[Halloween 2006] Les Masques d'Elise T. Myron, chap.1-1
- San
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Le monde que tu nous dépeins est, en tant qu'avenir possible de l'humanité, un endroit bien déprimant. L'adolescente héroïne qui ne nous laisse entrevoir que des malheurs est vraiment prisonnière, opprimée et terrifiée par cet univers... Tout comme on l'est en lisant!
En fait je ne vais pas avoir beaucoup à dire, je le crains, puisque c'est tout à fait réussi
Les masques omniprésents dans cette société imaginaire ont l'air d'une critique, somme toute assez virulente, des masques utilisés par tous les gens qu'on a autour de nous (vraiment! Ne me dites pas que vous n'avez jamais remarqué).
L'une des premières très longues discussions que j'ai eues avec mon fiancé tournait autour des masques, des coquilles derrière lesquelles on essaie de se protéger, des choses dissimulées, de la fermeture de l'esprit - opposé à l'ouverture, à la franchise et l'innocence. (c'était la 3e discussion, après l'Ego, et l'Ame soeur, si je me rappelle bien )
Autrement dit, le sujet m'interpelle à la base, et c'est un bon point pour ton texte, ça Et c'est aussi très subjectif, du coup. Le thème des masques est quelque chose d'assez fascinant...
Tiens au passage, la seule faute que j'aie relevée :
"ils ne lui avaient pas simplement faits du mal"
=> fait
Je ne m'attendais pas à "ça", en lisant ton texte La société en question dans ton texte me rappelle notamment celle de Big Brother (dans quel bouquin déjà?...), d'Equilibrium (connaisseurs? très bon film) ou plus récemment d'Aeon Flux.
En tout cas, c'est accrocheur
Quant à comprendre quel problème exactement posent les Allergiques (ces monstres), et ce que c'est que ce bazar dans les professions des gens, et bien, vivement la suite
C'était court, et c'était bon
san, profitons que la Lan n'a pas repris pour continuer cette Maj des Chroniques
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- eLiZ
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Tu parles avec beaucoup de justesse de certains thèmes que j'ai abordés et je suis bienheureuse que cela "fonctionne" comme on dit. Effectivement, les masques omniprésents sont en partie une critique de ce que tu décris, mais pas seulement ! J'aime les symboles mais j'aime surtout les motifs qui parviennent à s'enrichir de multiples significations alors... au fil de l'histoire, j'ai complexifié l'idée ! Enfin je crois. Vous verrez bien !
J'admire en tout cas ta clairvoyance ! On a rarement relevé aussi vite et aussi clairement ce qui se cachait derrière dans mon idée de masques.
Merci encore !
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- Gulix
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Cette réunion de famille où un des membres est consciemment rejeté, sans vraiment savoir pourquoi (on a juste quelques pistes), est savamment orchestrée. Les descriptions des protagonistes s'insèrent au bon moment, et chaque personnage semble porter son caractère dans son apparence. Mais les Masques ne cachent-ils pas la véritable apparence ?
Un belle réussite, j'ai vogué sur ce texte très facilement, car il est agréable à lire, et intriguant. Comme San, j'ai hâte d'en savoir plus sur cet "univers", qui pour ma part, m'a plutôt fait penser à De La Poussière à la Chair, de Ray Bradbury (et je ne sais vraiment pas pourquoi : l'ambiance famille et le style sans doute).
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- eLiZ
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Je suis contente de cet avis positif. Malgré mon goût prononcé pour les critiques assassines, j'admets que des encouragements construits font du bien.
Je n'ai pas lu le bouquin de Bradbury que tu cites ! Mais bon en tout cas je le prends pour un compliment.
Merci d'avoir lu et critiqué !
Mais les Masques ne cachent-ils pas la véritable apparence ?
C'est une excellente question !
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- Krycek
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Le style est impecable, agréable à lire et pourtant fourmillant de détails, j'aime beaucoup. L'ambiance est plus sympa, dans le sens où ça me fait sourire de sadisme .
Quoiqu'il en soit, on aurait dû se sentir plus touchés apr cette enfilade de méchanceté de parents à l'égard de leur fille, mais cette dernière n'a pas de nom, tous comme les autres persos.
Pour ma part, j'aurai utilisé la première personne du singulier pour cette fille afin de plus toucher le lecteur. Alors bien sûr c'est casse gueule. Mieux, à ta place j'aurai donné un nom à tous les protagonistes pour que l'on comprenne encore mieux à quel point cette fille est à l'écart.
Le moment où elle renverse son verre d'eau... je me disais que si tu avais fais durer ce moment, par exemple le verre tombant par terre, rebondissant plusieurs fois avant de casser pendant que la famille la toise du regard... ç'aurait été encore plus touchant.
Dans ce texte, on a un repas à table, pour la présentation du personnage principal (je suppose) et au final, on ne connait même pas son nom, on suppose une malformation/brulûre ou autre, et pas non plus de début de fil rouge...
VOilà, ceci pour dire que ç'aurait pu être un One Shot, un essai de sadique pourquoi pas ...
Au final, j'ai bien aimé, un moment sympa (je me mets du côté des méchants c'est plus drôle ) non vraiment j'ai aimé .
EDIT : j'avais oublié le final :
Parfait !!!!!C’était plutôt ce silence d’après, écrasant et impitoyable, qui lui renvoyait la réalité comme une gifle en pleine figure : ils ne lui avaient pas simplement faits du mal par plaisir de la voir malheureuse. Ils avaient juste été sincères.
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- eLiZ
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Je vais d'ailleurs tenter d'éclairer certains points que tu abordes :
- l'absence de nomination des personnages est volontaire. On le sait après, le nom de l'héroïne ; c'est un peu symbolique, d'ailleurs, le moment où on le sait.
Pour le restant de sa famille : hmmm je n'ai jamais songé à leur donner un nom. Dans le même temps, les mettre dans les dialogues, ça fait un peu "artificiel". Dans la narration... j'ai songé qu'en me plaçant du point de vue de l'héroïne, ce n'était pas tant leur nom qui importait mais bien leur "figure", ce qu'ils incarnaient, tous, chacun de leur côté, qui était vraiment à relever.
- j'aime beaucoup la première personne du singulier mais là, en l'occurence, je ne le pouvais pas. Le choix de la troisième personne s'est imposé à moi sans la moindre difficulté. Et, dans ce genre de cas, le "je" devient trop larmoyant. Une forme de prise à distance permet de rester plus cohérent.
