique. Les deux gardes postés à la seule porte de cette salle ne le virent jamais sortir.
_ Et, si vous êtes perspicace, vous remarquerez qu’il n’est plus là et donc qu’il a disparu.
Voulant faire bonne impression, le jeune homme chercha à apporter une solution.
_ Un passage secret doit exister dans cette pièce. Il suffit de le trouver.
_ Pour qui me prenez-vous ? C’est impossible : toute cette pièce est entourée par d’autres grandes salles.
Le ton de He’reux avait changé. Il montrait de l’agacement. Il ne s’agissait pas d’un jeu de devinettes et il avait surtout l’impression d’avoir fait appel à un enfant irresponsable. Pourtant, il ne pouvait faire marche arrière, il en avait trop dit pour le laisser sortir.
_ En toute honnêteté, je pencherais plutôt pour de la magie. Plus exactement d’un sortilège de magie noire– il avait prononcé ce mot comme s’il lui avait râpé la langue au passage_ votre mère n’était-elle d’ailleurs pas une sorcière ?
En effet, la défunte mère de l’écuyer possédait quelques connaissances en la matière et s’était éteinte quelques années auparavant, laissant son unique fils... dans la panade. Mais en aucun cas, elle ne disposait de connaissance en magie noire. Au contraire, elle méprisait au plus haut point le travail des sorcières elfes noires. Le jeune homme n’eut pas le temps de répliquer.
_ Débrouillez vous pour découvrir ce qui s’est passé avant l’aube ou vous finirez sur la potence !!! Si vous n’arrivez pas à découvrir la vérité d’ici là, je serais obligé d’annoncer officiellement la disparition. De mon côté, je continue de mener mon enquête à l’extérieur.
Il se dirigea vers la porte et adressa fugacement un regard qui tenta d’atténuer la portée de ces derniers mots. L’écuyer put y lire également toute l’angoisse de cet homme. Très vite, le masque sévère reprit le dessus.
_ Gardes, vous restez à la porte et ne laissez pas l’écuyer sortir sans une bonne raison. Je vous laisse messire Krycek, je m’en vais quémander l’aide du magicien Hot’tour en ville ce qui me prendra quelques heures avant mon retour. Prouvez nous que vous êtes plus qu’un simple larbin et il ne vous en coûtera rien.
_ Mais… Mais… Je n’ai pas de connaissances en mag…. Bégaya Krycek.
_ Peu m’importe, il faut un responsable à cette disparition, étant son écuyer vous devriez savoir à toute heure où il se trouve.
Le maréchal sortit sur ces mots de la pièce suivit des deux gardes, Krycek se rapprocha tentant de se justifier mais la porte lui claqua au nez. Il se retourna, s’y adossa et, contemplant la grande bibliothèque qu’était ce petit salon, se demanda dans quoi il s’était encore fourré en choisissant ce poste au service du roi. En fait, il n’avait pas choisi. C’était bizarrement le Roi qui, un beau jour, lui avait demandé en personne de tenir ce poste. Il n’était jusqu’alors qu’un laquet au service du prince héritier.
Tout en réfléchissant où il avait échoué dans sa courte vie pour en arriver là, il observait le petit salon, s’émerveillant de la richesse de l’unique pièce dans laquelle seul le roi était autorisé à entrer. Pour lui, elle le faisait entrer dans un monde magique, celui des rois et des reines, puisqu’il partageait un peu de son intimité. Il y vit des trésors, là où ne se trouvait qu’enchevêtrement d’objets et babioles sous la poussière. De part et d’autre de la porte et sur les murs attenants s’étalaient jusqu’au plafond maintes étagères qui soutenaient des milliers de livres et parchemins, parfois espacés par des globes, longues vues, statuettes exotiques et chapeaux en tous genres. Disséminés de manière symétriques dans la pièce, de grands chandeliers éclairaient ce splendide étalage de récits. Sur le mur faisant face à l’entrée, les étagères ne dépassaient pas la ceinture, celle du roi en tout cas qui se trouvait être plus grand que l’écuyer. Le mur de tuffeau était alors couvert de portraits divers quand ce n’étaient pas des cartes de lointains pays. Lointains car l’écuyer ne sut reconnaître aucun d’entre eux en s’approchant et laissa son regard errer une nouvelle fois sur l’étalage de biens.
Tous les cadres n’étaient pas entourés d’or, certes, les livres n’avaient pas de reliures argentées et le bureau était de simple ébène sur un tapis pourpre où se trouvaient aussi deux canapés se faisant face. Pourtant, Krycek ne pouvait cerner d’où provenait l’impression de richesse qui en émanait. Il avait pourtant l’impression, au fond de lui, que le contenu de ce petit salon valait bien des combats pour le défendre. Jetant un coup d’œil à la porte, il s’assura que les gardes n’avaient pas l’intention d’entrer avant de se lancer et s’asseoir dans le fauteuil de sa majesté. Celui-ci était de simple facture, un rembourrage de plumes contenues de cuir mais, assis dedans, l’écuyer eut bien du mal à s’en lever.
Depuis qu’il était tout petit, sa mère lui avait uniquement inculqué quelques rudiments de lecture et d’écriture mais, à son grand désarroi, il n’avait jamais pu lire d’autre livre que celui de cuisine d’Hémea. Pourtant il ressentait un profond besoin de lire et d’écrire. Machinalement, il prit le livre laissé ouvert au pied du fauteuil. Il était surpris que le Roi eût pu le maltraiter à ce point en le laissant ainsi par terre et ouvert sur la tranche. Puis il se rappela tout à coup qu’il n’était pas là pour une visite et avait à faire.
Retrouver le roi n’était pas une mince affaire, surtout s’il avait réussit à échapper à sa garde personnelle… spécialement dans un délai aussi court! Krycek leva les yeux vers le plafond blanc et estima l’heure actuelle, comme s’il pouvait voir le ciel, à deux heures du matin.
Trois petites heures pour retrouver le roi. Rien que ça !

