[Décembre 2006] Portrait des Jours perdus - le Devin - Zara
- gilfuin
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Donc, le portrait du devin:
Alala, que c’est à la fois jouissif et frustrant de lire un texte comme, car, à la fin de la lecture, qui a de quoi nous émerveiller, et bien on se dit qu’on va en « chier » pour trouver un truc à critiquer. Tout simplement parce que, c’est très très bon.
Alors bon, ya quelques petites erreurs de frappes, ou des erreurs de temps (j’en ai noté une seule au début, après j’y ai plus pensé : « La raison est simple » => était !), ya aussi une faute sur le nom de Lonstroek (ya un paragraphe où t’as oublié un « s »)…mais bon, voilà, à part ca, la forme est excellente. (euh...ya p’tet aussi la répétition du mot « verticalité »…2 fois…).
Bref, que dire :
Introduction de l’univers bien écrite. On part de l’histoire générale, et petit à petit on centre le point de vue sur le village, puis du devin.
Le ton du texte, et son ambiance font très BD je trouve, avec ce sujet très simple, mais largement mis en valeur par tout un tas de détails. Les expressions sur les visages, les couleurs du décors, les changements climatiques…
Tout reste sombre du début à la fin quand même. Est ce que c’est ta façon de voir les choses qui rend les choses sombres et pessimistes ? ou alors est ce que ce sont les portraits de personnages que tu choisis qui sont déjà ainsi ? En tout cas, l’écrivain est investi de la même solitude que le devin, et confronté aux même obstacles : le regard des autres, mais aussi son propre regard sur lui même.
Tu as donné quand même deux amis à ce "héros", comme si sa condition lui donnait le droit de toucher le cœur des gens malgré lui. Et c’est d’ailleurs pour cela qu’il s’empare du pouvoir quand il fait ses révélations…il se rend compte qu’il les touche au plus profond d’eux. En tout cas, l’idée de lui donner deux amis me semblent tout à fait bonne, surtout que tu as vraiment développé cet aspect là, et ces deux personnages, ce couple, n’est pas là seulement en tant qu’accessoire. Ils ont une ame, et vont vraiment être utile pour la suite du récit.
En ce qui concerne leur fonction accessoire (il y en a quand même une), tu t’en es servi à merveille pour faire monter la tension du texte. Cette première scène où le devin touche la pierre mais où il ne se passe finalement rien…parfait pour préparer la suite, et rendre la révélation vraiment pertinente. L’intensité est vraiment très bien gérée dans ce texte.
Allé, je vais essayer de me forcer à chipoter :
Pourquoi « vraie » ? l’ajout me semble inutile.Une vraie femme
D’ailleurs souvent dans le texte, on a l’impression que tu en rajoutes peut etre trop. Attention, me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, Zara écrit vraiment bien, mais l’impression parfois que ses phrases sont un peu lourdes à digérer est bien là. En meme temps, ca donne un style particulier au texte…il faut arriver à concilier le sublime et le simple. (je dis souvent « il faut »…je dois avoir du sang de dictateur dans mes veines…les Seigneurs des Ténèbres du forum n’auront qu’à bien se tenir).
Je lance un vote pour savoir si quelqu’un a une formulation plus jolie que celle ci. C’est du français oui, mais ca sonne mal dans ma tete. Pas vous ?d’avoir pu etre maudit
Je reviens sur l’intensité, pour finir. Effectivement, le texte se lit bien, le tempo est bas au début, puis monte d’un cran, puis d’un autre, puis hop (il touche la pierre), il redescend cruellement, pour mettre en valeur la révélation et faire monter le tempo pour ne plus jamais le refaire descendre. Meme la dernière scène avec le couple ne fait pas descendre l’intensité. En gros, on est monté tellement haut là, que, presque comme quand on regarde 2001 Odyssée de l’Espace, on entend la vibration du monolithe (pendant que Kubrik nous met dans la BO un autre Zarathoustra, mais celui ci ne fait que marcher) qui ne fait que monter et monter, pour se transformer en un échos sans fin….bref, on est accroché au fauteuil et on se dit : « ouhla, mais va y avoir quoi à la suite ? ».
Mais c’est le genre de question à double tranchant. Sur un One shot, on accepte plus facilement une fin moins intense, ou moins développée…mais là, tu es parti pour faire un second chapitre, et cette séparation fait monter la pression d’autant plus…va falloir que le résultat soit à la hauteur.
D’ailleurs je pensais sincèrement que ce serait un One shot, comme le portrait sur l’écrivain, et j’ai été surpris de découvrir qu’il s’agissait d’un « premier » chapitre. En même temps ça me ravit, car franchement, tu écris à merveille, et je serais le dernier à m’en plaindre.
Donc rendez vous au prochain chapitre
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- Monthy3
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@ gilfuin
C'est dingue comme certains gens qui ne voient rien à critiquer pondent parfois un pavé !
Si je m'adresse d'abord à gilfuin, c'est parce que je partage son avis. Pour tout dire, j'ai dû lire sa critique pour trouver quelque chose à dire, chose que je ne fais que rarement.
Bref, j'ai commencé par me trouver fort frustré de la fin parce que je m'imaginais que le texte était un OS, avant de me rendre compte qu'il s'agissait d'un chapitre. Mon sentiment passe donc de mitigé à assez curieux quant à la suite. Pourquoi "assez" seulement ? Parce que j'ai du mal à accrocher aux personnages, surtout au couple, en fait. Pourtant, tu t'attardes dessus, tu tentes de nous les rendre familiers, mais voilà, peut-être que tu t'attardes justement trop dessus. A dire vrai, ça peut sembler normal pour des personnages qui semblent avoir un rôle primordial (?), mais... Ah, je trouve qu'ils manquent de mystère ! Ce qui m'intrigue, dans ton texte, c'est bien la relation entre les pierres et le devin. Le problème, c'est que c'est tout. Ilda et Lonstroek m'indiffèrent, étrangement (je répète ce dernier mot parce que je ne vois pas pourquoi tes personnages seraient plus fades que d'autres, mais je le ressens comme ça).
Pour le reste, c'est toujours du Zara's style, très riche, moins lourd que dans le portrait précédent, avec peu de fautes. Du très bon, donc, mais je n'en attends pas moins de toi ! Une petite répétition gênante :
Tu utilises deux fois cette expression exacte dans le texte, il me semble. Même si elles ne sont pas proches, l'expression est suffisamment inédite pour me donner un sentiment de "déjà lu".régnait toujours magistralement dans sa verticalité implacable
Bonne continuation !
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- Vuld Edone
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De tous les textes de la Mise à Jour c'est actuellement le plus recherché, du moins à mon avis. Les idées abondent, les descriptions sont riches de détails, la prêche du devin est dynamique, en somme on ne compte plus les bons points.
Pourtant je suis resté partiellement froid, partiellement grâce aux idées qui abondent, froid parce que ces idées, à mon sens, n'ont pas été assez poussées. "Actually" on aurait la même déception que l'autre érudit quand il découvre que sa sainte parole a un sens trivial.
Toute ma critique sera donc de souligner les instants où je me suis dit "il y a quelque chose" pour aussitôt me raviser.
Le mari la compare à un monolithe, l'image est explicite, le mari parle d'ailleurs d'un lien secret et Ilda a un rêve avec le monolithe et à la fin s'y incarne.C’est pourquoi son mari la voyait à l’image monolithe
La comparaison déclenche, soutient et a déjà la résolution en puissance de l'intrigue, je ne vais donc pas m'amuser à spéculer dessus. Le monolithe et Ilda sont indissociables, ça ne se discute même pas.
La phrase, qui se donne comme un fait et conclut la description des monolithes, a forcément une signification importante. Avec ce que me donne le texte j'hésite entre l'effet d'optique, l'insistance sur la contemplation ou, éventuellement, une signification un tant soit peu moins terre-à-terre.En fait, il arrivait même à ne plus le voir, à deviner au-delà de sa surface comme s’il était devenu translucide à ses yeux.
Je vais vaguement supposer, par analogie à ce que raconter l'autre érudit au sujet de la très sainte parole, que ce passage signifie ceci : le devin, à force de chercher un sens dans le monolithe, avait oublié le monolithe lui-même. Non seulement je doute sérieusement de cette interprétation, vu qu'auparavant il pouvait décrire les rainures et fissures, mais quand bien même elle se vérifierait on en resterait les deux bottes plaquées de boue.