Par ailleurs, je ne suis pas tant étonnée que ça que tu n'aies pas été totalement "empathique" avec l'ado : la distance instaure une certaine froideur, peut-être, et surtout, si on suit la logique de l'univers et si on se place du côté des Masqués, effectivement, on se dit qu'il n'y a pas de quoi être tant effondrée. Avec cette amorce j'ai donc essayé de coller au plus près de la logique de l'univers sans totalement la dénigrer.
- C'est vrai que ça aurait pu être un one-shot, mais bon, tout de même, je ne pouvais pas en rester là.
- Par rapport au verre d'eau : développer un peu, oui, peut-être, pas mal. Je vais y réfléchir ! Merci !
EDIT : pour le final : Merci ! ^D^ ^ J'ai beaucoup retravaillé cette phrase pour qu'elle soit la plus frappante possible !
Merci pour ta critique !
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- Zarathoustra
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Par quoi je commence? Par ce qui ne va pas?
Je n'ai en fait pas grand chose à dire. Je trouve juste que le style des deux premières pages pas toujours au top. Rien de très graves, mais juste une impression que ce que je lis pourrais être allégé, qu'il y a parfois une volonté trop forte de tout vouloir "qualifier" par des adjectifs. Si j'ai le temps et si tu le souhaite, je tacherai de te donner des exemples.
Donc je dirais que ce début, même s'il fonctionne et s'il estréussi, me paraît être la partie faible du chapitre. En fait, j'ai presque l'impression qu'il ne fonctionne pas forcément bien soit parce qu'il a trop été travaillé ou alors que ce qui suit l'a été tellement qu'une différence s'est creusée. Je ne sais pas, c'est une impression. En tout cas, je trouve qu'il y a une nette cassure à partir de l'arrivée du fils. Il déboule comme une tornade, et biz z arrement, le texte décolle avec lui. D'ailleurs, je n'ai quasiment rien noté à partir de là, comme si tout ce que je lisais coulait de source. Il y a aussi un cran qui s'enclenche au niveau du climat du texte.
Pour ce qui est de l'histoire, on en est aux prémisses. Il n'est pour l'instant pas questions de scénarios mais plus d'intentions, de climats. Tout d'abord, il y a ce titre "Les Masques". Et effectivement, très rapidement, tu emploies des termes comme "mascarade", hypocrisie. Tu décris une famille où l'apparence compte plus que tout. Donc on est bien sur ce qui semble être le cœur du roman: les masques. Mais ce n'est pas gratuit. Ce n'est pas qu'une dénonciation. Il y a dans tout ce repas une cruauté qui fait froid dans le dos et qui met vraiment mal à l'aise le lecteur. C'est là où tu montres vraiment de grandes qualités. Le climat devient sur la fin très lourd, limite étouffant. Et la cruauté de tes personnages pour la petite, même si ellel me paraît un peu excessive (disons que tu as mis le paquet pour ce premier chapitre), prend parfois des directions très classiques mais aussi assez subtiles.
En fait, concernant ton début, je me demande si tu n'aurais pas dû commencer un cran en dessous concernant le malaise. Peut-être en ne commençant pas immédiatement avec ton adolescente. Je sais bien que le fait de l'introduire immédiatement nous amène à nous poser des questions et constitue une sorte de seul et unique fil rouge de l'intrigue, mais en commençant par les autres. Mais pas sûr que ce soit mieux. Disons que l'on serait partie sur quelque chose de normal où tout le monde l'ignorerait, puis il y aurait eu intrusion de cette chose "anormale". Tu aurais créé une cassure sur ce chapitre très linéaire au niveau de l'histoire.
Pour l'instant, tes personnages sont bien campés. J'ai bien aimé ta façon de reduire les relations des protagonistes à une dimension quasi biologique. Tous ont leur personnalité, tu sais les décrire et les faire vivre. Je mettrais juste un bémol, ils ont tous le même profil, ce qui rend un peu répétitif leur découverte. Ils sont tous monomaniaquement intéressés par le "paraître". Fais gaffe, car tu flirtes presque avec la caricature. D'ailleurs, sous certains aspects, je n'ai pu m'empêcher de penser au début du premier Harry Potter. On retrouve la même auto satisfaction, la même bêtise, et le même rejet de la différence, et même cette cruauté. On retrouve également le côté "mais c'est pour ton bien".
Mais tous contribuent à nous focaliser sur le sort de malheureuse fille. C'est l'autre réussite du texte. Il n'y a pas d'intrigue mais on veut connaître la suite, on connaître son histoire.
Si je devais faire une réserve, ce serait pour la suite. Disons que tu dénonces effectivement les comportements de cette famille, l'hypocrisie du culte des apparences et de la réussite sociale dans lequel vit notre société, enfin, ce genre de choses, mais je doute qu'on puisse être contre ce que tu dénonces. Ce qui sauve ce politiquement très correct (au final, ça l'est , non), c'est justement la cruauté, voire l'humour très noir de ton texte. Ce que tu fais dire à cette famille est si terrible que ça fait quand même réfléchir. Maintenant, sur un chapitre, ça fonctionne très bien, mais j'ignore quel est ton ambition en terme de longueur (et au final la totalité de tes intentions). Disons que pour la suite, il faudrait que ce que tu dénonces soit peut-être plus profondément "masqué". A moins, ce qui est fort probable, que je fasse fausse route. C'est juste une sorte d'interrogation à moi-même sur ton texte que je te livre.
Et la derniere phrase est également...
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- eLiZ
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Avant toute chose, merci beaucoup beaucoup. Nombre de tes remarques sont très pertinentes et me donnent déjà l'envie de réajuster ce début.
Tu as raison sur quasiment tous les points je crois.
Concernant cette faiblesse du début : les deux premières pages ont été énormément réécrites comparées à la suite avec l'apparition du fils. Je suis d'accord avec toi pour dire qu'il faut que j'allège mon texte. C'est un travail que je devrai faire pour la quasi totalité du reste de mon histoire déjà écrite puisqu'à force de vouloir être précise j'ai finalement été presque dans la surenchère à de nombreux passages.
D'un point de vue structurel, c'est vrai que je n'avais pas pensé à commencer par une atmosphère "normale", quoique sensiblement dérangeante, et ne pas me placer tout de suite dans la tête de l'héroïne. Une gradation serait en effet tout à fait intéressante... Je vais certainement y réfléchir et réajuster mon début.