***

Une fois seul, Lock He’Reux observa les alentours. Personne ne semblait prêter attention à la toute relative agitation du petit salon. Les gardes faisaient partie des éléments les plus fidèles du roi, double d’une grande loyauté envers lui. Il passa ses doigts dans sa grosse moustache, les neurones bien en éveil. Krycek était-il vraiment l’homme de la situation ? Sans doute, c’était tout à fait le chien loup dont il avait besoin, en espérant qu’il ne morde personne. En plus, le roi avait toujours des égards à son sujet.
Le long des couloirs, derrière chaque porte, il devait avec précision déterminer où frapper. Le roi avait des alliés et des ennemis. S’il avait pu observer beaucoup de ses faits et gestes, il n’avait jamais réussi à mettre en lumière ses activités les plus secrètes, et surtout le fondement des rumeurs qu’il avait entendues. En quoi un complot avec la toute puissance des elfes noirs lui était-elle utile ? Certes, la nation, mais surtout ses minerais étaient convoités par la voracité de ses deux voisins, mais leurs forces se neutralisaient autour du royaume. Traités avec une tierce partie revenait, selon lui, à jeter de l’huile sur le feu. A moins que ce ne soit cette troisième force qui courtisait les richesses ? A vrai dire, il n’avait jamais vu cette soit disante elfe noire dans les murs, et pourtant, il mettait toute son énergie à les épier. Il décida de s’adresser à la princesse Veriane, l’héritière, qui avait été l’une des premières à ébruiter ces tractations. Après tout, si le roi avait vraiment disparu, il se devait d’avoir ses grâces… S’il défendait des intérêts très divers de certaines personnes, il ne s’était jamais vraiment occupé d’elle.
Arrivé dans les appartements princiers, il dépêcha un messager pour s’entretenir avec elle. Il était toujours de bon usage qu’elle fasse patienter ses invités, surtout quand elle n’en était pas à l’origine.
Autant le Roi avait toujours été féru de culture et assoiffé de lectures, autant sa fille s’était immédiatement passionnée pour les jeux de société, notamment les échecs, et les manigances les plus subtiles. Il aurait donc affaire avec une redoutable adversaire, ou à une alliée incontournable…
Les minutes s’égrenaient avec une constante lenteur qui commençait à l’agacer. Il repensa à l’écuyer dans le petit salon et l’imaginait enfoui sous une tonne de livres qu’il n’aurait pas manqué de faire tomber. Il eut un sourire avec une pointe d’ironie. Il chercha quelle serait sa prochaine visite. Il avait le choix : l’ambassadeur de Volonie semblait la plus évidente, mais il préféra la garder pour la fin, une fois le puzzle le mieux assemblé et ses atouts bien en main. Il y avait également son frère ennemi, l’ambassadeur de Lyoroge, mais il n’avait jamais pu déterminé la relation exacte qu’il entretenait avec le Roi. Il sourit intérieurement en pensant au pouvoir qu’il détenait, dans sa manche, il disposait de plusieurs atouts qui pouvait faire basculer la nation dans les griffes de l’un ou de l’autre nations ennemis, peut-être même aux deux. Allait-il attendre les ordres de Guylmel, le dernier descendant de la lignée des Rois maudits ? Il attendait depuis si longtemps son tour que son proche avènement paru à Lock presque trop facile. Il n’y avait qu’à éliminer la Princesse, dont la délicieuse arrivée était annoncé par de légers froufrous. Il lissa sa moustache, étira ses cheveux sur tempes grisonnantes, puis posa sa main sur la garde de son épée, prêt à la saluer la plus respectueusement.