Première réaction du peuple spectateur, la méfiance, la crainte de la déception. Rien de transcendant ici, si ce n'est la comparaison pour expliquer cette hostilité.Il devina une certaine hostilité, comme si ces mots avaient sonné faux.
Le mots sonnent faux, on notera d'ailleurs qu'il n'utilisera plus ses exclamations, seulement leur contenu sous d'autres formes et qu'il corrigera ensuite son affirmation selon laquelle les pierres parlaient, disant qu'elles chantaient. Ce qui m'intéresse dans cette comparaison n'est pas la cause de l'hostilité mais que le devin puisse lui-même envisager ses paroles comme fausses. D'ailleurs tout le cérémonial, toute la prêche est un long procédé poru se convaincre lui-même de ce qu'il avance, pour se laisser volontairement emporter par ses propres paroles.
Seulement voilà, ce n'est qu'une comparaison plutôt isolée et je subodore qu'elle n'avait pour buts :
1. que de rallonger la phrase
2. que de signifier l'impression de la foule uniquement.
Quand seulement on approcherait de cette idée de conviction recherchée, il pourrait s'agir d'un simple exercice de rhétorique, d'un passage du peu convaincant au convaincant, donc de la pure et plate description de son discours.
Je pourrais continuer comme ça un moment, notamment lorsque Lonstroek découvre le sens des textes sacrés mais aussi avec les comparaisons d'Ilda qui rappelleraient pour un peu des romans galants.
Ce que je veux signifier ici, c'est que l'histoire offre un phénomène surnaturel et un cadre du genre merveilleux mais reste obstinément matérielle ; qu'il y a énormément d'idées, de métaphores réalisables et toutes au profit de l'histoire même ou, du moins, de ce que j'en ai perçu, sans qu'aucune ne soit réalisée jusqu'au bout, exception faite du monolithe comme pivot de l'histoire.
Je comparerais volontiers cette histoire à un masque de théâtre que trouverait un renard, mettons un masque qui aurait servi pour Phèdre.
Les descriptions de l'environnement (limitées, très centrées sur les monolithes), l'introduction sous forme historique avec sa progression vers le personnage du devin, les personnages et toutes les actions sont décrites avec minutie, d'une manière très reposante d'ailleurs malgré un risque toujours latent mais pour moi encore inexistant de lourdeur : la forme, à part les menues fautes d'inattention qu'on veut bien oublier, est de peu inattaquable.
Le fond par contre n'est pas à la hauteur de sa camarade et là je sortirais volontiers l'histoire du Pot de terre et du pot de fer, de La Montagne qui accouche ou encore du Lion et l'âne chassant. Le fond n'est pas adapté à la forme, voilà ce qui ressort de ma lecture et c'est pour moi ce qui peut arriver de plus grave.
A toi, dans le prochain chapitre, de me détromper.
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- Zarathoustra
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Je crois que c'est aussi parce que tu te trompes sur ce qu'est une critique.Monthy écrit: C'est dingue comme certains gens qui ne voient rien à critiquer pondent parfois un pavé !
Certes, c'est dire ce qui ne va pas. Mais c'est aussi dire et expliquer ce qui plait. Une critique c'est pas uniquement écrire du négatif.
La critique de Gilfuin est très intéressante pour l'auteur que je suis parce qu'il explique pourquoi le texte a fonctionné pour lui. Or s'il y a un truc que je ne peux jamais savoir, c'est bien comment le texte fonctionne dans la tête des gens. Et on est bien tous pareil.
Par exemple, dans la tienne, tu commences souvent à donner des éléments de ce type mais tu ne vas pas jusqu'au bout. Par exemple; il aurait été intéressant de savoir plus précisément pourquoi les deux personnages ne t'intéressent pas. Je suppose que c'est plus lié à leur personalité. Comment aurais-tu voulu les voir? Qu'est-ce qui t'agace etc?
C'est avec ce type de réponses que tu verras que faire des critiques c'est pas forcément compliqué. Il suffit juste de comprendre pourquoi il plait ou pas. Et c'est très intéressant de le savoir pour toi parce que ça te servira aussi pour écrire tes histoires.
J'ai pas posé la question sur l'autre texte, mais j'aimerais bien savoir les phrases qui te paraissent lourdes. Je suppose que ce sont quelques mauvaises manies, autant les connaitre.style, très riche, moins lourd que dans le portrait précédent
Bref, j'ai commencé par me trouver fort frustré de la fin parce que je m'imaginais que le texte était un OS, avant de me rendre compte qu'il s'agissait d'un chapitre.
Au départ, c'était effectivement un texte qui faisait 5 ou 6 pages. Je dois encore avoir cette première mouture, et je comptais vous la montrer après.
Mais il se trouve que l'introduction de nouveaux personnages (Ilda et Loenstroek) ont complètement bousculé le récit. Au départ, je les avais mis pour faire quelques dialogues dans mon récit qui était sans doute un peu trop austère.
Maintenant, je ne suis même plus sûr de garder ma fin.
Possible, je n'aime pas commencer mes histoires trop fort. Je préfère monter que descendre. Disons que mon but serait plus de surprendre au fur et à mesure que d'en mettre plein la vue au risque de ne pas tenir mes promesses. Là, des promesses, il y en a, mais pas trop. Et éventuellement, je suis en quelque sorte en mesure de les dépasser.Ah, je trouve qu'ils manquent de mystère
^L'un et l'autre, on envisage une histoire de manière diamétralement opposé. Je ne dis pas que la mienne est mieux. Tu mets l'accens sur l'intrigue, je mets l'accens sur mes personnages. J'ai un suspense psychologique!
Et j'aimerais bien lire ici des histoires avec de vrais personnages. Disons que je vois souvent des séquelles de perso de JDR. Bon, vous compensez très bien avecplein d' autres choses, mais je suis sûr que vos récits gagneraient aussi à vous détacher de personnels trop fonctionnels.
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- Zarathoustra
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Ou alors, à fort de coller au texte, tu ne vois pas d'autres choses... Enfin, j'en sais rien, disons que tu me repproches de ne pas tout dire ou d'en dire trop, alors qu'il s'agit du début d'histoire. Tu as vu les principaux points, mais je ne vois pas en quoi ce que tu as vu peut te permettre de vor l'issu. Au contraire, c'est volontairement que toute l'inrigue est posé ici, je ne ments pas sur la marchandise, je vais pas faire intervenir je ne sais quoi qui sortirait de mon chapeau. Et j'aime lire des histoire où on peut soi-même se projeter sans pour autant être sûr.Feurnard écrit: Pourtant je suis resté partiellement froid, partiellement grâce aux idées qui abondent, froid parce que ces idées, à mon sens, n'ont pas été assez poussées. "Actually" on aurait la même déception que l'autre érudit quand il découvre que sa sainte parole a un sens trivial.
Vu ce que tu en déduis, tu en es parfaitement là et pour moi, c'est au contraire tout à fait positif pour moi. Il y a un lien entre Ilda et le monolithe, je ne l'ai pas caché, pourtant tu as cherché partout à deviner mon histoire sauf là, alors que c'est bien toute l'histoire, et tu dis toi même ne pas vouloir savoir ce qui en résultera. Que demandes-tu de plus à un premier chapitre?
.Seulement voilà, ce n'est qu'une comparaison plutôt isolée et je subodore qu'elle n'avait pour buts :
1. que de rallonger la phrase
2. que de signifier l'impression de la foule uniquement
Je sais pas ce que tu repproches à cette comparaison qui n'en est pas vraiment une. Ca veut dire juste ce que ça veut dire, ou du moins exactement ce que tu as compris.
Pourtant, il y a un aspect que tu occultes complètement sur ce que ça implique. Et qui n'est pas très compliqué.
Le coeur de ce premier chapitre, c'est:Ce qui m'intéresse dans cette comparaison n'est pas la cause de l'hostilité mais que le devin puisse lui-même envisager ses paroles comme fausses.