Il faudrait effectivement que je crée de petites nuances entre les personnages de la famille. Mais, dans le même temps, j'ai tellement l'idée d'un bloc, uni et soudé, que je ne sais pas trop ce que je vais envisager.
Si je devais faire une réserve, ce serait pour la suite. Disons que tu dénonces effectivement les comportements de cette famille, l'hypocrisie du culte des apparences et de la réussite sociale dans lequel vit notre société, enfin, ce genre de choses, mais je doute qu'on puisse être contre ce que tu dénonces. Ce qui sauve ce politiquement très correct (au final, ça l'est , non), c'est justement la cruauté, voire l'humour très noir de ton texte. Ce que tu fais dire à cette famille est si terrible que ça fait quand même réfléchir. Maintenant, sur un chapitre, ça fonctionne très bien, mais j'ignore quel est ton ambition en terme de longueur (et au final la totalité de tes intentions). Disons que pour la suite, il faudrait que ce que tu dénonces soit peut-être plus profondément "masqué". A moins, ce qui est fort probable, que je fasse fausse route. C'est juste une sorte d'interrogation à moi-même sur ton texte que je te livre.
Ce que j'espère faire comprendre à travers mon histoire, c'est que malgré ma prise de position, je fais avant tout un constat. Autrement dit : il n'est pas si important d'être contre ou pour mais bien de constater, avant tout. C'est vrai que je n'ai pas inventé la poudre et que je reste dans le politiquement correct pour l'instant ; je ne sais pas si je vais m'en échapper vraiment mais il est sûr que j'approfondis par la suite la question du "masque", enfin il me semble.
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- Zarathoustra
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- Messages : 2081
C'était bien ce qui me semblait. J'ai parfois ce problème, c'est sans doute pour ça que ça m'a chiffonné. Pour ma part, à un moment donné, j'hésite pas à carrément coupé quand je finis par vouloir trop en faire.Concernant cette faiblesse du début : les deux premières pages ont été énormément réécrites comparées à la suite avec l'apparition du fils.
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- eLiZ
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Zarathoustra écrit:
C'était bien ce qui me semblait. J'ai parfois ce problème, c'est sans doute pour ça que ça m'a chiffonné. Pour ma part, à un moment donné, j'hésite pas à carrément coupé quand je finis par vouloir trop en faire.Concernant cette faiblesse du début : les deux premières pages ont été énormément réécrites comparées à la suite avec l'apparition du fils.
C'est sûrement que je vais faire !
Sélectionner, appuyer sur la touche "suppr" et... ^D^ ^
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- Zarathoustra
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- Messages : 2081
En fait pour être plus préxcis, je coupe, mais souvent pour déplacer. J'efface pas forcément. Cela dit, par contre, je simplifie toujours les phrases qui me chiffonnent. Une phrases qui titille quand on se relit c'est forcément qu'elle n'est pas bonne. Je l'améliore si je peux, et si elle n'est pas utile, je l'efface (on a (j'ai) souvent tendance à faire des redondances pour créer un climat). En tout cas, j'essaie de la rendre la plus simple si elle ne me plait pas, quitte à être plus banal. Parce qu'un lecteur ne demande pas de l'intensité à chaque phrase.
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- Falc'hun
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- Messages : 402
Mon impression à chaud est vraiment positive. Le texte est vraiment bien écrit, il sonne juste. Et surtout il est poignant et dur, quelque part désespéré mais en gardant je ne sais pourquoi (ça vient peut être de moi) une lueur d'espoir.
Je dirai d'abord du style qu'il est très bon même si la première partie me semble un ton en dessous de la fin. Peut être est-ce du tout simplement à la mise en place de l'ambiance et des personnages qui est presque inévitablement le passage obligé et plus "lourd" d'un récit. Ceci dit la première partie reste d'une excellente qualité.
Puis l'ambiance en elle même. Elle est tout simplement superbe. Tout ce qui se passe dans cette maison semble se passer comme dans du coton. Les gestes sont lents et maîtrisés, réfléchis. On a presque l'impression que les sons mêmes sont étouffés, comme si on surprenait une conversation secrète. Comme si ce qui se passait dans cette maison ne devait pas en sortir.
De plus l'entrée en matière qui est tout de même brutale, sans graduation nous plonge de suite dans l'ambiance familiale. Mais encore plus elle nous devient tout de suite insupportable, on sent tout de site les années de brimades et de souffrance de l'adolescente. Tout de suite on se rend compte à quel point sa situation peut être difficile, ce qui rend ce texte vraiment poignant.
Pour ce qui est des personnages, même s'ils présentent tous un masque propre: la bourgeoise, la petite peste, le gendre idéal et le noble imbut de lui même, ces masques présentent une façade unie et cohérente qui se place presque pour cacher le dernier membre de la famille. Cette jeune fille qui en elle même est un masque puisqu'elle n'est autre que la tare de la famille, le masque dont on cache l'existence aux autres par un voile.
La mère d'abord sous son apparence superficielle semble pour autant garder son instinct maternel et protecteur même si elle n'ose pas forcément s'opposer à son mari, a moins que cet instinct ne fasse lui même parti du masque.
Le père ensuite, homme dur et froid, qui sait s'il ne serait pas lui même le plus vrai de tous et si son masque n'est pas tout simplement sa personalité?
La grande soeur, la petite peste, d'autant plus qu'elle est loin d'être bête. Le personnage dangeureux par excellence qui est cappable de beaucoup pour garder ses privilèges.
Puis le frère, semble-t-il tellement bien rentré dans le moule de la société que ce sui nous parait tellement superficiel est devenu normalité à ses yeux.
Puis finalement l'adolescente, handicapée, "alergique". Mais à quoi? Que lui est-il arrivé? Qui sont tous ces gens que l'on remise au "Garage"? Son caractère enfin, celui qui est le plus profondément abordé ici. Ce caractère forgée par une vie de brimades et d'indifférence. Cette volonté de répliquer, d'attaquer au lieu d'encaisser jugulée par la dépendance vis à vis de ces parents à la foi "glorifiés" et haïs. Cette impression d'impuissance et en même temps cette impression d'être anormale à chaque nouvelle parole qui la poussent à rentrer la tête dans les épaules et à perdre le peu de personalité qui lui reste. Mais malgré tout on sent ce caractère gronder et chercher à ressortir enfin mais la dépendance cadenasse encore la colère en elle.
