Je crée un sujet et un sondage rien que pour cela, tant l'idée m'enthousiasme.
Actuellement, notre canevas commun pour le feuilleton serait un multivers figé particulièrement compliqué et difficile.
En vue de le simplifier, je suis arrivé à la conclusion qu'il valait mieux faire un univers unique, original, qui puiserait dans les textes préexistants.
C'est ce que j'appelle un monde développemental.
Le principe est de se donner des règles au lieu d'un monde et de créer ce monde en suivant ces règles, sans en dévier.
Dans le cas du monde "Liber" que j'ai créé pour le feuilleton, le principe de départ est simple :
Liber : "Tout est écrit."
Voilà. Tout ce qui désobéit à ce principe est à proscrire.
Nous pouvons librement le développer :
1. Les livres contiennent l'univers.
2. Réciproquement.
3. Ce qui contient peut influencer sur.
4. Réciproquement.
et ainsi préciser, aussi loin que l'on veut, ce qui est à proscrire. Et nous pouvons ajouter des règles, tant qu'elles ne nient pas ce qui précède :
5. Des livres peuvent contenir des livres.
Nous pouvons ainsi nuancer autant que nous voulons, tant que ce que nous ajoutons ne nie pas ce qui précède.
Quelques exemples pour illustrer :
Exemple 1 :
"Timmy et Buzz combattaient les troliches de Aaaaaaaargh mais elles étaient trop nombreuses mais ils les tronchent mais soudain y en a une qui tombe sur Buzz mais il la défonce facile."
Non seulement il n'y a aucune mention là que dans ce monde tout est écrit (il faut le dire PARTOUT) mais on pourrait même croire au contraire que ce combat n'est pas écrit par avance. Vous serez d'accord avec moi puisque j'ai déprécié Timmy et Buzz.
Exemple 2 :
"Timmy et Buzz combattaient les troliches de Aaaaaaaargh mais elles étaient trop nombreuses mais ils les tronchent mais soudain, qui l'eut prédit ? y en a une qui tombe sur Buzz mais il la défonce facile."
Trouvez l'intrus. Cette mention fait effectivement référence au "tout est écrit". Peu importe alors que l'exemple le nie : nier quelque chose, c'est d'abord l'asserter. Et tant que ça l'asserte, ça y appartient.
Ce qui n'empêche pas le reste d'être particulièrement à côté de la plaque.
Exemple 3 :
"Timmy et Buzz affrontaient sans espoir les troliches de Aaaaaaaargh : ils lisaient dans leur nombre leur prochaine défaite. Malgré cela ils tenaient. Qui l'eut prédit ? l'une d'elle s'abattit sur Buzz qui de son arme y inscrivit sa rage de vivre."
Le style est meilleur donc vous déduisez que cet exemple est bon. Je confirme, "sans espoir", "lisaient", "malgré", "prédit", "inscrivit" et "rage de vivre" répondent au "tout est écrit" et donc ce passage appartient au monde.
Yay.
Exemple 4 :
"Timmy donna son dos à Buzz. Leurs moulinets rejetaient des corps en sang. Ils baignaient dans la mort. Et les troliches d'Aaaaaaaargh s'abattaient sur eux cent et cent et leurs griffes taillaient sur le métal et les armes fauchaient : minés par la fatigue, ils apparaissaient deux piliers comme les récifs, ils auraient pu s'en sortir ; une créature surplomba les autres, se jeta sur Buzz ; il la rejeta morte et le coeur ouvert."
Style toujours bon mais l'exemple est mauvais. Bien que très beau, ce passage se désintéresse complètement du "tout est écrit". Je ne sais pas bien de quoi ça parle mais certainement pas de livres.
Exemple 5 :
"Elle avait les... et mince pourquoi ce serait toujours elle ? Il avait les lèvres légèrement encrées."
C'est vrai quoi mince. Enfin peu importe, "encrées" rapport à l'écriture, se rapporte aussi au "tout est écrit". Comme quoi c'est possible.
J'espère que vous êtes convaincu. Avec un tel monde, nous pouvons limiter la planification au minimum sans tomber dans toutes les ambuches : aussi longtemps que les règles sont comprises et appliquées (et que ces règles suffisent).
Il n'y a de toute façon, à mon sens, pas mieux pour ce qu'on veut. Tant que nous disons aux autres ce que nous faisons, ou nous allons, et que nous suivons ces règles, nous pouvons alors librement y aller.
Nous serions des acrobates avec filet, prêts pour la haute voltige.
Un monde développemental.
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