- Un évènement surgit dans une vie. On a le choix entre l'ignorer et continuer sa petite vie et entre la changer en totalité. Dans toute vie, il y a ces moments, et combien d'entre nous allons jusqu'au bout au risque de se tromper pour toute sa vie? Ne priveligie-t-on pas la tranquilité et le confort? Le devin fait le choix inverse. Il bouscule sa destinée sur des signes qui sont bien abstraits et peut-être entièrement dans sa tête.
-A-t-on le droit d'entrainer les autres dans son choix qui peut s'averer positif ou négatif? Dans tous les cas, il risque d'avoir des conséquences irréversibles pour la vie de chacun.
Tu es surpris qu'un être humain normal puisse hésiter et douter qu'il ne soit pas l'homme de la situation. Je trouve toute attitude inverse au contraire anormal, à moins de s'appeler Nicolas Sarkozy. Je suppose que Napoléon a aussi dû se poser ce type de question...
C'est d'ailleurs tout le problème de la fantasy. Tu me repproches de ne pas exploiter à fond mes idées, je crois que c'est le contraire, seulement tu t'es axé sur l'histoire, je m'intéresse aux personnages plus qu'à mon histoire, parce que c'est leur personnalité qui va construire mon histoire et non mon histoire qui va les façonner. Enfin, presque...
Bon alors là, je saisis pas tout!Le fond par contre n'est pas à la hauteur de sa camarade et là je sortirais volontiers l'histoire du Pot de terre et du pot de fer, de La Montagne qui accouche ou encore du Lion et l'âne chassant. Le fond n'est pas adapté à la forme, voilà ce qui ressort de ma lecture et c'est pour moi ce qui peut arriver de plus grave.
Là encore, je comprends pas trop. Pourrais-tu préciser?Ce que je veux signifier ici, c'est que l'histoire offre un phénomène surnaturel et un cadre du genre merveilleux mais reste obstinément matérielle ; qu'il y a énormément d'idées, de métaphores réalisables et toutes au profit de l'histoire même ou, du moins, de ce que j'en ai perçu, sans qu'aucune ne soit réalisée jusqu'au bout, exception faite du monolithe comme pivot de l'histoire.
Par contre, c'est vrai que mon histoire est pour l'instant plus réaliste que "fantastique" et que le fantastique a des résonnanes réalistes. Je comprends que ça puisse "frustrer' si c'est ce qu'on recherche.
Tu parles de métaphores, de symboles, sans forcément aller jusque laà, ce qui m'intéresse, c'est quand même de provoquer des situations réalistes même si le cadre ne l'est pas. Ce cadre est souvent pour moi un prétexte. Là, il me semblait avoir joué le jeu plus que dans mes autres récits.
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- Vuld Edone
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Coup bas, j'ai cité la comparaison Ilda - monolithe, c'était quand même assez évident.pourtant tu as cherché partout à deviner mon histoire sauf là
J'y ai forcément cherché, comme partout ailleurs, et je refuse de croire ce que j'y ai trouvé.
C'est une comparaison, aucun doute là-dessus.Je sais pas ce que tu reproches à cette comparaison qui n'en est pas vraiment une.
D'après ce que tu dis, "ces" mots sonnent faux pour lui ? Je développe, qu'il doute de ce qu'il dit ?
Dès lors explique-moi :
1. Pourquoi ces mots se reportent à la foule ?
2. Pourquoi tout ce qui suit n'est pas tourné à se convaincre lui-même mais à convaincre les autres ?
3. Pourquoi ne réagit-il à l'environnement que pour s'en servir, non pour s'en étonner ?
4. Pourquoi ses visions sont-elles confirmées en fin de discours ?
Toute la suite du texte dit que ça ne concernait que la foule, voilà pourquoi je me crois en droit de dire que cette comparaison ne concernait effectivement que la foule, donc une assertion plutôt limitée pour ce qu'elle aurait pu (et apparemment dû) contenir, surtout avec ce superbe démonstratif "ces".
Si je n'ai toujours pas compris ce mystérieux aspect, dis-le moi (par MP si tu as peur de révéler tes secrets) et je réviserai ma position.
Pur pédantisme de ma part, je m'en excuse, parce que j'avais lu quatre cents fables et que ça vaut le détour.Bon alors là, je saisis pas tout!
Utilisons tes propres termes : fais du cadre autre chose qu'un prétexte.Là encore, je comprends pas trop. Pourrais-tu préciser?
Je te rappelle aussi les quatre aspects de Solaris :
- l'intrigue,
- le personnage,
- l'idée et
- le style.
Intrigue, d'accord ; personnage, d'accord ; style, d'accord. "Une bonne idée n'existe pas par elle-même: elle est en relation avec le monde du texte, elle a des causes et des conséquences." (Yves Meynard)
En négligeant ton monde, en ne faisant du cadre qu'un prétexte, tu nuis à l'idée. Comme le précise l'auteur de Solaris, on te pardonnera, sauf un perfectionniste comme moi.
Bon, je dois avoir moyennement répondu à tout. On verra si la suite confirme ou infirme ce que je dis, comme d'habitude, puisque toute critique est à prendre avec prudence.
Après tout, on n'a élevé aucune statue aux critiques.
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- Zarathoustra
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Je ne suis pas forcément fort en grammaire et autre, mais "comme si", c'est pas une comparaison. Mais c'est pas important, c'est le sens de la phrase. Je rajoute que ce "comme si" introduit une expression toute faite, et non une transposition imagée. Donc je ne pensais pas que quelqu'un se triturerait autant sur cette phrase.C'est une comparaison, aucun doute là-dessus.
Cela dit, tu as raison. Effectivement, même si pour moi, elle coulait de source, elle peut avoir une interprétation importante.
Tu te poses la question de savoir à qui s'adresse "sonne faux". Là encore, ma question est de me mettre dans la tête de quelqu'un qui était rien et à qui on livre les clés du pouvoir sans lui expliquer les portes qu'ellles ouvrent. Et à la limite, sans même lui expliquer que c'est les clés de pouvoir. En gros, "tiens, voilà des clés, débrouille toi!".
N'ayant pas présenté un devin omniscient (du moins j'espère que tu me l'accorderas ), je vois mal comment il pourrait ne pas douter. *
C'est la première fois qu'il doit attirer autant l'attention à lui et il doit trouver un sens à un évènement qu'il ne comprend pour l'instant pas vraiment de manière certaine. Donc effectivement, cette expression qui te pose problème s'adresse à lui, autant qu'aux autres. Il découvre qu'il s'y prend mal et que les autres le devinent. A défaut d'être omniscient, il est lucide sur sa mediocrité. Il doit endosser un rôle dans un premier beaucoup trop grand pour lui.
Par contre, il fait le choix de devenir quelqu'un, de rejeter cette mediocrité. Pour ça, il se doit de convaincre les autres. Dans un premier temps, il doute de ce qu'il dit et par la suite, il convaint (et lui même avec) parce qu'il trouve des mots simples et plus sincère. Il parle d'une vie complètement vide et difficile et de jours meilleurs si on le suit.
Accessoirement, ce qui m'intéressait, c'est aussi de savoir si on est prêt à croire quelqu'un qui nous annonce ce qu'on attend depuis toujours. Je veux pas dire que c'est volontairement calé sur la religion judéo-chrétienne et le l'arrivée du Christ, mais j'y ai un peu pensé, notament parce que deux (très beaux) films me sont revenus à l'esprit quand j'ai retravaillé mon texte initial: La dernière tentation du Christ de Scorcese et Ordet de Dreyer qui traitent de ces questions.
Donc tu vois, je creuse peut-être pas mon monde, background, mais je creuse d'autres choses.
Je suis d'accord pour ce que j'écris d'habitude. Là non, j'ai fait l'effort de réecrire mon histoire avec un vrai cadre qui va en plus modifier mon histoire.Utilisons tes propres termes : fais du cadre autre chose qu'un prétexte.
Par contre, certains vont parler de choses extraordinaire. Effectivement, moi, je traite du quotidien, je comprends que ce nesoitpas sexy comme histoire. Il n'y a pas de morts, pas la planète à feu et à sang, pas de méchants ni de gentils. Je comprends qu'on puisse ne pas y trouver son compte. Seulement, je traite plein d'autres choses qui me paraissent plus essentiels (pour moi) mais dont j'admets que ce ne soit pas pour la majorité.