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il y a 14 ans 10 mois #15588 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: Deux auteurs sans titre
J'ai proposé de discuter ici du "canevas commun" et de laisser les questions du projet sur l'autre sujet.

Au moins, le fantasy est incontournable. D'abord parce qu'il ne reste plus vraiment d'auteurs purement SF pour dire le contraire. Ensuite et surtout pour l'origine Warhammer. Enfin parce que chevaliers chroniqueurs.

Quand on parle de "canevas commun", j'ai tout de suite en tête "univers des Chroniques". Mais vous y voyez sans doute plutôt une "histoire" ou un "univers" sans préciser lequel.
Je développerai donc les trois.

Quel que soit celui que l'on envisage, je ne saurais trop matraquer la notion de cohérence. J'ai trop d'expériences d'histoires communes où chacun écrit dans son coin et où les gens sont pris d'une peur panique de parler de l'autre. La propriété intellectuelle résulte en de multiples histoires indépendantes rassemblées artificiellement et dont le résultat rappelle la tactique de combat des légions romaines : une scie sauteuse.
Quoi que nous essayons de faire, le "canevas" devra être cohérent, c'est-à-dire au moins aucun "multivers". Si possible, évitons la liberté maximale, qui permet en général le n'importe quoi. En tant que logicien, je n'aime pas le n'importe quoi.
Enfin, quoi que nous fassions avec ce "canevas", celui-ci sera le pilier, le fondement, le pied de ce faire. S'il n'est pas solide, rien de ce que nous ferons ne tiendra. C'est une exigence de perfectionniste, contraignante je le sais mais j'aimerais qu'on la respecte.

Commençons par l'histoire.
Je suis navré Krycek, mais un écuyer qui doit retrouver un roi en vingt-quatre heures a quelque chose de trop forcé et les intrigues politiques sont elles, pour moi, caricaturales. Je ne m'y retrouve pas.
J'opterais personnellement pour la quête : le schéma purement rôlistique et en même temps très "Tolkien" (je me risque à le citer) qui met en avant le groupe et le personnage. Le plus classique sera le mieux.
Un royaume fermé, tant de villages, tant de lieux, un donjon, une princesse à sauver (pourquoi pas ?) et les héros. Une histoire à cinquante gobelins mais qui permet la plus forte cohérence pour la moindre contrainte et qu'il ne tient qu'à nous de rendre captivante.