Bon c'est comme ça sue je vois les personnages pour l'instant. Si ça se trouve je me plante complettement et tu vas me surprendre par la suite. Mais en même temps tes personnages ont un réel impact et sont vrais dans leur attitude.
Il y a un point qui m'a vraiment marqué, c'est cette mise à l'écart de l'adolescente losque la famille fête la réussite de la soeur. c'est superbement exprimé par:
Cette réflexion du pere écarte totalement l'adolescente de la famille. A cet instant c'est une étrangère. Elle n'est même plus dans la pièce. C'est assez trerrrible. Puis elle renverse le verre d'eau, comme pour se rappeler aux autres protagonistes, qu'elle continue à considérer comme les siens malgré tout ce qu'elle subit.Quels beaux enfants nous avons !
De plus elle est quelque part le bouc émissaire de la famille, dès qu'un problème surgit, il semblerai qu'elle y soit lié. Sa famille semble la voir comme l'obstacle à leur bonheur total, ou plutot à leur image du bonheur.
Mais le pire dans cette famille, et le plus terrifiant, c'est qu'à aucun moment ils ne pensent mal faire, en tous cas les parents. A tout moment ils sont sincères et pensent faire ce qui est le mieux pour leur fille. C'est ce qui empèche l'adolescente de les haïr et de répliquer. Cette résignation en elle est aussi due au fait qu'elle sait pertinement qu'ils ont l'intime conviction de faire ce qui est juste et que rien ne les fera changer d'avis. Ce n'est pas sans me rappeler le personnage de Royal dans le cycle de l'assassin royal de Robin Hobb.
Malgré ce tableau, j'ai parlé dans mes premières impressions d'une lueur d'espoir. Je crois qu'elle vient de la mère et de son instinct maternel, qu'il soit de sa personne ou de son masque la pousse à sauvegarder sa fille. En effet, aucun des personnage ne semble mauvais, ce qui laisse quand même une porte de sortie. Peut être.
Sinon, du point de vue technique, il y a une réplique qui m'a un peu choquée, enfin qui m'a parue un peu déplacée:
Je trouve que ça dénotte un peu du ton général. Bon appret tout dépend du monde où se déroule ton histoire et dont on ne connait au final pas grand chose. Mais bon comme ça m'a quelque part sauté aux yeux je te le dit.Je crois que Robert fait des tarifs étudiants en ce moment
Je crois que c'est tout ce que j'ai a dire pour le moment. J'ai vraiment passé un non pas bon parceque le sujet du texte ne s'y prette pas, mais tres interessant moment avec cette premiere partie. Vivement la prochaine MAJ
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- eLiZ
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Moi aussi, il m'arrive souvent de cuter pour déplacer. C'est le moins douloureux. En tout cas j'ai la même démarche que toi par rapport aux phrases, et je pense aussi qu'un style simple et allégé n'est pas du tout une tare. Des phrases simples, mais concises, précises, et percutantes, apportent fluidité et clarté au texte. La sobriété rend la cruauté d'autant plus alarmante, en général...
@Falc'hun : Ouah ! Première critique et j'espère moi aussi la première d'une longue série !
Tes remarques sont vraiment très intéressantes et m'apportent beaucoup. D'ailleurs en fait je pourrais le dire pour tous : chacun apporte son point de vue, analyse, et me permet un éclairage nouveau sur le texte. Si bien que je peux corriger, affiner, fignoler en prenant compte de ce que tout le monde a dit, moduler et améliorer efficacement ce que j'ai écrit.
Pour en revenir à ce que tu as dit : je suis très flattée par les compliments. Et prends note des réserves émises. (C'est vrai que ce truc de tarif étudiant... j'avais mis ça spontanément, mais il se peut fort bien que je ne le garde pas. Je verrai.)
Je suis heureuse de ta description des différents personnages de la famille. Surtout parce que ma manière de procéder a permis une certaine liberté d'interprétation - ce que je recherche. En effet, pour des personnages de ce type-là, et à ce stade de la partie, je fais des portraits par touches. Tu ne te trompes pas complètement mais il y a certains aspects que tu as perçu à ta manière et j'en suis très contente.
Pour l'héroïne, ce que tu dis est tout à fait juste. Tu fais une analyse très fine et très pertinente de ce qui l'anime ! Si bien que par la suite tu risques... enfin, bref.
Bref je suis vraiment très allègre en lisant ton analyse puisqu'elle correspond bien à mes intentions et que bon, le ton employé est on ne peut plus élogieux...
Sur ce je n'en dis pas plus histoire de ne pas dévoiler le reste pour le moment, mais j'ai hâte de vous faire partager la suite histoire de récolter des avis aussi pertinents et enrichissants !
Sur ce il faut que je m'attèle à lire les autres textes...
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- Falc'hun
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- Messages : 402
C'est ce que j'essaie de faire, celles que tu as faites sur leon m'ont aussi apporté.Tes remarques sont vraiment très intéressantes et m'apportent beaucoup.
J'aime ce petit suspens que tu induit pas cette phrase. Tu devrais faire de la pub...Si bien que par la suite tu risques... enfin, bref.
C'est vrai que ça me fait le même effet quand je publie un texte.Sur ce je n'en dis pas plus histoire de ne pas dévoiler le reste pour le moment, mais j'ai hâte de vous faire partager la suite histoire de récolter des avis aussi pertinents et enrichissants !
Et personnellement j'ai hate de lire la suite.
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- gilfuin
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- Messages : 170
Là on peut dire qu’on vit vraiment la scène de l’intérieur (j’ai bien aimé la remarque de Gul sur l’impression d’être un voyeur devant une chose qu’il n’aurait pas du voir). J’ai pas souffert, mais presque.
Par contre, et là c’est une erreur de ma part : j’ai entamé le texte en pensant que c’était un One shot, et jusqu’à la fin, je fourmillais d’hypothèses quand à la chute probable du récit. C’est après que j’ai vu : « Chapitre 1 »…
J’ai pas vraiment de critique à faire sur ce récit, et toutes les remarques que j’aurais pu faire sur la forme (aucune ?) ou sur le fond, ont déjà été faite. Franchement, c’est remarquablement bien écrit, et finalement, ça nous permet de nous concentrer sur l’histoire. Du coup, comme il ne s’agit que d’un chapitre, on se demande déjà ce qu’il va se passer ensuite.