D'ailleurs, pour moi, quand il m'arrive de lire de la fantasy, le monde, je dois t'avouer, m'intéresse très peu, et généralement le résultat est très souvent qu'une cission poussive de penchants de l'humanité pour créer des "races". Bref, on crée un monde en simplifiant notre monde, je vois pas trop l'utilité.En négligeant ton monde, en ne faisant du cadre qu'un prétexte, tu nuis à l'idée. Comme le précise l'auteur de Solaris, on te pardonnera, sauf un perfectionniste comme moi.
Et mon monde n'a pas besoin de faire trois tomes car ce récit sera une nouvelle, une vingtaine de pages a priori. Je vais pas donner priorité à l'artificiel. Et le monde de mon texte, si ça rassure M. Menard, c'est le notre à peine deguisé, parce que ce qui m'intéresse c'est l'humain, c'est nous. C'est suffisemment riche et complexe pour que je m'embête pas. Je dirais que généralement, à force de vouloir créer un monde à part, on se crée des bout de notre bonne vieille Terre. Tu sais, même Tolkien n'a pas créé quelque chose d'étranger à l'humanité: les elfes, les nains, les orques, c'est des aspects de l'humanité et rien d'autres, qui en plus ont la prétention de les réduire à quelques facettes de notre humanité, donc au lieu d'avoir des races aussi riche que l'humain on a des sous ensemble de l'humanité.
Bref, je ne prends pas pour argent content Yves Menard. Surtout si on le situe dans le monde de la fantasy. Et il se trouve que mes idées sont malgré tout bien en relation avec mon monde, prouve moi le contraire.
C'est très scolaire. Tu verras que des grands écrivains sont complètement à la marge. Prends Céline, Proust, Sartre etc. Tu verras qu'ils ne donnent pas du tout la même priorité à ces 4 éléments. Ca veut dire qu'on fait ça généralement sans le savoir, c'est intuitif. Après, on peut se planter sur un, mais si le reste est meilleur, on s'en tape. Bref, c'est bien de le savoir, mais vouloir écrire en se calant la dessus ne mène pas forcément loin. Je dirais que plus l'Ecrivain est grand plus il doit en sortir (et moi la dedans, je m'en moque un peu, parce que le jour où je serais dans le Lagarde et Michard je vous enverrais un exemplaire dedicacé ). L'ecriture est une interrogation personnelle par rapport à soi et aux autres. Enfin, j'ai pas fait de cours d'ecriture ni fac de lettres, mais voilà ma vision des choses. Que ça réponde à tes 4 items, c'est possiblen mais accessoire.Je te rappelle aussi les quatre aspects de Solaris :
- l'intrigue,
- le personnage,
- l'idée et
- le style.
Cela dit, je comprends le principe de ta critique. Mais là encore, tu me demandes un monde à la Tolkien, des personnages, un style, une intrigue dans 6 ou 7 pages. Ma priorité, c'est que mes personnages (d'ailleurs tu n'en parles pas dans ta critique, tu les trouves comment? Crédibles? Clichés? Transparents? Ca , ca m'intéresse) existent vraiment parce que ce sont eux les noeux de ma petite histoire, ce sont des bouts d'humanité qui vont réagir à un évènement surnaturelle. Pas grand chose de plus. Et tu verras que ça me suffira pour mon histoire. Après, ça ne te comblera peut-être pas à 100%. Mais je suis certains que les thèmes de mon texte sont universels et que, malgré tout, ce sera un peu plus complexe qu'ne trame bateau.
Que tu aies des idées sur l'histoire, c'est tant mieux, et moi aussi ça m'arrive très souvent, seulement, si on lit les histoires, c'est aussi pour savoir comment on y arrive (parce que ça, généralement, on ne le sait pas précisément) et finalement, même si on s'attend à des trucs, c'est quand même jamais tout à fait pile ce qu'on attend, à moins que ce ne soit mauvais.
Et je reviens sur ton début:
Et bien envoie un PM, je pense que tu sans doute compris un bout de l'histoire, mais foncièrement, là aussi, je fais l'hypothèse que ce que tu as vu ne sera pas le coeur de mon histoire. Envoie un PM et je te dirais si on est sur la même longueur d'onde: à savoir que tu as vu juste et que j'ai juste également en te disant que c'est pas l'essentiel.Coup bas, j'ai cité la comparaison Ilda - monolithe, c'était quand même assez évident.
J'y ai forcément cherché, comme partout ailleurs, et je refuse de croire ce que j'y ai trouvé.
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- Vuld Edone
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Moi non plus, j'abdique donc volontiers.Je ne suis pas forcément fort en grammaire...
Le devin n'est pas omniscient (et c'est heureux), il doute et c'est parfait : dis-le dans ton texte. Cette malheureuse phrase isolée ne suffit pas.Cela dit...
Au secours, Dieu m'en préserve ! Je ne veux pas un texte à cinquante gobelins. (traduction : à deux balles)Mais là encore, tu me demandes un monde à la Tolkien
Ilda est une figure assez fragile, loin de la description que tu nous donnes de femme forte. Ca s'explique (du moins je le crois) à ses rêves qui semblent la briser, l'angoissent, l'oppressent assez pour la faire fuir. Cette constance des visions en fait d'ailleurs une meilleure sybille que le devin mais elle est la voix de la résignation, qui préfère souffrir plutôt que se risquer à changer son quotidien.
Son mari, quoique raisonnable, se laisse facilement emporter par les pulsions de la spiritualité. Il a fait montre d'une certaine envie sur le rôle de devin, plus préoccupé par ses écrits que par sa femme, ce qui laisse entrevoir une certaine fragilité dans le couple qui peut être à l'image de celle d'Ilda. On lui trouve également de la confiance qui pourrait bien se transformer en jalousie.
Quant au devin, loin du portrait fatigué et acerbe de l'homme parasite que tu nous avais donné, il semble plutôt avenant et emporté. Dépassé par les éléments auxquels on veut qu'il se confronte, cet homme cherche à jouer un rôle dont il ne veut plus et qui lui forge une seconde personnalité. Il est purement grisé par la puissance, son véritable rêve, et se détache ainsi du peuple et, très probablement, de ses amis.
Il y a donc un certain détachement d'avec l'image que leurs descriptions m'en faisaient mais ils n'en sont pas moins indéniablement recherchés, travaillés et crédibles. Le mari d'Ilda est sans doute le plus difficile à cerner, tour à tour chasseur et érudit, peu porté à croire sa femme (sans doute à cause des implications) et cependant grisé par le devin. Il incarne le peuple et sa mentalité tandis qu'Ilda, seule à ne pas se réjouir, est beaucoup plus tranchée.
Aucune déception quant aux personnages, loin s'en faut. Je dois l'avoir dit d'ailleurs, il ne valait donc pas de s'étendre à mes yeux.
Si j'ai tort, tant mieux, ça me permettra d'applaudir aux prochaines parties.
Si j'ai raison, tant pis, en tant que lecteur j'y perds au moins autant que toi.
Sans vouloir te mettre sous pression, la suite décidera.
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- Kundïn
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Déjà, une remarque un peu en l’air : j’aime le titre « le Chant des pierres ». N’allez pas me demander pourquoi, c’est juste une impression vague, le sentiment que c’est un bon titre, même avant d’avoir lu le chapitre. C’est un peu le genre de titre qui, dans une bibliothèque ou une librairie, attire votre attention et excite votre curiosité. En tout cas, c’est l’effet que cela m’a fait, et c’est un bon point pour un texte !
Le chapitre s’ouvre sur la description de cette peuplade ; mais j’ai été un peu déboussolé par quelque chose : au début car on nous conte l’histoire des Ylaks, qui sont apparemment un peuple chassé par de multiples exodes et ayant échoué dans des terres inhospitalières et glacées. On les décrit donc comme des vaincus, mais aussi comme un peuple pacifique avec cette phrase : « A force de chercher à partager sans hostilité quelques terres toujours un peu plus au nord, ils finirent par s’enfoncer vers les limites de la banquise ». J’en déduis donc qu’ils ne feraient pas de mal à une mouche et ont simplement été exilés par des peuples violents qui leur ont pris leurs terres. Mais juste après se trouve cette phrase : « Depuis, les Ylhaks, ces guerriers sauvages et sans pitié… ». Du coup, je suis un peu perdu : sont-ils des brutes barbares ou des exilés pacifiques ? De plus, au début on parlait des Ylaks » sans h et maintenant des « Ylhaks » avec h, ce qui ajoute à la confusion : s’agit-il du même peuple ? Bref c’est assez déboussolant.