Mais s'il s'agit d'un univers ?
Là encore, Krycek, je ne peux pas accrocher à votre univers. Les elfes noirs me font grincer des crocs. La politique y est trop simpliste. La royauté, ridicule. J'ai l'impression d'emblée que le royaume correspond à une commune de trois villages et une forêt (je m'en excuse (vraiment)).
Un univers se résume le plus souvent à un seul objet. Deux exemples : Tolkien, l'anneau. FF10, le blitzball. Pour Warhammer, sans vouloir déclencher de polémique, je parierais sur le chaos.
En l'état, votre chapitre ne donne pas cet "objet". Ce peut être le signe d'un monde complexe (trop pour être présenté au départ) ; ou au contraire d'un monde qui se cherche encore.
J'aurais alors tendance à proposer comme "objet" la guilde. D'abord parce que divers récits sur les Chroniques m'y ont fait tendre (et de bons récits, d'ailleurs). Ensuite parce que chaque guilde peut avoir son propre objet, permettant autant de liberté pour les auteurs. Enfin parce qu'en remplaçant tout système politique par des guildes, on obtient une forme pas tout à fait originale qui permet et la plus grande cohérence, et la plus grande variété de styles.

Puis-je espérer un univers des Chroniques ?
Il ne faut pas s'y tromper. Je ne développe pas ici une pensée linéaire. Ce que j'ai dit précédemment ne vaut plus après chaque point.
Un univers des Chroniques serait presque par principe un multivers. Il s'agirait de tout mélanger, fantasy fantastique et science-fiction, tous les genres et tous les styles. Le patchwork n'est jamais tout à fait satisfaisant.
Aussi, un univers des Chroniques implique notre mise en scène dans des personnages. Je sais les grandes difficultés que cela représente. Un tel univers est propice au métalangage, très peu propice à l'immersion.
Ma proposition serait évidemment de développer à partir de la co-écriture Zara/Iggy, soit en le traduisant en fantasy, soit en confirmant leurs principes qui n'étaient, pour moi, pas mauvais du tout.

Je m'impose beaucoup avec toutes mes propositions. Et pour cela aussi, je m'excuse. Vous aurez d'autres avis que moi et peut-être n'ai-je pas tout à fait saisi les volontés de chacun.
Mais au moins nous pouvons essayer. Il n'y a, à ce stade, presque rien à faire. N'importe quelle proposition est bonne à prendre, à commencer par celle de Zara' et Krycek, sur laquelle j'aimerais aussi votre avis.

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il y a 14 ans 10 mois #15589 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: Deux auteurs sans titre
J'ai du mal à voir où tu veux en venir exactement, mais pour répondre à tes questions :

- Non l'écuyer n'a pas 24 heures pour retrouver le roi. Le maréchal souhaite simplement utiliser l'écuyer comme tête de turc dans la disparition de celui-ci quitte à le guillotiner. A ce titre, le délai est déjà quelque chose que l'on peut retirer.

- Multivers ? Bizarrement c'était l'idée de Zara que j'avais du mal à suivre : le Roi se sert de ses livres pour passer d' "univers" (notez les guillemets) en "univers". Ses soi-disant relations diplomatiques sont ainsi plus liées aux autres mondes.

- Pour ce qui est des elfes noirs, je pensais que nous étions clair en les imputant aux rumeurs locales et donc à des "on-dit". Peut-être dans un des autres univers, peut-être cela a-t-il une part de réel, mais quoiqu'il en soit, le monde dans lequel se trouve les personnages est on ne peut plus "normal", médiéval et moyen-âgeux.

- En somme on souhaitait quelque part rejoindre le fil de l'histoire sans fin, où les personnages doivent écrire la suite de l'histoire ou utilisent l'écriture (notamment ce livre avec des pages blanches) pour dialoguer ou passer vers d'autres mondes.
Ce que je veux dire c'est que ce sont là les idées que nous avions mais que je propose à titre de contribution-membre et non en tant qu'auteur de ce texte.


Je ne force pas l'utilisation de ce texte en particulier, c'était un simple point de départ possible. Une proposition finalement qui peut se résumer par "Tout est à faire et peut être défait". Et à ce titre je pense qu'il pourrait convenir à ton idée.