La question qui me vient à l’esprit : « mais après un tel constat, où veut elle en venir ? »
La jeune héroïne est elle assez solide pour supporter une trame plus longue ? si il s’agit d’un parcours initiatique, il faudra faire attention à ne pas frôler le conte de fées (à moins que ce soit l’objectif) ? mais étant donné le constat effroyable de départ, on s’attend plutôt à ce que le ton reste le même tout au long de l’histoire…le prochain Chapitre nous en dira certainement plus sur tes objectifs, même si tu en as évoqué quelques bribes ici même.
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- eLiZ
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Je suis heureuse que tu aies envie de lire la suite et que tu aies tant apprécié ce petit morceau. C'est marrant, cette impression de voyeurisme : c'est un effet tout à fait inconscient de ma part. Je ne m'étais pas formulé clairement cette idée mais il est vrai que c'est un peu ce qui se dégage du texte. Le regard est effectivement dérobé...
Dans la structure de mon récit ce premier chapitre n'est pas terminé (là, c'est la première partie de mon premier chapitre, je l'ai coupé pour ne pas que la lecture ne soit trop fastidieuse) aussi ce qui suivra achèvera pour de bon le premier chapitre du projet.
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- gilfuin
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- Messages : 170
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- Monthy3
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- Messages : 673
Mais comment font-ils pour faire des critiques aussi longues, les zautres, là !? Bon, bah on va dire que, comme d'habitude, mon commentaire sera court mais intense
En lisant le titre, je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre. Le mot a un vaste domaine, et pourrait s'appliquer tout aussi bien à de la fantasy, de la sci-fi ou à un monde actuel.
A dire vrai, je ne sais pas tellement quel cas tu as choisi, puisque le texte est vraiment étrange. J'ai même envie de dire "malsain", en ce sens que la présence de ton héroïne apparaît malsaine au milieu de cette famille qui a tout réussi. Le fait que tu te places du point de vue de la jeune soeur aurait pu être un moyen de prendre sa défense ; pourtant, j'ai le sentiment qu'il n'en est rien. Au contraire, tu sembles l'enfoncer, notamment tout à la fin.
...
En fait, je ne sais trop que penser : le récit est troublant, d'autant plus que tu utilises un vocabulaire riche qui ne laisse rien au hasard. On n'a même pas la possibilité de détourner le regard de l'histoire en s'attardant sur un défaut de forme !
Bref, je suis intrigué et dérangé, et j'espère avoir le soulagement de lire bientôt la suite
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- eLiZ
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Je suis ravie (oui, j'ai des tendances un peu sadiques... P J'espère que la suite te plaira et te donnera autant l'envie de t'enfoncer encore plus en avant dans mon petit univers !
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- Imperator
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- Messages : 751
(note de haut de page: en écrivant ma critique, je me suis rendu compte que je semblais plutôt négaitf, mais il faut bien dire que j'attaque là de vrais détails, le texte étant en lui-même très bien écrit. Bref, je m'attaque à affiner le style, le principal étant déjà là, comme ont pu le confirmer les autres. Tout ce qui suit n'est là que pour porter une jugement aussi critique que possible sur les points améliorables)
Bon, visiblement on a ici l'introduction d'un long texte plutôt moralisateur (en espérant que le texte soit amoral) et dont les fonctions sont:
- nous présenter l'héroïne
- nous donner un avant-goût du monde imaginé et fictif
- nous présenter la famille et donc les principaux protagonistes (encore qu'il est fort probable que la plupart ne servent que de personnages secondaires, en dehors du père)
- nous faire ressentir de la pitié et nous amener à haïr les autres, bref, à jouer les défenseurs de la veuve et l'orphelin... etc... (je vais m'expliquer plus loin).
Plan:
Un plan? Bon, en gros... une partie . Je vais me passer de plan pour cette fois.
Détails à développer:
- évolution psychologique du personnage principal
- focalisation
- contraste famille(gens normaux)/adolescent(affligés)
- ça ira déjà comme ça...
***
L'évolution psychologique du personnage principal:
Nous avons une adolescente, c'est le premier terme qui la désigne. Intéressante façon de donner son âge et sa fonction. En plus, c'est une généralisation pratique pour que le lecteur s'identifie à elle, puisque la plupart ont été adolescent et d'autres souhaitent le devenir... Bref.
Ce que l'on apprend d'elle tout au long du texte, c'est que:
- elle est parfaitement humaine, elle a pleins de sentiments qui vont de la colère à la tristesse et la résignation, bref, tout le panel habituel commun aux êtres humains.
- elle est handicapée d'une tare très grave.
- elle est relativement très passive, très très passive.
On notera qu'à aucun moment on ne sait son nom (ennuyeux en un sens), qu'elle est présentée sous divers synonymes qui parfois semblent se répéter et qu'à la fin du texte on a toujours aucune idée de ce qui l'affecte (je passe le sentiment de frustration, puisqu'il y aura une suite devant tout expliquer). Ah si, tout de même, elle est moche, très moche, amochée au point que ça n'en soit pas humain, mais ça laisse un spectre trop large de possibilités.
Bref, c'est notre héroïne, et tout est fait pour qu'on s'identifie à elle. Cependant, on remarquera son évolution psychologique:
Une vision très critique, très ironique mais qui reste la vision de l'adolescente (même si c'est celle de l'auteur). Elle nous est donc présentée comme quelqu'un de refermée, mais prête à exprimer son mésaccord avec la situation, bref, loin de la résignation.lle contempla son repas avec lassitude, saisit à nouveau sa paille et aspira le liquide visqueux le plus silencieusement possible.
Chaque soir le même repas, le même bouillon obscur au goût détestable reflétant un faciès de plus en plus insupportable. Chaque soir les mêmes gestes répétés, inlassablement, le même rituel insipide, la même mascarade ridicule. Et cette atmosphère d’une tiédeur moite, malsaine, qui pesait sur ses paupières, sur son cou froid, et qui faisait grincer ses muscles…
Soudainement, elle devient timide et fragile (si si, le cristal est une matière fragile et d'une immense beauté, le fait qu'elle l'observe nous fait faire le lien...).elle releva timidement la tête vers le lustre de cristal fixé au-dessus de la table.