Ceci dit la démarche quasi ethnologique est menée rapidement et s’insère assez bien dans le récit en fournissant un contexte que l’on va pouvoir exploiter. Les treize pierres et l’histoire de la prophétie divine sont sympas aussi, on sent qu’il y a là un potentiel à exploiter.
La présentation du héros est faite de la même façon que celle du peuple, en s’inscrivant dans le temps, ce qui permet de ne pas avoir affaire à un personnage figé, un cliché sans histoire. En voyant l’évolution de ce personnage, depuis son jeune âge jusqu’au moment du récit, on se fait une idée de son caractère, de ses motivations et de ses rapports avec le reste de la « tribu ». Juste une petite remarque : pour le coup, son nom fait très Heroic-Fantasy : il faut le lire deux fois pour réussir à le prononcer, il comporte un y, un h et deux v, et une belle apostrophe en plein milieu ! Ca fait un peu cliché tout de même… (Je rigole mais après tout j’ai déjà fait pareil dans le passé, en nommant l’un de mes personnages Haÿloc’h Taar par exemple…C’est même pire encore !)
Viennent ensuite les amis du héros et la révélation du rêve prophétique de la femme. J’ai bien aimé cette scène, on sent que tu as pris le temps de la construire et la révélation arrive brusquement là où on ne l’attendait pas, au milieu d’une scène de la vie courante de ces trois personnes. J’ai trouvé que c’était bien amené. Par contre, juste un détail dans la scène suivante : on nous parle d’oiseaux qui chantent alors que la scène est supposée prendre place dans un désert glacé et hivernal… Ca me semble un peu biz z arre d’introduire des oiseaux dans un tel paysage (à moins qu’on soit sur les côtes ?)… Mais ça peut se discuter…
J’ai trouvé la scène du chant des pierres proprement dit assez confuse, mais c’était sans doute voulu : on ne sait pas trop d’où vient le bruit, s’il s’agit d’un bruit quelconque ou du véritable chant tant attendu… Mais le reste du passage, après le retour du devin dans sa tente, est absolument brillant. Son discours presque démagogique, son habilité à tirer profit de la situation pour enfin se mettre en valeur, les railleries du peuple qui se transforment peu à peu en doute puis en admiration superstitieuse, toute la scène est très cinématographique, très visuelle et bien réussie à mon avis.
Un seul mot que je n’aime pas, dans la phrase suivante : « Il chantait, il hurlait comme un mantra ». Mantra est un mot pour le moins approprié dans la situation présente, on voit très bien ce que tu veux décrire, mais je trouve qu’il est trop fortement ancré dans le vocabulaire religieux hindou/indien… etc. Je l’aurais bien remplacé par quelque chose d’autre faisant moins directement référence à un concept de « notre » monde…
Le paragraphe suivant est un peu confus :
Pourtant, certains détails le dérangeaient. Jamais le devin ne parlait directement du message. Quel avait-il été concrètement ? Il ressentit en lui une forme de jalousie à ne pas avoir été directement confronté aux Pierres à ce moment-là. Non qu’il douta des capacités du devin, mais sa connaissance des textes étaient infiniment plus grande. En l’entendant lui-même, il aurait pu mieux cerner si toutes ses réflexions des dernières années avaient été fondées ou non. Il ne put s’empêcher de penser à tout ce que son peuple avait perdu en abandonnant leur Ile Sanctuaire, avec ses centaines d’ouvrage qui auraient pu l’éclairer sur ce moment capital.
Lorsqu’il se redressa, il avait perdu une partie de son enthousiasme. Il mourrait d’envie de replonger dans les écrits et d’y trouver un nouveau sens. Le devin les invitait à partir, sans doute à reprendre possession de leurs terres ancestrales et de réunir son peuple à l’Ile Sanctuaire ; de toute façon, tel avaient toujours été les propos du Prophète. Avant tout, il voulait comprendre les raisons de ce changement soudain. Pour lui, passé et présent étaient identiques. Quelque part, quelque chose avait dû se passer. Et les implications sur sa vie future et sur ce qu’il était prêt à faire pour répondre à Okkor méritaient une réponse. Il était décidé à creuser le sens des textes, de mener son enquête sur des explications possibles. Et déjà il voyait toute la difficulté à obéir aux textes : s’il cherchait par lui-même à éclairer les évènements, il menait une démarche personnel qui le coupait de la communauté. « Que tout ce qui vous divise soit banni de vous ». En avait-il le droit ? Il chercha Ilda pour qu’elle l’aide dans son dilemme mais ne le trouva pas. En attendant, il s’entretint avec le prêtre sur ces quelques questions. L’un et l’autre espéraient retrouver l’Ile intacte, comme chaque rumeur qui leur parvenait le laissait entendre. Si cette hypothèse se vérifiait, ils étaient eux aussi prêts à se battre.
On parle ici du « devin », du « prophète » puis du « prêtre » qui fait son apparition, et tous ces personnages ont des fonctions qui sont assez proches… De plus on ne sait plus trop quel point de vue adopter. Des phrases comme « Jamais le devin ne parlait directement du message » ou « Le devin les invitait à partir » sèment un peu la confusion. On ne sait plus trop s’il est fait référence au devin que l’on connaît ou à un autre devin du passé ? Soit la formulation est maladroite, soit le passage nécessite quelques explications supplémentaires.
La scène finale de la fuite d’Ilda ouvre encore d’autres pistes qui seront exploitées dans les autres chapitres. On pourrait presque imaginer que le récit va se recentrer sur Ilda, car manifestement quelque chose se passe avec elle, qui n’est que partiellement évoqué pour l’instant. C’est assez intriguant, reste à savoir comment va se dérouler le reste du récit ! Je suis cependant assez mitigé sur cette fin, car on sent presque qu’elle nous cache quelque chose ; certes le suspense de fin de chapitre est le bienvenu mais pour le coup, on se sent un peu volé ! Il m’est difficile d’expliquer pourquoi exactement, peut-être est-ce le fait qu’il ne s’agit pas d’un suspense sur un événement « extérieur » que les personnages voudraient eux aussi comprendre : il s’agit plus d’un secret « intérieur » à Ilda, donc quelque chose qu’elle cache au lecteur, ce qui est assez frustrant… Je m’excuse si je ne suis pas bien clair sur ce coup-là, c’est sans doute révélateur de ma confusion par rapport à ce personnage…
Du point de la forme, pour finir, je dois dire que j’ai trouvé quelques fautes d’orthographe qu’une relecture aurait sans doute éliminées. Une phrase comme « c’était comme taper du pieds près d’un oiseaux » comporte deux coquilles et gâche un peu la lecture. Il y a aussi le « baisé » mal orthographié deux fois de suite ! C’est « un baiser »…
Pour conclure, c’est globalement un bon texte, servi par quelques scènes très réussies mais un peu torpillé par des coquilles répétées à éliminer et quelques points un peu obscurs. J’aime beaucoup l’univers : sans entrer dans la grande épopée avec des héros surpuissants, l’auteur prend le parti de suivre un peuple d’exilés dans sa reconquête de son territoire. C’est beaucoup plus « historique » que bien des textes dans le sens qu’il s’intéresse bien davantage à un peuple (à travers une figure importante, certes) qu’à l’habituel groupe d’aventuriers cher aux récits d’heroic-fantasy. Les relations sociales entre le devin et son peuple sont clairement importantes ; je suis très intéressé par la suite de ce récit qui commence sans aucun combat mais choisit de se concentrer sur la manipulation des masses et la religion, avec un parfum d’heroic-fantasy… Bref un beau candidat pour mon podium !
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- San
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Un morceau de choix que ce premier chapitre d'un portrait de devin, que je m'étais garé pour la fin (et peut-être que je lirai aussi les précédents après mes partiels...)
J'accroche bien, même si le thème ne me passionne pas outre mesure - je me sens assez éloignée du peuple que tu mets en scène. Principalement parce que je ne m'y retrouve pas du tout, mais c'est plutôt pas important, j'y reviendrai peut-être après.