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il y a 14 ans 10 mois #15590 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: Deux auteurs sans titre
Ma référence sera dans les jeux vidéos : Myst (premier du nom) m'a fortement frappé. Excellent jeu du reste.
J'aime donc tout particulièrement ce genre de monde où l'on crée des univers par l'écriture et où on peut y voyager ou agir au travers.

Ma plus grande crainte est évidemment que chaque univers ainsi créé n'ait rien à voir avec le précédent. Dans Myst, ils avaient doublement en commun l'aspect déserté/-ique et de porter les traces de passage des autres personnages.

Par contre, le livre comme objet de l'univers... me semble presque inévitable. On partirait donc d'un monde-maître tournant autour du livre, permettant un multivers aussi longtemps que les mondes-esclaves y sont reliés.
À titre d'anecdote, un forum (Babel sine fortis) jouait sur le multivers, avec pour seule obligation la présence d'une tour de Babel dans chaque univers créé. Nous pourrions appliquer un principe similaire.

Sous cet angle, l'idée me plait. Je vais développer de mon côté, en vous attendant.

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il y a 14 ans 10 mois #15591 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: Deux auteurs sans titre

À titre d'anecdote, un forum (Babel sine fortis) jouait sur le multivers, avec pour seule obligation la présence d'une tour de Babel dans chaque univers créé. Nous pourrions appliquer un principe similaire.

Cette tour je la voyais à travers ce livre aux pages blanches sur lequel on écrirait (façon livre des secrets -Harry Potter 2-)... mais bon tu as saisis mon idée et à priori tu sembles déjà déborder d'autres.

Pour les univers à visiter, il serait sympa que le personnage passe d'un texte des Chroniques à l'autre, avec par exemple un "chapitre" ou "épisode" par texte.

Quel fil rouge du coup ?

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il y a 14 ans 10 mois #15592 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: Deux auteurs sans titre
Bon sang.
Voilà trois heures et deux univers que je développe sans être satisfait. Voici ma troisième proposition, la meilleure que j'ai :

Bon. Les Chroniques sont un château-bibliothèque, scriptorium dans la campagne profonde, ignoré et à l'écart d'un monde sans nom (médiéval-fantastique).
Les Chroniques sont également complètement désertes : sans vie, à l'abandon, elles ont été pillées de leurs textes : ceux-ci sont éparpillés dans les différents mondes créés, et entre les mains de personnages plus ou moins mal intentionnés, ils causent un désordre sans nom : car chacun de ces textes donne du pouvoir à ces personnages, comme le feraient des parchemins ou des livres de magie.

Chaque chroniqueur a laissé derrière lui un petit livre relié, aux pages blanches, destiné à son personnage principal, devant permettre à ce dernier de protéger son monde en de telles circonstances. Le chroniqueur disparu, le désordre instauré, le livre est devenu accessible. Mais ce sont des personnages secondaires seuls (j'y tiens) qui les obtiennent.
Ces personnages accèdent ainsi aux Chroniques, qu'ils ne voient que comme un lieu de savoir abandonné, et par ce qu'ils croient être un "banal" sort de téléportation.
Pour permettre l'existence de ces livres et le voyage jusqu'aux Chroniques, les chroniqueurs ont également créé "Liber", un livre énorme aux pages blanches, étranger aux Chroniques dans les Chroniques, qui est en fait une réplique de plus grande taille des petits livres donnés aux personnages.
Ces livres sont gavés de pouvoir magique. Ils permettent d'influencer le passé, le présent et l'avenir des mondes créés. Ils permettent aussi d'invoquer ces mondes pour agir sur la réalité des Chroniques. Enfin chaque livre a un pouvoir particulier, dépendant du chroniqueur qui l'a donné.
Cet héritage est en même temps une malédiction. Y écrire a un coût, là encore fonction du chroniqueur, impliquant toujours le besoin d'y écrire absolument. C'est que le pouvoir de ces livres dépend de la production conservée dans les Chroniques, et tous ces récits ayant disparu, le personnage supporte entièrement le coût du livre.