Elle est présentée en fautive (et de par la focalisation, c'est elle qui le pense, puisque c'est à travers ses yeux qu'on décrit la scène), baisse les yeux, se tasse... Du coup elle a peur.La fautive se tassa un peu plus sur son siège de velours noir. Elle baissa les yeux et continua son repas sans répondre.
Je résume: nous sommes passé de quelqu'un de très critique, acerbe, ironique, à:et de remarquer ces détails qui la captivaient malgré elle.
- une timide fragile
- une peureuse (même si c'est légitime)
- une jeune fillette (le fait que tu parles de détails) captivée par son maîtr... père.
Voyons la suite...
Oui...Sous les coups de cette voix tranchante, elle reprit d’une main tremblante sa paille maigrelette et avala douloureusement une gorgée âcre de soupe.
Et voilà, ce passage détruit ma théorie. En fait, je pensais que tu avais juste fais une erreur au départ en ne voyant pas la pensée que tu donnais à ton héroïne, mais voilà que la chose se reproduit. En effet, dans ce passage elle retrouve son jugement ironique (très chère mère) et agit avec mollesse (comme de la lassitude, ou plutôt du dédain et un rien de défi). On passe vraiment d'une personne à une autre...Cette voix sucrée et haute perchée ne pouvait être que celle de sa très chère mère. La jeune fille lâcha sa paille à nouveau, agrippa le petit récipient demandé d’un geste mou et le lui tendit.
Un passage qui rappelle celui avec le père... Pourtant, ici, on a une grande ironie juste à l'arriève, contrairement au passage du père. Cependant, c'est surtout une vision naïve qui en ressort, par la perplexité. Bien sûr on pourrait y voir de l'ébahissement devant une grosse aberration, mais le fait qu'elle soit admirative montre que sa perplexité est elle aussi admirative (je sais, je suis dur à suivre) et que donc c'est de la naïveté...Sa coiffure était un savant enchevêtrement de boucles brunes, qui suscitait l’admiration de la plus jeune de ses filles… mais aussi sa perplexité quant à l’utilité d’une parure aussi superficielle. Peut-être n'avait-elle rien de mieux à faire ?
De la rebellion, nous en sommes revenu à la jeune fille consciente et au jugement critique.La respiration lente et difficile, l’autre se recroquevilla un peu plus sur elle-même. Comme elle détestait cela, cette façon de l’évoquer comme un tiers inexistant, incapable de comprendre, indigne d’être incluse dans une conversation ordinaire et d’être insultée directement. Elle ingurgita rapidement les dernières gouttes de son liquide pâteux et tiède, les dents serrées, l’esprit à la dérive.
Toujours l'adolescente farouche qui attend son heure pour bondir. (je vais encore essayer de trouver un passage où elle redevient tout gentillette et j'arrête)La gorge de l’adolescente se noua. Le corps tendu, elle s’obstina à ne pas les regarder en face, à ne pas affronter leurs moues condescendantes ou moqueuses, qui la pousseraient à réagir trop violemment.
Stop
Ici, un élément extrêmement intéressante, puisque c'est la première fois où une réelle résignation par l'esprit critique est dévoilée. En effet, on mêle son aspect farouche à son profond désespoir. Ce passage est en rapport avec la fin, il est une des clés du texte.Elle ne leur donnerait pas ce plaisir. Comment le pourrait-elle ? Elle se sentait si misérable. En dépit de toutes les pensées malveillantes qu’elle pouvait parfois nourrir à leur égard, et de tous ses raisonnements tentant d’expliquer de tels comportements pour mieux les admettre, elle songea qu’en définitive, ils avaient sûrement bien raison. Elle n’était peut-être qu’un fardeau incommodant qui ferait mieux d’être reconnaissant et aimant, à défaut de disparaître complètement sans laisser de traces.
Reprise
J'aurais voulu que ce soit mon passage, mais celui-ci est ambigu... A-t-elle son jugement critique où est-elle complètement perdue face à la méchanceté? À mes yeux, je dirais volontiers que le fait qu'elle ne comprenne pas cette haine en écoutant attentivement marque une certaine naïveté, puisque ce n'est pas la première fois qu'ils en parlent et qu'elle ne dit à aucun moment être consciente de toute la problématique, alors que juste avant on la désigne comme "l'exclue". Bref, finalement, c'est le passage que je cherchais.La jeune fille dans son coin écoutait attentivement, sans trop comprendre cette haine viscérale et cette peur mystérieuse des Allergiques, les prunelles rivées sur ses mains décharnées.
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Je vais donc m'arrêter là pour cette problématique. Il me semble clair qu'il y a un gros problème dans la continuité psychologique du personnage. D'un côté elle est une adolescente consciente, acerbe, critique, au jugement ironique et cynique, non pas résignée mais en attente, prête à bondir, et de l'autre elle est une petite fillette naîve, timide, manquant de courage et captivée par ses bourreaux (ce dernier point étant normal pour une enfant qui ne connaîtrait que cela).
Ces deux comportements se contredisant totalement, j'en conclus que soit elle est parfaitement schizophrène (en utilisant le sens populaire du mot), soit elle n'est pas crédible.
On pourrait imaginer qu'elle utilise comme défense contre l'adversité sa partie fragile et que son côté violent et ironique se retire lorsque les problèmes arrivent, mais les subresauts ne semblent pas suivre de vraie logique. Quoique, on pourrait en trouver une? Pas toujours la même.
Prenez les premières lignes. Avant toute intervention du père, elle passe de la rebelle à la toute douce et fascinée. On pourrait expliquer ce changement par son besoin de rêver, de s'évader de ce monde trop dur en laissant sa partie fragile s'exprimer et s'envoler au travers de son imagination.
Cependant, par la suite, son passsage à cet état semble lié aux interventions du père alors même qu'elle aurait, au contraire, besoin de toutes ses ressources. Prise à partie, elle devrait se rebeller. Et lorsqu'il s'agit de la mère, elle devient cynique. Cependant, le dernier passage sur son incompréhension de la haine aux allergiques remet en question ce raisonnement (puisque cette pensée ne fait pas écho à une agression extérieure).
Bref, j'envisage pouvoir me tromper, mais à première vue c'est quelque chose qu'il faudrait améliorer.
(édit: je rajoute ma note de haut de page à cet instant)
(tiens, on va en profiter pour poster cette première partie avant de continuer...)