Alors, un champ de pierres qui a autant à apprendre aux hommes, et cette petite tribu à côté (réduite à une poignée d'intéressés, voire un, au final), tout ça me rappelle furieusement quelque chose qui doit être dans les Guerriers du Silence de Pierre Bordage.
Si tu n'as pas lu ce livre, lis-le bien sûr, il est excellent. En plus, les pierres volent (yeah!) Si quelqu'un connaît la bête, vous pourriez confirmer que c'est dans ce livre-là?
Je me suis un peu perdue lorsque Ilda (ça ressemble à ma petite Ylda de l'histoire de l'Ogre, mais alors c'est pas le même genre ) essaie de raconter au devin son rêve, et qu'elle est comme bloquée, une pelote de nerfs. Je crois que la nervosité et l'hésitation d'Ilda sont bien représentées, mais ça pourrait peut-être être mieux.
Les mots avaient franchi ses lèvres, comme à leur habitude dans sa bouche, à une vitesse presque tout autant inaudible d’une voix nouée, presque désagréable. Puis rien d’autre ne sortit, trop craintive d’avoir eu un peu d’audace. Le devin laissa volontairement le silence envahir sa tente. Il vit Lonstroek lui-même gêné par le mutisme de sa compagne, comme s’il savait lui aussi qu’elle devait parler. Il devinait qu’il ne servait à rien de la bousculer, c’était comme taper du pieds près d’un oiseaux. Il lui effleura la joue du dos de la main et souffla sur une petite mèche qui lui cachait disgracieusement ses yeux. L’immense femme avait arrêté de fuir du regard, mais sa nervosité était retombée tout entière sur ses mains fines aux doigts élancés, qui ne cessaient de s’agiter inutilement. Enfin, elle sembla chercher son souffle, ses poings se contractèrent sur la fourrure de son épais manteau.
taper du pied, au passage (il faudrait enlever les deux trois fautes qui traînent, comme d'autres l'ont dit).
"comme à leur habitude dans sa bouche" n'est pas une tournure très heureuse je trouve, si tu pouvais reformuler la chose (je ne sais pas trop comment, éventuellement virer ce détail).
"Il vit Lonstroek lui-même gêné par le mutisme de sa compagne, comme s’il savait lui aussi qu’elle devait parler" => phrase un peu lourde, venant du "lui-même" collé avec le "lui aussi", j'aurais enlevé le lui-même.
"L’immense femme avait arrêté de fuir du regard" => la précision de son immense taille n'a, je trouve, rien à faire ici, ou bien il faudrait jouer sur le fait qu'elle essaie de se faire toute petite, ce qui est difficile quand on est immense ; et puis on fuirait plutôt le regard des autres, généralement, on parle aussi d'un regard fuyant, mais ça me paraît étrange de dire qu'elle fuit du regard (avis purement subjectif).
"Enfin, elle sembla chercher son souffle, ses poings se contractèrent sur la fourrure de son épais manteau." => Et après elle parle : je trouve que comme phrase de transition c'est à améliorer (elle serre son épais manteau dans ses poings pour se donner du courage, il faut le dire clairement) ; et pour clore ce passage tendu, un simple "elle sembla chercher son souffle" c'est bien peu, j'aurais ajouté un petit quelque chose pour dire qu'elle a vraiment décidé de tout déballer, elle ravale la grosse boule dans sa gorge ("Enfin, elle sembla chercher son souffle, fermement résolue à dire tout ce qu'elle avait besoin de dire", dans ce genre-là).
A part ce passage, j'ai beaucoup aimé la lecture, et le texte qui me paraissait long s'est déroulé sans anicroches sur mon écran (maintenant je dois avoir les yeux tous rouges...)
Le devin a, je trouve, de très bonnes raisons de douter de lui et du rôle qu'il est censé jouer ; en réalité, je le trouve franchement nul, et pour le moment je suis convaincue que c'est le genre de personnage à entraîner tout son peuple vers sa perte par orgueil personnel. A voir, j'espère quand même qu'Ilda n'aura pas à rattraper le coup entièrement toute seule - son mari si gentil pourrait l'aider puisqu'il a l'air de s'y connaître. Je ne sais pas si tu fais exprès de donner une pauvre image de ton devin, mais là, je le trouve pas très gâté. Personne ne l'a aidé c'est vrai, c'est plutôt le contraire, mais ses deux amis en savent plus long que lui sur les pierres, et ça ne le fait pas gamberger. On dirait un chef, qui a sous ses ordres des personnes plus capables que lui, mais qui reste à cette place parce qu'il faut bien quelqu'un qui soit le chef... Et même si ça colle, je n'aime pas trop.
Il ne se préoccupe pas tellement de la légende des pierres, de la prophétie qui parle d'unifier la tribu et tout, il se contente de lancer tout le monde vers leur terre natale - mais ça pourrait bien les unifier, s'ils ont un but commun, et s'il arrive à faire ce qu'il fallait faire sans faire exprès, ça serait drôle
Bon, rendez-vous est pris avec la suite, et je vais te faire une petite place sur mon podium déjà bien occupé.
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- Zarathoustra
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La coquille m'est apparu aussi. Ca vient du fait que ce texte a connu beaucoup de changement et qu'il n'a pas été travaillé linéairement. Il a connu 3 moutures vanat celle-ci. Résultat, des morceaux par ci par là demeure que j'ai oublié de changer.Kundïn écrit: « Depuis, les Ylhaks, ces guerriers sauvages et sans pitié… ». Du coup, je suis un peu perdu : sont-ils des brutes barbares ou des exilés pacifiques ?
Bon, là encore, ce nom (que je n'aime pas forcément nonplus) est censé donner du sens... Enfin dans la première mouture car je pense m'en écarter. Je te laisse le relire "sereinement".Juste une petite remarque : pour le coup, son nom fait très Heroic-Fantasy
Même chose, c'est ce type de détail qui l'est également apparu de manière incohérent. Disons qu'il faut que je retravaille ce texte en le mettant soit au printemps soit à l'automne.Ca me semble un peu biz z arre d’introduire des oiseaux dans un tel paysage (à moins qu’on soit sur les côtes ?)… Mais ça peut se discuter…
Là, c'est tout à fait volontaire. Je n'aime pas trop le fantastique pour le fantastique. Je veux ce doute, le devin délire-t-il? Est simplement un bruit? Est-ce ce fameux chant?J’ai trouvé la scène du chant des pierres proprement dit assez confuse, mais c’était sans doute voulu : on ne sait pas trop d’où vient le bruit, s’il s’agit d’un bruit quelconque ou du véritable chant tant attendu
D'autre part, j'ai cette idée que je suis persuadé que, dans notre monde actuel, si un évènement plein de sens surgirait, que pas grand monde le remarquerait. Il n'y a qu'à voir le réchauffement climatique. Ce n'est que cette année que les politiques commencent à en parler. Il y a encore 5 ans, on trouvais en Europe et surtout aux USA des savants et des politiciens dire que c'était rien, que c'était dû au hasard... De même, sans être religieux, je suis persuadé que si un authentique prophète arrivait, il serait consideré comme fou ou comme un charlatan de secte (donc les juifs ne sont pas près de trouver le descendant de Dieu ).
C'est également un truc qui ne me plaisait pas mais le sens du mot étant très exactement celui que je voulais et n'en connaissant pas d'autres, je l'ai mis par défaut.Un seul mot que je n’aime pas, dans la phrase suivante : « Il chantait, il hurlait comme un mantra ». Mantra est un mot pour le moins approprié dans la situation présente, on voit très bien ce que tu veux décrire, mais je trouve qu’il est trop fortement ancré dans le vocabulaire religieux hindou/indien… etc.
C'est un personnage qui vit prncipalement interieurement. Or elle ne comprend pas ce qui se passe en elle qui lui dit que tout ce qui est en train de passer va vers la catastrophe. L'idée serait plus de montrer un profond malaise à être parmi les siens dans un moment de fête. Je ne sais pas si c'est si tordu que ça, mais je dois avouer que c'est un sentiment que j'ai souvent senti, donc pour moi, il n'yavait rien de trop inexpliqué. Mais c'est ma subjectivité.Il m’est difficile d’expliquer pourquoi exactement, peut-être est-ce le fait qu’il ne s’agit pas d’un suspense sur un événement « extérieur » que les personnages voudraient eux aussi comprendre : il s’agit plus d’un secret « intérieur » à Ilda, donc quelque chose qu’elle cache au lecteur, ce qui est assez frustrant…
En tout cas, tu es un lecteur précieux et sacrément attentif. Un grand merci pour ces remarques judicieuses.