Les objectifs sont alors nombreux : rétablir l'ordre dans les mondes, retrouver les livres disparus, remettre le live au personnage principal (en commençant par le trouver), découvrir ce que sont devenus les chroniqueurs, découvrir ce qu'est vraiment "Liber".
Le tout en se rappelant bien que ces personnages font partie d'une histoire en train de s'écrire, et qu'ils doivent toujours y participer : ils y sont soumis.

Ouf ! Je n'ai pas mieux à proposer. Pour moi le récit commencerait quand les personnages sont déjà réunis, déjà conscients de leur mission et habitués à habiter les Chroniques.
D'autres propositions ?

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il y a 14 ans 10 mois #15593 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: Deux auteurs sans titre
:shock: Agh ! Sacré travail je dois dire, mais dur à digérer...

Permets-moi d'abuser : peux-tu nous le faire en pitch ? Court, très court... :oops:

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il y a 14 ans 10 mois #15594 par Monthy3
Réponse de Monthy3 sur le sujet Re: Deux auteurs sans titre
Bon, ta proposition est dense, Feurnard, mais je crois avoir saisi l'idée générale. Juste une précision :

Chaque chroniqueur a laissé derrière lui un petit livre relié, aux pages blanches, destiné à son personnage principal, devant permettre à ce dernier de protéger son monde en de telles circonstances. Le chroniqueur disparu, le désordre instauré, le livre est devenu accessible. Mais ce sont des personnages secondaires seuls (j'y tiens) qui les obtiennent.

Ces personnages dont tu parles, ce sont ceux de nos propres récits, que nous proposons sur les chroniques (par exemple, l'un des personnages de l'Echiquier en ce qui me concerne), ou c'en sont de totalement nouveaux que nous créerions pour l'occasion ?


En tout cas, présenté ainsi, un projet serait assez alléchant. Les possibilités seraient nombreuses (voire innombrables), des personnages pourraient rejoindre les Chroniques en cours d'"aventure"...

Pour le moment, en tout cas, même si cela reste vague, je trouve cette base vraiment bonne. 8)

(Ok, niveau valeur ajoutée, zéro, mais je donne au moins mon avis et si quelque chose de plus vaste et ouvert me vient à l'esprit - mais j'en doute -, je vous en ferai part.)

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il y a 14 ans 10 mois #15595 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: Deux auteurs sans titre
Krycek :

Un groupe de mystérieux personnages détient le pouvoir des livres.

Je vais en essayer un plus long.

Le pouvoir des livres ravage le monde. "Liber" est son nom, et un petit groupe semble seul le détenir.

Pas mal ce dernier. C'est de moi ? Encore un.

Une poignée de personnages peut réécrire le monde.

Ce sont trois points de vue différents de la même histoire. Cela suffit ?

Monthy :

Normalement les personnages comme les mondes existeront déjà sur les Chroniques. Mais ils devront être adaptés, les uns comme les autres, aux besoins du récit : modifications de lieux, de temps, des événements, de l'ambiance, imposition du livre, en somme ils seront très fortement influencés et pourront paraître sensiblement différents.

Maintenant que j'y pense, je ne trouve aucun personnage secondaire dans mes écrits, qui conviendrait. Ni aucun monde publié sur les Chroniques, de ma plume. Mince.

Sinon, nous allons mélanger SF et Fantasy. C'est un peu comme faire se rencontrer Sainte-Beuve et Proust, ou les jésuites face aux jansénistes. Il faudra soit se restreindre à la seule fantasy, soit réfléchir fortement au moyen de concilier les deux sans tomber dans le ridicule.
Une solution existerait : elle consiste à dire que chaque personnage a sa place dans chaque monde. Ainsi, quand il passe d'un monde à l'autre, il prend la mentalité de ce monde, il s'y intègre et agit conformément à celui-ci. On peut aussi y voir une influence du livre.
Cela nous éviterait les interminables "regarde un oiseau de métal qui crache du feu..." et inversément "vous cultivez encore les champs à la charrue ?!" on se comprend.

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