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J'ai relevé la partie concernant l'arrivée du mélange entre rebellion et résignation:
Or, à partir de ce passage, on retrouve divers indices de ce développement:Elle ne leur donnerait pas ce plaisir. Comment le pourrait-elle ? Elle se sentait si misérable. En dépit de toutes les pensées malveillantes qu’elle pouvait parfois nourrir à leur égard, et de tous ses raisonnements tentant d’expliquer de tels comportements pour mieux les admettre, elle songea qu’en définitive, ils avaient sûrement bien raison. Elle n’était peut-être qu’un fardeau incommodant qui ferait mieux d’être reconnaissant et aimant, à défaut de disparaître complètement sans laisser de traces.
C'est un confirmation qu'elle a réellement une raison d'être haïe.Nauséeuse, elle passa sans y penser une main fébrile dans ses cheveux crépus pour tenter de les aplanir, et rentra sa tête dans ses épaules dans l’espoir amer de faire oublier son infirmité.
Après les cheveux, vision des mains décharnées... Seconde confirmation.La jeune fille dans son coin écoutait attentivement, sans trop comprendre cette haine viscérale et cette peur mystérieuse des Allergiques, les prunelles rivées sur ses mains décharnées.
Aïe, un passage dangereux. En effet, le "tissu râpeux" fait écho aux adjectifs décharnés et crépus, mais n'a plus rien à voir puisqu'ils s'appliquent aux vêtements, vêtements donnés par la famille. Bref, une jolie confusion, voulue peut-être par l'auteur pour nous indiquer que toute cette histoire d'allergique n'est qu'une vaste supercherie et cache un malaise social (cheveux crépus car pas lavés, mains décharnées car pas soignées, etc...). Je n'en crois rien, mais certains en seraient capable, voici en quoi ce passage est dangereux, et plus encore.A cet instant, l’oubliée renversa, par inadvertance, son verre d’eau sur la table. Le silence vint couper l’effusion des bons sentiments, et tous les regards se tournèrent vers elle. L’adolescente garda la tête baissée, et tritura nerveusement le tissu râpeux de son vêtement.
Son handicape est relié au fait qu'elle renverse son verre d'eau sur la table. En effet, nous sommes en pleine phase de confirmation de la réalité tangible du handicap, et c'est dans ce contexte qu'elle fait une bourde, qu'elle montre un vice: la maladresse. Or c'est là quelque chose de parfaitement humain qui remet en question l'aspect surnaturel du handicap des allergiques. Du coup, ce n'est plus une terrible maladie, un problème génétique ou autre qui semble l'affecter, mais on se retrouve à "bienvenue à gattaca (me demandez pas pour l'orthographe)" avec une fillette finalement parfaitement normale alors qu'on s'évertue à dire le contraire. Intox ou vérité? J'hésite franchement. D'un côté je n'y crois pas, de l'autre c'est possible. Ceci dit, si elle souffre réellement de quelque chose, ce passage est relativement mal venu puisqu'il remet en question l'origine de sa différence (et n'oublions pas que c'est durant cette introduction que le lecteur se fait une idée de la suite).
À enlever ou pas? Entre nous, je dirais non, parce que ça donne une certaine recherche de sens, même s'il y a une profonde maladie ou un dysfonctionnement génétique, ça resterait un bon moyen de tout relativiser et de critiquer la société. Bref, dangereux mais agréable! (j'ai pu placer un complement autre qu'au départ ! Il se faisait attendre celui-là, et pourtant on pourrait en faire des tas d'autres).
Voilà la conclusion finale qui m'avait tant intrigué. Vérité ou non? À 99%, je dirais que c'est un sous-entendu pour dire qu'elle pense qu'ils disent la vérité mais que ce n'est pas le cas. Pourtant, une partie du texte nous laisserait penser qu'il s'agit réellement d'un handicap mauvais et terrible.C’était plutôt ce silence d’après, écrasant et impitoyable, qui lui renvoyait la réalité comme une gifle en pleine figure : ils ne lui avaient pas simplement faits du mal par plaisir de la voir malheureuse. Ils avaient juste été sincères.
Alors: faux ou pas vrai?
Impossible de répondre sûrement, et je vais faire court. En gros, à première vue, et de par la construction du texte, je dirais que tout ça n'est qu'une grosse intox, et même si je pense faire fausse route, il est en gros écrit qu'elle est victime d'une discrimination pour des trucs mineurs, voire des trucs qui lui sont imposés (j'en reviens au verre d'eau et aux vêtements). On l'a exclue et elle en paie le prix alors qu'elle est normal. Si c'est le cas... ce serait presque un peu dommage. Ceci dit, y a moyen de faire les deux en même temps, à voir...
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Passons à la suite .
La focalisation.
Bon, là c'est simple, on est tout du long en focalisation interne. On voit tout au travers du regard de la jeune fille. À noter qu'au travers de ce regard, l'auteur ne cesse de dire ce qu'il (elle) pense, mais que ça n'en reste pas moins l'héroïne qui voit les choses et les juge. Bon, c'est clair, la focalisation sert à nous fixer sur l'héroïne (certains n'ont besoin que d'une première fois) et à nous identifier à elle (je voulais sortir un autre jeu de mot, mais je m'abstiendrais).
Le contraste avec la famille.
Là aussi, c'est assez simple. Voyons la famille:
- un père strict, violent, extrême, sévère mais présenté comme intelligent (cette donnée restant une variable, puisque subjective à la pensée de la jeune fille, donc non objective)
- une mère superficielle, hypocrite et creuse (quelle redondance dans mes propos!)
- un frère habillée en blanc (signe de perfection) joyeux et lâche. (pour ne pas dire méchant)
- une grande soeur méprisante, vicieuse qui a hérité de ses deux parents.
On en a suffisamment. Il est clair que cette famille représente le reste du monde tandis que l'adolescente représente les affligés. Or ils sont représentées comme des symboles de perfection, du moins par leur apparence, mais en grande partie remplis de vices, même si certains doutes restent. Le plus visible est le père, froid et qui demande la mort de sa fille, mais qui pourrait tout aussi bien être réfléchi et vouloir lui éviter des souffrance, ainsi qu'au reste de sa famille. Néammoins, de par ce qui est écrit dans le texte actuellement, il est quelqu'un d'égo-centriste, d'extrêmiste et sans scrupules. La mère présente ce même mélange entre bonté et hypocrisie. Un joli passage:
Bref, elle aussi est mauvaise malgré son aspect de gentille maman (voir ses dialogues).La mère, avec sa patience coutumière, tentait de calmer son époux. Habitude qui s’avérait toujours très nuisible…
Plus expressive est la grande soeur, puisqu'elle tire ses principaux traits de ses parents, mais ne cache pas son aigreur et son mauvais fond ainsi que son mépris. Elle dit tout haut ce que les autres pensent tout bas. Suffisamment significatif à mon goût.