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- Zarathoustra
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Je n'ai pas lu, mais ma connaissance en SF et HF est très réduite, tu sais.san écrit: tout ça me rappelle furieusement quelque chose qui doit être dans les Guerriers du Silence de Pierre Bordage.
Si tu n'as pas lu ce livre, lis-le bien sûr, il est excellent. En plus, les pierres volent (yeah!)
L'idée est plutot de montrer un personnage normal, qui reste normal. Donc faillible. Ce n'est pasparce que les autres disent à quelqu'un "tu seras comme ça", même des sages, qu'ils le transforment. Donc, il se trouve qu'il ne comprend pas ce qui se passe mais il comprend qu'il s'est passé quelque chose. Du coup, il est obligé de jouer le rôle qu'on attend de lui, alors qu'il n'a pas le mode d'emploi.Il ne se préoccupe pas tellement de la légende des pierres, de la prophétie qui parle d'unifier la tribu et tout, il se contente de lancer tout le monde vers leur terre natale - mais ça pourrait bien les unifier, s'ils ont un but commun, et s'il arrive à faire ce qu'il fallait faire sans faire exprès, ça serait drôle
Tu le trouve nul, c'est un peu fort, mais effectivement, il n'est pas omnipotent. Mais je trouve aussi intéressant de voir réagir des gens qui agissent en fonction de ce qu'ils attendent qu'on leur dise. C'est un peu les politiciens qui cherchent le message le plus consensuel plutot que de nous dire la evrité ou ce qu'ils pensent vraiment. Aujourd'hui, ils consultent l'expert en com avant d'ouvrir la bouche.
Bon, ben lui, il n'a pas son expert en com', il fait avec ses moyens. A l'ancienne! [/quote]
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- Krycek
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Je vais passer sur les (nombreuses) fautes de frappes, ça risquerait d'être le plus constructif de ma critique...
Pour ma part j'ai bien aimé et pourtant, habitué à lire tes portraits, plus j'approchait de la fin et plus je me demandait où tu voulais vraiment en venir. La réponse étant en fait au début : 'Chapitre 1'. Voilà qui réponds à ma question.
Ce texte a un très fort potentiel, le monde que tu nous décris, les pierres, un peuple qui a son histoire... y'a de quoi faire et pourtant ce premier chapitre manque de... de fond je dirais. Disons qu'il ne se passe pas grand chose (amha) alors que tu pourrais en faire tellement plus. A voir les prochains chapitres. Ce qu'il manque, tout d'abord un bout de cliffhanger, quelquechose qui nous laisse en suspens sur la fin, pour nous donner envie de lire la suite. Je m'explique : le devin entends le chant des pierres et pourtant ne comprends pas, les villageois non plus....... le lecteur non plus. Et tu finis (presque) la dessus. Ainsi si on se fait un résumé dans la tête tu nous as présenté ce peuple, les pierres semblent s'être activées (en même temps si tu nous avais décrit une génération de Ylaks où rien ne se passait...) et voilà. Rien de plus à se mettre sous la dent.
On en a déjà parlé du fait que nous étions opposés (nottement sur le précédent portrait) et je sais que j'ai tendance à tuer dix personnes à la page quand tu nous en présentais une sur une seule. Simplement... là... 7 pages juste pour la présentation d'un peuple et de 3 persos principaux...
Voilà mon avis, j'ai tendance, quand je vois un gros potentiel, à m'imaginer moi même ce que j'aurai déjà fait de tout ça en autant de pages et je ressors en quelque sorte frustré de ce chapitre.
Au délà, le style est très prenant, en lisant je pensais au blizzard, la neige, la boue... on peut s'y croire facilement. Ca me donne envie de me remettre sur la coécriture pour voir vraiment la façon dont fonctionne ta plume (j'aurai le temps dans le train pour aller au taff).
Conclusion : gros potentiel, beaux décors et pourtant un seul évènement majeur : les pierres qui chantent. Il manque quelquechose pour nous donner envie de lire la suite.
Edit :
Jamais été capable de dépasser le septième chapitre. Là aussi ça me tentait de voir ce qu'il allait faire de tous ces mondes et pourtant, rien ne se passe au début. J'ai besoin, je crois, de quelquechose qui accroche tout de suite pour me lancer dans un bouquin. Ou tout du moins que l'histoire avance à un bon rythme. Vous me direz que je suis peut-être pas le membre type des chroniques finalement, mais au délà des descriptions c'est surtout le fond et l'évolution de l'histoire qui me captive.San écrit: tout ça me rappelle furieusement quelque chose qui doit être dans les Guerriers du Silence de Pierre Bordage.
Si tu n'as pas lu ce livre, lis-le bien sûr, il est excellent. En plus, les pierres volent (yeah!)
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- San
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Ah, je dois dire que si tu as commencé en plus, tu devrais essayer de tenir bon. J'avais aussi des difficultés à avancer au début (mais c'était l'été et je lis beaucoup pendant l'été) il y a un cap à passer à partir duquel je ne décrochais plus guère (il y a des moments où on peut néanmoins décrocher par la suite, heureusement pour le sommeil).Krycek écrit: Jamais été capable de dépasser le septième chapitre. Là aussi ça me tentait de voir ce qu'il allait faire de tous ces mondes et pourtant, rien ne se passe au début.
Ce bouquin (je devrais dire cet auteur) est depuis dans mon top-10 en qualité d'indélogeable, au même titre que Herbert ou Simmons, et Pratchett.
Sinon, il y a une BD des Guerriers du Silence maintenant
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- Falc'hun
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Comme là maintenant tout de suite je ne trouve pas grand chose à dire, une petite analyse linéaire me semble utile pour étoffer un peu mes propos.
Tout d'abord une jolie entrée en matière avec le petit historique du peuple. La notion d'exode et de lutte contre la nature hostile plante déjà un peuple nostalgique mais aussi usé par les éléments. De plus, l'introduction dans le même paragraphe du "heros" donne un peu l'impression que c'est lui qui se remémorre tout ces événements alors qu'il attend que les pierres s'ouvrent à lui. On sent comme un petit air de: "Qu'est ce que je fou là moi..."
Puis vient la scène où nous sont présentés les amis du Devin. On sent dans ce couple une incroyable harmonie qui continuera tout au long du récit. Bravo! Même si bien sur Ilda ne dit pas tout on sent que ce n'est pas à cause d'un manque de confiance en son compagnon mais pour ne pas l'inquiéter.
Et puis une chose assez marrante, c'est Ilda qui à une prémonition concernant le Devin...
Ensuite c'est la révélation. Une petite chose qui me chiffone dans le comportement de Reyv. Le personnage décide en quelque sorte de prendre le pouvoir en manipulant les gens. Mais son comportement est je trouve trop nuancé, on ne sait pas vraiment si il connait un veritable déclic, ou si il hesite. D'un coté il se décide mais doute un peu. Disons que pour le Devin qui manque quand même un peu beaucoup de confiance en lui il ne se pose pas trop de questions. Ou alors cette révélation reste un choc relativement limité et sans trop d'intensité. Je sais pas si tu comprendras ce que je veux dire.
Par la suite le discours est très bien mené. On ressent assez ici ce peuple désespéré et sceptique, mais en même temps pret à tout pour croire à nouveau en quelque chose. Les descriptions de la foule sont très visuelles (pour une description c'est mieux me direz vous) dans le sens ou on visualise vraiment ce changement d'opinion et quelque part cet espoir qui renait en eux.
Et Puis viennent les doutes de Lonstroek. Bien légitimes en fait mais vite effecé. Il illustre tres bien l'état d'esprit du reste du village. Les gens ont tellement besoin d'un but, de quelque chose à faire de leur vie qu'ils oublient presque toute notion critique pour suivre celui qui leur montre la lumière, tels les papillons attirés par la flamme.
Pour ce qui est de la notion de transfert entre le couple Ilda/Lonstroek et le duo Devin/Pierres. La notion est vraiment très intéressante, où as tu été chercher ça?