Le frère, lui, ne semble pas devoir faire exception. Cependant, il reste plus en retrait. Bon ou mauvais? À priori, aussi pourri que les autres, mais il n'est pas représenté ainsi dans le texte. (si peu par rapport aux autres). Il aura peut-être un rôle important à jouer par la suite, autre que de présenter le grand garage et d'introduire le problème des allergiques. À suivre.
Bref, contre la timide, la rebelle, la remplie de sentiments adolescente sans nom, on nous oppose des types dénués d'âmes (ça résume tout). Un rien caricatural, un rien... j'ai plus l'adjectif, mais qui oppose le bien au mal? Enfin bref... Il se peut néanmoins que des nuances plus grandes se fassent sentir, mais là j'ai peur que le scénario soit prévu pour mettre à mal l'identitié et la personnalité de ces personnages. Je n'exclu pas une évolution, mais en dehors du frère et du père ça semble perdu (l'auteur serait-il (elle) mysogine (même si c'est une fille?)? Ou simplement un attachement plus fort au gens du sexe masculin? Je ne m'avancerais pas sur le sujet.)
Je pense aussi qu'il est inutile de s'attarder là-dessus. On introduit le père, la mère, puis la fille qui montre la véritable teneur des deux premiers, et enfin le frère qui amène une nuance, mais ne fait pas réellement partie de la famille puisque présenté comme "un invité de marque" (nuance pas forcément voulue, et tellement minime qu'elle ne compte pas, donc on oublie provisoirement).
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L'ambiance:
On en arrive (enfin) à l'ambiance. Un petit mot pour dire que ça aura été long à écrire tout ça finalement, mais très intéressant, même si je ne peux pas développer autant que je le voudrais par manque de temps (encore sept autres textes !!! J'aurais jamais le temps!)
On a ici une ambiance remplie de sous-entendus, de malsain, etc... Bref, un truc tendu où on sent le mal suinter par toutes les (nombreuses) fentes. D'où cela vient-il?
Tout d'abord de la famille de l'adolescente. C'est une famille haïssable. Mais surtout par la focalisation interne sur l'adolescente.
Voyons plus loin:
Je pense que le fait de transformer notre petite adolescente en jeune fille fragile ne doit pas être innocent dans l'ambiance, puisqu'on prend facilement en pitié un petit être fragile perdu dans la tourmente plutôt qu'une adolescente blasée et critique. On aime pas trop la critique, on a l'impression qu'elle pourrait se débrouiller seule, la petite timide est tellement plus fragile et faible, on a tout de suite plus les trippes remuées... (attention, je tourne doucement au cynique, mais ça m'énerve de voir à quel point le lecteur a besoin de voir une jeune fille innocente et désarmée pour avoir de la pitié alors que certains des personnages les plus forts en apparence sont parfois les plus misérables, fin du HS).
Entre nous, ce n'est pas une mauvaise idée, mais il y aurait eu moyen de faire des transitions entre sa fragilité et sa rebellion intérieure. Ces passages trop brusques sont vraiment nuisibles.
Autre élément qui fixe l'ambiance, cette maladie que l'héroïne semble porter et qui s'abat comme une fatalité. Gare au lecteur qui n'aurait pas vu le verre d'eau, il pourrait se mettre à croire qu'il y a réellement une "punition divine" (j'exagère, c'est normal ) qui s'est abattue sur cette malheureuse, une punition qui en fait est un don, etc... etc...
***
Conclusion:
Oui, je bâcle la fin, mais j'ai des tonnes de trucs à faire (7 autres textes, le warfo, un PV à rédiger, et pleins d'autres trucs dont je ne me souviens jamais et qu'on me reproche toujours de ne pas avoir fait), alors désolé, mais je presse le mouvement .
Si je reprends les objectifs, lesquels ont été atteints?:
- nous présenter l'héroïne
C'est fait, mais on a une héroïne coupée en deux, sans continuité, sans nom et dont finalement on ne sait rien. Le constat est un peu dur. Au bout d'un moment, à force de m'identifier à elle j'en viens à me dire: je pense donc j'existe, mais si ce que je pense n'a aucun sens, est-ce que j'existe vraiment?
On a un grand garage, des gens hypocrites et mauvais... Pas grand chose, mais ça devrait suffire. (ah oui, un très grand luxe, mais étrangement, parfois, j'avais l'impression d'être au moyen-âge, encore un point à développer et pour lequel le temps me manque, si quelqu'un a l'amabilité de le faire à ma place...)- nous donner un avant-goût du monde imaginé et fictif
Réussi.- nous présenter la famille et donc les principaux protagonistes (encore qu'il est fort probable que la plupart ne servent que de personnages secondaires, en dehors du père)
Réussi, mais à quel prix...- nous faire ressentir de la pitié et nous amener à haïr les autres, bref, à jouer les défenseurs de la veuve et l'orphelin... etc...
Bref, un très bon texte, mais attention aux transitions entre l'état agressif et l'état pleureur de l'héroïne. De nombreuses questions qui demanderont des réponses (et à la hauteur du mystère, ce qui ne sera pas aisé), un style agréable, un vocabulaire riche... Un texte qui m'aura fait tourner en bourrique et... et je n'ai pas d'autres mots, sinon:
"bravo, et merci".
Impe.
ps:
Je sais que la première phrase d'un texte n'est jamais facile à trouver, mais celle-ci me semble beaucoup plus lourde que le reste, désagréable... notons la "larme de soupe" qui est une allégorie amusante. Et un autre élément qui demanderais à être développé.L’adolescente manqua s’étouffer. Une larme de soupe venait de se coincer dans sa gorge. Elle fit taire du mieux qu’elle put les toussotements qui secouaient son corps frêle ; mais tous la regardaient, le visage figé, les yeux pétris de reproches vicieux.
Pour améliorer ce passage, j'enléverais "le visage figé" qui en plus m'avais amené à une légère confusion (mais ça, c'était par la fatigue).
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