Ceci dit je trouve que ça reste un peu confus dans le sens où Ilda semble tout à fait conscient et lucide sur ce qui se passe, mais en même temps je me perds un peu dans tes explications. Il m'a fallu un petit temps de réflexion pour comprende qui correspondait à qui dans ce transfert. Je relève les phrase qui m'ont un peu troublées:
Là il m'a fallu un petit temps pour déterminer entre qui et qui se passait le transfert.le devin en train de périr en enlaçant le monolithe. Ce double transfert d’identité entre Lonstroek avec le devin et entre le roc avec elle-même s’ajouta à son trouble.
Là c'est le "eux deux" qui est troublant je pense. Suivant la façon de lire on peu penser que c'est entre les deux membres du couple que le transfert à lieu.Bien qu’elle eût terriblement envie de crier ce qui la tourmentait, Ilda garda pour elle le transfert qu’elle avait fait entre eux deux et le devin avec le Monolithe.
Pour ce qui est de cette notion de transfert elle est assez juste. Ceci dit une telle pensée d'abord inconsciente provoque un certain choc quand on prend conscience de la signification du rêve. La réaction d'Ilda est assez bonne avec cet isolement et le refus d'accepter ce fait mais aussi de vouloir s'accrocher à la réalité. Ceci dit, étant donné la focalisation interne au moment où elle interprette son rêve, un peu plus d'intensité pourrait montrer un choc émotionnel qui à tout pour être important, mais qui passe ici un peu trop facilement je trouve pour une personne aussi émotive. En tous cas je la vois assez émotive par rapport à sa timidité, maintenant je peu me tromper.
La suite risque d'etre interessante et j'ai hate de la lire.
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- Zarathoustra
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Effectivement, il ne se passe pas beaucoup d'action. Mais tu devrais me connaitre... Nous recherchons l'un et l'autre des choses très différentes voire opposées. Tu parles d'un cliffhanger. Moi, je vais te parler d'Hitchcok. Etant plus jeune, j'étais toujours déçu par les critiques qui me le présentait comme le maitre du suspense, parce que je trouvais justement qu'il ne se passait pas forcément grand chose. Bref, limiote ennuyant. Aujourd'hui, c'est l'unde mes cinéastes préférés, parce qu'une fois tu connais l'histoire de son film, tu te rends compte qu'elle n'est qu'accessoire et que plein de choses travaillent ses films qu'on ne soupçonne pas à prmière vue.Krycek: Conclusion : gros potentiel, beaux décors et pourtant un seul évènement majeur : les pierres qui chantent. Il manque quelquechose pour nous donner envie de lire la suite.
A contrario, il y a plein de films qui 'ten donnes pour ton argent et finalement, je n'ai pas envie de les revoir (il faut sauver le soldat ryan, par exemple). Je ne dis as que ce sont des mauvais film mais l'histoire est trop importante, les effets spécaiaux sont là pour donner le spectaculaire et finalement c'est très bien sur l'instant présent mais Hitchcock laisse tellement de choses dans ses films qu'on est sûr de pouvoir le redécouvrir sous plein d'angles. Et il aime s'intéresser à des couples, et aujourd'hui, c'est plus ce regard-là qui m'intéresse plutôt que le cliffhanger (qui tient de l'artifice). Donc quand j'écris, inconciemment, je travaille plus comme ce bon vieux Hitch que Spielberg. Je ne dis pas que Spielberg est mauvais mais il m'intéresse peu. Je me dis que ce que j'écris peu être relu pour autre chose que sa propre histoire. Du moins, c'est un peu mon objectif.
Cette ambiguité est volontaire. L'idée est qu'une partie de lui va se découvrir en jouant le rôle qu'on lui a prédestiné.Falc'hun Mais son comportement est je trouve trop nuancé, on ne sait pas vraiment si il connait un veritable déclic, ou si il hesite.
C'est marrant, Kundin m trouve les anomalies que j'avais redécouvert en me relisant et toi tu trouves les phrases qui ne me satisfaisaient pas. Tous autant que vous êtes, vous savez vraiment mettre en lumière ce qui manque à un auteur en terme de lucidité. Bref, tes remarques sont très justes!Là il m'a fallu un petit temps pour déterminer entre qui et qui se passait le transfert.
A ça, c'est mon secret! En fait, c'est au moment de la réecriture, avec notamment l'enrichissement de mon histoire avec le couple que des choses me sont venues au hasard et qui ont profondément marqué le reste. C'est donc en creusant mes personnages qu'eux mêmes m'apportent parfois de belles idées, quand ils sont sympa. Et Ilda est très sympa!La notion est vraiment très intéressante, où as tu été chercher ça?
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- Gulix
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Comme Kündin, j'ai été troublé par la présentation que tu as faite de la tribu. Alors que je les voyais comme une peuplade de sages pacifiques, voilà que tu les décris comme des barbares sauvages, à la fois dans leur physique et leur mentalité.
Mais, est-ce une évolution où ont-ils été toujours comme ça ? Ils vivent ici depuis vraisemblablement quelques siècles, aussi leur mode de vie a-t-il du changer...
Au rayon des personnages, tu continues à exceller dans leur description psychologique. Le devin, amer, qui souhaite obtenir la reconnaissance même sur une fausse "révélation", est une belle réussite. Tout comme Loenstroek, même si ce guerrier-philosophe n'est pas assez décrit dans son environnement. Visiblement, son côté philosophe détonne, mais on ne le remarque pas assez. Pour finir, Ilda est bien construite, mais .... elle m'énerve. Sa passivité m'a donné envie de lui filer une paire de claques pour qu'elle se bouge un peu. Elle équilibre cependant parfaitement la balance entre le devin et le philosophe. Et serait-ce elle le véritable devin.
J'ai beaucoup aimé également tes descriptions de l'environnement froid de la tribu, avec ces rayons de soleil passant à travers le givre sur les arbres. Les arbres, justement. D'après ce que j'avais compris du début de l'histoire, je voyais la tribu vivre sur une sorte de banquise, vierge de toute végétation. Mais sur la fin, la flore me semble très présente. Est-ce un effet voulu ou une mauvaise compréhension de ma part. J'ai l'impression que les changements de la fin ne sont pas seulement météorologiques.
Un autre point concernant l'environnement, et central de l'histoire, ce sont les monolithes. J'ai beaucoup aimé l'utilisation du mot "Verticalité". Il permet immédiatement de se faire une image dans la tête. Par contre, j'ai eu quelques problèmes à imaginer la scène où le devin va toucher toutes les pierrres pour finir par enlacer la centrale. Dans cette scène, le cercle de pierres m'est apparu minuscule, où tout du moins fortement réduit. Il avait perdu de son immensité dérangeante. Pour moi, tous ces "cailloux" surpassent et dominent les Yhlacks. Le fait d'en enlacer un rompt tout le charme (?).
Voilà, j'ai bien accroché à ce triangle psychologique, malgré les quelques problèmes de "compréhension" rencontrés ici et là. Cette histoire d'Ile des Sages me plaît, et j'ai hâte de voir lequels des trois personnages va craquer le premier
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- Krycek
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J'y ai pensé aussi, mais je ne voulais pas que l'on me trouve tatillon. En fait, si le peuple vite sur la glace, genre l'arctique, il ne peut y avoir de saison pour que les arbres grandissent, fassent leurs feuilles... il y en a dans certaines régions du Groenland, mais je doute que ce soit des feuillus...Gulix écrit: Les arbres, justement. D'après ce que j'avais compris du début de l'histoire, je voyais la tribu vivre sur une sorte de banquise, vierge de toute végétation. Mais sur la fin, la flore me semble très présente.
Krycek, pointilleux ? Non, c'est Gulix qui a commencé !
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- Zarathoustra
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Tu n'es pas le seul!!! Enfin, tu verras.Pour finir, Ilda est bien construite, mais .... elle m'énerve.
Le fait d'en enlacer un rompt tout le charme (?).
Je ne suis pas sûr que le fait d'enlacer te permette de joindre les deux mains derrière (à moins que le bon mot soit "embrasser" au sens premier mais le sens aurait été trop connoté avec le baiser). Mais peur-être que je n'ai pas souligné le grandiose qui reste présent. Faudrait que je relise ça...
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- Gulix
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